Sermon de Serigne Touba avant l’exil(Partie 2)

Que la paix et le salut soient sur notre maître et guide Mohamed (psl)

Nous réitérons notre remerciement infini envers ALLAH  notre Seigneur (swt), le détenteur de la force suprême et le pourvoyeur de bienfaits.
Nous avons l’intention de faire un discours de rappel rien que pour la face d’ALLAH car l’être humain est créé d’une façon telle qu’il oublie vite  raison pour laquelle notre Seigneur le nomme « al insan » c’est-à-dire celui qui oublie. Par ailleurs, nous qui vivons dans un monde très tourmenté, monde qui a toujours été ainsi, sachons que quels que puissent être les tourments que connaît  cette vie éphémère, il y aura toujours un groupe de personnes qui ne cessera jamais de s’astreindre à la droiture. Ils feront prévaloir la volonté de notre Seigneur sur leurs personnes, leurs  biens et  leur famille. Même les prophètes (paix sur eux) n’ont pas été suivis par tous leurs contemporains. Parmi ceux qui  les suivaient, un grand nombre finissait par se détourner d’eux. C’est cela la volonté de notre Seigneur sur terre comme IL le dit, “wa la tadjida li souneti lahi tabdila, wa lan tadhida lou sunnati lahi tahwila “(Point de changement dans la règle d’Allah). En outre notre Seigneur dit que la plupart des gens ne raisonnent pas, la plupart des gens ne réfléchissent pas, la plupart des gens ne sont pas reconnaissant  envers Allah pour ses largesses, mais aussi la plupart des gens ne croient pas. Donc, c’est toujours une minorité qui suit notre Seigneur. Mais elle est composée de  personnes véridiques, ayant une foi inébranlable en leur Seigneur (swt).

Nous sommes dans une période où ce qui renvoie les gens vers notre Seigneur est  de plus en plus rare, à la limite  même inexistant. Par contre, ils ne voient que des choses qui les renvoient à l’amour de ce bas monde. Les quatre ennemis de l’homme que sont Satan le lapidé, le bas monde, l’âme charnelle et les plaisirs terrestres sont omniprésents. Ce qui permet à l’homme de vaincre ces ennemis, c’est d’avoir un esprit sain. Toute idée qui t’arrive à l’esprit, avant que tu ne la mettes en pratique, ou que tu ne la traduises en paroles mesure la à l’aune des prescriptions d’Allah. En effet, les  recommandations de notre Seigneur regroupent les bienfaits d’ici-bas et de l’au-delà. A chaque fois que tu voudras faire du bien, Satan essayera de te rendre paresseux par ses machinations. Quand tu voudras investir ton argent dans le sentier d’ALLAH il suscitera en toi de mauvaises pensées qui te conduiront à l’amour de ce bas monde : aux belles villas, aux belles voitures et aux belles femmes ; alors que toutes ces choses constituent des entraves à ta croyance, tout cela constitue des pièges puisque cela s’épuisera. L’homme n’a en réalité que les actes de piété qu’il a accomplis envers son Seigneur. Tout ce que tu as investi dans le sentier d’ALLAH te reviendra ; d’autant plus que personne n’œuvre pour le compte d’autrui. Tout ce que l’homme accompli comme bienfait lui reviendra, quand tu accomplies de bonnes actions avec ton argent et ta personne, tu es à l’image de quelqu’un qui construit une maison, les travaux s’arrêteront avec l’épuisement des matériaux, de même autant tes actes de piété sont nombreux autant sera grande ta maison au paradis. Inversement quand tu t’adonnes aux interdits, tu ressembles à quelqu’un qui  creuse un gouffre dans l’enfer ; plus tu commets des péchés et que tu ne te repens pas, plus profond sera ton abîme. En réalité, tu n’offres rien aux gens à qui tu rends services ; tu n’agis qu’à  ton propre profit. Donc nous ne cesserons jamais de faire des sermons en guise de rappel rien que pour la face d’ALLAH (swt) afin que les doués d’intelligence puissent être beaucoup plus engagés dans la voie qu’ils ont empruntée, qu’ils purifient leur coeur et qu’ils sachent que ce qui importe ici-bas et à l’au-delà c’est de se conformer strictement aux recommandations divines et se démarquer à jamais de Ses interdits.

Nous allons vous exposer un sermon que Serigne Touba avait fait à ses disciples au moment où il partait en exil.  Il  voulait que les disciples qu’il allait laisser ici puissent  préserver leur  foi et même s’il ne les revoyait plus, qu’ils puissent s’astreindre dans la droiture afin que ce qu’il voulait en eux puisse se concrétiser c’est-à-dire le perfectionnement spirituel de leur âme. Et si notre Seigneur faisait que le Cheikh revienne il trouvera les disciples astreints  à ce qu’il leur avait  recommandé comme s’il était avec eux. Serigne Touba l’a conclu par un hadith qui est un entretien que le prophète avait fait avec Mouhas Ibn Djabel. Ce hadith se trouve à la fin de Massalikal Jinnan. Mais il l’a détaillé ici.
Mouhas a dit qu’un jour qu’il était en compagnie  du prophète Mohamad (psl) qui était sur un cheval et lui le suivait à pied, au bout de quelques minutes de parcours, le prophète  leva son regard vers le ciel louant son Seigneur (SWT), LUI qui fait ce qu’IL veut, quand IL le veut. Après un temps de méditation, il s’adressa à Mouhas en ces termes : “je vais te faire une recommandation très utile qui, si tu l’appliques correctement de par tes intentions, tes paroles et tes actes, tu auras la grâce divine Ici bas et à l’au delà. Cependant si tu l’oublies ou que tu t’en détournes, sache que tu n’auras aucun  prétexte devant ALLAH

De ce qui précède, nous pouvons en déduire qu’il est nécessaire de suivre les recommandations contenues dans les sermons d’un homme de DIEU. Il faut également se garder d’être fasciné uniquement par son éloquence. Si les hommes de DIEU  font des recommandations, c’est pour que les gens les suivent. Le prophète (psl)  a dit à Mouhas que notre Seigneur a créé sept anges avant de créer les sept cieux et dans chaque ciel, demeure  un ange. Chaque ange est assigné à une tache bien définit par notre Seigneur. Dans chaque ciel, il y a une porte à l’entrée de laquelle se trouve un ange. Si l’homme accomplit un acte de piété (prière, jeûne, zakat ou compassion envers les gens …),  il y a un ange qui l’amène au ciel, car tous les actes que nous accomplissons vont au ciel. L’ange qui vient prendre l’acte ignore si celui-ci sera agréé ou pas par le Seigneur, car selon le prophète l’acte de piété est aussi lumineux que les rayons du soleil pour l’ange qui est chargé de l’acheminer. Arrivé au premier ciel il se mettra à louer l’acte en disant voici un bel acte de piété. Si ce dernier est entaché de médisance, l’ange gardien qui s’y trouve lui dira: “arrête-toi et retourne l’acte à son auteur  car notre Seigneur m’a interdit de laisser passer tout acte dont l’auteur est un médisant “. Donc la première mauvaise  attitude à laquelle que le musulman doit se départir est la médisance

Elle détériore les relations entre les hommes. En effet, si quelqu’un œuvre dans le sentier d’Allah, quelle que puisse être la grandeur de ses actes si en même temps il dit du mal d’autrui, il verra ses œuvres se détruire. Elles ne franchiront pas les portes du premier ciel encore moins arrivées vers notre Seigneur. D’où la distinction entre la charia (jurisprudence) qui juge l’homme selon ses actes et la hahiqa  (soufisme)  qui juge les intentions. Les actes que condamne  la charia sont le fait d’abandonner la prière, le jeune, de ne pas s’acquitter de l’aumône légale, ou de ne pas effectuer le pèlerinage à la mecque. Les actes bannis par la hahiqa  sont l’orgueil, la vanité, l’ostentation bref tous les vices du cœur. C’estla raisonpour laquelle si l’individu veut être un  bon croyant  et que ses œuvres soient agrées, purifiant ainsi son cœur, il doit régulièrement préserver sa langue de tout propos malveillant. Seydina Abou Bekr avait l’habitude de remplir sa bouche de cailloux pour se prémunir contre les dérives de la langue (éviter de proférer une parole mauvaise ou inutile). Le prophète (paix et salut sur lui) a dit que la plupart des gens qui entreront en enfer, si tu leur demandes ce qui les a amenés là-bas, ils indexeront leur langue. Donc quiconque  veut  que ses oeuvres soient agrées ne doit pas dire  de paroles mauvaises ou futiles.

A nouveau, l’ange sera enthousiasme quand il prendra l’acte bienfaisant  de l’individu. Mais quand il dépassera le premier ciel pour amener l’acte  au deuxième, il sera aussitôt intercepté par l’ange gardien qui s’y trouve et qui lui dira de retourner  l’acte car celui qui  l’a accompli ne vise que les richesses de ce bas-monde. C’est pour cela celui qui accomplit un acte de piété ne doit le faire que pour la face d’ALLAH (swt). Tu vois des gens accomplir plusieurs actes de dévotion mais leurs intentions  ne sont rien d’autre  que pour s’accaparer des richesses de ce monde. Notre Seigneur fait connaître tout cela aux anges gardiens pour que ceux-ci prennent l’acte accompli et le renvoie à son auteur. L’ange du deuxième ciel dira que son Seigneur lui a ordonne qu’un tel acte ne doit pas le dépasser et aller plus haut. De ce fait tous les anges vont maudire cette personne.

A nouveau, si l’individu se met à accomplir d’autres actes de piété comme le jeûne, l’aumône ou des prières surérogatoires, l’ange se présentera comme d’habitude et fera ses éloges pour les apporter aux cieux ne sachant s’ils sont agrées ou pas. Mais quand il arrive au troisième ciel, car ayant le réussi passage des deux premiers cieux, l’ange gardien qui s’y trouve l’arrêtera et lui dira de renvoyer l’acte à son auteur car celui-ci est orgueilleux et se croit au dessus de tout le monde de par sa naissance, sa fortune, son savoir ou sa beauté physique et notre Seigneur m’a ordonné que les actes de personnes orgueilleuses ne doivent pas me traverser et aller en haut. Celui-ci se croit au dessus de tous et veut se faire remarquer dans  les assemblées et les endroits qu’il fréquente. Donc si la personne veut que ses actes soient agréés par notre Seigneur, elle doit à chaque instant rester humble. Qu’elle ne se croit au-dessus de personne. En vérité, pourquoi l’individu devrait-il être  orgueilleux alors qu’il n’a  rien. S’il se rappelle à partir de quoi il a été créé ; le jour où il se sera rappelé à notre seigneur, il saura que son orgueil n’a aucun fondement. Donc l’individu doit se départir de l’orgueil sous toutes  formes et demeurer humble pour la face exclusive d’ALLAH. Si l’examen réussi, l’acte passe au quatrième ciel.

L’ange se présentera à nouveau pour prendre l’acte de l’individu et fera les éloges des prières, des jeûnes de l’individu, de ses invocations divines et des nombreux pèlerinages qu’il a eu à effectués à la Mecque,  l’accomplissement de tous les actes de dévotion à tout moment et à chaque instant. Mais quand l’ange arrive au quatrième ciel, l’ange gardien qui s’y trouve lui dira de renvoyer l’œuvre car il est l’ange à qui on a ordonné de renvoyer toute œuvre dont l’individu se glorifie. Cet acte n’atteindra pas le ciel suivant. Quelle que puisse être la grandeur de l’acte, la plus petite marque de glorification la détruira. Comme le cheikh l’a dit dans ” le joyau précieuxil y a beaucoup  d’actes accomplis, mais le fait de les magnifier les détruit”. C’est comme construire un immeuble tout neuf et le détruire complètement aussitôt après. Même si tu jeûnais inlassablement, faisais des prières surérogatoires ou des invocations divines ou distribuais ton argent continuellement ; le simple fait de s’en réjouir en les considérant les anéantit. Ainsi l’individu doit connaître cela  et s’éloigner de l’ostentation comme s’il fuyait un lion affamé. Ce qui rend l’acte pur, c’est d’en extirper les vices que l’on vient d’énumérer. Quelle que puisse être la grandeur de tes actes, glorifie notre Seigneur (swt) lui qui t’a aidé et t’a donné la force de les accomplir.

L’individu accomplira à nouveau d’autres actes que ce soit des djihads, des pèlerinages à la Mecque etc. Quant ils arriveront au cinquième ciel l’ange gardien qui s’y trouve fera de même et lui dira de renvoyer les actes à celui qui les a accomplis car celui-ci est jaloux des biens que détiennent les autres. Celui qui est jaloux est répute avoir de  très mauvais caractères. L’ange gardien qui est au cinquième ciel dira : « puisque cet individu se permet d’être jaloux des autres pour les biens que notre Seigneur leur a octroyés, ses œuvres ne passeront pas ici pour aller en haut ». De ce fait on lui retournera ses œuvres

L’homme se mettra de nouveau à œuvrer avec des prières, des jeûnes, et tant d’autres actes de piété mais quand ses œuvres arriveront au sixième ciel, l’ange qui s’y trouve dira : « je suis l’ange doté de la miséricorde divine prenez cet acte et renvoyer le comme il l’avait accompli car notre Seigneur m’a ordonné de renvoyer les actes de toute personne qui n’a pas de compassion envers les autres. Celui-ci, se réjouit des difficultés auxquelles les autres sont confrontés. » Donc la personne doit avoir de la compassion pour tout croyant mais aussi envers tous les êtres humains, même les végétaux ainsi que les animaux, en somme il doit avoir de la compassion envers tout ce qui vit rien que pour la face de son Seigneur.

Lorsque l’acte arrivera au septième ciel, l’ange gardien qui s’y trouve l’interceptera à son tour et lui dira que l’acte des personnes qui  veulent qu’on parle de leurs œuvres ne franchira pas ce ciel pour aller plus haut. Un pareil homme veut que ses œuvres soient dites dans les assemblés et partout où il se trouve et il est toujours animé d’un sentiment de supériorité. Il veut qu’on le compte parmi les hommes de DIEU que notre Seigneur a comblés de nombreux bienfaits. Il veut être impliqué à toute initiative, voulant se faire respecter par les autres à travers  les actes qu’il accomplit.

Donc, celui-ci n’a jamais œuvré pour la Face d’ALLAH (swt), tout ce qu’il voulait, c’est d’attirer l’attention des autres sur sa personne à chaque instant. Or, notre Seigneur m’a ordonné de ne pas laisser passer les œuvres d’un homme qui agit ainsi.  En effet, toute œuvre que l’on n’accomplit pas pour la face d’ALLAH relève de l’ostentation, interdite par notre Seigneur. L’individu doit  être conscient de cela et s’efforcer à n’œuvrer que pour la face d’ALLAH.  Toutes ces pratiques constituent donc des vices. Nous vous exposerons aussi les remèdes susceptibles de vous en débarrasser.

L’ange se présentera  de nouveau  pour prendre l’acte de l’individu surestimant ses prières, ses jeûnes, ses pèlerinages, ses aumônes légales, ses bons comportements et ses invocations. Bien que nous ayons cité toutes ces bonnes actions, il faut cependant que nous sachions que la personne qui les a accomplies ne les a pas faites uniquement pour La Face d’Allah. C’est la raison pour laquelle quelle que soit la grandeur de nos actes, si on ne les accomplit pas pour La Face  d’Allah, ils ne seront pas agréés. Si l’acte est exempt de tous ces vices, les sept anges l’amèneront jusqu’au Seigneur en compagnie de l’ange qui se chargeait de le transporter. Ils iront ensemble vers ALLAH témoigner de la grandeur de l’acte puisqu’ils n’ont vu aucun des vices que notre Seigneur leur a chargé  de chercher dans l’acte. Arrivés auprès de notre Seigneur les anges continueront de faire les éloges de l’individu en disant que voilà quelqu’un qui a une crainte révérencielle en Allah et tant de bonnes choses en son égard. Mais notre Seigneur (que sa grandeur soit exaltée)  leur répondra : “c’est vous qui étiez chargés de veiller sur ses œuvres mais Je suis l’Omniscient, Celui Qui contrôle tout, Qui détient la clé de tous les savoirs, Celui Qui regarde l’acte en profondeur mais sachez  qu’il  il ne l’a pas accompli exclusivement pour Ma Face ; Je connais la personne mieux qu’elle-même. Mon châtiment s’abattra sur elle. On peut tromper les hommes mais pas Moi car je connais ce qui est caché comme ce qui est apparent. Je suis Celui Qui observe les cœurs et aucun détail ne M’échappe si petit soit il ; rien est éloigné pour Moi quelle  que soit sa position pour les gens (notre Seigneur est Celui Qui contrôle tout ce Qui nous entoure, rien ne Lui échappe) Ma science englobe aussi bien le présent, le passé que le futur.  Le Seigneur dira aux anges qu’aucun être humain ne peut le tromper. Les sept anges qui avaient apporté l’œuvre le maudissent aussi à leur tour. Les anges présents dans les sept cieux le maudissent également.

Lorsque le prophète finit de parler de ce hadith à Mouhass, celui-ci se mit à pleurer de chaudes larmes. Il lui demanda : « ô l’envoyé d’ALLAH comment faire pour avoir la félicité ? ».

Tout cela nous renseigne sur l’omniscience du Seigneur. Tu peux berner un être humain, lui faire croire des paroles qui ne sont pas véridiques en toi mais on ne peut pas leurrer notre Seigneur, l’Omniscient Celui qui connaît ce que renferme les coeurs. Donc tout ce que la personne à l’intention de dire ou de faire si elle veut en avoir la grâce ou la Miséricorde divine ou l’acceptation de son œuvre, elle doit l’ accomplir uniquement pour la Face d’ALLAH. Si vous remarquez toutes les bonnes actions dont on parle, il y en a beaucoup qui les accomplissent en ayant de bons comportements aux yeux des hommes, en disant de bonnes paroles, en faisant beaucoup de prières surérogatoires, en jeûnant, en s’acquittant de la zakat, en effectuant le pèlerinage à la Mecque et en invoquant beaucoup ALLAH. Ils donnent l’impression d’avoir de bonnes  attitudes mais ils font tout cela pour la recherche effrénée  des biens de ce bas monde ou les associent à des péchés tels que la calomnie, la médisance, l’orgueil etc. Les recommandations de   notre Seigneur doivent amener le croyant à avoir les meilleurs comportements c’est-à-dire arriver à ce que toutes nos intentions, paroles et  actes ne soient  accomplis que pour la Face d’ALLAH (swt). Donc que nos œuvres ne soient vouées qu’à ALLAH (swt). Après que Mouhas ait fini de pleurer, il demanda au prophète comment faire pour se départir de tous les vices dont il venait de parler ? Il lui répondit : « ô Mouhas imite ton prophète (psl) de par la confiance qu’il voue à son Seigneur (swt) puisqu’il ne dit et n’agit que pour Sa Face. Mouhas lui posa cette question à trois reprises et le prophète lui répondit chaque fois la même chose à savoir suivre son prophète avec certitude.

Si la personne n’a pas de certitude, elle ne pourra pas œuvrer pour notre Seigneur. Avoir la certitude c’est croire fermement  en  ALLAH,  lui vouer une totale confiance, être véridique et savoir que le regard de notre Seigneur ne cesse de se poser sur nous partout où nous sommes et qu’IL nous voit bien que nous ne LE voyons pas. De ce fait si la personne à cette certitude elle ne dira aucune parole  et n’accomplira aucun acte que pour La Face d’ALLAH. Le prophète dit à Mouhas si tu vois une diminution de tes actes d’adorations retient ta langue sur ce qui se passe dans le quotidien des hommes. Quelque fois tu ressens un grand dévouement dans tes actes d’adoration, mais peu de temps après ceci disparaît. Cette paraisse peut être due au fait de te mêler de ce qui ne te regarde pas, de t’asseoir avec des gens qui ne t’incitent pas à la droiture ou de faire une chose prohibée. Cette ferveur représente une lumière, ce qui la fait disparaître provient des actes illicites que tu aurais faits. On voit aujourd’hui  que si un événement se produit, tout le monde en parle dans les lieux publics de rencontre. Celui qui marche sur le chemin d’ALLAH, ne doit pas s’en préoccuper car tout ce qu’il dira ne lui apportera aucun bienfait mais plutôt du tort. C’est pourquoi la personne doit à chaque instant contrôler ses paroles. Elle doit s’abstenir de dire des futilités. Le prophète dit à Mouhass : « abandonne tout cela et adonne toi à la lecture du Saint Coran, à l’invocation du Tout Puissant et rappelle toi   sa Grandeur Exaltée c’est cela qui te permettra de t’astreindre dans la droiture que tu t’étais assignée mais chaque fois que tu te mêles des problèmes d’autrui , tu t’engages dans le chemin opposé à celui que tu avais emprunté car si tu marches sur le droit chemin et que tu  t’arrêtes et  te retournes pour polémiquer avec celui qui ne s’y est pas inscrit, sache que tu t’es détourné du droit chemin raison pour laquelle tu perds toutes les sensations que tu éprouvais  envers ALLAH ». Le prophète lui dit de ne pas se mêler des affaires d’autrui, de leurs vices occupe toi plutôt de tes propres affaires, ce que tu connais de tes vices doit te suffire, mais ne dénigre jamais les autres et ne te donne jamais de l’importance, fait attention à tout cela et garde cela à l’esprit.

Donc où qu’elle puisse se trouver la personne doit se préoccuper de ses propres vices et non de ceux des autres. Tout ce que quelqu’un  fait de prohibé en parole et en acte, ne le critique surtout pas. Mais  il faut voir si ces vices sont en toi. Si tel est le cas fait tout pour t’en départir, sinon, remercie le Seigneur et soit humble. Ne dénigre aucun de tes frères musulmans ou de tes voisins. Ne te glorifie en aucune manière en sous-estimant les autres. N’accomplit jamais d’actes ostentatoires. Ne te consacre entièrement pas aux choses qui n’ont trait qu’à cette vie éphémère. Retenons toutefois que tout ce qui augmente la croyance en notre Seigneur ne doit pas être vu comme amour du bas monde. On peut exercer un métier comme les autres et avoir des aspirations différentes car “toutes les œuvres sont jugées selon les  intentions qui les animent  “. Une personne peut bénéficier de plusieurs largesses (avoir un poste, une maison, un véhicule…) et pourtant dans son cœur, il n’attache aucune importance à ce bas monde. Il considère cela comme un moyen que notre Seigneur a mis à sa disposition et qu’IL lui recommande de l’utiliser  de manière saine. Cependant  d’autres utilisent ces faveurs à des fins orgueilleuses et vaniteuses pour montrer qu’ils détiennent une grande notoriété. C’est pourquoi le prophète (psl)  dit à Mouhass  de ne pas être obnubilé par les biens de ce bas monde car cela fait oublier l’au-delà. Donc sachez que toutes paroles, actes, ou lieu de fréquentation qui te faits oublier l’au-delà est considéré comme amour du bas monde.

L’individu doit voir en toutes choses (ses richesses) dans ce bas monde, la Suprématie  du Seigneur (swt) qui est le Grand Pourvoyeur.   Celui qui a bénéficié d une  éducation spirituelle et qui en toute chose voit notre Seigneur n’est pas comparable à celui qui n’est pas arrivé à ce stade car il serait très facile de détourner cette personne de notre Seigneur.

Dans un groupe de trois, le prophète lui recommande de ne jamais se dire des secrets à deux, isolant ainsi le troisième. Par exemple, si vous êtes trois dans une chambre et que tu chuchotes quelque chose à l’une d’elle, ou l’appelle en aparté, laissant l’autre de côté ; cela peut créer des suspicions même si ces propos ne le concernent pas. Le mieux serait d’attendre que l’autre s’en aille pour discuter entre vous.

Ne te glorifie pas devant les autres car cela te prive des bienfaits ici-bas et à l’au-delà. Evite la mauvaise parole dans les assemblées. Où que tu sois, aie de bonnes paroles et de bons actes. En effet, celui qui a l’habitude de dire de mauvaises paroles, où qu’il puisse se rendre, profèrera des propos qui pousseront les gens à s’éloigner de lui.  Une telle personne n’a ni éducation, ni politesse, ni amabilité et tout le monde s’écartera de lui à cause de son mauvais comportement. Ne calomnie jamais. A ce propos le prophète lui dit que si tu fais cela les anges de la disgrâce qui ont une figure de chien (qu’ALLAH nous préserve d’eux) se jetteront sur toi et  mordront ta peau jusqu’à ce qu’elle soit totalement dépouillée lorsqu’on te projettera dans les flammes de l’enfer  de la même manière que tu te mettais à dire du mal des hommes dans ce bas-monde. Le prophète le sermonnait en l’interpelant en ces termes : « toi Mouhas ibn Djabal ce que tu veux pour ta personne souhaite le pour tous les  musulmans rien que pour la face d’ALLAH. Ce que tu ne veux pas que l’on te fasse, ne le fait pas aux autres ». Si chacun traitait son prochain de la façon dont il voudrait qu’on  le  traitât je pense que la paix subsistera  ici-bas et à l’au-delà. Un dénommé Khalid Ibn Wahdan a dit que Mouhas Ibn Djabal étudiait ce hadith bien plus qu’il ne lisait le Saint Coran du fait des nombreux bienfaits, des enseignements et des nombreux rappels dont il regorge.

Serigne Touba ajouta que ce hadith est plein d’enseignements et eu égard à ses nombreux avertissements, il fait peur aux hommes. Ce Hadith affole plus d’un car faisant basculer les cœurs vers la crainte révérencielle, abattant  moralement et psychologiquement l’être humain,  troublant les esprits. Donc, je vous recommande le refuge auprès d’ALLAH, Lui qui vous a créé, façonné et donné la force. Attachez-vous à la porte de sa Miséricorde en vous repentant et lui demandant pardon à chaque instant. Attendez le milieu de la nuit, que tout le monde se soit endormi pour solliciter Son pardon à travers des prières surérogatoires et l’invocation de Ses  prestigieux  Noms. Demandez-Lui de vous éloigner de tout ce qui est prohibé dans vos intentions, vos paroles et actes. Pendant le jour, invoquez le Seigneur et implorez Sa Clémence car personne ne peut échapper à ces châtiments si ce n’est par la Grâce d’ALLAH. Donc, vous les insouciants qui êtes plongés  dans de profonds sommeils, l’heure est au réveil. Ainsi ce hadith démontre qu’avoir la félicité est une chose extrêmement difficile, a fortiori l’agrément du Seigneur. Toute personne qui vous dit qu’avoir la Félicité  est une chose facile ne fait que vous leurrer. Comme je le dis souvent, tous ceux que Serigne Touba recommande, les gens qui prétendent le suivre  ne le font pas et s’adonnent perpétuellement à leurs plaisirs et leurs passions disant que le Cheikh a tout accompli et qu’ils n’ont qu’à être derrière lui. Cependant, toutes ces paroles ne sont que des manœuvres Sataniques et Satan n’a jamais cessé de procéder ainsi pour tous les hommes de DIEU qui sont venus auparavant. Il est très difficile de voir quelqu’un qui accomplit ses recommandations actuellement. Sachons que le chemin qui mène aux bienfaits dont notre Seigneur comble ses Serviteurs est la persévérance et l’endurance dans la bonne action. Si tu t’y adonnes la grâce d’ALLAH te fera accéder là où tu n’as pas pu arriver. En guise d’illustration celui qui emprunte un chemin pour se rendre à un endroit distant de 100 kilomètres ; s’il ne dévie pas du chemin, par la grâce divine une belle voiture peut le trouver sur le chemin et le conduire à destination avant même qu’il ne fasse un seul kilomètre. Tels sont les bienfaits inhérents au compagnonnage avec un véritable homme de DIEU. Mais, si tu ne suis le chemin aucune voiture ne te trouvera. Quelle que soit la difficulté, il faut toujours persévérer  dans le chemin d’ALLAH pour bénéficier de Sa Miséricorde . Ce qui permet de bénéficier des bienfaits que notre Seigneur a accordé aux hommes de DIEU, c’est de les imiter et  les suivre autant que possible. Sachons que personne n’est arrivé d’un seul coup à une station Suprême mais c’est à travers la persévérance et l’endurance dans la bonne action que tu pourras rencontrer la Miséricorde Divine et arriver à un degré de spiritualité que tu ne pensais pas pouvoir atteindre. Par exemple, tu vois quelqu’un pour qui l’assiduité dans les cinq prières était extrêmement difficile. Malgré cette difficulté en s’y efforçant, cette personne arrivera  à un stade où elle ne priera plus sans avoir fait  auparavant des prières surérogatoires. Les éminents hommes de DIEU qui se sont illustrés dans la dévotion à savoir donner tous les biens qu’ils possédaient, faire beaucoup d’invocations, s’évertuer à jeûner constamment ne sont pas arrivés à ce stade d’un seul coup, mais c’est en s’efforçant de faire les choses petit à petit  qu’ils y sont parvenus. Et toute personne qui ne les a pas vus  à leur début pensera que des êtres humains ne peuvent pas faire cela. Mais avoir un sincère engagement et accomplir de ton mieux ce que tu peux te fera accéder à ce stade. A chaque instant et à tout moment évertuons nous a faire du bien et sachons que faire le bien  n’est jamais facile. C’est ainsi que le cheikh recommande aux hommes de se réveiller du sommeil dans lequel ils sont plongés pour se dévouer corps et âmes au bien. Si tu désires la félicité et l’agrément, tu dois te départir  forcément des tentations de cette vie éphémère te donner entièrement à ALLAH et que cela soit véridique en toi. Qu’il t’éprouve sur ta personne, tes biens et ta famille sache que c’est à ton profit : c’est cela se dévouer pleinement à son Seigneur. Allah doit primer sur tes biens et ta personne. Tu dois accomplir  un djihad nafs (lutte contre tes plaisirs et tes passions) contre tout ce qui est prohibé dans tes paroles, intentions et actes ; c’est ce qui te permettra d’avoir ce que tu veux. Avec cette crainte révérencielle, notre Seigneur préservera de ce qui est prohibé. Ainsi tu ne feras jamais partie des incrédules. Dans toutes tes entreprises sollicite l’aide d’ALLAH, car Il est le meilleur soutien. Dans tout ce que tu fais dit « hawlaka ya mouhinou wa bika nastahinouka » O Seigneur j’implore ton aide qui n’a ni commencement ni fin et toute personne qui reçoit une aide l’a reçue de Toi. Sache que ce n’est qu’à Toi qu’on implore aide et à personne d’autre ». « Li anahou tahala arhamou rahimine wa la hawla wa la houwata ila bi lahi haliyin hazim ». Donc où que nous soyons rappelons nous ces recommandations en ayant la ferme conviction de les appliquer rien que pour la face d’ALLAH. Et qu’on se rappelle dans notre esprit et notre cœur le caractère futile et éphémère du bas-monde. Se rappeler l’au-delà à chaque instant. Que chacun de nous sache que cette vie est passagère et on ne l’a qu’une seule fois et si on la perd on ne l’aura plus jamais et c’est à travers cette vie qu’on prépare l’au-delà qui n’a pas de fin. Tout ce qui peut entraver notre marche vers ALLAH  qu’on s’en départit et s’en détourne sachant que cela constitue un piège et engendrera des difficultés et un châtiment sans fin. Si on chemine vers l’agrément d’Allah, on doit supporter les épreuves que l’on rencontre car cela n’engendre que des bienfaits et des privilèges infinis. Donc où que nous soyons, persévérons sans relâche dans ce chemin rien que pour la face d’ALLAH.

Elle détériore les relations entre les hommes. En effet, si quelqu’un œuvre dans le sentier d’Allah, quelle que puisse être la grandeur de ses actes si en même temps il dit du mal d’autrui, il verra ses œuvres se détruire. Elles ne franchiront pas les portes du premier ciel encore moins arrivées vers notre Seigneur. D’où la distinction entre la charia (jurisprudence) qui juge l’homme selon ses actes et la hahiqa  (soufisme)  qui juge les intentions. Les actes que condamne  la charia sont le fait d’abandonner la prière, le jeune, de ne pas s’acquitter de l’aumône légale, ou de ne pas effectuer le pèlerinage à la mecque. Les actes bannis par la hahiqa  sont l’orgueil, la vanité, l’ostentation bref tous les vices du cœur. C’estla raisonpour laquelle si l’individu veut être un  bon croyant  et que ses œuvres soient agrées, purifiant ainsi son cœur, il doit régulièrement préserver sa langue de tout propos malveillant. Seydina Abou Bekr avait l’habitude de remplir sa bouche de cailloux pour se prémunir contre les dérives de la langue (éviter de proférer une parole mauvaise ou inutile). Le prophète (paix et salut sur lui) a dit que la plupart des gens qui entreront en enfer, si tu leur demandes ce qui les a amenés là-bas, ils indexeront leur langue. Donc quiconque  veut  que ses oeuvres soient agrées ne doit pas dire  de paroles mauvaises ou futiles.

A nouveau, l’ange sera enthousiasme quand il prendra l’acte bienfaisant  de l’individu. Mais quand il dépassera le premier ciel pour amener l’acte  au deuxième, il sera aussitôt intercepté par l’ange gardien qui s’y trouve et qui lui dira de retourner  l’acte car celui qui  l’a accompli ne vise que les richesses de ce bas-monde. C’est pour cela celui qui accomplit un acte de piété ne doit le faire que pour la face d’ALLAH (swt). Tu vois des gens accomplir plusieurs actes de dévotion mais leurs intentions  ne sont rien d’autre  que pour s’accaparer des richesses de ce monde. Notre Seigneur fait connaître tout cela aux anges gardiens pour que ceux-ci prennent l’acte accompli et le renvoie à son auteur. L’ange du deuxième ciel dira que son Seigneur lui a ordonne qu’un tel acte ne doit pas le dépasser et aller plus haut. De ce fait tous les anges vont maudire cette personne.

A nouveau, si l’individu se met à accomplir d’autres actes de piété comme le jeûne, l’aumône ou des prières surérogatoires, l’ange se présentera comme d’habitude et fera ses éloges pour les apporter aux cieux ne sachant s’ils sont agrées ou pas. Mais quand il arrive au troisième ciel, car ayant le réussi passage des deux premiers cieux, l’ange gardien qui s’y trouve l’arrêtera et lui dira de renvoyer l’acte à son auteur car celui-ci est orgueilleux et se croit au dessus de tout le monde de par sa naissance, sa fortune, son savoir ou sa beauté physique et notre Seigneur m’a ordonné que les actes de personnes orgueilleuses ne doivent pas me traverser et aller en haut. Celui-ci se croit au dessus de tous et veut se faire remarquer dans  les assemblées et les endroits qu’il fréquente. Donc si la personne veut que ses actes soient agréés par notre Seigneur, elle doit à chaque instant rester humble. Qu’elle ne se croit au-dessus de personne. En vérité, pourquoi l’individu devrait-il être  orgueilleux alors qu’il n’a  rien. S’il se rappelle à partir de quoi il a été créé ; le jour où il se sera rappelé à notre seigneur, il saura que son orgueil n’a aucun fondement. Donc l’individu doit se départir de l’orgueil sous toutes  formes et demeurer humble pour la face exclusive d’ALLAH. Si l’examen réussi, l’acte passe au quatrième ciel.

L’ange se présentera à nouveau pour prendre l’acte de l’individu et fera les éloges des prières, des jeûnes de l’individu, de ses invocations divines et des nombreux pèlerinages qu’il a eu à effectués à la Mecque,  l’accomplissement de tous les actes de dévotion à tout moment et à chaque instant. Mais quand l’ange arrive au quatrième ciel, l’ange gardien qui s’y trouve lui dira de renvoyer l’œuvre car il est l’ange à qui on a ordonné de renvoyer toute œuvre dont l’individu se glorifie. Cet acte n’atteindra pas le ciel suivant. Quelle que puisse être la grandeur de l’acte, la plus petite marque de glorification la détruira. Comme le cheikh l’a dit dans ” le joyau précieuxil y a beaucoup  d’actes accomplis, mais le fait de les magnifier les détruit”. C’est comme construire un immeuble tout neuf et le détruire complètement aussitôt après. Même si tu jeûnais inlassablement, faisais des prières surérogatoires ou des invocations divines ou distribuais ton argent continuellement ; le simple fait de s’en réjouir en les considérant les anéantit. Ainsi l’individu doit connaître cela  et s’éloigner de l’ostentation comme s’il fuyait un lion affamé. Ce qui rend l’acte pur, c’est d’en extirper les vices que l’on vient d’énumérer. Quelle que puisse être la grandeur de tes actes, glorifie notre Seigneur (swt) lui qui t’a aidé et t’a donné la force de les accomplir.
L’individu accomplira à nouveau d’autres actes que ce soit des djihads, des pèlerinages à la Mecque etc. Quant ils arriveront au cinquième ciel l’ange gardien qui s’y trouve fera de même et lui dira de renvoyer les actes à celui qui les a accomplis car celui-ci est jaloux des biens que détiennent les autres. Celui qui est jaloux est répute avoir de  très mauvais caractères. L’ange gardien qui est au cinquième ciel dira : « puisque cet individu se permet d’être jaloux des autres pour les biens que notre Seigneur leur a octroyés, ses œuvres ne passeront pas ici pour aller en haut ». De ce fait on lui retournera ses œuvres

L’homme se mettra de nouveau à œuvrer avec des prières, des jeûnes, et tant d’autres actes de piété mais quand ses œuvres arriveront au sixième ciel, l’ange qui s’y trouve dira : « je suis l’ange doté de la miséricorde divine prenez cet acte et renvoyer le comme il l’avait accompli car notre Seigneur m’a ordonné de renvoyer les actes de toute personne qui n’a pas de compassion envers les autres. Celui-ci, se réjouit des difficultés auxquelles les autres sont confrontés. » Donc la personne doit avoir de la compassion pour tout croyant mais aussi envers tous les êtres humains, même les végétaux ainsi que les animaux, en somme il doit avoir de la compassion envers tout ce qui vit rien que pour la face de son Seigneur.

Lorsque l’acte arrivera au septième ciel, l’ange gardien qui s’y trouve l’interceptera à son tour et lui dira que l’acte des personnes qui  veulent qu’on parle de leurs œuvres ne franchira pas ce ciel pour aller plus haut. Un pareil homme veut que ses œuvres soient dites dans les assemblés et partout où il se trouve et il est toujours animé d’un sentiment de supériorité. Il veut qu’on le compte parmi les hommes de DIEU que notre Seigneur a comblés de nombreux bienfaits. Il veut être impliqué à toute initiative, voulant se faire respecter par les autres à travers  les actes qu’il accomplit.

Donc, celui-ci n’a jamais œuvré pour la Face d’ALLAH (swt), tout ce qu’il voulait, c’est d’attirer l’attention des autres sur sa personne à chaque instant. Or, notre Seigneur m’a ordonné de ne pas laisser passer les œuvres d’un homme qui agit ainsi.  En effet, toute œuvre que l’on n’accomplit pas pour la face d’ALLAH relève de l’ostentation, interdite par notre Seigneur. L’individu doit  être conscient de cela et s’efforcer à n’œuvrer que pour la face d’ALLAH.  Toutes ces pratiques constituent donc des vices. Nous vous exposerons aussi les remèdes susceptibles de vous en débarrasser.

 

 

 

COMMENTAIRES DU DERNIER SERMON DE CHEIKH AHMADOU BAMBA (SERVITEUR PRIVILIGIE DU PROPHETE) AVANT SON DEPART EN EXIL (1ERE PARTIE)

Cheikh Ahmadou Bamba s’était toujours attelé à l’éducation spirituelle de ses disciples. Ainsi, lorsque notre Seigneur décida de son exil au Gabon pour des raisons à la fois temporelles (exotérique), et spirituelles (ésotérique), il leur laissa une recommandation écrite. Et tant qu’ils ne se détournent pas de la voie sur la quelle il les avait inscrits (la voie de la droiture, la voie que le Seigneur a agréée), ils auront tout ce qu’ils désirent ici bas et à l’Au-delà. La raison exotérique est liée au fait que certains chefs religieux et dignitaires du pays, jaloux de son prestige sans précédent, faisaient de faux témoignages sur lui auprès de l’autorité coloniale. Celle ésotérique est liée au fait que le Seigneur voulait lui faire accéder à de hautes stations spirituelles et lui attribuer des grades élevés.
Le sermon est essentiellement fondé sur le Saint Coran et la Sunna du Prophète (PSL). Il était destiné à ses disciples qu’il laissait dans le pays et à tout homme afin que Satan, la vie temporelle, les plaisirs éphémères ne les trompent pas. Le sermon leur permettra aussi de ne jamais se détourner de la vérité qui consiste à suivre les recommandations du Seigneur et à se démarquer de Ses Interdits.
Le sermon commence par :
– « Au Nom d’ALLAH, Le Miséricordieux, Le Très Miséricordieux, prières sur la meilleure des créatures et le sceau des prophètes, Mouhammad (PSL). Que le Salut et la bienfaisance d’ALLAH soient sur lui, sur ses compagnons et sur tous ceux qui les auront dignement suivis sur cette voie. »
Après cette introduction, il s’adresse à tout le monde en ces termes :
– « Moi, Ahmad ibn Mouhammad recommande à tous mes disciples et à toute personne la crainte révérencielle en notre Seigneur Le Tout- Haut. »
Qu’est ce que la crainte révérencielle ? C’est reconnaître la singularité d’ALLAH dans son Essence, dans Ses Actes et dans Ses Attributs, c’est conformer toutes ses intentions, ses paroles et ses actes à ce qu’IL a agréé et s’abstenir dans son cœur, dans ses paroles et dans ses actes de commettre les interdits.
Serigne Touba ajoute :
– « On a rapporté que notre mère, la mère de tous les musulmans, Seydatanas Aicha, (que le Seigneur l’agrée) disait : « rien ni personne sur terre ne pouvait impressionner le Prophète (PSL) si ce n’est une personne qui a la crainte d’ALLAH » ».
En effet, seule la crainte révérencielle doit nous émouvoir et non la lignée familiale, la beauté ou les biens matériels chez une personne. On ne doit être émerveillé que par celui qui comprend et sait ce pourquoi notre seigneur l’a créé. Celui-ci se donne entièrement à Allah, LUI donne sa famille et ses biens, L’adore dans Sa singularité, se conforme à Ses recommandations et s‘abstient de Ses interdits, comme le faisait le Prophète (PSL), car c’est lui la référence suprême en Islam.
– « Qataada a rapporté aussi que le Prophète (PSL) a dit : « il est écrit dans le TAWRAAT que l’homme peut dormir avec tranquillité où il veut s’il craint son Seigneur ». ».
En effet, si l’individu craint son Seigneur, aucun préjudice venant de des créatures ne pourra l’atteindre. Car, dit-on, si l’individu craint Le Seigneur, tout ce qui n’est pas LUI le craindra. Mais, s’il craint autre que qu’Allah, il sera vulnérable devant tous. Le Seigneur est détenteur de tout et IL est avec ceux qui LE craignent.
– « Il est rapporté qu’un homme de Dieu avait demandé à son Guide de lui prodiguer un conseil. Et ce dernier lui dit : « WA LAQAD WASSAYNALEZIINA OUTOUL KITAB MIN HABLIKOUM WA IYA KOUM AN TAQUL LAH… (Je vous recommande de suivre la Parole du Seigneur qu’IL a adressée à tous ceux qui nous ont précédés et à tous ceux qui nous succèderont). Il s’agit de se conformer à Ses recommandations et de se démarquer de Ses interdits. Chacun doit en être conscient car personne ne peut obtenir ce qu’il désire ici bas et à l’Au-delà s’il ne se conforme pas aux recommandations d’ALLAH et ne s’écarte de Ses interdits. Il lui recommande aussi de se rappeler cette Parole du Seigneur : « INNA AKRAMAKOUM INDAL LAAHI AT QAAKOUM (Le plus noble, le plus honorable c’est celui qui a une crainte sincère en son Seigneur, qui sait qu’il ne peut jamais avoir satisfaction de ses désirs s’il ne se conforme à Ses recommandations et ne s’écarte de Ses interdits) » .
Cheikh Ahmadou Bamba dit :
– « Toute personne qui veut la félicité d’ici-bas et de l’Au delà, qu’elle s’attelle à accomplir les recommandations divines et qu’elle se détourne des interdits ».
Craindre véritablement ALLAH, c’est s’abstenir de tout ce qu’Il n’agrée pas vis-à-vis de LUI mais aussi vis-à-vis des créatures.
A travers cette brève introduction, on sait pertinemment qu’on ne peut accéder à la satisfaction de ses désirs ici-bas tout comme à l’Au-delà, si on ne se conforme pas aux recommandations d’ALLAH et qu’on ne s’abstienne de Ses interdits. En réalité, c’est cela la règle d’ALLAH qui ne change jamais. Comme IL le dit : « Point de changement dans la règle d’ALLAH ». Les grâces, le pardon et les bienfaits se trouvent dans les recommandations et tout ce qui est malheur dans les interdits. La conformité aux recommandations est donc la seule issue pour accéder aux grâces, pardon, bénédiction et bienfaits d’ALLAH. Par contre, verser dans les interdits est le chemin qui conduit aux malheurs éternels.

Cheikh Ahmadou Bamba continue :
– « Ô vous les Hommes, je vous recommande la quête du savoir, car personne ne peut avoir de nobles caractères s’il ne les connaît pas et personne ne peut suivre les recommandations du Seigneur et se détourner de Ses interdits, s’il ne sait pas les distinguer ».
– « Toute personne qui veut s’engager dans le droit chemin pour préparer sa vie à l’Au-delà (c’est-à-dire se donner entièrement à son Seigneur) doit impérativement apprendre le Tawhid (la science qui enseigne l’unicité d’ALLAH), le Fiq (science qui enseigne les pratiques cultuelles) ».
C’est pourquoi Cheikh Ahmadou Bamba dit par ailleurs : « Je m’engage à écrire tout ce dont vous aurez besoin en matière de savoirs pour que vous le sachiez et que vous l’accomplissiez pour la Face d’ALLAH ». En effet, chacun est persuadé que personne ne peut avoir les bienfaits de ce bas monde sans la science et le travail. Par exemple, l’ouvrier comme l’ingénieur apprend une profession, pour en tirer profit ici-bas. Il en est de même de celui qui voudrait avoir les bienfaits de l’Au-delà. Il doit connaître les recommandations et les pratiquer, connaître les interdits et s’en écarter. C’est pourquoi le Prophète (PSL) dit : « celui qui adore son Seigneur sur la base de la science est meilleur que celui qui l’adore sans aucune science, comme moi je le suis de l’humanité ». Donc, le Prophète (PSL) a accordé à la science une place de premier choix pour la vie à l’Au-delà comme pour celle d’ici bas. C’est pourquoi il dit aussi : « Adorez le Seigneur comme si vous devriez mourir aujourd’hui et travaillez comme si vous ne devriez point mourir ». Donc, ces deux choses (travail et adoration) vont toujours de pair et personne ne peut avoir ni l’un, ni l’autre sans la science. Par ailleurs le Prophète (PSL) a dit : « regarder le visage de l’homme de science est meilleur que de passer une année entière à jeûner les jours, à prier les nuits et à lire le Saint Coran ». L’homme de science dont parle ici le Prophète (PSL) est celui qui connaît parfaitement la Charia et la haqiqa, un vrai Homme de Dieu, un ‘’haarif bilahi’’ qui a une connaissance en notre Seigneur, car il y a différents niveaux de savoir.
– « Je vous recommande de pratiquer la science que vous avez acquise. N’accomplissez aucun acte sans savoir et ne le cherchez pour ne point le pratiquer après ».
En effet, la pratique sans science n’engendre que malheurs et désagréments. Le savoir est comparable à un arbre dont les actes d’adorations sont les fruits. Aucun de ses deux ne peut aller sans l’autre.
Hassan Al Basri qui fait partie de ceux qui ont tracé la voie du soufisme disait : « Que le savoir que vous cherchez n’entrave pas vos actes d’adorations. De même, que vos actes d’adorations n’entravent pas la recherche du savoir ». Donc, l’adoration d’ALLAH doit être associée à la recherche du savoir de manière équilibrée. Ne privilégie pas l’une sur l’autre. De même, l’Homme doit chercher le savoir qui permet de bien vivre sur terre. Par exemple, l’homme doit apprendre la science de l’ingéniorat ou de la médecine, car les Hommes en ont besoin dans leur existence terrestre.
– « Sache que c’est la science qui doit précéder l’acte, sinon l’acte sera nul ».
Donc, l’Homme doit user de la science dans toutes ses entreprises.
– « Révisez constamment les principes de la foi après les avoir appris ».
La foi consiste à croire en ALLAH dans Son Unicité, de par Ses actes et de par ses Attributs ; croire aux anges, aux prophètes, aux Livres saints, à la mort, à la résurrection, au paradis, à l’enfer, au décret divin qu’il soit agréable ou désagréable. En plus de cette foi solide, l’Homme doit s’atteler à l’acte d’adoration pour la Face d’ALLAH.
– « Apprenez et enseignez à votre famille les actes et comportements agréés par le Seigneur ».
Le Cheikh a précisé ici quelques principes relatifs à la Foi qu’il a résumé en 66 points. Ceux-ci sont contenus dans la formule « Laa ilaaha ilal lah Mouhammad rassoul lah ». La quintessence de ces 66 points est que notre Seigneur se suffit de Lui-même. Il énumère les Attributs qui font que notre Seigneur soit autosuffisant : ‘’Al woujoudhou’’ : notre seigneur existe mais son existence n’a pas de commencement et n’aura pas de fin ;
’’Al Euweulou’’ : son commencement a précédé à tout ;
’’Al baaqî’’ : IL est Eternel ;
IL est Puissant ; IL est Audiant sur tout, Voyant sur tout, IL parle, IL n’a pas de commencement ni de fin (c’est dans Mowahibbul Huddus où le cheikh approfondit davantage ces explications) ;
– « C’est une obligation pour tout individu majeur qu’il soit homme ou femme, libre ou esclave, musulman ou chrétien, être humain ou djinn de croire en ces attributs ».
– « Toute personne qui accomplit convenablement les obligations de notre Seigneur (accomplir les recommandations, s’écarter des interdits et accepter tout décret divin qu’il soit agréable ou désagréable, de manière pure) échappera à l’enfer et entrera au paradis par la grâce et la Miséricorde d’ALLAH. Quiconque refuse volontairement d’accomplir les obligations de notre Seigneur en intentions, paroles et actes entrera en enfer par Sa justice, Sa colère comme Il l’a décrété».
– « Ô vous les Hommes, craignez votre Seigneur, suivez Ses recommandations et détournez vous de Ses interdits. Ne Lui désobéissez jamais même si tout le monde le faisait, car chaque personne vient seul au monde et le quittera tout seul.

Qu’il vous soit égal que vous suiviez le Seigneur seul ou accompagné, qu’on vous loue ou qu’on vous dénigre, qu’on vous donne ou qu’on vous prive. Cela, parce qu’au Jour du Jugement Dernier chacun de nous comparaîtra seul devant notre Seigneur à Qui il rendra compte de tous ses intentions, paroles et actes. »
– « Ne transgressez jamais les interdits de notre Seigneur ».
Que le Seigneur qui ne cesse de nous regarder ne voit jamais dans nos cœurs de mauvaises intentions, n’entende jamais en nous de mauvaises paroles et ne nous voit jamais accomplir des actes répréhensibles, comme j’ai souvent l’habitude de le rappeler à tout moment et à tout instant.
– « Faites connaître à vos enfants, à vos femmes et à tous ceux qui sont sous votre tutelle les obligations de note Seigneur. Incitez-les à accomplir les recommandations et à s’écarter des interdits car chaque individu rendra compte, au Jour du Jugement dernier de la manière dont il s’occupait des personnes qui étaient sous sa responsabilité ». Le mari sera interrogé à propos de sa femme, le guide à propos de ses disciples. C’est pourquoi, Serigne Touba recommande à tout guide religieux de suivre le chemin de la droiture et d’y inscrire ses disciples parce que tout guide rendra compte devant le Seigneur. Un «CHEIKH» a pour vocation de guider les Hommes, de leur montrer la voie de la droiture qui est de suivre scrupuleusement le Saint Coran et la Sunna du Prophète (PSL). Telle était la Mission que Serigne Touba avait assignée à ses Cheikhs après les y avoir préparés. Il éduquait l’individu jusqu’à ce qu’il se départît des mauvais comportements et qu’il se dote des meilleurs ; ensuite il l’envoyait dans une localité pour qu’il serve de référence aux habitants de cette dernière. Tel est le sens du vocable « Cheikh». Malheureusement, de nos jours la plupart de ceux qu’on appelle guides religieux considèrent leurs disciples comme des esclaves. Ils ne leur montrent jamais le chemin de la droiture, ce qui est fort regrettable et décevant. C’est pourquoi tout disciple doit savoir ce qu’est la voie de la droiture. Il doit aussi reconnaître le vrai guide avant de se soumettre. De nos jours, parmi ceux qui se réclament guides religieux seule une minorité se conforme véritablement aux enseignements de Serigne Touba. Par contre la majorité ne fait que suivre ses passions et ses plaisirs. On dirait que la seule préoccupation de ces guides est la course aux biens matériels ; ils passent tout leur temps à se quereller pour avoir plus de disciples afin d’acquérir plus de prestige, de gloire et de biens de cette vie éphémère. Et pourtant, Serigne Touba avait inscrit ses disciples sur le droit chemin et leur demandait de toujours s’y maintenir ; quelle que soit l’attitude des gens à leur égard. Cependant, à y voir de plus près, on constate que la plupart de ceux qui se réclament de lui n’appliquent pas ses enseignements.
Par conséquent tout disciple doit faire preuve de discernement dans le choix du guide religieux auquel il fait allégeance car son Seigneur lui demandera des comptes. Il en est de même pour le guide : avait-il inscrit ses disciples sur la voie de la droiture ? Il en sera de même pour tout Prophète, tout homme de Dieu et pour toute communauté. En effet, nous devons tous nous préparer à ce Jour. Serigne Mbaye Diakhaté a dit dans ses poèmes qu’au Jour du Jugement Dernier, la plupart des guides seront envahis et encerclés par leurs disciples parce qu’ils leur avaient fait allégeance pour qu’ils les guident sur le chemin de la droiture et qu’ils ne l’avaient pas fait. C’est dans le même sens qu’intervenait Serigne Modou Adjara Mbacké (grand-père paternel de Cheikh Ahmadou Mbacké Maa-ul Hayaat et homonyme). Il disait aussi que la plupart des guides seront pendus dans l’Enfer parce qu’on leur a prêté ce statut qu’ils ont accepté sans pour autant en remplir les critères. C’est pourquoi tout guide doit être ferme sur le chemin de la droiture sans se soucier du comportement des autres vis-à-vis de lui, et y inscrire ses disciples, car il rendra compte devant le Seigneur. De même tout parent doit suivre la voie de la droiture et y inscrire sa famille. En résumé, chacun d’entre nous doit se rappeler le jour où il comparaîtra seul devant son Seigneur pour rendre compte de toutes ses intentions, de toutes ses paroles et de tous ses actes.
– « Implorez le pardon de votre Seigneur à tout moment et à tout instant pour que vous puissiez avoir le privilège de suivre le chemin droit ». Quand l’individu se repent sincèrement devant notre Seigneur en ayant l’intention de ne plus commettre de péchés, notre Seigneur peut lui pardonner toutes ses fautes antérieures quelles qu’elles soient. Le repentir peut faciliter à l’homme sa conformité aux recommandations et son détournement des interdits. C’est pourquoi l’individu ne doit jamais désespérer du pardon d’ALLAH.
– « Le péché prive l’homme de la Miséricorde d’ALLAH, de Son Pardon et de sa Bénédiction. Il fait qu’il soit déshonoré au Jour du jugement dernier. Et au moment où il rendra l’âme et qu’il jettera un dernier regard sur ce qui l’entoure, l’homme regrettera amèrement d’avoir commis des péchés sans pour autant se repentir ».
Par exemple le disciple qui est sur la voie de la droiture, s’il est négligent, commet des actes bannis, ou profère des paroles non agréées, il sentira par lui-même une diminution de sa foi, car il a introduit un « Ténèbre » (péché) dans son cœur qui chasse la lumière qui y était. « Lumière » et « Ténèbre » ne peuvent aucunement cohabiter dans le cœur de l’homme. C’est pourquoi le disciple doit éviter de tomber dans le péché. Il doit s’efforcer de suivre les recommandations et de se s’écarter des interdits. Plus il suit les recommandations qui sont « Lumière », plus il a un cœur et un esprit saints, une âme pure et davantage il est proche de notre Seigneur.

– « Le péché empêche l’Homme de s’approcher du Seigneur et d’œuvrer pour Lui ».
Plus l’Homme s’adonne aux péchés, plus il s’éloigne du Seigneur, plus son âme, son coeur et son esprit s’obscurcissent, davantage il s’approche de l’Enfer et de Satan le lapidé (que Dieu nous en préserve). C’est pourquoi l’Homme doit éviter de commettre des péchés puisque leur profusion peut atteindre un niveau tel que le cœur devient insensible à la parole divine. Il est clair qu’un habit tout blanc peut être sali au point qu’on ne peut plus l’amener à son état initial. C’est pourquoi, l’Homme doit éviter de se noyer dans les péchés et s’évertuer dans les bonnes actions. L’Homme qui s’efforce dans l’accomplissement des recommandations du Seigneur peut aller jusqu’à ressentir d’immenses plaisirs dans les actes d’adoration (prières nocturnes, zikr, lecture du Saint Coran…). Ce Bonheur, il ne pourrait le ressentir dans les plaisirs terrestres (manger, boire, dormir etc.). Mais seules les personnes qui ont un cœur et un esprit saints et une âme pure peuvent le ressentir. Par contre le péché prive l’homme ce bonheur et lui fait éprouver de la paresse à faire du bien et le conduit à la mécréance.
Cheikh Ahmadou Bamba poursuit en disant :
– « Je vous recommande de lutter contre les quatre ennemis qui nous entravent dans la marche vers notre Seigneur. Le premier est le bas monde dans lequel notre Seigneur nous a fait descendre ».
Serigne Touba a beaucoup écrit pour aider les Hommes à échapper aux pièges de ce bas monde. Malheureusement la plupart des gens qui y sont se laissent berner par ses mirages. Ils ont tendance à ne se préoccuper qu’à construire une belle maison, avoir de belles femmes, acquérir des biens matériels en oubliant leur Seigneur qui les a créés et façonnés. En effet, ils mettent en avant leurs plaisirs et leurs passions au détriment des actes d’adoration. Ils oublient que tous ces biens matériels disparaîtront comme s’ils n’avaient jamais existé et tout ce qui était un obstacle dans le chemin de notre Seigneur les conduira à des châtiments éternels. Donc tout homme doit regarder ce bas monde comme une demeure qui disparaîtra inéluctablement. Tout ce qui est beau dans ce bas monde s’enlaidira, tout ce qui est érigé s’affaissera, tout ce qui y est humide s’asséchera et tout ce qui y est vivant mourra. Si la personne est convaincue de tout cela, elle pourra tourner le dos à ce bas monde et se résoudre à œuvrer pour la demeure éternelle (le Paradis). Quiconque y sera introduit ne mourra jamais, ne tombera jamais malade et sera éternellement dans le bonheur. Donc l’homme averti doit investir toute sa force, son temps et sa fortune au service de ce qui peut lui procurer les bienfaits de l’au-delà au lieu de se laisser tromper par les illusions et les mirages de ce bas monde.
La vie terrestre et l’Au delà sont des rivaux. La satisfaction de l’un provoque l’ire de l’autre. C’est comme l’Orient et l’Occident, plus on se dirige vers l’un, plus on s’éloigne de l’autre. C’est pourquoi le Prophète (PSL) disait : « Tout homme qui aime la vie d’ici-bas porte préjudice à sa vie de l’Au-delà. Et celui qui adore la vie de l’Au-delà porte préjudice à sa vie terrestre. Mais l’Homme intelligent doit privilégier ce qui est éternel (l’Au-delà) sur ce qui est éphémère (la vie d’ici-bas) ». Le Paradis est la meilleure demeure. Tout plaisir terrestre n’est que de courte durée. Toute personne qui s’y adonne la mort la surprendra pour mettre définitivement fin à son plaisir. D’une seconde à l’autre la mort peut surgir et tout ce que vous possédiez entrera dans les mains d’autres personnes.
Le deuxième ennemi, ce sont les Hommes. C’est pourquoi il dit :
– « Je vous recommande de ne pas vous associer à la masse. Je vous recommande de fuir les Hommes, de ne pas vous mêler à eux et de sauvegarder votre foi, car quiconque s’associe aux Hommes leur réservera de son temps qu’il devait consacrer à notre Seigneur ».
En effet, les gens ont toujours tendance à décourager ceux qui empruntent le chemin de la droiture en leurs disant qu’ils ne réussiront pas, qu’ils mouront vite, qu’ils n’ont aucune ambition et n’auront rien. Si c’est une femme voilée, ils feront tout pour la décourager en lui disant qu’elle va bientôt mourir, qu’elle n’aura jamais un mari et qu’elle porte la guigne. Ils lui donneront des excuses en lui disant que notre Seigneur est Miséricordieux, que tout ce qu’elle fait n’est que peine perdue, et tant d’autres choses. Donc, si vous vivez avec des gens avec qui vous ne partagez pas les mêmes principes, qui n’adorent pas assidûment le Seigneur comme vous le faites, ils feront tout pour vous détourner puisque vous les gênez. En effet, le disciple doit savoir tout cela pour ne pas se dévier. Si vous êtes dans les marchés, dans les écoles ou dans d’autres lieux de travail, et que vous cherchiez à éviter la corruption et les autres actes blâmables, les Hommes feront tout pour vous y inciter. C’est pourquoi Serigne Touba dit
– « O vous les hommes, restez dans vos maisons et contrôlez vos paroles ».
L’Homme doit rester dans sa maison, dans son lieu de travail ou dans les lieux de culte. Il ne doit sortir que par nécessité, car on est arrivé à l’époque où Satan le lapidé et ses suppôts sont prêts à dévier tous ceux qui sont sur le chemin de la droiture. Ne vous prononcez jamais sur ce dont vous n’avez aucune connaissance, ne dites jamais des contrevérités.
– « Ne dites et ne faites que ce dont vous avez une parfaite connaissance et abstenez vous de tout ce dont vous n’avez aucune science et que personne ne vous y emporte.

Si vous voulez avoir le salut au Jour où ne réussira que celui qui vient avec un cœur pur, contrôlez vos paroles et restez dans vos domiciles ».
Ces paroles de Serigne Touba qui sont d’ailleurs des hadiths du Prophète (PSL) qu’il a commentés, sont plus que d’actualité malgré les années qui nous séparent de son époque. Donc, si l’individu veut avoir le salut, qu’il préserve son cœur, sa langue de tout ce qui n’est pas agréé.
– « Je vous recommande de vous préoccuper de vos propres affaires plutôt que de vous mêler de celles d’autrui ».
Dans les places publiques, ce sont des débats sur les affaires des autres qui animent les discussions. L’homme devrait se préoccuper à chaque instant de ses intentions, de ses paroles et de ses actes pour qu’ils soient conformes à l’agrément du Seigneur. Que personne ne vous emporte dans les commentaires et les détails puérils.
– « On a rapporté que SOUFFIYANOU SOURI, un des précurseurs du soufisme, disait : « cette époque est celle du silence et du repli dans les demeures ».
Ces propos se justifient par le fait que Satan et ses alliés avaient conquis la terre entière et incitaient les Hommes à l’amour du bas monde et à tout ce que le Seigneur n’agrée pas. On remarque que l’histoire des hommes est caractérisée par une alternance de périodes d’éveil et d’obscurantisme. A chaque fois qu’un Homme de Dieu ou un Prophète disparaît, son peuple a tendance à retourner dans ses anciennes pratiques. Il en est de même des saints qui viennent après le Prophète (PSL). Quand un Saint vient sur terre pour ramener les Hommes sur le chemin droit après que Satan les ait détournés, ils le considèrent comme un fou et/ou un insensé.
En effet, les arabes répondaient au Prophète (PSL), quand il les appelait sur le droit chemin, qu’ils ne faisaient que suivre les traces de leurs ancêtres. Et que par conséquent, c’est lui qui n’obéit pas à la norme, donc c’est lui le déviant. Ils ne cherchaient pas à savoir si le chemin de leurs ancêtres était le chemin de la droiture ou non. De même lorsque Serigne Touba commençait à appeler les hommes vers le chemin agréé, la plupart de ses parents, parce que ne reconnaissant plus le chemin droit, faisaient de lui leur ennemi, le taxaient de « dément, de prétentieux, d’assoiffé de gloire ». C’est donc pour toutes ces raisons que SOUFFIYANOU SOURI disait cela.
– « Par ailleurs DAOUDA TAHIFI (qu’ALLAH l’agrée) a dit : « observez le jeûne dans le bas monde et attendez l’Au-delà pour l’interrompre ». ».
Jeûner dans ce bas monde, c’est s’abstenir de tout ce qui peut vous empêcher, dans cette vie, d’accéder à l’agrément d’ALLAH et de se tourner vers ce qui peut vous procurer cela. En effet, le caractère éphémère de la vie terrestre doit éveiller l’individu pour qu’il ne se laisse pas tromper par ses mirages et ses illusions. En guise d’illustrations, les plaisirs dont on a joui cessent dés qu’on arrête l’acte qui les procuraient.
– « DAOUDA TAHIFI dit : « fuyez les Hommes comme vous fuiriez un lion, car nombreux sont ceux qui étaient sur le chemin de la droiture et qui ont été déviés par les hommes influencés par Satan. » ».
C’est pourquoi celui qui est sur le chemin de la droiture doit tout faire pour ne pas se laisser influencer par ceux qui sont esclaves de leurs plaisirs et leurs passions. Par conséquent, tout disciple doit s’efforcer de suivre les recommandations du Seigneur et de se détourner de Ses interdits. Il ne doit point se soucier des Hommes, jusqu’à ce qu’il retourne à Celui qui l’a créé.
– « Le troisième ennemi est Satan, le lapidé. Evitez-le à tout moment. Combattez-le avec toutes vos forces, car Satan ne sympathise pas avec l’homme et il n’a besoin d’aucune récompense pour l’épargner. Si l’homme est un peu négligeant, il risque de tomber dans les pièges de Satan (qu’ALLAH nous en préserve). Si vous voulez échapper à Satan, luttez contre lui en permanence et trouvez refuge auprès d’ALLAH qui l’a créé et Qui est omnipotent et Qui a tous les bienfaits. Rappelez vous DIEU (dans votre cœur), prononcez Ses Beaux Noms (par votre langue) et adorez-LE (de par vos membres) ».
C’est cela qui se transforme en une« lumière » qui brûle Satan comme le feu consume un cheveu. Seydina Oumar en est l’illustration la plus parfaite. Il avait atteint un degré de pureté tel qu’à chaque fois qu’il empruntait un chemin Satan détalait et empruntait l’autre. En effet, tout disciple véridique qui s’efforce le maximum possible à suivre les recommandations et à se démarquer totalement des interdits peut arriver à un tel degré par la Grâce et la Miséricorde de Son Seigneur.
– « Le quatrième ennemi qui, d’ailleurs, est le plus redoutable est l’âme charnelle. Elle est l’ennemi le plus difficile à combattre parce qu’elle est toujours attachée à l’individu ».
En plus, l’Homme a toujours tendance à se pencher vers son âme charnelle. Il a tendance à oublier ses propres vices pour indexer ceux des autres. Et quiconque suit ses propres plaisirs et passions finira tôt ou tard dans un malheur éternel. Par conséquent l’Homme doit toujours lutter contre son âme charnelle. En effet, l’Homme intelligent ne doit pas hypothéquer son bonheur éternel contre ce bonheur de cette vie éphémère. Il ne doit jamais suivre son âme charnelle car cela lui coûtera une souffrance et un malheur sans fin. Pire, les plaisirs peuvent engendrer des malheurs pour l’homme ici-bas en prélude de ceux de l’Au-delà.
– « Donc, évitons ces ennemis avant qu’ils ne nous égarent. »

– « Trois moyens nous permettent de maîtriser l’âme charnelle. Le premier, c’est de lui interdire tout plaisir prohibé. Même un plaisir légal qui peut vous conduire vers l’acte prohibé, privez-le lui. Le deuxième, c’est l’éprouver en lui faisant subir des exercices ascétiques qui sont au delà de ses capacités. En effet, un cheval indocile à qui on diminue la ration alimentaire et dont on augmente la charge va perdre son poids et sa fougue et finira par être calme et docile. Le troisième, c’est de demander la protection d’ALLAH, le Protecteur et de s’incliner devant LUI pour qu’IL vous protége. »
Donc, le seul moyen de lutter contre l’âme charnelle est de tourner le dos aux plaisirs et aux passions, d’implorer la protection du Seigneur. C’est ainsi que Cheikh Ahmadou Bamba s’adresse à toutes les créatures :
– « O vous les hommes (Ya khawmi), je vous demande de préserver les cinq membres et organses de votre corps pour échapper à ce que le Seigneur a prohibé ».
– « Le premier : les yeux qui sont la cause de tout malheur et de toute souillure du cœur ».
C’est pourquoi le Prophète (PSL) demande aux musulmans de baisser leur regard. Si l’homme regarde où il veut, il commettra surement un péché qui peut le conduire à des tourments. Le Prophète (PSL) disait aussi : « un seul regard peut pourrir le cœur comme le cordonnier pourrit la peau d’une bête avant de la tannée ». Donc, un seul regard peut conduire l’homme à ne plus commettre de bons actes. Même un regard sur quelque chose de licite peut susciter sa convoitise. En effet Seydina Inssa a dit : « un seul regard peut introduire dans le cœur de l’homme du plaisir qui peut le conduire à des tourments ».
– « En deuxième, lieu ce sont les oreilles. Vous devez les préserver de tout ce qui est blâmable. Celui qui parle et celui qui écoute ont le même sort. Celui qui est dans une assemblée, dans laquelle on dit de mauvaises paroles et qui, sans aucune contrainte, les écoute, partagera avec ceux qui parlent, le même péché. Sachez que toute parole que perçoit l’oreille est comme un aliment qui entre dans le ventre. Il y a certains aliments qui sont bons, d’autres sont des poisons. Donc préservez vos oreilles de tout ce qui est inutile, ainsi vous serez épargné ».
Je vous recommande de préserver votre langue, de la contrôler car c’est le pire des ennemis. Il y a un Homme de Dieu qui raconte qu’un individu avait demandé au Prophète (PSL) : « Qu’est-ce que vous redoutez le plus en moi? ». Le Prophète lui montra sa langue et lui dit : « c’est votre langue que je redoute le plus ». Chacun de nous connait les dérives multiples causés par la langue et si on s’aventurait à les énumérer, on ne s’en sortirait même pas. En effet, le Seigneur a dit : « chaque jour, tous les membres et organes du corps se présentent auprès de la langue et lui disent : « nous nous plaignons auprès de notre Seigneur pour que vous soyez droit, car si vous l’êtes nous le serons, mais si vous ne l’êtes pas, nous ne pourrons l’être ». ».
Donc, l’individu doit toujours veiller sur sa langue pour que toutes ses paroles soient bonnes.
– « Le troisième membre est le cœur. Je vous recommande de le purifier car c’est le plus difficile à préserver. Le Prophète (PSL) a dit « que le Seigneur ne regarde pas la beauté de vos habits ou de votre corps, mais IL ne regarde que votre cœur ».
Donc, si le cœur est le salon d’honneur de l’homme qui accueille notre Seigneur, il doit être purifié et bien entretenu c’est-a-dire débarrassé de toute souillure ; un cœur dépouillé de tout ce qui n’est pas DIEU.
– « Donc, vous les Hommes, ne vous préoccupez pas de votre corps, de votre visage, mais plutôt ^réoccupez-vous à purifier votre cœur de tout ce que notre Seigneur n’agréé pas ».
A y voir de plus près, on constate que les gens font le contraire. Ils se fatiguent à purifier leur corps, à parfumer leurs habits pour le regard des autres, au détriment du cœur qui seul intéresse le Seigneur. En effet, le Prophète (PSL) demande aux Hommes de purifier leur cœur au lieu de passer tout leur temps à purifier leur corps, à se peigner les cheveux et à se parfumer. Et si le cœur est pur tous les autres membres du corps le seront.
Je vous recommande vivement d’écouter avec méditation les sermons et de les pratiquer. Je vous exhorte à ne pas vous laisser dominer par la paresse ou par la surestimation.
Que nous nous inscrivions tous sur la voie de la droiture qui seule peut permettre à l’Homme de bénéficier des bienfaits de l’Au-delà et de cette vie terrestre. Je vous recommande vivement de faire des zikr, de réciter le Saint Coran et de prier sur le Prophète (PSL). Je vous recommande d’être des modèles et des références dans la religion partout où vous êtes, de représenter dignement le Prophète (PSL) et Cheikh Ahmadou Bamba dans tous les lieux, à tout moment et à tout instant. Je vous recommande vivement de suivre les recommandations du Seigneur, de vous démarquer de Ses interdits et d’observer le silence si vous êtes sûr d’être sur la voie de la droiture. Que chacun d’entre nous souhaite du bien à son prochain comme il voudrait qu’on le lui fasse. Je vous recommande vivement d’éviter de vous disputer. Soyez tous unis comme un seul homme.
Je vous remercie.
A SUIVRE….

Commentaires de hadiths Xudsi Sermon prononcé par Cheikh Ahmadou MBACKE MAA-UL HAYAAT, le 06 Août 2006 à Kër Mbaye Fall

Nous nous réfugions auprès de notre SEIGNEUR, l’AUDIANT, l’OMNISCIENT contre le mal de Satan le lapidé. 
Au nom de DIEU, le CLEMENT, le MISERICORDIEUX !
Que le Salut et la Paix soient sur l’Eclaireur de la voie de la Félicité, l’Intègre, notre Maître et Guide Mouhammad le Raffermi, sur Sa Famille, sur Ses Compagnons qui ont acquis l’Agrément d’ALLAH et atteint la Station Suprême ainsi que sur tous ceux qui les auront suivis et imités dans leur foi immaculée, leur culte pur et leur bienfaisance jusqu’au Jour du Jugement Dernier.       
Chers frères et sœurs musulmans ici présents, nous adressons nos salutations les plus respectueuses à chacun d’entre vous. Tout d’abord, nous rendons grâce à notre SEIGNEUR, LUI qui nous octroie de Ses Faveurs infinies, Le Bienveillant, Le Miséricordieux. IL a fait de nous des êtres humains alors qu’IL pouvait bien nous compter parmi les autres espèces (animales ou végétales), d’autant plus que nous n’avons rien accompli pour mériter une telle faveur.
Nous prions sur Son Noble Prophète, Mouhammad (P.S.L) le Messager de DIEU, ainsi que sur sa Famille.   
Que l’Agrément de notre Seigneur, ainsi que Sa Lumière, ne cessent de se répandre sur l’âme de notre maître et guide, Cheikh Ahmadou Bamba,  le Serviteur privilégié du Prophète (P.S.L); ainsi que sur l’âme de tous les hommes de DIEU. Qu’ALLAH accorde à son calife et héritier, Cheikh Saliou Mbacké, une longue vie et une santé de fer afin qu’il parachève ses nobles ambitions dans l’Islam. Cette prière va aussi à l’endroit de tous les chefs religieux du pays et du  monde entier qui s’activent à répandre l’Islam.    
L’objet de cette assemblée est de procéder à la lecture du Saint et Noble Coran et du “xassida“ intitulé “Nuru Dareïni“, mais aussi de nous rappeler mutuellement les enseignement d’ALLAH. En effet, le Prophète (P.S.L) disait : « que toute assemblée de musulmans nomme un Imam parmi eux, même si elle n’est composée que de trois personnes ». L’objectif recherché, c’est qu’ils puissent se sermonner et se rappeler ensemble l’aspect éphémère de cette vie terrestre. C’est pour cette raison que nous tenons régulièrement ces assemblées pour que, après lecture du Saint Coran et du “xassida“ “Nuru Dareïni“, nous la faisons suivre d’un sermon sur des sujets sur lesquels chacun de nous peut tirer des enseignements qui pourront le servir jusqu’à notre prochaine rencontre.     
Nous implorons notre Seigneur, Le Bienveillant, Le Miséricordieux pour que les pas que chacun de vous a effectués pour venir à cette assemblée se traduisent en Miséricorde et ceux dont vous effectuerez pour rentrer chez vous se traduisent en Faveurs.  
Quiconque a eu la faveur de  notre Seigneur d’être sur le Chemin de la Droiture doit rendre grâce à ALLAH et se donner davantage à LUI. Pour cause, nous sommes arrivés à l’époque dont faisait allusion le Prophète (P.S.L) dans ce hadith : « C’est une époque où quiconque tient fermement à l’Islam s’apparente à quelqu’un qui détient du braise entre ses mains ». En effet, il suffit  tout simplement de sortir de sa maison pour se rendre à la mosquée pour voir ou entendre des choses que notre Seigneur (que Sa Grandeur soit exaltée) n’agrée pas. Même dans les maisons et à l’intérieur des chambres, on entend des choses prohibées par le Seigneur (que Sa Grandeur soit exaltée) qui nous parviennent du dehors. Que vous soyez en prières ou en séances religieuses, il y a souvent d’autres, auprès de vous qui tiennent des assemblées contraires et des propos que le Seigneur (que Sa Grandeur soit exaltée) n’agrée pas. Donc, je rappelle à ma modeste personne ainsi qu’à tous les musulmans ici présents, que chacun de nous ne cesse de se conformer aux recommandations du Seigneur, de se détourner de Ses interdits et d’accepter volontiers tous Ses décrets nous concernant.      
Nous allons vous faire part de certains “hadiths xudsi“ dans lesquels notre Seigneur (que Sa Grandeur soit exaltée) s’adresse à l’Homme et que tout un chacun se doit de bien l’écouter, y méditer profondément. En fait, toute Parole qui émane du Royaume Céleste (Jabaroot) pour nous parvenir ici-bas (Mulk) mérite qu’on lui accorde une importance particulière, avec l’intime conviction de la mettre en pratique. Car, c’est une Parole de notre Seigneur qui est pleine de Lumière et qui permet à tout un chacun de distinguer le Vrai du Faux.
Notre Seigneur remettra entre les mains de chaque personne toute intention, toute parole et tout acte qu’il a eu à accomplir. Donc, nous devons en permanence se rappeler de cet instant fatidique. Comme j’ai l’habitude de le dire, chaque instant qui passe nous éloigne de cette vie terrestre et nous rapproche davantage de celle de l’Au-delà.   
Notre Seigneur a dit dans ce hadith xudsi :   

  • « Ô toi fils d’ADAM, comment peux-tu être convaincu de la mort et être dans le bonheur ? »   

Personne ne doute qu’un jour viendra, où au lit ou à même le sol, son âme va se départir de son corps ; et à cet instant, il sera convaincu qu’il est en train de jeter un denier regard sur ses femmes, ses enfants et ses parents.  

  • « Comment  peux-tu être convaincu de la décompte des actions et se permettre d’amasser des richesses sans pour autant les investir dans le sentier d’ALLAH ? »  

En effet, chaque individu de sa naissance jusqu’à l’instant où l’âme se sépare du corps, chaque franc qu’il a eu à posséder, ainsi que tous ses biens seront décomptés au Jour de la Vérité. Il rendra compte à notre Seigneur sur la manière dont il les avait acquis et par où il les avait investis.

  • « Comment peux-tu être convaincu que la tombe est ta finalité et te permettre de rire ? »   

Que chacun de nous soit persuadé, que son corps finira tôt ou tard dans la tombe. Un jour viendra où chaque personne sera impuissante et sans vie et rien ne pourra lui servir si ce ne sont les prières qu’on formule à son endroit. On attachera tous ses membres et  on le remettra à son Seigneur. Aucune personne n’échappera à ce jour.     

  • « Comment peux-tu être convaincu que l’Au-delà est devant toi et te reposer à œuvrer pour lui ? »    

En effet, rien ne suffira à l’Au-delà. C’est pour cette raison qu’on ne peut imaginer qu’un individu puisse se reposer à œuvrer pour un tel lieu. Et pourtant l’ardeur dont les hommes font montre pour les biens de ce bas monde est démesurée alors qu’en réalité ils devraient en faire autant pour l’Au-delà car la vie dernière est illimitée. En plus, chacun de nous n’a la vie qu’une seule fois et s’il la perd, il ne l’aura plus jamais.  Chacun de nous doit préparer ce jour inévitable par de bonnes intentions, de bonnes paroles et de bonnes œuvres. Cheikh Ahmadou Bamba Khadim Rassoul disait : « conformez-vous aux attitudes avec lesquelles vous  souhaitez que la mort vous emporte » et le Prophète (P.S.L) de dire : « L’individu mourra comme il a vécu et ressuscitera comme il mourut ». On ne doit pas avoir peur de mourir car personne n’en sera épargné. On doit surtout avoir peur de l’attitude avec laquelle elle nous surprendra (en intentions, en paroles et en actes).    

  • « Comment peux-tu être convaincu que la vie d’ici-bas est éphémère et y attacher ton cœur ? »  

En effet, dans ce bas monde, tout ce qui est érigé s’affaissera, tout ce qui est humide s’asséchera, tout ce qui vit mourra, tout ce qui est neuf se délabrera. Nos biens terrestres ne sont que des jouissances temporaires, car on nous les extorquera inexorablement un jour. Que chacun de nous sache qu’il perdra inévitablement son état de bonne santé actuelle ainsi que tous ses biens.   
Quoi que vous puissiez vous réjouir, vous retrouverez toujours des gens qui en avaient plus que vous, mais qui sont actuellement enterrés.            

  • « Je ne peux pas comprendre celui qui donne l’apparence d’un savant quand il parle alors qu’il a de mauvaises intentions dans son cœur »
  • « Je ne peux pas comprendre celui qui se préoccupe à purifier son corps alors que son cœur est plein de vices ».         
  • « Je ne peux pas comprendre celui qui ne s’occupe que des vices des autres et non des siennes ».   
  •  « Je ne peux pas comprendre celui qui sait que le “regard’’ de notre Seigneur sur lui est constant et qui s’attelle à le désobéir ».

Ôtoi qui détiens dans ton cœur des intentions malsaines vis-à-vis de ton semblable, saches que notre Seigneur sait parfaitement ce que tu dissimules dans ton cœur. Aies honte qu’IL retrouve dans ton cœur des intentions qu’IL n’agrée pas ou te voir commettre des actes prohibés. Donc, toi qui prétends regarder avec tes yeux ce que notre Seigneur (que Sa Grandeur soit exaltée) n’agrée pas, toi qui t’apprêtes à commettre des actes prohibés, retiens-toi et aies honte de Son “regard’’ sur toi car tu ne sais pas sur quel état la mort te surprendra. Evite qu’elle te surprenne en train de commettre des actes interdits par le Seigneur ! 

  • « Je ne peux pas comprendre celui qui est convaincu qu’il se retrouvera seul dans sa tombe et qui accompagne les malfaisants dans leurs péchés».     

Comme je le souligne le plus souvent, chacun vient seul au monde et le quittera tout seul. Donc, ne nous préoccupons guère des autres. L’individu ne doit se préoccuper que de son Seigneur qui l’a créé, modelé et l’a donné forme et vigueur.

Il ne doit se soucier qu’à se conformer à Ses recommandations, se détourner de Ses interdits et ne pas se laisser divertir par les créatures ; qu’elles se ruent vers lui ou se détournent de lui, qu’elles le louent ou qu’elles le dénigrent, qu’elles l’octroient des faveurs ou lui en privent. Car, cette époque a connu des mutations si profondes qui ont fait que la majeure partie des gens sont emportés par les plaisirs du bas monde. Mais, tout cela n’est que mirage et est très éphémère ; il ne les  conduira que vers des chatiments infinis à l’Au-delà.        
La perdition a atteint des proportions telles qu’actuellement, on constate qu’à chaque fois que vous essayez de sermonner les gens sur le blâmable, ils prétextent que tout le monde s’y adonne. Par contre, ils ne voudraient jamais se rallier aux fauteurs lorsqu’ils seront conduits en Enfer.  

  •  « JE suis le Seigneur unique et Mouhammad est mon envoyé, suivez le ! Tout ce qu’il vous recommande, c’est moi qui vous le recommande et tout ce qu’il vous interdit, c’est moi qui vous l’interdit ».                   

Donc, que chacun de nous prenne soin des ses paroles et de ses actes pour qu’ils soient toujours conformes aux enseignements du Prophète (P.S.L).  Serigne Touba disait très souvent : « Je jure par la Grandeur de DIEU que le Prophète (P.S.L) est ma référence et mon ami, je n’aime que ce qu’il aime et déteste tout ce qu’il déteste ». Donc, ceux qui se réclament du mouridisme doivent être irréprochables. Ils doivent être des models dans les recommandations de notre Seigneur dont le Prophète (P.S.L) a été le transmetteur. Tout un chacun doit s’évertuer davantage pour se maintenir sur les recommandations du Seigneur, se démarquer de Ses interdits et accepter volontiers tout décret divin.      

  • « J’atteste que JE suis l’unique DIEU Qui n’a ni commencement ni fin, qui n’a pas de semblable dans Sa Forme, dans Ses Œuvres et dans Ses Attributs. Ma Force est sans pareille et le Prophète (P.S.L) est mon Envoyé ».   

Serigne Touba a dit que quand notre Seigneur dit aux âmes : « Il n’y a point de divinité en dehors d’ALLAH », tous les cœurs s’étaient perdus. Pour cela, IL ajouta : « Le Prophète (P.S.L) est mon Envoyé, tout ce qu’il vous recommande, suivez-le et tout ce qu’il vous interdit, détournez-vous en !  ». IL dit encore : « Toute personne qui n’accepte pas volontiers Mon décret, qui ne Me rend pas grâce sur les Faveurs que JE l’accorde et qui ne se contente point des bienfaits que JE l’octroie, qu’elle adore un autre que Moi ».   
Donc chacun de nous doit s’efforcer davantage afin de pouvoir accepter tout décret divin :  

    • Si tu veux accéder à la paix de l’âme, accepte volontiers tout ce que notre Seigneur accorde aux autres ainsi que tout ce qu’IL décrète sur toi. Car le refus du décret d’ALLAH ne peut empêcher qu’il se réalise. La non acceptation du décret divin fait que le courroux d’ALLAH s’abattra sur toi au Jour du Jugement Dernier et IL t’enverra inévitablement en Enfer.    
    • Si notre Seigneur te fait subir une épreuve douloureuse sur ta personne ou autrement, accepte-la à l’instant même avec gaieté de cœur.
  • « Toute personne qui s’effraie d’une perte d’un bien quelconque de ce bas monde s’expose au courroux d’ALLAH ».      
  • « Quiconque s’incline auprès d’un richard, pour sa fortune, qu’il sache qu’il a perdu le tiers de sa foi ». 

L’individu doit avoir une foi solide en ALLAH. Il ne doit pas se rabaisser auprès d’un fortuné en espérant pouvoir lui soutirer un quelconque bien.

    • Contente-toi de ce que le Seigneur t’a accordé et ne cesse point de lui rendre grâce.    
    • Ne sois pas envieux envers celui à qui notre Seigneur a accordé la richesse, accepte la volonté de notre Seigneur sur lui car cela te permettra d’avoir la paix intérieure. Notre Seigneur n’exaucera point les souhaits d’un envieux (jaloux) sur celui qu’il envie car son désir de voir s’anéantir les faveurs que notre Seigneur a octroyé à ce dernier ne se réalisera jamais. Le Prophète (P.S.L) disait : « l’envie annihile les bonnes actions comme le feu consume le bois ».   

Si vous remarquez bien, actuellement on privilégie le fortuné sur le savantet l’érudit. Les Hommes doivent accorder une attention particulière à ce phénomène social ainsi que les guides religieux.

 Même au niveau des guides religieux, une bonne partie d’entre eux privilégie les disciples fortunés sur les autres alors qu’ils ne devraient pas agir de la sorte. Car quelqu’un peut paraître démunie aux yeux des gens alors que notre Seigneur l’a accordé des faveurs meilleures que tout l’or du monde.    

  • « Quiconque se rebelle après que Mon décret de lui ôter un de ses proches fut exécuté (la mort) s’assimile à quelqu’un qui prend une lance pour Me combattre ».   

          C’est pourquoi, quiconque à qui la mort rend visite à son proche doit se plier à cette volonté de notre Seigneur, en faisant preuve de soumission et d’acceptation de l’ordre divin. Tu dois aussi savoir que c’est son heure qui a sonné et lorsque ton tour arrivera, rien ne pourra t’empêcher de le rejoindre.    

  • « Quiconque ne se préoccupe guère de la façon dont il obtient sa fortune, qu’il lui soit égal qu’elle soit licite ou pas, Moi aussi JE ne Me préoccuperai guère de quelle Enfer JE vais l’orienter ».
  • « Quiconque ne sais nullement distinguer si sa foi diminue ou pas,  qu’il sache qu’elle est en perpétuelle régression ».   

Quiconque, dont sa foi est en perpétuelle diminution, qu’il sache que la mort est mieux pour lui.

  • « Quiconque, met en pratique ce dont-il dispose en savoir, notre Seigneur (que Sa Grandeur soit exaltée) lui gratifiera d’une science qui ne se trouve pas dans les livres qu’on appelle “hilmul ladunii’’ (c’est un savoir que notre Seigneur octroie à toute âme purifiée, sans aucun intermédiaire) ».
  • « Quiconque a des desseins démesurés ne peut jamais parfaire et purifier ses actions ».

Donc, les musulmans je vous exhorte en commençant par ma modeste personne :

  • Que chacun de nous s’efforce davantage à se conformer aux recommandations de notre Seigneur (que Sa Grandeur soit exaltée) et de s’écarter de Ses interdits.
  • Que chacun de nous sache que notre Seigneur ne cesse de le regarder.
  • Que chacun de nous ait honte que notre Seigneur retrouve dans son cœur ce qu’IL n’agrée pas ou qu’IL nous entende dire des paroles qu’IL n’agrée pas ou nous voir commettre des actes qu’IL n’agrée pas.  
  • Que chacun de nous sache qu’il marche irréversiblement vers l’Au-delà, qu’il en soit conscient ou non. Et chacun de nous se doit de se préparer à ce voyage, car aucune provision ne nous y sera profitable si ce n’est la crainte révérencielle, sur ce qui caché comme sur ce qui est apparent.

          Il nous faut s’acquitter des cinq prières quotidiennes. Et à ce propos, je pense que jusqu’à maintenant je n’ai pas encore vu, ni entendu quelqu’un qui en a surpassé Serigne Touba. Donc, nous devons montrer plus de détermination et d’abnégation sur tous les plans.  Cheikh Mouhamadou Bachir a dit dans son recueil intitulé  “Minanoul bahil Khadim’’ que Serigne Touba lui a dit que lorsqu’il jetait la natte dans la mer pour s’acquitter de la prière (il s’agit de la prière de Serigne Touba dans la mer lors de son exil au Gabon), il ne se souciait point s’il allait se noyer ou pas. Mais, il préférait mourir que de manquer  la prière.
Un jour, alors qu’il priait, il fut surpris par une pluie. Après le salut final, il dit aux disciples : « Certes, il est pénible de prier sous la pluie mais, il n’y a rien de pareil qu’une tombe en feu ».
Donc, que chacun de nous persévère dans la Droiture et ne se laisse pas influencer par ceux qui ne suivent que leurs passions. Quiconque suit aveuglément ces derniers le regrettera amèrement à la mort.   
Un jour, un parent de Serigne Touba est venu lui faire part de sa nouvelle maison. Et Serigne Touba de lui dire : « Chaque personne séjournera inévitablement dans trois demeures avant d’avoir une qui lui est propre. L’individu quittera d’abord le ventre de sa mère pour venir au monde, ensuite il sortira de ce monde d’ici-bas pour entrer dans la tombe et enfin il sortira de la tombe pour entrer soit au Paradis, soit en Enfer ».  
Un jour aussi, des disciples étaient en train de semer un champ de mil pour Serigne Touba. A l’heure de la prière ils continuèrent à travailler le champ. De retour de la prière, Serigne Touba les ordonna de détruire tout le mil qu’ils avaient semé durant tout le temps de la prière.  
Un jour également, alors qu’il se rendait à la mosquée, son grenier de mil prit feu. 

Lorsque les gens voulurent retourner pour l’éteindre, Serigne Touba leur dit : « Que personne ne retourne ! Que tout le monde se dirige vers le lieu de prière ! » Au retour, ils trouvèrent que le feu avait consumé tout le mil. Ces exemples prouvent effectivement que Serigne Touba n’a jamais relégué au second plan les actes d’adoration, comme le pensent aujourd’hui la plupart des gens. Il a joué un rôle très important dans la revivification des enseignements de l’Islam. Par conséquent, chacun, à plus forte raison les condisciples mourides, doit s’évertuer à suivre ses enseignements, rien que pour la Face d’ALLAH. En effet, il disait très souvent aux disciples : « Conformez-vous autant que vous le pouvez  aux cinq prières quotidiennes, car au Jour du Jugement Dernier, il y a une très longue distance qui sépare le lieu de la Résurrection de celui de la décompte des actions. Et celui qui se conformait aux cinq prières quotidiennes, celles-ci se transformeront en Lumière pour lui servir de monture jusqu’au lieu du Rassemblement. Par contre, quant à celui qui n’y accordait pas d’importance, des anges le saisiront par le pied gauche et la main droite pour le traîner jusqu’au lieu du Jugement ».
Donc Serigne Touba a montré par ses écrits, ses paroles, ses actes et par l’éducation qu’il a donnés à ses disciples, qu’il est un Héritier du Prophète (P.S.L) et un Rénovateur de la religion.

  • Quiconque s’adonne à autre chose que ses enseignements et se réclame de lui ne fait du tort qu’à lui-même.
  • Quiconque veut vous faciliter les choses en s’adonnant à ses passions et  ses désirs et vous incite vers cela, détournez-vous de lui, même s’il s’agit de moi même.   
  • Quiconque veut vous inciter vers les passions et les plaisirs pour dissimuler ses tares et ses vices, refusez et détournez-vous de lui.

Serigne Touba disait : « Si le bas monde et ses mirages veulent s’interposer entre vous et votre Seigneur, détournez-vous immédiatement d’eux et orientez-vous vers notre Seigneur. ». « Conformez-vous aux recommandations de notre Seigneur si vous voulez obtenir ce dont vous convoitez et détournez-vous de Ses interdits si vous voulez être préservé de ce dont vous craignez ».
L’Ange de la mort (Azra’il) a les yeux rivés sur chacun de nous. Il n’écoute que l’ordre de notre Seigneur pour retirer l’âme et la LUI remettre (que Sa Grandeur soit exaltée). Donc, que chacun de nous se rappelle cela, sur ce qui caché, comme sur ce qui est apparent, en adorant notre Seigneur, en investissant ses biens dans le sentier d’ALLAH et en entretenant de bons rapports avec tous les musulmans.
       Que notre Seigneur accorde la paix et Ses bienfaits à cette localité (Kër Mbaye FALL). Que notre Seigneur accorde la paix à nos frères musulmans d’IRAK, d’AFGHANISTAN et du LIBAN qui se trouvent actuellement dans des situations très pénibles, tout en nous l’accordant à nous aussi. Nous avons le devoir de prier pour tout musulman en difficultés quelque soit l’endroit où il se trouve sur terre.
Qu’ALLAH nous maintienne davantage sur le Chemin de la Droiture.
        Qu’ALLAH  nous préserve des malheurs, de Satan le maudit, des entraves et des catastrophes.
  Je vous remercie
Baarakallahou .

Sermon de Cheikh Ahmadou MBACKE MAA-UL HAYAAT Les bienfaits de la prière nocturne

Nous cherchons refuge auprès d’ALLAH contre les pièges de Satan, le Lapidé.
Au Nom d’ALLAH Le Clément, Le Très Miséricordieux.
Que la Paix et le Salut soient sur L’Eclaireur de la Voie du Salut et de la Félicité, notre Maître et Guide Mouhammad le Raffermi, sur sa Famille, sur ses Compagnons qui ont acquis l’Agrément d’ALLAH et atteint la Station Suprême, ainsi que sur tous ceux qui ont suivi et imité leur foi immaculée, leur culte pur et leur bienfaisance jusqu’au Jour du Jugement Dernier
.

La prière nocturne a de très nombreux bienfaits. Des vivants sur terre ont demandé à des morts quelle est leur subsistance là où ils sont pour qu’ils puissent s’en approprier davantage ? Ils leurs répondirent, la prière nocturne. A mon avis, il est de l’intérêt du commerçant de se renseigner d’abord sur le marché vers lequel il veut exporter ses produits. Cela lui permettra de glaner des informations sur les produits rares et dont la demande est très forte afin de se préparer en conséquence. A l’Au-delà, il est unanimement reconnu au sein des hommes de DIEU que la prière nocturne y est d’une importance capitale. Dans le Saint Coran, à travers de nombreux versets,  notre Seigneur (que Sa Grandeur soit  exaltée) exhorte les croyants à la prière nocturne, à Son évocation et à Son rappel. C’est pour cela que vous retrouvez le verset suivant de la sourate (Sourate ‘’qui éparpillent’’, versets 15 et 16).

« Ceux qui ont préservé leur cœur, leur langue et leur corps de toute prohibition sont dans le Paradis avec des sources d’eau douce, de miel, de vin et de lait. Tout ce que notre Seigneur leur a attribué leur parviendra et personne ne pourra s’y opposer. C’est le paradis où tout est construit en or et en diamant purs… »

Chez les individus qui sont  dans la voie agréée par DIEU, en se conformant à Ses recommandations et en se détournant de Ses interdits, il faut distinguer trois niveaux:

Le premier niveau est constitué par ceux qui adorent notre Seigneur (que Sa Grandeur soit exaltée) uniquement pour Sa Face. Ils n’attendent aucune rétribution de Sa part dans leurs actes d’adoration. Ils ne désirent pas le Paradis et n’ont pas peur de l’Enfer.

Le deuxième niveau, c’est ceux qui adorent le SEIGNEUR parce qu’ils désirent entrer au Paradis et échapper de l’Enfer.
Et le troisième niveau,  c’est ceux qui adorent notre Seigneur parce que c’est Lui qui l’a ordonné. S’Il ne l’avait pas ordonné, ils ne L’auraient pas  adoré.

Donc ceux qui veulent entrer au Paradis doivent bien le connaître pour qu’ils puissent endurer tout ce qu’ils rencontrent dans la voie qui les y mène, en sachant que lorsqu’ils entreront au Paradis ils auront pour de bon tourné le dos à l’Enfer.  C’est pourquoi notre Seigneur dit : « Ceux qui ont préservé leur cœur, leur langue et leur corps de toute prohibition sont dans le Paradis avec des sources d’eau douce, de miel, de vin et de lait. Tout ce que notre Seigneur leur a attribué leur parviendra et personne ne pourra s’y opposer. C’est le Paradis où tout est construit en or et en diamant purs… »
De très jolies moquettes et coussins en or et en diamant. Il y a aussi à l’intérieur du Paradis des femmes pures. Leur peau est lisse et transparente, leur corps est éclatant et éblouissant, comme un miroir. Leur voie est très belle. La blancheur de leurs dents est indescriptible. Si l’une d’entre elles était descendue jusqu’au niveau du premier ciel trouvant la terre dans les ténèbres au point que personne ne peut voir même sa propre main, son sourire apporterait, à toute la terre, une lumière indescriptible, en dépit de la distance de 500 années de marche qui sépare la Terre et le Ciel. Si l’une d’elle avait craché sur terre, les mers et les océans (deux tiers de la surface terrestre)  se transformeraient en miel, la Terre dégagerait l’odeur du musc.

 Notre Seigneur les appelle “Urul Haini” « les femmes aux gros yeux », à la perle très noire et au pourtour très blanc. Elles n’ajoutent rien à leurs cheveux. Ils sont complets et très brillants, à plus forte raison leur corps. Elles sont toutes vêtues d’habits en soie très jolis et de parures en or. Elles sont comparables au plus précieux diamant vendu aux enchères à travers le monde entier.

Il existe dans le Paradis des jardins à l’intérieur desquels se trouvent des fauteuils, des coussins et des balançoires en or et en diamant avec un siége très confortable. La grandeur des chambres du Paradis est inimaginable. En dehors du matelas, tous les lits sont construits en or et en diamant. Il y existe des bibliothèques et d’autres ustensiles comme des coupes pour boire ainsi que de très jolis meubles. Car notre Seigneur a dit : « Si tu regardes au Paradis, tu verras des récompenses si élevées et si hautes et un pouvoir éternel si élevé et si parfait ». Le véritable pouvoir, c’est celui qui est au Paradis. Tout autre pouvoir ne l’est que de nom.

Tu verras quelqu’un dont  sa maison au Paradis fait plusieurs milliers de fois la terre. Les maisons aussi seront d’une beauté indescriptible toutes construites en or et en diamant éclatant et rayonnant. Au Paradis, il existe aussi des piscines, des moyens de transports comme les avions, les  hélicoptères. Bref, tout ce dont l’individu a besoin se trouve dans le Paradis. Mais, ils ne ressemblent en rien à ce que nous utilisons sur terre. Ils n’ont de commun que le nom. Toute personne qui entre au Paradis ne moura jamais, ne tombera jamais malade, n’aura aucune crainte, ni un quelconque soucis. A tout moment les “Urul Haini” et les “Wildan” le chante et lui servent des plats et des fruits.

Au Paradis, l’homme n’aura pas besoin d’aller aux toilettes. Tout ce qu’il mange retourne dans son corps, sans pour autant qu’il ne prenne du poids ou qu’il n’en perde. Les plats ne le dégoutteront jamais, contrairement de son vivant sur terre. En effet, si quelqu’un mangeait du poulet pendant trois jours successifs il finira par le dégoûter. Tel ne sera pas le cas au Paradis.

Au Paradis, l’homme n’aura pas besoin de se laver, car s’il se lave au fleuve “Atkhar” encore appelé “kawsara”, avant d’entrer au Paradis, il aura une physionomie qui ne changera jamais. Son corps n’aura plus une mauvaise odeur, mais le parfum des femmes du Paradis. Donc toute personne doit penser au Paradis, tel que notre Seigneur l’a créé dans sa beauté et sa splendeur. Tout ce qu’on en dira n’est qu’une esquisse, mais ce qui se trouve réellement au Paradis, comme beauté, bienfaits et prodiges, on ne peut pas l’expliquer à l’être humain. En résumé, tout ce qui peut faire plaisir à l’homme, s’il l’entend, ou le voit, ou le goûte, ou le sent se trouve au Paradis.

Mais qu’est ce qui leur a permis d’entrer dans le Paradis ? Notre Seigneur dit : « Ils étaient bienfaisants dans leurs intentions, à travers leurs actes et leurs paroles. Ils ne dormaient qu’une infime partie de la nuit. Et aux dernières heures de la nuit, ils demandaient pardon à leur Seigneur sur tout ce qu’il avaient commis de prohibé dans leurs intentions, dans leurs paroles et dans leurs actes. De même ils dépensaient leurs biens dans le sentier d’ALLAH » (Sourate ‘’qui éparpillent’’, Versets 16 à 19).

Vous voyez ici la place plus qu’importante qu’accorde notre Seigneur à la prière nocturne. Le Prophète (P.S.L) dit un jour d’Abdallah Ibn Omar : « Cet homme serait bon, s’il s’habituait à la prières nocturne ». Lorsque Abdallah Ibn Omar entendit cela, il commença à s’habituer à la prière nocturne. Ce hadith se trouve dans l’ouvrage de l’Imam Ghazali intitulé « Majmou raza’il » dans le tome intitulé « Ayou hal walad ».

Ce qui se trouve au Paradis est indescriptible à l’être humain.

Par conséquent, le chemin qui permet d’accéder à cette vie éternelle, chaque personne doit bien le connaître. Si l’homme médite sur les bienfaits du Paradis, il pourra endurer toutes les épreuves qui se présenteraient devant lui comme peines, souffrances ou difficultés. De même, il s’efforcera d’accomplir toutes les recommandations de notre Seigneur en commençant par L’adorer, en respectant la prière, en donnant la zakat, en étant bienfaisant à l’égard des parents, des voisins et de toute créature. Car, le respect des recommandations divines est l’unique voie qui permet d’accéder au Paradis éternel et toute personne qui le séjournera ne connaîtra ni la maladie, ni la mort. En réalité le chemin qui mène au Paradis ne peut être en aucun cas un chemin facile. Vous avez vu ce que les gens affrontent comme difficultés dans ce bas monde. Chacun tente de s’enrichir. Tu verras certains passer toute la journée sous la chaleur. Il se réveillent de très bonne heure, jusqu’au coucher du soleil, il sont dans leurs activités pour avoir de l’argent. Et à y voir de plus prés ce qu’ils gagent la journée est insignifiant, en plus des souffrances, des peines et difficultés qu’ils doivent supporter. Donc, celui qui veut le Paradis des bonheurs éternels et tous les plaisirs à sa portée doit resserrer la ceinture, davantage s’efforcer à la bonne intention, à la bonne parole et à la bonne action. Si celui qui ne vise que le présent est confronté à une souffrance, à une peine et à une atrocité, celui qui vise le Paradis doit les multiplier par mille.

Il est en effet important d’expliquer à l’homme ce qu’est la Paradis pour qu’il comprenne ce qui s’y trouve. Aussi, on doit lui expliquer l’Enfer pour qu’il se détache des interdits de notre Seigneur et se conformer à Ses recommandations. Se démarquer des interdits d’ALLAH est également le seul moyen par lequel l’homme peut échapper à l’Enfer. C’est pour cela que le Prophète (P.S.L) dit: « Le chemin du Paradis est parsemé d’obstacles tandis que le chemin de l’Enfer est parsemé de plaisirs ». Si l’individu affronte et contourne ces obstacles, les portes du Paradis lui seront ouvertes à sa mort. Généralement, l’individu qui entrera en Enfer est celui qui suit ses propres passions et ses propres plaisirs. Il fait tout ce qu’il veut, il regarde tout ce qu’il veut, écoute tout ce qui lui plait et va où il veut. Mais, les plaisirs éphémères lui tourneront définitivement le dos, au moment où son âme se détachera de son corps et ainsi il ne pourra plus jamais les rencontrer. Par contre, lorsque celui qui emprunte le chemin du Paradis aura affronté et contourné les souffrances, les peines et les atrocités, au moment où son âme se détachera de son corps, commence pour lui une vie de bonheur pour l’éternité. Donc, évitez que le plaisir terrestre ne vous conduise en Enfer (qu’Allah nous en préserve) !

Qu’ALLAH nous agrée et vous agrée !

Commentaire de la sourate « Nahli » verset 88

Nous cherchons refuge auprès d’ALLAH contre les pièges de Satan, le Lapidé.
Au Nom d’ALLAH Le Clément, Le Très Miséricordieux.
Que la Paix et le Salut soient sur L’Eclaireur de la Voie du Salut et de la Félicité, notre Maître et Guide Mouhammad le Raffermi, sur sa Famille, sur ses Compagnons qui ont acquis l’Agrément d’ALLAH et atteint la Station Suprême, ainsi que sur tous ceux qui ont suivi et imité leur foi immaculée, leur culte pur et leur bienfaisance jusqu’au Jour du Jugement Dernier.
Nous présentons nos salutations les plus sincères et les plus chaleureuses à chacun d’entre vous ici présent. Nous demandons à Notre Seigneur de nous maintenir sur le chemin qu’IL a agréé et de nous préserver de toutes les machinations sataniques.   
       Nous LUI demandons aussi d’exaucer tous nos vœux et d’accepter tous nos actes pieux après nous avoir pardonné tous nos erreurs et nos péchés.
       Chacun d’entre nous doit toujours se rappeler à tout moment et à tout instant qu’il marche vers la mort. Le Prophète (PSL) disait que tout individu doit se préparer avant qu’on le fasse pour lui. L’individu doit savoir que cette vie terrestre a une limite et que chaque jour qui passe le rapproche d’avantage de l’Au-delà et l’éloigne de ce bas monde. C’est pourquoi il doit toujours s’efforcer d’avoir de bonnes intentions, de bonnes paroles et de bons actes. Chaque personne doit, à tout moment  et à tout instant, être en conformité avec les recommandations de son Seigneur ; mais aussi elle doit bien se comporter à l’égard de ses prochains. En effet, il doit préserver ses intentions, sa langue et ses actes de toute prohibition. Il ne doit jamais avoir de la médisance, de l’hypocrisie et de la méchanceté… dans son cœur.
Je vous recommande aussi d’aider et de bien soutenir vos parents.
         A présent, venons-en à la Sourate “NAHLI“ (Verset 88).
Notre Seigneur rappelle à toutes les créatures le jour où IL les ressuscitera ; depuis ADAM jusqu’à la dernière créature. Et à ce jour, chaque communauté sera accompagnée d’un Prophète, d’un saint, d’un véridique ou d’un savant qui sera son témoin en tant que signe d’ALLAH, c’est-à-dire un envoyé ou une preuve évidente pour toute communauté humaine. En effet, s’il est Prophète, soit il a amené un livre en tant que messager soit il a été envoyé pour réitérer la parole d’ALLAH transmise par son prédécesseur. Et ce jour là, il témoignera devant Le Seigneur si son peuple avait suivi Ses recommandations ou pas ; mais aussi chaque communauté sera témoin devant son Prophète ou l’homme de Dieu que le Seigneur lui avait envoyé (s’il a transmis le message en intégralité ou pas).
       Nous ne devons jamais perdre de vue la paroles du Prophète (PSL) qui avait dit : « au début de chaque siècle, le Seigneur enverra Son Elu qui sera chargé de rappeler toute l’humanité vers l’Islam ». Il ne descendra plus jamais de Prophète, mais l’humanité aura toujours besoin de rénovateurs pour la revivification de la sunnah du  Prophète (PSL). En effet, Notre Seigneur a fait descendre Son Livre sur le Prophète (PSL) qui est l’incarnation de Sa Miséricorde, de Sa Clémence et de la Droiture pour toute l’humanité.
       Ce Jour là, heureux seront ceux qui suivaient scrupuleusement le Saint Coran, les Prophètes, les Saints et les Envoyés. Malheureux seront ceux qui se détournent d’eux. C’est pourquoi, tous ceux qui ont la chance de rencontrer ces hommes de Dieu qui sont la porte par laquelle le Seigneur fait répandre Sa Miséricorde, Sa Clémence et Ses BIENFAITS, doivent tout faire pour en profiter et en bénéficier. Pour se faire, ils doivent, tous, purifier leurs intentions, leurs paroles et leurs actes. En effet, ils doivent donner leurs biens et leur personne pour la Face d’ALLAH. Ils ne doivent jamais douter de ces hommes de Dieu ; mais aussi, ils ne doivent jamais avoir de choix, de préférence, outre que ceux de ces derniers. C’est cela seulement qui leur permettra, le jour où le Seigneur regroupera tous les individus pour les juger, de ne pas être en reste et de ne pas être lésés pour les bienfaits et les grâces que le Seigneur leur réserve.
       La première chose que le disciple doit faire est de purifier vivement et sincèrement ses intentions. C’est uniquement cela qui lui permettra de rencontrer, ce jour là, un bonheur éternel. Ce jour là, il sera plus pénible pour le disciple d’effectuer deux (02) rakkas (unité de prières) que de traverser le Pont (as siraat) ou de se présenter devant son Seigneur.
       C’est pourquoi, je vous recommande, ma modeste personne en premier, de toujours nous rappeler ce jour là, en préservant toutes nos intentions, nos paroles et tous nos actes de toute prohibition.  

  1. Je vous recommande de vous considérer comme étant un seul individu, de vous unir et de ne laisser aucun intervalle entre vous, par où Satan le lapidé peut s’infiltrer pour vous désunir.
  2. Que chacun d’entre vous ait une bonne image, une bonne pensée et des préjugés positifs sur son prochain.
  3. Je vous recommande surtout, la tolérance entre vous et à l’égard de tout frère et sœur musulman.
  4. Accrochez-vous à une seule corde pour ne pas vous séparer ; comme l’a si bien dit Notre Seigneur.

En effet, tous les vices (jalousie, orgueil, méchanceté, médisance, etc.) proviennent de quatre choses : Satan, les plaisirs, le bas monde et les passions qui conduisent aux malheurs, souffrances et tristesses. Cette vie terrestre n’est qu’éphémère, tous ces biens sont appelés à sortir de nos mains et à disparaître. Nous devons profiter de notre état de bonne santé, de notre fortune, de notre vie et de notre jeunesse pour adorer et se donner entièrement à notre Seigneur : nous devons tout LUI remettre.
En outre, chacun d’entre nous doit savoir ce qu’est un Mouride ?
       C’est celui qui veut accéder à l’Agrément de son Seigneur en LE privilégiant sur sa personne, ses biens et sa famille. C’est aussi, celui qui ne se lasse jamais dans les actes d’adoration dans cette vie terrestre. En effet le Mouride ne se repose que le jour où son âme se sépare de son corps pour rejoindre  son Seigneur. Il y a un disciple qui se plaignait de ce que Serigne TOUBA lui demandait de ses biens. Mais le Cheikh lui disait que : « celui qui fait pousser les cheveux de  quelqu’un, a le droit de les raser ». Car, c’est de par les grâces, les biens et les faveurs du guide que le disciple bénéficie de ses bienfaits. Un Mouride ne doit rien garder, tout appartient à son Seigneur. L’individu ne possède, en bien, que ce qu’il a dépensé dans la voie d’ALLAH ; par contre il réalise une perte sur ce qu’il garde par devers lui. En effet, l’individu qui dépense dans la voie d’ALLAH est en train de construire sa demeure dans le Paradis ; toutes ses dépenses lui permettront d’éclairer sa tombe, de traverser le Pont (As siraat), de se rendre facilement devant son Seigneur, d’avoir de la lumière qui lui permettra d’entrer au Paradis avec tous ses bienfaits et ses grâces éternels. C’est pourquoi, un Mouride ne doit jamais se lasser de dépenser dans la voie d’ALLAH.
       L’aspirant, celui qui a emprunté le chemin droit, doit toujours jeter un regard sur ceux qui sont dans la voie de la perdition avec tous leurs sacrifices afin qu’il puisse bien serrer sa ceinture et persévérer dans son courage, son abnégation et sa détermination dans la voie que son Seigneur agrée.
        Je demande à Notre Seigneur d’exaucer tous nos vœux et d’accepter tous nos actes, de nous pardonner nos erreurs et nos péchés, de nous préserver des malheurs, des souffrances et de tous les maux, de nous maintenir sur Son Chemin et de nous préserver de Satan, le lapidé.   
        Je renouvelle ma demande à tout le monde en général et à vous en particulier, de prier pour moi, pour que le Seigneur me donne une longue vie et une bonne santé, afin que je puisse accomplir ma mission dans la plus belle manière avec un succès jamais égalé sur terre, dans l’Islam et dans la voie de Cheikh Ahmadou Bambaqui est celle que tous les hommes de Dieu précédents et futurs ont emprunté.
      
Je vous remercie

Qu’ALLAH nous agrée et vous agrée

SERMON DU 24 DECEMBRE 2006 

Commentaire de la sourate “YASSINE“ verset 83

Nous cherchons refuge auprès d’ALLAH contre les pièges de Satan, le Lapidé.
Au Nom d’ALLAH Le Clément, Le Très Miséricordieux.
Que la Paix et le Salut soient sur L’Eclaireur de la Voie du Salut et de la Félicité, notre Maître et Guide Mouhammad le Raffermi, sur sa Famille, sur ses Compagnons qui ont acquis l’Agrément d’ALLAH et atteint la Station Suprême, ainsi que sur tous ceux qui ont suivi et imité leur foi immaculée, leur culte pur et leur bienfaisance jusqu’au Jour du Jugement Dernier.
Nous rendons grâce à notre Seigneur, le TOUT HAUT et le TOUT PUISSANT qui n’a ni de commencement, ni de fin. IL n’est issu de rien et ne ressemble à personne et à rien du tout ni dans Sa Forme, ni dans Ses Œuvres, ni dans Ses Attributs. IL nous a recommandé et tout ce que nous voulons se trouve dans Ses recommandations. Puis, IL nous a interdit et tout ce que nous fuyons se trouve dans Ses interdits. C’est pourquoi, chacun d’entre nous doit essayer de prêter une oreille attentive en ouvrant son cœur et sa pensée pour bien percevoir la Parole du Seigneur afin de suivre Ses recommandations, se détourner de Ses interdits et accepter volontiers tout décret divin qui tombe sur sa personne qu’il lui soit agréable ou désagréable. En effet, nous LUI rendons grâce pour tous les bienfaits incommensurables dont IL nous a comblés qui sont visibles sur notre personne et sur notre entourage.
En effet, notre Seigneur n’a jamais cessé de nous rappeler Ses enseignements à travers le Saint Coran et à travers le Prophète (PSL) qui, durant toute sa vie a rappelé à toute l’humanité les recommandations du Seigneur.

Cette vie terrestre, avec ses mirages et ses plaisirs, ne doit jamais nous tromper. En effet, tout ce que nous voyons comme beauté, tout ce que nous avons mangé de succulent et tout ce que nous avons écouté d’agréable, nous l’avons oublié et nous l’avons dépassé. Il ne nous reste que ce qui est présent, telle est cette vie terrestre ; c’est comme si nous n’avions jamais goûté à ces délices. Par conséquent, nous ne pouvons plus rattrapé le temps perdu. Il ne nous reste  seulement que ce qui est devant nous. Cette vie sur terre ne se réalise qu’une seule fois. C’est pourquoi, avant que la mort ne vienne, nous devons en profiter par une adoration et une dévotion à notre Seigneur.
Ainsi par le biais du Saint Coran et de Sa meilleure créature, le Prophète (PSL), notre Seigneur n’a jamais cessé de nous rappeler Ses enseignements. En effet si nous allons dans la sourate « YASSINE » verset 44, notre Seigneur nous demande de nous rappeler ce qui est derrière et ce qui est devant nous, d’avoir peur de toutes ces étapes pour bénéficier de Sa Clémence et de Sa Miséricorde. Donc nous devons nous compter parmi ceux-là qui se rappellent, nous ne devons jamais douter du Jugement Dernier et de l’Au-delà. Nous devons avoir la certitude que ce que le Seigneur annonce dans son Livre Saint se réalisera inéluctablement. Je ne parle même pas de l’Au-delà, mais dans cette vie terrestre, tout peut nous arriver. Nous avons vu certains qui avait deux pieds et qui se sont retrouvés avec un seul pied, qui avaient les deux yeux et qui sont devenus aveugles,  qui étaient bien portant et qui tombent à l’instant même malade et meurent ; à plus forte raison maintenant s’il s’agit de l’Au-delà. Que cette vie terrestre ne nous trompe pas et qu’elle ne nous trahisse pas !
      J’exhorte tous mes frères musulmans, ma modeste personne en premier lieu de nous rappeler le Jour du Jugement Dernier et de toutes les étapes que nous devons traverser. Nous devons le préparer en conséquence, dans nos paroles, dans nos actes et dans nos pensées : qu’ils soient tous en accord avec les recommandations de notre Seigneur. Les musulmans doivent aussi s’unir, éviter de  se séparer et s’écarter des interdits de leurs Seigneur. Ils doivent même s’unir avec ceux qui ne sont pas musulmans tant qu’ils ne leurs portent pas préjudice dans la vie notamment dans leur religion.
Nous devons éviter de nous compter parmi les gens qui nient les signes d’ALLAH à l’instar d’une partie de la communauté du Prophète (PSL) qui niaient les versets coraniques et son message. Nous devons éviter aussi de refuser de dépenser notre fortune sur le chemin d’ALLAH par le biais du Prophète (PSL) ou de celui qui l’a hérité véritablement et dignement. Nous devons toujours rendre grâce à notre Seigneur de toutes Ses grâces et Ses faveurs et ne pas dire que ceux qui sont pauvres parmi les hommes de Dieu sont responsables de leur pauvreté ou pourquoi le Seigneur ne leur a pas donné la richesse ?
Nous devons éviter de nous compter parmi ceux qui disent quand est-ce qu’arrivera ce que le Seigneur et le Prophète (PSL) promettent à ses esclaves ? Ce sont ceux qui nient la mort, le Jugement Dernier, etc.
          Nous ne devons jamais oublier que la mort nous guette, que le jour où on agonisera dans notre lit de mort, tous nos actes, nos pensées et nos paroles nous apparaîtront. Ce jour là, nous verrons nos femmes, nos enfants et nos biens et il nous sera sûr et certains que nous ne les reverrons plus jamais.
      Après l’agonie, c’est la tombe qui nous attendra où l’individu trouvera des serpents et des scorpions, qui est un lieu sombre, très puant et très exigu. Après la tombe, c’est la station debout où toutes les créatures humaines, les Djinns, les anges et les animaux se regrouperont. Donc nous ne devons jamais douter de ce Jour et de tout ce que le Seigneur promet à Ses esclaves. En effet, nous ne devons jamais entrer en contradiction avec un vrai homme de Dieu qui craint véritablement Le Seigneur. Nous devons l’écouter, le suivre, respecter toutes  ses recommandations et s’écarter de tous ses interdits.

. Le Seigneur dit : «  Ceux-là seront surpris de l’annonce de la fin du monde avec toute sa terreur, son atrocité et ses malheurs. Si elle les trouve en voiture, dans les avions, dans les trains, au marché ou dans leurs villas, ils seront tous secoués et bouleversés parce qu’ils ne s’y attendaient pas ». Ce jour là, l’individu ne pourra plus retourner en arrière. Il ne retournera pas vers sa famille ou ses amis et il ne pourra non plus faire de recommandations. Il retournera inévitablement vers le Seigneur qui lui demandera comment il avait fait avec Ses recommandations et Ses interdits ?
Ainsi, tout musulman doit se rappeler à tout moment et à tout instant ce grand Jour. Qu’il sache que tout ce qu’il voit sur terre n’est que mirages. Il disparaîtra tôt ou tard. Qu’il ne le leurre pas !
A cette annonce de la fin du monde (le premier souffle d’ISRAFIL) ; tout ce qui était beau s’enlaidira, tout ce qui était neuf se délabrera, tout ce qui était élevé s’affaissera, tout ce qui était vivant mourra et tout ce qui était humide s’asséchera. Personne n’existera, rien n’existera, seul notre Seigneur sera tel qu’IL était lorsqu’IL n’avait encore rien créé. C’est par la suite  qu’ISRAFIL soufflera la Trompe une deuxième fois et tous les morts sortiront de leurs tombes d’une manière différente pour se rendre au lieu du grand rassemblement devant notre Seigneur. A ce jour, certains sortiront de leurs tombes, vêtus de jolis habits avec des bonnets et des écharpes, d’autres sortiront seulement avec des habits et d’autres seront complètement déshabillés à tel enseigne que les brebis et les chèvres se moqueront d’eux. C’est pourquoi, nous devons toujours nous rappeler la résurrection des tombes. Le Prophète (PSL) a dit : « l’individu meurt comme il a vécu et ressuscitera comme il mourut ». Donc nous devons être alertés avant que la mort ne nous surprenne.
       Ce jour là, les incrédules regretteront amèrement ; ils se poseront toutes sortes de questions : qui nous a réveillé dans nos tombes ? Mais on leur répliquera que c’est cela que le Seigneur et son Prophète (PSL) leur annonçaient dans le Saint Coran. Ce jour là, personne ne sera épargné, seule la vérité triomphera. C’est pourquoi, toi qui passes tout ton temps à transgresser les lois divines, à avoir les yeux fermés, le cœur voilé, les oreilles bouchées ; rappelles-toi ce Jour. Evite de passer tout ton temps à regarder ce qui est interdit, à perdre ton temps dans les futilités, à aller dans les lieux malsains, à utiliser tes mains pour faire le blâmable, à commettre l’adultère ou la  fornication. Bref, toi qui passes tout ton temps à suivre tes plaisirs et tes passions et si on te rappelle les recommandations du Seigneur, tu crois qu’on veut te fatiguer seulement ; rappelles-toi ce Jour. Tu passais tout ton temps à te cacher en dissimulant tes défauts et tes vices aux gens alors que ton Seigneur n’a jamais cessé de te jeter Son Regard. Le Seigneur réserve un dur châtiment à ceux qui faisaient fi de Ses recommandations alors qu’ils prêtaient une attention particulière à leurs prochains qui ne sont que de simples créatures comme eux.
Rappelles-toi le jour où certains seront noyés dans leur sueur, le jour où le soleil brûlera certaines cervelles, le jour où nous mettrons tous en station debout pendant 50 000 ans pour attendre le Jugement Dernier, le jour où les livres tomberont pour certains dans leurs mains droites et pour d’autres dans leurs mains gauches. Rappelles-toi donc ce Jour là. Cette courte et éphémère vie ne doit pas te pousser à encourir une souffrance et un malheur qui n’a ni de fin, ni de limite.
      Ce Jour là, tous les secrets seront dévoilés en présence de tout le monde sans exception. Par conséquent, je vous exhorte, ma modeste  personne en premier lieu, à nous rappeler ce jour là dans nos pensées,  nos paroles et nos actes. Donc, nous devons tout donner à notre Seigneur : notre fortune, nos biens, nos enfants et notre personne car tout LUI appartient.
Tous ceux qui suivaient les recommandations de leur Seigneur, qui s’écartaient de Ses interdits et qui acceptaient volontiers tout décret divin qui tombait sur eux, qui proféraient de bonnes paroles, qui recommandaient le bien et interdisaient le mal, ceux qui dépensaient leurs biens dans le sentier d’ALLAH, ceux qui faisaient tout pour regrouper les gens et non pour les diviser et les disperser ; à ceux-là, le Seigneur réserve le Paradis.
Nous devons nous compter parmi ceux qui suivent scrupuleusement les recommandations du Seigneur tout en passant par la voie que le Prophète (PSL) avait tracée. C’est cela qui nous permettra de regarder la Face d’ALLAH qui est meilleur et plus agréable que les délices du Paradis. Nous bénéficierons ainsi de Son Salut, de Son Agrément et de Ses Grâces dans le Paradis le plus élevé.
Le Seigneur de dire :
« Par contre, vous qui étiez dans les plaisirs et les passions, qui adorez Satan, le lapidé ; entrez vite dans l’enfer avec Mes châtiments et Mes supplices. Et pourtant JE vous avais bien dit, dans le Saint Coran, de ne pas suivre satan, car il est votre ennemi. JE n’ai jamais cessé de vous le rappeler que la vie terrestre n’est que mirage, illusion et tromperie mais Satan vous a trompé et trahi en l’embellissant à vos yeux. Il vous demandait de suivre vos plaisirs et vos passions et par la suite, d’implorer le pardon. Il vous conseillait de faire l’aumône, d’aller à la Mecque et de construire des mosquées avec l’argent illicite du vol et de l’escroquerie et de cela le Seigneur vous pardonnera le  péché. Mais aujourd’hui toutes ces oeuvres se réduisent en poussière.

Est-ce que JE ne vous avais pas demandé de M’adorer sans M’associer à personne, à rien du tout, à suivre Mes recommandations et à s’écarter de Mes interdits ? C’est cela qui était la voie droite qui menait à moi »
Ainsi, nous devons tous savoir que Satan le lapidé à trahi la majeure partie des gens. Nous devons  prendre l’exemple de ceux qui nous ont précédé. En effet, ils avaient amassé beaucoup de fortune dans cette vie. Mais, aujourd’hui ils sont tous ensevelis laissant derrière eux tous leurs biens. Actuellement, ils sont dans la souffrance, le malheur et la peine. Donc, ne nous laissons pas impressionner par les autres avec leurs biens, leur fougue et leur vantardise. Mais au contraire, nous devons toujours nous rappeler les enseignements de notre Seigneur sans oublier la voie que le Prophète (PSL) a tracée et celle de tous ceux qui sont venus après lui pour vivifier dignement Ses recommandations.
Ce jour là le Seigneur demandera aux perdants d’entrer dans l’enfer où ils seront tous châtiés, brûlés et calcinés éternellement sans répit et sans arrêt. IL les dira : « Aujourd’hui vous serez vos propres juges parce que votre bouche sera castrée ; seul vos membres témoigneront de vos œuvres (les sept membres et organes) ». En effet ils témoigneront des actes  de la façon dont ils les commettaient et des lieux où ils les effectuaient.
Le seigneur dit : « s’il Nous plaisait, Nous fermerons leurs yeux au moment de la traversée du pont ». En réalité s’IL LUI plaisait aussi, IL pouvait les transformer en animal comme les singes, les ânes ou les chiens et ils seront dans l’incapacité de retrouver leur nature humaine.
          Ainsi, nous ne devons jamais cesser de nous rappeler la Parole d’ALLAH qui est véhiculée à travers le Saint Coran, les enseignements de Ses Prophètes et de Ses Saints. Nous devons suivre Ses recommandations et s’écarter à jamais de Ses interdits.
          Tous ces enseignements ci-dessus sont tirés de la sourate « YASSINE », versets 44 à 67. Et cela n’est qu’un résumé et une synthèse de la Parole d’ALLAH.  Nous avons l’intention et la détermination de rappeler, autant que faire se peut, à toute l’humanité les recommandations de notre Seigneur et attirer leur attention sur Ses promesses qui ne sont pas derrière mais devant nous.
Nous devons savoir que la vie terrestre n’est qu’un passage pour l’Au-delà et chaque jour nous rapproche davantage de la mort. Nous marchons toujours vers elle, en même temps nous nous éloignons de cette vie qui est très éphémère, que nous en sommes conscients ou pas.
De grâce, mes frères musulmans, nous vous demandons d’ouvrir les yeux, de bien réfléchir pour ne pas se laisser entraîner par Satan (le lapidé). Suivons les recommandations de notre Seigneur et écartons nous de Ses interdits. Puis, acceptons volontiers tout décret divin qui tombe sur nous.
      Enfin, nous demandons à notre Seigneur de nous préserver de tout malheur, de Satan et de ses machinations. Nous lui demandons Ses Grâces, Ses Bienfaits et Ses Faveurs, mais surtout de nous mettre, à jamais, sur Son chemin droit avec tous les comportements et les qualités qu’il a agrée.

 

Les règles de bonne conduite qui mènent à l’Agrément de DIEU(NAHJOU)

Note de l’Auteur
Nous cherchons refuge auprès d’ALLAH, l’Audiant, L’Omniscient contre les pièges de Satan, le Lapidé.
Au Nom d’ALLAH Le Clément, Le Très Miséricordieux.
Que la Paix et le Salut soient sur L’Eclaireur de la Voie du Salut et de la Félicité, notre Maître et Guide Mouhammad le Raffermi, sur Sa Famille, sur Ses Compagnons qui ont acquis l’Agrément d’ALLAH et atteint la Station Suprême, ainsi que sur tous ceux qui les auront suivis et imités dans leur foi immaculée, leur culte pur et leur bienfaisance jusqu’au Jour du Jugement Dernier.
L’ouvrage dont il est question dans ce sermon s’intitule ‘Nahjou Qadaa-il haajj’ (la voie de la satisfaction des désirs).
Un jour, Serigne Mor Couna Mbacké, un disciple de Cheikh Ahmadou Bamba (le serviteur privilégié du Prophète), l’avait interpellé sur les règles de la bonne conduite. Il lui posa la question à savoir : « Quelle est la voie qui permet à un disciple d’accéder à l’Agrément d’ALLAH ? ».En d’autres termes : « Quelles sont les règles de bonne conduite qui mènent à l’Agrément de DIEU ? »
En réalité, tant que l’individu n’a pas de nobles caractères, il ne pourra jamais vivre en paix ici-bas et dans l’Au-delà. Par contre, celui qui en dispose parviendra à tout ce qu’il recherche auprès de DIEU et auprès des Hommes. Les règles de la bonne conduite représentent la meilleure richesse, le meilleur trésor, pour celui qui les possède.
Cheikh Ahmadou Mbacké Maa-ul Hayaat

Préambule
Après avoir prononcé le nom d’ALLAH (que Sa Grandeur soit exaltée), Le Détenteur des grâces infinies qu’IL attribue à qui IL veut, Le Détendeur de l’immense Miséricorde qu’IL procure à ceux qui suivent Ses recommandations et se détournent de Ses interdits, Cheikh Ahmadou Bamba prie sur le Messager d’ALLAH. Il atteste par un cœur pur et un langage clair, son engagement auprès du Seigneur, Le Tout Haut. Il atteste qu’il ne se suffit qu’à ALLAH car DIEU doit suffire à quiconque s’engage dans la voie qu’IL a tracée. Le Prophète (P.S.L) a dit : « Toute œuvre est rétribuée qu’en fonction de l’intention qui la sous-tend ».
En guise d’exemples, celui qui boit de l’eau en formulant l’intention de boire du vin aura le péché de celui qui a bu du vin. De même, celui qui couche avec sa femme légitime en formulant l’intention de forniquer, aura ce péché.
Donc, celui qui agit doit avoir de bonnes intentions, c’est-à-dire n’agir que pour la Face d’ALLAH.
Il est compté parmi les sagesses (Hikma) :

  • « Celui qui met toute sa volonté dans ce qu’il cherche, l’obtiendra. Quiconque frappe à une porte sans jamais se lasser, tôt ou tard elle finira par lui être ouverte ».

Cela veut dire que celui qui recherche l’Agrément d’ALLAH ne doit se préoccuper qu’à suivre Ses recommandations, se détourner de Ses interdits et accepter tout décret divin (qu’il lui soit agréable ou non) ; et cela au détriment de sa propre personne, de ses biens et de sa famille.
La Sagesse (Hikma) est très importante. ALLAH l’avait donnée à Louqman. La connaissance intuitive (hilmou ladouni) fait partie de la hikma. C’est pourquoi ALLAH dit : « Nous avons donné une grande faveur à celui à qui Nous avons gratifié de la hikma ».
Par contre Houkmou signifie la loi (la Sharia). Il peut arriver qu’un Saint fasse une action qui a son explication dans la hikma et non dans le houkmou.

  • « Celui qui maîtrise et préserve tout son corps de l’illicite est compté parmi les doués d’intelligence ».

Le doué d’intelligence est celui qui  préserve son cœur, ses paroles et ses actes de toute prohibition.

  • « Celui qui ne s’oppose pas à son âme charnelle n’aura jamais la Récompense d’ALLAH ».

L’âme charnelle (Naf’s) se nourrit de plaisirs (Hawâ) tandis que l’âme spirituelle (Rouh) se nourrit d’actes d’adoration. C’est pourquoi l’individu doit faire vivre la seconde et anéantir la première.

  • « Tout individu qui ne suit que ses propres plaisirs en faisant fi des recommandations et interdits divins, rencontrera inéluctablement les châtiments éternels de l’Enfer (qu’ALLAH nous en préserve), s’il ne se repent pas avant sa mort ».

Il n’est donné à aucun individu, y compris les Prophètes, les Saints et leurs Compagnons, le privilège d’entrer au Paradis sans avoir persévéré dans la bonne intention, la bonne parole et la bonne action. Il est clair que quiconque veut entrer au Paradis doit suivre scrupuleusement les recommandations d’ALLAH et quiconque veut échapper à l’Enfer doit se démarquer de Ses interdits.

  • « Celui qui ne cesse de lutter contre son âme charnelle jusqu’à sa mort aura un très grand succès quand il sera introduit dans sa tombe ».

Il aura l’impression d’entrer dans un palais en or et en diamant pour n’avoir jamais transgressé les lois divines de par ses intentions, ses paroles et ses actes, pour avoir maîtrisé ses passions sur tout ce qui est illicite et pour s’être consacré toute sa vie durant à suivre les recommandations de son Seigneur et à se détourner de Ses prohibitions.

  • « Tout individu qui suit scrupuleusement les enseignements du Prophète (P.S.L) aura auprès de notre Seigneur tout ce qu’il souhaite ».

Un savant a dit pour résumer toutes ces sagesses : « Quiconque se détourne du péché rencontrera tout bienfait ». En effet, quiconque a une foi sincère en ALLAH, de bonnes intentions, s’est démarqué de l’orgueil, de la méchanceté, de la jalousie, du mensonge, de l’ostentation, de la fatuité, de la médisance, de la trahison, de la calomnie… aura sans aucun doute dans sa tombe et au Jour du Jugement Dernier les plus hautes récompenses du Seigneur.
Un autre savant a dit : « la royauté terrestre est éphémère tandis que la royauté a l’Au- delà est éternelle ».
La royauté terrestre c’est tout ce que l’individu éprouve comme plaisirs à écouter, à voir, à dire, à manger, à vivre, ou un quelconque pouvoir temporel qu’il exerce sur les autres créatures. Cette royauté là est très éphémère. Rappelez-vous de la noyade de Pharaon dans la mer rouge, c’était  comme s’il n’avait jamais eu de pouvoir sur terre. Les anciens empereurs et souverains ont aujourd’hui perdu tout leur pouvoir. Ils ne nous ont légué que leur histoire. Seule la royauté a l’Au-delà est éternelle. La vérité triomphera toujours du mensonge. C’est pourquoi, celui qui a un quelconque pouvoir terrestre, que ce soit le Président, le Maire, le Ministre, le Député…, doit rendre grâce à DIEU, en étant serviable et utile à son peuple. Il doit aider les populations à satisfaire leurs besoins essentiels, avant que ne lui arrive la mort qui le privera à jamais de son pouvoir si transitoire.
Cheikh Ahmadou Bamba termine le préambule comme il l’avait débuté en prononçant le nom d’ALLAH et en formulant des prières et des salutations àl’endroit du Prophète Mouhammad (P.S.L).
Il en vient maintenant à l’introduction (tarjoumaan).
Introduction
« Louanges à ALLAH qui dissimule mes erreurs et me donne la force de L’adorer assidûment. Louanges à ALLAH, le Majestueux qui m’a gratifié de dons immenses. Donc, je LUI rends Grâce infiniment. C’est LUI qui a fait que les bonnes règles de conduite cachent l’ignorance et la bâtardise. IL a réservé aux savants qui ont de bonnes règles de conduite le bonheur ici-bas et à l’Au-delà. Prières et Salut sur celui qui est monté sur Al Bouraq (la monture céleste) pour répondre à l’appel du Seigneur, notre Maître le Prophète Mouhammad (P.S.L) qui a appelé tous les Hommes vers le Créateur, par les plus belles règles de conduite ; sur Sa Famille privilégiée, sur Ses Compagnons qui ont acquis l’Agrément de l’Eternel, notre Seigneur ». Ce fut dans la nuit du kazzu rajjab que le Prophète Mouhammad (P.S.L) monta sur ce cheval conduit par l’Ange Gabriel (Djibril) pour se rendre d’abord à Qods (Jérusalem), ensuite pour monter vers notre Seigneur.
« Les compagnons du Prophète (P.S.L) se recommandaient mutuellement la pratique du Bien et s’interdisaient aussi le Mal. Ils avaient la maîtrise sur leur âme charnelle. Ils dépensaient leurs biens sur ce qu’ALLAH et son Prophète (P.S.L) ont agréé, non par orgueil, ni par hypocrisie, encore moins par ostentation, mais uniquement pour la Face d’ALLAH ». En effet, au temps du Prophète (P.S.L) les hypocrites dépensaient de leurs biens en visant autre chose que l’Agrément d’ALLAH.
« Ils avaient porté toute leur confiance sur le Secoureur, notre Seigneur et s’étaient entièrement remis à LUI. C’est pourquoi, ils étaient prêts à dépenser tous leurs biens dans le sentier d’ALLAH. Ils n’étaient jamais restrictifs dans leurs dépenses car ils ne se souciaient point de la pauvreté ».
« Ils s’étaient complètement détournés des plaisirs de ce bas monde et s’étaient entièrement consacrés à œuvrer pour l’Au-delà ».
« Ils avaient très tôt compris que la vie terrestre est très éphémère et n’est que leurre et tromperie, alors que la vie future est éternelle et véridique ». La vie d’ici-bas et celle de l’Au-delà sont deux rivales : le bonheur dans l’une fait le malheur dans l’autre.
« Aucune contrainte ne pouvait les empêcher d’accomplir les recommandations d’ALLAH : qu’ils perdent leurs enfants, qu’ils tombent malade, ou qu’ils soient dans la souffrance, dans la peine ou dans l’angoisse… »

« En réalité, ils suivaient assidûment les recommandations du Seigneur. »
« Il s’aimaient mutuellement, rien que pour la Face d’ALLAH ».
Quelqu’un pouvait avoir un besoin de 500 F. Il trouva 1.000 F dans les poches d’un autre et prit la moitié sans pour autant que ce dernier ne lui reproche cela. Ainsi, lors d’un combat entre les croyants et les mécréants, trois sahabas (compagnons du Prophète) avaient des blessures mortelles et quelqu’un était venu à leur secours pour leur donner à boire. Dés qu’il se présenta devant le premier, celui-ci entendit le second gémir. Il fit un signe de la tête au secoureur pour qu’il abreuve d’abord son frère musulman. A peine le second mit-il le pot sur ses lèvres qu’il entendit le troisième demander à boire. Il fit signe au soigneur d’aller l’abreuver d’abord. En arrivant sur ce dernier, il le trouva mort, il retourna sur le deuxième, il le trouva mort, il se tourna vers le premier, il était aussi déjà mort. Vous voyez, chacun voulait mourir à la place de l’autre. Voila donc un bel exemple d’amour et de solidarité sincère entre les compagnons du Prophète (P.S.L). Tous les musulmans doivent les prendre comme exemple.
« Leurs activités commerciales n’ont jamais été sources de discorde ni entre eux ni à l’égard de leur Seigneur ».
Aujourd’hui, à y voir de plus prés, on constate que la fortune et la femme sont les sources de toutes les discordes, car elles constituent les deux armes privilégiées de Satan. C’est pourquoi, les musulmans doivent faire très attention à ces deux grands dangers pour qu’ils ne leur privent le Paradis des bonheurs éternels.
« Ils avaient chassé l’obscurantisme des contrées, même les plus éloignées et y avaient répandu la lumière qu’ils avaient puisée du Prophète (P.S.L) en plus de leur savoir pur ».
En effet, le monde vivait dans l’idolâtrie, les mauvais comportements, la loi du plus fort… Ils avaient conduit les peuples vers les bons comportements dans leur cœur, dans leur parole et dans leurs actes.
« Donc, qu’ALLAH élève ces sages doués de discernement ».
Savoir discerner, c’est être en mesure de dissocier l’utile de l’inutile. Reconnaître la voie qui nous permet d’accéder à l’Agrément d’ALLAH, la suivre et nous détourner de celle qui nous le prive.
« Ils jouissaient  peu des plaisirs qu’ALLAH leur a rendus licites ».
Il s’agit du plaisir de manger, de boire, de dormir, du plaisir sexuel… Ils n’exagéraient jamais !
« Que la satisfaction d’ALLAH soit sur eux et par la grâce de cette satisfaction, qu’ALLAH fasse que je rencontre le Maître de toutes les créatures, le Prophète Mouhammad (qu’ALLAH augmente Ses bienfaits sur Lui, sur Sa Famille et sur Ses Compagnons) ».
« Sachez que par cette ode, je réponds à la question d’un aspirant vers ALLAH (mouridoulah) qui veut connaître le chemin le plus court pour accéder à  l’Agrément d’ALLAH, à savoir les règles de la bonne conduite à l’égard du Seigneur, et celles à l’égard des humains ».
« Il a sollicité auprès de moi, un poème sur les règles de la bonne conduite pour qu’il soit correct, ce qui est indispensable s’il veut accéder à ses aspirations ».
« Quiconque suit notre Seigneur en foulant au pied les règles de la bonne conduite n’accédera jamais à l’Agrément d’ALLAH. Elles constituent la meilleure richesse sur terre, car elles illuminent le cœur du croyant et le rapprochent du Paradis. Elles impriment aussi respect auprès des autres et éloignent de l’Enfer ».
Parmi les règles de la bonne conduite : n’agir que pour la Face d’ALLAH et agréer tout décret divin qu’il soit agréable ou non. C’est cette attitude qui se transforme en lumière pour se répandre dans l’âme et la purifier afin qu’elle soit en mesure de découvrir certains secrets qui viennent du Royaume de notre Seigneur (Jabaroot). La personne qui a de bonnes règles de conduite gagne la sympathie, l’amour et la confiance de tout le monde.
« Je m’en vais maintenant lui répondre, en espérant la satisfaction d’ALLAH dans ma réponse. Celle-ci est faite sur la base des écrits en prose, du Saint Al Hajj. Je prie que l’ode soit une satisfaction des désirs ».
L’ouvrage d’Al Hajj est un résumé de la plupart des écrits sur les règles de la bonne conduite. C’est pourquoi, Cheikh Ahmadou Bamba le reprend sous un style poètique pour faciliter sa compréhension. C’est un poème qui détient de très nombreux bienfaits.
« Par la grâce de Celui qui promet à ceux qui ont de bonnes règles de conduite, qui suivent Ses recommandations et se détournent de Ses interdits, la protection ici-bas et dans l’Au-delà, je rencontre dans ce poème, la Satisfaction et la Confiance d’ALLAH au Jour du Jugement Dernier ainsi que Son Pardon, pour l’éternité ».
« Aussi, j’exhorte les disciples à suivre les règles de la bonne conduite contenues dans cette réponse, lesquelles les conduiront à la droiture et au succès ».
« L’aspirant véridique ne se lassera jamais de suivre ces règles de la bonne conduite qui le mèneront à la satisfaction de tous ses désirs ».
« Celui qui vient de s’engager comme celui qui a atteint des stations élevées doit suivre ces règles ».
« Les bienfaits de cette ode ne s’épuisent jamais, car elle contient les secrets qui permettent d’accéder à l’Agrément de DIEU ».
« Je l’ai intitulée ‘‘la voie de la satisfaction des désirs’’ à la lumière des écrits d’Al Hajj ».

« Je prie notre Seigneur pour qu’IL l’accepte et qu’IL complète mon intention. Je prie aussi notre Seigneur pour que cette ode réponde à son nom, à savoir la satisfaction des désirs de toute personne qui l’aurait lue, laquelle satisfaction lui accordera la réussite sur terre et la récompense d’ALLAH à l’Au-delà ».
« Qu’ALLAH me protége de l’ostentation, de l’orgueil, ainsi que de tout autre vice, par la grâce du Prophète Mouhammad (P.S.L) ».
« Par ce poème, je prie ALLAH pour qu’IL m’accorde des Bienfaits incommensurables. Je prie mon Seigneur, l’Exalté, de me protéger ainsi que tous les musulmans, contre toute nuisance de Satan, l’orgueilleux, ainsi que contre la nuisance de toute créature qui est sur terre, au ciel et ce qui est entre eux ».
« Qu’IL ne cesse de nous accorder le privilège de suivre le Prophète (P.S.L), le meilleur exemple. Je prie sur lui et implore la Bénédiction et le Salut d’ALLAH sur lui, sur sa famille et sur ses compagnons jusqu’au Jour du jugement Dernier ».
Ainsi donc s’achève l’introduction de l’ouvrage (tarjoumaan). Il en vient maintenant au développement.
Développement
« Je versifie les écrits en prose d’un grand savant du nom d’Al Hajj en disant :
Vous les talibés (aspirants à l’Agrément de Dieu), écoutez mes conseils qui vous éloigneront à jamais de toute perdition. Je les formule pour la Face d’ALLAH, afin qu’ils réveillent ceux qui dormaient et montrent le chemin aux égarés ».
« Sache que parmi les règles de la bonne conduite, figure en premier lieu la protection des enfants comme les protégent leurs père et mère (leur servir de conseiller dans tout ce qui peut leur être utile et leur déconseiller tout ce qui peut leur être nuisible) ; le respect des personnes âgées  – même si elles sont défavorisées – et la considération pour toute personne de notre génération (ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’ils te fassent, souhaite à ton prochain ce que tu souhaites pour toi-même) ».
« Sache que les règles de la bonne conduite sont la parure du savant, de l’étudiant, de l’intelligent tout comme du timide. Elles constituent la source de tous les bons comportements ».
« Celui qui n’a pas de bonnes règles de conduite est comparable à une femme sans parure. Il finit par être détesté et repoussé par tout le monde ».
« Fait partie des règles de la bonne conduite, le fait de prodiguer de bons conseils  à toute personne qui en formule la demande ».
« Fait partie des règles de la bonne conduite, le fait de ne jamais penser que les autres ont un devoir à ton égard, ni qu’ils doivent à tout moment se rabaisser devant toi ».
« Comporte-toi, à tout moment, devant les gens de manière à ne rien attendre d’eux en terme d’obligation et de considération, c’est ce qui te préservera de l’ostentation. Mais, recherche à tout moment les bonnes règles de conduite qui te permettront de bien te comporter devant les autres ».
« Agis aussi de sorte que ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse, que tu ne le fasse pas aux autres. Et respecte les droits que notre Créateur et Maître de tout, notre Seigneur a conférés à toutes Ses créatures ».
« Un poète le dit majestueusement en ces termes : « Ô toi cher ami, sois respectueux et charitable à l’égard de toute créature. » ».
« Sois aussi respectueux à l’égard des personnes plus âgées que toi, rien que pour la Face d’ALLAH. Aie de la tendresse à l’égard de toute personne moins âgée que toi ».
En guise d’exemples, céder sa place à une personne plus âgée ou lui rendre un service. Conseiller les moins âgées et leur servir de guide et d’exemple sur tout ce qui peut leur être utile dans leurs pratiques religieuses. Le Prophète (P.S.L) a dit : « tant que les enfants respecteront les vieux et que les vieux auront de la tendresse à leur égard, ALLAH ne cessera de répandre Sa Miséricorde au sein de ma communauté ! ».
« Ne t’assois jamais à la même hauteur qu’une personne plus âgée (akbara) que toi. Ne fais pas trop de mouvements devant lui, mais sois calme et posé. Ne le gêne pas, mais cède lui le passage quand il veut se lever pour partir. N’étale pas non plus tes jambes en sa direction. Ne le fixe pas du regard, mais rabaisse tes yeux ».
« Maîtrise ton regard et ne le jette pas à tout endroit, sans aucune nécessité ». ALLAH dit : « vous les croyants, rabaissez votre regard ! »
Le Prophète Mouhammad (P.S.L) disait à ce propos : « celui qui ne peut pas maîtriser son regard ne pourra pas maîtriser ses pulsions ». En effet, ce sont les yeux qui captent l’image, la transmettent au cœur et ce dernier incite le corps à l’acte.
« Donc, suis les recommandations de  notre Seigneur et baisse ton regard ». Le Prophète Mouhammad (P.S.L) dit dans un autre hadith : « Un simple regard peut pourrir le cœur comme le cordonnier pourrit la peau d’une bête avant de l’utiliser ». Donc, quiconque regarde où il veut et tout ce qu’il veut, rencontrera de durs châtiments au Jour du Jugement Dernier.
« Le vrai héros n’est pas le vainqueur d’un combat, mais celui qui a la maîtrise de son regard et qui se détourne de toute prohibition ».
« N’exagère pas dans les amusements et les rires. Ne sois pas non plus brouillant et curieux ».

« Sois calme et posé devant les personnes âgées et les hommes de sciences ».
« Ne réponds pas aux provocations. La médisance fait partie des mauvaises habitudes ».
« N’exagère pas dans le rire, ainsi tu obtiendras l’Agrément de notre Seigneur ». Notre Seigneur dit : « Riez peu et pleurez beaucoup ».
« Garde le silence, ainsi tu dissimuleras tes vices. Fais du silence ta réponse aux provocations. Si la parole était  d’argent, le silence serait d’or ! »
En effet, notre Seigneur (que Sa Grandeur soit exaltée) dit : « Ceux qui ne connaissent pas ta valeur (les égarés), qui médisent de toi ou qui te provoquent, détourne toi d’eux et ne leur réponds pas ».  Un poète a dit : « Quelqu’un me décriait un jour, mais je fis la sourde oreille. Quelqu’un me fit signe pour que je lui réponde, je fis encore la sourde oreille ».
« Ne t’assois jamais à la même hauteur avec une personne plus élevée (ahwama) que toi ». C’est-à-dire, une personne qui a une crainte révérencielle plus élevée que la tienne ou qui a reçu les faveurs d’ALLAH, même si elle est plus jeune que toi.
« Ne ris pas devant lui, mais souris simplement. Ecoute-le attentivement quand il parle. Dans une assemblée, ne parle pas non plus sans son autorisation. Et quand il te donne la parole, sois précis et concis ».
« S’il te méprise, ne t’en fais pas. S’il commet, d’après toi, une erreur dans ses paroles, n’y prête pas attention ». En effet, un homme de Dieu peut parfois mépriser son disciple dans une assemblée pour voir s’il est coléreux ou non, car la colère est un vice que le guide soigne chez son disciple.
« Comprends le et ne te frustre jamais contre lui. Ne le fixe jamais du regard ».
« Quand tu veux quitter une assemblée, lève toi doucement pour éviter de répandre la poussière sur les autres. Et ne traverse pas l’assemblée ».
« Ne dors pas dans une assemblée, ainsi tu éviteras des surprises malsaines ».
« Sache qu’il est regrettable et déconseillé d’exagérer dans le manger. Toute personne qui ne se préoccupe que du manger et des relations avec les femmes réunit en son sein toutes les choses blâmables. Mange le strict nécessaire qui te permet d’accomplir les recommandations du Seigneur ». C’est pourquoi un poète dit : « celui qui satisfait tous les besoins de son ventre et de ses pulsions mérite d’être traité de tous les noms ».
« Maîtrise tes mains et préserve les de l’amusement et de toute action blâmable, ainsi tu accéderas à l’Agrément d’ALLAH ».
« Précipite-toi à rendre service à une personne plus âgée, qui en a besoin, pour la Face d’ALLAH ».
« Ne dis jamais à quelqu’un ‘’tu mens’’. S’il dit une contre-vérité, corrige le avec des expressions respectueuses pour ne pas le frustrer ».
« Dis toujours de bonnes paroles, ainsi tu seras préservé de tout malheur. » Comme le dit le Prophète (P.S.L) : « quiconque croit en ALLAH et au Jour du Jugement Dernier, doit dire de bonnes paroles ou se taire ». Un poète a dit : « habitue ta langue à la bonne parole, c’est qui te procure le respect. Car la langue ne dit que ce à quoi elle est habituée ».
« Donc, à tout moment recherche ce qui peut t’améliorer sur ce qui est latent comme sur ce qui est patent ».
« Ne fais aucune marche inutile, car un tel acte te mène à la méchanceté et à l’angoisse ».
« Ne ris pas à tout moment à moins qu’il ne s’agisse d’une affaire comique ».
En effet s’interdire de rire est impossible. On raconte qu’un jour le Prophète (P.S.L) avait ris jusqu’à ce que ses molaires apparaissent. Mais, l’individu ne doit rire que de ce qui en vaut la peine.
« Ne retourne pas ton visage quand tu marches, si le besoin ne se fait pas sentir, car un tel acte ressemble à de la folie et ne fait pas partie des règles de la bonne conduite ».
« Porte des vêtements qui couvrent tout ton corps et ne les soulève pas non plus pour ne pas laisser apparaître tes parties intimes, car tu ferais parti de la tribu des ‘’Hassaan’’ ». Il est de nos jours inquiétant de constater que de nombreux jeunes garçons et filles adoptent la culture occidentale bien qu’elle soit à l’opposé de la culture islamique. Le musulman a des limites que l’Islam lui a tracées qu’il ne doit pas dépasser, alors que le non musulman est un homme ‘’libre’’. C’est pourquoi, le musulman ne doit sous aucun prétexte imiter le non musulman. Cependant, ils imitent le mode vestimentaire et le comportement des américains en portant des ‘’jungles’’, casquettes, boucles d’oreilles et empruntent même leurs démarches. Ils sont devenus déracinés et acculturés, foulant du pied leur propre culture et leurs propres valeurs à partir desquelles ils étaient éduqués. Les ‘’Hassaan’’ étaient de mauvais gens. En effet, à coté des hommes de bien, évolueront toujours les hommes de mal. En guise d’exemple, le Prophète Lot était envoyé pour lutter contre l’homosexualité et enseigner la décence et le respect de la pudeur. Aujourd’hui, non seulement l’homosexualité est pratiquée et médiatisée, mais elle est aussi institutionnalisée dans plusieurs pays de tradition judéo-chrétienne. Cela veut dire que tout mal qui nécessitait l’envoi de Prophète sur terre est réapparu. Il est de la responsabilité des parents d’éduquer leurs enfants, aux chefs religieux de prêcher dans ce sens et à l’Etat de développer des politiques saines et cohérentes afin de stopper cette dégradation des mœurs et des valeurs. Faut-il le dire, il est alarmant de constater un laxisme notoire de la part de ces trois parties.

« Evite d’exhiber ton ventre et ce qui se trouve entre ton nombril et tes genoux, car un tel comportement fait partie de la folie, de la perdition et du manque de pudeur ».
De nos jours les garçons et les filles transgressent ostensiblement ces règles.
« Quand tu vas chez des gens, adresse-leur le salut et quand quelqu’un te salue, rends-le lui d’une façon meilleure. Quand tu donnes la main droite à quelqu’un, serre la sienne chaleureusement et ne la retire pas de sitôt ». A y voir de plus prés, les jeunes d’aujourd’hui ne se saluent même pas, mais ils se donnent simplement des tapes de main, ce qui ne fait pas partie de l’Islam.
« Quand tu veux entrer dans la chambre de quelqu’un, annonce-toi par la salutation. Et quand il te donne l’autorisation d’entrer, ne promène pas partout ton regard ».
« Ne prends pas pour ami un inconscient (quelqu’un qui n’a pas de bonnes intentions, de bonnes paroles et de bons actes, qui ne te conseille rien de ce qui est profitable ici bas et à l’au-delà), un méchant car il s’opposera à tous tes intérêts et repoussera tous tes bons amis, et un opportuniste qui ne cherche que son intérêt en toi ».
« Ne fréquente que celui qui t’est profitable dans la pratique religieuse ou dans la science, ainsi tu auras ce que tu voudras ». Il est reconnu que l’individu est l’image de son ami. Si tu veux connaître une personne, demande qui sont ses amis. Seydina Alioune (karrama-l-Lahou waj’hahou) disait : « Quand tu cherches un compagnon, évite l’égaré sinon il t’égare ici bas et à l’au-delà. Car il est fréquent de voir un égaré détourner un juste qui était avec lui ». Comme le dit un proverbe wolof : « l’herbe sèche peut brûler l’herbe humide ».
Il est unanimement reconnu qu’une paire fait toujours deux éléments qui se ressemblent. Si tu veux connaître l’un regarde l’autre. Un autre poète a dit : « choisis tes compagnons parmi les meilleurs et non parmi les égarés ». C’est pour cela que l’individu doit chercher le meilleur compagnon, celui qui a de bonnes intentions, de bonnes paroles, de bons actes, qui craint ALLAH et qui est juste et bienfaisant. Un autre poète a dit : « Si tu veux connaître quelqu’un, demande qui sont ses compagnons ».
« Ne sois pas de la classe de ceux qui ne cherchent qu’à déceler les erreurs et les failles dans les paroles et les actes de leurs compagnons ainsi que leurs défauts, car une telle attitude ne fait pas partie des règles de bonnes conduite ». Il y a un autre poète qui dit : « Ne divulgue jamais les erreurs et secrets des bienfaisants, sinon notre Seigneur divulguera tes propres vices. Mais garde leurs secrets et leurs erreurs. Si on parle de quelqu’un témoigne seulement de ce que tu connais de lui de bien et tais ce que tu connais de lui de mal, pour la Face d’ALLAH ». Mais si l’homme en question est un transgresseur, donne toutes les informations justes que tu détiens sur lui, même si elles sont mauvaises, pour prévenir les gens et éviter qu’il les lèse.
Un autre poète a dit : « je veux bien les nobles caractères et je m’efforcerai de les acquérir. Je ne discrédite personne car je veux que personne ne me dénigre. Par douceur, je fais la sourde oreille et pardonne ceux qui me critiquent. Le pire des hommes, c’est celui qui éprouve du plaisir en dénigrant les autres. Celui qui passe tout son temps en discréditant les gens trouvera certes l’antipathie et la méfiance auprès des hommes. Aussi, celui qui sous- estime les hommes ne sera jamais respecté ».
« Sois bienfaisant à l’égard de celui qui a dit : « Si tu veux vivre et que ta religion soit préservée, ta personne et tes biens protégés, ne dis à personne du mal. Car tu as des imperfections et les autres ont leur langue. Si tu dis de quelqu’un du mal, s’il ne peut pas te pardonner, il pourra faire de même à ton endroit. Si tes yeux regardent les vices des autres, dis leurs ‘’de ne plus les regarder, car les autres ont des yeux comme moi’’. » ».

  • La Promesse

Aujourd’hui de nombreuses personnes ne tiennent plus leurs promesses vis-à-vis de leurs semblables. Et le Prophète (P.S.L) avait dit : « Fait partie de l’hypocrisie, le fait de ne jamais tenir sa promesse ».
« Sache que la promesse non tenue et le mensonge sont les deux sources de discorde, donc évite-les ».
Fait parti des paroles de celui sur qui je prie  éternellement ainsi que sur sa famille et ses compagnons : « Je vous recommande d’être véridiques et d’éviter le mensonge, ainsi vous atteindrez l’élévation. » Il (P.S.L) dit aussi : « Je vous recommande d’être véridiques dans vos intentions, dans vos paroles et dans vos actes, car être véridique conduit à la bonté et la bonté conduit au Paradis. L’individu ne cesse d’être véridique jusqu’à ce qu’il soit inscrit auprès de DIEU comme étant un véridique (sidiiqan). (En effet, le véridique n’est jamais démenti même s’il fait des erreurs). Je vous interdis aussi le mensonge, car il conduit au blâmable et le blâmable conduit en Enfer. L’individu ne cesse de dire des contrevérités jusqu’à ce qu’il soit inscrit auprès de DIEU comme étant un menteur (kazaaban) ».

  • Les parents et les personnes âgées

 « Suis tes deux parents et aie de la compassion à leur égard. Empresse-toi à exécuter leurs ordres. Détourne-toi de tous leurs interdits s’ils sont conformes à ceux d’ALLAH, c’est ce qui te procure l’élévation. »

« Suis et respecte tes grand frères, pour la Face d’ALLAH. Aussi, comporte-toi de la plus belle manière avec tous les autres hommes, si tu veux que notre Seigneur t’accorde Son Amour. Sois ouvert à l’égard de tous les hommes et aie de la sympathie pour eux, ainsi ils t’aimeront ».
« Sois doux dans tes paroles à l’égard de tous les hommes, car la douceur est une marque des intelligents. Il est dit que l’amour du prochain pour la  Face d’ALLAH est une partie de l’intelligence. L’élu est celui qui ne trahit jamais la confiance et l’espoir des croyants, où il se dirige ».
« Rends des visites de courtoisie aux vertueux et aux hommes de science qui pratiquent leur savoir, rends leur service et sollicite leurs prières, pour la Face d’ALLAH. Cherche leurs bénédictions, ainsi tu persévéreras dans la droiture. Il est unanimement reconnu chez les érudits : « vénérer un homme de science qui pratique sa science, c’est vénérer notre Seigneur ». ».
« Quand tu es en compagnie d’une personne plus âgée que toi (en voyage ou non), fais acte de respect et de déférence à son égard. Ne t’assois jamais à la même place que lui, mais laisse lui toujours la priorité et la primauté dans toute chose (le manger, le boire, la parole…). Demande lui toujours l’autorisation avant de faire le moindre acte. Même s’il te demande de t’asseoir à la même place que lui, refuse son invitation, s’il n’y a aucune contrainte ».
En guide d’exemple de contrainte, le disciple qui voyage avec son guide. Il peut, dans ce cas, se permettre de s’asseoir à la même place que le guide. Un jour Serigne Fallou Mbacké (fils de Cheikh Ahmadou Bamba et deuxième khalife du mouridisme) voyageait en train avec un de ses disciples. Ce dernier s’assit par terre par respect et considération au Cheikh. Serigne Fallou l’invita à s’asseoir à la même place et il refusa. Mais le guide insista. Lorsque le disciple prit place à coté de lui, quelques instants après un passager ivre et tenant une cigarette vint à leur coté pour chercher une place. Si le disciple n’avait pas accepté l’invitation du guide, l’ivrogne allait certainement s’asseoir à coté du guide, ce qui serait dramatique. Un jour aussi, le même Serigne Fallou était en compagnie de son fils dans le bureau du Gouverneur. Lorsque l’enfant voulut s’asseoir par terre, il lui demanda de s’asseoir sur les chaises, car le milieu l’oblige. C’est pourquoi donc, dans certaines situations (darooria), il est permis de s’asseoir à la même place qu’une personne plus âgée ou même un homme de science, voire même un guide spirituel.
« Quand on vous donne à manger, ne le devance pas, mais attends son ordre et quand vous mangez, sers-lui le meilleur du plat ».
« Quand tu es en compagnie d’une personne plus âgée, ou un homme de science ou un vertueux dans un voyage, sois serviable à son égard ».
« Quand tu es en compagnie d’un groupe de personnes plus âgées que toi dans un voyage, rends-leur des services, satisfaits tous leurs besoins et protége leurs montures et leurs bagages en leur absence comme en leur présence. Tolère-les et comprends-les dans leurs erreurs, car l’être humain est imparfait ».
« Ne sois jamais paresseux et ne sous-estime aucun métier, car cela n’offre jamais la paix. Personne ne peut accéder au bonheur sans rencontrer au préalable des difficultés et des souffrances ».
« Tout effort fourni, sera récompensé par le succès et l’élévation. Quiconque veut une élévation auprès d’ALLAH doit s’habituer à la prière nocturne et aux difficultés ». Vouloir l’élévation et le succès auprès du Seigneur et dormir toute la nuit n’est que leurre. L’individu doit associer l’adoration d’ALLAH et le travail.
« Ne sois jamais avare de tes biens, car l’avare est loin de la  Miséricorde d’ALLAH et loin des hommes, contrairement au généreux ». Notre Seigneur dit : « Les généreux entreront forcément au Paradis. »
Le Prophète (P.S.L) s’entretenant un jour avec Abou Bekr lui dit : « Notre seigneur a plus de trois cent caractères et quiconque en dispose un entrera au Paradis, mais le meilleur caractère est la générosité ». Abou Bekr lui demanda : « Est-ce que j’en possède un parmi ces trois cents ? » Le Prophète (P.S.L) lui répondit : « Tu les possèdes tous ».
Si l’individu réfléchit, il saura que ses biens ne lui seront d’aucune utilité s’il ne les dépense pas dans le sentier d’ALLAH, car tôt ou tard, il mourra.

  • L’hôte

 « Réserve un accueil très chaleureux à tes hôtes. Mets-les à l’aise. Prépare pour eux un festin et satisfais tous leurs besoins ». Le Prophète (P.S.L) a dit : « Quiconque croit en ALLAH et au Jour du Jugement Dernier doit bien s’occuper de son hôte ».
« Traite bien ton hôte, car il est très normal qu’il passe la nuit chez toi. Ne lui fais aucun reproche, car l’hôte n’attend pas qu’on  lui demande pour  qu’il raconte les conditions de son séjour ». L’accueil chaleureux par le sourire vaut plus que les festins et autres.
« Un poète a dit : « je souris à mon hôte  à la première vue et je fais tout pour que son séjour se passe dans les meilleures conditions. Je ne cherche jamais à me débarrasser de mon hôte pour lui indiquer une autre destination. » ».

« Un autre poète dit : « notre maison est ouverte à quiconque nous rend visite et nous partagerons tout ce dont nous disposons. » ».

  • Le savoir

« Ne te lasse jamais de la recherche du savoir. Et pratique ce dont tu disposes en savoir, car le savoir revivifie et éclaire le cœur de celui qui l’acquiert ». Le savoir est au savant ce que la vue est à l’aveugle.
« Les hommes se surpassent auprès de DIEU, non par leur descendance, mais  par leur savoir et leur crainte révérencielle. Donc préoccupe-toi seulement de ces deux viatiques ».
« Où que tu puisses chercher le savoir, appuie-toi sur ALLAH et purifie à tout instant ton cœur. Sois assidu dans l’apprentissage  et préserve tes sept membres et organes de ton corps de tout péché. Diminue ton sommeil et ton manger, c’est ce qui te permettra de faciliter la compréhension et la mémorisation de tes leçons ». Il est en effet recommandé à l’apprenant de jeûner beaucoup, car le jeûne purifie le corps, et l’esprit.
« Apprends tes leçons et révise-les régulièrement. Oppose-toi toujours à ton âme charnelle avant qu’elle ne te trahisse. Evite l’excès de sommeil et écarte-toi de la paresse. Diminue ton repos et écourte tes projets ».
« Sache que quiconque refuse de chercher le savoir dans sa jeunesse le regrettera amèrement dans son âge adulte. Le savoir de l’enfant est gravé dans son cœur comme l’écriture est gravée sur la pâte de ciment tandis que le savoir de l’adulte est comparable à l’écriture sur l’eau ». L’adulte a plus de soucis et de préoccupations (familles, charges sociales..) que l’enfant.
« Le savoir revivifie le cœur comme la pluie fait revivre une contrée sèche. C’est le savoir qui permet à l’individu de discerner le bien du mal, le vrai du faux, le noir du blanc, l’utile de l’inutile… »
« Quiconque se glorifie d’une noble descendance, sache qu’il ne se glorifie que d’eau et de terre, car tous les hommes sont descendants d’Adam créés à partir d’eau et d’argile ».
« Seuls les savants qui pratiquent leur savoir ont le droit de s’exulter, mais ne le font pas, par modestie. Ce sont eux qui indiquent à ceux qui veulent accéder à l’Agrément d’ALLAH, la voie ». De par leur savoir, ils indiquent la voie du salut à quiconque le désire.
« L’élévation de chaque personne se mesure par rapport à son savoir et à ses actes. Ceux qui adorent leur Seigneur en toute sincérité distinguent les ignorants et ceux qui suivent leurs propres passions ».
« Cherche le savoir pur et adore ton Seigneur, c’est ce qui te procure une vie éternelle ». Les savants qui appliquent leur savoir ne disparaissent jamais parce que leur nom, leurs œuvres, leurs paroles et leurs écrits restent éternellement sur terre, pour servir de références et de leçons.
Aujourd’hui, il est fréquent de constater que certaines personnes et certaines familles refusent d’envoyer leurs enfants dans les écoles coraniques sous prétexte qu’elles sont historiquement dispensées de la recherche du savoir. Mais les hommes se surpassent par le savoir et sa pratique et non par la descendance, l’avoir ou le pouvoir.
« Ô toi l’apprenant, cherche le savoir pour ALLAH Seul et préserve les sept membres et organes de ton corps de tout péché. Détourne-toi du sommeil et de la gourmandise et sois assidu dans l’apprentissage et la révision de tes leçons ».
Comme le dit un poète : « Ô toi mon ami, ne sois jamais paresseux dans l’apprentissage de tes leçons. Dispense-toi des plaisirs et révise toujours, car quiconque cesse de réviser oublie tout ce qu’il avait appris ».
Un savant a dit : « Je me suis rendu compte que j’ai oublié tout ce que  j’avais appris à mon âge adulte. Par contre, je n’ai rien oublié de ce que j’avais appris durant mon enfance. Si tu ouvrais la poitrine d’un savant, tu trouverais certes gravé dans son cœur ce qu’il avait appris durant son enfance ».  L’enfance est le moment le plus propice pour l’acquisition du savoir. Le jeune a plus de capacité de résistance et de mémorisation que l’adulte, car il n’est pas encore de plein pied dans les difficultés de la vie.
« On ne peut jamais acquérir le savoir sans emprisonner son âme charnelle, sans la souffrance, la fatigue, la faim et la soif. Quiconque veut avoir la science doit tout lui donner. Entraîne-toi à la veillée nocturne, à la résistance à la faim et à la soif. Quiconque ne le cherche pas ainsi, ne l’aura point ».
« Sois modeste dans ton comportement, dans ton habillement et dans ta démarche. Ne t’assois jamais en hauteur quand tu cherches le savoir. Focalise-toi et concentre toutes tes pensées et tes activités dans la recherche du savoir. Ne te préoccupe pas des autres et de leurs polémiques. Ne retarde pas la recherche du savoir et ne t’économise non plus dans l’apprentissage et la révision ».
Il est normal que celui qui veut connaître ce qu’il n’a jamais appris traverse certaines difficultés. Si l’individu veut atteindre le niveau des hommes de DIEU, il doit se donner à fond dans la recherche du savoir utile ici bas et à l’Au-delà, tout en sachant que la mort le guette à tout moment.

  • Le Guide

 « Accorde à ton guide le plus haut respect et la plus haute considération. Fais de lui un Sage et que tes pensées, tes paroles et tes actes soient de bien à son égard. Efforce-toi de satisfaire à tous ses besoins ».
« Evite de rire, de bavarder ou de jouer devant lui. Ne promène pas ton regard dans toutes les directions. Ne sois pas agité et bavard devant lui ».
« Elève-le au dessus de tout et de tous en tout endroit et en tout moment, mais ne sois pas comme ceux qui par le temps ne respectent plus leur guide. Ne fais jamais de lui ton égal ». Le guide peut avoir parfois des relations amicales avec son disciple, mais que cela ne pousse jamais le disciple à dépasser les bornes. En effet, les bonnes conduites du disciple à l’égard de son guide sont enseignées par le Coran. ALLAH interdit aux compagnons du Prophète (P.S.L) d’élever leur voix sur celle du Prophète, car un tel acte annulerait toutes leurs bonnes œuvres.
« Ecoute-le attentivement lorsqu’il te parle et exécute promptement tous ses ordres, même s’ils te déplaisent ». Les recommandations du véritable guide ne sont pas à négliger. Elles sont comparables aux prescriptions d’un médecin à son patient.
« Détourne-toi de tous ses interdits, même s’il te plaisaient ».
« Ne cesse point de lui donner des présents qu’ils soient petits ou grands, pour la Face d’ALLAH ». Les présents augmentent l’amour du disciple à l’égard de son guide.
« Si le guide fait signe d’un service, précipite-toi à le lui rendre. Efforce-toi de bien mener à terme toutes ses directives te concernant ». La meilleure action, c’est celle qui est achevée. Quelqu’un qui veut construire une maison et ne fait que le fondement, n’aura pas le mérite d’avoir construit. Son fondement ne lui sera d’aucun rendement.
« Sois respectueux et bienfaisant à l’égard de la famille et des esclaves de ton guide, ainsi tu accéderas à ce dont tu aspires. De même, tu bénéficieras de son regard de satisfaction. En effet, le seul regard de satisfaction du véritable guide sur son disciple qui respecte les directives, est synonyme pour le disciple de bienfaits et de dons incommensurables ici bas et à l’Au-delà ».
« Sois devant lui comme un mort entre les mains de son laveur, ainsi tu auras tout ce que tu cherches ici bas et à l’Au-delà ». En effet, le mort n’a pas de choix, il ne suit que les directives de son laveur, de la même manière la pièce de monnaie n’indique pas là où elle doit être investie. Elle se plie aux
« Si tu recherches le savoir,  cherche aussi la satisfaction de ton maître, en suivant ses recommandations ».
« Sois devant ton guide comme un esclave, ainsi tu accéderas à la royauté la plus élevée à l’Au-delà. Sache qu’il n’y a de récompense, de bénédiction et d’élévation à l’Au-delà que dans la considération et le respect de son guide, pour la Face d’ALLAH ».
« Quiconque n’a pas obtenu la satisfaction de son maître ou de son guide, n’obtiendra jamais la considération auprès de ses disciples. Nombreux sont ceux qui font preuve de connaissance et d’érudition, mais n’ont aucun disciple à leur charge, car ils n’avaient pas la satisfaction de leur maître ». Que notre Seigneur nous préserve de toute connaissance inutile.
Un poète a dit : « J’estime que tous les musulmans ont des obligations de respect à l’égard des hommes de science. C’est un devoir pour tout élève de donner cinq mille francs à son maître (Cheikhou tahlim) pour chaque lettre qu’il lui fait savoir, en guise de présents, à plus forte raison le guide qui parfait et élève l’âme (Cheikhou mourabbi) ».
Un autre dit : « je  privilégie les obligations de mon guide sur celles de mes parents, bien que je respecte beaucoup ces derniers. En effet, c’est le guide qui éduque, purifie et élève mon âme qui est de l’or, tandis que mes parents protégent mon corps qui est son enveloppe ».  ALLAH (que Sa Grandeur soit éxaltée) dit : « Au Jour du Jugement Dernier, seules les âmes pures réussiront ».
Un autre dit : « Si ALLAH t’accorde le bienfait de te faire rencontrer un véritable guide, détourne-toi de tous tes besoins et efforce-toi de satisfaire à tous ses besoins. Sois devant lui comme un mort entre les mains de ses laveurs ». En effet, les mérites du véritable guide sont supérieurs à ceux de tout autre individu.

  • Le Proche parent

 « Comporte-toi avec ton proche parent et un vrai ami de la plus belle manière ». Le Prophète (P.S.L) dit : « Le proche parent ou l’ami est celui avec qui tu partages  les moments de joie et de malheur. C’est celui qui se sacrifie en cas de danger pour ton bien, qui partage aussi avec toi ses biens. C’est celui qui dissimule tes vices et exalte tes vertus ».
« J’ai énuméré ici un ensemble de bonnes règles de conduites qui satisfont les désirs de quiconque les suit. Elles sont utiles pour quiconque les prend en compte. Elles guérissent de toutes les maladies du cœur, de la langue pour quiconque les observe. Elles sont une voie pour les doués d’intelligence. Quiconque les suit avec humilité, lui seront ouvertes toutes les portes des bienfaits. Elles sont pratiquement complètes ».
« Font aussi partie des règles de la bonne conduite, le fait d’imiter tout ce qui est bien et de rejeter tout ce qui est mauvais ».

On a demandé à quelqu’un : « qui t’a éduqué ? » Il répondit : « A force d’imiter les gens de bien, et de rejeter les mauvais, je suis finalement devenu comme ceux de bien ».
Si Serigne Touba a parlé des règles de bonne conduite à l’égard du vrai guide puis de celles à l’égard du proche parent, c’est pour dire que quiconque n’a pas un véritable guide qu’il se contente à imiter un proche bien éduqué.
Conclusion
« Vous les aspirants, ceci est un résumé assez exhaustif concernant les règles de la bonne conduite. Elles constituent la voie de la sagesse ».
Un autre poète a dit : « si quelqu’un t’émerveille par ses bonnes conduites, imite-le ! »
« Notre Seigneur est Celui qui guide qui IL  veut vers la droiture. C’est LUI vers qui tout retournera. Nous LUI demandons de faire de nous de véritables musulmans, de répandre son Amour sur nous. Qu’IL nous donne la force de suivre à jamais ce qu’IL agrée. Paix et Salut sur le Prophète Mouhammad (P.S.L). Ici s’achève le livre ».
« Je rends Grâce à notre Seigneur Le Secoureur et L’Espérance et quiconque se dirige vers LUI pourrait accéder à Ses Bienfaits. Grâces à ALLAH qui nous a épargné de la damnation et de l’orgueil. Prières et Salut sur le Prophète qui réunit en son sein l’ensemble des dons, notre Maître qui dirige, qui aide et qui intercède pour toute personne et qui en donne l’ordre à toute personne qui en bénéficiera au Jour du Jugement Dernier. Notre Maître dont les bonnes vertus son exaltées dans le Saint Coran. Qu’ils soient sur sa famille et sur ses compagnons qui s’aimaient et s’entraidaient ».
« Nous prions notre Seigneur de nous Pardonner, ce qui nous rapprochera davantage d’eux. Par la grâce de ces hommes, qu’IL nous gratifie d’un savoir qui nous conduit à les aimer. Qu’IL fasse de ce poème, la voie qui nous conduit vers eux, mais aussi qu’il soit la voie qui satisfait les désirs de tout disciple. Qu’IL accorde à ce poème Sa Bénédiction et qu’il préserve du châtiment quiconque l’apprend et le suit. Qu’il guérisse toute maladie du cœur et écarte de toute damnation. Qu’il  soit la voie qui nous conduit vers l’Agrément d’ALLAH et au Prophète. Qu’il soit la voie qui nous mène au Paradis. Qu’il nous préserve du châtiment de notre Seigneur ici bas et à l’Au-delà. Qu’il nous accorde la réussite, le savoir et la bonne fin par la grâce du père de Fatima (qu’ALLAH l’agréé) ».
« Que notre Seigneur, le Détenteur de tous les Pouvoirs et de tous, prie éternellement sur le Prophète (PSL), sur sa famille et sur ses compagnons, tant que les bonnes règles de la conduite procureront la satisfaction de tous les désirs ici bas et à l’Au-delà. Que les Bienfaits et les Bénédictions d’ALLAH ne cessent de se répandre sur le Prophète Mouhammad (P.S.L) et que la lumière de ce grand homme soit toujours dans le cœur des endurants et des hommes parfaits ».
Qu’ALLAH nous agrée et vous agrée !

« Cheikh Ahmadou Bamba : la vie et l’œuvre », PREMIERE PARTIE CONFERENCE DE CHEIKH AHMADOU MBACKE MAA-UL HAYAAT À L’UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR, SAMEDI 10 FEVRIER 2007 DEVANT LE PAVILLON A

INTRODUCTION
Nous cherchons refuge auprès d’ALLAH, L’Audient, L’Omniscient contre les piéges de Satan, le Lapidé.
Au Nom d’ALLAH Le Clément, Le Très Miséricordieux.
Que la Paix et le Salut soient sur L’Eclaireur de la Voie du Salut et de la Félicité, l’Intègre, notre Maître et Guide Mouhammad le Raffermi, sur sa Famille, sur ses Compagnons qui ont acquis l’Agrément d’ALLAH et atteint la Station Suprême, ainsi que sur tous ceux qui les auront suivis et imités dans leur foi immaculée, leur culte pur et leur bienfaisance jusqu’au Jour du Jugement Dernier.
Chers frères et sœurs musulmans, après avoir rendu infiniment grâce à notre SEIGNEUR (que Sa Grandeur soit exaltée), notre Créateur, Maître et Possesseur, nous prions sur Son noble Prophète Mouhammad (que la Paix et le salut d’ALLAH soient sui lui), la Porte de Sa Miséricorde, de Son Pardon, de Sa Lumière, de Ses Bienfaits et de Sa Bénédiction. Que la Satisfaction et la Lumière de notre Seigneur ne cessent de se répandre sur l’âme de Cheikh Ahmadou Bamba ainsi que sur celle de tous les hommes de DIEU.  Nos prières vont aussi à l’endroit de celui qui le représente sur terre, Serigne Saliou MBACKE. Que DIEU lui donne, une longue vie, une santé de fer et qu’il continue de rencontrer les Bienfaits du SEIGNEUR dans ses ambitions pour l’Islam. Cette prière va aussi à l’endroit de tous ceux qui œuvrent dans le sentier d’ALLAH.
Je vous salue tous et toutes, par les salutations les plus sincères et les plus chaleureuses. Nous demandons à notre Seigneur de nous pardonner toutes nos erreurs antérieures et celles futures. Qu’ALLAH exauce toutes nos prières, accepte et sauvegarde tous nos actes d’adoration. Qu’IL nous préserve des maladies et de toutes les calamités, par la grâce du Prophète Mouhammad (P.S.L).
Nous essayerons à travers ce sermon de nous rappeler, pour la Face de DIEU, Ses Recommandations. Car, le monde actuel est caractérisé par une nette prédominance de ce qui attache l’individu à la vie terrestre sur ce qui devrait le rappeler l’Au-delà. C’est donc de cette époque dont parlait le Prophète Mouhammad (P.S.L) en ces termes : « Il arrivera une époque où celui qui suit l’Islam sera comparable à quelqu’un qui tient une braise dans sa main ». C’est l’époque où tout individu vivant à Dakar ou dans un quelconque endroit de la terre, entend ou voit des choses purement sataniques. C’est la raison pour laquelle, tout individu doit privilégier sa raison sur ses passions. En sachant que la vie sur terre est très éphémère, l’individu évitera très certainement d’être son prisonnier. Quand il a l’intime conviction qu’il se séparera de tout ce qu’il avait comme biens, beauté, noble descendance, célébrité…, ceux-ci ne le conduiront jamais à l’orgueil et à se rebeller contre Le Seigneur. En effet, la mort ne vient qu’à l’improviste et personne ne sait où et comment elle nous surprendra. Ce qui est sûr, par contre, c’est qu’elle mettra un terme à tout ce dont jouissait l’homme sur terre et qui n’était en réalité qu’un don éphémère de notre Seigneur. Il ne restera plus à l’individu que les œuvres qu’il avait accomplies de son vivant. Si elles sont bonnes, il les rencontrera telles quelles ; il en sera de même, si elles sont mauvaises. A ce propos notre Seigneur dit : « Quiconque persévère dans la bonne intention, la bonne parole et la bonne action jusqu’à sa mort, ne l’aura fait que pour soi-même. De même, quiconque s’enfonce dans la mauvaise intention, la mauvaise parole et la mauvaise action ne l’aura fait qu’à son détriment ». Par conséquent, chaque individu doué de raison doit bien se préparer à la mort à chaque instant en persévérant dans la bonne intention, la bonne parole et la bonne action. Mais aussi, il doit se démarquer de tout comportement que notre Seigneur n’agrée pas en intentions, en paroles et en actes.
Donc, les créatures doivent revenir à la raison. Elles doivent davantage s’attacher à leur religion et lui donner la véritable place qu’elle mérite. Il est, par contre, inquiétant de constater que ceux qui ne cherchent que la vie terrestre lui accordent un très grand crédit. Ils ne ménagent aucun effort pour l’avoir, surtout en ces moments de compétition pour l’accès à la présidence de la République. Les prétendants à la magistrature suprême parcourent des milliers et des milliers de kilomètres, visitent coins et recoins du pays pour avoir le suffrage des populations. Certains savent pertinemment qu’ils ne peuvent pas être élus et pourtant, ils ne se découragent jamais dans leur quête de cette vie éphémère. Ils y mettent tout leur temps et leurs moyens. Ils ne se lassent jamais de définir des stratégies et ils donneraient leur vie, si besoin, pour un pouvoir si aléatoire et si passager qu’est le pouvoir politique. Celui qui recherche l’Agrément et la Miséricorde d’ALLAH, lesquels lui procurent un pouvoir éternel, ne devrait-il pas alors multiplier par mille les sacrifices de celui qui ne recherche que le profit terrestre ? Si, très certainement !
Donc, nous vous exhortons, notre modeste personne en premier lieu, à vous rappeler continuellement : « le jour où chacun de nous, convaincu de la mort, convaincu qu’il sera enterré, ressuscitera en compagnie de deux anges : un guide et un témoin. Ceux qui n’avaient pas de bonnes intentions, de bonnes paroles et de bons actes, des Anges les saisiront par leur main et leur jambe opposées et les traîneront jusqu’au lieu du Jugement ».

Nous sommes aujourd’hui ici dans cette université Cheikh Anta Diop, un milieu d’intellectuels où se croisent tous les systèmes de pensées. Les doctrines y sont aussi très nombreuses et diversifiées et chacune d’elles a ses adeptes au sein des enseignants comme au niveau des étudiants. Nombreux d’entre eux suivent aveuglément les idéologies de ces penseurs, même si elles sont contradictoires avec les enseignements de l’Islam. C’est vrai que la religion implique l’utilisation de la raison dans certains domaines, mais il y a dans d’autres où la raison n’a pas sa place. L’individu doit simplement croire. C’est pourquoi DIEU dit : « sont véritablement des musulmans, ceux qui croient à l’invisible ». Le doué de raison qui médite (fikr) sur soi-même et sur ce qui l’entoure pourra arriver à ce degré de certitude de l’existence du Caché, et ainsi, il verra sa foi se consolider et progresser.
Après cette introduction, venons-en maintenant au thème proprement dit.
I. Qu’est ce  que le Mouridisme ?
Le Mouridisme comprend deux niveaux, car il y a deux sortes de mourides (aspirants). Ceux qui aspirent à la vie éternelle dans l’Au-delà et ceux qui aspirent à cette vie éphémère d’ici bas. Notre Seigneur dit à ce propos : « Il y a parmi vous certains qui n’aspirent qu’à la vie terrestre et d’autres qui n’aspirent qu’à l’Au-delà ». Tout homme ne s’active que pour le domaine auquel il aspire.
         Le Mouridisme est très ancien. Il remonte des débuts de l’humanité. En effet, lorsque notre Seigneur créa les sept Cieux, les sept Terres et celle sur laquelle nous habitons, IL créa par la suite Adam et Eve. IL leur donna l’ordre d’entrer au Paradis et de jouir de tous ses plaisirs à l’exception d’un seul arbre qu’IL leur avait interdit de toucher. Lorsqu’Adam et Eve transgressèrent la loi d’ALLAH et qu’ils mangèrent des fruits de cet arbre, ils eurent aussitôt envie de faire leurs besoins naturels, ce qu’ils ne purent satisfaire, en aucun cas, dans les jardins paradisiaques. C’est ainsi que notre Seigneur les chassa du Paradis et les fit descendre sur terre. Ensuite IL leur donna l’ordre de se marier et de fonder un foyer. Mais, lorsque leurs descendants commencèrent à se multiplier et à peupler la terre, les comportements non agréés par notre Seigneur comme la jalousie, la haine et la méchanceté apparurent au sein d’eux. Car, ils vivent sur terre où il y a toujours une tendance de l’homme vers quelque chose. C’est ce qui a conduit un fils d’Adam (Qabil) à tuer son frère (Habil), à cause d’une femme. D’autres s’entretuèrent à cause de biens terrestres. C’est pourquoi notre Seigneur désigna Adam comme Prophète et l’envoya auprès d’eux pour qu’ils leur rappellent le caractère éphémère de leur existence terrestre et l’éternité de celle de l’Au-delà. Il promet à ceux qui ont préservé leur cœur, leur langue et leurs corps de tout interdit, une grande récompense auprès de DIEU. Notre Seigneur dit : « Nous avons préparé pour ceux qui ont préservé leur cœur de tout ce que Nous n’avons pas agréé, qui privilégient leur raison et qui conforment toujours leurs paroles et leurs actes à ce que Nous avons agréé, des demeures en or et en diamant où ils vivront éternellement à la fin de leur existence terrestre, lorsque leur âme  quittera l’univers des humains pour aller dans l’univers des anges ». Mais, ceci n’est valable que pour les croyants.
Après Adam, se sont succédés d’autres Prophètes comme Noé (Nohine), Moïse (Moussa), Jésus (Insa) jusqu’à Mouhammad (P.S.L) le meilleur d’entre eux, qui a apporté l’Islam qui réunit en son sein toutes les religions qui lui sont antérieures (Judaïsme, Christianisme). En effet, toute religion enseigne l’Unicité de DIEU (le respect des obligations envers ALLAH et envers les hommes, ce qui facilite la vie terrestre et le succès à l’Au-delà). Quand DIEU envoie un Prophète, IL peut lui intimer l’ordre de modifier légèrement les textes de son prédécesseur concernant certaines pratiques cultuelles. Si vous remarquez bien, les façons de prier des Juifs, des Chrétiens et des Musulmans sont différentes bien que chacune d’elles ait été enseignée par leurs Prophètes respectifs. Cependant, l’esprit est le même, c’est la façon qui change d’un Prophète à un autre. Mais, c’est toujours les enseignements du dernier Prophète qui restent seuls valables auprès de DIEU et ceux antérieurs deviennent désuets. Toutefois, du vivant d’un Prophète, tous ceux qui le suivaient dans ses recommandations entreront au Paradis, car leurs œuvres seront jugées en fonction de leur époque. Par contre, tous ceux qui le désobéissaient seront châtiés en Enfer. Une étude minutieuse des textes montre que la différence entre les Livres des Prophètes n’est pas très significative.
En clôturant le cycle de la prophétie, Mouhammad (P.S.L) annonça qu’après son rappel à DIEU, notre Seigneur désignera, au début de chaque siècle, un homme qui revivifiera la religion. Ce Moujjadid ou revivificateur maîtrise parfaitement l’Islam, c’est-à-dire, l’Unicité divine (tawhîd), la sharia (fiq = jurisprudence) et la haqiqa (tassawouff = soufisme, mystique musulmane) dans leur authenticité (comme l’avait enseigné le Prophète (P.S.L) et comme aussi il y éduquait ses compagnons). C’est aujourd’hui qu’on a tendance à séparer les soufis (mystiques musulmans) et les docteurs de la loi. Cependant, il est fréquent de voir un soufi qui maîtrise parfaitement la science de la loi (fiq). Mais, la spécialisation qu’il a faite pousse les gens à le limiter dans un domaine.  Le Prophète (P.S.L) éduquait ses compagnons, à la fois dans le domaine de la jurisprudence et du soufisme. En effet, en plus des actes obligatoires il leur recommandait des actes surérogatoires.

A certains, il leur demandait de jeûner beaucoup en dehors du mois de ramadhan, à d’autres de s’adonner continuellement à la prière nocturne, à d’autres encore de faire le zikr (l’évocation des Noms d’ALLAH)… C’est ainsi qu’il dit dans un Hadith (tradition prophétique) à propos de Abdoulahi ibn Oumar : « il serait meilleur s’il s’adonnait à la prière nocturne ». 
Après la disparition du Prophète, les califes se sont succédés pour perpétuer sa tradition et préserver son œuvre. Mais, dés que certaines divergences commencèrent à surgir entre les musulmans, certains d’entre eux préférèrent s’isoler pour ne pas s’impliquer dans ces dissensions. C’est donc là, d’où vient leur appellation de « soufis ». En réalité, ils maîtrisaient aussi bien le fiq que les principes dans lesquels le Prophète (P.S.L) les avait éduqués, à savoir l’Unicité d’ALLAH et le rappel permanant de la vie de l’Au-delà qu’ils faisaient primer sur celle d’ici-bas. Et ce rappel continuel n’est possible que dans la mesure où l’individu se  démarque de tout acte prohibé et de tous ceux qui s’y adonnent. C’est à cause de ces divergences survenues au lendemain de la disparition du Prophète (P.S.L) que la communauté musulmane s’est divisée en sectes. Mais, dans les principes de base, ils n’ont aucune différence. Car, le croyant est, personnellement, tenu de satisfaire aux cinq obligations canoniques : profession de foi (shahada), cinq prières quotidiennes (salat), aumône légale ou purificatrice (zakat), jeûne (sawm ou siyâm) et, s’il a les moyens, le pèlerinage (hajj). S’il les exécute convenablement avec une foi sincère, DIEU lui fera découvrir le Savoir caché (hilm ladouni ou mahrifa) qu’IL donne à qui IL veut (il s’agit de la gnose encore appelée sagesse). IL l’avait donné à Seydina Qadr. IL dit dans le Noble Coran : « Nous avons gratifié Qadr d’une science directe, sans intermédiaire ». C’est celle-ci qui explique pourquoi Qadr faisait des actes dont Moïse ne pouvait saisir la portée, car ne disposant pas de cette science. En effet, à leur rencontre, alors que Moïse était à  la recherche de ce savoir, Qadr lui fixa cette seule et unique condition : « Ne m’interpelle sur quoi que ce soit avant que je n’ai pris la décision de t’en parler ! » ; ce que le Prophète ne pût respecter. Car, lorsque Qadr avait détruit le bateau de ceux qui avaient accepté volontiers de les transporter, Moise l’interpella. « Pourquoi as-tu fais cela ? ». Qadr lui dit « As-tu déjà oublié la condition ? ». Moise se fît excuser et ils continuèrent leur route. Ainsi, ils croisèrent un enfant et Qadr le tua. Alors, Moïse se scandalisa : « Es-tu vraiment fou ? Comment un sage comme toi peut-il commettre un acte aussi grave que le meurtre d’un enfant innocent ? ». Qadr l’avertit de nouveau et Moïse se fit encore excuser. Et en dernier lieu, ils se rendirent dans une ville, malgré l’inhospitalité des habitants, Qadr leur reconstruisit un mur en ruine. Moïse l’interrogea, et cette fois-ci ce sera pour la dernière fois. Car, Qadr se séparera de lui tout bonnement, après lui avoir donné l’explication de tous ses actes. Qadr comprenait ce dont Moïse ne pouvait saisir la portée, malgré qu’il soit un Prophète (Paix sur lu.
Donc, ce sont à ceux qui purifient leur cœur et leur âme par des actes d’adorations multiples et divers, que DIEU fit don d’un savoir qu’ils n’ont pas appris (un savoir intuitif). C’est pourquoi, IL dit dans le Saint Coran : « Craignez ALLAH et IL vous fera connaître ce que vous ignoriez ». Personne ne peut accéder à cette connaissance intuitive sans pour autant satisfaire aux cinq obligations canoniques de l’Islam. Cependant, il existe de nos jours de très nombreux détracteurs du soufisme. Ils se basent sur ceux qui s’en réclament, mais, qui, malheureusement sont complètement passés à côté. Ils ont des comportements contradictoires pour avoir introduit dans le soufisme des idéologies et des sciences contraires à ses principes. Ils tiennent un langage qui dépasse l’entendement même de l’être humain, afin d’impressionner les gens et de leur faire adhérer à leur foi,  alors que tout ce qu’ils disent n’a rien à voir avec le soufisme pur.
         Si vous prenez, par exemple, le pacte d’allégeance (jébalu), la majeure partie des gens ne le conclut pas sur la base des chartes et des critères d’un vrai guide. Mais, par contre, ils le fondent sur la tradition et la culture. Le fils sera toujours le disciple de la famille du guide de son père. Or, Serigne Touba a dégagé les critères du guide qui doit accepter le pacte d’allégeance. Nous les avons montrés à travers d’autres sermons (cf. sermon « les critères du guide », www.toubamaoulhayat.com). La méconnaissance de ces critères fait qu’aujourd’hui le pacte d’allégeance rencontre des critiques parfois acerbes de gens qui n’ont aucune science dans ce domaine (Moubayyihah = pacte).
Dans les pays Occidentaux, on parle de ‘’Chrétiens pratiquants’’ et de ‘’Chrétiens non pratiquants’’. Ces derniers font de la religion une culture. De même, dans les pays musulmans, nombreux sont ceux qui se réclament de l’Islam, mais ne suivent jamais ses prescriptions. Celui qui juge l’Islam à travers ces personnes, aura certainement une vision négative de cette religion pourtant si juste et si belle. Aujourd’hui un millième seulement des musulmans respecte les obligations du croyant définies dans le Saint Coran et enseignées par le Prophète Mouhammad (P.S.L). C’est pourquoi, quiconque veut juger les musulmans doit d’abord connaître ce qu’est l’Islam et quels doivent être les comportements du musulman selon le Saint Coran et la tradition prophétique. C’est à partir de ce moment seulement que son jugement pourrait être objectif. Car, tout individu qui ne répond pas aux critères définis par DIEU et Son Prophète (P.S.L) ne saurait être pris pour un croyant et, par conséquent, ne peut être, en aucun cas, un indicateur pertinent dans l’islam. On doit juger les hommes par rapport à la Vérité inaliénable et non le contraire. .

En effet, Seydina Alioune (qu’ALLAH soit satisfait de lui), lorsqu’il quittait la Mecque en direction de Kufa, quelqu’un lui avait posé une question pertinente : « Est-ce que Talha, Zubaïr et Aïcha peuvent s’accorder sur une contre-vérité ? » Il lui répondit : « Tu dois d’abord connaître ce qu’est la Vérité avant d’en juger les gens ! »
A force de s’enfoncer dans les ténèbres de la contre-vérité, les Hommes peuvent finalement la confondre à la Vérité. Quand vous prenez l’exemple de notre pays, il est rare de voir ceux qui se réclament des confréries, suivre les enseignements de leurs fondateurs.
Aux détracteurs du pacte d’allégeance, il faut faire comprendre que, c’est le fait de s’engager personnellement dans le chemin d’ALLAH en suivant les directives d’un guide qui a une crainte révérencielle plus élevée que la sienne, qui maîtrise la sharia (jurisprudence) et la haqiqa (soufisme). En effet, le guide ne fait que transmettre les recommandations et prohibitions de DIEU qu’il respecte scrupuleusement. C’est ainsi que le Prophète (P.S.L) agissait avec ses compagnons. De même, il demandait à ses émissaires qu’il envoyait à travers le monde, de perpétuer cette tradition. A chaque fois qu’il envoyait quelqu’un dans une région pour qu’il leur apportât l’Islam, le Prophète (P.S.L) lui demandait d’abord que ceux qui accepteraient son appel devraient d’abord lui prêter serment, en témoignant l’Unicité de DIEU et la prophétie de Mouhammad (P.S.L) signe de soumission aux recommandations divines. C’est de cette sorte qu’il avait mandaté Mouhazz ibn Jabal et l’avait envoyé au Yemen. Le Prophète (P.S.L) dit à Mouhazz : « si les Yéménites acceptent de te prêter serment, appelle les d’abord à la prière. S’ils l’accomplissent au bout de quelques temps, appelle les ensuite à la zakat. S’ils obéissent, appelle les au jeûne… ». Pilier par pilier, les nouveaux convertis assimilaient les principes de l’Islam et devenaient ainsi de vrais musulmans. Mais, on ne leur imposait pas du tout les cinq piliers au début de leur conversion.
La plupart des gens qui critiquent le pacte d’allégeance se basent souvent sur de mauvais exemples de guides et de disciples qui fondent leur démarche, non sur les piliers authentiques, mais sur leurs propres plaisirs. En effet, il est de coutume de voir un guide, qui se réclame de la descendance d’un vrai homme de DIEU, se comporter contrairement aux principes de l’Islam. Cela n’enlève en rien le savoir caché dont DIEU avait gratifié les fondateurs de ces confréries qui LUI étaient entièrement soumis et qui avaient combattu dans le sentier d’ALLAH jusqu’à leur mort. Tous ceux qui les auront imités dans la voie qu’ils avaient suivis, auront de bonnes intentions, de bonnes paroles et de bons actes. Aussi, ils privilégieront la vie dans l’Au-delà sur celle d’Ici-bas, car l’existence terrestre n’est possible qu’une seule et unique fois. Donc, la vie est très précieuse, ne soyons pas négligents !
Certains font cinq ans dans cette université, d’autres sept ans ou plus et certains y trouvent la mort alors que vous ne cherchez que l’insertion sociale. C’est pourquoi, tout homme doit privilégier ses œuvres pour l’Au-delà sur celles d’Ici-bas. Le Prophète a dit : « Œuvre pour la vie d’Ici-bas que selon sa durée éphémère et œuvre pour la vie de l’Au-delà selon sa durée éternelle ». Si vous comparez donc ces deux, œuvrer pour l’Au-delà est mille fois plus important que d’œuvrer une seule fois pour la vie d’Ici-bas, car c’est la vie de l’Au-delà qui est éternelle et qui est la véritable vie.
Il est aussi urgent que les musulmans s’unissent. Et, à ce propos, Serigne Touba a fait un travail très important. Mais aujourd’hui il y a beaucoup de choses qu’on lui impute, alors qu’il n’en est pour rien. Il respectait et honorait chaque confrérie, car il avait la conviction que chacune d’elle est une voie, un moyen pour accéder à l’Agrément d’ALLAH pour celui qui l’emprunte et qui respecte ses chartes. C’est pour cela qu’il dit : « Toute voie que l’individu emprunte, que ce soit celle de Abdou Qadr Jeylani ou celle de Ahmed Tidiane ou celle d’un quelconque homme de DIEU et qu’il se conforme strictement aux principes accédera à l’Agrément d’ALLAH ». Pour celui qui ne s’engage pas dans une confrérie, il dit : « Ne prends pour ennemi aucun individu qui dit : ‘’Il n’y a de dieu que DIEU et Mouhammad est Son envoyé’’ », ce qui est en substance un Hadith du Prophète (PSL).
Donc le Mouridisme est très ancien. Il remonte depuis Adam en passant par tous les autres Prophètes jusqu’à Mouhammad (P.S.L). Après lui, des hommes le perpétuent siècle après siècle. Si nous venons au Sénégal, l’homme le plus connu pour y avoir fondé le Mouridisme est Cheikh Ahmadou Bamba (qu’ALLAH soit satisfait de lui). Qui était-il ? Pour répondre à cette question, nous nous référons dans ce présent exposé, à l’ouvrage de Mouhammad Lamine Diop Dagana. Il faisait partie des proches disciples de Serigne Touba. Il connaissait certains de ses secrets qu’il notait quelque part.
II. Cheikh Ahmadou Bamba : l’homme et l’œuvre
Le Mouridisme que Serigne Touba a fondé au Sénégal s’est propagé à ses débuts à travers toutes les contrées du pays. Aujourd’hui encore, il continue de se développer de manière fulgurante. Toutefois, il est à déplorer que la majeure partie de ceux qui entrent dans le Mouridisme passe par des portes qui, le plus souvent, ne sont pas crédibles. C’est ce qui explique le nombre de plus en plus croissant de ceux qui  méconnaissent totalement les enseignements du Cheikh et qui oublient le sens de sa mission. Il dit : « Mon ambition est de revivifier la sunnah authentique du Prophète, car étant son serviteur ».

Par conséquent, ne font pas partie des siens, ceux dont les paroles et les comportements sont contradictoires avec l’Islam. Serigne Touba était un monothéiste pur. Toute sa vie durant, il a œuvré pour DIEU, sacrifiant sa propre personne, ses biens et sa famille. Le Prophète (P.S.L) était son ami et son idole pour qui il œuvrait sur ce qui latent comme sur ce qui est patent. Donc, Serigne Touba vouait un culte exclusif à ALLAH, il était un serviteur éternel du Prophète Mouhammad (P.S.L). Il éduquait et élevait l’âme de ceux qui l’avaient suivi pour la Face d’ALLAH, en les séparant de tout mauvais comportement et en les dotant des nobles caractères qu’ALLAH agrée, pour qu’à leur mort, ils ne rencontrent ni peine, ni tristesse, mais l’Agrément et la Félicité éternels du Seigneur. En effet, c’est pour cette raison que l’on cherche un guide, car il doit aider le disciple à purifier son cœur, ses actes et ses paroles. Tout individu qui suit un vrai guide devra, au bout de quelques temps seulement, constater en lui l’amélioration de ses intentions, de ses paroles et de ses actes. De même, il devra avoir plus de crainte révérencielle, plus de détournement des plaisirs terrestres, plus d’amour à l’égard d’ALLAH et plus de volonté et de zèle à suivre Ses recommandations et à se détourner de Ses interdits. Plus le disciple suit les recommandations du guide, plus son âme se purifie et plus elle s’élève et d’avantage il se détache du monde terrestre. Se détourner du monde terrestre ne signifie pas s’isoler dans la brousse pour s’adonner uniquement à la prière, au jeûne, à la lecture du Saint Coran, au zikr et abandonner le travail : loin de là ! Le musulman doit allier adoration d’ALLAH et travail et chacun de ces deux doit être accompli de manière pure pour que l’un n’entrave pas l’autre.
Serigne Touba est venu au monde en 1270 de l’Hégire (1850). D’autres ont retenu la date de 1272 H. (1852) à Mbacké Baol. Son nom est Ahmadou. Le nom de son père est Mouhammad plus connu sous le nom de Serigne Mor Anta Salli, fils de Habibalah plus connu sous le nom de Mame Balla, fils de Mouhammadou Kabir plus connu sous le nom de Mame Marame, fils de Habibalah, fils de Mahammadoul khayri. C’est Mame Marame qui avait fondé le village de Mbacké Baol en 1194 H. Il ne s’y implanta pas, mais le confia à son fils aîné Mouhammad Farimata. Mame Marame s’était implanté au Djoloff où il mourut et fut enterré. Son mausolée est dans ce village où les fidèles se rendent en pèlerinage. Il fait partie de l’ethnie des Hal-Pulaar. Ses ancêtres étaient originaires des pays arabes et s’étaient installés au Fouta. Ils faisaient partie du groupe des Nallah qui étaient des sheriffs. Sa mère s’appelle Sokhna Diaratoulahi, Mariama Bousso bint Mouhammad ibn Hamad ibn Alioune Boussobé. Donc, les parents de Serigne Touba étaient tous des sheriffs. Les Boussobés sont originaires de Goleré dans le Fouta.
Il fut élevé par ses parents d’abord, puis à l’âge de s’instruire, son père le confia à son oncle maternel Serigne Mouhammed Bousso. Après quelques années, il le passa à son oncle paternel Tafsir Mbacké Ndoumbé. Durant la saison sèche, ils étaient à Mbacké et durant la saison des pluies ils étaient au Djoloff. A la disparition de Tafsir Mbacké Ndoumbé, Serigne Touba avait pratiquement maîtrisé la plus grande partie du Coran. Il ne lui restait qu’une petite portion du Livre Saint à mémoriser. Certains ont dit qu’il était au verset « la tajidanna ashadda naass ». Alors, il retourna auprès de son père et eut une très grande détermination jusqu’à achever lui-même, la mémorisation intégrale du Saint Coran qu’il récita et écrivit auprès de son père. Ainsi, il passa devant les érudits et savants qui apprécièrent et certifièrent sa parfaite maîtrise du Livre de DIEU. Ensuite, son grand frère Mame Mor Diarra qui faisait partie à l’époque de ceux qui vérifiaient par la relecture, le manuscrit de la copie du Coran que devait faire chaque apprenant  à la fin de ses études, le fit pour lui, dans un village proche de celui de son père où il passa un (01) voire deux (02) mois avant de retourner auprès de Mame Mor Anta Salli. Au temps où Maba Diakhou Ba menait le jihad contre les colons, il avait amené Mame Mor Anta Salli et l’essentiel des chefs religieux du Djoloff et de Mbacké, au Saloum. A La mort de Maba en 1867, Mame Mor Anta Salli quitta le Saloum et s’installa auprès de Lat Dior Diop qui l’avait appelé à ses côtés pour qu’il lui servît de conseiller. Ce fut en 1868.
         Serigne Touba appris plusieurs ouvrages de sciences auprès de son oncle Samba Toucouleur Ka avant de retourner auprès de son père qui était, à cette époque, à Pattar près du palais du roi établi à Kër Amadou Yella. En effet, Lat Dior aimait beaucoup Mame Mor anta Salli qu’il considérait comme son marabout et conseiller qu’il consultait avant de prendre une quelconque décision. Mais Mame Mor Anta Salli n’aspirait jamais au pouvoir temporel, ni aux richesses du roi et n’avait aucun souhait de vivre avec lui. Il le conseillait dans l’intérêt des populations. C’est pourquoi, il vivait toujours dans les villages environnants où il enseignait le Coran. Durant toute cette période de déplacements de Mame Mor Anta Salli à travers le pays, vu l’instabilité de Lat Dior, Serigne Touba était avec lui. Il en profitait pour acquérir d’autres connaissances auprès de son père. Cheikh Ahmadou Bamba était très dévoué dans la recherche du savoir, cause pour laquelle il fut le meilleur savant. Il apprenait aussi la science auprès du Qadi Madiakhaté Kala, un éminent érudit et poète dont la célébrité, à l’époque, dépassait les frontières du pays. Il était un compagnon de Lat Dior. Il fréquenta aussi Mouhammad ibn Mouhammad Al karim plus connu sous le nom de Mouhammad Yadali auteur d’un ouvrage intitulé ‘’Zahabou ibriz’’.

Mouhammad Yadali était un Arabe qui vivait à l’époque dans le village appelé Ndiagne et faisait partie de la tribu des Deymani. Lorsqu’il vit le dévouement du Cheikh pour la science, il prit l’engagement de lui enseigner plusieurs livres. C’est ainsi qu’il lui réservait de longues heures dans ses enseignements.
Lorsque Mame Mor anta Salli découvrit que son fils maîtrisait l’essentiel des sciences, il fit de lui un maître, enseignant dans la daara. Certains disciples ayant constaté que les explications de Serigne Touba étaient plus claires, préfèrent son enseignement à celui de Mame Mor Anta Salli. Serigne Touba avait déjà mis en vers, la prose de l’Imam As-Sanoussi intitulée Umu al-barahîn. Mame Mor Anta Salli préférait enseigner le poème de Serigne Touba plutôt que la prose de As-Sanoussi qui était à l’époque consignée sur des feuilles de papiers volants. Il apprit ce poème à deux de ses fils : Serigne Cheikh Thioro plus connu sous le nom de Mouhammad Khalifa (frère de Serigne Balla Thioro) et Ahmadoul Moukhtar plus connu sous le nom de Serigne Afia. Il composa aussi sous le nom de Moulayyînu sudoor, « ce qui adoucit les cœurs » la prose de Imam Al-Ghazali intitulée Bidâyatu al-hidâya. Après, il le résuma et l’intitula Munawwirus- sudoor (« Ce qui illumine les cœurs »), en 1294 H. Durant cette période, il mit aussi en vers, la prose l’Imam Abdou Rahmâni Al-Akhdarî auteur du Kitabu al-Akhdarî sous le titre  de Al-Jawharun-nafîsu (« La précieuse quintessence »).
Quelques temps après, Lat Dior quitta son palais de Kër Amadou Yella et s’installa à Souguère qui devint ainsi la capitale du Kajoor. Mame Mor Anta Salli fonda ainsi Mbacké Kajoor et s’y installa. Il y passa seulement deux ans avant de retourner à la Miséricorde de Son Seigneur, à l’an 1300 H. (vers 1880). Certains ont raconté que dans ses moments d’agonie, Serigne Touba s’est assis à la hauteur de sa tête et a récité le Coran en intégralité. Ce fut un jour de Lundi et il rendit l’âme la nuit du mardi. Il fut enterré à Dékhelé, un village prés de Coki. Certains ont accompagné, à pied, la dépouille de Mame Mor Anta Salli jusqu’à sa dernière demeure et d’autres étaient en monture. Même Serigne Touba a marché de Mbacké Kajoor à Dékhelé et quand certains ont voulu lui donner un cheval, il leur répondit qu’il préférait marcher.
Quand il s’est agit maintenant de prier pour lui, c’est un certain Serigne Taïba Mouhammad Ndoumbé Mar Sylla qui dirigea la prière. Après l’avoir enterré, Serigne Taïba demanda à toute l’assistance de rester calme et de l’écouter. Ainsi, il se leva et prononça un sermon dans lequel il leur rappela que tout homme passera par là (la mort), car elle est incontournable. « Un jour viendra où chaque personne quittera définitivement ce bas monde », dira-t-il. Sur ces propos, il présenta ses condoléances à la famille du défunt. Ensuite, il interpella Serigne Touba qu’on appelait à l’époque Serigne Bamba. Il se trouvait derrière l’assistance. Il répondit et avança un peu pour éviter de traverser l’assemblée. L’Imam lui demanda de s’approcher davantage, il lui répondit qu’il l’entendait. Il lui présenta ses condoléances de la manière la plus solennelle et lui dit : « je voudrais qu’on aille ensemble, toi, les dignitaires et compagnons de ton père et moi-même auprès de Lat Dior qui était son ami et son confident, pour lui présenter nos condoléances. Aussi, nous lui proposerons de faire de toi le remplaçant de ton père, ce qui est un grand honneur et un grand prestige ». Le Cheikh lui répondit en lui disant : « J’accepte volontiers d’aller présenter mes condoléances. Mais quant à briguer un quelconque pouvoir auprès des rois, je ne le ferai jamais. Je ne désire pas vivre comme eux. Je ne veux d’autre estime que celle de DIEU, le Souverain des Souverains. Qu’ALLAH vous accorde le bien-être et vous épargne du mal ». Un coup d’effroi saisit alors toute l’assistance. Les quelques illuminés qui étaient là, quant à eux, s’étonnèrent réellement de la position de cet homme, qu’ils apprécièrent à sa juste valeur. En effet, elle démontrait sa dévotion, sa parfaite maîtrise de soi et son détournement des biens terrestres, pour un jeune homme de son âge. Mais la plus grande partie de l’assistance jugea ce refus du Cheikh, comme un signe de perte de raison, voire de folie. Ainsi, l’assistance se divisa en deux groupes : ceux qui lui demandèrent de s’approcher des sultans et ceux qui le taxèrent de déficient mental. C’est pour cela qu’il composa deux odes : l’une intitulée qaalo li yarkan (« ils m’ont demandé de m’appuyer sur les détenteurs du pouvoir ») et l’autre qaalo saffiyun (« ils ont dit que je suis un déficient mental »). Beaucoup de gens pensent que Serigne Touba tenait ces propos dans le bureau du gouverneur de Saint Louis, ce qui n’est pas le cas. Il dit :
« Ils m’ont dit : « – Appuie-toi sur les détenteurs du pouvoir et toutes les richesses seront en ta possession, car tu auras tout ce que tu désires ». ».
 « Mais j’ai répondu : « ALLAH me suffit et j’ai confiance en LUI » ».
« Je n’ai qu’une seule préoccupation : la science et la pratique religieuse ». Ceci doit être un exemple pour tout individu qui se réclame de lui.  Le Prophète avait dit : « nombreux sont ceux qui passent tout leur temps à prier, à jeûner et à faire des actes pieux, mais ils seront jetés en Enfer ». Ses compagnons lui demandèrent : « Pourquoi ? ».  Il leur répondit : « Ils faisaient toutes ses actions pour rechercher la vie, car à chaque fois qu’on leur parlait d’un quelconque avantage terrestre, ils sautaient immédiatement la dessus ». C’est pourquoi les guides religieux, à plus forte raison les descendants de Serigne Touba doivent revenir à la raison et savoir qu’ils ne doivent avoir qu’une seule préoccupation : vouer un culte exclusif à ALLAH et éveiller les consciences dans la droiture, plutôt que de courir derrière les hommes politiques, uniquement pour leurs propres intérêts.

Normalement, c’est l’homme politique qui devait aller vers l’homme religieux pour l’intérêt des administrés. Mais, si c’est le contraire qui se produit, c’est alors le début de la décadence à tous les points.
Aujourd’hui, il faut remarquer que ceux qui devaient servir de modèles et de références dans la droiture ont attaché  leur cou et celui de leurs disciples qui les espèrent dans la religion, à une corde pour la remettre aux hommes politiques. Tout homme religieux doit se méfier de cela. Serigne Touba poursuit en disant :
« Je ne m’appuie que sur ALLAH et ne crains que LUI, car c’est LUI mon Maître qui m’a créé, m’a donné forme et force. C’est Lui Seul qui peut satisfaire à mes besoins et qui me protége de toute nuisance ».
« Comment pourrais-je espérer de l’aide venant des gens qui sont eux-mêmes incapables de gérer leurs propres affaires ? »
« Comment l’amour des vanités terrestres pourrait-il me conduire à cohabiter avec ceux dont les demeures ne sont que les jardins de Satan ?
« Si j’ai des soucis ou des besoins, je ne sollicite que l’aide de mon Seigneur – qu’il est Puissant ! »
«  C’est LUI Seul qui peut assister qui IL veut, car IL est Omnipotent et Créateur de tout. »
« Tout ce qu’IL décide se réalise immédiatement et tout ce qu’il veut retarder, est retardé. ». Donc, nos contemporains doivent tirer leçon de ce bel exemple de dévotion et d’abnégation pour l’amour exclusif d’ALLAH.
 « Donc, vous qui me conseillez, je vous demande de garder ces conseils pour vous et de ne plus en abuser. Car, mon détournement pour les choses terrestres, du reste, très éphémères ne me fait aucun souci ! ».Donc, quiconque est dans la droiture doit persévérer malgré les obstacles et les contraintes qui peuvent venir de tout côté, car seule la vérité triomphera.
« Si vous me prenez pour un vicieux du fait que je me suis détourné des richesses terrestres, sachez que ce vice est une vertu pour moi ».
Si les hommes religieux sont tenus de cohabiter avec les hommes politiques, ils doivent le faire pour l’intérêt du peuple et non pour des intérêts crypto personnels.
La mère de Serigne Touba avait rendu l’âme au Saloum et fut enterrée à Porokhane du temps où Mame Mor Anta Salli était le conseiller de Maba Diakhou Ba.
Du vivant de son père, Serigne Touba ne faisait rien sans son aval. Il était en quelque sorte comme « un cadavre entre les mains de son laveur ».
Mais, après le rappel à DIEU de Mame Mor Anta Salli, il poursuivra l’enseignement qu’il allia avec l’apprentissage des ouvrages des grands savants consacrés dans le domaine du soufisme. C’est ainsi qu’il eut l’amour du mysticisme. Alors, il suivit les pas de ses prédécesseurs dans ce domaine. Il mena une vie de détachement du monde temporel et se lança à la quête du savoir divin, partout où il pouvait l’avoir. C’est par la suite que le Prophète (P.S.L) lui apparut et lui dit  « fasdah bi ma tou’mar… » (« Proclame ce qu’on t’a demandé de proclamer et détourne-toi des infidèles »). Tous les hommes sont passés par là. A leur début, ils passent par diverses étapes, mais à leur conversion avec la lumière prophétique, le Prophète (P.S.L) leur apparaîtra pour leur annoncer qu’ils n’ont plus le droit de se tourner vers qui que ce soit, autre que lui. Le Prophète devient ainsi leur guide qui leur recommande et qui leur interdit. C’est lui le Prophète (P.S.L) qui a finalement initié Serigne Touba dans les différentes étapes de la purification du cœur. Alors, il appela tous les membres de la daara et leur demanda de se joindre à lui dans sa noble mission.
De nombreux chercheurs soutiennent que Serigne Touba avait  dissout la daara en libérant tous ceux qui n’y étaient que pour la recherche du savoir : non, loin de là ! Mais, il voulait que ses apprenants associent à la fois le savoir et le zèle dans la religion. Il souhaitait partager avec les autres qui ne se limitaient qu’à la mémorisation, sa détermination et son engagement à se donner entièrement à DIEU, à se détourner de tout avantage terrestre et à œuvrer pour LUI. Aux temps, la mémorisation du Saint Coran ou des autres sciences était conçue comme un prestige que les dépositaires faisaient prévaloir sur les autres qui n’étaient pas encore arrivés à ce niveau. Ils ne cherchaient pas le savoir pour l’amour d’ALLAH, mais ils le faisaient par orgueil et pour rivaliser.
Serigne Touba, en les appelant à sa cause, voulut qu’ils cherchassent le savoir par crainte révérencielle, par détournement du bas monde, par amour de l’Au-delà et par quête permanent de l’Agrément d’ALLAH. C’est pour cela qu’il réunit, un jour, tous les disciples, pour leur parler. Se tenant debout et prenant appui sur un bâton, à l’image de l’imam qui prêche, il leur adressa ces mots : « Quiconque était dans la daara que pour la recherche du savoir (et non pour la purification de son cœur, de ses paroles et de ses actes), peut aller chercher un autre maître. Par contre, celui qui partage avec nous les mêmes ambitions, je l’appelle à se joindre à notre cause (se donner entièrement à notre Seigneur et qu’IL soit privilégié sur notre personne, nos biens et notre famille) ». Après ce discours, ceux qui décidèrent de se libérer, retournèrent chez leurs parents et ceux qui répondirent favorablement à son appel restèrent. Ceux qui partirent essayèrent de dissuader leurs amis qui étaient restés et ceux qui restèrent tentèrent eux aussi de retenir leurs amis qui partaient (sachant que la meilleure décision Ici-bas et à l’Au-delà était de rester).

Serigne Touba les regardait et restait calme  comme s’il ne les voyait même pas. Finalement, la majeure partie s’en alla et la minorité resta avec lui.
Parmi ceux qui étaient restés avec lui, il y a ses frères paternels et certains parmi les plus âgés du daara comme Serigne Massamba Diop Sam, Serigne Darou Assane Ndiaye, Serigne Ibra Sarr Ndiagne… Il commença à les purifier (tarbiyyah) et à les élever (tarqiyyah) suivant les consignes du Prophète Mouhammad (P.S.L) : soit par des actes d’adorations (Zikr, prières nocturnes et jeunes surérogatoires), soit par le travail.
Il dit : « Fait partie des mystères d’Abdelah, le Prophète Mouhammad (P.S.L), le fait qu’il a illuminé la terre par des Saints qui s’y succéderont jusqu’au Jour du Jugement dernier ». Car, le Prophète a dit : « Au début de chaque siècle, notre seigneur désigne quelqu’un qui se chargera de revivifier la religion ».
Avant que le Prophète (P.S.L) ne lui apparaisse, Serigne Touba prêchait discrètement, comme le faisaient les Prophètes et les Saints à leur début. En effet, vu le contexte de perdition dans lequel vivent les hommes de leur époque, les Prophètes et les Moujjadid prêchent d’abord dans la discrétion durant un long moment, avant d’étendre leur appel à tous leurs contemporains. Mais, lorsqu’il se fit attribué le grade d ’ « héritier légitime du Prophète (P.S.L) » et que notre Seigneur accrut sa capacité en sagesses, en sciences de toutes sortes, en connaissance intuitive et lui donna la force de supporter les charges liées à son rang de suprême saint, il proclama :
« Mon Seigneur m’a donné l’ordre de proclamer que je suis un guide vers ALLAH, un refuge et un asile pour quiconque suit mes recommandations et se détourne  de mes interdits ».
 « Notre Seigneur, L’Omniscient qui procure le savoir à qui IL veut, m’a fait don d’un savoir qu’on ne trouve jamais dans les livres ».
« Donc, toi qui n’as pas accès à ce savoir, n’obstrue pas la voie à celui qui œuvre pour moi pour la Face d’ALLAH ».
« Notre Seigneur, Le Pourvoyeur, m’a donné, par la Gloire du Prophète, la vertu charismatique du Coran ainsi que toutes les sciences utiles. IL m’a aussi gratifié de la vertu de la pédagogie de l’enseignement ».
« Par mes odes, notre Seigneur m’a gratifié du secret de ‘’La ilaha ilal-Lahou’’ ».
« IL m’a donné tout ce dont j’ai besoin. IL a fait de moi un asile, une protection et un refuge ». 
« Ceci est un bienfait d’ALLAH qu’IL procure à qui IL veut ».
« C’est LUI qui m’a donné l’ordre de proclamer qu’à partir d’aujourd’hui, je suis un refuge, une protection et un asile afin que ceux qui désirent le bien Ici-bas et dans l’Au-delà, se tournent vers moi ».
« Quiconque aspire sincèrement à l’Agrément d’ALLAH, avec dévouement et détermination, obtiendra le bien-être Ici-bas et dans l’Au-delà, s’il se dirige vers moi ».
« Tout aspirant (mouride) véridique que DIEU conduira sur mes traces, triomphera et rencontrera les faveurs de notre Seigneur, Ici-bas et dans l’Au-delà ».
«  Tout aspirant véridique qui se réfugie auprès  de moi, aura des bienfaits qui dépasseront ses espérances, auprès de notre Seigneur, LUI avec qui je cohabite et que je sollicite dans tous mes projets ».
«  Tout aspirant véridique qui se réfugie auprès de moi aura certes la réussite et notre Seigneur l’épargnera du mal d’Ici-bas et de l’Au-delà ».
«  Tout aspirant véridique qui se réfugie auprès de moi, notre Seigneur l’épargnera de l’angoisse sur terre et dans l’autre monde ».
C’est durant cette même période qu’il il proclama : « Même les Djinns croyants de mon époque se sont réfugiés derrière moi ».
« Malheur et châtiment d’Ici-bas et dans l’Au-delà à tout aspirant qui, de moi, s’est détourné en faisant volte-face, celui qui, après s’être réfugié vers moi, s’est par la suite détourné, s’il ne se repent pas ». Maintenant, il définit les critères de l’aspirant (mouride) qui bénéficie de tous ces privilèges. Par là, il évite que les gens se leurrent en pensant le suivre alors qu’ils ne suivent que leurs propres passions. C’est pourquoi tout aspirant doit connaître ces critères pour ensuite se mesurer par rapport à eux. Mais aujourd’hui, de nombreux disciples pensent que le mouride c’est celui qui s’est limité simplement à conclure le pacte d’allégeance avec un guide, lequel pacte qu’ils considèrent comme étant ce qui lui fait intégrer la communauté mouride. Or, être mouride se traduit par de bonnes paroles, de bons actes ainsi que des comportements conforment avec ce que le Seigneur agrée.
« Le mouride, d’après les Maîtres, c’est celui qui abandonne ce dont il avait l’habitude pour  se tourner vers ce que Le Seigneur a agréé ».
« Celui qui retourne à ses habitudes anciennes avant d’arriver à la  véritable conversion spirituelle, est considéré comme démissionnaire de la voie de DIEU (mourtadd) ».
« Car le Mouride ne voudra jamais, partout où il se dirige, qu’accéder à l’Agrément le plus élevé d’ALLAH ».
« Le Mouride, c’est celui dont toutes les préoccupations sont orientées vers notre Seigneur, Le Souverain ».
« Si l’individu n’aime que son Seigneur, IL lui accordera le bien-être d’Ici-bas et dans l’Au-delà ».

« Quiconque suit un vrai guide, notre Seigneur le fera accéder à LUI. Par contre celui qui suit un faux guide n’accédera point à DIEU ». En guise d’illustration, celui qui entre dans une voiture en bon état, conduite par un bon chauffeur, qui connaît bien la route, arrivera certainement à destination avec le conducteur. Par contre celui qui veut voyager dans une voiture défectueuse, conduite par un apprenti chauffeur, n’arrivera point à destination.
« Tout individu qui n’a pas un bon guide qui le conduit dans le chemin droit, Satan devient son guide ».
« Tout individu qui n’a pas la chance de rencontrer un vrai guide, ne subira que des peines et ne connaîtra que des angoisses dans le monde Ici-bas et dans l’autre monde ».
Les bienfaits que l’on tire d’un vrai guide touchent aussi bien le domaine temporel que celui spirituel. C’est la raison pour laquelle, au bout de quelque temps seulement, le disciple qui suit scrupuleusement les recommandations du véritable guide et se démarque de ses interdits, pour la Face d’ALLAH, se rendra lui-même compte de ses progrès dans les deux domaines (spirituel et temporel). En effet, les conseils d’un vrai guide vont toujours dans le sens des intérêts du disciple, qu’il le sache ou non. Car, le vrai guide obéit toujours à la sunnah du Prophète, dans ses comportements, dans ses paroles et dans ses actes.
« Un vrai guide ne s’oppose jamais aux enseignements du Prophète (P.S.L) sur ce qui est apparent comme sur ce qui est caché. Il suit scrupuleusement ses pas ».
« Tout individu qui suit les recommandations d’un vrai guide et se démarque de ses interdits, aura le bien-être Ici-bas et dans l’Au-delà ».
« Accomplis toutes ses directives, ainsi tu accéderas à l’Agrément d’ALLAH et démarque-toi de tous ses interdits, ainsi tu échapperas aux châtiments. De même, ne te lasse jamais dans la quête de l’Agrément du Seigneur ».
Les chartes de l’aspirant véridique qui veut accéder à l’Agrément d’ALLAH
Serigne Touba dit : « Ils sont au nombre de quatre (04). Je les énumère dans ces vers pour éviter d’égarer ou de décevoir celui qui me suit, pour la Face d’ALLAH ». En effet, il est un devoir pour tout guide de rappeler à ses disciples les comportements qui leurs permettent d’atteindre leurs objectifs.

  1. La première charte : c’est aimer sincèrement le guide plus que sa propre personne, sa famille et ses biens, pour la Face d’ALLAH.

Le Prophète (P.S.L) a dit à ses compagnons : « Vous ne serez jamais croyants tant que l’amour que vous avez pour ma personne ne prime pas sur celui que vous avez pour vous-mêmes, vos biens et votre famille ». L’héritier spirituel du Prophète (P.S.L) sur ce sui est visible comme sur ce qui est caché a aussi ce même privilège, pour s’être abreuvé à la source de la lumière prophétique (al haqiqatoul mouhammadiyya)
2) La deuxième charte, c’est de suivre scrupuleusement les recommandations du guide, sans arrières pensées.

  1. La troisième charte, c’est de s’abstenir de faire des reproches (même dans son cœur) au guide concernant ses paroles et ses actes.
  2. La quatrième charte, c’est de renoncer à tous ses choix pour les remplacer par ceux de son guide, à cause de la bonne confiance que le disciple doit avoir de lui.

« Celui qui réunit ces quatre chartes fait partie de ceux qui ont une réelle aspiration à leur Seigneur et auront certes auprès de LUI tout ce qu’ils cherchent ».
Après cela, il montre les six (06) obstacles qui obstruent le sentier de celui qui cherche l’Agrément d’ALLAH.
« Les obstacles sont au nombre de six. Quiconque veut accéder à DIEU doit impérativement s’en départir »
« Etre gourmand et d’avoir toujours des compagnons qui ne vous incitent pas à la bonne action ».
« Etre bavard inutilement, avoir trop de sommeil et être paresseux dans l’invocation de son Seigneur ».
« Vous retrouverez ceci dans l’ouvrage de Cheikh Ahmed Tidiane, intitulé Jawahiroul Mahan’nî ».
« On a dit que les Anges pleurent lorsqu’ils voient un aspirant qui passe tout son temps à remplir son ventre. Parce qu’il savent bien qu’il n’accèdera jamais à son Seigneur ». En effet, un ventre plein est synonyme de trop de sommeil, ce qui conduit l’individu à un retard dans ses activités quotidiennes, mais surtout à une grande perte dans l’Au-delà.
« De même, vous retrouverez ceci dans l’ouvrage de Ibn Atâ’i Lahi intitulé Hawwalihoul maharih ».
Si vous remarquez bien, le Cheikh cite souvent ses prédécesseurs, puisqu’ils parlent tous le même langage. Ils montrent le chemin du Bien-être sur terre et de la réussite dans l’autre monde.

C’est la voie de la purification du cœur et de l’âme. En effet, l’individu qui purifie son cœur  et qui possède les comportements agréés par notre Seigneur, ne connaîtra plus la mort. Car lorsque son âme se détachera de son corps, elle sera, à jamais, dans la Miséricorde et les Bienfaits éternels d’ALLAH.
« Le véritable mouride, c’est celui qui ne fait que ce qui est agréé par notre Seigneur ».
« Sache que la mort te menace et mettra un terme à toutes tes activités ».
« Vous retrouverez ceci dans l’ouvrage de Cheikhouna Khalifatour-Rachid (notre maître, héritier juste et digne du Prophète) intitulé junnatul mouride (Le bouclier de l’aspirant) ».
Après cela, il dit à l’égard de tous ceux qui le suivaient (hommes et femmes) :
« A tous ceux et toutes celles qui me suivent et qui comptent accéder à l’Agrément d’ALLAH, je sollicite la protection d’ALLAH contre Satan le rebelle, pour que vous ayez la salvation et la réussite Ici-bas et dans l’Au-delà, par la grâce du Prophète Mouhammad (P.S.L) ».
 « J’ai ordonné à tous ceux qui m’ont donné leur adhésion, pour la Face d’ALLAH, de connaître tous les articles de la foi, le dogme de l’Unicité de DIEU, les règles de la pureté, la prière cultuelle, le jeûne, ainsi que tout ce qui est obligatoire, pour quiconque en a pris l’engagement ».
 « En ce qui me concerne, je me suis donné l’obligation de composer, pour vous tous et vous toutes, des poèmes où se trouvent toutes ces sciences, pour la Face de DIEU ».
Donc toute personne doit savoir qu’être mouride, c’est avoir les comportements, les intentions, les paroles et les actes agréés par notre Seigneur.
Par les actes d’adorations et par le travail, Serigne Touba éduquait et élevait l’âme (rouh) de ses disciples. Le travail est érigé chez lui en moyen pour purifier l’âme. C’est de la même manière qu’il leur recommandait le zikr, conformément à la Parole d’ALLAH : « Ô vous les croyants, rappelez-vous votre Seigneur en permanence dans votre cœur, évoquez-LE par votre langue et adorez-le par votre corps ». C’est pour cela qu’il ordonna à ses disciples de réciter à plusieurs reprises la formule « il n’y a de dieu que DIEU, Mouhammad est l’envoyé d’ALLAH », de lire ses odes dans lesquelles il chante les louanges du Prophète (P.S.L) ou magnifie la Grandeur de notre Seigneur. Aussi, il leur recommandait de toujours avoir la pureté du corps, de toujours s’isoler des corrupteurs, des injustes et surtout des femmes.
Les disciples acceptaient de se conformer à toute directive du Cheikh, pour la Face d’ALLAH. Car, ils étaient convaincus que le chemin dans lequel ils étaient engagés les conduira à l’Agrément d’ALLAH. Ils croyaient et suivaient la Parole d’ALLAH qui dit : « DIEU a confisqué les biens et les personnes des croyants, et leur rétribution sera le Paradis ».
C’est donc au début de l’année 1301 que Serigne Touba avait commencé ce travail avec ses premiers disciples. Il passa seulement deux (02) ans à Mbacké Kajoor avant de retourner à Mbacké Baol, son village natal. A cette date, il connut une très grande célébrité et de nombreuses populations affluèrent vers lui pour qu’il les inscrive dans le chemin d’ALLAH. Car, tout homme qui le suit, connaîtra au bout de quelques temps seulement de très grands changements. On notera son détournement des plaisirs terrestres et sa tendance à œuvrer pour l’Au-delà. A cette période, il avait seulement acquis la trentaine. Il visita beaucoup de Saints qui étaient dans le Saloum et dans le Waalo ; de certains même, il reçut un wird ou oraison préparatoire ; d’autres lui décernèrent des diplômes comme la famille de Cheikh Sidiyya dont le mausolée se trouve dans le village de Tin ndajaww. Il rendit visite à un fils de Cheikh Sidiyya qui se trouvait dans un village du nom de Maïmouli. Serigne Touba adopta la Qadriyya auprès de Cheikh Sidiyya et lui dédia ainsi qu’à sa famille, des poèmes. Un jour quelqu’un lui avait demandé : « qui est ton guide ? ». Il lui répondit : « Mouhammad (P.S.L) ». L’homme lui dit encore : « Donc pourquoi cite-tu fréquemment Cheikh siddiyya comme s’il était ton guide ? » Le Cheikh lui répondit : « A mes débuts, j’étais comparable à un aveugle qui cherchait à comprendre ce qu’il sait tout comme ce qu’il ignore. C’est pour cela que je me suis rendu chez plusieurs guides en particulier Cheikh Siddiyya. Mais lorsque le Maître de la voie et de tout le monde, Mouhammad  m’a privilégié et m’a orienté vers lui sur l’ordre d’ALLAH, je n’avais plus le droit de suivre autre que lui. Je lui prêtai serment. Cependant, cela ne m’empêcha pas de poursuivre mes relations avec les autres, en guise de reconnaissance, de solidarité et d’amour mutuel, pour la Face d’ALLAH ».
CONCLUSION
En conclusion, nous disons que le Cheikh n’avait pratiquement pas de pareils parmi ses contemporains dans le rôle, ô combien important, de défense et de protection de l’Islam. Mais aujourd’hui, de nombreuses innovations sont faites dans la voie qu’il avait tracée et ceux qui le font se réclament  de lui. Mais, tout individu doué de raison, qui fait des recherches et des investigations objectives saura que le Cheikh n’avait autre préoccupation, autre activité que l’adoration et le culte exclusif de notre Seigneur afin que tout le monde se conforme réellement à l’islam et que tous les musulmans soient unis et solidaires ; qu’ils aiment et n’aspirent qu’à LUI et que les cinq piliers de l’Islam soient vivifiés dans le cœur des hommes. En effet, un Moujjadid n’apporte rien de nouveau qui sort du cadre du Coran et de la Sunnah. Car, ces deux sources inaltérables ne sont jamais obsolètes.

Mais, si vous comparez leurs enseignements par rapport aux comportements des hommes d’aujourd’hui, vous vous rendrez compte que la majorité de ceux qui se disent musulmans ne le sont que de nom. Le revivificateur les aide donc à se conformer aux prescriptions islamiques.
C’est ainsi que Serigne Touba avait agit à l’égard de ceux qui l’avaient suivi. Il a trouvé que la voie qu’avait tracée le Prophète (P.S.L) et sur laquelle il avait inscrit ses compagnons, celle que les Saints comme l’Imam Ghazali, Cheikh Abdou Qadr Jeylani, Cheikh Ahmed Tidiane et tous les savants avaient empruntée était flétrie. En recherchant la mémorisation du Coran, les apprenants ne le faisaient que pour avoir des gloires et non pour suivre ses enseignements, il corrigea tout cela jusqu’à ce que leurs intentions, leurs paroles et leurs actions soient conformes à celles agréés par Le Seigneur. Tel était donc le sens de son action sur terre.

 

Commentaires de ‘’Huqqa’’ « Faut-il pleurer les Saints ? » de Cheikh Ahmadou BAMBA par Cheikh Ahmadou MBACKE Maa-ul Hayaat

INTRODUCTION
Nous cherchons refuge auprès d’ALLAH, L’Audient, L’Omniscient  contre les pièges de Satan, le Lapidé.
Au Nom d’ALLAH Le Clément, Le Très Miséricordieux.
Que la Paix et le Salut soient sur L’Eclaireur de la Voie du Salut et de la Félicité, notre Maître et Guide Mouhammad le Raffermi, sur sa Famille, ses Compagnons qui ont acquis l’Agrément d’ALLAH et atteint la Station Suprême, ainsi que sur tous ceux qui auront suivi et imité leur foi immaculée, leur culte pur et leur bienfaisance jusqu’au Jour du Jugement Dernier.
Chers frères et sœurs musulmans, nous vous saluons de la manière la plus chaleureuse et la plus respectueuse. Nous rendons grâce au Seigneur des Mondes, Le Sublime, Le Majestueux et Le Savant qui n’a pas de semblable ; qui n’a ni commencement ni fin, qui n’est issu de rien, qui ne ressemble à personne ni à rien du tout de par Sa Forme, de par Son Apparence et de par Ses Oeuvres. IL est Le Souverain sur toute chose. IL a gratifié à l’être humain des bienfaits incommensurables qu’on ne saurait détailler ici. IL a fait de nous des êtres humains sans aucun mérite de notre part alors qu’IL avait la liberté de nous créer à l’image des autres espèces.
Prières sur le Prophète Mouhammad (P.S.L), la meilleure des créatures et la source de la Lumière divine où se sont abreuvés tous les hommes de DIEU.
Nous demandons au Seigneur Le Tout Puissant de continuer d’accorder pour toujours Sa Satisfaction, Sa Lumière et Ses Bienfaits à Cheikh Ahmadou Bamba, ainsi qu’à tous ceux qui l’ont précédé ou qui viennent après lui pour indiquer à l’humanité le chemin qui mène vers l’Agrément du Seigneur (que Sa Grandeur soit exaltée) et qui vivifient la Sunna du Prophète Mouhammad (P.S.L).
Nous venons par ce sermon commenter le poème de Serigne Touba intitulé ‘’Huqqa’’ « Faut-il pleurer les saints ? », poème dans lequel, il parle de ceux qui avaient tout donné à leur Seigneur (leur jeunesse, leur force, leur savoir et leurs biens), non pas par amour du  Paradis ni par peur de l’Enfer, mais par amour de DIEU uniquement.
Comme l’a si bien dit un membre de la famille du Prophète, Zeynoul Abidiin ibn Atim : « Les saints adorent ALLAH pour Lui rendre grâce et non par amour du  Paradis ni par peur de l’Enfer.»
Il s’agit de ceux qui réfléchissent, qui méditent sur le sens et l’objet de leur création et de leur existence terrestre. Leur méditation les conduisit à l’intime conviction qu’ils ne sont que des êtres voués tôt ou tard à la mort. Lorsque celle-ci surviendra, elle mettra un terme à la vie terrestre et ouvrira les portes d’une existence éternelle, heureuse ou malheureuse (qu’ALLAH nous en préserve).
Convaincus de cette réalité inéluctable, ces Hommes ont engagé leur jeunesse, leur force, leur savoir et leurs biens dans le sentier d’ALLAH. Comme l’a bien illustré le Saint Coran, ils sont convaincus que « la vie terrestre n’est que leurre et tromperie et est très éphémère. Tout ce qui vit mourra, tout ce qui est érigé s’affaissera, tout ce qui est neuf se délabrera, tout ce qui est humide s’asséchera. Seul notre Seigneur, Ses bienfaits et Ses Grâces sont éternels ».
Un Saint a vu en songe le paradis d’un autre Saint. Lorsqu’il demanda à Dieu les mérites de ce dernier, tellement son paradis était majestueux, ALLAH lui répondit : « Cet homme a eu ce Paradis grâce à son amour sincère à Mon égard qui déterminait toutes ses actions, mais non par désir du Paradis ni par peur de l’Enfer. » C’est ce que notre Seigneur a illustré à la fin de la Sourate ‘’Al-Qamar’’ où IL dit : « Notre Seigneur a préparé pour ceux qui ont préservé leur cœur, leur langue et leur corps de tout péché, un milieu qui leur est propre où ils contempleront éternellement la Face d’ALLAH ». Si vous allez dans ‘’Majmohu raza’il’’, Imam Ghazali assimile, dans la partie intitulée missalatu tayriyya, les Hommes à des oiseaux. Certains d’entre eux ont emprunté le chemin d’ALLAH pour avoir pris conscience qu’ils sont des créatures fugaces au même titre que leur environnement. Car, ils se rendirent compte que Le Créateur et Maître de Tout ce qui existe est Très Grand et Très Sublime ; donc IL doit être suivi comme IL le recommande, car tout part de LUI et reviendra vers LUI.
Lorsqu’ils interrogèrent les autres oiseaux, certains leur répondirent que du fait qu’ils mangent à leur faim, qu’ils boivent à leur soif et qu’ils se reposent à leur fatigue, ils ne se préoccupent plus d’autres choses. Ceci montre qu’elles sont des créatures inconscientes et irresponsables devant leur Créateur, car elles ne réfléchissent pas tandis que le Saint Coran s’adresse à ceux qui réfléchissent et qui raisonnent.
Notre Seigneur dit : « Ceux qui combattent leur âme charnelle en suivant les recommandations d’ALLAH et en se détournant de Ses interdits jusqu’à purifier leur âme, ALLAH leur fera goûter une science ésotérique. » Le Prophète (P.S.L) dit : « quiconque applique ce qu’il possède en savoir, ALLAH lui fera don d’un savoir qu’il n’a pas appris ».

En effet, il existe deux types de savoir : le savoir exotérique qu’on acquiert par l’apprentissage et le savoir ésotérique qu’ALLAH gratifie à quiconque a purifié son âme.  Ainsi, pour ce dernier les secrets de la Tablette Gardée (lawhoul mahfouz) lui seront dévoilés par Le Tout Haut.
Ce poème illustre donc l’engagement de ces hommes dans le sentier d’ALLAH et qui ont atteint des stations élevées. Serigne Touba y décrit le chemin qu’ils avaient emprunté pour qu’ils servent d’exemple pour tout individu qui voudrait bien suivre leurs pas. Il en est de même dans ‘’Qôtul Qulob’’ de Abou Talibil Makii et dans ‘’Atabahatoul koubra’’Imam Abdou Wahab Chahrani relate l’histoire de tous les hommes de Dieu allant de Abou Bekr à l’an 900 (l’époque de Imam Chahrani).
La voie de ces hommes de Dieu, celle des soufis, est puisée du Saint Coran et de la tradition prophétique. Il s’agit du respect strict des recommandations du Seigneur et du détournement formel de Ses interdits, la seule voie pour accéder à la pureté de l’âme et à la découverte d’autres sciences cachées (hilmou ladouni) que procure directement le Seigneur à son serviteur sans aucun intermédiaire. C’est pourquoi ces hommes vouent un amour sincère à l’égard du Seigneur, uniquement pour Sa Face.
Dans un autre hadith le Prophète P.S.L) dit : « Notre Seigneur a dit que ceux qui ont de bonnes intentions, de bonnes paroles et de bonnes œuvres attendent avec impatience le jour où ils vont Nous rencontrer, à cause de leur amour grandissant à Mon égard ». Il dit aussi : « Notre Seigneur, faites du jour de ma rencontre avec VOUS, mon meilleur jour ». Cela prouve que les hommes de DIEU n’ont pas peur de la mort car ils sont pressés de rencontrer ALLAH. Mais ALLAH leur répondit : « JE suis plus pressé que vous de vous rencontrer ». Qu’IL nous fasse à l’image de ces Saints et que notre seul amour soit LUI.
Ils avaient toujours à l’esprit cette parole d’ALLAH : « Ô vous les croyants, craignez le jour où chacun de vous se présentera devant MOI pour rendre compte de son existence terrestre. » Chaque individu quittera ce bas monde et se séparera à jamais  de tous ses biens. Et à ce jour, « Chaque âme sera rétribuée en fonction de ce qu’elle avait œuvrée. Quiconque avait de bonnes intentions, de bonnes paroles et de bonnes œuvres de son vivant, sera récompensé. Par contre, quiconque avait de mauvaises intentions, de mauvaises paroles et de mauvaises œuvres sera châtié. » Ils n’avaient jamais oublié cette autre parole d’ALLAH : « Chaque personne se présentera devant le Seigneur et rendra compte de ses intentions, de ses paroles et de ses œuvres comme elle les avait accomplies de son vivant. » Les Saints se sont toujours battus pour ne pas être déçus devant leur Seigneur. C’est pourquoi ALLAH dit : « Ils avaient interdit à leur âme charnelle tout plaisir prohibé. Et le Paradis est leur demeure finale (janatoul mahwa) ».
Mais aussi, ils se servaient de leur intelligence dans toute chose. Car, elle permet à l’homme de pouvoir dissocier le Bien du Mal et de se démarquer du plaisir terrestre très éphémère et qui est la porte des malheurs et des souffrances dans la tombe et au Jour du Jugement Dernier.  C’est pourquoi, ils s’étaient détournés de la vie terrestre, luttaient continuellement contre leur âme charnelle et évitaient les piéges de Satan. Le Prophète (P.S.L) a dit : « Si ce n’était les machinations de Satan dans le cœur, les paroles et actes des Hommes, ALLAH enlèverait leurs voiles et ils feraient face aux Sept Cieux, aux Sept Terres, au Paradis, à l’Enfer et aux morts dans leur tombe. »
C’est la voie de ces Saints qui ont atteint des stations très élevés de spiritualité et de connaissance ésotérique (hilmou ladouni ou mahrifa) que Cheikh Ahmadou Bamba relate dans ce poème.
Les Prophètes et les hommes de Dieu inscrivent leurs compagnons dans cette voie de purification du cœur, des paroles et des actes, gage de toute réussite terrestre et céleste. Comme le disait le Prophète Mouhammad (P.S.L) : « Au début de chaque siècle, Dieu envoie un Rénovateur de l’Islam auprès des hommes. » Donc cette voie d’éducation spirituelle existera tant que subsistera l’humanité sur terre. Parmi ces hommes de Dieu, un homme de taille s’est distingué pour avoir joué un rôle irremplaçable. Serigne Touba a étudié tous les écrits des Saints qui lui sont antérieurs et qui commençaient à être oubliés par les hommes et les a réécrits en poème pour faciliter leur compréhension, dans le domaine de la jurisprudence (fiq) et du soufisme (tassawouf).
Avant d’emprunter la voie, l’individu doit avoir une ferme conviction et une détermination remarquable après qu’il se soit sincèrement repenti dans son cœur, ses paroles et ses actes. En effet, la sincère repentance peut donner à l’individu la rémission de tous ses péchés antérieurs et l’entrée au Paradis. En effet, ALLLAH dit : « Quiconque se repent de manière sincère, notre Seigneur lui effacera tous ses péchés antérieurs et les transformera en de bonnes œuvres ».
Mais aussi, en rendant grâce à notre Seigneur, l’individu peut davantage bénéficier de Sa Miséricorde, car : « ALLAH augmente Ses dons à quiconque multiple ses œuvres de grâces ».
Il faut noter que : « Notre Seigneur est Seul détenteur du Pouvoir de décision sur toute chose ». Aussi, « Ses jugements sont irrévocables », alors que ceux du tribunal des humains sont aléatoires et parfois injustes. De même, « IL ne se concerte avec personne dans Ses jugements ». IL a décidé que : « Suivre Mes recommandations est la voie du Paradis et s’adonner à Mes interdits est la voie de l’Enfer. »

Si quelqu’un te demande ce qu’est ‘’le pouvoir de décision’’, réponds-lui que c’est le pouvoir de recommander et d’interdire, c’est le fait de tracer la ligne de conduite de tous les hommes. Personne ne peut blâmer ce qu’IL a légitimé ou légitimer ce qu’IL a blâmé.  Et quand l’acte est pur, c’est-à-dire n’œuvrer que pour la Face de DIEU, ALLAH le préserve, le sauvegarde et le protége contre tout mal et toute destruction. En guise d’exemple, celui qui n’agit que pour la Face d’ALLAH ne se soucie point du regard des autres. Par contre, celui qui agit par ostentation, son acte sera comparable à la poussière.
Le Prophète (P.S.L) dit un jour  à ses compagnons : « Au jour du Jugement Dernier, il y aura des hommes qui se présenteront devant leur Seigneur avec  leurs bonnes œuvres comparables à des montagnes. Malgré cela, ALLAH donnera l’ordre qu’on les introduise en Enfer. » Ses compagnons lui demandèrent : « Ô Envoyé d’ALLAH, ces hommes ne respectaient-ils pas la prière ? » Et le Prophète (P.S.L) leur répondit : « Pourtant ils priaient, jeûnaient et faisaient même des prières nocturnes pour la Face d’ALLAH. Mais chaque fois qu’on leur parlait d’un quelconque avantage terrestre, ils se précipitaient pour s’en profiter (qu’ALLAH nous en préserve). » Il disait aussi : « Après moi, viendra une époque où l’amour de la vie terrestre dévorera la foi des hommes comme le feu consume le bois (qu’ALLAH nous en préserve) ».
Aujourd’hui, il est inquiétant de constater à travers les medias que ceux qui devaient servir de modèle et de référence dans la droiture ont attaché  leur cou et ceux de leurs disciples à une corde pour la remettre aux hommes politiques guidés par leurs intérêts crypto personnels. Ils les dirigent où ils veulent, vu les enjeux électoraux qui se profilent à l’horizon dans notre pays. Et quiconque a une connaissance en Dieu, se scandalise chaque jour et pleure à chaudes larmes en voyant cela. Car, si aujourd’hui les médecins spirituels sont malades, que deviendront les patients ? Cet état de fait est un signal fort parmi les signes annonciateurs de la fin du monde.
Dans d’autres sermons, nous avons montré la réponse de Serigne Touba à ceux qui étaient venus lui faire la proposition de se rapprocher de Lat Dior DIOP (ancien Damel du Cayor mort en 1886) après la mort en 1883 de son père Mame Mor Anta Salli Mbacké, son conseiller juridique d’alors :
« Ils m’ont dit : « – appuie-toi sur les détenteurs du pouvoir et toutes les richesses seront à ta possession car tu auras tout ce que tu désires ». ».
 « Mais j’ai répondu : « ALLAH me suffit et j’ai confiance en LUI » ».
« Je n’ai qu’une seule préoccupation : la science et la pratique  religieuse ».
« S’il y a quelqu’un sur qui je dois espérer ou compter, c’est Celui qui m’a créé, m’a donné forme et force et qui me pourvoit de Ses bienfaits et qui me protége. »
C’est cette position que doit adopter tous ceux qui se réclament de l’Islam.
Il  y a des différences de point de vue sur l’origine de ce poème. Certains ont affirmé que c’est le Qaadi (Cadi) Madiakhaté Kala qui avait demandé à Cheikh Ahmadou Bamba : « huqqa ? ». Et le Cheikh écrit ce poème en guise de réponse. Mais, quoi qu’il en soit, c’est Mame Cheikh Mbaye (le père de Serigne Sam Mbaye) qui a effectué les accentuations.
Ceci n’a été qu’une introduction. Venons-en maintenant au poème proprement dit.
‘’Faut-il pleurer les Saints ?’’
« Au nom de Dieu, Le Miséricordieux, Le Très Miséricordieux. Prières et Salut sur le Sceau de la lignée prophétique Mouhammad (P.S.L), sur sa famille et sur ses compagnons. Toute œuvre est récompensée en fonction de l’intention formulée. Mon intention est de rappeler  ici l’itinéraire des Saints qui nous ont précédés ».
« Faut-il pleurer les Saints qui ont disparus que même les terres et les cieux pleurent encore ? » (Ces hommes investis de la lumière divine sont pleurés, à leur disparition, par toutes les créatures car elles jouissaient de cette lumière.)
« Je les pleure en espérant de mes larmes la satisfaction de Celui qui les a rappelés à LUI pour les récompenser par des Bonheurs éternellement, notre Seigneur (que Sa Grandeur soit exaltée) ».
« Je proclame haut et fort mon inquiétude sur la disparition de ces nobles Saints, source des Bienfaits et de la Miséricorde d’ALLAH, appelés par le Seigneur dans les milieux célestes les plus élevés (maqhadi sidqine) ».
« Même les nuits, les mois, les soirs et les matinées qu’ils remplissaient de bonnes oeuvres les pleurent par inquiétude ».
« Ils n’avaient qu’une seule préoccupation : suivre scrupuleusement les recommandations de leur Seigneur dans leurs intentions, leurs paroles et leurs actes. Notre Seigneur leur procurait aussi tout ce dont ils avaient besoin ».
Ils avaient compris leur devoir conformément  à ce verset coranique : « JE n’ai créé les Hommes et les Djinns que pour qu’ils M’adorent » ainsi que leurs droits à travers cette parole divine : « Il n’y a aucune créature dont la subsistance n’incombe à ALLAH ».
« Ils étaient des individus qui prenaient pour catastrophe tout ce qui pourrait les conduire à ne pas s’acquitter de leur wird (c’est tout ce que l’individu fait de manière régulière comme, faire le zikr, prier, jeûner, donner l’aumône, etc.), comme l’excès de sommeil ou de manger ».

L’excès du manger conduit l’individu au sommeil et à la paresse.
« Ils étaient des individus qui passaient toute la nuit à prier et à méditer profondément sur l’obscurité de la tombe et du Jour du Jugement Dernier ».
« Ils s’étaient détournés de toute mauvaise parole et action et se rappelaient tout temps, leur Maître, Créateur, Pourvoyeur, chantaient Ses louanges et L’adoraient. Ils avaient échangé le sommeil nocturne contre l’adoration de leur Seigneur par la lecture du Saint Coran ou par la prière ou par la méditation ».
Il est fréquent de voir des gens qui passent des nuits entières à satisfaire leurs propres plaisirs et d’autres qui bravent les océans et parcourent les airs à la quête de richesses terrestres. Donc, celui qui est à la quête de l’Agrément d’ALLAH doit pouvoir endurer toute épreuve qu’il rencontre sur son chemin.
« Ils s’éloignaient de leur lit pendant la nuit par crainte révérencielle, pour rendre grâce à leur Seigneur ». Le Seigneur loue dans le Saint Coran ceux qui s’adonnent à la prière nocturne.
« Ils oubliaient Leila et Salma (en référence à leurs femmes car Leila et Salma sont des noms de femmes arabes réputées par leur beauté), sauf en cas de nécessité, pour se consacrer à l’adoration du Seigneur ».
« Ils se détournaient du charme et de l’élégance de leurs femmes, pour se consacrer à l’adoration du Maître et Créateur ».
« Ils s’isolaient de leurs épouses pendant la nuit pour se rapprocher du Saint Coran et de la prière ».
« Toutes leurs discussions se focalisaient sur ALLAH, L’Autosuffisant, Le Détenteur de tous les biens et non sur les pays lointains comme l’Inde et le Liban (pays en vogue à cette époque) ».
« Ils étaient des gens qui, par leurs armes, avaient vaincus leurs adversaires et s’étaient élevés au dessus de tout par les Dons et les Bienfaits infinis que Le Seigneur leur avait procurés ».
« Ces héritiers du Prophète ont atteint la station de Saint (waliu) en s’appuyant essentiellement sur quatre piliers ».
La sainteté (wilaya) est une branche de la prophétie.
« Ils se taisent sur tout ce qui n’est pas agréé par notre Seigneur, ils jeûnent beaucoup, ils s’adonnent à la prière nocturne et s’isolent dans leur cœur de tout ce qui n’est pas agréé par Le Seigneur en suivant et respectant les directives d’un vrai guide ». La mauvaise parole et la gourmandise obscurcissent le cœur de l’individu et l’empêchent de découvrir les secrets de DIEU.
« Ils étaient des gens qui protégeaient leurs disciples contre les malheurs du bas monde et de l’Au-delà, contre les machinations de Satan, le rebelle ainsi que de tous les obstacles qui se dressent sur le chemin de la Droiture ».
L’Imam Ghazali dit dans Ihya’u holomi diin (la revivification des sciences religieuses) que le Chemin Droit est parsemé de très nombreux dangers. C’est pourquoi quiconque a le bienfait de rencontrer un vrai guide ne saurait jamais assez rendre grâce à notre Seigneur ici bas et à l’Au-delà. C’est pourquoi Serigne Touba a explicité à travers ses écrits les trois sortes de guides (Cf. sermon ‘’ les trois sortes de guides et leurs critères’’, www.toubamaoulhayat.com). Mais, parmi les guides, il y a des différences de degrés et de pouvoirs spirituels. Certains ont la possibilité d’élever leurs disciples à des degrés très hauts alors que d’autres n’arrivent pas à le faire. C’est comparable à ceux qui voyagent en calèche, d’autres en voiture, d’autres en bateau et d’autres en avion. Vous savez que ces divers moyens de déplacement n’atteignent pas les mêmes destinations. En réalité, tant que le guide n’a pas atteint un certain degré spirituel, il ne pourra conduire son disciple à un certain niveau.
De nos jours, de nombreux guides essayent d’impressionner les gens alors qu’ils n’ont aucune science dans le domaine de la spiritualité et du mysticisme. C’est la raison pour laquelle, nous disons que la voie qui conduit vers DIEU est parsemée de leurres, tromperies et déceptions pour celui qui a la malchance de rencontrer un faux guide. Mais, celui à qui ALLAH a montré la voie de la Droiture, IL lui montre aussi celle de la perdition.
« Ce sont des hommes qui se donnent entièrement au Seigneur et se détournent de toute prohibition et de tout plaisir. Avant de s’engager dans cette voie, ils se sont repentis de manière sincère, avec une crainte révérencielle et un grand espoir en LUI. Ils multiplient leur angoisse et sont tout temps autosuffisants. Ils se détournent de  leur passé et des plaisirs éphémères de la vie d’ici bas. De même, ils préservent leurs sept organes et membres de leur corps contre toute prohibition. Ils ont entière confiance en ALLAH sur toutes Ses décisions les concernant ».
« Ils mènent une lutte perpétuelle contre leur âme charnelle pour la débarrasser de tout ce qui n’est pas agréé par le Seigneur puis la doter de tout ce qu’IL a agréé. Ils rendent aussi grâce à leur Seigneur pour tous les Bienfaits qu’IL leur accorde et se soumettent entièrement à tout décret divin. Ils ne s’occupent non plus des affaires d’autrui. Leurs propres vices les préoccupent ».

« Dix conditions sont à remplir pour quiconque veut emprunter le chemin des saints. »

  1. « Avoir une volonté ferme de s’engager dans le chemin d’ALLAH », après avoir pris conscience du fait que la vie terrestre est très éphémère alors que la vie de l’Au-delà est éternelle. La volonté est indispensable dans tout projet de voyage.
  2. « Chercher un vrai guide qui a déjà fait le voyage et qui connaît bien le chemin » qui l’accompagne, le conseille et le conduit à l’Agrément d’ALLAH. Obéir à toutes les directives du guide sans arrières pensées.
  3. « Avoir des provisions qui sont la crainte révérencielle sur ce qui est latent comme sur ce qui est patent ». Préserver son cœur, sa langue, ses membres et organes du corps de tout acte prohibé.
  4. « Avoir une arme qui est la pureté du corps en permanence », c’est-à-dire renouveler ses ablutions à chaque fois de besoin.
  5. « Avoir une lampe par laquelle il éclaire son chemin qui est l’assiduité dans le zikr ». Se rappeler notre Seigneur, en permanence, dans son cœur et par sa langue.
  6. « Avoir une monture qui est son engagement  sincère et très élevé ».
  7. « Se doter d’un bâton de pèlerin », qui lui sert d’appui en cas de fatigue.
  8. « Avoir une ceinture qui est la ferme détermination et l’abnégation remarquable » qui lui donne encore de la force et de la conviction dans la marche.
  9. « Avoir une route qu’il suit du début à la fin qui est le respect strict de la Sharia (loi islamique) ». Il ne doit jamais s’en écarter. On dit souvent que : « le vrai soufi, le parfait, c’est celui, chez qui, l’accès à une station mystique élevée ne lui empêche point le respect scrupuleux de la Sharia ». Cependant, il est aujourd’hui très fréquent de voir des gens qui se réclament du soufisme et  qui négligent la Sharia, ce qui prouve qu’ils ne sont que dans l’égarement. Tout individu doué d’intelligence doit éviter cet appel de gens mal intentionnés, car le soufisme ne s’écarte jamais de la Sharia.
  10. « Avoir des compagnons de route avec lesquels il partage les mêmes ambitions, qui le complètent, le conseillent et l’encouragent à redoubler d’efforts et à bien tenir, à travers les séances de discussions qu’ils entretiennent ».

« Chacun de ces Saints est un Elu d’ALLAH et a la possibilité de protéger ses disciples contre Satan, le rebelle et l’orgueilleux ».
« Chacun d’eux est connaisseur de  la voie d’ALLAH ».
Ils connaissent les secrets du monde intelligible et n’ont plus de voile sur le passé, le présent et le futur. ALLAH les gratifie d’un savoir exotérique et ésotérique qu’ils ne révèlent jamais à un profane. Ils n’en parlent que par circonstances, en état d’extase. C’est le cas de Ibrahima Dassokhi, de Imam Abdou Wahab Chahrani, de Cheikh Ahmadou Bamba (cf. sermon Gamou 2005, www.toubamaoulhayat.com.) Mais, il n’est pas recommandé de commenter leurs dires.
« Certains éduquent leurs disciples par une seule stratégie et d’autres par des méthodes diverses et discrètes (qu’ils connaissent  avec leurs disciples) ».
C’est comme le médecin qui prescrit la même ordonnance à tous ses patients. Mais le véritable guide qui a atteint le degré suprême d’élévation peut hisser ses disciples par toute méthode : le Zikr, le travail, par des signes, par une seule action… Ils disposent d’autant de méthodes qu’il en existe d’individus. C’est pour cela que le disciple qui a la chance de rencontrer un vrai guide ne doit en aucun cas sous-estimer sa moindre directive. Il doit l’accomplir comme il le recommande.
« Chacun d’eux est connaisseur des vices du cœur de chaque personne qui se présente devant lui et les remèdes appropriés ». Ils le connaissent à partir de la Tablette Gardée (lawhoul mahfouz), la Tablette des bienheureux du Paradis (hiliyiine), la Tablette des malheureux de l’Enfer (sijjiine) ou à partir de l’individu lui-même. C’est pourquoi quiconque rencontre ces hommes doit se donner entièrement à eux comme le patient se donne et obéit à tous les ordres de son médecin. Pour preuve, Imam Abdou Wahab Chahrani, un grand savant, lorsqu’il était à la recherche d’un véritable guide, il rencontra un illettré du nom de Alioune Hawwas. La première chose que ce dernier lui demanda c’est de vendre tous ses livres et de donner le prix en aumône. L’Imam hésita, mais conscient de l’audace et de la sagesse d’Alioune Hawwas, il décida alors de respecter ses directives. Au bout de quelques temps, il se rendit compte qu’Alioune Hawwas l’avait inscrit dans la véritable voie agréée par ALLAH. Ainsi, il commença à être orgueilleux auprès des hommes. Son guide l’interpella et lui demande de tout faire pour se départir de ce vice. Au fur et à mesure, les vices de l’Imam Chahrani apparaissaient, la sagesse et la connaissance ésotérique de Alioune Hawwas les corrigeaient.
Les hommes de Dieu détachent leurs disciples de tout ce qui peut entraver leur rapport avec Le Seigneur : l’argent, la célébrité, l’amour de la vie, des femmes… Par leurs stratégies et leurs méthodes, ils parviennent à rapprocher le disciple de DIEU,  pour qu’il n’aime que son Seigneur. C’est pourquoi, le disciple doit obéir à toutes les recommandations de son guide.

En effet, la recommandation d’un homme de DIEU est la juste dose prescrite qui ne sera ni supérieure, ni inférieure pour soigner le mal spirituel de son disciple comme le médecin soigne le mal corporel de son patient par l’ordonnance qu’il lui prescrit.
Serigne Touba disait : « Quand je donne à quelqu’un une recommandation, je la fait accompagner de quelque chose. Ce qui me prouve que le disciple n’a pas suivi la recommandation, c’est que, quand je regarde, je retrouve cette chose à la place où je l’avais mise. Par contre s’il l’a accomplie, je ne la retrouve plus à sa place, mais elle va vers lui. » Donc, on ne peut pas tromper un homme de DIEU, car on ne peut pas tromper DIEU. Celui qui reçoit une recommandation du guide et fait ce que bon lui semble, en pensant avoir trompé le Guide, se trompe lui-même, car le guide ne fait que transmettre au disciple la recommandation d’ALLAH. Il peut même arriver qu’en voulant le tromper, alors qu’il le sait, la volonté de Dieu se réalise.
« Chacun d’eux a une crainte révérencielle sur ce qui est caché comme sur ce qui est apparent et de nobles caractères. Ils ne se démarquent jamais de la Voie Droite, en plus d’une générosité et d’une ouverture exemplaires. Ils formulent des recommandations, pour la Face d’ALLAH, à l’endroit de toute créature ». Ils sont les héritiers du Prophète (P.S.L) sur ce qui est latent comme sur ce qui est patent.
« Chacun d’eux éduque ses disciples suivant la crainte révérencielle pour anéantir l’âme charnelle et fortifier l’âme spirituelle ».
« Ils reçoivent de leur Seigneur le savoir ésotérique (hilm ladouni) ».
Notre Seigneur leur fait connaître, pour chaque individu, l’acte qui le fera entrer au Paradis. En effet, tout individu est lié à un acte qui le fera entrer au Paradis. Un homme est entré au Paradis par le simple fait d’avoir permis à une mouche de sucer l’encre de sa plume avec laquelle il écrivait.
« Ces hommes éclairent la Voie Droite qui mène vers l’Agrément d’ALLAH pour que les gens puissent s’y engager ».
« Chacun de ces hommes a un sincère engagement et une détermination très élevée qui le feront accéder à l’Agrément du Tout Haut qui élève et illumine qui IL veut ».
« Chacun d’eux est connaisseur de tout ce qui est caché, comme le voyant aperçoit tout ce qui est apparent ». Ils connaissent le passé, le présent et le futur de toute personne qui se présente devant eux. Ils voient par la lumière de leur cœur les secrets des Sept Cieux, des Sept Terres et ce qui se trouve entre eux.
« Ils possèdent une lumière divine comparable à celle du soleil et quiconque recherche sincèrement cette lumière auprès d’eux, l’obtiendra ».
« Ils tournent le dos à tout pour se donner exclusivement à Celui qui a toujours été, qui Est, qui Sera Eternellement et qui est à l’origine de tout ».
« Ils extirpent du cœur de toute personne qui s’engage à leurs côtés, toute impureté ».
« Toute personne qui s’engage à leurs cotés connaîtra certes le succès à l’Au-delà ».
« Obtiendra certes la réussite, toute personne qui s’engage sincèrement dans le  sentier d’ALLAH, qui aspire à l’Agrément d’ALLAH, qui les aime sincèrement, qui leur rend service ou qui leur donne des présents ».
« Ils ont, pour avoir suivi les pas du Prophète (P.S.L), des grades élevés auprès d’ALLAH. Que  la Paix et le Salut du Donateur soient sur le Prophète ».
« Ils ont eu, pour avoir suivi le Coran apporté par Gabriel au Prophète Mouhammad (P.S.L), des grades élevés. Que la Paix et le Salut soient sur lui ».
« Ils ont eu, pour avoir suivi les pas du Prophète Mouhammad (P.S.L) des grades très élevés et des bienfaits incommensurables ».
« Ils respectaient scrupuleusement la Sharia et connaissaient certains aspects du Soufisme (Haqiqa) avant de s’engager dans le chemin de la lutte permanente contre leur âme charnelle ».
« S’engager dans le chemin de la lutte contre son âme charnelle, sans au préalable connaître la Sharia et la Haqiqa est une vaine aventure ».
« Ils pesaient toute parole à la balance du Coran et des Hadiths, avant d’y croire ».
« Ils ont toujours la crainte révérencielle durant tout leur parcours sur le chemin, ce qui leur a valu des grades très élevés auprès d’ALLAH ».
« Au début de leur engagement, leur crainte révérencielle les oblige à éviter le courroux d’ALLAH à travers leurs pensées, leurs paroles et leurs actes. A leur conjonction spirituelle, ils magnifient la Grandeur du Seigneur et ne peuvent concevoir que les gens LE désobéissent dans leurs intentions, leurs paroles et leurs actes ».
« Ils maîtrisent toujours les plaisirs de leur âme charnelle ».
Pour preuve, il y a un homme de DIEU à qui on avait donné à boire. Lorsqu’il mit le pot sur ses lèvres, il sentit que son âme charnelle éprouvait du plaisir. Aussitôt, il laissa tomber le pot et dit : « Cela fait quarante ans aujourd’hui que je me suis détourné des plaisirs de mon âme charnelle ». En effet, l’âme charnelle est comparable à un serpent qui rampe. Si l’individu parvient à vaincre les sept vices de son âme charnelle, il peut toujours se rabaisser au plus bas niveau, s’il abandonne la voie.
« Ils ne regardent que leurs propres vices et se considèrent comme étant les plus insignifiants des hommes ».
« Ils endurent toutes les épreuves provenant du Seigneur et qui touchent leur propre personne, leur famille et leurs biens ».

« A chaque fois que le Seigneur leur fait subir des épreuves, ils ne s’en prennent qu’à eux-mêmes et se tournent vers LUI pour implorer Son Pardon sur leurs  fautes, causes de Ses épreuves ».
« Que La Satisfaction d’ALLAH soit toujours sur l’âme de ces Saints hommes qui vivaient en permanence dans l’angoisse, car ne sachant pas s’ils perdureront sur ce chemin ou non ».
« Ils ont toujours peur de l’hypocrisie par crainte de déceptions au Jour du Jugement Dernier ».
« Ils se rabaissaient toujours devant Le Seigneur, Le Dominateur, Le Formateur et Le Possesseur. Ils étaient toujours véridiques dans leur cœur, leurs paroles et leurs actes. Ils s’étaient détournés de la vie et ses mirages dans leur cœur qu’ils avaient purifié de toute souillure ».
« Ils prenaient exclusivement pour appui leur Seigneur, sur ce qui est lattent comme sur ce qui est patent, dans toutes leurs entreprises ».
« Le savoir est leur trait caractéristique, mais la douceur est leur habitude ». La douceur est la capacité de pardonner à quelqu’un pour un tort commis sur sa personne.
« Ils ne se réclamaient d’aucune élévation et ne niaient jamais les grades des autres ».
« Je lance un cri de cœur à la disparition de ces hommes qui ont toujours suivi les pas du Prophète, la meilleure des créatures, le guide ici bas et à l’Au-delà ».
«  Que la Paix et le Salut de Celui qui l’a Envoyé soient sur lui, sa famille et ses compagnons qui sont dans les Paradis les plus élevés ».
« Que la Paix et le Salut de Celui qui l’a Envoyé soient sur le Prophète et par la grâce de cette prière, que notre Seigneur nous préserve de toute déception ».
« Que la Paix et le Salut de Son Créateur soient sur lui, sa famille et ses compagnons qui ont obtenu les dons les plus élevés auprès d’ALLAH ».
« Que la Paix et le Salut de Son Possesseur soient sur lui, sa famille et ses compagnons et par la grâce de cette prière, que notre Seigneur nous donne une ouverture ici bas et à l’Au-delà sur ce qui est latent comme sur ce qui est patent ».
« Que la Paix et le Salut de Son Pourvoyeur soient sur lui, sa famille et ses compagnons qui avait dompté leur âme charnelle ».
« Que la Paix et le Salut de Celui qui l’Honorait soient sur lui, sa famille et ses compagnons et qu’IL nous octroie l’Honneur caché et apparent d’ici bas et à  l’Au-delà ».
« Que la Paix et le Salut de Celui qui a fait de lui un Sage soient sur lui, sa famille et ses compagnons qui ont obtenu toute grâce ».
« Que la Paix et le Salut de Celui qui l’a Favorisé soient sur lui, et par cette prière qu’ALLAH illumine nos cœurs ».
« Que la Paix et le Salut de Celui qui l’a Elu soient sur lui, sa famille et ses compagnons ».
« Que la Paix et le Salut de Celui qui l’a Elevé soient sur lui, et par la grâce de cette prière que j’obtienne une élévation latente et patente ici-bas et à l’Au-delà ».
Si vous remarquez bien, après chaque « Paix et Salut », Serigne Touba fait suivre un attribut divin qui est l’exclusivité de DIEU. Aucune personne ne peut l’attribuer à une autre, en dehors de LUI.
« Je lance un cri de cœur à la disparition de ces Saints hommes qui sont partis avec des secrets, des connaissances et des mystères inimaginables ».
« Que la Récompense de Celui qui les a rappelés à LUI soient sur le Privilégié dans les Deux Demeures, leur Guide et Maître,  Mouhammad (P.S.L) ».
« Que les Grâces du Protecteur qui les avait protégés contre tout malheur, soient sur le fils d’Abdellah, le  Prophète (P.S.L), notre Maître ».
« Que les Grâces du Seigneur soient sur celui qu’IL désignera comme intercesseur pour tous les Hommes au Jour du Jugement Dernier ».
« Que les Faveurs du Maître qui les a guidés vers le Droit chemin soient sur celui dont les bienfaits ne s’épuiseront jamais, le Prophète (P.S.L) de même que sur ces Saints hommes ».
« Que les Bienfaits de Celui qui s’auto suffit et pourvoit à quiconque possède quelque chose soient sur le Privilégié, la meilleure des créatures, le  Prophète. Qu’IL récompense ces Saints par les meilleurs bienfaits ».
« Qu’elles soient sur le Prophète, la Félicité et les meilleures récompenses du Possesseur des Cieux et de la Terre ainsi que sur sa famille, ses compagnons et les Saints ».
Que notre Seigneur nous donne la force de suivre les pas de ces Saints dont il a été question dans ce poème. Mais sachez, encore une fois, que personne ne peut avoir la Félicité  dans l’oisiveté. Et c’est la voie qu’ils avaient emprunté que nous devons suivre si nous voulons avoir ce qu’ils ont eu.
Qu’ALLAH nous agrée et vous agrée.

 

Laylatoul Qadr 2006

INTRODUCTION
Nous cherchons refuge auprès d’ALLAH contre les pièges de Satan, le lapidé.
Au Nom d’ALLAH Le Clément, Le Très Miséricordieux.
Que la Paix et le Salut soient sur L’Eclaireur de la Voie du Salut et de la Félicité, notre Maître et Guide Mouhammad, le Raffermi ; sur sa Famille, sur ses Compagnons qui ont acquis l’Agrément d’ALLAH et atteint la Station Suprême ; ainsi que sur tous ceux qui ont suivi et imité leur foi immaculée, leur culte pur et leur bienfaisance jusqu’au Jour du Jugement Dernier.
Après avoir rendu infiniment grâce à notre Seigneur (Que Sa Grandeur soit exaltée), pour nous avoir accordé des bienfaits sur notre personne et sur notre entourage, nous prions sur notre noble Prophète, Mouhammad (P.S.L). C’est par lui que notre Seigneur nous a accordé tous les privilèges et les bienfaits et quiconque en veut doit nécessairement passer par lui, c’est-à-dire suivre le chemin qu’il avait emprunté, celui de la Droiture.
Nous remercions son serviteur privilégié, Cheikh Ahmadou BAMBA, qui a joué dans l’islam un rôle inégalable. Il est important de rappeler ici qu’il s’était entièrement soumis à notre Seigneur, qu’IL s’était détourné de sa propre personne, de sa famille et de ses biens en suivant et en servant loyalement le Prophète (P.S.L) de l’Islam. L’amour qu’il avait pour Mouhammad (P.S.L) avait anéanti en lui celui qu’il pouvait avoir sur sa famille et sur ses biens. Rien n’est plus élevé que cela. Il a donné son sang et toute sa famille au Prophète (P.S.L). Un homme de cette dimension doit être suivi conformément à ses enseignements et à ses recommandations. En fait, les enseignements de Serigne Touba sont très clairs car ils reprennent ceux du Prophète (P.S.L). Comme il le dit lui-même : « Je jure par la Grandeur de mon Seigneur que le Prophète est ma référence, je ne désire que ce qu’il désire et déteste tout ce qu’il déteste ». Donc, tout disciple de Serigne Touba doit savoir que le Prophète (P.S.L) a reçu de notre Seigneur un message qu’il a transmis à toutes les créatures. Ces dernières doivent s’y conformer jusqu’à la fin du monde. Toutefois, le Prophète (P.S.L) avait dit qu’après sa disparition notre Seigneur enverra, au début de chaque siècle, un rénovateur de l’Islam et revivificateur de ses enseignements. Notre saint homme, Cheikh Ahmadou Bamba fait partie de ceux-là. Il l’exprime à travers ces vers :
« Mon intention est de rénover la voie du Prophète (P.S.L) et revivifier son enseignement afin que quiconque le désire l’emprunte et le suive ». Toute sa vie durant, il n’a cessé d’être l’apôtre du Prophète (P.S.L). Il éduquait ceux qui le suivaient de la même façon que le Prophète (P.S.L) éduquait ses compagnons. De même, il perpétua l’action du dernier Prophète (P.S.L) à travers ses écrits et ses maximes qui sont plus que d’actualité. Donc, tout disciple de Serigne Touba qui ne veut pas avoir des déceptions et des surprises à l’Au-delà doit faire un effort de compréhension de ses écrits et les suivre, pour la face d’ALLAH.
Après avoir rendu grâce à ALLAH, prié sur le Prophète (P.S.L) et rendu hommage à Serigne Touba, nous saluons Cheikh Saliou MBACKE, un parent et guide pour nous. Qu’ALLAH lui accorde plus de force et veille davantage sur lui ; qu’IL lui accorde une santé de fer afin qu’il accomplisse ses intentions pour l’islam. Mieux, qu’il ait au delà de ses espérances, de même que tous les chefs religieux qui ont la même ambition que lui.
Le sermon de cette nuit de la Destinée est axé essentiellement sur deux points à savoir :
Le premier point est la réponse de Haatim Azam à la question de son guide Sahihil Balaqi (que la Miséricorde d’ALLAH soit sur eux). Haatim Azam était un disciple de Sahihil Balaqi avec qui il avait cheminé pendant un bon bout de temps, à peu près 30 années. Il lui demanda un jour : « Qu’as- tu tiré de moi durant les 30 années de compagnonnage ? » Une question intéressante que chaque guide doit poser à son disciple. C’est la réponse à cette question qui constitue le premier point de ce sermon.
Le deuxième point est le dernier sermon de Cheikh Ahmadou Bamba (le serviteur du Prophète (P.S.L)), de son vivant sur terre. C’est un sermon qui mérite une très forte attention de la part de ceux qui entendront ou qui liront ce présent sermon. Il mérite d’être bien éclairci car, les dernières recommandations d’un homme de DIEU sont généralement plus authentiques que toutes ses autres recommandations antérieures. Pour illustrer notre propos, citons l’exemple du Saint Coran dont certains versets révélés au début de la prédication prophétique furent par la suite abrogés avec la descente de nouveaux versets. On parle ainsi de “Nasah” et de ‘’Mansouh’’. Et à propos du Texte final, le Prophète (P.S.L) a dit : « on ne peut plus rien y soustraire, ni y ajouter ». Cela montre effectivement que les dernières révélations sont plus authentiques et plus d’actualité. Il en est de même à propos des dernières recommandations de Serigne Touba. Donc, écoutez-le avec présence d’esprit et ensuite suivez-le à la lettre !
Première Partie
Réponse de Haatim Azam à la question de son guide Sahihil Balaqi
(que la Miséricorde d’ALLAH soit sur eux).
Comme nous l’avons dit dans l’introduction, Haatim Azam était un disciple de Sahihil Balaqi. Un jour, ce dernier lui dit : « Tu as vécu avec moi pendant 30 ans, qu’a tu tiré de ce long compagnonnage ? ».

Voici une question à laquelle tout disciple qui a conclu le pacte d’allégeance avec un quelconque guide ou qui a pris un wird rien que pour la Face d’ALLAH au bout de quelques semaines ou de quelques mois voire de quelques années doit chercher à répondre ; voir ce que son guide ou le wird lui a apporté de plus dans la Foi en ALLAH. Le disciple qui a conclu le pacte d’allégeance et qui donne sa propre personne, sa famille et ses biens pour la Face d’ALLAH doit, au bout de quelques temps, se poser les questions suivantes à savoir :
1 Ma crainte révérencielle a t-elle augmenté ou diminué ?
2 Mon guide s’occupe t-il de mes affaires religieuses ou non ? Se préoccupe-t-il de mes intérêts afin que je puisse préserver ma crainte en ALLAH ?
For heureusement, ALLAH a tellement accordé de bienfaits à Haatim Azam qu’il a tiré des profits suffisants en compagnie de Sahihil Balaqi, mieux que s’il était ailleurs à la quête du savoir. Il lui dit « – De notre compagnonnage, j’ai tiré huit profits c’est à dire huit sources de savoir dont je me suffit pour ne pas avoir à chercher autre chose. Je me contente de cela pour avoir la protection de notre Seigneur dans ce bas monde comme dans l’Au-delà ».
Son guide lui demanda alors « – Quelles sont ces huit sources de savoir ? ». Haatim Azam lui répondit :
Ø « – J’ai appris de toi, qu’en regardant les gens, je découvre
que chacun d’eux cherche à aimer et à adorer quelqu’un ou quelque chose, qu’il suit avec conviction et avec abnégation durant toute sa vie. Certains vivent avec ceux qu’ils aiment jusqu’à l’agonie, d’autres seront en compagnie de ceux qu’ils aiment jusqu’à ce qu’ils arrivent au seuil de la tombe pour y être introduite. Mais j’ai remarqué que tout ceux qu’ils aimaient finissent par leur tourner le dos et les abandonner seuls dans leur tombe. Et personne ne va les y accompagner. J’ai compris que ce que l’homme devrait aimer le plus et qui lui servira pour aujourd’hui et pour demain, c’est ce qui l’accompagnera jusque dans sa tombe, lui tiendra compagnie le jour où l’on attachera ses mains et ses jambes, où il quittera sa maison pour ne plus jamais y retourner, où il quittera ce bas monde pour ne plus y rentrer et rejoindre, à jamais l’Au-delà. J’ai compris que c’est le fait de toujours avoir de bonnes intentions, de bonnes paroles et de bonnes œuvres. J’ai pris donc ces trois choses pour en faire mes principes et mon viatique que j’aime plutôt que toute autre chose. Ils m’accompagneront quand on me fera descendre dans ma tombe, ils seront la lampe qui l’éclaircira et qui l’élargira. Ils me tiendront compagnie et ne m’abandonneront pas seul dans cette demeure. C’est cela le premier point
Ø Le deuxième point, c’est que j’ai remarqué que chaque
personne a un amour pour une chose et tend vers elle. Nombreux son ceux qui suivent leurs désirs et leurs passions à travers leur sept organes et membres, à savoir la vue, l’ouie, le ventre, la bouche, le sexe, les mains et les pieds. Moi, j’ai médité sur la Parole d’ALLAH (que Sa Grandeur soit exaltée) qui dit dans le Saint Coran : « wa ama man haafa makhama rabiihi wa naha nafsa hanil hawa fa inal djanatil hiya mahwa » ». En effet, toute personne rencontrera notre Seigneur en toute solitude et elle aura l’impression qu’elle est Sa seule créature. Avant cet entretien avec ALLAH, chacun de nous assistera au Jour du Grand Rassemblement qui durera 50.000 ans (cf. sermon « la Résurrection », in www.toubamaoulahayat.com). Par la suite, DIEU appellera chacun de nous par son prénom et par son nom de famille et chacun répondra. Puis, quatre anges t’accompagneront. Si notre Seigneur était dans une chambre, on dirait que les anges s’arrêteraient à la porte et tu serais le seul à accéder à l’intérieur pour répondre à Son interrogatoire. Notre Seigneur te demande alors :
« – N’est ce pas Nous qui t’avons créé ? »
Tu répondras : « – Oui ! »
« – N’est ce pas Nous qui t’avons donné la richesse ? »
Tu répondras : « – Oui ! »
« – N’est ce pas Nous qui t’avons donné une excellente santé ? »
« – Oui ! »
« – N’est ce pas Nous qui t’avons donné une durée de vie bien déterminée
sur terre ? »
« – Oui ! »
IL te dit enfin : « – Comment as-tu utilisé tous ces bienfaits? »
Haatim Hazam médite sur cette station debout qu’il aura incontournablement face à son Seigneur. Ainsi, il s’efforça jusqu’à se détourner complètement de tout ce qui est plaisir et passion et qui pourrait lui causer de la honte demain face à son Créateur, notre Seigneur (que Sa Grandeur soit exaltée).
Lorsqu’il apprit donc ce verset (sus cité), il eut la certitude que la parole de notre Seigneur est véridique. De ce fait, il se précipita pour s’opposer à ses plaisirs charnels et s’efforça de les combattre. Il se résolut de les combattre jusqu’à ce qu’ils lui soient totalement soumis. Voilà le deuxième point.
Ø Pour le troisième point il dit : « J’ai vu que chacun cherche à
amasser de la fortune et à réunir les biens de ce bas monde. S’il en obtient, il les garde jalousement pour lui seul et n’en sort pas les droits de notre Seigneur, n’aide pas les musulmans, ni ne secoure les nécessiteux.

Par contre, il essaie toujours d’en avoir plus que les autres. Je m’aperçus alors que notre Seigneur a dit : « Tout ce que vous possédez finira, un jour, par se retrouver entre les mains d’un autre. Ce qui vous restera de votre fortune et qui vous sera profitable auprès d’ALLAH, c’est ce que vous en aurez investi dans le sentier d’ALLAH ». Au su de cela, je pris tout ce que le Seigneur m’a octroyé dans ce bas monde pour le redistribuer aux nécessiteux et aux pauvres. Et je l’ai fait pour qu’il soit mon trésor quand je rencontrerai mon Seigneur ».
Donc toute personne à qui notre Seigneur a octroyé de la fortune doit s’évertuer à l’investir dans ce que notre Seigneur a agréé, car l’homme n’a que ce qu’il a avancé dans sa tombe. D’ailleurs, la maison qu’il habitera à l’Au-delà est celle qu’il avait bâtie de son vivant, comme l’a si bien dit l’Imam Shaafi et que nous rappelons fréquemment.
Ø Pour le quatrième point, il dit : « J’ai vu que tout le monde
pense que la noblesse et la sainteté s’acquièrent en ayant beaucoup d’amis ou en faisant partie d’une grande famille. Nombreux sont ceux qui s’égarent à ce sujet. Certains pensent qu’on l’obtient en ayant une grande fortune ou beaucoup d’enfants et à cause de cela, ils prennent les biens d’autrui et commettent des injustices entre eux. Pire, ils peuvent faire couler le sang pour avoir la fortune. Avec la fortune, ces gens pensent qu’on peut acheter la noblesse en la dépensant dans le blâmable. J’ai vu alors que notre Seigneur dit : « le plus noble d’entre vous est celui qui craint le plus ALLAH (celui qui préserve le plus son cœur, sa langue et ses membres et organes du blâmable)». Je choisis alors la crainte révérencielle pour en faire ma noblesse. Je retiens aussi que le Saint Coran est véridique tandis que tout ce que les gens pensaient étaient du néant et ne tenait pas »
Ø « Le cinquième intérêt que j’ai retenu, c’est que j’ai remarqué
que les gens se médisent entre eux à cause de leur désir d’avoir de la renommée, de la grandeur et des biens de ce bas monde. Je méditai profondément sur ce que le Seigneur a dit : « DIEU est Celui qui distribue les biens terrestres ». Donc on n’a pas besoin d’envier quelqu’un pour ses biens, mais nous devons plutôt savoir que ceci est un privilège que notre Seigneur lui a octroyé. Et si on veut être tranquille et éviter d’être jaloux, on a qu’à accepter la volonté de DIEU sur la personne. Le jaloux n’est jamais tranquille, car à chaque fois qu’il voit les privilèges de celle-ci augmenter, que de plus en plus Dieu l’élève, il aura encore plus de chagrin, il aura plus de peur, de tristesse et de peine. Donc, chaque personne doit s’efforcer d’avoir une crainte révérencielle, et savoir que tout ce que son prochain détient lui vient de DIEU. C’est ainsi que Haatim Hazam a réussi à se séparer de la jalousie. « Convaincu de cela, j’ai fini donc par me méfier de la jalousie envers n’importe quelle personne. J’ai rendu grâce à ALLAH, Celui qui distribut Ses biens. Pour tout ce qu’IL octroie à une personne, je fais comme si c’était à moi qu’IL l’a octroyé ».
Ø « Le sixième point c’est que j’ai vu que les gens se font
ennemis à cause de leurs passions et de leurs intérêts. J’ai médité alors sur ce que notre Seigneur dit : « Seul satan est votre ennemi ». Je compris donc qu’il était illicite d’avoir un ennemi outre que Satan et je me suis résolu de le prendre comme mon seul ennemi ». En effet, Il est interdit à tout musulman de prendre son prochain comme ennemi. L’homme doit considérer Satan comme son unique ennemi. Il doit se méfier de lui. Pour lui échapper, il faut se souvenir d’ALLAH dans son cœur, L’évoquer par sa langue et L’adorer à travers ses membres et organes.
Ø « Le septième point c’est que j’ai remarqué que chaque
personne bataille pour avoir la nourriture dans ce bas monde, sans se soucier de l’illicite. Je médite alors sur ce que le Seigneur a dit : « C’est notre Seigneur qui assure la subsistance à toute créature qui est sur terre ». ». Si on observe les oiseaux et autres animaux, on constate qu’ils ne gardent aucune nourriture, mais chacun d’eux mange à sa faim et s’abreuve suffisamment avant de retourner dans son nid. C’est pourquoi si les Hommes se confiaient à DIEU, en sachant que c’est LUI le Pourvoyeur, ils se comporteraient de la manière la plus pure dans tout ce qu’ils recherchent, car ils sauront qu’ils ne recevront que ce qu’ALLAH leur a réservé. « Je sus alors que ma subsistance est entre les Mains d’ALLAH et IL me l’a garantie. Je me contente uniquement de L’adorer et de rompre d’avec tous mes projets qui ne sont pas en rapport avec LUI (que Sa Grandeur soit exaltée) ».
Ø « Le huitième point c’est que j’ai vu chacun des gens se baser
sur ce qu’on a créé. Certains se basent sur le dinar c’est à dire la fortune ou le pouvoir et d’autres sur le métier ou d’autres choses qui sont des créatures comme eux. Je médite alors sur ce que le Seigneur dit : « Toute personne qui se soumet véritablement à ALLAH saura que c’est LUI Seul qui mérite qu’on se soumette à lui, car IL te mènera à un stade où tu n’espérais pas arriver ». Seulement se soumettre véritablement n’est pas une chose à laquelle on parvient du jour au lendemain. C’est dans l’adoration qu’elle s’acquiert, c’est-à-dire au moment où l’âme devient pure et qu’elle sente le Seigneur, qu’elle ait une certitude sur LUI (que Sa Grandeur soit exaltée). C’est cela qui permet d’avoir confiance en LUI et de LUI soumettre tous ses projets. « Ainsi, je me suis confié à mon Seigneur et IL me suffit largement, IL est le Clément et le digne de confiance ».

Quand le disciple exposa tout cela à son Guide, celui-ci lui dit : « j’ai lu la Thora, l’Evangile, les Psaumes de David et le Saint Coran. Ces quatre livres sacrés ne parlent que de ces huit points. Toute personne qui les applique d’une manière sincère aura appliqué ce qui est dans ces quatre livres sacrés ».
Cela mérite d’être éclairci car toute personne qui suit quelqu’un, c’est seulement pour la Face de Dieu qu’il le fait. Mais quand tu chemines pendant longtemps avec quelqu’un, tu dois savoir ce que tu as tiré de lui.
Ce récit, nous l’avons extrait de l’œuvre de l’Imam Al Ghazali intitulé Madjma-oul Raza-il. A l’intérieur il a regroupé de nombreuses lettres et ces confidences de Haatim Hazam viennent de la lettre titrée « Ayouhal Wald ». C’est pourquoi il dit que si tu veux appliquer ces huit points, il est obligatoire pour celui qui a emprunté la voie d’ALLAH, d’avoir un Guide, qu’on appelle Cheikhou mourabii, c’est-à-dire un Directeur spirituel qui éduque l’âme afin d’y enlever toutes les mauvaises habitudes et d’y mettre toutes les bonnes habitudes comme Serigne Touba l’a dit dans l’avant propos de Massalik Al Jinnan (les itinéraires du Paradis), ce qu’on appelle ‘’At-tahali’’. Le Guide éducateur de l’âme vous écarte d’abord de tous les mauvais comportements, ensuite il vous inculque les bons comportements (ceux agréés par le Seigneur). Le Guide est comme le cultivateur qui, après une bonne pluie, sème de l’arachide ou du mil. Après germination, il enlève toutes les herbes qui n’en font pas partie afin que la plante puisse se développer normalement. C’est pour cela qu’on a besoin d’un véritable Guide et c’est pourquoi aussi cette question que le Sahihil Balaqi a posé à son disciple est très importante. En effet, toute personne qui conclut un pacte d’allégeance avec un Guide rien que pour la Face d’ALLAH, doit voir, depuis qu’il est avec lui, comment il se comporte à l’egard des recommandations et des interdits d’ALLAH. C’est pourquoi l’Imam Ghazali dit que le croyant doit forcement chercher un Guide qui le dirige dans le chemin d’ALLAH. Car, Dieu a envoyé les Prophètes vers ses créatures afin qu’ils les guident et les mettent sur la voie qui mène vers LUI, leur Maître. C’est pourquoi il cite parmi les critères qui définissent le Guide, digne hériter du Prophète (P.S.L) sur ce qui est latent comme sur ce qui est patent, sa connaissance de la Sharia (jurisprudence) et de la haqiha (mysticisme musulman). Ces idées sont aussi contenues dans les écrits de Serigne Touba.
L’importance accordée par Serigne Touba à la connaissance poussa son fils Serigne Abdoul Ahad Mbacké (troisième calife) à rassembler toutes les lettres qu’il envoyait à ses disciples pour les exhorter à se conformer au chemin droit et autres recommandations qu’il écrivait le plus souvent à l’endroit de tout musulman en général et de tout mouride en particulier. Ce travail de Serigne Abdoul Ahad Mbacké, à mon avis, est inégalable, car il a trait à la diffusion du savoir, ce qui était le plus cher à Serigne Touba. En effet, Cheikh Ahmadou BAMBA accorde au savoir une place de premier plan. Il fait partie de ce qu’il déplore et qui le préoccupe le plus, le fait que la plupart des mourides ne s’intéressent plus à la recherche du savoir. Il le dit d’ailleurs dans son œuvre intitulé Mounawirou Soudour (« Ce qui apaise les cœurs ») : « Fait partie des piéges de Satan, le fait qu’il a poussé de nombreux mourides à se détourner de la recherche du savoir ». Ils pensent pouvoir obtenir tout ce qu’ils désirent dans les plaisirs et les jouissances alors que chacun sait les multiples obstacles que Serigne Touba a bravés avant d’obtenir des dons éternels de notre Seigneur. Ce n’est ni dans la facilité, ni dans l’aisance, mais dans la dévotion et dans l’abnégation, comme il le dit lui même : « Je vous fais part, vous tous qui m’avez pris comme guide, de la peine que j’ai endurée avant d’avoir l’Agrément éternel d’Allah ». Tout le monde sait que ce que DIEU lui a accordé comme bienfaits et faveurs est inimaginable. Mais le chemin qu’on doit emprunter pour en profiter c’est de suivre les recommandations et se détourner des interdits. Mais demeurer dans tes plaisirs et penser que Serigne Touba t’ouvrira les portes du paradis afin que tu y accèdes sans peine n’est que leurre et égarement. En effet, je dis très souvent que les affaires de ce bas monde sont très faciles à gérer et l’on a jamais vu quelqu’un confier ses affaires au Cheikh et dormir tranquillement chez lui tout en pensant qu’il le rejoindra dans son lit, à l’heure du petit déjeuner, avec du pain, du café et tout ce qui s’en suit, qu’à l’heure du déjeuner et du dîner il en fera de même. Et tout le monde sait que les affaires de l’Au-delà sont plus compliquées. For heureusement que Serigne Touba a montré dans tous ses écrits et ses recommandations le chemin qui conduit à la réussite et à la félicité éternelle.
Quand on se réfère à cet ouvrage (celui que Serigne Abdoul Ahad avait imprimé), dans la première page, il dit « l’auteur de ces vers conseille et recommande toute personne qui l’a pris comme guide de se conformer à ce qu’il écrit ici ». Qu’est ce qu’il a écrit ? : « Conformez-vous à la sharia purifiée ainsi qu’à ce qui est à votre portée en matière de haqiha (mysticisme musulman) ». On lui demanda ce qu’est la sharia, il répondit : « C’est al imaan, al islam, wal ihsan : c’est à dire la foi en l’Unicité de Dieu, la pratique des cinq piliers de l’islam (fiq) et ne jamais se glorifier de ses actes, mais plutôt de rendre grâce à notre Créateur (haqiha) ». Quand on va à la deuxième page du même ouvrage, il écrit : « Le disciple doit retenir que le Guide est l’intermédiaire entre le disciple et son Seigneur. Il doit faire tout ce qu’il lui recommande et se détourner de ce qu’il lui interdit.

Tout aspirant qui a cette attitude aura des profits ici bas et à l’Au-delà ». Il ajoute : « Tout Guide qui recommande ou qui interdit sans l’autorisation d’ALLAH et de son Prophète, mais pour sa propre personne, est un égaré qui égare quiconque le suit ». C’est pourquoi, il ajoute deux vers : « Le Guide qui doit être suivi est celui qui emprunte le chemin que le Prophète (P.S.L) avait emprunté, c’est celui dont les paroles, les actes et l’allure renvoient toujours à DIEU ». Donc, que Dieu répande davantage Sa Lumière sur l’âme de Cheikh Abdoul Ahad Mbacké, par la grâce du Prophète (P.S.L).
A l’intérieur de l’ouvrage, on trouve des lettres très édifiantes par rapport au comportement qu’adoptent aujourd’hui la plupart de ceux qui se disent mourides. C’est comme si la majorité de ceux qui se réclament de lui sont complètement en déphasage par rapport à ses écrits et à ses enseignements, au point que l’on puisse dire, si Serigne s’était orienté vers l’est, 99% de ceux qui croient le suivre sont, quant à eux, tournés vers l’ouest. Donc, cette œuvre mérite d’être consultée. Je la cite souvent dans mes sermons. J’en extrais des lettres afin de les expliquer aux musulmans et aux aspirants rien que pour la face d’ALLAH (Cf. www.toubamaoulhayat.com).
Il y a une lettre qu’il a écrite à Mame Thierno Ibra Faty alors qu’il était dans son voyage en mer (l’exil du Gabon 1895 -1902). Mame Thierno lui avait envoyé des présents composés de sucre et de riz. Après lui avoir dit qu’il avait reçu tout cela, il ajoute dans sa réponse :
« En ces temps qui courent, j’ai énormément besoin de zikr (invocation) et d’imploration d’ ALLAH ; un besoin dépassant les limites. Mais je te recommande d’exhorter les disciples de persévérer à suivre leur Créateur et de se détourner de toute autre chose. Dis aux dignitaires mourides de demeurer chacun là où je l’avais casé et de se conformer strictement aux recommandations d’ALLAH et de se détourner de Ses interdits. Qu’ils cessent de déambuler inutilement. Que celui qui a des besoins aille les régler puis revienne aussitôt et que celui qui n’en a pas demeure là où je l’avais placé. Recommande aux femmes de s’évertuer à la lecture et à la mémorisation du Saint Coran ».
On voit que Serigne Touba exhortait les Cheikhs et les grands dignitaires de rester chez eux et de s’adonner à l’adoration d’ALLAH. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui dérogent à cette règle. Les daaras (école coranique) que le plupart des Guides ont héritées de leur père et qui leur avait été confiées par Serigne Touba sont de plus en plus désertées. C’est comme si la majorité s’en était détourné pour aller à la quête des biens de ce bas monde.
Ce qui peut parfaire la vie d’ici bas et celle de l’Au-delà, c’est que l’homme fortuné aille vers l’homme de science. Mais aujourd’hui, c’est tout à fait le contraire qui se produit. Dans un de ses poèmes (“silkoul diawahiri”), du reste très rare (la diffusion n’a pas été très large), Serigne Touba y critique les nombreux guides religieux qui vont vers des hommes fortunés à l’exception de ceux qui le font pour défendre les intérêts de la communauté. Il y cite également l’Imam Malick. Quand il a publié “Mouwatta”: Harouna Rachid, alors roi des musulmans, lui dit : « Je veux que tu me rejoignes dans mon palais pour me remettre Mouwatta ». L’Imam lui répondit : « Quand tu auras besoin de moi, tu me trouveras dans ma mosquée ». L’Imam Malick avait un problème avec Harouna Rachid de sorte qu’il le fit attraper et le fit battre durement. Il l’étala sur un âne, le dos en l’air, rasa sa barbe et sa tête pour la seule raison d’avoir dit la vérité d’ALLAH. En ces temps là, le pacte d’allégeance avec les rois se faisait sur la pression du sabre. Quelqu’un vint demander à l’Imam Malick : « Est ce que le divorce de celui qu’on a contraint à le faire est légal ». Il répondit : « Non, ce divorce n’est pas légal ! ». Ils entendirent par là que s’ils ont conclut un pacte d’allégeance avec le roi parce que celui-ci impose son sabre, un tel pacte n’est pas légal, encore moins licite. Mais des gens comme l’Imam avaient entièrement donné leur personne à DIEU. Ainsi, ils n’ont pas peur de mourir en défendant la vérité d’ALLAH. C’est pourquoi bon nombre d’entre eux ont été tués. Serigne Touba dit une chose pareille dans cette œuvre.
Aujourd’hui, si on regarde bien ceux qui se disent guides religieux, ce qu’ils font devant la porte de ceux qu’on appelle les hommes politiques est choquant et excessif. Et chacun n’y va que pour ses intérêts personnels. Au moins si c’était dans l’intérêt de la communauté musulmane et de tout le peuple, y compris les non musulmans, on pourrait l’accepter. Mais chacun ne s’active que pour son propre compte. Tout le monde sait la réponse de Serigne Touba, notre modèle, à ceux qui lui demandèrent de se rapprocher des sultans après la disparition de Serigne Mor Anta Saly, son père. Les gens lui dirent : « Allons présenter nos condoléances à Lat Dior afin qu’il te place là où il avait placé ton père ». Il leur répondit : « Je ne veux pas de cela ; mais quant aux condoléances, je peux les lui présenter ». C’est ainsi qu’il composa le poème : « ils m’ont dit : « appuie-toi sur les souverains… » (cf. sermon www.toubamaoulhayat.com). Il dit aussi : « un homme qui courtise un roi est pareil à une mouche sur des selles ».
Donc, chacun d’entre nous doit réfléchir sur cela d’autant plus que l’on s’apprête à aller vers des événements de la vie ici bas (présidentielle 2007) et que d’aucuns pensent que c’est leur unique chance d’enrichissement et pour cela, ils vont jusqu’à sacrifier leur dignité et leur honneur. Toute personne qui se réclame de Serigne Touba doit s’en méfier. Un véritable guide ne doit se préoccuper que de l’éducation religieuse, comme vient de le souligner Serigne Omar Sénéba Lô.

Bien qu’il soit préfet, il vient de dire des paroles véridiques (Monsieur LO préfet de Sicap/Mbao a dit, dans son discours, que « les hommes religieux éduquent les âmes pour permettre une vie juste sur terre »). En effet, quand il dit que le guide doit éduquer l’âme afin que l’individu puisse accéder à DIEU, c’est cela la principale mission de chaque guide. A vrai dire, ce qu’il vient de dire est digne d’une personne noble. Son statut de Préfet ne l’a pas conduit à oublier son appartenance religieuse.
Donc, chacun d’entre nous doit avoir à l’esprit ces sermons de Serigne Touba qu’il n’a jamais cessé de recommander aux disciples et de les y astreindre. Il s’agit du respect des piliers de l’islam, du perfectionnement spirituel afin qu’ils soient une référence dans l’adoration de notre Seigneur, mais aussi dans le travail. Le premier précepte dans l’adoration d’ALLAH, après avoir mentionné qu’il n’y a point de divinité en dehors de Dieu, c’est la prière. Ce que Cheikhoul Khadim a dit à ce propos est très clair. Un jour, il fit le salut final de la prière et dit : « Respectez les cinq prières car il y a une très longue distance entre le lieu de la résurrection et l’endroit du rassemblement. Et, si vous respectez les cinq prières quotidiennes, celles-ci se transformeront en une monture de lumière qui vous conduira au lieu du Rassemblement. Par contre, si vous ne les respectez pas, ce sont des anges qui vous trouveront dans votre tombe, vous saisiront par votre pied droit et votre main gauche et vous traîneront jusqu’au lieu du Rassemblement ». C’est ainsi qu’il l’a fait pour la zakat (Dîme légale), pèlerinage à la Mecque… Mais si tu observe, de nos jours, certaines personnes qui se disent mourides, nombreux sont ceux qui négligent les actes d’adorations d’une négligence extrême et si tu interviens, ils te disent que Serigne Touba a fait tout ce qu’il fallait faire. Mais, tout ce qu’il fallait dire, Serigne Touba l’a aussi dit. Il nous a légué un riche patrimoine religieux dont la connaissance et l’application nous éviteront des déceptions et des surprises lorsque nous rencontrerons notre Seigneur.

 

deuxième Partie
Le Dernier Sermon de Serigne Touba fait à ndiareem
A présent, nous en venons au sermon que Serigne Touba a fait à Ndiareem (Diourbel) un samedi du mois de Muharram de l’année 1346 de l’Hégire, après la prière de asr. Les écrits que nous rapportons ici sont de Serigne Mouhammad Al Amin Diop Dagana qu’on appelait « aminou sirou Cheikh ». Serigne Touba lui confiait beaucoup de secrets. De même, il fait partie de ceux qui ont passé avec lui, visiblement, ses derniers instants sur terre.
Si nous relatons ceci, c’est pour que nous sachions que personne n’est éternel sur terre. Nous sommes tous appelés à quitter le monde d’ici-bas un jour où l’autre puisque le Prophète (P.S.L), tous les Prophètes et les Saints y compris Cheikh al Khadim l’ont quitté. Nous vous parlerons, dans ce présent sermon, de la manière dont il a disparu, emmené à Touba et inhumé. Tout cela apparaît dans ces écrits de Cheikh Mouhammad Al Amin Diop Dagana.
Notre intention, en faisant ce sermon, c’est d’amener tout le monde, y compris nous-même, à un retour de nos pensées vers ALLAH pour qu’on ait une idée sur ce qui nous attend ; qu’on sache que la vie sur terre n’est point éternelle et que chacun de nous se trouvera un jour, seul avec son Seigneur à tel point qu’il pensera qu’il est le seul qu’IL a créé.
Après la prière de asr donc, Serigne Touba dit : « – Quelle est la date d’aujourd’hui ? » On lui répondit : « – Aujourd’hui c’est le seize ». Il dit : « – Je vous recommande tous, le calme. Je vous recommande aussi de demander à vos familles respectives de se calmer, de diminuer les errances et les sorties, sauf en cas de nécessité, jusqu’au jour du Maouloud ». Puis, il ajouta : « Ô vous les Hommes, adorez votre Seigneur qui vous a créés pour que vous L’adoriez ». Serigne Touba le dit ailleurs : « Je ne suis ni ALLAH qui vous a créés, ni celui pour qui IL vous a créés ; mes actes d’adorations ne sont pas aussi pour vous, mais pour moi-même. Donc, vous aussi, demeurez dans l’adoration d’ALLAH ! ». Il ajouta : « … Et ne négligez pas cette adoration car c’est un devoir envers votre Seigneur que vous devez remplir. Je vous recommande de vous soumettre à ALLAH, notre Seigneur (que Sa Grandeur soit exaltée), en L’adorant, en suivant Ses recommandations car c’est cela qui vous procurera la félicité éternelle le Jour du Jugement Dernier. En faisant de l’adoration le devoir de chaque individu, notre Seigneur nous a donné des recommandations et des interdits. IL nous a montré que Ses interdits sont le chemin qui attire et mène vers l’Enfer, qui provoque chez le malfaisant la honte, pour qu’on puisse s’en détourner. IL nous a aussi montré que Ses recommandations sont le chemin qui conduit au Paradis des plaisirs, des réjouissances et de la félicité éternelle ».
Serigne Touba ajouta : « Je vous recommande donc, à tous les disciples, ces deux choses c’est à dire se conformer aux recommandations d’ALLAH (que Sa Grandeur soit exaltée) et se détourner à jamais de Ses interdits. Sachez ce que votre Seigneur vous recommande et suivez-le, sachez ce qu’Il vous interdit et détournez-vous en, soyez fermes dans cette décision et Ne jamais y céder ».

Il poursuivit : « Le meilleur parmi les Hommes d’hier, d’aujourd’hui, tout comme de demain, c’est celui qui suit fermement les recommandations d’ALLAH, et se détourne complètement de ce qu’IL a interdit ». Il ajouta : « je vous exhorte tous, de persévérer dans l’accomplissement des cinq prières quotidiennes ainsi que dans l’aumône et la prière surérogatoire ».
Après avoir dit cela, il retourna dans sa chambre jusqu’à l’heure de la prière du coucher du soleil (Maghrib). A cette heure, il ressortit et dirigea la prière. Après le salut final, il demanda Cheikh Mouhammad Al Amin Diop Dagana de réciter le début de la deuxième sourate 2 du Coran, à savoir ‘’la Vache’’. Ce dernier commença par : « Qu’ALLAH nous préserve de satan, le lapidé. Au nom de DIEU Le Clément Le Très Miséricordieux ». Ensuite il poursuit en disant : « Alif Lam Mim, voila le livre au sujet duquel il n’y a point de doute… » Jusqu’à « oula ika houmoul mouflihouna ». Quand il arriva à ce verset, Serigne Touba lui demanda de s’arrêter ; ce qu’il fit. Il lui dit : « Telle est la description des croyants (c’est à dire ceux qui suivent Ses recommandations et se détournent de Ses interdits et croient au Jour du Jugement Dernier), ils sont comparables à un récipient capable de contenir tout ce qu’on y met ».
Serigne Touba lui demanda ensuite de continuer. Il poursuivit : « Ceux qui (innalezina)… » jusqu’à « wa lahoum azaaboun alim ». Serigne Touba lui demanda à nouveau de s’arrêter. Il lui dit : « Telle est la description des mécréants, ils sont comparables à un récipient qui n’a pas d’ouverture, il ne peut rien contenir. Les mécréants ne croiront jamais, que tu les sermonnes ou pas».
Il lui demanda de poursuivre encore. Cheikh Mouhamad Al Amin Diop Dagana reprit : « (Wa mina naasi…) Ceux qui disent qu’ils croient alors qu’ils ne croient pas… » Lorsqu’il arriva à « wa ma yassourouna », il lui demanda de s’arrêter et lui dit : « Telle est la description des hypocrites, ils sont comparables à un récipient dont on a percé l’ouverture et le fond. Un tel récipient ne peut rien contenir ».
Après cela, Serigne Touba leur demanda aussi d’éviter le bavardage inutile, comme le faisaient les Juifs et les Chrétiens à leur époque. A la fin de son sermon, il prit congé d’eux jusqu’à la prière du soir (Guéwé). Le lendemain, il dirigea la prière du matin. Depuis, il ne dirigea plus une prière et on ne le revit plus. Cela correspond à un dimanche matin. Le cheikh fut rappelé à son Seigneur la nuit du lundi, cela correspond au 20 ème jour du mois de Muharram en l’an 1346 de l’Hégire. Son fils aîné Cheikh Mouhammad Moustapha qui fut son premier Khalife et Cheikh Mouhammad Bachir se rendirent, les premiers, dans le lieu où il fut. Que les bienfaits et la Lumière de notre Seigneur se répandent sur eux, ainsi que sur toute la famille de Serigne Touba. Qu’ALLAH accorde une santé de fer et une très longue vie à Serigne Saliou Mbacké et sur toute personne faisant partie de la descendance du Cheikh.
Ses deux fils l’ensevelirent et trouvèrent parmi ses disciples, deux qui étaient véridiques pour les aider dans l’accomplissement de l’inhumation. L’un d’eux se nomme Mouhammad Abdourahmane Tandahi. Tous les deux entrèrent dans le lieu où on inhumait Serigne Touba. Notre Seigneur fit qu’on le trouva dans un état de pureté totale. Ils le préparèrent comme on procède avec tout homme qui vient d’être rappelé à DIEU. Ils le recouvrirent de cinq coupons d’étoffes, lui firent un châle, lui mirent du parfum et de l’encens. Et on lui fit tout cela dans la chambre où notre Seigneur le rappela à LUI. Ces deux saints qui étaient Cheikh Mouhammad Bachir et Cheikh Mouhammad Moustapha trouvèrent une voiture qu’ils emmenèrent jusque devant la porte de la chambre où on préparait le Cheikh. Ces deux-là, les deux disciples qui les aidaient dans la préparation, ainsi que Cheikh Mouhammad Al Amin Diop Dagana, l’oncle de Cheikh Mouhammad Bachir nommé Ahmadou Ibn Cheikh Mouhammad Ma an Coki, un nommé Cheikh Diop Ibn Madoune Diop qui vivait à Thilmakha, un oncle de Cheikh Mouhammad Moustapha nommé Moukhtar Sylla Ibn Moukhtar Mariama ainsi qu’un fils d’un oncle de Serigne Touba nommé Saïd Ibn Mame Abdou Mbacké déposèrent le corps dans la voiture. Cheikh Mouhammad Bachir et son oncle qu’on a nommé tout à l’heure, ainsi que ceux qui le préparaient et Serigne Moukhtar Sylla qu’on vient de nommer l’accompagnèrent à Touba où il devait être enterré . Grâce à DIEU, ils arrivèrent en peu de temps à Touba. Il avait fondé ce village en 1306 de l’Hégire, ce qui coïncidait à quelques mois prés avec la venue au monde de Cheikh Mouhammad Moustapha Mbacké. On envoya un nommé Abdoulahi Diop Ibn Ibrahima chez Cheikh Ibrahima Fati à Darou Mouhty prés de Touba, distant de 27km. On envoya quelqu’un chez Serigne Mbacké Bousso pour l’aviser ; en ces temps-là il était à Guédé Bousso qui se situait un peu au nord-est de Touba. On envoya aussi chez Cheikh Mouhammad Fadal Mbacké ‘’boroom Ndindi’’ à l’est de Touba (il y’a environs 4km entre Ndindi et Touba). On envoya chez Cheikh Dame Abdourahmane Lô, en ces temps il était à Darou alimoul khabir appelé Ndame, à l’ouest de Touba (la distance entre Ndame et Touba aussi est de 4 km). On envoya aussi chez Cheikh Ma Ndoumbé Mbacké Khabane, ainsi que chez Cheikh Mouhammad Gaye et le fils de son oncle Bara Gaye (ils étaient à l’intérieur de Touba). Ils se présentèrent tous en peu de temps en invoquant notre Seigneur en ces termes « J’invoque la pureté de notre Seigneur qui pourvoit ce qu’il veut à qui il veut ». Ainsi, ils se mirent à préparer l’endroit où on devait l’enterrer. Le premier qui commença à creuser l’endroit où le cheikh devait reposer est Abdoulahi Diop qui a été cité plus haut.

Ceux qui l’ont indiqué la façon dont il devait creuser la tombe sont Serigne Mamour Diakhaté et quelqu’un qui se nomme Ibrahima Ndao. Pourtant, nous n’entendons pas le nom de ceux-là, mais ils font partie de « ceux qui ont suivi en premier Serigne Touba bien avant qu’il ne prenne le chemin de la mer ». Celui qui a dirigé la prière du défunt est Cheikh Mbacké Bousso. C’est lui aussi qui est le premier à descendre dans la tombe pour qu’on lui remette le corps. Il fut aidé en cela par Serigne Mouhammad Al Amin Diop Dagana. Ils le couchèrent sur un coussin et aménagèrent le lieu avec des nattes en bois, y versèrent de l’eau et du parfum. C’est quand ils en finirent avec l’enterrement qu’on fit l’appel à la prière de l’aube. Celui qui faisait l’appel était le maure Mouhammad Tandahi. Ainsi, ils cessèrent tout ce qu’ils faisaient pour accomplir cette recommandation divine. C’est Serigne Mbacké Bousso qui dirigea la prière. Après cela, ils revinrent terminer l’enterrement sous l’arbre qui est en fait le premier lieu où Serigne Touba descendit, quand il est venu à Touba ; mais aussi quand il retournait vers son Seigneur c’est là où il passa (qu’on l’enterra) ; « Que soit loué notre Seigneur qui crée et vers qui tout retournera ».
Donc, que chacun de nous médite profondément sur ce sermon que Serigne Touba a fait dans les derniers instants de sa vie sur terre. Sachons que la vie d’ici bas est très éphémère et chacun de nous la quittera forcément, soit un matin soit un soir. Donc, ayons toujours de bonnes intentions, de bonnes paroles et de bons actes rien que pour la Face d’Allah.
CONCLUSION
§ Que les gens respectent les Hommes de DIEU.
§ Que Les enfants obéissent et honorent leurs parents rien que pour la Face d’ALLAH.
Que Les parents aussi éduquent leurs enfants selon les enseignements§ de l’Islam et qu’ils évitent d’être laxistes et libertins.
§ Remplissons nos devoirs envers notre voisin rien que pour la Face d’ALLAH.
Je vous rappelle, ma modeste personne en premier lieu ainsi que tous les musulmans et tous ceux qui se réclament de Serigne Touba, que ce dernier n’a jamais cautionné le jeu encore moins l’amusement. Ses paroles sont très claires, saines et en parfaite adéquation avec le Saint Coran et les hadiths du Prophète Mouhammad (P.S.L). Par conséquent, toute personne qui les applique à la lettre aura le bonheur ici-bas et à l’Au-delà.
Je vous exhorte, ma modeste personne en premier lieu, de vous rappeler continuellement le Jour du Jugement Dernier. Sachez que chaque personne mourra comme il a vécu et ressuscitera comme il mourut. Que chacun de nous face attention à plusieurs choses, surtout dans ce contexte caractérisé par la multiplication de ceux qui appellent vers DIEU, car la majeure partie d’entre eux conduit les gens à leurs plaisirs et à leurs passions. Mais notre Seigneur a dit : « La raison pour laquelle Nous avons envoyé les Prophètes sur terre est qu’ils soient annonciateurs de la bonne nouvelle et avertisseurs d’un dur châtiment ». La bonne nouvelle et la félicité appartiennent à ceux qui s’astreignent à suivre le droit chemin. Par contre, le châtiment et le malheur éternels sont réservés aux malfaisants. Les appels sont très nombreux, mais n’oublions pas ce que Serigne Touba avait dit : « Toute personne qui entend un appel de qui que ce soit vers ALLAH doit, avant de répondre, en être bien édifié. Si tu vois que tout ce qu’il prône correspond à « l’imân » (la foi ), à « l’islam » (pratique cultuelle) et à « l’ihsan » (perfectionnement spirituel) ; sache que ceci est un appel de notre Seigneur (Que sa Grandeur soit exaltée). Cependant, si son appel sort de ces trois principes, n’aie aucune crainte de lui tourner le dos pour se diriger vers celui qui est en conformité avec ces trois principes ».
Hâtons-nous à accomplir ce que notre Seigneur nous a recommandé, nous démarquer de tous Ses interdits et accepter tout décret divin qu’il nous soit agréable ou non. Associons adoration de DIEU et travail. Chacun de nous, vivant présentement, vaquant à ses occupations comme bon lui semble, doit être convaincu qu’un jour viendra où il sera incapable de faire quoi que ce soit. D’autres personnes le laveront, le couvriront d‘un linceul, l’enterreront et lui tourneront le dos. Ce jour là, toute personne qui suivait un autre que notre Seigneur (que Sa Grandeur soit exaltée) le regrettera amèrement. Départissons-nous de tout comportement dans lequel on ne voudrait pas que la mort nous trouve. Celui qui regarde ce qui est illicite et qui ne voudrait pas que la mort ne le surprenne doit s’en détourner. Il en est de même pour celui qui profère de mauvaises paroles, pour celui qui mange l’illicite, qui fréquente les endroits prohibés, etc. Toute personne qui fait quelque chose de bien ne le regrettera ni ici-bas ni dans l’Au-delà. Donc persévérons dans la crainte révérencielle, dans l’abstention sur tout ce qui est blâmable, dans le perfectionnement spirituel tout en sachant que la vie d’ici-bas n’est pas importante.
Voila ce que nous avions à nous entretenir avec les frères musulmans, avec tous ceux qui sont ici présents. Nous prions notre Seigneur pour qu’IL nous accorde encore beaucoup de Bienfaits, qu’IL nous maintienne dans le droit chemin et nous préserve de Satan et de la déviation. Qu’IL nous préserve des pièges, des malheurs et des malédictions.
Que chacun de nous s’efforce d’éduquer sa famille conformément à l’Islam après qu’il s’y soit

Nous réitérons nos salutations et nos remerciements sur tout le monde. ALLAH connaît les œuvres de chaque personne pour la réussite de cette cérémonie. Nous LUI prions de les accepter, de les multiplier et les sauvegarder là où aucun mal ne pourra les atteindre. Nous remercions sincèrement les habitants du quartier, les imams, ainsi que tout le monde, de même que les familles, les disciples et tout un chacun.
Notre Seigneur nous a octroyé des Bienfaits incommensurables dans cette nuit qui est une nuit de l’Islam. C’est pour cela que nous le commémorons chaque année. Toutefois, il y a des choses qu’on ne peut pas révéler en public.
Qu’ALLAH solutionne tous nos problèmes, qu’IL complète nos projets et nos ambitions, qu’IL guérisse toutes les maladies, qu’IL réalise nos besoins, qu’IL nous octroie les Bienfaits de ce bas-monde et de l’Au-delà, qu’IL nous montre la Vérité et nous y maintient, qu’IL nous montre le faux et nous donne la force de nous en écarter, par la grâce du Prophète Mouhammad (P.S.L).
Je remercie, Serigne Omar Sène. Malgré les foncions qu’il exerce et les titres qu’il détient, c’est une personne qui a de la perfection spirituelle et de l’éducation religieuse ; c’est d’ailleurs cela qui nous intéresse chez un individu. Qu’ALLAH (Que Sa Grandeur soit exaltée) continue encore de le soutenir. Qu’IL multiplie sur lui, Ses bienfaits visibles et ceux cachés.
Nous remercions et nous saluons une fois de plus tout le monde, qu’ALLAH nous soutienne et nous protége : qu’IL nous préserve de Satan et de l’échec ; qu’IL nous permette de célébrer cette ‘’Nuit de la destinée’’ encore des années et des années dans la paix et le droit chemin. Qu’ALLAH nous maintienne définitivement dans la Droiture jusqu’au jour où nous retournerons vers LUI. Nous prions pour tout le monde, y compris ceux qui sont rappelés à Dieu et qui commémoraient avec nous ce jour, particulièrement Serigne Leye (que notre Seigneur augmente Sa Miséricorde sur lui). Nous sollicitons aussi auprès de toute personne ici présente des prières pour qu’ALLAH augmente Sa Lumière sur son âme. J’aurai bien aimé que note Seigneur le laisse en vie jusqu’à présent, car il y a des mots qu’il nous avait dit quand nous commencions à célébrer cette nuit (1997). Toutefois, nous avons la certitude qu’à certains qui sont à l’antichambre de la Résurrection (barzakh), ALLAH a donné la possibilité de voir ce qu’ils ont laissé derrière eux. Qu’ALLAH augmente sa Lumière et Son Pardon, de même que sur Serigne Mouhammadou Diouf et sur tous ceux qui sont décédés dans le quartier, tous les musulmans et les disciples qui assistaient à cet événement et qui n’ont pas pu y assister cette année par la volonté de notre Seigneur.
Qu’Allah nous laisse encore en vie pendant très longtemps et nous donne une bonne santé. Nous sollicitons auprès de tous les musulmans et de toute personne ici présente de prier pour que notre Seigneur nous donne une longue vie et une santé de fer pour que nous puissions réaliser nos ambitions pour l’Islam à travers la voie mouride. Que notre Seigneur nous pourvoit d’une puissance et des bienfaits qu’IL n’a jamais octroyé à personne. IL peut bien le faire, par Sa Bonté, Sa Miséricorde et Son Bienfait ; qu’IL le fasse pour nous tous.
Nous remercions et nous rendons grâce à tout le monde. Qu’Allah nous donne la possibilité d’y assister des années encore.
Que la grâce de notre Seigneur soit sur vous.
Toute personne pour qui ALLAH a donné la faveur de croire en LUI et qui ne LUI rend pas grâce pour cette faveur, notre Seigneur peut retirer sa foi avant qu’il ne décède ; qu’IL nous en préserve.
BAARAK-ALLAH