Le concept de “BAMBA FEPP”: Etude critique

Au Sénégal, depuis un certain temps, un nouveau concept a vu le jour. Il s’agit de « Bamba fepp ». Ce concept qui signifie « Bamba partout » aurait pour objectif, la vulgarisation de l’oeuvre de Cheikh Ahmadou Bamba à travers le monde. Nous nous en réjouissons en tant que mouride et prions pour qu’ALLAH assiste toutes les actions entreprises pour la vulgarisation des enseignements authentiques de celui qui était l’héritier du Prophète (PSL), le défenseur infatigable de l’Islam, l’incarnation de la sunna, Cheikh Ahmadou Bamba.

Cependant, même si le concept est nouveau, la philosophie de « Bamba fepp », tant qu’il s’agit de défendre l’Islam et la sunna, ne date pas d’aujourd’hui, C’est Bamba lui-même qui en est le modèle achevé dans la forme tout comme dans le fond. Pour preuve, après l’inhumation de son vénéré père Serigne Mame Mor Anta Saly Mbacké, Serigne Taïba Mor Nboumbé s’adressait à lui en ces termes « Maintenant je voudrais qu’on aille ensemble chez Lat Dior pour lui présenter nos condoléances. Ce sera un geste qui lui fera plaisir. En effet ton père était son ami, son marabout et son conseiller. Nous lui proposerons de faire de toi son remplaçant vu ton niveau de connaissance et ton charisme. Tu peux n’attendre de sa part que du bien et du bonheur. Voilà le conseil que je te donne. Qu’en penses-tu ? » Cheikh Ahmadou Bamba khadimou Rassoul lui répondit en ces termes : « Je vous remercie et suis très reconnaissant de votre proposition. Que DIEU vous en récompense en bien et qu’IL vous préserve du mal. Je suis disposé à aller présenter mes condoléances au prince, vu son amitié avec mon défunt père. Mais je ne saurais être disposé à solliciter un quelconque privilège auprès de lui, je ne désire rien de leurs biens terrestres. Je ne cherche des honneurs que de la part de DIEU, Maître des Maîtres ».

Ce refus d’être au service de qui que ce soit, si ce n’est ALLAH à travers les enseignements de son Prophète (PSL), lui a valu plusieurs ennemis dont le plus visible était le colonisateur qui l’a déporté hors du Sénégal en lui faisant subir toutes sortes d’atrocités rien que pour Lui faire renier sa foi comme Il l’a bien élucidé dans son poème « Khalo li yarkann ». Serigne Touba a donc montré au monde entier que quelque soit le contexte dans lequel il évolue, son unique et ultime but est la « recherche des honneurs que de la part de DIEU, Maître des Maîtres ». A ses débuts, son combat n’a été porté que par lui et un petit nombre de fidèles. Mais au front, il était le seul à subir les agissements du colonisateur qui voulait l’éliminer. Durant toute la période qu’il a été avec le Blanc, Cheikhoul Khadim s’est tourné exclusivement vers ALLAH en marchant obstinément sur le chemin menant vers LUI en accomplissant SES recommandations et en se détournant de SES interdits, selon la Sunna du Prophète (PSL). Ceci montre que le véritable combat de Serigne Touba est la propagation de l’Islam authentique tel que le Prophète l’a reçu d’ALLAH, c’est-à-dire un Islam qui conduit l’individu vers une adoration exclusive du MAITRE DE TOUT ce qui existe.

La propagation du concept « Bamba fepp » doit aller de pair avec une volonté manifeste, affichée aussi bien par les initiateurs que les autres disciples de revivifier l’enseignement de Serigne Touba à travers leurs comportements de tous les jours à savoir, l’application stricte des prescriptions et l’abstention totale de tout ce qui est prohibé par le SEIGNEUR du Jour de la Rétribution. Serigne Touba, comme le dit Serigne Moustapha Saliou, a été clair et restera clair jusqu’à la fin des temps, car il a accompli les recommandations d’ALLAH, ce que tous ses contemporains ont témoigné. Aussi, a-t-il laissé à la postérité un trésor inépuisable de savoir, de savoir faire et de savoir être à travers ses écrits. Il a éduqué des hommes qui ont tous été des exemples incontestés dans l’adoration exclusive d’ALLAH. Il a aussi laissé des fils que tout le monde admire à cause de leur abnégation dans l’adoration exclusive d’ALLAH et le respect du culte du travail.

Par conséquent, ce concept de « Bamba fepp » doit continuer la propagation de cette tradition d’adoration exclusive d’ALLAH et d’incitation au culte du travail licite et bien fait. Ce concept doit nous mener au respect des cinq piliers de l’Islam comme nous les ont fortement rappelés et recommandés tous les khalifes de Serigne Touba. Lorsqu’on a posé la question, « Qui est Serigne Touba ? », à Cheikh Mourtada Mbacké Ibn Khadimou Rassoul il a répondu « moy l’Islam rek » (« Il est l’Islam et rien d’autre »). « Bamba fepp » ne doit être rien d’autre que la revivification de l’Islam qui, depuis un certain temps, est agressé de tous bords. Cette agression de l’Islam est faite par certains ‘’musulmans’’ maladroits qui présentent l’Islam sous une fausse image barbare et opportuniste en tuant des individus innocents à travers des attaques terroristes, pour des intérêts crypto-personnels, à savoir le pouvoir. L’autre agresseur, ce sont les hommes politiques occidentaux qui profitent de la maladresse des premiers que je viens de citer pour combattre l’Islam ou amalgamer Islam et terrorisme afin de transposer les problèmes socioéconomiques de leurs populations qu’ils ont promis de résoudre dans un combat qu’ils ne gagneront jamais.

Les initiateurs de ce concept doivent donc avoir comme seul objectif l’application strict de l’enseignement de Cheikh Ahmadou Bamba partout où se trouvent les mourides en particulier et les musulmans en général. Cet enseignement qui reste et restera toujours en conformité avec l’Islam dans une trilogie que le Cheikh a clarifié dans plusieurs de ses ouvrages à savoir : la Confession de Foi (Al Imân), puis la Voie de la Soumission à DIEU (AI Islâm) et la Voie du Perfectionnement Spirituel (Al Ihsân). Voilà donc en un résumé, l’enseignement très clair et sans équivoque, aux yeux de tous les musulmans sincères à travers le monde entier, que Cheikh Ahmadou Bamba khadimou Rassoul a voulu propager.

Modou Fatma MBOW
Ingénieur T. Agronomiques
Master en SARD
Chef du Service Départemental du Développement Rural de Louga
Chargé Formation et Information du RNFS/GIPD
Homologues aux experts chinois du PNASA

 

 

LE CONSOMMER LOCAL, UNE VOIE DU DEVELOPPEMENT

Le Sénégal a hérité de la colonisation des habitudes de consommation extraverties qui ont entrainé, surtout en milieu urbain, l’abandon des céréales et légumineuses locales (mil, maïs, fonio, ect.) au profit de produits importés. Cette situation est aggravée par une urbanisation galopante et la persistance du complexe d’infériorité inculqué par le colonisateur.
Ainsi, le Sénégal détient le record des importations en Afrique de l’Ouest et sa production nationale couvre à peine la moitié de ses besoins céréaliers. Paradoxalement, chaque année des tonnes de riz, d’oignons et de pommes de terre périssent dans la vallée et dans d’autres lieux de production, faute d’écoulement sur le marché national.

La quantité importante de produits importés engendre une importante sortie de devises et un déséquilibre au niveau de notre balance de paiement. Cela cause également des pertes d’emplois et d’opportunités de revenus pour tous les acteurs potentiels des filières concernées : producteurs, transformateurs, commerçants, utilisateurs et consommateurs. En conséquence, notre pays reste tributaire du marché international. Et cet état de fait, non seulement, pose un problème de souveraineté mais crée une situation permanente d’insécurité alimentaire.

Pour mettre un terme à cette réalité, nous devons consommer local. De plus, les pouvoirs publics doivent privilégier les producteurs locaux en mettant à leur disposition des semences de qualité, des intrants et du matériel agricole performant. De même, la mise en place d’un système adapté de commercialisation de la production est un impératif.

Le consommer local nécessite également la mise au point et le transfert, aux acteurs de l’agroalimentaire, de technologies de transformation adaptées aux produits locaux. Cela réglerait, en partie, l’épineux problème lié à l’écoulement. La promotion de ces produits transformés auprès des utilisateurs ainsi qu’une diversification des modes de préparations sont aussi nécessaires.

Si l’on parvient à tout cela, il est évident que les acteurs potentiels du secteur agricole seront encouragés et motivés. La suite logique sera le développement des possibilités de création d’emplois et une baisse du volume des importations.

Par ailleurs, il convient de préciser que la consommation des produits cultivés sur le sol sur lequel nous vivons n’a pas le même effet que les produits importés. En effet, c’est le Seigneur (que Sa grandeur soit exaltée) qui nous a créés et nous a choisi un terroir. C’est Lui également qui assure notre subsistance (cf., Coran, sourate 11, verset 6).

Donc pour espérer avoir une autosuffisance alimentaire nous devons consommer des produits cultivés chez nous. Pourvu que ceux qui ont la possibilité de cultiver le fassent et que ceux qui en sont privés acceptent d’acheter et de consommer les denrées produits localement.

Nous ne disons pas qu’il faut exclusivement se limiter aux produits locaux. En réalité les accords signés entre les Etats et les mouvements des personnes à travers le monde ne le permettent pas une telle autarcie.

Mais, le fait de produire l’essentiel de sa nourriture est très avantageuse car on ne sera l’otage des spéculateurs. En plus, on tiendra surement compte de son bien-être en évitant l’utilisation à l’excès de produits chimiques tels que les engrais et pesticides.

Il n’est pas besoin de souligner que les agriculteurs qui s’orientent exclusivement vers l’exportation abusent de ces produits pour avoir des rendements élevés en un temps record. Ainsi, ils peuvent causer de graves maladies chez les consommateurs.

En outre on n’a pas toujours d’information sur les circonstances et conditions de production. Nous faisons ici allusions au caractère licite des semences et du matériel agricole, la pureté de corps et l’état d’ébriété du producteur. En effet, facilite les actes de dévotion, le fait de consommer un produit issu de semence licite et dont le producteur, en état de pureté corporelle, avait dit « Bismillâhi » pour commencer et arrêtait son travail à l’heure de la prière pour s’acquitter de cette obligation divine. Mieux si, tout au long de ses activités le cultivateur évoque les très beaux noms de son Seigneur, la production sera très fructueuse et aura de la « baraka » (bénédiction).

Mais pourquoi n’aimons-nous pas consommer local alors que c’est un passage obligé vers le développement et la sécurité alimentaire? Cette question mérite réflexion si l’on sait que nos produits locaux sont très riches en nutriments. Prenons, pour illustration, l’exemple du mil, du mais et du niébé.
Le mil est une grande source d’énergie par ce que constitué, essentiellement, de glucides (83%) et de protéines (12%). Il contient, en plus, des lipides (4%) concentrés dans le germe et composés d’acides gras polyinsaturés. Le mil renferme aussi une variété de vitamines (B1, B2 et A) et de nombreux minéraux (calcium, potassium, magnésium, sodium, fluor, fer, zinc, etc.). Riche en fibres alimentaires, il présente ainsi un grand intérêt nutritionnel et aide, de surcroit, à prévenir certaines pathologies comme le diabète et le cancer.

Le maïs, l’une des céréales les plus consommées dans le monde, est riche en glucides. Il contient des vitamines (B1, B9, E, C) et des minéraux (phosphore, calcium, potassium, magnésium, cuivre, fer, sodium). La vitamine B9 joue un rôle très important puisqu’il participe à la prévention de la malformation chez le nouveau-né.

Le niébé est riche en protéines, en glucides, en vitamines, en minéraux essentiels (fer, calcium, zinc, potassium, magnésium) et en fibres alimentaires. Sa consommation contribue à réduire le taux de cholestérol et stabilise la glycémie. Le niébé peut être utilisé dans la fabrication de farines infantiles à haute valeur nutritionnelle grâce à sa richesse en protéines et en minéraux. Mélangé aux farines de mil ou de maïs ou de sorgho, il apporte les acides aminés manquants qui sont indispensables à l’organisme.

Nous sommes conscient du fait que les habitudes alimentaires sont difficiles à changer et que la bataille pour le consommer local est un travail de longue haleine. Mais nous gardons espoir qu’on jour on y arrivera.

Le développement et la souveraineté de notre pays en dépendent. Les avancées déjà enregistrées dans le domaine de la transformation de nos produits locaux avec la prolifération de GIE qui s’activent dans l’agro alimentaire et les orientations de l’Etat avec la mise sur pied d’instituts comme l’ITA (Institut de Technologie Alimentaire) nous y autorisent.

L’appel de Chefs religieux comme le Khalife général des Mourides, Sérigne Cheikh Sidy Moukhtar MBACKE, et de Cheikh Ahmadou MBACKE Maa-ul-hayaat (qu’Allah swt leur accorde une longue vie et une bonne santé) à un retour vers l’agriculture, nous conforte dans notre position.

MODOU DIOP
Professeur de Physique et Chimie

 

 

 

THIANT 2013 : DISCOURS DE BIENVENUE

Nous nous réfugions auprès de notre SEIGNEUR, l’AUDIANT, l’OMNISCIENT contre le mal de Satan le maudit.
AU NOM DE DIEU, LE CLEMENT, LE MISERICORDIEUX.
Que le Salut et la Paix soient sur l’Eclaireur de la voie de la Félicité, l’Intègre, notre Maître et Guide Muhammad le Raffermi, sur Sa Famille, sur Ses Compagnons qui ont acquis l’Agrément d’ALLAH et atteint la Station Suprême ainsi que sur tous ceux qui les auront suivis et imités dans leur foi immaculée, leur culte pur et leur bienfaisance jusqu’au Jour du Jugement Dernier.

Nous remercions infiniment ALLAH (Soubhana ou Wa Tallah)
de l’honneur qu’IL nous a fait à savoir faire partie de la descendance d’Adam comme IL le dit dans le Coran « Certes, Nous avons honoré les fils d’Adam ». Sourate 17 : AL-ISRA (LE VOYAGE NOCTURNE) ;
Nous remercions infiniment ALLAH (Soubhana ou Wa Tallah) de dompter la nature pour faciliter nos mouvements et notre nourriture comme IL le dit dans le Coran « Nous les avons transportés sur terre et sur mer, leur avons attribué de bonnes choses comme nourriture » Sourate 17 : AL-ISRA (LE VOYAGE NOCTURNE) ;
Nous remercions infiniment ALLAH (Soubhana ou Wa Tallah)
de nous préférer parmi les créatures comme IL le dit dans le Coran « et Nous les avons nettement préférés à plusieurs de Nos créatures » Sourate 17 : AL-ISRA (LE VOYAGE NOCTURNE)
Nous remercions infiniment ALLAH (Soubhana ou Wa Tallah) d’avoir fait de nous des croyants comme IL le dit dans le Coran « Allah donnera aux croyants une énorme récompense » Sourate 4 : AN-NISA’ (LES FEMMES)
Nous remercions infiniment ALLAH (Soubhana ou Wa Tallah) de nous éclairer le chemin menant vers LUI dans un monde aussi ténébreux, aussi confus, aussi effrayant où Satan a miné le coeur des hommes en les guidant vers l’adoration de leur passion à travers la Musique, la danse, les jeux de hasard, etc. Et pourtant Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul nous avait bien prévenu « Chaytané ak banekh ak bakan ak dunya kou len fital danél nga noon you bone ya » (Satan, la passion et l’âme charnelle celui qui les terrasse à combattu le pire des ennemis)
Nous ne cessons jamais de remercier ALLAH (Soubhana ou Wa Tallah), le PRODUCTEUR DU GENRE HUMAIN de descendre sur ce bas monde 124.000 prophètes dont 313 messagers pour nous informer de l’unique religion agréée auprès de LUI à savoir l’ISLAM.
Nous ne cessons jamais de remercier ALLAH (Soubhana ou Wa Tallah) de façonner l’esprit humain afin qu’il comprenne comme le disait Albert Einstein que « Tous ceux qui sont sérieusement impliqués dans la science finiront par comprendre un jour qu’un esprit ce manifeste dans les lois de l’univers un esprit immensément supérieur à celui de l’Homme »
Nous ne cessons jamais de remercier ALLAH (Soubhana ou Wa Tallah), le MAITRE DES MONDES de choisir parmi les hommes le meilleur de toute la créature je veux nommer MOUHAMMAD (PSL) qui, toute sa vie durant s’est évertué à parachever cette merveilleuse Religion de paix, d’amour profond en ALLAH et de respect du prochain.
Nous ne cessons jamais de remercier ALLAH (Soubhana ou Wa Tallah) qui nous a privilégié ce serviteur incontesté du prophète mecquois PSL, Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul que Cheikh Sidi Baba considérait comme « un bienfait que le Seigneur, Maitre de toutes les créatures, nous a accordé ». Cet homme qui, durant tout son séjour sur Terre a oeuvré à la revivification de l’enseignement du Prophète (PSL),
 en éduquant de très grandes figures qui ont marqué leur temps et continueront de marquer toutes les générations à venir,
 en écrivant des khassaides qui éclaireront le chemin de l’aspirant sincère jusqu’au jour où il rencontrera le SEIGNEUR DU JOUR DE LA RETRIBUTION.
 en priant ALLAH de descendre dans sa progéniture des hommes qui continueront à préserver l’enseignement authentique de l’Islam afin que la majorité des hommes soient préservés de la colère de DIEU au jour où nos oeuvres seront dévoilées aux créatures.
Ainsi
Nous prions pour qu’ALLAH accorde une très longue vie à ces hommes qui ont une détermination sincère sur tout ce qui est relative à la vivification de la sunna du Prophète (PSL).
Nous prions pour qu’ALLAH accorde une très longue vie à ces hommes qui se sacrifient de jours comme de nuit à se préoccuper des besoins des musulmans à savoir :
• Apprendre pour connaitre sa religion afin de pouvoir emprunter les chemins menant vers ALLAH dans un monde aussi lugubre
• Se nourrir pour préserver leur dignité face à nos ennemis qui utilisent l’arme alimentaire pour nous détourner de la voie du salut
• Se soigner pour avoir la force de se servir mutuellement
Louange à ALLAH (SWT) de par sa miséricorde, qui nous a envoyé Cheikh Ahmadou MBACKE Maa ul Hayat un homme aussi courageux dans la réalisation de ce projet de société que le Prophète de l’Islam (PSL) avait annoncé il y a plusieurs siècles pour que les hommes puissent vivre en paix en accomplissant le seul objectif de leur venue sur terre qu’ils le savent ou qu’ils ne le savent pas je veux dire l’adoration exclusive du Maitre de la Résurrection.

Modou Fatma MBOW
Ingénieur Agronome Spécialiste en SARD

 

 

 

TEMOIGNAGE SUR SERIGNE SALIOU THIAM

 
« Bismillaahir Rahmaanir Rahiim

« Béni soit Celui dans la main de qui est la Royauté,
« Et Il est Omnipotent.
« Celui qui créa la mort avant la vie afin de vous éprouver
« Et de savoir qui de vous est le meilleur en oeuvre,
« Et c’est Lui le Puissant, le Pardonneur. »
« Certes c’est d’Allah d’où nous venons
« Et vers Lui nous retournons » (La Parole d’Allah est certes véridique).

« Faut-il pleurer les Saints qui sont disparus
« Que même les terres et les cieux pleurent encore ? »
« Je les pleure en espérant de mes larmes « la satisfaction de Celui qui les a rappelés à LUI « pour les récompenser par un Bonheur éternel,
« notre Seigneur, que Sa Grandeur soit exaltée».
Nous te pleurons Baye Zaal, comme t’appelait affectueusement notre vénérable guide. Non pas des larmes de complainte, car nous acceptons le décret divin ; mais des larmes de compassion.
De compassion pour Maa-ul Hayaat, pour le vide que lui laisse un fils spirituel non seulement dévoué, mais qui incarnait ses enseignements dans la quasi perfection.
De compassion pour Baye Modou Thiam, car ce n’est pas dans l’ordre courant des choses de voir son enfant partir le premier, surtout un fils modèle de la trempe de Baye Zaal qui fait la fierté de tous. Mais je sais que vous avez trouvé au fond de vous-même la force et le courage nécessaires pour surmonter cette épreuve. De compassion pour Yaye Maguette Mbaye qui a vu en tant que mère la récompense tant méritée de son labeur dans le domicile conjugal lui filer entre les doigts. Mais sache Yaye Maguette que Saliou n’est pas parti il est là parmi nous. Khadim Rassoul n’a-t-il pas dit « Ne dites pas de ceux qui ont combattu dans le sentier d’Allah qu’ils sont morts ».
De compassion pour Ton épouse, Soxna Fatou Binetou Camara, nous comprenons sa souffrance, sa solitude ; car attendant le retour d’un mari consolateur, elle se retrouve avec les pleurs d’un petit enfant orphelin qui jamais n’a joui du chouchoutage de son jeune papa.
Mais tu te consoleras en contemplant la progéniture qu’il t’a laissée.
De compassion pour ton fils, Cheikh Ahmadou Thiam, qui, très tôt, est privé de la présence d’un père difficilement remplaçable. Mais tu te consoleras, Cheikh Ahmadou, de l’oeuvre immense que ton père a laissé à la postérité. Il ya des absences qui valent plus que certaines présences.
De compassion pour vous autres condisciples, pour le sevrage brutal du lait spirituel qui jaillissait gracieusement de sa personne, sevrage de sa science, de sa courtoisie, de ses prêches, bref de cette lumière puisée de notre source commune, mais qu’il savait partager avec une générosité qui défie les averses torrentielles.
De compassion pour le dahira Majmahou Noreyni de l’UCAD, qui a perdu un membre exceptionnel.
Mais je sais que vous perpétuerez à jamais l’oeuvre de ce compagnon exceptionnel.
De compassion, pour tous ceux qui l’ont connu, car Baye Zaal était l’ami de tous.
Il y a des noms qui, sans être accompagnés de grands titres de célébrité, ne sont jamais prononcés sans réveiller des souvenirs honorables et doux.
Tel est ton nom, Serigne Saliou, vaillant condisciple, qui consacra une vie certes courte et studieuse, modeste et cachée, mais remplie de bonnes oeuvres dans une recherche acharnée de l’agrément éternel du Seigneur (swt) qui créa la mort avant la vie.

Combien de personnes ont su lire le texte coranique et les khassaïdes de Bamba grâce à ta générosité et ta patience dans la diffusion des connaissances islamiques ? Combien de personnes ont connu le sens et la portée des enseignements du serviteur du Prophète grâce à toi ?
Combien de jeunes filles se sont voilées à la simple écoute de ta parole ?
Qui n’a pas frémi de sensations spirituelles à l’écoute de tes sermons à la fois exquis et instructifs ?
Qui n’a pas été fasciné par ta politesse, ta modestie, ta courtoisie, ton sens de l’humour utile, ta science mais surtout ta promptitude à la dispenser ?
Qui n’a pas aimé ton sourire facile, radieux et pur, ton calme olympien, ta piété exemplaire, ta générosité débordante, ton renoncement au bas-monde que tu as quitté si tôt ?
Qui n’a pas été touché par ton altruisme, ta détermination et ta disponibilité sans faille dans tout ce qui relève du sentier d’Allah ?
Quiconque t’a connu, ne serait-ce que pour un laps de temps, peut témoigner de tes qualités exceptionnelles.
Tu fais parti de la liste restreinte de personnes vraiment dignes de reconnaissance et d’admiration, qui, par le courage et la patience ont vaincu la mauvaise fortune et ont fini de les inscrire définitivement dans la mémoire collective des hommes.
Tu nous as furtivement devancés vers le Seigneur, mais tu restes gravé dans nos mémoires et dans nos coeurs.
Mais qui es-tu Saliou pour condenser autant de principes, d’actions et de qualité dans une vie si courte ?
Tu nous es venu un certain 09/ 09ème mois de l’année 1986 faisant la joie d’une famille qui n’avait pas encore de garçon et qui pour cela a bénéficié des prières du vénérable, ton homonyme Cheikh Salih Mbacké.
Tu es donc le voeu exhaussé de ce Saint homme qui a prié pour que ta famille accueille le garçon précieux que tu étais.
Tu as ensuite reçu une éducation parfaite à la fois religieuse et à l’école sénégalaise par la diligence d’un père et d’une mère qui ont fait preuve d’une attention particulière à ton égard.
Ils ont su allumer en toi l’amour d’Allah, du Prophète, de Serigne Touba et de tous les gens de bien, du Coran et des khassaïdes.
Mais le couronnement de tout cela est venu quand tu as rencontré Cheikh Ahmadou Mbacké Maa-ul Hayaat.
Il a, en un temps record, fait de toi cette lune éclairante que tu étais.
Tu avais l’habitude de dire que quand tu as rencontré Maa-ul Hayaat, ta science s’est accrue de sorte que tu ne voulais plus entendre tes sermons prononcés avant.
Ta vie était utile, ta disparition l’est plus car elle nous démontre la finitude et l’insignifiance de ce bas-monde, elle nous rappelle l’imminence de la mort que ni les amis, ni la fortune, encore moins les bonnes qualités ne peuvent empêcher; sinon tu ne serais pas parti. Ton départ laisse certes un vide difficilement remplaçable, mais la façon dont tu es parti est plus que rassurante.
Ce témoignage de ton Guide, Ahmadou Mbacké Maa-ul Hayaat est illustratif à tous les égards. Il dit de toi ceci
« Il était un disciple déterminé, d’une ambition élevée dans la voie d’Allah (SWT). Sa conduite était exemplaire.
Qu’Allah lui accorde Sa Miséricorde et nous pourvoie de sa Baraka.
Qu’Allah (SWT) couvre sa famille de ses bienfaits et leur accorde la patience de supporter Son Décret.
Il est parti jeune, mais avec une vie remplie de bienfaits.
Je témoigne que Notre Seigneur (SWT) a exhaussé nos voeux sur lui en lui accordant fin très rassurante ».
Mieux, Maa-ul Hayaat m’a dit, pas plus tard qu’avant-hier ces mots : « Sache que c’est quelqu’un qui a mon agrément. Dès qu’il prenait ses vacances universitaires, il se mettait à ma disposition en m’exprimant son désir d’aller aux champs ».
Pour qui sait ce que représente l’agrément de Maa-ul Hayaat, ton destin n’est qu’enviable et envié. La manière dont tu as quitté ce bas-monde nous rassure aussi. Tu as dirigé la prière de Subh, fait ton Wird, lu une partie du Coran et des Khassaïdes, puis retourné tranquillement à Allah que tu as tant aimé et à qui tu as consacré ta courte et fructueuse vie.
Ta disparition ressemble, à tout point de vue à celui de ton homonyme Serigne Saliou. Repose donc en paix Baye Zaal,tes condisciples continueront ton oeuvre (s’il plaît au Seigneur).
« Certes la bonne fin appartient à ceux qui s’astreignent à la droiture ».

Serigne Mouhamadou Ngom