CHEIKH AHMADOU MBACKE MAOULHAYAT : J’AI VU MON FILS MENOTTÉ AUX PIEDS, MAIS…

Ce que désormais on peut appeler « l’affaire Khadim Gueye », à cause de la tournure judiciaire qu’elle a eue, a suscité la réaction de nombreuses personnalités religieuses. À la suite du Khalife Général des Mourides Serigne Mountakah Bassirou Mbacké qui s’est exprimé sur la question, le guide spirituel Cheikh Ahmadou Mbacké Maoulhayat considère que cette « affaire » « est une épreuve qui peut arriver à tout musulman. Je connais bien la personne en question, j’ai fait des investigations sur lui, je sais où il étudiait, qui il est et ce qu’il a fait. Je trouve que son arrestation ne valait pas la peine ». Toutefois, il déplore la tournure judiciaire qu’elle a eue et la dimension médiatique qu’on lui a donnée. Pour le guide religieux, « ce n’était pas la peine d’en arriver là d’autant plus que les parents des enfants menottés aux pieds étaient consentants, conscients du danger qu’ils encourent s’ils ne reçoivent pas une bonne éducation de base ». L’homme de Dieu, réputé par sa capacité de transformation de jeunes perdus, juge que la mesure du Serigne Daara, de menotter aux pieds les enfants, est à mettre dans sa volonté d’éduquer les enfants, afin de leur assurer une vie d’adulte apaisée. « L’éducation et le savoir n’ont pas de prix. La raison de tous nos maux vient d’un déficit d’éducation de nos enfants. Si on avait réussi l’éducation des enfants, le budget consacré à la police, à la gendarmerie et à la justice pourrait réduire considérablement. Il est plus facile de redresser une plante quand elle est jeune plutôt que d’attendre qu’elle soit grande. Il y a des parents qui viennent souvent se plaindre auprès de moi de la mauvaise éducation de leurs enfants. En effet, un parent est venu me dire que son fils le menace souvent avec un couteau. Il prend ses bijoux et les vend sans qu’elle ne puisse rien faire pour arrêter tout ça. C’est ça qu’on veut éviter à l’enfant, raison pour laquelle on fait tout pour lui donner une bonne éducation de base », dit Maoulhayat.

Cependant, dans sa mission d’instruire et d’éduquer, « l’éducateur doit être pédagogique et utiliser toutes les méthodes possibles avant d’en arriver à celle-là. Il doit agir avec intelligence et non avec passion. J’ai l’habitude de dire aux enseignants de mon daara, qu’il faut éviter de frapper les enfants, car je n’en veux pas. Si c’est par nécessité, il faut le faire avec raison, sinon vous risquez de blesser l’enfant sans le vouloir. Si on menotte les pieds d’un enfant avec raison et non avec passion, cela ne lui fera que du bien dans l’avenir », renchérit le fils spirituel de Serigne Saliou Mbacké.

Cette pratique de menottes temporaires aux pieds de l’enfant récalcitrant est une pratique qui est née en même temps que le daara. On la retrouve dans pratiquement tous les daaras. Elle n’épargne personne, soit-il l’enfant d’un marabout. « Pas plus qu’avant-hier mon propre fils a été menotté aux pieds, pour une raison pas importante. Quand je l’ai vu, ça ne m’a pas du tout dérangé, car j’ai compris que l’éducation va de pair avec la souffrance. Par contre, ceux qui m’avaient accompagné ont pleuré à chaudes larmes. Mais je leur ai dit qu’il n’y a aucun problème, la vie au daara ne dure pas longtemps c’est tout juste trois ans, bientôt tout cela fini. Moi-même je suis passé pire que lui au daara et je sais qu’il ne vivra le 1/8 de ce que j’ai enduré. Et aujourd’hui personne ne peut savoir que je suis passé par toutes ces souffrances, si je ne lui dis pas. Et son Serigne daara qui l’a mis dans cette situation ne lui veut que du bien. À mon fils, j’ai prodigué des conseils. Je lui ai demandé de redoubler d’efforts, d’être plus endurant et plus patient, c’est tout ». À cet exemple qui concerne le propre fils de Cheikh Ahmadou Mbacké Maoulhayat, vient s’ajouter celui d’un grand dignitaire mouride. C’est Maoulhayat qui nous le raconte : « Il y a deux grands dignitaires mourides, l’un a un grand daara à Touba où sont passés la majeure partie des fils de Serigne Touba. Un jour, les droits de l’hommistes sont venus à Touba. Accompagnés par l’autre grand dignitaire mouride sous l’autorité de laquelle est placé le premier, ils sont allés visiter le daara de ce dernier. Il y avait une troisième personne qui les accompagnait. Elle avait son fils, un peu turbulent, dans le daara. Quand cette personne a vu que son fils était menotté, il avait commencé à pleurer. Le plus grand dignitaire mouride lui dit : « regarde, celui-là c’est mon fils ». Ce dernier avait aussi des menottes aux pieds. Et l’homme sécha ses larmes ».

Les menottes aux pieds de l’enfant ont un seul objectif : corriger l’enfant, l’éduquer et l’inscrire définitivement sur le bon chemin, sachant que s’il devient adulte, il en sera trop tard. C’est pourquoi, « un autre dignitaire mouride avait dit au chef d’une équipe de gendarmes venue dans son daara pour récupérer les enfants menottés aux pieds : « Nous les avons mis dans cette situation pour leur donner une bonne éducation et éviter qu’ils soient menottés aux mains dans l’avenir ». Car les menottes dans le daara ne leur privent pas de leur liberté. C’est tout juste pour les empêcher de fuir. », ajoute Boroom Manaroul Houda.

Il est vrai que la multiplication des agresseurs dans notre pays s’explique principalement par un déficit d’éducation à la base des enfants. « Parmi ces gens, il y a certains qui, s’il avaient reçu une très bonne éducation à la base, ne seraient pas devenus des agresseurs. Il y a aussi certains qui ont été menottés durant leur enfance sans quoi, ils seraient aujourd’hui de grands délinquants. », affirme le Cheikh.

Même si cette pratique a un but pédagogique, il urge, selon l’avis de Maoulhayat de « réorganiser les daaras et de mettre des règles pour leur ouverture ». Il ajoute : « Nous ne devons pas rejeter les suggestions de tous ceux qui donnent un avis contraire à notre position en pensant qu’ils combattent les daaras. Il nous faut aussi, nous Serigne daara, faire une introspection et revoir certains de nos comportements. Il y a certaines attitudes qui blessent l’enfant. On peut l’instruire sans lui faire du tort. Je maîtrise bien ce que je dis parce que j’ai un daara qui emploie plus de 150 enfants avec des enseignants chevronnés. Nous les prenons entièrement en charge et gratuitement. Nous avons mis en place une organisation stricte qui fait progresser les enseignements/apprentissages sans nuire aucun élève et les résultats sont satisfaisants. Si on laisse certains mettre de l’avant leur passion au détriment de leur raison, ils risquent de blesser les enfants et si ça continue comme ça, l’enseignant peut ne pas réussir sa mission de transmission du savoir. Serigne Saliou disait, quand on était dans son daara : « Quand on frappe à plus de trois coups, satan s’introduit ». Si pour frapper un enfant, on enlève son boubou et on le torture, on risque de le tuer ».

Selon le Cheikh qui a passé treize années dans les daaras de Serigne Saliou Mbacké, il y a d’autres méthodes qu’on peut utiliser pour corriger les enfants. Il cite l’exemple de Oustaz Barham Diop qui a raconté, qu’un jour, il a trouvé que son fils qui jouait au football avait cassé une vitre de sa bibliothèque. Quelqu’un l’avait puni dans une chambre. Lorsqu’il arriva, il trouva l’enfant dans la chambre. Il lui demanda de prier 10 rakkas. Quand il termina il lui demanda de prier encore 10 rakkas et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il s’endormit. Une manière pédagogique aussi et non-violente de correction de l’enfant.

Les responsabilités semblent être partagées. De l’avis de Maoulhayat, « une prise de conscience, une réorganisation du secteur et une discussion s’imposent à nous Serigne daaras pour plus d’indulgence à l’égard des enfants. Faire en sorte que l’enfant vous aime et vous choie plutôt qu’il ait peur de vous. Ce n’est pas bon de terroriser l’enfant. Faire venir à Dakar des enfants du village qui ne connaissent ni feu rouge, ni passage clouté et leur demander de mendier dans la rue, est un vrai danger. On pouvait rester au village et ouvrir là-bas un daara, c’est mieux ».

Selon Maoulhayat, l’Etat aussi a un grand rôle à jouer. « L’Etat doit davantage s’impliquer en recensant les vrais daaras qui remplissent correctement leur rôle qu’il leur apporte son soutien. Les exemples foisonnent à Touba, à Ndiareme et ailleurs, on a de très nombreux daaras qui remplissent correctement leur mission. Mais, s’il faut des bras longs pour être appuyé ou que l’aide ne soit accordée qu’aux proches du pouvoir, ça ne vas pas dans le sens de l’intérêt des daaras. C’est comme ce qui nous arrive nous paysans. Les vrais paysans ne reçoivent pas l’aide de l’Etat en semences et en matériel agricole. Ce sont d’autres personnes qui ont le bras long qui passent par la porte dérobée qui en bénéficient et les revendent après. Faire des investissements et subventions utiles aiderait tout le monde. Il faut aider les daaras en leur construisant par exemple des salles pour étudier, toilettes, ou autres infrastructures aptes à booster les enseignement/apprentissages. Et si l’Etat fait des investigations sérieuses à travers ses services décentralisés, il aura la bonne information. Cependant, la réalité c’est qu’il suffit à quelqu’un de se munir de ses papiers, qu’il active son réseau grâce à un bon carnet d’adresses, pour qu’il soit appuyé par l’Etat même si ce qui se trouve sur le papier est diffèrent de ce qui est sur le terrain. Car il y a des personnes qui ne sont pas des Serigne daaras mais qui parviennent, à travers des papiers, à avoir l’aide de l’Etat. De même il y a des gens qui ne sont pas des cultivateurs et pourtant reçoivent du matériel de l’Etat et des semences ».

Etant donné que l’apprentissage du Coran et des sciences religieuses est une obligation pour tout enfant, le Cheikh donne ce conseil aux parents : « Que les parents confient leurs enfants à de vrais éducateurs dans de vrais daaras qui ont des maitres cléments qui sont mus que par la volonté de servir ALLAH (swt) et l’islam, différents de ceux qui ne sont mus que par leurs intérêts personnel. »

Papa Fary Seye, Journaliste

Maoulhayat: La joie que me procure le Seigneur me permet d’oublier les attaques ennemies!

Le 12 juin 2019, Cheikh Ahmadou MBACKE Maa-ul Hayaat a reçu à Jannatul Firdaws, Keur Mbaye Fall (Dakar – Sénégal), une délégation de la famille Omarienne, dans le cadre d’une visite de courtoisie. Nous vous livrons ici sa causerie pleine d’enseignements, transcrite à partir de la langue Wolof. Bonne lecture.

Assalamou haleykoum wa Rahmatoullah

Vous nous avez tous bonifiés, mes chers convives. Le bien est une propriété divine. Même si de bonnes paroles sortaient de la bouche d’un mécréant, il faudrait en profiter et se l’approprier. Et pourtant, il arrive qu’un membre d’une confrérie se refuse d’écouter de bonnes paroles tout simplement parce qu’elles proviennent d’un membre d’une confrérie différente de la sienne. Or, il pourrait y trouver des éléments de consolidation de sa foi en son Guide religieux.

Si nous étions fins observateurs, les exemples de la vie pourraient faciliter notre reconnaissance des bienfaits que le Seigneur a accordés aux différentes familles religieuses du pays afin d’en profiter. Dans la vie, les gens ont toujours besoin de paix et de bien-être. Ils en sont toujours assoiffés. Vous n’entendrez jamais une personne sensée dire qu’il y a trop de paix ou encore que son bien-être est de trop. Par conséquent, nous devons faire fi des considérations confrériques afin de profiter de l’enseignement de nos Hommes religieux.

Dans notre quête de revenus et de bien-être, nous n’hésiterons jamais à solliciter un non-croyant ou un adepte d’une confrérie différente de la nôtre si l’on est certain que la clé de cette quête résidait entre ses mains. On ferait tout pour se l’approprier. Qu’en devrait-il en être pour ce qui est de l’atteinte de la Félicité ? Nous devons donc lever les pseudos barrières confrériques et faire bon usage de l’enseignement de nos Hommes de Dieu.

Voilà pourquoi votre acte, chers hôtes de la famille Omarienne, est ô combien louable et à magnifier. Le Prophète Mouhammad (PSL), dans un Hadith Al Khoudsiyou nous rapporte : « Qu’une personne qui allait rendre visite à un saint homme fut interpellée par un ange qui lui demanda sa destination, les raisons matérielles de sa visite ainsi qu’une batterie de questions toutes relatives à un quelconque intérêt qui présiderait à sa visite. Cette dernière lui répondit qu’elle allait seulement rendre visite à cette personne pour la Face de Dieu. L’ange lui rétorqua que le Seigneur  a, par cet acte, absous ses péchés ainsi ceux de son hôte et cela  ad vitam aeternam ».

Que le Seigneur élève votre visite de courtoisie au rang de cette prophétie. Nous nous en réjouissons énormément. Et c’est ça la religion. Nos aînés ne faisaient que ceci ; rendre attrayante notre religion en cultivant le bien. Quiconque pose un bel acte dans le champ de l’Islam le fait au bénéfice de tout un chacun. Son acte ne sera pas un acte individuel, mais un acte dit collectif, car il le fait pour toute la Communauté musulmane.

Qu’Allah nous maintienne dans cette voie !!! Que nos différentes œuvres dans le chemin de Dieu soient toutes couronnées de succès francs, de Baraka, de Tawfekh (Bienfaits) ainsi que de Félicité !!! Qu’Allah nous consolide davantage dans cette mission tout en nous mettant sous son Aile Protectrice !!!

Comme vous l’avez si bien rappelé, tout est endurance dans cette vie. La quête du bien ne peut être chose aisée et toute mission est parsemée d’embûches. En empruntant le chemin de Dieu, il faut toujours avoir à l’esprit les éventuelles épreuves qui le jalonnent. De la sorte, l’on pourrait franchir les obstacles le cas échéant. Se parer de ténacité pourrait nous y aider. N’oublions pas que des gens bien sont tombés dans le chemin d’Allah. Là où il y a eu des morts, les rescapés ne devront que rendre grâce à Dieu. Aussi, n’étaient-ce pas de valeureuses personnes. Des prophètes, de Saints hommes ont été assassinés alors qu’ils prêchaient le message divin. D’autres ont été emprisonnés et subissaient journellement un châtiment corporel à hauteur de 100 coups de fouet. Malgré les fouets, ils jeunaient surérogatoirement tout en effectuant 100 Rakkas (unité de prières) par nuit.

Quant à nous autres qui bénéficions de liberté, jouissons de nos facultés et sommes en bonne santé avec une baraka qui ne cesse de croître, devrait-il y avoir de limites à l’étendue de la Grâce que l’on rend à Dieu.

En ce qui nous concerne, nous ne nous apitoyons aucunement pour devoir nous résigner à supporter quelque chose. Nous rendons infiniment grâce à Dieu. Nous vivons dans la joie et l’allégresse. Certes, des entraves existent, mais Serigne Touba disait que la joie que lui procurait le Seigneur lui permettait d’oublier les attaques ennemies. Quand le Seigneur vous procure joie, cette dernière serait différente de celle procurée par le commun des mortels. Cette joie divine est infinie et n’a même pas de commencement. Seulement, elle débute chez vous là où vous avez commencé à la ressentir, mais en réalité, elle n’a pas de point de départ. Ce qui la différencie de la joie procurée par les êtres humains qui est, par essence, limitée avec un point de départ et une fin.

Quand on est sur le chemin de Dieu et que des épreuves se présentent, la joie qui est procurée par le Seigneur éclipse toute velléité de souffrance. Prenons l’exemple de l’été : en période de forte chaleur, si vous êtes dans une chambre climatisée, quelle que soit l’ampleur de la canicule, votre climatisation vous permet d’oublier la chaleur qui règne dehors. Le Seigneur insuffle à l’intérieur de notre cœur une joie que l’on ne peut mesurer. Il nous comble avec ses innombrables faveurs. La seule prière que nous aurons à faire sera destinée aux gens qui ne ménagent aucun effort pour nous voir tomber, car ils vont droit dans la perdition.

Quand le Seigneur décrète une chose, la paix de l’âme réside dans l’acceptation de son décret.

Quiconque se voue exclusivement au service de notre Seigneur atteindra la Félicité. Précisons qu’à l’image d’une bassine qui ne peut contenir à la fois de l’eau et du feu, le Seigneur ne peut s’accommoder de nul autre que Lui dans le cœur. La voie du Seigneur requiert ce qu’on appelle « Ikhlaass ». Tu ne peux aimer que l’on chante tes mérites ou t’offusquer  quand on te critique. Tu dois d’ailleurs plus aimer les dénigrements que les fleurs qu’on te jette. Moi qui vous parle, je prête oreille attentive à toutes les mauvaises paroles et insanités qui ont été proférées à mon endroit. Je lis les commentaires et écoute les fichiers audiovisuels y-afférents. Ces propos me permettent de châtier ma personne. Les louanges que l’on me chante me gênent. Je n’aime pas en entendre. Je privilégie ces médisances, car elles permettent de morigéner l’âme charnelle, de la froisser afin qu’elle ne puisse s’enorgueillir.

Voilà notre façon de faire. Ceci est notre quotidien, car on sait que c’est là que se trouve la clé du succès. Il s’agit de se vouer exclusivement au service de Dieu.

Pour autant de nos jours, les gens se réservent le droit de juger ta façon de faire. Mais, quoiqu’étendue soit cette pratique, leurs avis et commentaires, il faut toujours se soucier de ton lien avec le Seigneur ; faire en sorte qu’il ne soit pas biaisé. En réalité Seul Dieu nous connaît vraiment. Nos semblables ne retiennent que ce que l’on a bien voulu leur montrer. Cent personnes peuvent se faire des idées différentes les unes des autres de vous. Or, hormis vous-même, seul Dieu vous cerne effectivement. Il vous a doté d’un cœur pour aimer, d’un esprit pour cogiter, d’une âme qui vous permet de vivre et à travers laquelle tous les membres du corps s’animent. Il suffit qu’Il retire ce souffle vital pour que tout soit statique.

Le Seigneur est donc Seul à nous nimber d’une manière incommensurable. Par conséquent, la relation avec Lui doit être notre seule préoccupation. Les avis et points de vue des gens ne doivent pas nous empêcher d’œuvrer ou de prendre la parole. Quiconque y aurait sa part en profitera. Que ce soit de manière visible ou cachée ; de notre vivant ou après notre mort. C’est ça seulement l’important.

Qu’Allah nous soutienne davantage, nous protège et nous couve dans sa Magnanimité !!!

Il est difficile de vivre dans ce monde. Mais ayons toujours à l’esprit qu’il en a toujours été ainsi. Telle est la Volonté de Dieu. En parcourant le Saint Coran, on verrait que relativement à l’appréciation faite sur les Envoyés de Dieu, elle a toujours été de trois ordres. Les uns les ont crus, les autres décriés alors qu’un troisième groupe était composé d’indécis qui valsaient entre les deux groupes.

Qu’Allah nous aide à rester dans son camp quoiqu’il puisse arriver !!! Qu’Il accepte nos prières à la Hauteur de sa Majesté nonobstant notre insignifiance, notre imperfection ou notre bassesse !!! Qu’Il nous couve de ses bienfaits, de sa Lumière divine ainsi que de ses immenses Tawfékh (Bienfaits). Qu’Allah nous accorde une bonne fin !!!

TabaarakAllahou !!!!

1. Maoulhayat- Wakhtane délégation ak famille Omarienne (12 juin 2019) Jannatul Firdaws Keur Mbaye Fall - 18th June 2019     

Tassawouf and the importance of the Zikr (Remembering Allah)

As Salamou Aleykum Brothers and Sisters,
We start by praising Allah (Subhanahou wa ta’ ala) who allowed us to be part of this gathering.
May His peace and blessings be upon the Prophet (Sallallahu Aleyhi Wassalam) and all the Sahabas (Radiya’ Allahu Anhum).
May His peace and blessings be upon all the heros of Islam who came after them notably Cheikh Ahamdou Bamba who revived the Deen when it was lost in people’s heart.
We would like to welcome our beloved master Cheikh Ahmadou Mbacke Maoul Hayat. May Allah (ta’ala) give him a long life and a good health so he can continue his mission of spreading the true teachings of Islam around the world.
Today the topic is about Tassawouf and the importance of the Zikr (Remembering Allah).
These matters can be covered in a lot of depth but today we will just stick to some key points.
We learn from the Hadith of Gabriel (Aleyhi Salam) that our religion has 3 parts:
Iman – Islam and Ihsan.
With Iman the six pillars of faith are explained in details. These pillars are Belief in Allah, the Prophets, the Revealed Books, the Angels, the Day of Judgment and the Divine Decree.
The second part Islam covers the 5 pillars of the Deen i.e. the Shahada, the 5 Daily Prayers, the Fasting of the Month of Ramadan, Hajj and Zakat.
The third part is Ihsan and we learned from the Prophet (peace be upon Him) that it is “That you worship Allah as if you see Him, for if you don’t see Him then truly He sees you”.
 Ihsan deals with sincerity because even if you don’t see Allah being conscious of the fact that He sees you will prompt you to look into your inward and outward state.
By outward state I mean focusing on the sins that could be committed through our 5 senses. Being aware of the fact the Allah watches you will give you the strength to stay away from what is prohibited.
By Inward state I mean focusing on the sicknesses of the heart. Even if people around you are not aware of them know that Allah is aware of them. This again will help you realise the urgency to deal with them.
Therefore we can see that in a nutshell Iman is about Faith,
Islam is about the practice of the faith,
And Ihsan is about the Sincerity in Faith and Practice
There are 3 Islamic sciences that underpin these 3 parts. Tawhid deal with Faith, Fiqh deals with Islam and Tassawouf deals with Ihsan.
The aim of Tassawouf is to align our character with the character of the Prophet (peace be upon Him). This is central in Islam. Purifying our characters will not only save us in the hereafter but it will also allow us to have a peaceful life in this world.
Allah (Ta’ala) praised the Prophet (peace be upon Him) in the Quran for his good character.
The Prophet himself (peace be upon Him) said that He was sent to Perfect Good Manners.
We also know that Good Manners will be the heaviest thing on the Scale on the Day of Judgment.
Shaytan was destroyed because of a heart full of vices ego, arrogance, jealousy.
We learned from the Prophet (peace be upon him) that people with the best character will be the closest to him on the Day of Judgment.
We also learned from him that the best of us is the one who has the best character.
There are many more examples like this.
Good character is central to this deen and Tassawouf which is the science that specialises in it should not be neglected.
Tawhid has its specialists, Fiqh has its specialists. In the same way Tassawouf also has its specialists and they are the true heirs of the Prophet.
They have been blessed with the ability to lead their disciples through the journey of the purification of the heart.
Zikr or Remembrance of God is a key point of their teachings. It’s through Zikr that the mind, the heart and the soul become purified.
Doing Zikr under the guidance of these saints is much more effective and rapidly gives the expected results.
Zikr is the most beneficial act of devotion that the disciple can perform.
A lot more can be said about the benefit of the remembrance of God but given the timing of the event I thought I would at least give some elements of it.
Thank you and May Allah protect us all!
Allahouma Salli Alla Seyidinna Muhammad.
Wassalam
By Mame Cheikh Diagne
England

Mankind, The Contemporary World and Maa-ul Hayaat

Papa Fary SEYE

 Mankind, The Contemporary World and

Maa -ul Hayaat

Edition : Maa-ul Hayaat Communication Group

Dakar (Senegal), March 2015 (www.maoulhayat.com)


DEDICACES

I dedicate this work to Serigne Saliou Thiam (May Allah be pleased with him)


ACKNOWLEDGEMENTS

I express my deep gratitude and sincere thanks to Dr. Latyr Ndiaye and Dr. Djiby Diakhaté for their availability.

Thanks also to Mr. Khadim Seye and Mr. Mame Cheikh Diagne respectively for the cover page and the translation in English.


PREFACE

Humanity faces a dangerous and complex sequence of turbulence in its “stubborn” quest of progress and well-being. The economy is now on its knees after all the shocks that have assailed the international financial system, weakened the rural economy and the industry, torpedoed natural and mineral resources, upset the precarious stability that was achieved with difficulty and discouraged many players.

The political framework has greatly disintegrated with the gradual disappearance of ideologies which contributed to the rise of materialistic and individualistic political practices.

The unbridled pursuit of material well-being led to the “un-protection” of the environment hence opening the door to all forms of natural disasters. At the same time, the strong values ​​that, were the basis of the human condition have been jeopardised, subverted and denied. This further darkened the catastrophic picture.

We have therefore a sad scene that we need to delineate and contextualise in a logic of systemic analysis especially when we chose to write in order to share with a wider audience.

That is what motivated the author who believes that spirituality in general, through the canonical rules of Islam and especially the teachings of Sheikh Ahmadou Bamba is a dynamic alternative to the multifaceted crisis that has plagued humanity. The work and the action of Sheikh Ahmadou Bamba revolve around the “fabrication/making” of a fully accomplished man who will be sagacious and at the service of the entire community. Moulding a human being free from all the detritus of selfishness, malice and hatred but also of ignorance and laziness is no doubt, what constitutes the matrix of the work of Sheikh Ahmadou Bamba.

Such a principled stand constitutes the foundation of the mission of Sheikh Ahmadou Mbacke Maa -ul Hayaat. He has understood that the path traced by Sheikh Ahmadou Bamba must be constantly followed by men if they aspire to progress in all its dimensions. It is about engaging on the path and walk with the human species as a whole in order to elevate them to the summits of the true well-being.

The author clearly and firmly positions himself : The Sheikh represents for the present generation a true role model because of his firm commitment to the extraordinary path and at the sublime voice of Sheikh Ahmadou Bamba .

The text is comprehensible in all of its component parts since the author is a teacher by profession but also and maybe “above all ?” a devout member of the Murid community that has remained open to the positive puffs of the universe.

Dr. Djiby DIAKHATE , Sociologist, UCAD / IAM


INTRODUCTION

In our times, Islam has spread to the four corners of the world. In addition to this, the information and communication technology contribute greatly to the spreading of Islamic knowledge and worshiping is widespread. Paradoxically, we see that the world today is plagued by inhumane acts of all kinds, usually committed in the name of Islam.

In addition to the debauchery and the widespread bad characters such as hypocrisy and treachery we have the massacres of innocent people (women, children and old people, Muslims and non-Muslims) that are the consequences of the “holy” war or “terrorist” attacks.

But no one doubts that this is contrary to the message of the Quran and the teachings of Prophet Muhammad (PBUH) .The situation is, no doubt, explained by the fact that in our practice of Islam, we are progressively disregarding the science of tasawouf or Sufism[1] which is the complement of fiq.h. or jurisprudence.

It is this part of Islamic science that encourages benevolence or ihsane expression of true awe. It also, which brings to the individual the values ​​of humanism such as humility, tolerance, honesty, compassion, love of your fellow human being and respect for all creatures.

In “Massalik al Jinanou” “The Way Unto Heavens” of paradise, Sheikh Ahmadou Bamba shows the compulsory aspect and the complementarity between the exoteric and esoteric knowledge. He writes:

« Whosoever disregards the Legal Rules of Worship (Fiqh) shall perish in this world by the sentence of the Doctors of the Law.

Any such who neglects the second shall perish in the Next World by the Will of the MAJESTIC LORD.

It is therefore compulsory to combine them so as to obtain reward.  

The one who conforms to the fiqh whilst giving no credit to Sufism is a thorough rascal. We must know it.

Who does quite the reverse is a heretic, they say.

But as regards who that succeeds in combining both of them ( fiq.h and tasawwuf ) that is a fine model [of balance] thou hast to pattern thyself upon ».

Therefore it is the practice of Sufism that gradually rid man of these imperfections and protects him from the machinations of Satan. We can only access this state by following the path of spiritual purity behind an experienced master. This is the meaning of the pact of allegiance characteristic of muridism[2].

In today’s society overwhelmed by materialism where followers of tasawwuf are seen as for fools or even misguided people, a society where people claiming to be practice Islamic mysticism have, by their typically unorthodox behaviour emptied Sufism of its true meaning, one can only expect a corruption of the soul and the human relationships[3].

It is in this context, marked by the fierce love of this world, widespread debauchery, advanced degradation of religious morality and the rapid expansion of the hidden vices, that Maa-ul Hayaat appeared in the shadow of Sheikh Ahmadou Bamba as a sign of the immense divine mercy to mankind.

The purpose of this modest essay is to make people understand the mystical mission of Sheikh Ahmadou Mbacke Maa -ul Hayaat and the countless blessings that our Lord has granted him. In our opinion the most important thing is his ability to positively transform youngsters by endowing them with good qualities, (youngsters) who had in the past abandoned prayer , fasting , reading the Holy Quran and zikr or were, under the influence of their carnal soul carried away by the pleasures and passions (all of this) on the helpless and hopeless watch of parents and society .

Therefore, nobody will blame me in the hereafter , as a writer , for not talking about this source from which drink thousands of individuals in a nation deeply in need of the divine light in its overwhelming majority.

In order to do this, we had to review the socio- spiritual crisis that characterises our times and revisit the aim of the spiritual education or Sufism of which the muridism represents one of illustrations in Senegal.

The Social hypocrisy

The French surgeon and biologist, Dr. Alexis Carrel[4], published in 1935 a book entitled Man, this unknown. This book, which was the subject of several translations and editions, has been successful worldwide until the mid-twentieth century. In this twenty-first century, despite the multiplicity and the development of social sciences and those called exact science, Man remains a mystery.

Indeed, none of these sciences has yet managed to penetrate the secrets of the human being or allowed to have a perfect control of his thoughts and states of consciousness or unconsciousness. None of them either allow us to know the intentions behind the actions of the Man, let alone predict his future.

In fact, an act is not always consistent with the intention that drives its author. Thus an act can be seen as good when it is underpinned by a bad intention. Since we cannot capture this intention we very often judge Men through their actions and behaviour.

In other words, the personality of the individual is assessed only through what he does and what he says. The judgment is imperfect or subjective since neither the appearance nor the words or actions necessarily reflect the hidden intentions of Man. Therefore surprises and disappointments mark human relationships in everyday life, because as the saying goes: “The clothes do not make the man.”

Man is truly a stranger. Saying that we know so and so perfectly is probably a mistake because men act according to their wishes and their free will. “Our states of consciousness [A. Carrel said] flow in time like a river along a valley. Just like the river, we change but also remain permanent. [5].».

Man is a hard to know because its appearance is often misleading.

Hidden shortcomings are generally behind the misleading appearance that characterises the human being. Among them is hypocrisy which is an evidence of the love this world, the source of passion that never ceases to covet the carnal soul.

By reflecting further on this, we can find another explanation. In fact, Man is not totally free, and therefore he is not always in control of his thoughts, his options and actions. The proof if this is that we often see people act only to regret their actions later on.

This is because Satan is frequently involved in the people’s formation of opinion. He makes us say and do things without us really being aware. That is why Allah urges us to take the devil as our enemy to the last breath of our life. This means that we must not give him a chance to interfere in our thoughts, in our words and our actions.

Vices such as hypocrisy, cheating, deceit, malice, pride, dishonesty, conceit and greed, all the bad characters originated from the love of this world represent doors through which Satan get access to Man. It is therefore very regrettable that today, many people who call themselves Muslims, neglect them. They swear to tell the truth while most of their words are pure inventions. They do not hesitate to cry or even fabricate material or audio-visual evidences, to fool people’s vigilance and drag them into their traps.

It is clear that we can fool people for a period of time, however we cannot accomplish this feat continuously. In other words, one that that hides his evil intentions through seemingly positive acts, often ends up being betrayed by his own behaviour.

It is important to note that in reality the hypocrite is no longer in control of his conscience. But he is, in that moment, possessed by the devil who acts and speaks for him. Except for those who repent, hypocrites, cheats or conmen will all have an bad end, like their leader Satan (may Allah protect us from it). Because of this, cheating and deception are despicable imperfections/sickness for a Muslim.

Indeed, knowingly misrepresenting the truth to fool others is a dishonest act contrary to sincerity and frankness which should be the hallmarks of every Muslim. Moreover, several verses/paragraphs of the Holy Quran and many hadith of the Prophet (PBUH) show us that hypocrisy, trickery and deceit are banned by Islam.

In this regard, Allah warns the believers: « O you who believe! Do not betray Allah and the Messenger . Do not knowingly betray the trust we placed in you» (Quran VIII, 27). For he who betrays his allegiance pact only hurt himself. Perfectly aware of the the human nature, for having created him, Allah knows there are among men, all sorts of kinds. It happened that a prophet was betrayed by his close companion. That is why, in another verse of the Qur’an, Allah warns the Prophet (PBUH) said: « If you [have reason to] fear from a people betrayal, throw [their treaty] back to them, [putting you] on equal terms. Indeed, Allah does not like traitors.» (Quran VIII, 58).

Furthermore, ALLAH (May His Greatness Be Exalted) comforts the believers, that is to say those who have strong faith that never doubt in commitment to follow ALLAH (May His Greatness Be Exalted) and His Messenger :« Allah defends those who have believed. Indeed, Allah does not like everyone treacherous and ungrateful. » (Quran XXII, 38).

Meanwhile the Prophet (PBUH) said that: «Anyone who deceives others is not part of us. »(Sahih Muslim). He is also reported to have said : « If you prevent/stop someone from following the path of righteousness or if you push him to abandon it after he has taken it , you are his traitor». In another hadith, he declares that « Whoever has the following four characteristics is a pure hypocrite and whoever has at least one has a characteristic of hypocrisy until he gets rid of it: when he is trusted, he betrays that trust; when he speaks , he lies ; when he makes a promise, he does not keep it ; and when he argues with someone, he becomes offensive. » (Sahih al-Buhari, Sahih Muslim). Meanwhile, Imam Ali ( May Allah be pleased with him ) said that treason leads to of hypocrisy and disbelief . According to him it proves the lack of piety and devotion .

These hadiths and extracts of the Holy Qur’an clearly show that the traitors and hypocrites are excluded from the Muslim community. Treachery and hypocrisy are strictly forbidden in Islam, because they are a source of misery in this world and in the Hereafter. In a hadith of Sahih Al- Buhari, the Prophet (PBUH), referring to the terrible and frightful fate of traitors said: « On the Day of Resurrection, each betrayer will carry a banner in which will be written : “I am the betrayer of so and so” ». This means that on the Day of Judgment , the humiliation of the traitors will be limitless. Those who believe that their treachery was forgotten will be associated with it at this time. It will then be exposed to all humanity, as a banner over their heads.

Their shame will be even greater when they meet the Prophet ( PBUH) , hoping  for his intercession. He will not even look at them. Indeed, Allah said: « There are three types of people that I will oppose the Day of Resurrection : a man who gave his word and then turned back it ; a man who sold as a slave a free man and then kept the money ; and a man who hired someone and benefited from his work without giving him his salary». » (Hadith Qudsi from Al-Buhari). These statements corroborate the passage of the Qur’an where Allah says: « And of the people is he whose speech pleases you in worldly life, and he calls Allah to witness as to what is in his heart, yet he is the fiercest of opponents»

One day a man came to the Prophet ( PBUH) to testify about the qualities of his neighbour. He said: “He is very pious, he prays, he fasts, he accomplishes all acts of worship, but he harms his neighbors.” The Prophet (PBUH) replied : “He is not as you think, he is a man of hell ! “. This means that visible actions are not sufficient to demonstrate the good faith of a person.

However, the best indicator is the nobility of characters that is to refrain from saying or doing harm to his neighbour, having bad thoughts against him, and and wish for him what we wish for oneself. Indeed, ALLAH (May His Greatness Be Exalted) pays a lot of attention to the respect for human dignity and his rights. If everyone had understood it as such, there would be peace on earth and man will refrain from bloodshed under any circumstances whatsoever. This is the aim religion that came to bring peace on earth and in the hereafter[6]. That is the reason why when Allah and His Prophet (PBUH ) speak of the true believer , they insist a lot on charity or ihsan. Indeed, God is the only protector of the dignity and rights of Man.

How many are these people, whose heart is sick, but who hide their disbelief or intentions through acts of worship, or even exemplary behaviour to gain the trust of Muslims or receive from them a favour? They are, in fact, very numerous and often are part of our immediate surroundings. However they show another face so that nobody dares question their good faith. They are hypocrites who use trickery and deceit to maintain the trust placed in them.

The typical example of the hypocrite is given to us by Molière[7] in his play, Tartuffe. The author does not denigrate religion in it as such, but the unhealthy attitudes like hypocrisy, cheating and deception. The main character, Tartuffe, is a false devotee who broke into the family Damis and managed to destabilise it by concealing his hypocrisy disguised in his pious attitude. His influence on his master Orgon and the grandmother of the family (Mrs. Pernelle) was such that the maid Dorine[8], upset, could not help exclaiming:

« Certainly, this is something that also shocks

To see an unknown Céans imposing himself;

A beggar, who, when he came had no shoes,

And whose whole dress was worth six pence,

In comes far as to ignore,

Upsetting everything and acting as the master[9].»

Like Tartuffe, there are many people who once shunned by society, found refuge with a person who, despite their flaws, gave them consideration, protection, compassion, respect, love and had placed ​​their complete trust in them . However blinded by an alleged “social success “, they suddenly became haughty and proud, just like the character of Molière. Ungrateful , they eventually disavowed their master and sought to discredit him at all costs. Paradoxically, they acknowledge the fact that they owe all their good qualities to him (the master). What a satanic strategy to sow doubt in the minds of believers!

Moreover, many people want to be always at the front of the stage regardless of their incompetency or ignorance. Few people are aware of their limitations and are willing to be led. We note in the same vein as most of the sicknesses that plague today’s societies simply come from the fact that most of men refuse to recognise the merits and favours that the Lord graciously grants to certain of his servants. There are also few people who care about their vices or accept to critically/objectively look into themselves. Instead, many prefer to dwell on the faults of others and deny their merits and qualities.

These are, no doubt, findings that prompted Jean Paul Sartre to say, “Hell is other people!”. In fact, we never take the time to do our own introspection. But we still firmly believe that we are good, imbued with qualities, while others are bad.

Coming back to our example, Tartuffe, we can see that despite the warnings from Cléante (Orgon’s brother in law), the maid Dorine and Elmire (Orgon’s wife) who quickly understood Tartuffe’s false devotion to the extent that they never fell into his trap, Orgon had no doubt on the good faith of his host. His behaviour and words seduced him so much.

It will always be that way because men are very different. Some are naive, others are attentive; some are weak, some are insightful; some are hypocrites, others are truthful. As long as everything goes well, everyone can hide his true identity. However we recognise the great men, in the light of events that mark the progress of humanity. We agree to live together and trust one another because we do not really know each other, and no test has come to unveil the true personality of each of us. Indeed, the ungrateful and false devotees are so subtle that it is almost impossible to doubt them until they have reached their goals.

Thus Orgon promises his daughter in marriage to Tartuffe and went on to share with him a state secret whose disclosure could seriously undermine his future and that of his friends. Worse, he disinherited his own son Damis who tried to expose Tartuffe and donated his entire fortune to him. It is eventually Elmire, who decided to open her husband’s eyes. She showed him the indignity and disgrace of Tartuffe. Orgon finally convinced of the wickedness of this man, run him down with insults and ordered him to leave his house. “The house is mine, you are the one who needs to get out!” shouted Tartuffe, showing the proof of the donation. And that was not all. Orgon’s freedom is also as compromised as his fortune because the traitor revealed the secret that had been entrusted to him. He brings in himself a guard hoping to have finally triumphed when  he was suddenly arrested and thrown into prison by that same guard secretly tasked by the king to punish Tartuffe and to put Orgon’s family back in possession of all their property.

Although dating from the 17th century, Tartuffe is still current. It contains life lessons and reveals another side of Man who can be good as he can also hurt. This is what made Sartre say: “Man is the one without whom I am nothing, but with whom I always bear the risk of never being anything.” Wolof rightly say: “Nitt, Nitt moy garabam (Man is Man’s remedy).” We are tempted to add that Man is Man’s poison.

Nine years of companionship between Francois Hollande and Valerie Trierweiler ended with the publication of “Merci pour ce moment”[10], recounting the private life between the two lovers. If all the relationships were to end this way then would life be worth living? Should the woman settle personal matters by using false evidence? Indeed, according to Mr. Holland everything his former fiancée is not true. What happened to the universal values ​​of restraint, respect and honesty? Endangered probably because the world itself is endangered. The attitude of Trierweiler is morally unacceptable even if she justifies herself in these terms: “Writing helped me to overcome the past and I am glad I did.”

If we analyse the problem the African perspective, it confirms with what Kocc Barma said, “Desire the woman, but never trust her.” Female ruse is also taught to us through the story of Prophet Yusuf and the wife of Pharaoh. Here, the Holy Quran tells us: “In reality, the woman is a great strategist! “.

Given the epilogue of a friendship of fourteen years between the former Chadian president M. Hissene Habre and his former lawyer Mr. El Hadji Diouf, we are also tempted to follow Kocc and say: Desire Man but never trust him.

Muslim, Christian, Jew or atheist, everyone knows that murder, betrayal, ingratitude and anything that undermines the dignity and honour of a human being are the antithesis of morality. Pierre Bordas has demonstrated this well in his magnificent novel in which he writes: “Although she[11] had not been raised up in religion, the idea of ​​taking someone’s life repulsed[12] her.” Indeed, as Samuel P. Huntington points out, “human beings of almost all societies share certain basic values, such as the belief that killing is wrong (…). Most of societies have a common ” moral sense” like a kind of minimal morality based on basic concepts about what is right or wrong[13].

However if the values ​​of humanism are not instilled in Man, through a sound basic education, he becomes feebleminded and act with baseness. The moral values ​​do not belong to any religion or civilisation, they are universal. This is the sum of all the teachings of men of good who have marked their time on earth. Among them, a man stands, he is Muhammad (PBUH) the one who embodies all human values, the perfect model of nobility of character. He said that his mission was to restore the moral values ​​.

This means that we were not born man but we become one. And this shows  the priority that should be given to the preservation , promotion and transmission of human values ​​that are older than humanity itself. It is nevertheless sad to see that most of human beings do not make any effort to internalise moral values. Nowadays lying, stealing, slander, murder are common. Worse, these anti-values ​​are perceived by some as good values. Phrases such as “a white lie is better than an inconvenient truth”, “We do not become rich by hard work but by manoeuvres,” are very common in our country. Thus, each of us is suspicious of the other, including its nearest neighbour. We no longer trust or support one another.

Most Men are the first level of humanisation, that is “the soul that incites to evil” (An naf’s amara[14]). However, those who make efforts to humanise themselves tirelessly can reach the top by becoming the “perfect man” (Al insanoul kaamil[15]), free from imperfections and free of errors. However we can only access this stage through a spiritual education.

Therefore it appears that hypocrisy and betrayal are among the most serious sicknesses that plague human nature and social relationships. These imperfections which are the favourite weapons of Satan corrupt the soul and thus deprive of divine bliss any person who dies with them. Fortunately Islam provides a remedy to these sicknesses through Sufism[16].

  1. The paradox of the Muslim Society

The new century and the new millennium “connected” are marked by a decline of faith and spirituality that manifest itself among young people, through the adoption of anti-religious behaviour imported through multimedia. Every day, through the channels of information and communication, the so-called “modern” society offers us its models that young Muslims imitate and copy to the letter. Multimedia create “stars” every day and offer or even impose them to us. But what role models do they present to us? Are they seen as references in Islam? What should be the role of a religious leader in this world that gathers at the same time all the illnesses that prompted the sending of prophets?

Whatever our differences of viewpoint might be, we are unanimous in recognising that there is nowadays a decadence of moral and spiritual values ​​that seems irreversible. The models that our media offer to us are not always the best even less appropriate examples to form a virtuous youth, patriot, citizen, committed and aware of the challenges of its country. These models do not encourage young people to concern themselves about the future of their country, to worry about their destiny, to preserve the public property, to respect the laws and institutions to become involved in development that combine faith and work according to the motto of Mouridism.

Instead, some young people are increasingly acculturated. Those who lack motivation in school, become unemployed white-collar, while many other losers seek refuge in alcoholism, violence, easy money and pleasure.

Ababacar Ndiaye noted regarding this sick society of ours: “… almost all means are good to reach their objectives and achieve their goals. Everyone tries to be better seen, better known, better considered. Therefore lying, stealing, betraying, slandering is the price to pay to get into the circle increasingly expanding circle of those who want to be better seen and considered. Thus the first become last. The more you cling on to honesty the less you lie, the harder you work the less you betray then the more you occupy the lowest ranks[17] “.

Meanwhile, Moussa Thiao notes that “Lying, denouncement are established rules, good and those who do it are relegated to the background. […]. Nowadays, you are regarded as someone who is cultivated if you excel in the art of inventing prefabricated lies, information conveyed without any reliability or diligence , or engage in waffle close to lies, trampling down on the basic principles of restraint, self-control , sincerity[18] ” These words remind us of those of Edouard a character of André Gide, who said: “In a world where everyone is cheating, it is the real man who becomes a charlatan.[19]

The spiritual drought of our time is linked to several factors. The less affluent countries in the economic field are probably the weakest from a cultural perspective, moral and spiritual. Indeed, parents, due to economic difficulties, are more concerned about the survival of their offspring rather than its education based on Islamic values. As for the teachers, these other educators, for most of them, the job is no longer a mission, but a mean of survival.

Such context of obscurantism is naturally beneficial to the politician that comes in as a Messiah. Too Bad! Because we have a political class without conviction that changes position overnight according to its crypto-personal interests at the expense of the people. Their intense love for the temporal power and worldly pleasures sometimes lead them to seek to jeopardise social peace which, however, is a guarantee of economic progress.

Parents, religious leaders and governments have almost quit from their responsibilities in the education of children, the media have taken over and propose models and ways of life to follow. The consequences are exasperating: the son no longer respects his parents; citizens no longer recognises the authority; women tele guided from the outside still claims rights contrary to the divine law; Motivation to do well at school and work is no longer a reality rather seeking physical and brute force has become the best guarantee of social success. This was so in ancient Rome in decline, when the people were only interested in games and wine. It was the heyday of gladiator fights

Worse, the scientist is relegated to the background in favour of the wealthy or even the clown. The rivalry is no longer in the moral values, but in opulence in indecency in arrogance and indifference about death and the Day of Judgment.

Girls compete in showing off in order to attract the eyes of young boys; Women now reified are used as a commodity to suit consumers’ demand. Formerly, carefully covered because of decency (Kersa), the body of most young girls and women is now out. Female nudity is exposed to the public in the streets, in schools, through television and the Internet under the guise of modernity.

In the videos, soap operas, series, TV shows, which ones are those that are presented as the standards of the Senegalese culture? So many ladies and girls’ richly dressed but naked! “. The Prophet (PBUH) had characterised the woman as the end of time approaches. Sex is now commonplace. So much insolence and arrogance in what people say! What a waste, especially in futilities, in a country where poverty seems to be the best shared thing! The woman is reduced to an object, subjugated by the media, diminished in her moral dignity without really being conscious of it. Consequences of this bargaining exhibition which often go beyond humanity: lost virginity before marriage, early pregnancy, advancing of the age of marriage, increased rate of celibacy, epilepsy and many other pathologies.

It is in this sense that both Hubert Marcuse and Jean Baudrullard see the society of showing off as a society of “of anti-humanist essence”. Dr. Lucien Marcellen in his book, The Contemporary pathology writes: “The endless increase of our desires are the most pathogenic agents against humanity.” That is to say that there are certain neuroses that lead to suicides such as self-immolations that we have seen lately.

Proof of the loss of moral values, the African proverbs like “ Niaari loxo moy takk toubay, wanté yit niaari loxo mooy takk serr[20] ” no longer fit to our realities. In addition to this, because of the “Check down” mode that comes from US prisons[21], our youth (boys and girls) have lost the Geño.

Symbol of authority, courage, sense of responsibility, strength and rigour, the Geño was sacred. It inspired trust. Often, we use to swear, saying: “By my Geñok baay” because the father embodied the most prestigious/valuable character, the accomplished model, the reference of choice because of its good values: honesty, fairness, impartiality, justice, benevolence/goodness, among others.

Nowadays, many fathers do not embody this sacred image anymore, this sort of light illuminating the footsteps of their offspring. The child’s model is then looked for elsewhere, often outside the family circle. With the Globalisation force, the West clearly shows its determination to standardise the cultures in favour of Western culture to the detriment of local cultures. This Westernisation or Americanisation of the world leads the uprooted and acculturated to constantly question their religious and traditional values. To the economic dependence will then be added a cultural dependence. In fact, Africa has nothing to envy to the West culturally.

It is true that no country can remain on the side-lines of the wind of scientific and technological progress that blows from the West[22] and has revolutionised the life of Man by trying improve his living conditions. But what has this progress brought to spirituality and morality[23]?

Every day, women, children, elderly people are starving for lack of vital subsistence or lack of access to primary medical care. Families are being evicted from their homes by the consequences of wars, unemployment terribly affects the most vulnerable segments of society, innocent people are victims of deadly attacks, sexual exploitation of women and child trafficking increasing dramatically. Millions of people around the world living in poverty and insecurity, desperately seeking refuge in illegal immigration at the risk of their lives. They are exposed to all the dangers, deprived of their dignity, their freedom and their fundamental rights. All of this despite the globalisation, which, they say, is aimed at reducing inequalities in development between the “rich” and “poor” countries.

Under the guise of concepts like “freedom”, “democracy”, “modernity” or “secularism”, a fierce and subtle crusade is waged against those who want to strictly follow their religion. We are witnessing a rise of Evil and a marginalisation or even demonisation (conscious or unconscious) of Good. And no country is immune from this phenomenon.

The Sociologist Mamadou Ngom describes the bleak picture of the contemporary world in these terms: “We are in a world where corruption is growing very rapidly where illegal things are considered permissible, where chaos and confusion reign evrywhere, where lies come out of the mouth of the most respected, where people are no longer preoccupied by their own shortcomings but the faults of others, where religious households once known for their science and their righteousness have become the shelters of Satan, where people call themselves Muslims but never practice the precepts of Islam, where many enjoy the blessings of Allah but worship other than Him, where prostitution, rape, paedophilia, murder, homosexuality and alcoholism have become common and the most curious thing is the fact that these are the acts of Muslims and sometimes most respected among them. The younger no longer respect the elder and the eldest has no mercy on the younger, wealth is elevated above science and piety, scrupulousness is sacrificed at the altar of self-interest (…).

The wife disputes the authority to her husband, the heads of the families do not fulfil anymore their duty of care and religious education of their offspring, governments monopolise public funds using and abusing them as if they were their personal property. People pile up wealth without worrying about what is lawful and then hoard them or spend them in frivolities[24]. »

This is our contemporary world with its paradoxes and contradictions caused by human beings who were supposed to bring peace and stability. Never in history, has mankind reached the degree of perversion and spiritual drought that we witness in the world of the twenty-first century. Man, though undoubtedly aware of the scientific and technological progress, is still not yet capable to defeat the Ebola virus, HIV / AIDS or poverty or do without war or deal with  the moral depravity. So what about the idea of Descartes that assigned to the human being the power to be the master and owner of nature?

Nowadays the human beings think have moved on from the past. They pride themselves of democracy, human rights, freedom, etc. These new concepts, promoted by the most economically developed countries, disrupt Muslim societies at the same time. Moreover, thanks to progress in science and technology, the world is miniaturized, turned into a global village with one head, the USA and all countries that share with them the same ideals.

In addition to this, global geopolitics is being driven by interest calculations, partisan positions, sometimes subjective projections and speculation without any dose of morality, let alone spirituality. The dialectical materialism of Marx has not finished to dictate the socio-economic relations.

Worse, the wind of homosexuality, transsexuality, lesbianism, pedophilia and banditry blows from the West to the economically poor countries, culturally alienated and politically controlled from the outside.

We dare say that the wealth of a nation is in its free choice and its own guidelines/orientations that can provide appropriate responses to its problems while taking into account the very important dimension of spirituality and dignity of the human being.

Looking at the acts of the humanity called “civilised” we are tempted to say that it is causing to question its own humanity. Indeed, the particularity of Man lies in his intellect that raises him to the rank of human when he uses it usefully or otherwise brings him down to the level of animality. Indeed, the intellect may be useful to us in our long and delicate humanisation process just as it can degrade us, as it is true that we were not born human, but we become one.

We all know that the West is clearly engaged in a path slope that devalues/depreciates ​​human worth, despite its outstanding efforts in protecting human rights. However, we continue to entrust it with the fate of our village and renew our allegiance to it. We do not even dare to express ourselves and take positions in the discussions that take place in the concert of nations, let alone say, stop! Enough is enough! Since we started developing feelings of subordination to the West, we have internalised the fact that we always have to copy it. Therefore we knowingly accept to stay in our houses and submit to the diktat.

The situation described above had already lead the Egyptologist Jean Leclant to ask the following question: “In the such shaken world of ours, subject to such perpetual and rapid changes, does not the contemporary Man, facing his uncertain future feel the need to turn to the achievements of the past in order to try to identify some promises for the future? “.[25]

That is to say that that theorists have failed in their pretentious will to govern life on Earth only by the philosophical thoughts that they have developed. In reality, humans as imperfect creatures cannot find themselves the way to salvation on earth and in the hereafter. Therefore, mankind should return to the divine teachings in order to establish a society based on Justice, Equality and Truth. In this regard, Mr. Marcel A. Boisard states that “It is for the historian to know the essential foundations of a faith-based culture that has impacted with its stamp the evolution of humanity and still gives, even today the main political and moral reference for millions of individuals[26].”

As for us, we see this “faith-based culture” in Mouridism which is a school in the Academy of Islam. That is why, after trying the monarchy, communism, socialism, capitalism, democracy, let us now try Mouridism and we will see that all mankind will rejoice : blood will cease to flow , terrorism will disappear , poverty will no longer exist , the anti-values ​​will become ancient history and social inequality will fade away.

It is true that to get out of poverty, we need resources and investments, but above all a good moral immune to corruption, nepotism, misappropriation of public funds,  intense love of power and worldly materials, usury and lies. Mouridism is based on these principles. That is why, all this moral and spiritual potential is worth exploring, reviving and tirelessly promoting by religious and political leaders through the educational system, as a counterweight to the spread of evil on earth if we are truly independent, that is to say, free in our choices and our orientations. We are also tempted to say, in poetic terms, with regards to everything that has been said above about the crisis in our society that we need to:

Act against those politicians with no brakes

That make lies their anthems.

Act against these multiple doctors

Who are the accomplices of the pharmacists.

Act against those managers

Managing as amateurs.

Act against these drivers without heart

That put families in distress.

Act against these laxist workers

Who are never at their workplaces on time.

Act against those contractors

Who are involved in overbilling.

Act against this lack of modesty

Which weakens and exposes the underages.

Act against these teachers by necessity

Taking advantage of the classes to date.

Act against these pissed stars

That serve our youth bastards messages.

Act against these demanding teachers

That always claim money from the rulers.

Act against these irresponsible students

That turn the campus into a repulsive environment.

Action against these actors

That distort the image of the elderly people.

Act against these redoubtable/dreadful Parents

Who do not educate their children.

Act against these students

That succeed by cheating.

Act against the police

Which, in action, bring disorder.

Act against this destabilising fashion

That dishonours and denudes.

Act against these feminists waffling

Who want to make the sun rise in the West.

Act against these journalists without ethics

Who turn their jobs into a comic art.

Act against the public hospitals

Which charge the patient like a clinic.

Act against these secretaries

Who are the lovers of their bosses.

Act against these academics

Who are refractory to publication.

Act against these TV hosts without education

That tarnish the image of the television.

Act against these young boys

Who do not attach their pants.

Act against this loss of virginity

That young girls trade by opportunity.

Act against impunity

That makes you fall into vanity.

Act against these intellectuals

Who only defend their crypto- personal interests.

Act against those Members or Parliament

Who never speak up about the social problems.

Act , Act ! Act! against these workers

Who get paid/cash in their pay and sleep on their laurels.

III.  The Crisis of Sufism

Man is not only physical, he also has an immaterial and invisible dimension. Wolofs think that man is Made up of four elements: Jemm (physical body), Bakkane (soul), xel (mind) and xol (heart). Their Egyptian parents of antiquity also distinguished the Khat or Djied (physical body) from the ba (nafs) and the ka (spiritual soul). In the Muslim conception, “Man is made up of intellect, soul and body[27].”

 Like the physical body that must be protected to allow a long and peaceful life on earth, the soul must be preserved from vices to qualify for a happy heavenly and eternal life[28].

Spiritual education (Tarbiyya Ruqiya) consists of acting on the soul in order to elevate it to perfection by making man a righteous person who never thinks ill of his fellow human beings, never denigrates and never harms them. In other words, the purpose of the Tarbiyya Ruqiya is to provide the person with a noble character that distinguishes the good people from the bad ones.

Good men release positive energy while bad people give off negative energy. Similarly, life can be compared to a stage where everyone plays the character corresponding to the role they want to play. The play starts on earth, but the end will be take place in the Hereafter. There, the masks will fall and the real faces will be discovered.

Bad people are, for the most weak-minded. They are unable to fulfil their responsibilities towards society. They are wicked, hypocritical, ungrateful, opportunist, arrogant and pretentious. However, they refuse to go to the school of spiritual education because of their obsession of pleasure. Indeed , it is through suffering , patience and endurance that we purify the soul and restore the umbilical cord that binds it to the Lord.

Moreover, suffering is part of the life even though we always want to avoid it. No nation or civilisation, albeit the most advanced scientifically and technologically can avoid it. P. Bordas points it out when he writes: “The westerners had attempted to protect their offspring from the spectra of suffering and death; suffering and death were invited themselves, claiming that there could not be life without death could nor evolution without suffering.[29]

Serigne Touba a true spiritual master, who positively transformed his society, tells us that one is the delight of Satan if he turns back before accessing the final stage while he was on the path of spiritual perfection following a master[30]. He taught us Mouridism which, contrary to popular belief, is not, “an enjoyable eldorado where followers are completely exempt from the divine recommendations while expecting salvation and the eternal pleasure of the Lord. Mouridism never rhymes with easiness even less with passivity, but rather an absolute devotion and a constant struggle against the carnal soul.[31] the lawyer Sheikh Seck Mabéye writes.

Referring to At-Tidiani Sheikh Ahmadou Bamba said: “The real Sufism is the implementation of the orders of the Lord to Whom Belongs Majesty while avoiding in private and in public to do whatever he forbids (and) following the will of the Most High, and not his own will.[32]

A Monument of knowledge and virtue, a symbol of unity and brotherhood, an advocate of justice and truth throughout his life, Serigne Touba was aware of the suffering of his people and was committed to liberate them from any authority other than the divine one. His work has a dual dimension both spiritual and temporal. It also has a global reach in that it can provide the solution to the socio-economic crisis that the world is currently facing and whose basis is the intense love for this world and an all the unbridled race towards  capital/money.

The philosophy of Serigne Touba also meets the challenges of Africa and would make it free from the war, the balkanisation and poverty if, of course, it was well understood and followed to the letter. Edem Kojo recognises this when he says: « Africa will have nothing to envy the others as longs as it refers to the ideologies of men such as Sheikh Ahmadou Bamba ».

Spiritual patients/Spiritually sick people should go to the clinic of Mouridism because on the Day of Judgment, will succeed only those who come before their Lord with a healthy soul, free from all the stains which are the hidden or visible imperfections.

“Spiritual doctors will be present on earth as long as the world exists” reassured Hannil Hawwass. This is because God did not create Man to punish him. In contrast, HE created him in order to honour him. Therefore, HE will always give him the means to attain happiness/bliss. Unfortunately, the spiritual drought, characteristic of the civilisation of this twenty-first century, is the reason why the majority of men are not interested anymore in the science of the true spiritual masters who treat the imperfections of the heart. Some think true spiritual masters no longer exist. Others, because of the many disappointments they have experienced while following false teachers, put everyone in the same bag. Yet Sheikh Ahmadou Bamba had already warned us when he wrote in Massalikal Jinnan “Do not pay attention to anyone who looks like a religious guide because it is clear that the guides in their majority are set up traps”.

It is true that many people who are seen as spiritual masters capable of leading disciples on the path to spiritual perfection, are patients themselves who should be concerned about their own treatment. Serigne Sam Mbaye was indignant at this, during one of his many lectures, pondering: “If doctors themselves are sick, what should patients do other than waiting for death? “.

Nowadays, it is very rare to see a spiritual master positively transform his disciple by gradually him away from evil, instilling in him the love of Allah, by getting him to strictly comply with all divine recommendations and providing him with a noble character. Yet this is the purpose of the pact of allegiance . The true spiritual master must have only one concern : to make his disciples true Muslims, examples with regards to their knowledge, expertise and way of life.

But in fact, most of our religious leaders are not preoccupied by moral and spiritual education of their disciples. On the contrary, they are rather active in their enslavement and exploitation. Thus repeating the same pattern of relations between lords and serfs, Bourgeois and Proletarians or even between Employers and Workers. Therefore, the religious leader gradually loses his reputation hence his role and his social function is less perceived.

Society is not a fortuitous assemblage of individuals. It consists of group of people who are linked by a common history, who identify themselves to the same values ​​and still manifest the will to live together. Nowadays, as we have already discussed it above, everyone recognises that this society is going through a deep and global moral value crisis. So there is a malfunction in the roles and the relationships.

To ensure harmony in society and cohesion, guarantee of social peace and economic progress, each member must fully play the role assigned to him. The role of the mother is to breastfeed her child, protect him and raise him up. As for the father, he must feed, care, provide shelter and educate his family. The politician, the doctor, the teacher, the policeman, the gendarme, the builder, the carpenter, the electrician, everyone has a skill, a responsibility he must undertake for the good of the society.

Meanwhile the spiritual master, has an extremely important role as he acts on the heart, mind and consciousness. In other words, he is the one who truly spread within society, the moral and spiritual values. He is the one who leads men to righteousness and noble characters. In short, he makes them love doing good and stay away from evil. By extirpating the hidden imperfections of the heart, he turns the disciple into an exemplary Muslim who is useful to his nation.

In the same way we choose righteous mothers for our children, the best doctors to look after our health, the best schools for our instruction ignoring our ancestral traditions and practices, we must also choose the best masters for our spiritual education. For this, the only real indicator is that they should be able to change us, turn us into role models in worshipping of ALLAH (May His Greatness Be Exalted) but also as a member of society.

Anyone responsible and aware of his mission on earth must find a spiritual master to lead him in the way to ALLAH’s (May His Greatness Be Exalted) recognition which inevitably involves turning away (in his heart) from this world while working hard lawfully as if he was never going to die for the sole purpose of preserving his dignity and faith or to be useful to the community. This guide will make him unquestionably a true believer who respects his parents and honours them, who is well mannered, respectable and respectful of everyone, correct, helpful, humble and generous; a person who, by his noble character, positively changes the environment.

This is what the role of a religious guide should be. He must be able to revive the heart of the disciple, bruised by the love of this world, fun, ephemeral pleasures and attachment to (worldly) materials. If he is not able to it, this means that he is not a true guide and we should not follow him not to mention pledging allegiance to him.

As for the one who is spiritually sick, he must be aware of his condition and go in search of a true doctor that can cure him. If anyone has been favoured and blessed by ALLAH (May His Greatness Be Exalted) to come across a true guide in his quest, that purifies the imperfections of the heart such as jealousy, pride, malice, hatred, slander, greed, then he must know he owes ALLAH (May His Greatness Be Exalted) two things: a duty of gratitude and a sense of sacrifice. Indeed, good guidance belongs to ALLAH (May His Greatness Be Exalted), HE offers it to whoever he wants.

Although the real guide is difficult to find, there are (nonetheless) all the time present on earth. Similarly to the first “disconnected ” generation who needed guides ( prophets and saints) the current and future generations ” connected ” also need this light. Men come and go, but the light remains .

We can see that many spiritual guides have given up, however certain (spiritual masters) do not even think throwing in the towel . They fight every day for the irradiation of Islam in Senegal and around the world. They secretly and humbly prove themselves by intercepting young people who were engaged on a path whose end would be unfortunate for them and for their country.

Such is the example of Sheikh Ahmadou Mbacke Maa -ul Hayaat , a true guide that fills the believers’ hearts of the love of ALLAH (May His Greatness Be Exalted). This Man of GOD is known throughout the world for his devotion, his dedication and his unwavering determination to serve, throughout his life, God, His Prophet (PBUH) and Sheikh Ahmadou Bamba Xaadimul Rassul.

  1. Maa -ul Hayaat and the Revival of Authentic Sufism

This hope of the third millennium, hungry for spirituality and morality despite the enormous progress made by science and technology, was born the night 18 Safar 1396 corresponding to a day of Saturday in Diourbel where Serigne Touba spent 15 years of his life. He has witnessed two centuries according to the Muslim calendar (fourteenth and fifteenth centuries); two centuries (XX and XXI) and two millennia (II and III), according to the Gregorian calendar.

Thus Modou Fatma Mbow could not help to give thanks to Allah for making Maa-ul Hayaat a gift to humanity. He says: “All praise to Allah (SWT) Who, by His Mercy, sent us Sheikh Ahmadou Mbacke Maa-ul Hayaat, such as brave a man in the realisation of this project of society that the Prophet of Islam (PBUH ) announced there several centuries ago so that men can live in peace by accomplishing the only mission of their presence on earth whether they know it or not, I mean the exclusive worship of the Master of the Resurrection.[33]

Unknown to the daaras, most of his followers are from the French schools. “And of course, being empty of basic religious education, we were ignorant, corrupt, jealous, arrogant, spiteful, who only limited knowledge to learning French and profane sciences. This ostensible conduct made us pursue our passions and gave us the impression that this worldly life is eternal. The thought of ​​death never crossed our minds. And even worse than this, we did not find any discomfort to boast publicly about the major sins that we have committed hence showing the spiritual drought that we were experiencing. We did not like doing good and we use to work towards erecting evil on a daily basis. Thus, the constancy in sinning, the denial of our Lord and the deep love of this world were our distinguishing features. In short, I would say that we were true transgressors who had deliberately taken the path of perdition and misguidance and everyone knows the horrible end of this path[34]“clarifies Mr. Seck.

Bounama Mbengue , French Professor abounds in the same direction: « We were heavily engaged in this “vast peat horror and injustice[35]“, this world of pettiness and vanity. This world where anti-values ​​are common.

In this modern society where clever man has usurped the place of the honest man or even the good man, we were set to become the knights of conceit, disloyalty, ostracism, hypocrisy …. in order to achieve our goal which we mistakenly say, justify the means.

In a society characterised by the corruption of moral values, where Islamic ones are relegated to the background, where even those who work for Islam falsify it and interpret it wrongly in order to satisfy their personal or partisan interests, thus betraying the spirit of the sacred text …

We set out to become intellectuals of bad faith, without objectivity, who would sacrifice science on the altar of our own interests.

We set out to achieve an individualistic social success, that would have led us to wealth, abundance, competition, selfishness coupled with the satisfaction of our carnal addictions

like gambling, feasting , luxury, in a nutshell all the pleasures that would make us forget our purpose on this earth ie worship our Lord.

 (…) We were sick without being conscious of it . Yet even our neighbourhood did not suspect anything because we had a sound body and mind , but our soul was undermined/sapped , corrupted, corroded by persistent viruses such as Satan, this world , the pleasures and life were that made us vicious , vindictive , fats , conspicuous , wicked , spiteful and so on.[36] “.

But “Fortunately [wrote me SECK] Sheikh Ahmadou Mbacke Maa -ul Hayaat miraculously stopped us in this downward trajectory and put us in the path of righteousness and salvation[37] . “And” thanks to the effectiveness (…) and efficiency of his treatment we feel better and better[38]  “adds Bounama Mbengue .

Sheikh Ahmadou Mbacke Maa-ul Hayaat is the son of Serigne Moustapha Amdy son of Serigne Modou Adjara, son of Hara Min Baati son of Mouhamadoul-Kabir, better known under the name of Mame Marame MBACKE. On his maternal side, he is from the family Tchilla Daramane, a very religious household. We will not elaborate too much on this, because this is not the most important aspect. The most important thing is rather the impact of the Sheikh in society. In this regard, he has already proven himself.

Sheikh Ahmadou Mbacke Maa-ul Hayaat has turned adept of sports grounds into adepts of places of worship, adepts of the TV set into adepts of the Holy  Qur’an, adepts of nightclubs into adepts of night prayers, music lovers into adepts of the Xassaïdes. This is why the sociologist and Inspector of Education, Mamadou Ngom describes him as ”an oasis of light and righteousness in this spiritual desert that is the world of the twenty-first century … a sun that generously sends its heat and light in all directions without despising anyone or anything[39] .“

Indeed, those who come to him for the first time to pledge allegiance were full of vices : proud, angry , hateful towards their fellow human beings , selfish, wicked , slanderers, covetous, lazy in worship , and so many other things ? But thanks to him, they have become true Muslims, pure monotheists. He turned them into righteous young people, who can acclimatise anywhere, and live with anyone. Maa -ul Hayaat has “built” awakened young people, conscious, incorruptible, patients, hard workers, committed to strictly follow the recommendations of GOD and stay away from what HE prohibits.

Sheikh Ahmadou Mbacke Maa-ul Hayaat irradiate in all directions enlightening, invigorating and spiritualising the masses.[40]“Adds Mamadou Ngom. It is as if he had placed in the heart of his disciples a light that allows them to hold this world with tongs and continuously get ready for their meeting with the Lord of the universe. Thanks to Maa-ul Hayaat his disciples frequently talk about death, as if they were no longer afraid of this ultimate stage of life since it marks the encounter with the One Whom he has put His love in their hearts. Thanks to him, his disciples displayed an unconditional love for their Lord and they never get tired in working for Him. Thanks to Sheikh Ahmadou Mbacke Maa-ul Hayaat, the best day for them is the day that will mark their return to the Creator (SWT). Yet all his followers are held up as role models in their workplaces.

The transformation power of the Sheikh is unbelievable. He saves souls within a very short period of time ; souls who would have otherwise been victims of the Hell Fire. The change in behaviour of his disciples is so fast that some parents could not even believe it. The parents and the authorities have understood his role in society. His followers are easily recognisable. They never approach the blameworthy because he has equipped them with a sense of discernment between the truth that he embodies and continuously convey and falsehood that might resemble to truth. Yet nothing predisposed them to this type of behaviour. The first disciple he lead into the path of Sufism named Sheikh Yahya Seye told us the following:

« I heard a about the Sheikh in 1997 when he came to Keur Mbaye Fall . People used to say there was a young Mbacké – Mbacké who spends all his time praying , reading the Qur’an , fasting , remembering the names of Allah and crying. I said, ‘ That’s the person I was looking for, I must go and see him.

In my family, I’m the only who did not have the chance to go to Quranic school. All my relatives are Quranic teachers. My father took me to the French school from which I came out as an engineer. However, while at university, I started reading the French translation of “Massaalik-ul Jinaan” (The Ways Unto Heaven) and many questions came to my mind. The behaviour of most of the Mourids were diametrically opposed to the one described in this book. I wondered then if that path set by Sheikh Ahmadou Bamba was to be followed by him alone.

At the end, I thought that when Serigne Touba wrote Massalikul Jinnan, he dedicated  to those who claim to follow him. So, I was desperate to meet someone who could put me on this path. I prayed to my Lord. Thus, when I heard about Sheikh Ahmadou Mbacke Maa-ul Hayaat in Keur Mbaye Fall where I live, I did not hesitate for a moment to go to meet him.

I found him in retreat, immersed in the remembrance of the names of Allah. On our first meeting , we both shed tears, as if we already knew each other. I told him the purpose of my visit and pledge allegiance to him, which he accepted. He spoke to me about death, the Day of Resurrection, and reminded me of the mission of Man on earth which is to seek the pleasure of Allah at all time. Then he gave me “lawrats” (litanir) to says. On my return, it is as if passion, Satan, the world and pleasures had been pushed away from me. I felt the same day a great pleasure in worshipping my Lord. And that night I started to pray 100 rakkas with pleasure and ease. After eighteen years of companionship with the Sheikh, he has unveiled secrets and showed me things that I do not dare talk about. »

Sheikh Ahmadou Mbacke Maa -ul Hayaat turned his young disciples into real Sufis, those whom Sheikh Ahmadou Bamba praises the virtues in Huqqa[41]. Here are some verses (extracted) from it.

  • They were the faithful and serious servants, obedient to their Master and this One Most High appeared for them, a Lord Bountiful and Merciful.
  • They considered as a cause efficient of disasters, the fact of missing a “wird” (litany) or bingeing of food, were they licit in the eyes of the law!
  • When the night of its darkness opaque, covered the face of the world, they rose in outburst to invigorate the dark night.
  • They sacrificed all passion and pride in the remembrance of their Lord Creator, sacrificing their sleep at night in intimacy (with Allah).
  • At night, they fled from their beds, forgetting Salma and Layla with pleasure and satisfaction.
  • The most beautiful woman, she appeared in all her beauty they had their backs turned to devote themselves, body and soul, to their Lord with fervor.
  • They forgot Layla and Soda in their prayers taking pleasure to the incantations and to the verses..
  • Their subjects of conversation never wore only on the mention of The Absolute, the Purveyor Munificent.

His followers are unanimous in recognising the positive changes on them gained from following Sheikh Ahmadou Mbacke Maa -ul Hayaat. Bounama Mbengue says: ” He taught us to perform acts of worship only for the sake of Allah (SWT) .

He taught us to seek knowledge and practice it with sincerity and purity of dogma.

He taught us to protect ourselves and preserve the limbs of our body whose deviance leads to Hell (May God protect us from it).

He taught us to read the Quran , the best act of worship according to the Prophet (PBUH) .

He has enlightened us, warned us and opened our heart that now only shuddered to the Quran and the odes of Sheikh Ahmadou Bamba .

He taught us to constantly have death in our minds.

He gives us chaste wives and husbands, (who are) devout and responsible he also baptised the children of such unions.

He prays for our relatives who passed away, accompanying them to their final resting place.

He educates us, our wives, and our children educated in his daaras ; he dresses , looks after and feeds them at his own cost …[42]

And Khady Gueye rightly wonders:

“What can I do to thank the one who reconciled me with my Lord, my Beloved and Creator?

What can I do to thank the one who made me taste the pleasure of worshiping Allah?

What can I do to thank the one who cleared my heart of imperfections such as jealousy?

What can I do to thank the one who has made me look forward my meeting with my Lord?

What can I do to thank the one who has made reading the Holy Qur’an my passion?

What can I do to thank the one who has made the discussion about Allah my happiness. ?

What can I do to thank the one who made me accept the divine decrees?

What can I do to thank the one who opened and enlightened my heart to such an extent that a simple thought of my Lord makes me shed tears?

What can I do to thank the one who made the Greatness of Allah the only thing that counts in my eyes?

What can I do to thank the one who makes us accept the fact that only piety and good deeds are important in this world?

I can never enumerate all the blessings of Maa-ul Hayaat on me.

I can never thank him.

I swear in the name of Allah that even if I gave my life, my soul, my possessions and the whole world I could not thank him because a human being can afford to lost everything except his Lord, his Creator. [43]»

Dr Tahirou Mbaye , adds: ” We can never find the words to express our gratitude to Sheikh Ahmadou Mbacke Maa -ul Hayaat , our guide. It is thanks to him that we discovered Mouridism and authentic Islam . We are impressed by his spiritual strength to forge the souls, his affection and care for his disciples.[44] »

We therefore acknowledge with Khadidjatou Samaké that “words are very light to express our gratitude to our beloved Sheikh.[45] »

We have many testimonies like these from the disciples of Sheikh Ahmadou Mbacke Maa -ul Hayaat scattered around the world . They prove that the Sheikh is undoubtedly part of the saints Sheikh Ahmadou Bamba describes in Huqqa :

  • « Each one of all these noblemen belongs to a High rank, capable of protecting the aspirant against the evil of the rebellious transgressors.
  • Each of them is a great spiritual leader, a scholar and a probe. Some of them provide education through the incantations and the mystical states.
  • Among them, they are people who elevate their followers, all the time, by a single condition, but others educate and elevate through signs (effective).
  • Each is a noble, generous, pious and wise, providing the most valuable advice to all of the humans.
  • Each one is a knowledgeable sagacious knowing all the spiritual diseases, preserving the aspirants (the murid) from various kinds of misfortunes;
  • Healing the soul of all his vices, by his fervor, having received from the LORD Sciences highly prominent ». 

It is difficult to understand the fact that, a person who had voluntarily decided to mark a breaking point in his life, by giving up his old habits that did not conform to the Sunnah of the Prophet (PBUH), who had fully engaged in the path of spiritual perfection behind him conscientiously and willingly, and since then admits his love for Allah had increased qualitatively , (admits) that he properly performs his mandatory and voluntary prayers, (admits) he assiduously reads the Holy Quran and Xassaides of Sheikh Ahmadou Bamba Xaadimul Rassul, who saw his relationship with human beings much improved and one day wants to question everything, trying to throw the anathema on him.

Certainly man is ungrateful and unjust. The Holy Quran tells us: “Indeed, we offered the Trust to the heavens and the earth and the mountains, and they declined to bear it and feared it; but man [undertook to] bear it. Indeed, he was unjust and ignorant“. (Surah 33, V. 72)

God said, “Does man not consider that We created him from a [mere] sperm-drop – then at once he is a clear adversary?» (Surah 36, V. 77).

The enemy of Allah is wasting his time because his fight is lost in advance. The Meccan disbelievers and hypocrites did everything they can to stop the momentum of the Prophet ( PBUH), the colonisers have tried everything to obstruct the way to Sheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul, all these machinations were unsuccessful. It will be the same story for the enemies of Maa-ul Hayaat.

The Prophet (PBUH) once said to his companions: “There will be among Muslims a generation better than you. They will not see me, but they will love me as much as you. They will work like for to irradiation of Islam. ” It would surprise us if this generation is not the one that Maa-ul Haayat is forming. The Messenger of Allah also said: “At the end of time, Muslims will divide themselves into 73 communities, but only one will be in the truth.” It would surprise a lot if this community is not the one being built by Maa-ul Hayaat. One day the Messenger of Allah, addressing some of his arab companions in the presence of Bilal (black man), said to them: “Your descendants will never cease to show disinterest to Islam until the religion ends up in the hands of Bilal’s parents. “.

A new page is opened in the history of Islam with the advent of Maa-ul Hayaat, this inexhaustible source to whom come to drink the (people) thirsty of Divine Light; this immeasurable gift once only dedicated to the dead and not for the living. Fortunately, Sheikh Ahmadou Bamba Khadim Rassoul accepted to make sacrifices, facing bravely all the dangers until Our Lord granted him this gift that Maa-ul Hayaat repesents. Let Men and Jins take advantage of this divine mercy before it is too late.

Conclusion

From this modest essay, we can say that Sufism seems to be an appropriate path that allows the Muslim to reach holiness. The mouridullah, that is to say, the seeker or talibé who wants to purify his soul and attain through this the pleasure/approval/recognition of Allah, should first look for a master. He should pay attention to whom he pledges allegiance if he really wants to reach holiness, as no man can give out what he does not have. The choice of the master should be based on no criteria other than the ability of the master to positively transform his disciple.

The faith of the Muslims is nowadays attacked from all sides and at all times. In our times it is very easy to see someone wake up in the morning holding on to his faith and then turn into a disbeliever in the afternoon. The faith of the Muslim is all the time threatened by what he sees, what he hears and what he feels. Everything around the Muslim can erode his faith until it is completely lost without him realising it. In order to avoid this it is in the interest of the Muslim to find a true (spiritual) master.

At a time, where a negative image of Islam is presented by Western media and by sects who claim to act in the name of Islam, it is urgent to protect and promote the teachings of the founder of the Sufi paths in Senegal especially those of Sheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul.

Any negligence in relation to this attitude would be disastrous for the future generations. The speeches must be articulated around these teachings rather than wasting time trying to compete in prestige through the exploits of the founders of the Sufi paths. The ground that other ideologies have gained in our country is due, in large part, to the lack of functionality, operability and effectiveness of our discourses. It is as if we had called up hungry people and instead of serving them a meal, we start praising those who prepared it keeping the meal in the kitchen. They will resist as much as they can. If someone else offers them food, they will eat it without hesitation in order to avoid starvation, even if they do not want it. We can still have hope because this was also the case in the past. Whenever humanity was sinking into darkness, ALLAH would send us His Light. This is how we understand the sfollowing words of P. Bordas: “The earth is a big body, it can sometimes get hurt , it may bleed , and then heals[46] “.

 

Bibliography

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  17. salon-litteraire.com.

 [1] Serigne Mbacke Abdou Rahman and Serigne Mbacke Bashir Abdul Khadr present Sufism as follows: ” Sufism means charity in essence. This charity is the third dimension of Islam; considered to be the wall that protects the faith and worship from anything that can nullify them and makes them accepted and produce the desired effects “(see ” « le soufisme dans la vision de Cheikh Ahmadou Bamba ” in, Etude sur la Mouridiya,  Collection ” Des Fruits du Jardin  ” Rawdu -r rayahin , Touba , 2014, p.28 .

[2] Mouridism is the path of the purification of the soul, well known Senegal thanks to Cheikh Ahmadou Bamba.

[3] This situation reminds us in many respects of the context in which Sufism was born. Indeed, Serigne Mbacke Abdou Rahman and Serigne Bashir Mbacke Abdul Khadr say : ” Sufism appeared when materialism began to invade the lives of Muslims after the expansion of the Islamic conquest that helped create wealth and develop kind of amenities to change the lives of Muslims and push them towards more material enjoyment ” in, Etude sur la Mouridiya,  Collection ” Des Fruits du Jardin  ” Rawdu -r rayahin , Touba , 2014, p.28

[4] His real name Marie Joseph Auguste Carrel-Billiard, he was born on 28 juin1873 in Sainte-Foy-lès-Lyon, France and died November 5, 1944 in Paris

[5]Alexis Carrel, L’homme, cet inconnu, 1935, p.97

[6] Papa Fary Seye, Racines égyptiennes de l’Au-delà musulman, Harmattan, Paris 2011.

[7] Jean-Baptiste Poquelin aka Molière (1622-1673) was a French writer of the 17th century. He wrote several plays , the most famous is Tartuffe , published in 1664

[8] Mariane’s servant. Outspoken character with a lot of common sense. Mariane is the daughter of Orgon

[9] www.salon-litteraire.com.

[10] Autobiographical essay published by “Les Arenes” on the 4th September 2014

[11] Alice, wife of Franx who remained at the Fire of God with her children Theo and Zoe and Grax

[12] Pierre Bordas, Le feu de Dieu, published by Au Diable Vauvert, Paris, 2009, 438 pages, p. 165.

[13] Samuel P. Huntington, le choc des civilisations, published by Odile Jacob, Paris, 1997, 545 pages, p.69.

[14] Term used in the Qoran. Should not we consider those that make no effort to humanise themselves as more dangerous than the people with Ebola? With regards to this let us remember that one of the  instructions given by the World Health Organization (WHO) in order to escape from this very deadly epidemic is to never come in contact with the patient let it be your son, your father or your mother.

[15] Term used in the Quran. This state is reached by the Elect of God, the Saints.

[16] The journey to the purification of the soul, the spiritual education consisting of a constant battle against the carnal soul, passion, Satan and the world under the direction of a true master.

[17] Ababacar Ndiaye, professor of Philosophy, « De notre civilisation moderne : constat de crises et soif de spiritualité», article published  in the magazine « Maa-ul Hayaat », N° 15, July 2013.

[18] Moussa Thiao, professor of literature, « Pour un retour vers l’Islam face à des valeurs en décadence », article published in the magazine « Maa-ul-hayaat », N° 15, July 2013.

[19] André Gide, Les faux monnayeurs.

[20] The proverb means: “The two hands are the ones that tie the pants but they are the ones that to tie the loinclot”

[21] The term means: “Look at my backside”

[22] In our times China is purportedly the reference power. It is perhaps for this reason that the Prophet (PBUH) had told the Muslims: ” Seek knowledge even if you have to go as far as China”

[23] In the eighteenth century Jean Jacques Rousseau warned about the possible deviations of the scientific progress due to the lack of spirituality. He seems to be right in our times.

[24] Welcome speech Thiant, Cices, Dakar, Senegal, 2011.

[25] Jean Leclant, « Ce que l’Egypte nous a apporté », in,  Le Point, of 22-29 December 2000, number 1475-1476, p. 134-156.

[26] Marcel A. Boisard, L’humanisme de l’Islam, Paris, Albin Michel, 1979, p. 19

[27] Rawdu-r rayahin, Etude sur la Mouridiya, Collection « Des Fruits du Jardin »  Touba, 2014, p.29.

[28] Serigne Mbacke Abdou Rahman and Serigne Abdou Khadr Bashir noted, “Man needs the oneness of God in order to have a pure faith and fiqh in order to properly  perform the acts of worship. However Man needs Sufism to beautify his acts of worship by the jewel of sincerity, to train the soul to sincere worship and to purify the hearts from diseases and defects “(See., Rawdu-r rayahin, Etude sur la Mouridiya, Collection  « Des Fruits du Jardin»  Touba, 2014, p.29).

[29] Pierre Bordas, op.cit., p. 279.

[30] That one cannot leave the natural state where ‘Man is a wolf to Man’ ‘, as Hobbes puts it, to access the state of culture in which man becomes humanised.

[31] Cheikh Mabéye Seck, « La nécessité d’un retour à l’orthodoxie mouride », article published  in the  magazine « Maa-ul Hayaat », N° 10, January 2011.

[32] See., Rawdu-r rayahin, Etude sur la Mouridiya, 2014, P.31

[33] Modou Fatma Mbow, Agronomist, Speech, Thiant, Cices, Dakar, Sénégal, 2013

[34] Cheikh Mabéye Seck, Speech, Thiant, Cices, Dakar, Sénégal, 2012.

[35] This is an expression from La Bruyère, in « Les Caractères ».

[36] Bounama Mbengue, Welcome Speech, Thiant, Cices, Dakar, Sénégal, 2011.

[37] Cheikh Mabéye Seck, op.cit, Welcome Speech, Thiant, Cices, Dakar, Sénégal, 2012.

[38] Bounama Mbegue, ibidem.

[39] Welcome Speech, Thiant, Cices, Dakar, Sénégal, 2010.

[40] Ibidem

[41] Should We Mourn the Saints?

[42] Ibid.

[43] Thiant 2009, Keur Mbaye Fall, Dakar, Senegal.

[44] Ibidem.

[45] Ibidem.

[46] Op.cit., p.332.

TABASKI: Une fête célébrée socialement que religieusement au Sénégal

L’Aid’El Kabîr, fête du sacrifice communément appelée Tabaski a une grande ampleur dans l’agenda des fêtes musulmanes au Sénégal. La tabaski préoccupe à plus d’un titre toutes les personnes et particulièrement les chefs de famille. Cependant, la hantise des charges parfois superflues et facultatives qui obsèdent et angoissent pas mal de chefs de famille montre à suffisance qu’on célèbre la fête, non pas par soumission à une recommandation divine mais parce qu’il y a le regard social.

Allah n’a-t-Il pas dit dans le Saint Coran qu’Il oblige une personne que selon sa capacité ?

Pourquoi cherche t- on donc à outrepasser nos capacités en engageant inutilement des dépenses évitables et non exigées par Allah?

Ces interrogations fort intéressantes laissent à croire qu’il y a implicitement des interférences socioculturelles qui déteignent sur l’accomplissement de l’acte cultuel.

En d’autres termes, il y a une invasion de nos pratiques culturelles dans la célébration de la fête de tabaski.

I/ La Tabaski : Une fête empreinte exagérément de contraintes socioculturelles au Sénégal :

Il est évident que la coutume et la religion entretiennent des relations très étroites. Mais la religion est différente de la coutume. Il y a lieu donc de délier ou de démêler deux choses tout à fait différentes. La religion relève de l’ordre de la croyance et la soumission aux recommandations divines conformément aux règles et principes établis. Or les coutumes sont les convenances socialement admises et dont leurs applications répétitives dans le temps finissent par leur conférer une force obligatoire.

La tabaski à force d’être célébrée dans le temps, a vu progressivement l’immixtion de certaines pratiques sociales et coutumières qui biaisent radicalement sa dimension religieuse.

Aujourd’hui on ne peut quasiment pas échapper au diktat des pressions socioculturelles dans la célébration de la tabaski. Par conséquent, certains musulmans par peur du regard social s’imposent le fardeau d’acheter, à leurs corps défendant, des béliers qui sont au-delà de leurs bourses.

Or, Dieu n’impose aucune personne au-delà de ses moyens. Mais, le souci d’incarner ce que certains musulmans considèrent comme « une respectabilité sociale » les dicte à franchir le seuil de leurs possibilités financières.
Un bélier embonpoint est socialement une obligation pour tout père de famille quelles que soient ses capacités financières.

Et pourtant Allah nous rappelle à la Sourate(22) Al Hadji Verset 37 que : « ni leurs chairs ni leurs sangs ne touche Allah, mais votre piété le touchera. Il vous les (bestiaux) a soumis pour que vous proclamiez la grandeur d’Allah qui vous a guidés. »

De ce fait, les surenchères ostentatoires de béliers vendus à coût de millions qui défraient la chronique sont révélatrices de l’invasion des logiques socioculturelle dans la célébration de cette fête religieuse.

Mieux, il n’est pas obligatoire même de sacrifier un bélier. En effet, au regard de la loi islamique ceux qui n’ont pas les moyens d’acquérir un bélier, peuvent recourir à une brebis, un bouc ou une chèvre.

Mais ce que l’on constate c’est que la société, de gré ou de force, nous impose le bélier et pas n’importe lequel. Du coup, elle nous interdit, de fait, les autres alternatives prévues par la Charia.

Toujours, d’après nos coutumes c’est seulement le père de famille qui a la charge de s’acquitter de cette obligation sacrificielle. Mais religieusement cette croyance est infondée car toute personne musulmane majeure ayant les moyens doit sacrifier un bélier, fut-elle un célibataire.

Aujourd’hui pas mal de musulman(e)s disposant les moyens et qui sont en dehors des liens du mariage croient en être dispensés de cette tradition prophétique réitérée.

C’est parce que le fait serait étrange et bizarre socialement c’est pourquoi d’ailleurs les célibataires étant inaccoutumés de cette tradition prophétique s’en soustraient.

En outre, évoluant dans des sociétés foncièrement coutumières et traditionnalistes, les pesanteurs sociales déteignent sur les modalités d’accomplissement de l’acte cultuel. On a coutume de voir tout une kyrielle de rituels sociaux au moment de procéder au sacrifice du bélier.

Certains font des ablutions au bélier et d’autres déploient toute la famille pour poser leurs mains sur le dos de l’égorgeur. Pis encore, on estampe de plein front ce sang du bélier considéré en Islam comme une souillure.

Une fois terminée, cette offrande est mise en autant de parts qu’on distribue aux différents membres de la famille collatérale et aux voisins. Loin de s’opposer à cet élan de solidarité entre musulmans, mais le hic en est qu’on s’adonne à ces usages non pas pour la face exclusive de Dieu mais c’est par peur d’enfreindre des pratiques socialement établies. Et dans ce dispatching de l’oblation, naturellement la sœur du mari qu’on appelle « la première Ndjeukké» se taille la part du lion avec une jambe en main qui lui revient de droit.
Ces coutumes n’ont aucune base religieuse mais pourtant les populations s’entêtent et restent prisonnières de ces usages culturels.

De quoi a-t-on peur pour s’affranchir définitivement de ces lourdeurs sociales ? Certainement les sociologues ne manqueront pas de répondre à cette interpellation. Mais en ma qualité de juriste, je dirais que l’homme du fait de son instinct grégaire a peur de l’isolement ou de la stigmatisation qui sont des formes de sanctions sociales. C’est pourquoi l’individu pour assurer son intégration sociale doit respecter les règles qui gouvernent cette société. Mais malheureusement cette force obligatoire des règles sociales semble supplanter dangereusement les normes religieuses dans la célébration des fêtes au Sénégal.

Un autre élément non négligeable est « le paraître », autrement dit l’accoutrement et la parure le jour de la tabaski. La religion, bien entendu, recommande de porter de beaux et neufs habits pour célébrer la fête.

Cependant, il convient de souligner qu’elle n’exige à aucun fidèle d’outrepasser la limite de ses possibilités. Mais la concurrence et les stratégies de distinction sociale font que les musulmanes d’une manière sous-jacente se rivalisent d’accoutrements et de parures. Chacun croit qu’il doit avoir un habillement de luxe même si les moyens ne suivent pas, car la possession est gage d’estime et de considération sociale.

Mais ce qui est encore plus regrettable, est la folie des grandeurs et les excès que l’on constate de plus en plus dans les fêtes religieuses au Sénégal. Or l’Islam interdit formellement les excès et le Coran dit à ce sens à la Sourate 7 verset 31 : « Enfants d’Adam revêtez votre parure en tout lieu et temps de prière. Mangez et buvez, ne commettez pas d’excès car Allah n’aime pas ceux qui commettent des excès. » .

Toutefois cette interdiction divine de l’excès semble être ignorée au regard des abus et des gabegies notés pendant la célébration de la Tabaski.
Les femmes tenaillées par les pressions concurrentielles et des attitudes mégalomaniaques, remuent ciel et terre pour avoir en main deux voire trois accoutrements le même jour de la tabaski, des cheveux naturels et des chaussures de haute gamme etc.…

Certaines femmes exigent de leurs maris d’engager inconditionnellement toutes ces dépenses faramineuses et superfétatoires qu’elles considèrent à leurs yeux comme impératives. Et tout refus de dépenses afférentes à leurs toilettes est susceptible de créer des différends conjugaux voire même d’éventuels divorces.

Or ces exigences ne sont pas recommandées par Dieu, mais la spectacularisation de la tabaski et la boulimie de positionnement social élitiste font que certains musulmans versent de ces comportements ostensibles.
Les femmes ne se soucient guère de la provenance de l’argent et l’énormité des charges endurées, l’importance, pour elle, est de se faire belle la tabaski afin de susciter les regards et de capitaliser les compliments de la société.

A coup sûr, les hommes, dans cette quête d’honorabilité et de respectabilité sociales, deviennent les agneaux du sacrifice car ils se trouvent au lendemain de la Tabaski dans une situation d’impécuniosité et d’endettement chronique. Et toujours on essaie de justifier à tort la gabegie par des arguments moraux, tout le monde a ceci ou cela, moi également je dois l’avoir pour ne pas me déshonorer socialement.

De là donc, nous ne sommes plus dans une logique religieuse car on accomplit l’acte cultuel non pas pour la face exclusive d’Allah mais sous la dictée des orientations de la société.

Cependant, la primauté des règles sociales sur celles religieuses qui sont censées pourtant organiser la tabaski concourt à accréditer la thèse que la fête est socialement célébrée au Sénégal.

De ce fait, il importe de décortiquer le sens essentialiste voire spirituel de la tabaski afin de se libérer de l’enfermement et l’encerclement dans ce carcan carcéral des rituels et pratiques sociales.

II La tabaski : Un moment de retour vers Allah :

Contrairement au festoiement excessif qu’on veut l’assimiler, la tabaski décèle une dimension spirituelle importante. En effet, le sacrifice de la bête remonte à l’histoire d’Ibrahim, tradition que le Prophète (Psl) a perpétuée. Il faut dire que c’est à l’âge de 86 ans qu’Ibrahim, contre toute attente, eut son premier fils, qu’il nomma Ismaël.

Et Dieu l’éprouva en lui demandant de le lui offrir. Mais Ibrahim se montra obéissant à l’ordre du Seigneur. Allah lui rappela dans un songe la promesse qu’il Lui avait faite. Il dit alors à son fils :” Ô mon fils, je me vois en songe en train de t’immoler. Vois donc ce que tu en penses ” .

Ismaël dit à ce propos : ” Ô mon cher père, fais ce qui t’est commandé : tu me trouveras, s’il plaît à Allah, du nombre des endurants “. (Coran, Sourate37 Verset102).

Et le Coran qui rapporte ce dialogue, poursuit en ces termes :” Puis quand tous deux se furent soumis (à l’ordre d’Allah) et qu’il l’eut jeté sur le front, voilà que nous l’appelâmes : ” Abraham ! Tu as confirmé la vision (…) Et nous le rançonnâmes d’une immolation généreuse ” Sourate 37, Versets
103-104-105-107.

Il ressort de la lecture de ces passages du texte coranique que la tabaski doit être un moment fort d’introspection pour tout musulman car elle doit nous permettre de jauger notre degré de soumission à Allah.

En effet, Ibrahim comme son fils Ismaël ont fait montre d’une soumission exemplaire à Allah malgré le caractère ardu de l’épreuve.

C’est pourquoi vouloir confiner la Tabaski à une simple festivité folklorique relève d’une vision réductionniste voire simpliste car le sacrifice de la bête représente un acte symbolique d’une grande spiritualité.

Cette épreuve d’Ibrahima est pleine d’enseignements que nous devons avoir la clairvoyance de décrypter au lieu de se laisser emberlificoter par la noce et les réjouissances.

Et parmi ces enseignements, il y a la crainte révérencielle en Dieu. Si la projection est faite en soi on comprendra aisément qu’il faut une croyance solide en Dieu pour pouvoir parvenir à immoler son propre fils.

En vérité l’homme développe une affectivité naturelle à sa descendance donc il n’y a que la crainte en Dieu qui peut vaincre cette affection instinctive et Ibrahim l’a fait.

De même son fils Ismaël est également pétri d’une foi inébranlable en Dieu car il n’a pas hésité d’un seul iota devant l’imminence de la mort jusqu’à ce que le Seigneur le remplace par un bélier.

Dieu dit dans le Coran : «Nous rachetâmes l’enfant par un bélier considérable » (Sourate.37, Verset.107).

Dans ce même sillage la tabaski nous enseigne qu’Allah a besoin d’un cœur pur exempt de tout vice.

En réalité l’acte cultuel en tant que tel est un moyen mais n’est pas la finalité. Donc le sacrifice du mouton est un moyen qui doit nous conduire à une finalité notamment une foi solide en Dieu et un cœur immaculé.

Cela se comprend à la lecture de ce passage du saint Coran : «Ni leur chair ni leur sang(les bêtes) n’atteint ALLAH, mais ce qui l’atteint de votre part, c’est la piété… » (Sourate.22, Verset.37).

Donc l’acte d’abattage est superficiel mais intrinsèquement, il doit nous conduire à la piété et un cœur comblé d’Allah.

En effet, Dieu n’aime pas qu’on L’associe à personne que ce soit sa famille, ses enfants ou ses biens. Or ceux-ci constituent de véritables obstacles pour accéder à Allah. En effet, l’amour de ces biens terrestres au détriment du Créateur Suprême est une forme d’associationnisme voilé.

Et, le Seigneur a voulu sonder Ibrahim en l’éprouvant d’immoler son unique fils d’alors. Et comme je l’ai dit plus haut l’homme a naturellement une affectivité à sa descendance mais Ibrahim qui a un cœur sain n’a voulu associé rien à son Seigneur. C’est pourquoi il s’apprêta promptement à immoler son propre fils qui pouvait s’ériger comme une barrière devant Allah.

A travers la Tabaski donc, nous devons apprendre qu’Allah a besoin d’un cœur sain qui ne soit entaché ni de la famille, ni des enfants encore moins des biens d’ici-bas, mais d’un cœur comblé de l’amour du Seigneur.

Le prophète Ibrahim serait dubitatif ou désobéissant s’il y avait un quelconque amour de son fils Ismaël.

De ce fait, un cœur sain est celui qui est exempt de tout amour si ce n’est celui de Dieu.

L’amour excessif des biens de ce bas monde en lieu et place du Créateur qui les a créés est constitutif d’un associationnisme.

Allah l’a bien corroboré dans le Saint Coran en nous rappelant à la Sourate 26 Versets 88-89 que la résurrection est : « le jour où ni les biens ni les enfants ne profiteront, sauf à quiconque vient à Dieu avec un cœur sain. »

Dans la même foulée la Sourate 34 Verset 37 confirme le verset précité. Allah nous y dit que : « Ni vos biens ni vos enfants ne sont chose à vous rapprocher à proximité de Nous(Allah) … »

La tabaski est donc une opportunité qui s’offre à tout musulman de rompre avec toute chose qu’il peut associer à Allah le Tout-Puissant. Et c’est cette leçon d’une haute portée spirituelle que le prophète Ibrahim nous a livrée à travers la Tabaski. Il est donc grand temps de délier ce qu’est la Tabaski de ce qui ne l’est point. Les coutumes et rites n’ont qu’un fondement social mais ne doivent pas prendre le dessus sur les règles directrices qui gouvernent la religion surtout dans la célébration de la tabaski.

De même on ne doit pas faire abstraction de la dimension spirituelle qui est l’essence malgré l’amplification folklorique et la théâtralisation sociale de la tabaski.

Cheikh Mabeye Seck
Magistrat
Septembre 2014

Le pardon dans l’éthique musulmane et ses bienfaits

« Pardonner, c’est dire à l’autre : ” Tu vaux mieux que tes actes”»

L’Islam étant une religion de paix, le  comportement du Musulman consiste en une éthique fondée sur des valeurs telles que le don de soi, l’altruisme et surtout le sens du pardon. Ce dernier caractère nous préoccupe ici car il est au centre de la morale islamique si bien qu’on gagnerait à le cultiver et à le véhiculer en raison de ses multiples bienfaits. En effet, on lit dans le coran que le fait  d’endurer et de pardonner fait partie des bonnes dispositions et de la résolution dans les affaires. Les prophètes et les saints l’ont tous incarné et aujourd’hui, la science nous révèle ses vertus médicales.

  1. LE PARDON DANS LA MORALE ISLAMIQUE

Dans le Coran, le pardon envers autrui est fortement recommandé. Il apparait comme une forme d’adoration qui renforce la foi du croyant  et lui fait bénéficier de la miséricorde divine. Allah dit: «Et concourez au pardon de votre Seigneur, et à un Jardin (paradis) large comme les cieux et la terre, préparé pour les pieux, qui dépensent dans l’aisance et dans l’adversité, qui dominent leur rage et pardonnent à autrui…».

Il  ressort du texte coranique que le pardon n’est pas la résignation forcée ni un ultime recours après épuisement de toutes les possibilités de sanction ou de représailles. Comme de la charité, il est un acte volontaire pour le croyant qui préfère endurer les torts pour profiter la clémence divine. En effet, le Coran nous apprend que « La sanction d’une mauvaise action est une mauvaise action identique. Mais quiconque pardonne et réforme, son salaire incombe à Dieu…».

Le Prophète (PSL), présenté dans le Coran comme une miséricorde pour l’univers (Coran 21:107), est le modèle achevé dans ce domaine. Figurent parmi les preuves de cette miséricorde, l’indulgence, la tolérance, la compassion et le sens du pardon dont il a fait montre en maintes circonstances. En effet, il est connu qu’il ne se vengeait jamais pour des raisons personnelles, ne répondait jamais au mal par le mal, mais trouvait des excuses et pardonnait aux autres.  Plusieurs épisodes de sa vie dont son attitude vis-à-vis des gens de Taïf et son  entrée triomphale à la Mecque illustrent parfaitement son sens  élevé du pardon.

Le Messager d’Allah ne s’est pas contenté de donner l’exemple. Il a aussi beaucoup exhorté les croyants à la sérénité, à la compréhension, à l’humilité et au pardon.  En témoignent les paroles qu’on lui attribue et selon lesquelles, « le fort n’est pas celui qui terrasse les gens dans la lutte, mais le fort est celui qui reste maître de lui-même dans la colère ».

De ces propos, il apparait que rester maître de soi dans la colère est une vertu à laquelle il est certes difficile d’accéder, mais qui renferme des avantages innombrables. En effet, un hadith authentique nous apprend qu’un jour,  un bédouin était venu voir le Messager et lui demanda de lui apprendre les paroles qui réunissent tout le bien. Contre toute attente,  le prophète lui ordonna de ne pas se mettre en colère.

Dominer la colère est un exploit, savoir pardonner en est un autre. Le hadith qui suit montre que le pardon est une nécessité car son défaut peut nous faire perdre beaucoup parmi les privilèges qu’Allah accorde aux musulmans. Le lundi et le jeudi, a dit le Prophète, les portes du Paradis sont ouvertes et il est pardonné à quiconque n’a pas attribué d’associé à Dieu, à l’exclusion, cependant, de ceux qui auront eu un différend avec un de leurs frères.

Rien que ces deux hadiths montrent que le pardon doit être un véritable crédo pour tout musulman.

  1. LE PARDON ET SES BIENFAITS.

Pour le croyant, la pratique du pardon doit être faite dans le seul but de plaire à Dieu. Cependant, elle procure de multiples autres bienfaits. Elle est, en effet, la condition indispensable à la paix intérieure et à paix sociale en ce sens qu’elle permet de briser le cycle dévastateur de la violence d’abord au niveau individuel et ensuite sur le plan collectif.

Par contre, ceux qui se laissent guider par l’émotion et la colère tombent facilement dans les pièges de Satan qui ourdie en permanence pour semer la haine et installer l’hostilité. Dans ces conditions, l’acte de pardonner devient inimaginable parce que vécu comme une faiblesse ou une soumission. Pour s’affirmer, l’individu a souvent recours à la vengeance qui généralement s’avère inefficace. Il en résulte souvent des querelles et des bagarres parfois sanglantes ou meurtrières. Par ce biais, l’entente au sein des familles et au-delà la paix et la cohésion sociale sont gravement compromises.

Pour éviter cela, la solution est à rechercher dans le pardon qui constitue la seule véritable arme. Il  met un terme sinon atténue les disputes, permet les réconciliations, fait disparaitre l’esprit de vendetta, installe l’amitié entre des gens qui, naguère, étaient de farouches ennemis, rétablit la paix, l’unité et la concorde sociales. C’est pourquoi, le Coran dit: « L’action bonne n’est pas semblable à la mauvaise. Repousse celle-ci par ce qu’il y a de meilleur: Celui qu’une inimitié séparait de toi deviendra pour toi un ami chaleureux ».

Sous ce rapport, on s’aperçoit que le pardon est une force dont l’effet brise les barrières,  rompt l’enchainement des haines et des vengeances, nous permet d’accepter et même d’aimer ceux qui nous ont blessés. A la différence à la vengeance qui  généralement entraine après du remord, du chagrin et du regret, le pardon donne de la confiance en soi et augmente l’espoir en Dieu.  Il anéantit la souffrance morale, la dépression ainsi que le stress et est, de ce point de vue, une véritable source de bonheur.

C’est donc à juste raison que le Pape Jean Paul II  disait : « Une paix véritable n’est possible qu’à travers le pardon(…). Demander et accorder le pardon, voilà des actes qui sont le reflet de la profonde dignité de l’être humain. C’est parfois l’unique chemin qui permet de sortir de situations caractérisées par une haine ancienne et féroce ».

Des études scientifiques récentes ont également montrés que le pardon  améliore la santé mentale et  physique chez l’homme. Selon les résultats, les personnes qui ont appris à pardonner se sentent beaucoup mieux au plan physique et  émotionnel parce que le pardon développe un état d’esprit positif qui génère l’espoir, la patience et la confiance en soi, en réduisant la colère, la souffrance, la dépression et le stress. On peut donc   considère que le pardon est une matrice pour la santé et le bonheur.

De manière précise, il aurait été démontré que  la colère qui perdure, la dépression, le stress et l’hostilité perturbe l’équilibre émotionnel et multiplient les risques de crise cardiaque et autres maladies du cœur. Plus qu’on simple état d’esprit, la colère nuit à la santé humaine, mais son remède est le pardon.

LES CONDITIONS DU PARDON

Le pardon est un véritable combat contre l’âme charnelle car ce sont l’orgueil, la recherche de la gloire et de façon générale l’amour du bas-monde qui entrainent la dureté de cœur et empêche d’accorder le pardon. Aussi est-il difficile de pardonner surtout pour celui qui ne vit pas selon les valeurs morales de l’Islam.

Cela est cependant facile et même automatique  pour la personne qui est dotée d’un cœur pur, qui n’a pas de penchant pour la gloire personnelle, qui est exempt de rancœur et de jalousie. Il est aussi aisé pour le croyant qui a confiance en Allah et qui est convaincu que la vie présente n’est qu’une étape qui mène à la demeure éternelle. Celui-là ne se limite pas à pardonner, mais il oublie et implore le pardon pour ses frères (voir S59.V10).

Le sens du pardon fait donc partie des traits supérieurs de la morale islamique qui exige de l’endurance, de la patience, de la compassion, de la tolérance et de la longanimité. En fait, sans ces prédispositions permettant la maîtrise de soi devant l’offense, il est impossible  de dominer  la colère qui fait naitre le sentiment de vengeance ou la volonté de nuire.

La maîtrise de la colère dans l’épreuve est une condition indispensable à la réalisation du pardon sincère. C’est pourquoi, le prophète  nous a indiqué, à plusieurs endroits, la voie pour vaincre la colère. Il dit à ce propos : «Que celui d’entre vous qui se met en colère s’assoit s’il est debout.  Si sa colère ne se dissipe pas qu’il s’allonge sur le côté».

Il conseille également de garder le silence sans doute pour ne pas entendre des propos plus désagréables qui augmenteraient la colère ou pour ne pas tenir des paroles qu’on pourrait regretter après. Dans un état d’excitation, il recommande aussi  de solliciter la protection d’Allah contre le diable ou de faire les petites ablutions. «La colère, a-t-il dit, provient du diable. Et le diable a été créé de feu. Que celui d’entre vous qui se met en colère, fasse ses petites ablutions».

CONCLUSION

A terme, il nous a apparu que le pardon est une dimension importante de la spiritualité. C’est un facteur de  paix intérieur et extérieur. Sa négation entraine la violence physique et morale pouvant être fatale pour l’individu et la société. Tandis que la vengeance provoque un sentiment de désespoir, le pardon suscite  l’espoir, ouvre la porte à la guérison émotionnelle et à la réconciliation. Il est aussi source de longévité en raison de ses effets positifs sur la santé humaine.

Latyr NDIAYE
Administrateur Civil, Dr en Histoires
Décembre 2015

Critique littéraire : «L’homme, le monde contemporain et Maa-ul-Hayaat» de Papa Fary Seye

« L’homme, le monde contemporain et Maa-ul-hayaat » est le troisième ouvrage de l’écrivain Papa Fary Seye après Racines égyptiennes de l’au- delà musulman (L’Harmattan 2011) et Sara, la lune du jour (L’Harmattan 2012).

Enseignant titulaire d’un Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA). Spécialisé en Egyptologie, il     poursuit     toujours ses recherches dans ce domaine. Il est aussi titulaire   d’un    diplôme en journalisme et est le Directeur de  publication du magazine « Maa-ul- hayaat » et Président du Groupe Maa-ul-hayaat communication.

C’est un ouvrage très spirituel  (89  pages) partant de  la  quête  de soi, de l’intimité et  de cette essence de réfection de l’âme. L’écrivain s’interroge sur le devenir de la société, à la mienne et aux nôtres. Il y lance des cris de cœur contre la quête effrénée du bien matériel poussant certains jeunes à la dérive et à la perdition. L’irresponsabilité de l’homme a fait que nous nous demandons perpétuellement de quoi demain sera fait. Tous les cataclysmes naturels  que nous vivons ont été engendrés par la frénésie collective liée à la surexploitation de l’environnement.

Préfacé par le Professeur Djiby Diakhaté,  Sociologue, l’auteur soutient la thèse d’un retour nécessaire vers le soufisme, cette voie consistant à délaisser les plaisirs mondains afin de combattre les désirs charnels de  l’âme pour accéder à l’étendard d’homme apaisé dans une société où on nivelle vers le bas, dominée et mise à nue par le matérialisme où les adeptes sont pris pour des faibles d’esprit. Baruch Spinoza : « Et les faibles sont ainsi faits qu’ils accrochent leurs sentiments à toutes les épines comme pour en prouver la solidité ».

L’ouvrage est bien rédigé, très bien documenté avec des références exactes et des sources précises. Cela montre sans doute le niveau de culture générale de l’auteur. La société a complétement changé ses règles de jeux, désormais le mérite importe peu et on ouvre toutes les portes à celui qui sait bien saisir les opportunités avant qu’elles ne s’en aillent. La personnalité de  l’individu  n’est   plus   appréciée à sa juste valeur, l’on joue aux jeux de dupes et à l’apparence. On est apprécié qu’à travers le paraître et non l’être, de ce qu’on fait et de ce qu’on dit. Alors que « Ni l’apparence ni les paroles ou les actions ne traduisent pas forcément les intentions cachées de l’homme ».

Satan le lapidé, banni par Dieu et  les  Prophètes,  se   retrouve   hébergé  par les Humains, « ces représentants de Dieu sur terre ». N’est-ce pas pour cela que les humains éprouvent tant de mal à s’aimer réciproquement ? Emmanuel Kant nous avertit « L’Homme a trois vices : la fragilité, l’impureté et la méchanceté ». Satan à qui on a refusé le Paradis faute d’un manque d’humilité et d’un excès d’orgueil, intervient fréquemment dans les prises de position des uns et des autres. Contribue plus à la  dégradation  des lois et règlements préétablis pour une bonne marche de la société.

Une société  complexe  où tous les coups sont permis. De la méchanceté gratuite, des injures et des complots de seconde nature, les humains sont prêts à tout pour satisfaire leur égo. « La personne n’hésite pas à pleurer ou même à fournir des preuves matérielles ou audiovisuelles, montées de toutes pièces pour tromper la vigilance des gens et les entraîner dans leurs pièges » Sous nos tropiques, nos congénères sont des tyrans et on ne peut aimer   un tyran ! Si on en est à une situation telle qu’on ne peut plus se fier à l’apparence et aux actes visibles, on ne peut qu’en être désespéré. L’auteur nous le rappelle, « les actes visibles ne suffisent pas pour témoigner de la bonne foi d’une personne ».

L’auteur nous rappelle la leçon d’un des plus célèbres livres de Molière paru en 1664, Tartuffe. « Bien que datant du XVII ième siècle, Tartuffe est toujours d’actualité. Elle renferme des leçons de vie et révèle une autre facette de l’homme qui peut être bon comme il peut aussi faire mal. » De la même manière que la femme peut elle- même être socle de  développement de toute société, de la même sorte  elle peut devenir poison et pourrir ainsi la vie de l’homme. Tous les sages arrivent à de hautes positions stratégiques en évitant les pièges tendus par les femmes. Ceux qui n’ont pas réussi très tôt à les distinguer ont appris l’Erreur sur le tas, donc à leurs dépens et se retrouvent isolés et écartés complétement de la société. Le Coran nous avertissait dès lors « En réalité, la femme est un grand stratège ! ».

« Et finalement, à qui  faire  confiance ? » dixit l’auteur.

Il faut qu’on puisse restaurer les valeurs sociétales. Et pour cela, le rôle est imposé aux parents. L’éducation, le respect de la matérialité et du non matérialité doit se faire à la base, dès le bas âge. Inculquer à l’enfant des principes et des idéaux qui font qu’il se sentirait prêt à relever tous les défis qui se présenteront à lui. La décence et la pudeur installées chez l’enfant très trop lui permettront de garder ses valeurs civiques et morales pour ne pas céder à la tentation.

Tout mène à la  réussite mais à condition de s’en sortir. Tous les chemins mènent vers la perdition et on a plus le choix. La pression atmosphérique  n’est  plus dans l’atmosphère, elle courtise nos cœurs. Notre âme et nos désirs deviennent des pulsions, ces choses les mieux partagées aux mondes. Sodomisation, lectures en vague, intox et campagne de diabolisation, l’homme est finalement prêt à tout pour nuire avec l’appui des médias. « Les multimédias forment tous les jours des stars et nous les proposent sinon nous les imposent » a dit l’auteur.

On cherche à être de plus en plus admiré. Du « buzz » au laxisme, les jeunes n’ont rien à perdre car n’ayant rien à gagner. « Certains jeunes sont de plus en plus acculturés ». Et on cherche par tous les moyens à être le premier, à mieux se distinguer, à être devant, à être vu et reconnu. Ce qui devenait modèle devient délit et le délit est tellement pris à la légère qu’il deviendrait le chemin à suivre pour atteindre l’excellence. La société s’est résignée et a transformé ses règles de jeux. La règle devient l’exception et l’exception la règle.

Une société n’a que les dirigeants qu’elle mérite. Les nôtres sont les plus corrompus. Les éducateurs appelés enseignants et  professeurs  ne choisissent plus ce métier de par sa noblesse mais de par sa valeur pécuniaire. Comment se justifierait- il le fait d’aller en grève pendant presque 4 mois, pénalisant ainsi tout un système clé et hypothéquer l’avenir de toute une génération ? Les autorités laissent passer l’éponge et s’occupent de « leur amour acharné pour le pouvoir » et de leur gré d’intérêts crypto-personnels.

Les jeunes n’ont plus de repère. Allant jusqu’à considérer un rêve futur comme une garantie à l’ascension sociale.

« Barça ou barssakh / Barcelone ou la mort », nos jeunes vendent le présent au  futur  en  s’adonnant  au  merci  du premier venu et de l’émigration clandestine au risque de leur vie.

Face à une situation de perdition et  de détresse, l’auteur  recommande une nouvelle forme de politique, un nouvel idéal et une nouvelle forme de gouvernance après avoir tout essayé : le communisme, la monarchie, le socialisme, le capitalisme, la démocratie. « Essayons  maintenant  le Mouridisme et on verra que toute l’humanité s’en réjouira. » Rappelons que  le  Mouridisme  est  une  culture commune autour de la « Khidma », être au service des créatures à travers la voie de Dieu. Il incarne un processus étatique allant d’un modèle social efficace à un modèle économique dynamique en passant par une culture facile de la chose politique.

Ne savant plus quoi faire, les nôtres se confient à des guides spirituels qui devraient eux-mêmes « se préoccuper de leur propre guérison ». Cheikh Ahmadou Bamba « Ne prête pas attention à toute personne qui te ressemble à un guide religieux » Et d’ailleurs comment peut-on guider si l’on est soi-même éclairé ? L’auteur donne l’exemple de Cheikh Ahmadou Mbacké Maa-ul-hayaat comme référence car ayant sorti du pétrin pleins de jeunes qui s’égaraient du bon chemin. Les témoignages sautent à vue d’œil et laissent croire qu’il est un vivificateur, un déclencheur du soufisme que les hommes ont besoin pour avoir le cœur apaisé.

Abdou Khadre MBACKE – Ecrivain-Blogueur-Chroniqueur
abdoukhadre2011@gmail.com
Juillet 2015

L’idolâtrie des temps modernes

L’homme, disait quelqu’un, est une machine à créer des dieux pour dire que la croyance en un être ou une réalité transcendante ou immanente, matérielle ou immatérielle est intrinsèque à la nature humaine. Il y a donc une tendance naturelle chez lui à croire et c’est pourquoi tous les peuples ont, à défaut d’un dieu unique, vénéré des divinités imaginaires ou incarnées dans des êtres (animal ou plante) ou des objets. Les religions révélées sont venues pour purifier et orienter ce penchant spirituel vers la reconnaissance du vrai Dieu, le créateur des cieux et de la terre. Tous les prophètes ont ainsi trouvé des idoles et tous se sont mis à les combattre. Abraham disait ceci à son père idolâtre : « ô mon père, pourquoi adores-tu ce qui n’entend ni ne voit, et ne te profite en rien ? » (S19V42). Moise (AS) n’a- t-il pas cassé le veau d’or, Abraham les statuettes et Mohamed plus de 300 idoles qui gravitaient autour de la Kaaba et dont chacune représentait le dieu d’une tribu. Dans le même souci de préserver la pureté du culte Aboubakr (RA) avait déraciné, par crainte qu’il ne devienne objet d’adoration, l’arbre sous lequel les compagnons prêtaient serment d’allégeance au Prophète (PSL) et qui est mentionné dans le Coran (S48-V18).

 «  Allah  a  très  certainement  agréé « Allah a très certainement  agréé les croyants quand ils t’ont prêté le serment d’allégeance sous  l’arbre. Il a su ce qu’il y avait dans leurs cœurs, et a fait descendre sur eux la quiétude, et Il les a récompensés par une victoire proche »

C’est ce même souci qui animait Omar (RA) quand il s’écriait, s’adressant à la pierre du Kaaba appelé « hajaratoul aswat » :  «  tu  n’es  qu’une  pierre,  si je n’avais pas vu le Prophète t’embrasser, je ne l’aurais pas fait ». C’est dire combien ils étaient jaloux de la pureté de leur foi et combien ils craignaient de verser dans l’idolâtrie. Je crois que, malgré ces efforts, la vénération de formes ou d’entités physiques persiste encore dans les sociétés  musulmanes.  Le  Sénégal ne fait pas figure d’exception ; le totémisme y demeurant avec une ténacité irrésistible. Qui ne connaît pas le varan sacré de Kaolack, les couleuvres  vénérées  dans  les  autels en milieu lébou, wolof et sérère, les « bois sacrés en milieu diolas », les champs mystiquement hantés « tool bay dee » (littéralement quiconque les exploite meurt), les tamariniers, baobabs et autres arbres de nos brousses intouchables parce que censés investis d’un esprit maléfique ? Autant de croyances et de représentations qui nous maintiennent dans un syncrétisme religieux abject. La nature a été créée au service de l’Homme  et  celui-ci  au service exclusif de Dieu mais la donne semble aujourd’hui inversée car au lieu d’exploiter la nature et s’en rendre « maître et possesseur » l’individu sénégalais voire africain s’est mis à la vénérer. Cela peut même expliquer, en partie, notre retard économique. A ce propos Allah dit : « Ne voyez-vous pas qu’Allah vous a assujetti ce qui est dans les cieux et sur la terre ? Et Il vous a comblés de Ses bienfaits apparents et cachés. Et parmi les gens, il y en a qui disputent à propos d’Allah, sans science, ni guidée,   ni   Livre   éclairant.» (S31,V20).

Allah a soumis à l’homme une partie de Son univers pour qu’il en jouisse et non pour qu’il la vénère car l’adoration est un droit exclusivement divin. Tous les prophètes ont ainsi interdit à leur peuple d’adorer autre chose qu’Allah    (swt) Qui dit : « Nous avons envoyé dans chaque communauté un Messager, [pour leur dire]: «Adorez Allah et écartez- vous du Taghut»(S16V36). Le Tâghût correspond à tout ce qui est adoré en dehors d’Allah l’Unique, comme les humains, les pierres, les vaches…

Mais à côté de cette idolâtrie que l’on pourrait qualifier de physique ou matérielle, il y a une autre plus vile et plus pernicieuse parce que diffuse et quasi imperceptible.

Beaucoup de gens en effet ont fini de déifier l’argent et tous leurs efforts sont ainsi tournés vers sa quête. Ils  ne se soucient même pas du caractère licite ou illicite de l’origine leur biens alors que Dieu a dit dans un hadith qoudsiyou que quiconque ne se soucie pas de la licéité de la façon dont il gagne ses biens, Je ne me soucierai pas de laquelle des portes de l’Enfer Je le précipiterai.

D’autres adorent le dieu du sport (le football, la lutte et les autres jeux) : combien sont-ils ceux qui, pour un match de football, un combat de  lutte sont prêts à sacrifier les prières de toute une journée ? Ils sont prêts   à dépenser des sommes faramineuses pour parrainer un match de football, un combat de lutte, ou une soirée dansante mais rechignent à payer la facture d’eau de la mosquée. Perdre tout un après-midi à suivre ces amusements leur est  plus  aisée  qu’accomplir  une salat d’à peine cinq minutes. Quiconque a ce comportement doit savoir que son attitude révèle  que  ces choses occupent plus de place qu’Allah dans son cœur. Tout ce qui, en effet, détourne l’individu du culte pur et exclusif d’Allah fait figure d’idole qu’il le sache ou pas.

Par ailleurs, certaines personnes, abasourdies par les qualités exceptionnelles d’un homme de Dieu en arrivent à le prendre pour Dieu. C’est cela qui est arrivé aux « gens  du livre » au point qu’ils prennent pour les uns Insa et pour les autres Houseyrou comme des fils de Dieu. Allah récuse cette croyance en disant « Il ne convient pas à Allah de S’attribuer un fils. Gloire et Pureté  à Lui ! Quand Il décide d’une chose, Il dit seulement : “Soi ! ” et elle est » (S19-V35). Dans la même sourate Il dit (Versets 88 à 91) : « Et ils ont dit : “Le Tout Miséricordieux S’est attribué un enfant ! ”.Vous avancez certes là une chose abominable ! Peu s’en faut que les cieux ne s’entrouvrent à ces mots, que la terre ne se fende et que les montagnes ne s’écroulent, du fait qu’ils ont attribué un enfant au Tout Miséricordieux »

N’est-il pas plus grave de prendre une personne pour Dieu que de lui attribuer un fils ? Et bien souvent, celui à qui ce culte est adressé enseigne le contraire et s’est conformé, de son vivant, à la pureté du culte.

D’autres encore suivent des gens considérés comme guide  dans  la voie d’Allah par pure tradition ; cela les amenant à vénérer une lignée, voire un simple patronyme. Pourtant Serigne Touba a clairement dit dans Massalikoul Jinaan «Éprouve les hommes avant de s’engager  avec  eux » pour signifier que la naissance ne suffit pas pour être un bon guide. Le Cheikh a dit, par ailleurs, que le tawhiid (science de l’unicité de Dieu) est le savoir qui, à lui seul, peut sauver la personne dans l’au-delà alors que si la personne meurt avec tous les autres types de savoir sans le tawhiid, elle sera damnée. Il dit d’ailleurs un jour à un de ses disciples qui lui manifestait un très grand zèle: « pourvu  que vous ne versiez dans l’idolâtrie ». Le disciple lui demanda : « est-ce qu’un mouride peut être idolâtre ? » Le Cheikh lui répondit qu’effectivement celui  qui  suit  un  individu  pour sa filiation avec moi sans que celui-ci  ait un comportement en conformité avec mes enseignements est bien dans l’idolâtrie.

Il y a enfin, le port de morceau de bois, d’os, de fils noués, la croyance aux systèmes des rabs (Mboosé, Mame coumba bang, Leuk Daour Ndaw, Mame coumba Lamb et que sais-je encore), autant de choses auxquelles  on  attribue  la   capacité  à nuire ou à profiter en quoi que ce soit. Toutes ces pratiques et croyances relèvent du paganisme et il convient de s’en écarter pour n’avoir Qu’Allah comme refuge. Dieu nous invite à cet abandon à Lui quand il dit : « Dis : rien ne nous atteindra en dehors de ce que Allah a prescrit pour nous. Il est notre Protecteur. C’est en Allah que les croyants doivent placer leur confiance ».

Nous pouvons, en définitive, dire que l’idolâtrie est une chose abominable car c’est une négation des Bienfaits du    Pourvoyeur    Suprême.    Tous les prophètes et hommes de Dieu l’ont combattu mais elle demeure encore en prenant des formes moins perceptible certes, mais toujours aussi infâme, sinon plus que les pratiques précédentes. Nous devons donc avoir à l’esprit cette injonction coranique qui résume le projet de tous les prophètes qui se sont succédés sur terre; « Il  ne leur a été commandé, cependant, que d’adorer Allah, Lui vouant un culte exclusif, d’accomplir la Salat  et d’acquitter la Zakat. Et voilà la religion de droiture » (S98-V5).

Mamadou Ngom
Sociologue, Inspecteur de l’Education
Juillet 2015

 

Le cheminement dans la voie de la purification du cœur

Le cheminement dans la voie de la purification du cœur vise une ascension spirituelle qui mène l’âme dans les degrés les plus élevés de perfection, en se référent au saint coran et à la sunnah du Prophète (psl). Cette voie basée sur l’ascension des cœurs dans le monde seigneurial, l’observance de Dieu en permanence, la piété dans l’acte et  la parole voire la recherche à tout moment de l’Agrément d’Allah (swt) est le soufisme. Elle a été suivie par des figures emblématiques de l’islam comme Al-Junayd Al-Baghdadi, Ibrahim Ibn Adham, Imam Al-Ghazali, Ash- Shadhili , Imam Ahmad Ar-Rifahi, Cheikh Abdou Qadr Al-Jilani, Cheikh Ahmadou Bamba et tant d’autres, selon la méthodologie (manhadj). Ces illustres personnalités qui ont évacué de leur cœur tout ce qui est autre que Dieu, en se conformant à Sa Volonté, sont des héritiers des Prophètes par leur science, leurs comportements, leur cheminement spirituel (sulûk), leurs états et stations.

Qu’est-ce que le soufisme ?

Le concept « soufisme » a plusieurs acceptions. Il est conçu comme une purge des vices cachés. Dans ce sens, Ibn `Abidin écrit dans Hashiyah : «  la science qui traite de la sincérité, l’orgueil, l’envie jalouse et l’hypocrisie est une obligation pour tout musulman (fard `ayn). Il en va de même pour les autres maladies de l’âme comme la fatuité, l’avarice, la rancune, la tricherie,  la  colère,  l’inimité, la cupidité, l’ingratitude, la trahison, la  ruse,  le  refus de   la   vérité  par   orgueil, la  dureté  du  cœur  ». A ce propos, Tahtawi écrit dans Maraqi Al-Falah : « La pureté extérieure n’est utile que si elle va de paire avec la pureté intérieure,  la  sincérité,  la   dignité qui élève au-dessus de l’animosité, de la tricherie, de la rancœur, de  l’envie jalouse, et la purification du cœur de tout ce qui est autre que Dieu dans les deux mondes. »

En outre, le concept renvoie à une renaissance spirituelle. Dans ce sillage, Imam Jonayd dira que « le soufisme consiste en ce que Dieu te fasse mourir à toi pour te faire ressusciter en Lui ». Il s’agit de mourir pour devenir, de s’anéantir, par le fana, état d’abolition, pour subsister en  Dieu par le baqa, un état de subsistance pérenne, indifférenciée entre le « Je » divin et un « je » humain ; le divin annihilant en lui l’ego humain. Dans ce sens, le Prophète (psl) rapporta de la part de son Seigneur (swt): « Mon serviteur ne s’est pas rapproché de Moi par meilleur que ce que Je lui    ai ordonné de faire, et Mon serviteur ne cesse de se rapprocher de Moi jusqu’à ce que Je l’aime, et lorsque Je l’aime, Je deviens son ouïe par laquelle il entend, sa vue par laquelle il voit, sa main par laquelle il saisit, ses pieds avec lesquels il marche, par Moi il entend, par Moi il voit, par Moi il saisit et par Moi il marche » (Abou Houreyra)

Par conséquent, le  musulman  issu  de cette formation est qualifié par Cheikh Ahmadou Bamba, comme « le vrai soufi  ». Il s’ agit d’un  «savant mettant sa science en pratique sans transgression d’aucune sorte .Il devient ainsi pur de tout défaut, le cœur plein de pensée juste , détaché du grand monde pour se consacrer  au service et à l’amour de Dieu, considérant sur le même pied un louis d’or et une motte de terre ». Cet homme arrivé à ce stade ne possède rien et n’est possédé par rien.  Il  adore Allah (swt) pour Son Essence uniquement et non pour un autre motif. Il se soumet à L’Eternel Qui lui manifeste Sa générosité infinie.

Quelle est l’importance du soufisme ?

Dans la législation islamique, les devoirs qui incombent aux musulman sont des jugements ayant trait aux œuvres apparentes, c’est-à-dire qui renvoient au corps et d’autres  liés aux œuvres internes qui concernent le cœur. Les premiers  comportent des injonctions (la prière, l’aumône, le pèlerinage…) et des interdits (le meurtre, la fornication, le vol, la consommation de vin…). Les derniers ont aussi des injonctions (la foi en Dieu, en Ses Anges,  en Ses Livres, en Ses Messagers… la sincérité, la véridicité, le recueillement,  le fait de compter sur Lui en tout et pour tout) et des interdits (la mécréance, l’hypocrisie, l’orgueil, la vanité, la rancune, la jalousie…).

Cheikh Ahmadou Bamba dira que la  science  se  divise,  selon  les  savants, en deux parties : ésotérique et exotérique. L’ésotérique régit l’action  des  hommes et  l’ésotérique  les  états   de l’âme. La première  est  le fiq.h et la seconde, le soufisme. Celui qui se suffit du fiq’h seulement est un fripon alors que celui qui s’engage dans le soufisme en négligeant le fiq’h est un hérétique. Celui qui allie les deux est un modèle à suivre. A  ce  propos,  il  convient de retenir avec Sheikh Abdul Qadr Isa dans Des Vérités du Tasawwuf, que l’observation de la loi (fiq’h) guide l’homme tout au long de sa vie pour lui éviter l’inconduite qui suscite la punition mais ne le guide pas jusqu’au bout du chemin (l’illumination). Par contre, la vocation du soufisme n’est pas seulement d’éviter l’enfer ou d’œuvrer pour le paradis mais plutôt de rapprocher, d’unir l’homme à son Seigneur  (swt). Ghazali  considère cette fonction comme le troisième degré, c’est-à-dire le degré le plus élevé de l’adoration. Le premier degré étant l’adoration par crainte et le deuxième degré étant le renoncement par désir de la récompense de Dieu et de ses délices. Dans ce sens Rabia al- Adawiya dit à Allah : « Mon Dieu, si c’est par crainte de l’enfer que je te sers, condamne-moi à brûler dans ton feu, et si c’est par espoir d’arriver au paradis, interdis-moi l’accès, mais si c’est toi seul que je sers, ne me refuse pas la contemplation de Ta face ». Arnaldez dira que pour arriver à ce stade de « rapproché » de Dieu, il   est nécessaire de franchir le pont qui enjambe la géhenne, et il faut aussi dépasser les jardins de délices.

Ce rapprochement, cette union est comme indiquée dans le  verset  35  de la sourate An-Nur « Lumière sur Lumière ». D’ailleurs, Arnaldez dans « Les états mystiques dans le soufisme musulman », in Le soufisme : voie d’unité, note que les soufis considèrent que l’image de cette lumière, c’est sa réflexion sur le cœur de l’homme et la niche représente le cœur lui-même. La lampe et le verre sont l’éclat du cœur éclairé par la lumière divine. L’olivier béni est un symbole de cette lumière dont la source n’est ni ici-bas, ni en Orient, ni en Occident, car elle est en Dieu. Donc, la lumière qui illumine  le cœur, rayonne dans la lumière qui vient d’Allah (swt). Telle est l’idée de l’union à Dieu.

C’est pourquoi le for  intérieur (bâtin), c’est-à-dire, les œuvres du cœur, sont la base de l’apparent (dhâhir)  et  constituent  sa source. La corruption des œuvres internes annihile les œuvres externes. Allah (swt) dit à ce propos : « Quiconque, donc, espère rencontrer son Seigneur qu’il fasse de bonnes œuvres et qu’il n’associe dans son adoration aucun autre à son Seigneur » (Sourate 18:110). D’ailleurs le Prophète (psl) enseigne que la droiture dépend de la perfection du cœur par sa guérison des défauts et des vices cachés. Il dit : « Il y a certes dans le corps un organe, s’il est bon, tout le corps le sera, et s’il est corrompu, tout le corps le sera : il s’agit du cœur ». Il disait aussi que « Dieu ne regarde pas vos corps, ni vos formes, mais Il regarde vos cœurs ».

Dès lors que la droiture de l’homme est liée à celle de son cœur, qui est    la source dont émanent les œuvres apparentes, il convient qu’il œuvre pour le réformer, le purifier des attributs vils que Dieu nous a interdits et y loger les nobles caractères qu’IL nous a ordonnés. A ce moment, le cœur sera sain et son détenteur sera du nombre des victorieux et sauvés « le jour où ni les biens, ni les enfants ne seront d’aucune utilité sauf à celui qui vient à Allah avec un cœur sain » (Sourate 6 : 151).

Ainsi, la science du cœur et la connaissance de ses maladies est considérée par l’Imâm Al-Ghazali comme une obligation (fard `ayn) pour chaque musulman. La purification du cœuretl’éducation de l’âme (nafs) sont parmi les plus importantes obligations qui incombent à chacun et sont parmi les ordres divins les plus prioritaires et ce, conformément au coran, à la Sunnah et aux enseignements des savants.

Dans Al-Minan Al-Kubra, Ash- Shahrani, note avec Al-Fudayl Ibn Iyad : « Attache-toi à la voie de la vérité et ne ressent pas la solitude à cause du faible nombre des itinérants (sâlik). N’emprunte surtout pas la voie du faux, et ne soit pas trompé par le grand nombre de ceux qui périront. Chaque fois que tu éprouves la solitude, rappelle-toi les compagnons devanciers, accorde une grande importance à les rejoindre, et détourne ton regard de toute autre personne, car elle ne te mettra aucunement à l’abri de la punition de Dieu. Ne te retourne jamais vers elle, car dès lors que tu le fais, elle t’attire vers elle et entrave ton chemin ».

Quels sont les fondements des pratiques soufies ?

Dans Massalik ul jinan, Cheikh Ahmadou Bamba, rappelle que les piliers du soufisme sont au nombre de sept (7) à savoir : le silence, la faim, l’abandon des innovations blâmables, le repentir, les veilles, l’esseulement et enfin la rectitude (rester strictement dans la bonne voie à tout instant). Cheikh Al Yadâli en ajoute un huitième (8e) qui est la crainte d’Allah (swt) professée intérieurement et extérieurement.

Cheikh Ahmadou Bamba écrit aussi dans Huqqa que le soufi considère commecauseefficiente decatastrophe, le fait de manquer un «wird» ou de se gaver d’aliments, fussent-ils licites aux yeux de la loi ! D’ailleurs, le soufi vivifie la nuit noire. Il invoque le Seigneur créateur, sacrifiant son sommeil de nuit à l’intimité avec Allah (swt). La nuit, il fuit le lit, pour s’adonner, corps et âme, à son Seigneur avec ferveur, à travers des prières, la lecture du coran comme le témoigne Allah (swt) dans le verset 18 de la sourate Al Muzzammil (l’enveloppé) qui dit au prophète (psl) : « Ton Seigneur n’ignore pas que tu veilles en prière moins  des  deux  tiers  de  la nuit, moins de la moitié et même moins du tiers, ainsi  qu’une  partie de tes compagnons…Oui récitez le coran  dans  la  mesure   du   possible». Mais aussi par des méditations pour les doués d’intelligence « qui, debout, assis, couchés, se souviennent de Dieu et méditent sur la création des cieux et de la terre… » (3 : 191) et l’invocation qui est l’essence de l’adoration selon le Prophète (psl). Dans ce sens Allah (swt) dit dans le coran  verset  180,  sourate  Al Ahraf : « A Allah appartiennent les plus les noms les plus beaux. Invoquez-le par ces noms… »

En outre, les principaux piliers qui servent de fondation à l’édifice  de  la Sainteté sont : le silence, la faim patiemment endurée, la veillée et l’esseulement,  tout  ceci  exécuté sous le guide d’un directeur spirituel (Cheikh).

De plus, il dira que le voyage des mystiques (tasawwouf) requiert dix (10) apprêts qui sont indispensables aux aspirants (mourides):

La résolution (décision de s’engager dans la voie)

Le chef spirituel qui est un guide dans la voie

La ferveur pieuse qui sert de viatique

L’ablution qui tient lieu d’arme et qui élimine l’état d’impureté

La répétition sans cesse du glorieux Nom d’Allah (swt) qui est leur lanterne

Un haut souci de bonne volonté qui tient lieu de monture

La conscience de son impuissance dans l’abandon à Allah (swt), sert au soufi de bâton d’appui

La détermination qui est sa ceinture, symbolise la constance

La «sharia» constitue la route qu’il suit du début à la fin

Des frères de même but, déterminés, fidèles et sincères, servant de compagnons de route

En définitive, le soufisme, voie de perfectionnement du cœur est le noyau de la religion. Donc, ceux qui agissent pour la pérennité de celle-ci doivent édifier des barricades autour du soufisme qui est l’âme de la religion dont la sharia serait le corps et la foi, la peau qui enveloppe ce corps.

Bounama MBENGUE
Professeur de Lettres modernes
Juillet 2015

La sincérité dans les actes d’adoration d’Allah

Du latin sinceritas, la sincérité est l’âme des actes d’adoration. Elle constitue l’essence des œuvres pieuses. Le premier niveau de sincérité consiste à vouer au Seigneur une adoration sans équivoque. C’est ce que le CORAN évoque en ces termes Quiconque, donc espère rencontrer son Seigneur, qu’il fasse de bonnes actions et qu’il n’associe dans son adoration aucun autre à son Seigneur (AL Kahfi verset 110). Cela signifie que toute action du musulman qui ne s’inscrit pas dans ce sillage ne saurait profiter à son auteur, en ce sens qu’elle sera vaine et sans signification, par conséquent elle ne peut susciter aucune récompense du Seigneur. Allah (SWT) n’accepte que les œuvres qui lui sont vouées exclusivement et sincèrement.

On appelle œuvre sincère, celle qu’on accomplit uniquement   pour   la face   d’Allah.   Dès  lors, il   convient   de   s’interroger   sur  la véritable signification de ce mot.

La  sincérité  de  l’individu  consiste  à accepter la religion m u s u l m a n e comme le dit le CORAN Et quiconque désire une religion autre que l’Islam ne sera point agrée, il sera dans l’Au –delà parmi les perdants. (Al Imran.)

Pour le musulman, la première condition pour qu’un  acte  soit sincère est que son auteur recherche exclusivement la face d’Allah,  loin de l’ostentation et de la célébrité, et ne voulant obtenir de personne ni rétribution ni remerciement.

Il y a des choses qui sont contraires à la sincérité :

  • L’ostentation (Ar  riyaa) et la recherche de la réputation. Ces défauts poussent l’individu d’une part  à  accomplir des actions dans le but d’obtenir l’agrément des personnes ; d’autre part à informer à dessein des actes louables qu’il accomplit dans le    but de s’accorder une bonne renommée.
  • Le sentiment de supériorité (Al oudjb) pousse  la  personne  à  surestimer  ses actes ; et par conséquent à se considérer comme supérieure aux autres. Une personne atteinte de ce mal, est exposée à la perdition. C’est pourquoi le Prophète dit que Trois choses sont périlleuses : l’avarice à laquelle on se soumet, une passion que l’on suit et la présomption que l’homme a de lui même.
  • La poursuite de ses passions (Al  Hawa) C’est un penchant de l’âme pour ce qu’elle aime, sans tenir compte des prescriptions religieuses. C’est aussi un mobile  qui  motive  le  passionné à aller vers l’accomplissement des œuvres qu’il désire, même si elles sont religieusement illicites. Le Tout puissant a dit à ce propos   Mais s’ils ne te répondent pas, sache  que  c’est seulement leurs passions qu’ils suivent. Et qui est plus égaré que celui qui suit sa passion sans une guidée d’Allah (AL Qasas V 50).

Donc cela veut dire que s’il n’y a pas de sincérité, point d’agrément divin.

Pour terminer, nous avons rassemblé ici des actes qui permettent à tout un chacun d’être sincère. Entre autres nous avons :

  • L’apprentissage de la science religieuse
  • La connaissance de l’unicité de DIEU
  • Le suivi scrupuleux de la Sounnah du prophète
  • La pratique des bonnes œuvres en secret autant que faire se peut
  • Le délaissement des péchés
  • La crainte révérencielle (Taqwa)
  • L’invocation fréquente d’Allah, etc.

Moussa THIAW
Professeur de Français, Doctorant en grammaire