MAA- UL HAYAAT

Je vis de béatitude,
A toi toute ma gratitude.
Ô ! Mer salutaire
Je ne saurais me taire,
En moi point d’hypocrisie.
Tu m’as nourri d’ambroisie
En période de disette
Et augmente ma recette.
Je le jure par les Hayats
Ô sauveur ! Ô Maa-ul Hayaat.

Khadim Yade

MANÂROUL HOUDA

Par Allah le secret
Qui délivre le décret
Tu es le centre des mondes
A l’écart des vices immondes
Promue à l’excellence,
Tu grandis dans le silence ;
Loin du mauvais oeil
Qui attire le deuil.
Souffle que je te cite
O ! Cité bénite.
Ô sainteté ! Ô Manâroul Houdâ
Je viens me recueillir tout bas.
Mur mures et chuchotements
M’éloignant des châtiments.

Khadim Yade

THIANT

N’eut été la lumière divine sur terre, l’âme mourrait par soif de cette lumière.
N’eut été des individus porteurs de cette lumière, certains hommes seraient désemparés dans ce monde à la recherche de cette lumière.
N’eut été la rencontre de ces personnes porteuses cette lumière, certains coeurs se briseraient par amour pour leur Seigneur.
N’eut été vous Mbacké, la solitude emporterait certains d’entre nous.
Par vous, nous avons connu la renaissance,
Vos propos illuminent les coeurs et constituent leur substance,
Et la cohérence qui s’y trouve témoigne votre connaissance
Qui n’est rien d’autre que la récompense de votre bienfaisance.
Seul suffit aux doués d’intelligence votre apparence cialis prix.
Et votre constance marque la différence.
Sont parmi vos qualificatifs la persévérance et la repentance en permanence,
Véritable docteur des vices, votre patience indique votre ressemblance aux Elus sagaces.
Votre présence sur Terre procure aux croyants Rassurance et réjouissance
Ainsi devons-nous à l’Eternel Seigneur Créateur obéissance et reconnaissance.
Longue vie à Cheikh Ahmadou Mbacké Maoul Hayaat.

Sokhna Khady Gueye
Infirmière

 

 

CHEIKH AHMADOU MBACKE MAA-UL HAYAAT

Coran est ton livre sacré
Honneur pour toute la Oummah islamique
Empêche-nous d’emprunter la voie de l’enfer
Imaane, islam, Ihssane sont tes armes
Khadimou Rassoul t’a choisi
Honnête marabout guide nous

Adorateur d’Allah et serviteur de son prophète (P S L)
Héberge-nous dans l’enceinte de ta lumière
Messager infatigable de notre créateur
Accepte-nous avec toi
Dieu t’a a accordé beaucoup de faveurs
Oh Mbacké! Ne nous abandonne jamais
Unissons – nous pour sauver l’Islam

Maa-ul Hayat un moudjadid mystérieux
Baaboul laahi incontestable
Accompagne-nous, ne nous laisse pas tomber
Clé du paradis
Khakihatoul Moukhamadiya est la base de tes connaissances
Esclave reconnaissant, éclaireur de la vérité

Manaroul houda est ton village saint de méditation
Ahmadou Mbacké le sauveur de l’humanité
Abri efficace contre Satan

Ouvre – nous la porte du salut
Unificateur des peuples
L’abreuvoir des âmes assoiffées de Dieu
Echelle de la voie qui mène vers notre seigneur

Homme de Dieu, digne de confiance
Agréable Cheikh tu as purifié nos coeurs
Yadoul laahi fawxa aydikhime
Allié qui nous rapproche d’Allah
Au jour dernier tu es notre espoir
Taqwa élevé envers l’Eternel Maître

Modou GUEYE
Elève

Santt

Kou santoul dé man tay sant naa
Yalla bour bi kinou may
Khéweul gou reuy gou euppou say
Té moodi Cheikhou Ahmadou
Kou waarouwoul dé man waarou naa
Si kinga khamné moukk dou dégn
Di sakkou leuf loum tout ni bégn
Si Yalla bour nguirouk khérégn
Maa lott si santt kookeulé
Ndakh kougnou may dou oumpeulé
May guignou ko may té dou teulé
Sant kako may sa nam meuné
Djeredjeufé Cheikhou Ahmadou
Maa ul Hayaat yaa gnou rammou
Tay té eulleuk téwa gougnou
Famoom bakham lamiy nourou
Wayé ndjort rafét nafa bou wér
Ndakh fing gnou ték day yoon wou lèr
Wa Yonén tégoon gnognam ba tèr
Aldjana keur gadoul oubou
Mbacké Yalnagn sakh si yaw ba dèè
Dila djeufeul saa sou rotèè
Ndigueul la ak foum fa rotèè
Dila beugg yit moy sogn ndjarign
Kou beugg nit mom ngay néwal
Eulleuk té rik boul séwal
Wakh djilé ndakh séttantalal
Wakhi Rassoul thia samm ba
*Djeredjeufé Yalla*

Abdoul Ahad TOURE
Etudiant en France

 

 

VISITE DE SERIGNE MOURTADA IBN CHEIKH MOUHAMMADOUL F AADEL MBACKE A MANAR-UL HUDDA, CHEIKH AHMADOU MBACKE MAA-UL HAYAAT DONNE UNE LEÇON D’HUMILITE

Il est fréquent d’entendre dire que l’histoire se répète. Bien que cette affirmation soit discutable nous pouvons nous permettre de faire partie de ceux qui la défendent même si nous devons nous baser sur un seul fait pour l’étayer. Nous pouvons nous enorgueillir d’avoir vécu encore une fois de plus une scène que les compagnons du Prophète (PSL) ont eu à vivre avec lui. Et le lieu de la scène n’est autre part que Manaroul Houda ou Mbarassane, comme il conviendra au lecteur, ce 20 octobre 2013. Puissions-nous en tirer les enseignements nécessaires. De par cette occasion, nous réitérons tous nos actes et paroles qui contribuent à rendre grâce au Seigneur le Très haut pour nous avoir mis dans le chemin qu’Il agrée. Lui qui ne cesse de nous octroyer des faveurs même si quelques fois c’est à notre insu. Lui qui nous protège de ce que nous pensons être bien pour nous et qui souvent contribue à notre perte, comme Il nous l’a édifié dans le Saint coran (Baqra verset 216) :
« Le combat vous a été prescrit alors qu’il vous est désagréable. Or, il se peut que vous ayez de l’aversion pour une chose alors qu’elle vous est un bien. Et il se peut que vous aimiez une chose alors qu’elle vous est mauvaise. C’est Allah qui sait, alors que vous ne savez pas ».

Et pour ne pas tirer en longueur nous pourrions nous limiter à rendre grâce à notre Seigneur du seul fait qu’Il ait guidé nos pas vers l’une de ses créatures qu’IL agrée puisque c’est de là que découlent réellement notre prise de conscience et nos actes de bienfaisance afin de faire partie de ceux qu’Il agrée. Longue vie et très bonne santé à notre vénéré guide Cheikh Ahmadou Mbacké Maa- ul Hayaat, lui qui, comme à l’accoutumé, nous a fait vivre une fois de plus une scène de la vie du Prophète (PSL).

En ce dimanche 20 octobre 2013 où il recevait un petit fils de Serigne Touba Khadimou Rassoul et fils de Serigne Fallou Mbacké, en l’occurrence Serigne Mourtada Mbacké, nul ne peut imaginer la richesse de ce jour en histoire mais surtout en enseignement, tel ce passage que nous nous permettons de relater dans ce présent article.

En effet, comme le Cheikh l’a toujours enseigné à ses disciples, après l’appel du muezzin pour la prière de tisbar (zuhr), nous nous dirigeâmes aux préparatifs pour observer cet acte de dévotion. Quelques instants plus tard, la grande mosquée de Manaroul Houda était presque pleine de ce beau monde venu directement des champs d’arachide où il s’activait à la récolte, et certains n’eurent même pas le temps de changer de tenue. Il n’a fallu que peu de temps pour apercevoir le Cheikh et son hôte, dans leur démarche majestueuse, se diriger vers la mosquée pour présider la prière.

Et comme certains s’y attendaient déjà, le Cheikh, de par son humilité certes, mais surtout pour diverses raisons dirons-nous, dans la mesure où on peut dire que dans l’assemblée il n’y avait que des gens avisés et chacun peut se permettre d’interpréter l’acte à sa manière, fit l’honneur à son hôte de diriger la prière. Ce qui fut fait. Et là, à la fin de la prière, pendant que chacun plongeait dans ses invocations, on vit entrer un homme qui, de par son apparence physique, ne semblait pas jouir de toutes ses facultés mentales. Qui était-il réellement ? Qu’en savons nous, nous qui le vîmes pour la première fois ? Ce qui est sûr c’est qu’il a attiré l’attention de bon nombre des compagnons sur le visage desquels on sentait une certaine surprise en voyant l’homme s’avancer vers la première rangée ou était assis le Cheikh faisant face à son hôte et imam du jour. L’on se demandait qui est cet homme d’un âge bien avancé qui ne semblait pas sain d’esprit vu sa coiffure défait et son accoutrement ? Pendant que certains compagnons chargés de la sécurité hésitaient à le retenir, d’autres riverains qui semblaient le connaitre lui faisaient signe afin qu’il n’aille pas jusqu’à la première rangée. L’apercevant arriver, le Cheikh lui fit signe de s’asseoir à une place située juste derrière lui puisque l’imam était encore en train de faire quelques recommandations à l’assemblée. Ceci terminé et des prières faites, nous étions encore assis là dans la mosquée en attendant que le Cheikh et son hôte regagnent la demeure afin de nous consacrer aux prières surérogatoires.

Et là, comme on ne s’y attendait même pas, l’humble Cheikh se retourna majestueusement vers cet homme, lui serra la main et échangea quelques mots avec lui avant de rejoindre son hôte. Alors, ce fut comme si on nous disait : « pourtant c’est dans une circonstance similaire à celle-ci que la sourate Abasa (80) (Il s’est renfrogné) a été descendue. Et le Seigneur (SWT) s’adressait à son Prophète (PSL) en ces termes :

« Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. Il s’est renfrogné et il s’est détourné parce que l’aveugle est venu à lui. Qui te dit : peut-être [cherche]-t-il à se purifier ? Ou à se rappeler en sorte que le rappel lui profite ? Quant à celui qui se complaît dans sa suffisance (pour sa richesse). tu vas avec empressement à sa rencontre. Or, que t’importe qu’il ne se purifie pas ”. Et quant à celui qui vient à toi avec empressement tout en ayant la crainte, tu ne t’en soucies pas. N’agis plus ainsi ! Vraiment ceci est un rappel. Quiconque veut, donc, s’en rappelle ». (Versets 1 à 12).

En effet, comme les prêcheurs aiment à le relater, le Prophète (PSL) s’entretenait avec des dignitaires et riches de la Mecque afin de les convaincre d’embrasser l’islam vu l’apport qu’ils pouvaient lui emmener pour la propagation de la religion. Ainsi, il dut se désintéresser, d’une manière non agréée par Allah (SWT), d’un aveugle, en l’occurrence Abdallah Ibn Al Maktoum, qui tentait de l’interpeller sur une ou des questions qui pourraient l’aider à raffermir sa foi en Allah (SWT). Alors, Celui-ci fit descendre cette sourate pour rappeler son prophète à l’ordre.

Et c’est comme si de par cet acte-là nous avions reçu notre dose de la journée. Suffisamment pour que nous nous mettions à penser jusqu’aujourd’hui qui était réellement cet homme au comportement douteux ? Le Cheikh était-il obligé de lui adresser la parole ? Mais aussi notre seigneur (SWT) qui a descendu une sourate pour rappeler son Prophète à l’ordre n’en ferait-il pas autant pour ces Elus qui commettraient la même erreur même si ce n’est pas par voie d’une sourate ?

Quel que soit le cas, Cheikh Ahmadou Mbacké Maa-ul hayaat, de par cet acte, nous a, encore une fois montré la conduite agréée par Allah (SWT) face à une telle situation. Et il nous revient à nous disciples, ou musulmans de manière générale d’en tirer les enseignements nécessaires. Certes, c’est un geste qui semble si simple et normal mais c’est dans le contexte qu’on pourra vraiment le mesurer vu que de nos jours il est fréquent d’entendre certains disciples se plaindre de l’attitude de certains « hommes religieux » qui ont tendance à favoriser les disciples aisés au profit des démunis. Pourtant, comme disait un prêcheur, l’homme de Dieu doit avoir l’attitude d’un coxeur (rabatteur dans les moyens de transport) qui ne se préoccupe ni de l’accoutrement des clients ni d’autres détails sinon que la voiture soit pleine, c’est-à-dire conduire le maximum de personnes possible vers Allah (SWT).

Donc, que nous soyons Noirs ou Blancs, riches ou pauvres n’oublions pas que c’est le Seigneur Très Haut qui a décidé du sort de chacun d’entre nous, Lui qui a bien précisé dans le Saint coran, (Sourate Al Isra’’Le voyage nocturne’’ verset 70). « Certes, Nous avons honoré les fils d’Adam. Nous les avons transportés sur terre et sur mer, leur avons attribué de bonnes choses comme nourriture, et Nous les avons nettement préférés à plusieurs de Nos créatures». Et comme pour nous aider à comprendre ce verset, Serigne Touba Khadimou Rassoul nous guide dans « Nahdjoukhadaa il hadj » ou « la voie de la satisfaction des besoins » en ces termes : « En chaque créature, honore (respecte) le droit de Celui qui l’a créée ».

Cela dit, estimons nous heureux, nous disciples de Cheikh Ahmadou Mbacké Maa- ul Hayaat de constater que le Cheikh ne se limite pas à énumérer et à recommander les règles de bonne conduite que le Prophète (PSL) se devait de répandre sur terre mais qu’il les observe lui-même, et c’est plus que rassurant. Donc il nous revient de le suivre dans cette dynamique.

Il nous arrive d’entendre dire que telle ou telle personne ou tel chef religieux a fait telle ou telle chose et c’est suffisant pour soulever une critique sur toute une communauté ou une confrérie sans même essayer de s’imprégner d’abord des règles fondamentales qui la régissent avant de donner son jugement. Et on entendra certainement un citoyen lambda imbu de toutes les littératures et dont la seule ignorance réside dans la connaissance de sa religion dire : « Ce que Serigne tel a fait n’est pas du tout catholique ». Mais ce qui n’est pas catholique serait-il musulman ?

Permettez- nous de nous-en arrêter là car nous avons assez montré notre imperfection et nous reconnaissons que les autres sont mieux placés et plus disposés à faire ce que nous tentons de faire dans ces écrits. Et plus nous avançons, plus nous sentons qu’il nous reste encore beaucoup à faire de notre côté pour arriver à la perfection bien que nous fassions de notre mieux pour suivre les recommandations du Cheikh qui s’est toujours évertué à nous montrer comment vivre en société selon l’Islam, et même comment cohabiter avec les autres créatures, aussi insignifiantes paraissent-elles. Et c’est de là que découle la paix sociale, comme nous l’avons cité plus haut avec la recommandation de Serigne Touba dans ‘’Nahdjou’’. Un président d’une république pourrait s’en inspirer face à ces citoyens, un chef d’entreprise face à ses ouvriers, un maitre face à ses élèves, ou même un berger face à son troupeau puisqu’une mouche a valu le paradis à un homme qui pensait que son entrée dans ce lieu était due aux bonnes oeuvres auxquelles il se consacrait de son vivant.

Nous ne saurons terminer sans rendre grâce à Allah (SWT) à nouveau et nous prions pour qu’Il nous assiste à jamais, guide nos pas et nous maintienne dans sa voie. Comprenez que ce geste n’est pas une première chez le Cheikh mais plutôt qu’il est de ces scènes face auxquelles on ne peut rester indifférent. Serigne Sam Mbaye a tendance, comme d’autres prêcheurs aussi, à citer des hommes de Dieu les comparant eux ou leurs habitudes au Coran et l’on peut comprendre de par cet acte du Cheikh que ce sont des hommes dont le comportement correspond à ce que recommande le Coran même si quelques fois ils ne maitrisent pas toutes les sourates du Livre Saint. Et à ces mêmes prêcheurs d’ajouter aussi qu’il est préférable de commettre un péché envers Allah (SWT) qu’envers son prochain car Lui Il est Pardonneur mais il est incertain que ton prochain te pardonne un péché commis à son encontre.

Sur ce, nous implorons aussi le pardon de tous ceux qu’on a eu à côtoyer jusque-là ou que nous aurons à côtoyer pour tout tort que nous aurions commis, sciemment ou à notre insu, étant donné que nous reconnaissons notre imperfection. Jamais nous ne rendrons suffisamment grâce à Notre Seigneur (SWT) de nous compté parmi ses créatures les plus sacrées à savoir les hommes. Qui est qui ? Qui est quoi ? Certainement Mame Abdoul Aziz Sy (qu’Allah (swt) augmente Sa lumière et ses bienfaits sur lui) pourrait nous en dire quelque chose, lui qui a toujours déclaré ouvertement qu’il était prêt à se mettre une corde au cou et à se soumettre à n’importe qui, autorité comme simple citoyen afin qu’elle le traine où elle veut, si de cette initiative là devait dépendre la paix sociale. Ou aussi Serigne Saliou Mbacké (qu’Allah (swt) augmente sa lumière et ses bienfaits sur lui) chez qui tout le monde a noté qu’il était très souvent entouré de jeunes talibés de ses différents daaras, pour ne citer que ceux-là.

Que notre Seigneur Le Très Haut ait pitié de nous, augmente Ses bienfaits et sa miséricorde sur nous, nous procure le Salut ici-bas et à l’au-delà. Qu’Il éclaire nos coeurs et nos esprits afin que nous soyons disposés à considérer notre prochain comme notre propre personne sans tenir compte des différents critères de différenciation que nous nous sommes créé sur terre.

Qu’IL accorder une longue vie à notre vénéré guide Cheikh Ahmadou Mbacké Maa-ul Hayat qui ne cesse de nous transmettre de la manière la plus pratique les recommandations de notre Seigneur (SWT) afin que nous les suivions et que nous nous écartions de Ses interdits.
Amin.

Ibrahima SANE
Professeur d’Espagnol au lycée de Peté, Podor

 

 

 

Serigne Mourtada ibn Serigne Fallou MBACKE rend visite à Cheikh Ahmadou MBACKE MAA-UL HAYAAT Manar-ul Hudaa: « Tu les as mis sur le droit chemin, tu ne les trompes pas. Sache que Dieu ne te trompera pas ! »

Sous un soleil de plomb qui était à son midi, de fidèles disciples, accroupis à même le sol devant la mosquée de Manaar-ul hudaa en deux rangs, scandaient, à haute et intelligible voix, l’unicité d’ALLAH, sous la direction de Serigne Mor GAYE. Pendant une demi-heure, ils étaient là, prés d’une centaine de jeunes, hommes et femmes, enthousiastes et ne faisant montre d’aucun signe de fatigue.

Pourtant, pendant deux jours, ils n’ont pas dormi ni mangé assez. Il semblait que l’amour d’ALLAH qu’ils nourrissaient dans leur coeur leur donnait une force supplémentaire. Parmi eux, des médecins, des enseignants, des administrateurs civil, des informaticiens, des ingénieurs, des étudiants, des élèves, des commerçants, des ouvriers, des cultivateurs ….

Ils sont arrivés dans ce village, jusque là inconnu par la plupart d’entre eux, le lendemain de le tabaski, le jeudi 17 octobre 2013 au soir, avec comme seule ambition, d’oeuvrer pour ALLAH (que sa Grandeur soit exaltée) au moment où la plupart des hommes étaient encore dans l’illusion de la fête et plongés dans les mondanités éphémères de la vie terrestre.

Mbarassane est un village de la Communauté rurale de Taïba Moutoupha, de l’Arrondissement de Ndindy, du Département de Diourbel.

Ce fut le 12 Juin 2010 que Cheikh Ahmadou Mbacké Maa-ul Hayaat posa la première pierre de ce qui deviendra, quelques mois plus tard, la grande concession qui abrite présentement le daara (pour les apprenants et maitres coraniques), l’appartement du Cheikh et celui des femmes en charge des enfants.

Le 06 Octobre 2011, Le Cheikh donna le premier coup de pelle des fondations de la mosquée. En deux ans de travaux sans interruption, la mosquée est quasi fin prête et l’ouverture est prévue pour bientôt.

Venu rendre visite à Cheikh Ahmadou MBACE MAA-UL HAYAAT dans ce village, Serigne Mourtada ibn Cheikh Mouhamadou Faadel MBACKE ibn Cheikh Ahmadou BAMBA XAADIMU RASSUL est arrivé sur les lieux vers midi. Il y est accueilli par Cheikh Ahmadou MBACKE MAA-UL HAYAAT au rythme du Zikroulah.

A la hauteur de la mosquée, le cortège s’arrêta. Serigne Mourtada semblait être impressionné par l’imposante structure dans un village de l’intérieur qui ne dispose ni route goudronnée, ni piste encore moins électricité. Son premier reflexe a été de demandé au Cheikh d’entrer d’abord dans la mosquée avant de regagner la grande concession. Cheikh Ahmadou MBACKE MAA-UL HAYAAT lui accorda toute la déférence digne d’un hôte de sa dimension.

Serigne Mourtada ibn Cheikh Mouhammadou Faadel MBACKE est à la fois père et grand père de Cheikh Ahmadou MBACKE MAA-UL HAYAAT. En effet, ce dernier est fils de Serigne Amdy, fils de Serigne Modou Adjara, fils de Hara Min Baati, fils de Saër Sokhna Bousso, fils de Mame Marame Mbacké. Serigne Mourtada est fils de Serigne Fallou, fils de Serigne Touba, fils de Mame Mor Anta Sali, fils de Mame Balla, fils de Mame Marame MBACKE.

D’un autre côté Cheikh Ahmadou MBACKE MAA-UL HAYAAT est fils de Serigne Amdy, fils de Sokhna Astou Touré, fille de Sokhna Youmi Bousso, soeur de Sokhna Awa BOUSSO, Mère de Serigne Fallou MBACKE lui-même père de Serigne Mourtada.

Après la visite de la mosquée, la délégation est reçue par le Cheikh dans sa concession. Parents, amis, riverains et disciples étaient tous présents, personne n’a voulu rater cette première occasion inédite qui sera, à jamais, graver dans la mémoire collective des populations.

Après la prière de Takussane dans la mosquée dirigée par Serigne Mourtada suivie des déclamations de khassaides de Serigne Massamba DIOP, le chef de village, Madiagne DIAGNE, a pris la parole pour souhaiter la bienvenue à l’hôte, sa délégation et tous ceux qui ont fait le déplacement venant de tous les coins et recoins du Sénégal.

Par la suite, il a rendu grâce au Seigneur qui leur a fait une grande faveur avec l’installation de Cheikh Ahmadou MBACKE MAA-UL HAYAAT dans leur village. « Ce qui m’a le plus impressionné dans cette visite, c’est le fait que Serigne Mourtada dés son arrivée ait confirmé ce que Cheikh Ahmadou MBACKE MAA-UL HAYAAT nous disait ces derniers jours, à savoir : ‘’le village de Mbarassane est le mien’’ », dira le chef de village.

En effet, assis sur sont lit dans la chambre aménagée pour lui, Serigne Mourtada dit : « Toute chose a un propriétaire, le village de Touba Mbarassane est pour Serigne Modou Adjara Mbacké, (Cheikh Ahmadou MBACKE MAA-UL HAYAAT) », ce qu’il réitéra dans son sermon.

A la suite du chef de village, le notable Alla DIOUF prit la parole pour faire l’historique de la longue relation entre les habitants du village et Serigne Fallou MBACKE. Il dit : « Chaque année, nous récoltions des quantités importantes d’arachides pour Serigne Fallou. Satisfait de nous, il baptisa le village ‘’Touba Mbarassane Sama Gogg’’. A l’époque, il n y’avait que deux Touba, Touba Mbacké et Touba Toul ».

On comprend alors parfaitement qu’un prolongement de Serigne Fallou, à savoir Cheikh Ahmadou MBACKE MAA-UL HAYAAT, vienne continuer l’oeuvre de son grand père dans ce village. Chaque année, il y récolte des tonnes d’arachides qui sont réinvesties dans la mosquée et le daara.

La relation parfaite entre Serigne Fallou et Serigne Modou Adjara, grand père et homonyme de Cheikh Ahmadou MBACKE MAA-UL HAYAAT a été rappelée par Serigne Fallou Mbacké ibn Serigne Cheikh Adjara. Le porte-parole de la famille fera savoir que « C’est Serigne Touba qui les avait mis ensemble. C’est pourquoi tous les fils de Serigne Modou Adjara ont donné à leur fils ainé le nom de Serigne Fallou Mbacké ».

Cheikh Ahmadou MBACKE MAA-UL HAYAAT n’a pu s’empêcher de prendre la parole pour témoigner sa joie, sa reconnaissance et dire ses remerciements à l’égard de son prestigieux hôte, Serigne Mourtada. Il a également remercié tous les membres la famille de Serigne Modou Adjara qui ont fait le déplacement, de même que ses amis de Keur Mbaye Fall.

Des remerciements particuliers ont été adressés à ses disciples qui « depuis, jeudi sont dans le village, bravant la soif, la faim et la chaleur », dira –t– il devant un public qui ne pouvait plus se retenir. « Pourtant chacun d’entre eux a les compétences pour diriger ce pays » précisa t – il.

Par ailleurs, le Cheikh fera la corrélation entre le nom Mourtada qui signifie « l’achevé » et les travaux des champs qui viennent de s’achever avec l’arrivée de Serigne Mourtada dans le village.

Le Jeuwrigne Serigne Oumar Diouf, parlera au nom de tous les condisciples pour témoigner sa reconnaissance infinie à l’égard de son guide. « Il nous a détourné des futilités du bas-monde pour nous mettre sur le droit chemin, celui qui mène vers ALLAH (swt) ».

Prenant la parole pour clôturer la séance, Cheikh Mouhammadou Mourtada a prononcé un sermon plein d’enseignements. Il a rappelé les enseignements de Serigne Touba qui sont la droiture et l’engagement dans tout ce qui contribue à répandre l’Islam.

Il a témoigné que Cheikh Ahmadou MBACKE MAA-UL HAYAAT ne fait pas parti de ces guides religieux qui trompent et devient leurs disciples. « Tu les as mis sur le droit chemin, tu ne les trompes pas. Sache que Dieu ne te trompera pas ! ».

Serigne Mourtada, très content de la visite a promis de revenir tant que Cheikh Ahmadou MBACKE MAA-UL HAYAAT le voudra.

Baye Fary SEYE
Professeur d’Histo-Géo
Journaliste, Ecrivain

 

 

LA DECENTRALISATION AU SENEGAL : BILAN ET PERSPECTIVES

L’Acte III de la Décentralisation a-t-il sa place dans le dispositif juridique sénégalais ? Une telle question peut paraître, a priori, saugrenue, choquante et même surprendre bon nombres de chercheurs sénégalais intéressés par le droit de la décentralisation. Et pourtant, la réponse à cette question ne s’impose pas d’elle-même. Au demeurant, l’actualité judiciaire sénégalaise offre une formidable opportunité pour réfléchir sur la réalité de la décentralisation, de l’Acte III en particulier.
Les réformes les plus difficiles à mener dans une société sont celles qui touchent à l’Administration. Celle-ci est, en effet, une matière qui intéresse tous les citoyens, en tant qu’institution chargé faire prévaloir, au quotidien, l’intérêt général. Par ce texte, nous tentons d’apporter une contribution à ce débat qu’anime le gratin des juristes sénégalais.

D’emblée, il faut souligner que réfléchir sur une réforme qui n’a pas encore révélé tous ses contours n’est pas aisé. Aussi, serait-il judicieux de poser la problématique de la décentralisation, d’en retracer son historique au Sénégal avant d’entrevoir le contenu de l’Acte III qui se dessine à l’horizon.

On a l’habitude de dire que le Sénégal est un pays de décentralisation. Il est vrai que notre pays a expérimenté la décentralisation bien avant les Etats africains. Il a longtemps fait usage de ses deux composantes que sont la décentralisation territoriale et la décentralisation technique ou par service.

La décentralisation est faite pour les populations. C’est un mouvement concomitant avec le développement de la démocratie. Elle consiste à renforcer les pouvoirs, les capacités de participation des populations à l’effort de développement et à les impliquer à la résolution des problèmes de leur localité. Décentraliser c’est « décider plus rapidement, décider plus près, décider à partir d’une base démocratique c’est-à-dire à partir des représentants choisis par les populations ».

Il faut rappeler qu’à l’Indépendance, sur la base des travaux du Père Lebret et Mamadou DIA, alors Président du Conseil, le Sénégal avait reconnu l’existence de sept zones éco-géographiques. A chacune de ces zones, on a appliqué le principe de la décentralisation technique, en créant ici, la SODEPS pour la zone Sylvo-pastorale. Ailleurs, on a créé la SODEVA pour le bassin central, d’un autre coté la SODEFITEX etc.

Cette décentralisation technique a été combinée à une décentralisation territoriale. En effet, au Sénégal, le processus de Communalisation a débuté dans le courant du 19ème siècle avec les quatre (4) Communes de plein exercice (Saint-Louis, Rufisque, Dakar et Gorée). C’est pour cela que certains juristes estiment que la communalisation intégrale, opérée au lendemain de l’indépendance, ne saurait être considérée comme une étape encore moins comme l’Acte I de la décentralisation en ce sens qu’elle a été héritée de la Colonisation. Ainsi, lorsqu’il s’est agi de généraliser les Communes de plein exercice, on n’a pas jugé nécessaire de faire une réforme substantielle.

Toutefois ces Communes n’étaient régies par aucun texte législatif ou réglementaire. Il a fallu attendre l’année 1966 pour que soit adopté le Code de l’Administration Communale. Après la mise en place des Communes, on s’est ensuit, intéressé à la question de la gestion du monde rural par ses populations d’où l’Acte I de la décentralisation au Sénégal qui correspond à la création des Communautés rurales.

C’est pour dire qu’après l’Indépendance, la première vraie réforme est intervenue en 1972. Elle a été opérée avec la loi 72-25 du 19 avril 1972. Celle-ci introduit de la décentralisation en milieu rural en créant les Communautés rurales. Les Communes, on le sait, avaient été créées par le colonisateur français. Donc la première entité territoriale décentralisée au Sénégal remonte à 1972. Voilà pourquoi d’aucun considère que c’est la loi 72-25 du 19 avril 1972 qui constitue en réalité l’Acte I de la Décentralisation au Sénégal.

Cette perception est contestée par d’autres juristes qui estiment, pour leur part, que la réforme de 1972 ne peut être que l’Acte II de la Décentralisation sénégalaise. Leur position est compréhensible. En effet, en 1996, le Sénégal a connu une grande réforme, qui était ambitieuse, audacieuse et qui du plus n’a pas produit tous ses effets. Toutefois, une étape importante du processus de décentralisation allait être franchie avec la région qui devient au-delà de sa nature de circonscription administrative, une Collectivité locale. En outre, on avait prévu avec la loi 96-07 du 22 mars 1996 le transfert de neuf domaines de l’Etat aux Collectivités locales, l’allègement voire ou même la suppression de la tutelle s’en est suivie. Ainsi, les Collectivités locales étaient devenues « maîtresses » de l’opportunité de leurs décisions. C’est pour cela qu’on a parlé d’Acte II de la Décentralisation. Le Président DIOUF disait à ce propos que cette réforme allait faire vivre au Sénégal « une Révolution silencieuse ».

Aujourd’hui, si on doit en faire le Bilan, on ne peut dire que tout est totalement négatif. Il faut reconnaitre qu’il y a d’abord un dispositif juridique et institutionnel assez sophistiqué. On a aussi une tradition de Collectivités locales alors que des pays viennent de découvrir ce phénomène. Une expérience de démocratie locale avec notamment le « protagonisme » des forces politiques qui se battent au niveau local pour avoir des représentants peut être notée. En outre, il y a une tradition de gestion locale. Cela on ne peut le nier. Mais, là où il y a des problèmes avec ces différentes réformes, c’est au niveau du développement, au niveau de la dimension économique de la décentralisation. Autrement dit, la décentralisation a pêché sur deux plans. Premièrement, la décentralisation n’a pas permis de réformer l’Etat. Parce qu’au fond ce que l’on voulait avec la décentralisation, c’était une réforme de l’Etat ; changer la manière d’être et d’agir de l’Etat ; faire en sorte que les choses ne se décident plus à partir de Dakar pour être imposées à la base. C’était en quelque sorte de pouvoir casser ce clivage entre le Sénégal utile et le Sénégal oublié. Mais au fond, on se rend compte que cette réforme de l’Etat n’a pas été réussie. En d’autres termes, la décentralisation sénégalaise quoique vieille, quoique sophistiquée n’a pas permis de mettre en place un nouveau type d’Etat adapté, proche des populations et qui promeut le développement en tenant compte des spécificités locales.

Deuxième chose qu’on n’a pas réussi c’est d’actionner le levier du développement économique à partir de la décentralisation. En réalité, on n’avait pas simplement décentralisé pour créer une classe politique locale, pour avoir une reconfiguration institutionnelle. On avait décentralisé parce que l’on pensait qu’on allait réunir les conditions d’un développement économique à la base. On allait permettre aux acteurs à la base d’exploiter les potentiels des terroirs et des territoires pour pouvoir impulser le développement. Et force est de constater, sous cet angle, que la décentralisation n’a pas été réussie.

Tout compte fait, aujourd’hui, l’Acte III se dessine à l’horizon, se plaçant ainsi au fronton de notre organisation administrative. Il suscite beaucoup d’attentes notamment le développement local qui peine à décoller. Pour le Président Macky SALL, il s’agit « d’organiser le Sénégal en territoires viables, compétitifs et porteurs de développement durable à l’horizon 2022 ». Cette réforme administrative en cours va procéder par un phasage, par des étapes.

Dans la phase 1 (une) il y aura Communalisation intégrale. Elle postule que désormais au Sénégal, il n’y aura plus de Communes et de Communautés rurales. Ces dernières vont être transformées en communes. Ainsi, la collectivité locale de proximité sera la Commune et non la Communautés rurales. Il y aura des implications et la première sera la simplification du vocabulaire institutionnel. Souvent même, dans le cadre de la coopération décentralisée, les interlocuteurs du Sénégal avaient des problèmes car ils ne reconnaissaient pas la Communautés rurales dans leur jargon institutionnel. Ensuite, cela va permettre de moderniser les Communautés rurales. Ce ne sera pas seulement un changement sémantique, terminologique, sinon cela n’apporte rien. Les Communautés rurales, devenues Communes, auront désormais des ressources qu’elles ne pouvaient avoir et que seules les communes avaient. Les Communautés rurales vont avoir des possibilités et des capacités institutionnelles qu’elles ne pouvaient avoir. Exemple : les textes leur interdisaient de recruter un personnel. Une Communauté rurale se limitait à deux personnes, le Président de la Communauté rurale et un assistant communautaire. Désormais Communes, elles auront la possibilité de se doter de personnel et de capacités institutionnelles nécessaires. Les Communautés rurales n’étaient pas libres pour faire par exemple leur budget comme elles le voulaient à cause notamment des contraintes qui pesaient sur elles. On considérait en effet qu’elles étaient des Collectivités locales mineures et que seules les communes étaient majeures. Maintenant, il va y avoir une égale dignité des Collectivités locales. Les anciennes Communautés rurales devenues communes vont avoir les mêmes compétences, les mêmes attributs, la même envergure que les Communes. En plus, les zones de terroirs qui sont dans leur territoire, elles vont continuer à les gérer comme les Communautés rurales les géraient. Autrement dit, on ne va plus les déposséder. La loi sur le domaine national prévoit que quand une Collectivité locale devient Commune, les terres du domaine national qui étaient sur son territoire, notamment les terres à vocation agricole, vont être reversées automatiquement dans le domaine privé de l’Etat. Ici, on ne les dessaisit pas. Elles vont avoir toutes les avantages, tous les atouts, toutes les opportunités des communes. En plus, elles gardent les avantages de la ruralité.

Le deuxième axe de la réforme, c’est l’érection du département en Collectivité locale. Maintenant, on va avoir des échelles de gouvernance à tous les niveaux (une échelle de gouvernance démocratique de proximité, une échelle de gouvernance démocratique au niveau du département et une autre au niveau régional. Autrement dit, il n’y aura plus une seule échelle de gouvernance qui sera entre les mains de l’Etat. On va rendre aux populations les échelles de gouvernance. Les populations vont élire leurs représentants et cela va être le cas du département. Et pour ce dernier, l’intérêt c’est qu’elle soit une collectivité territoriale assez homogène du point de vue socioculturel. En effet, on se sent plus « Mbourois », « Tivaouanois » que « Thiessois ». Donc, il y a un lien d’affection, un sentiment d’appartenance qui est plus fort quand il s’agit du département que quand il s’agit de la région. Et au-delà, il y a une résonnance historique car les départements actuels sont l’émanation des anciennes provinces. Donc en faire une Collectivité locale accroitrait la participation locale.

Conséquemment, il va y avoir une redistribution des compétences. Ainsi, la plupart de celles-ci qui étaient dévolues aux régions vont être transférées aux départements. Il s’agit notamment de l’action sociale, la gestion des écoles, la santé etc. La région elle, aura essentiellement des compétences en matière de planification, en matière d’aménagement du territoire. Ce qui justifie l’assertion du maire de Dakar, Khalifa SALL : la décision d’« agir localement est irrévocable » et « la gestion locale est devenue incontournable ».

Et dans la phase 2 (deux), qui se fera après la tenue des élections locales, il sera question essentiellement de deux voire trois aspects fondamentaux. L’aspect le plus fondamental et qui est le « noeud gordien » de la décentralisation, c’est le financement des Collectivités locales. En effet, les ressources sont encore trop gardées à Dakar. Donc, ce qui va focaliser l’attention, ce sont les innovations dans le mécanisme de financement de la décentralisation. Le deuxième aspect serait le regroupement, en pôles de développement, des collectivités locales. La réflexion portera sur la manière d’inciter les territoires à aller sur la base du volontarisme, de la contractualisation vers les pôles. C’est d’ailleurs ce qui se fait au Sud avec l’entente Casamance qui regroupe les régions de Sédhiou, de Kolda et de Ziguinchor. Et enfin, le troisième aspect de cette seconde phase de la réforme serait la correction des incohérences territoriales. La plupart des grandes Communes sénégalaises étouffent alors que les Communautés rurales ont encore des terres qu’elles ne parviennent pas à utiliser. Certainement cela va poser des problèmes. Mais, un Etat ne peut pas non plus dire que toucher aux terres des Communautés rurales va provoquer des soulèvements. Il sera donc question de trouver des arrangements entre la Communes et les Communautés rurales devenues Communes pour le partage des terres.

L’Acte III de la décentralisation lancé officiellement le 19 mars dernier va probablement bouleverser l’architecture institutionnelle sur laquelle reposait, le Sénégal, jusqu’ici. Sera-t-il une réalité ou une chimère ; éternel mimétisme ou résultat de l’évolution ; politique décentralisatrice ou politique politicienne ? Dans tous les cas, une interrogation de l’histoire confirmera que le Sénégal est un pays de réformes, de colloques, de séminaires. Seulement là où le bas blesse c’est dans l’application des conclusions de ceux-ci.

Assane NIASS, FSJP-DAKAR

 

 

 

INTERVIEW AVEC UNE FRANCAISE CONVERTIE EN ISLAM

 

Question1: veuillez d’abord vous présenter
Je m’appelle Emilie et j’ai choisi Khadija quelque temps après ma conversion.
Je suis née d’une mère française et d’un père portugais. Ainée de 3 enfants.
J’ai 30 ans.

Question 2: dites nous comment vous êtes entrée dans l’Islam?
N’ayant pas reçu d’éducation religieuse, j’ai choisi d’aller au catéchisme vers 14 ans. C’était la période du collège ou je vivais mal les relations sociales, je découvrais que mes amis mentaient les uns aux autres, je ne m’y retrouvais pas. Les enseignements de Jésus proposaient de nobles valeurs, qui résonnaient en moi. Je me suis investie 2 ans environ dans l’église (séjours spirituels jeunesse).
Puis des questions plus pertinentes sont apparues, qui est Dieu ? Qui est Jésus ?…Personne ne m’apportait de réponses satisfaisantes.
J’ai alors pris mes distances…
J’ai survolé le bouddhisme dans lequel je trouvais des enseignements plus poussés. La maitrise de son âme, son élévation, au-delà des tentations du corps.
La dualité âme/corps était alors mon créneau.
C’était les années lycée. J’avais une amie musulmane avec qui nous passions les récréations à des sujets philosophiques/religieux.
Elle essayait de me convaincre de la vérité de l’islam, j’essayais de la convaincre de l’oppression des femmes en islam.
Pour cela, j’ai dû lire, me renseigner etc. Dépasser le message des médias.
J’ai alors lu le droit des femmes en islam (avec études comparées avec religions antérieures). J’ai découvert une religion de justice.
Petit à petit je lisais la position de l’islam dans différents domaines (environnement, travail, famille…). Des voiles se sont alors levés de mon coeur. Le regard s’est éclairci et la certitude (Al Yaqin) est apparue.

Question 3: si vous vous comparez vos deux vies avant et après votre conversion, que retenez vous?
J’ai connu l’islam assez tôt (17 ans). Au moment de prendre des directions dans ma vie. J’ai du mal à imaginer ma vie sans l’islam, je n’ai pas eu le temps de la réfléchir autrement.

Question 4: vous venez tout juste d’effectuer un voyage au Sénégal. Quelle appréciation faites-vous de la foi des sénégalais?
La question me gêne. D‘une part je ne suis pas en mesure de donner une appréciation de foi de qui que ce soit et d’autre part restreindre le peuple sénégalais dans une foi est maladroit.
Je peux cependant comprendre qu’il existe plusieurs confréries soufies, ce qui permet aux uns comme aux autres de trouver un guide et un chemin pour se rapprocher d’Allah.
Toutefois, il existe aussi des personnes réfractaires à cette notion de soufisme et donc de guide.
Pour ma part, il n’a pas été évident d’éviter certaines dérives car la voie de talibé peut être mal comprise et entraine ainsi des pratiques contradictoires avec les recommandations divines.
J’ai aussi compris que beaucoup de musulmans n’hésitent pas à pratiquer d’autres coutumes, ce qui me parait dangereux pour le tawhid. Dans le sens ou ces coutumes priment sur la religion.
C’est sans doute ce qui me blesse le plus, ayant moi-même choisi de quitter certaines choses pour embrasser l’islam. Et certes la victoire est du côté del’islam
« Il y a autant de foi que de respiration »

Question 5: Pourquoi vous êtes-vous rendue au Sénégal ?
Mon premier séjour au Sénégal date de 2010. J’étais en recherche de guérisons du coeur, d’un cheminement spirituel. Ce que je ne trouvais pas en France. La notion de tarîqa n’étant pas forcement comprises en France.
J’ai fréquenté la tijaniyya principalement. A la fin de mon séjour, j’ai connu des Baye Fall qui m’ont fait découvrir le mouridisme et m’ont emmené à Touba. Là, le « batin » a opéré…
J’ai reconduis un voyage en 2011.
En 2013, j’avais besoin d’y retourner. J’avais une mission particulière mais Allah sait bien les choses. Je n’étais pas partie chercher un guide en tout cas.

Question 6: vous avez aussi fait allégence à Maa ul Hayaat. Peux tu nous dire pourquoi?
En résumé je dirais « Kun fa yakun ». Tout comme ma conversion, la certitude m’est apparue, je n’ai pas hésité.
Cette rencontre fut la plus incroyable pour moi. J’avais entendu des talibés raconté leur visite au Serin et les « hals » qu’ils ont ressentis. J’étais curieuse de rencontré cette personne. Pourtant à mon arrivée au daara à Manarou, je n’ai pas eu ce « choc ». J’avais donc décrété que ça ne pourrait pas être lui.
Puis j’ai vécu un peu à Manarou, j’ai côtoyé le Serin dans son quotidien, j’ai découvert ses discours.
D’autre part mon voyage a rencontré des aléas, et partout où je me trouvais, le Serin était là. (Keur Mbaye Fall, Touba, Manarou). Je retournais souvent le voir pour qu’il allège mes soucis. C’était la seule perche à laquelle je pouvais m’accrocher en pleine mer.
En fin de séjour je repars vivre un peu à Manarou. La veille de mon départ un waxtan se produit avec le Serin. Nous évoquons la notion d’allégeance. Je lui fais part de mes doutes, mes craintes, mes réticences, mes incompréhensions. A chacune de mes questions, j’avais des réponses tirées du coran ou de la sunna.
Petit à petit des voiles se levaient de mon coeur et j’ai alors palpé la certitude et l’évidence de faire l’allégeance.
J’ai voulu rester prudente et me suis retirée dormir. J’ai fait 2 rakats avant de dormir en demandant à Dieu la clairvoyance. Le matin je me suis levée sans plus aucun doute. J’avais rêvé du Serin, qui me rendait visite à Rennes. Tout était clair, ses vêtements, sa voix, son regard , sa posture.
Mon taxi m’attendait, mais je ne pouvais pas partir de Manarou s’en m’être « scellé » avec le Serin. L’allégeance fut digne d’une vraie cérémonie, dans sa mosquée sur une natte avec des témoins.

Question 7: l’allégeance à Maa Ul Hayaat va-t-elle changer votre vie?
Elle a changé ma compréhension déjà de la voie. Je me sens maintenue dans le chemin. Je me confie beaucoup au Serin ce qui me permet d’éviter certaines choses et d’en préserver d’autres. J’ai beaucoup plus confiance de ce qui m’arrive. J’ai compris aussi que le chaitan peut nous faire croire qu’on fait les choses pour Dieu alors que non. J’ai compris la subtilité des vices cachés, et sans Serin cela est impossible à cerner.
J’espère investir plus et plus sincèrement le « sirat al moustaqim » (droit chemin).
Que mon sens de vie ne sois pas dévié par l’amour de ce bas monde.

Question 8: que repondez vous aux detracteurs de l’allegence?
Nous ne pouvons pas leur en vouloir car c’est Dieu qui permet la compréhension des choses.
Je suis restée 10 ans pensant que les livres de Ghazali (qu’Allah soit satisfait de lui) et autres soufis me permettraient de me guider. Je crois que l’ego nous trompe. Depuis quelques temps j’avais conscience de la neccesité d’un guide. Pour ma part j’étais arrivée au bout de mon chemin seule, je ne pouvais plus avancer.

Et Allah nous délivre. Il donne à celui qui cherche aussi.
C’est un débat stérile que de parler de l’allégeance avec ceux qui n’ont pas la maturité du coeur. C’est une intimité avec soi-même, sa relation à Dieu. Il y a des choses qui ne sont pas des choix mentaux, mais bien le décret d’un KUN.

Question 9: votre souhait pour Maa Ul Hayaat
Une longue vie. Qu’Allah soit satisfait de lui. Qu’Il l’élève dans le plus haut degré du Paradis.
Qu’il puisse venir souvent en France et ailleurs afin que ceux qui ne peuvent connaitre la vie au daara avec le Cheikh puisse comme même bénéficier de sa présence.
Je suispersuadée aussi que son message et sa pédagogie peuvent toucher beaucoup de personnes non mourides…
Propos recueilis par
Baye Fary SEYE

LA LIBERTE DANS L’ISLAM

La notion de liberté, selon le dictionnaire Larousse est l’état de quelqu’un qui n’est pas soumis à un maître. En effet, elle est liée à la notion d’indépendance et de soumission. Mais, pour cerner davantage cette notion, il convient de s’interroger sur la conception qu’en a l’Occident

Les écrivains occidentaux distinguent deux types de liberté : la liberté philosophique et la liberté individuelle. Le premier est la possibilité d’agir d’une manière autonome sans être soumis à une force extérieure (divine, sociale ou psychologique). On pourrait donner l’exemple de la liberté de Meurseult, dans L’étranger. Le second confère le droit de disposer de soi-meme en étant protégé contre toute mesure arbitraire. Elle commence là où s’arrête celle des autres.

Perçue sous cet angle, la liberté est souvent synonyme de déviance et cadre avec les notions de « libertin » et de « libertaire ». A l’origine, le libertin c’est celui qui ne respecte pas les lois de la religion. Même si le mot a évolué, plus tard, pour avoir le sens de déréglé, d’immoral, il renferme toujours l’idée de déviance. Le libertaire, quant à lui, est celui qui n’admet aucune limite dans l’exercice de sa liberté : c’est la liberté extrême assimilée à la licence ou même à l’anarchie. Dans l’un comme dans l’autre cas, le Musulman ne saurait se fonder sur cette façon de concevoir la liberté. Celle-ci est, dans l’Islam, plus positive.

Toutefois, à l’image de la pensée occidentale, l’Islam donne au Musulman la latitude de s’exprimer, de penser, d’aller et de venir. Cette forme de liberté constitue, à n’en pas douter, un modèle à tout point de vue, car étant bien cernée et réglementée. Elle guide la vie du musulman et insiste davantage sur le rapport entre l’homme et son milieu. Le Coran en a parlé depuis le septième siècle de notre ère. Mais, c’est souvent, l’ignorance de ce Texte sacré qui nous pousse à attribuer telle ou telle autre valeur à l’Occident.

Cependant, la liberté qui nous semble la plus importante est celle qui installe chez le croyant la sincérité dans ses oeuvres, l’amour véritable envers le Seigneur. En effet, l’homme se compose de deux éléments : le corps et l’âme. Le premier est terrestre ; il est un attribut partagé avec les animaux ; il va sans dire qu’il est mortel. Le second est considéré comme céleste et immortel. C’est cette immortalité de l’âme qui différencie l’Homme de l’Animal, car il donne du sens à son existence terrestre et dans l’au-delà.

Le CORAN ferait allusion à ces deux dimensions de l’être humain en ces termes : « Nous avons certes crée l’homme dans la forme la plus parfaite. Ensuite, nous l’avons ramené au niveau le plus bas » (sourate 95, versets 4 et 5). Cela voudrait dire que l’homme est entre deux postulations ou forces : le Bien et le Mal.

C’est là où la notion de liberté retrouve son tout sens, sa véritable signification. Elle recoupe la vision de Soufiane Kherrazi quand il écrit dans Philosophie, publiée en 2013: « L’homme est animal quand il est moins humain, et de ce fait, il n’est pas libre quand il se comporte instinctivement ». .
Cela renvoie également la conception de Kant qui pense que la liberté de l’homme consiste essentiellement à depasser ce qu’on appelle l’agencement mécanique de son existence animale, c’est-à-dire se détacher de tout caractère instinctif ou toute « hétéronomie » qui s’impose à l’homme dans sa logique animale ou dans son état de nature.

L’homme est libre s’il annihile tout désir, toute volonté de se hisser au dessus des autres. En effet, lorsque l’amour de Dieu est authentique et sincère, les trésors, les richesses et les biens sur terre perdent leur éclat et l’idée même d’être célèbre devient dérisoire.

En somme, du point de vue de la religion et de l’Islam en particulier, on parle seulement de liberté quand rien, sur cette terre, ne peut avoir de la prégnance sur nous, lorsque, par une éducation stricte et par la maîtrise de l’âme charnelle, l’homme parvient à dominer ses pulsions et es désirs.

En définitive, quand on est humble devant son SEIGNEUR, mais fier de sa situation quel qu’elle soit devant les tyrans, les oppresseurs, les richesses et les futilités de ce bas monde, on est véritablement libre.

Moussa THIAO Professeur de Lettres, Doctorant en sciences du langage