LES CINQ PILIERS DE L’ISLAM

Le fidèle musulman dans sa pratique religieuse allie son coeur et son corps, ainsi, quand le coeur accepte le message du prophète Mohammed (bdsl), le corps (par la langue) proclame la chahâda ; quand le coeur éprouve le besoin d’exprimer sa soumission de devant Dieu le corps se prosterne, etc. La tendance vers l’excellence (al ihssâne) en toute chose est une vertu de la foi, et la progression dans la pratique du corps et la purification du coeur sont parmi les éléments qui contribuent à l’animation concrète de ce mouvement (vers l’excellence), ainsi, en plus de la motivation (al himma), la connaissance (al ma’rifa) en construire l’épine dorsale. En effet, aucune pratique n’est possible sans science (Dieu ne donne pas la sainteté (la wilaya) à un ignorant, et s’Il venait à lui donner, Il lui inspire son enseignement). Dès lors, on peut prétendre à l’accomplissement de la religion sans un minimum du savoir (al fiqh, ‘ilmu-l-khuchû’). Le fiqh (science exotérique) est l’ensemble des éléments d’informations religieuses qui permettent au fidèle de façonner l’ossature et la matière de son acte. ‘Ilmu-l-khuchû (science du recueillement) aussi appelée ‘ilmu-l-asrâr (science ésotérique ou secrets) enseigne quant à elle le recueillement, la sincérité, les états spirituels, la pureté de la niyya, etc. et ceux-ci constituent l’esprit de l’acte

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Ce Site a pour vocation de répandre l’Islam authentique agréé par le SEIGNEUR DE L’UNIVERS (que Sa Grandeur soit exaltée) par le biais de l’enseignement du Prophète Muhammad (Paix et Salut d’ALLAH sur Lui) et de celui de ses Nobles Héritiers qui ont suivi cette Voie Spirituelle, particulièrement son Serviteur Cheikh Ahmadou Bamba, notre Guide (que DIEU l’agrée).

L’homme doit se rappeler perpétuellement de l’Au-delà en observant les prescriptions divines, en s’écartant de la débauche et en acceptant son destin, qu’il soit bon ou mauvais. Le rappel permanent pour le croyant de l’imminence du Jour du Jugement Dernier, où Allah (que Sa Grandeur soit exaltée) rétribuera tous les hommes en fonction de leurs intentions, de leurs paroles et de leurs œuvres, le poussera à s’acquitter des recommandations divines et des devoirs et obligations envers ses semblables, avant que n’arrive la mort qui marque le retour obligé vers LUI.

Le PELERINAGE

Qu’est-ce que le Haj?
Le haj, pèlerinage à la ville sainte de La Mecque, située en Arabie Saoudite, est une obligation à réaliser pour tout musulman au moins une fois dans sa vie, à condition qu’il satisfasse un certain nombre d’exigences. Institué par Dieu, le cinquième de l’Islam est décrit dans le Coran.

Sourate 3, Verset 97
Là sont des signes évidents, parmi lesquels l’endroit où Abraham s’est tenu debout ; et quiconque y entre est en sécurité. Et c’est un devoir envers Dieu pour les gens qui ont les moyens d’aller faire le pèlerinage de la Maison. Et quiconque ne croit pas… Dieu se passe largement des mondes.  

Sourate 2, Verset 196

Et accomplissez, pour l’amour de Dieu, le grand et le petit pèlerinage.  

Cette obligation a été établie en l’An 9 après l’Hégire, appelée l’année de la délégation pendant laquelle la sourate Al-‘Imrân a été révélée. Ce dernier verset extrait du Coran nous informe très clairement de la raison pour laquelle tout croyant doit faire le pèlerinage. C’est en effet pour l’amour de Dieu et en commémoration du voyage d’Abraham et de sa famille. Le croyant cherche ainsi à plaire à Dieu car ce pèlerinage peut lui permettre de faire pardonner tous ses péchés, comme l’a précisé le prophète1.
“Quiconque accomplit le pèlerinage pour l’amour de Dieu et s’abstient de toutes relations sexuelles avec son épouse, et ne fait pas de mal et ne commet pas de péchés, alors il retournera chez lui [après le pèlerinage sans péchés] comme s’il était à nouveau né.”
(Sahih Al-Boukhari, Volume 2, livre 26, numéro 596)
Histoire et signification
Abraham (Ibrahim) est une figure emblématique chez les musulmans ; il est un modèle de piété et un fervent adorateur de Dieu, ayant toujours été défenseur de l’unicité divine. Abraham est considéré comme le patriarche du monothéisme pure.

Sourate 3, Verset 95
Dis : “C’est Allah qui dit la vérité. Suivez donc la religion d’Abraham, Musulman droit. Et il n’était point des associateurs”.  

Historiquement, il est parti de sa ville, Ur (Mésopotamie), après avoir exprimé son opposition aux pratiques polythéiste de son peuple, notamment de son père.

Sourate 6, Verset 74
(Rappelle le moment) où Abraham dit à ‘Âzar, son père : “Prends-tu des idoles comme divinités? Je te vois, toi et ton peuple, dans un égarement évident!”.  

Il est alors partit s’établir en Égypte avec sa famille. Plus tard, il a conduit une de ses épouses, Hajar, et de leur fils Ismaïl, à une vallée d’Arabie, faisant confiance à Dieu qui devait s’occuper d’eux.
Hajar, préoccupé par son jeune bébé, commença à rechercher dans les environs de la nourriture et de l’eau. Ainsi, en réponse à sa recherche, Dieu fit sortir de sous le pied d’Ismaël une source d’eau afin d’étancher sa soif. Hajar avait escaladé les collines voisines recherchant de la nourriture et d’éventuelles caravanes. Certaines se sont arrêtées et ont demandé la permission à Hajar d’utiliser l’eau de cette source pour leur propre consommation et celle de leurs chameaux. Certains commerçants décidèrent de s’installer dans cette petite vallée : c’est comme cela que la ville de La Mecque est née.

Par la suite, la population augmenta. Abraham retournait de temps en temps rendre visite à sa famille. Alors qu’Ismaïl avait environ treize ans, ils construisirent la Kaaba, bâtiment de forme cubique vide, dans le but d’y vouer un culte au Dieu unique.

Sourate 2, Verset 127
Et quand Abraham et Ismaël élevaient les assises de la Maison, ils dirent : “Ô notre Seigneur, accepte ceci de notre part! Car c’est Toi l’Audient, l’Omniscient.”.  

Condition à remplir.
Plusieurs conditions sont à remplir afin de pouvoir effectuer le pèlerinage. Elles sont au nombre de quatre.

  1. Être musulman. En effet, dans la mesure ou l’intention dans le coeur est ce qui valide nos actes, une personne ne croyant pas en Dieu et en l’Islam ne peut voir “son pèlerinage” validé.
  2. Avoir pleinement possession de ses capacités mentales. Une personne atteinte de folie, de troubles du comportement… n’est pas dans l’obligation d’effectuer le pèlerinage.
  3. Avoir atteint l’âge de puberté (majorité), que ce soit chez l’homme ou la femme. L’enfant n’ayant pas de responsabilité à assumer comme l’adulte, il n’est pas obligatoire pour lui d’effectuer le pèlerinage. Cela dit, rien ne l’empêche de s’y rendre avec ses parents par exemple.
  4. Avoir les moyens physiques et financiers (provision et moyen de transport) afin de l’accomplir. Une personne qui n’a pas un état de santé lui permettant de faire le pèlerinage n’est pas obligé de l’accomplir. Par ailleurs, lorsque l’on parle de moyens financiers, il ne faut pas que la croyant oublie la famille dont il a la responsabilité, si c’est le cas. Il ne peut pas partir et laisser femme(s) et enfant(s) sans les ressources nécessaires afin qu’ils subviennent à leurs besoins en son absence

LE JEÛNE DE RAMADAN

Les PILIERS DE L’ISLAM sont les devoirs incontournables que tous les musulmans doivent appliquer. Les plus notables et respectés sont au nombre de cinq. Ces devoirs ne sont pas explicitement soulignés dans le Coran comme le sont les Dix Commandements dans la Bible, mais rapportés dans un hadith prophétique : “L’islam est construit sur cinq [pilliers]” (Rapporté par Al-Boukharî et Muslim). Le concept a été adopté par toutes les branches de l’islam, sauf exceptions tels les Kharijites qui le rejettent (source ?). Les devoirs des musulmans ne se limitent pas à ces piliers mais leur mise en application est impérative.

RAMADAN
(en arabe رَمَضَان ramaḍān) est le 9e mois du calendrier musulman.

«  Le mois de Ramadan au cours duquel le Coran a été prodigué comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement. Donc quiconque d’entre vous est présent en ce mois, qu’il jeûne !  » Coran 2:183 (chapitre 2 Al-Baqarah, verset 185)

Le jeûne du mois de Ramadan est un devoir pour les musulmans. Ce devoir a été révélé au mois de châban de la deuxième année après l’Hégire par ce verset :

«  Ô vous qui croyez, le jeûne [as-Siyâm] vous est prescrit comme il l’a été à ceux qui vous ont précédé, ainsi atteindrez-vous la piété. » Coran 2:183 (chapitre 2 Al-Baqarah, verset 183)

Il fait partie des pratiques les plus importantes de l’islam. Les musulmans se réjouissent de son approche : c’est le mois des bienfaits, des actes d’obéissance et des bénédictions. C’est dans la tradition musulmane le meilleur mois de l’année, qui contient la meilleure des nuits, laylatou al-qadr (la nuit du destin).

Jeûner c’est s’abstenir pendant la journée de ce qui rompt le jeûne, en ayant fait l’intention pendant la nuit. C’est une obligation pour tout musulman pubère, sain d’esprit, capable de jeûner. Toutefois le jeûne n’est pas imposé aux femmes qui ont leurs règles ou qui viennent d’accoucher.

Détermination du début du mois

Le jeûne de Ramadan devient obligatoire dans l’un des deux cas suivants :

1. lorsque le mois de châban a atteint trente jours.
2. lorsque le croissant de lune du mois de Ramadan est aperçu, la nuit précédant le trentième jour de châban, conformément à la parole de Mahomet (rapporté par Al-Boukhari et Mouslim) « Jeûnez à la vue du croissant et interrompez le jeûne à la vue du croissant et si l’observation est gênée par des nuages par exemple, poursuivez le compte de châban à trente jours ».

Celui qui a vu le croissant de lune de Ramadan doit jeûner et il est devenu un devoir de jeûner à celui qui ne l’a pas vu mais a été informé par un musulman juste (^adl), libre, et qui n’est pas connu comme étant menteur.

Obligations du jeûne

Les obligations de jeune sont au nombre de deux :

1. L’intention : elle est faite par le musulman en disant par exemple : nawaytou sawma ghadin ^an ‘ada’i fardi Ramadana hadhihi s-sanata ‘imanan wa-htiçaban li l-Lahi ta^al ce qui signifie : « J’ai l’intention de jeûner le jour qui vient par accomplissement de l’obligation du jeûne de Ramadan de cette année, par acte de foi et par recherche de la récompense de Allah le très haut ». Le temps de l’intention commence avec le coucher du soleil et dure jusqu’à l’aube. Cette intention ne doit pas se faire à voix haute, elle se fait intérieurement.
2. l’abstinence des choses qui rompent le jeûne : depuis l’apparition de l’aube véritable jusqu’au coucher du soleil.

Cependant, il est autorisé à certaines personnes de reporter le jeûne ou de ne pas avoir à l’effectuer:

1. La femme en période de menstruations ou de lochies et femme enceinte
2. Le voyageur
3. Le malade : Il peut rompre le jeûne en raison d’une maladie dont on craint son aggravation ou sa prolongation à cause du jeûne.
4. Le vieillard
5. Les jeunes enfants

Causes de rupture du jeûne

Selon le droit musulman, les causes de rupture de jeûne sont nombreuses. Parmi elles, il y a :

1. Se nourrir : ne serait-ce qu’un grain de sésame ou boire ne serait-ce qu’une goutte d’eau ou de médicament, si on se rappelle qu’on est en train de jeûner ;
2. les gouttes : dans le nez ou les oreilles si le médicament parvient jusqu’à l’intérieur du corps et également le clystère par les deux orifices inférieurs, antérieur ou postérieur. Les gouttes dans les yeux en revanche, ne rompent pas le jeûne ni l’injection dans la peau, le muscle ou les veines.
3. fumer
4. boire
5. l’évanouissement [qui dure] toute la journée : quiconque s’est évanoui toute la journée de l’aube au coucher du soleil, son jeûne n’est pas valable. Il en est de même pour celui qui est atteint de folie, ne serait-ce qu’un instant.
6. se faire vomir : en mettant son doigt ou quelque chose du même genre dans la bouche pour provoquer la sortie du vomi de l’intérieur. Par contre, le jeûne n’est pas rompu par un vomissement involontaire du moment qu’on n’en avale rien.
7. avoir des relations sexuelles durant la journée.
8. l’apostasie : par l’une de ses trois sortes : par la croyance, l’acte ou la parole.

Il est à noter que ces exemples ne sont pas exhaustifs. Pour plus d’informations, voir les liens externes.

Celui qui a rompu un jour de jeûne de Ramadan s’est chargé d’un péché. Il doit de ce fait se racheter devant Allah. On distinguera deux cas :

* Si l’acte était involontaire (boire alors qu’on faisait les ablutions,…) ou dû à un oubli (gouter à la nourriture quand on est en train de cuisiner, boire alors qu’on se rafraichissait le visage…), dans ce cas il n’est pas nécessaire de rattraper le jour de jeûne, on le poursuit.
* Si le jeûne a été rompu volontairement, le musulman se doit dans ce cas de se racheter, pour chaque jour rompu, de la façon suivante : affranchir un esclave, si l’on ne peut et que l’on en est capable (physiquement), jeûner 60 jours consécutifs, si l’on n’en est pas capable, nourrir 60 pauvres.

Il est interdit de jeûner le jour de la Fête de la fin du jeûne (entre autre).

Le ramadan est pourtant pour un musulman plus qu’un jeûne, c’est un mois de recueillement, de compassion envers les personnes les plus pauvres.

Siam, en arabe, signifie s’abstenir, se retenir de. Appliqué à la religion, le mot a pris le sens de renoncer par piété à tout ce qui est considéré comme étant susceptible de rompre le jeûne, c’est-à-dire de manger, boire, avoir des rapports intimes, un mauvais caractère ou comportement et cela depuis l’apparition de l’aube jusqu’au coucher du soleil.

Comme, en arabe, boire de l’alcool se dit avec le même verbe que fumer, l’interdiction de rompre le jeûne s’étend normalement aussi à la consommation de tabac.
Durant ce mois, les musulmans du monde entier se recueillent pour effectuer les prières (surérogatoires) dites de tarawih.

Selon Abu Hurayra : « Que celui qui a l’intention de jeûner un jour , ne dit ni de grossièretés ni d’obscénités. Si quelqu’un l’injure ou l’attaque qu’il répète : “Je suis en Jeune” »

Définition et moralité de la zakât Définition

La zakât, ou aumône obligatoire, constitue le troisième pilier de l’Islam. Il s’agit d’une œuvre de culte d’ordre financier qui purifie l’âme et hausse ses mérites, comme elle purifie les biens et accroît la richesse. Ce n’est pas une obole offerte au pauvre par le riche, mais un droit dû au pauvre sur les biens du riche : « Prélève sur leurs biens une part pour les purifier et élever leurs âmes », dit le Coran . Il dit encore : « Accomplissez la prière et acquittez-vous de la zakât » .

Institution de la zakât

La zakât fut instituée à la Mecque sans que son taux ne soit fixé : « Heureux sont les Croyants qui prient avec humilité et s’acquittent de la zakât » .
Ce droit est mentionné dans plusieurs versets mecquois, mais son taux ne fut fixé qu’à Médine ; les savants situent unanimement son institution en l’an II de l’Hégire, ainsi que son taux, ses conditions et ses dispositions. Le but de cette institution financière est de faire régner la charité et l’amour au sein de la société islamique.
La volonté de Dieu a rendu les uns riches et les autres pauvres afin que la vie prenne son cours normal sur terre. Car, si tous les hommes étaient riches, leurs intérêts communs cesseraient. Et, si tous les hommes étaient pauvres, ils mèneraient une vie incommode et servile, leur existence serait sans but et l’humanité serait ainsi demeurée immobile dès sa création.
En établissant ces deux classes sociales par Sa sagesse, Dieu leur a ordonné de vivre dans la coopération et la solidarité, en exigeant des riches le versement d’une part de leurs biens aux indigents, et en exigeant de ces derniers le déploiement de leurs efforts au service des riches, en vue de réaliser leurs intérêts réciproques.
Bienveillant à l’égard de ces deux classes, l’Islam ne prélève qu’une part minime sur les richesses, au profit des déshérités, pour barrer le chemin à la haine et à la rancœur.
De même, en approuvant et en protégeant la propriété privée contre toute spoliation, l’Islam l’éloigne ainsi du danger du communisme qui veut que tout soit la propriété de l’État, ce qui gèle toute émulation entre les hommes, et partant, tout progrès social. Les principes islamiques en matière d’économie refusent également le capitalisme, car les biens que nous possédons appartiennent en réalité à Dieu : « Croyez en Dieu et à son prophète. et donnez des biens dont Dieu vous a accordé la gérance. » .
Cette vérité fut aisément conçue par un berger arabe à qui l’on demanda :
— À qui appartiennent ces moutons ?
Et lui de répondre sur-le-champ :
— À Dieu, mais ils sont en ma possession.
Il sied donc à celui qui jouit d’un bien de se conformer à l’ordre de celui qui le lui a octroyé.
La zakât étant un droit financier imposé par Dieu, tout musulman imposable, doit s’en acquitter au profit des nécessiteux.
Ouvrons une parenthèse pour souligner que l’islam recommande d’autres types d’aumônes facultatives, pour pourvoir aux besoins des pauvres, et que certains savants considèrent comme un devoir au même titre que la zakât. Ainsi, la participation de leurs assiettes à l’économie de la communauté islamique, les place dans une juste mesure entre le communisme qui abolit la propriété individuelle, et le capitalisme qui fait des biens la puissance des riches.
Selon certains savants contemporains, la zakât doit être considérée comme une institution sociale suppléant aux doctrines des socialistes, des économistes et des dualistes. En effet, les socialistes veulent prendre en main les biens des gens et les répartir entre eux selon le travail fourni par chacun d’eux. Les économistes prétendent que le socialisme abolit les capitaux, lesquels sont nécessaires aux travaux et aux projets gigantesques, et partant, il faut que la société dispose de gros capitaux pour réaliser les grandes entreprises. Les dualistes affirment que la présence des riches et des pauvres dans la société est nécessaire pour maintenir les éléments du progrès et de la concurrence, autrement il n’y aura pas d’émulation ni d’ambition au sein de la communauté, et partant, le genre humain fera sûrement une marche rétrograde ! Or, bien que révélé avant ces doctrines, l’Islam les concilie toutes autour de principes sains et sages, respectant en même temps la propriété et les biens individuels au sein de sa communauté.

Étymologie

Du point de vue philologique, le mot « zakât » veut dire augmentation, croissance. Il a aussi le sens de « purification » et de « bénédiction » : « Par l’âme et la puissance qui l’a façonnée, qui lui a donné la notion du bien et du mal, heureux est celui qui la purifie, et perdant est celui qui l’avilit. », dit le Coran .
Il dit encore : « Dieu vous connaît, Lui qui vous a tirés de la terre puis du sein de vos mères ; ne vous louez pas d’être purifiés, il connaît ceux qui sont pieux. » .
Il dit de même : « Quant au jeune homme, ses parents étaient croyants, et nous avons craint de les entraîner dans de fâcheuses aventures et les rendre impies, ainsi nous avons voulu leur donné en échange un fils plus pur et plus pieux. » .
Dans la jurisprudence islamique, le terme « zakât » désigne la part déterminée dans un bien, revenant de droit aux pauvres. C’est donc une imposition destinée à faire régner la solidarité idéale et la coopération parfaite, deux bases sur lesquelles doit être fondée la société islamique.
Retenons que ce droit financier ne doit pas être versé par les parents à leurs fils, ou à leurs petit-fils, ni par les fils à leurs parents, car les uns et les autres sont tenus d’être solidaires face à leurs besoins réciproques. De même, il ne doit pas être versé à l’épouse, car toutes ses dépenses sont légalement à la charge du mari. Il doit donc être versé aux pauvres qui ne sont pas entretenus par le contribuable.

Le rapport entre le sens linguistique et le sens juridique de la zakât

Dieu dit : « Prélève sur leurs biens une part pour les purifier et élever leurs âmes. » .
Ainsi, la zakât purifie l’âme de celui qui s’en acquite, de l’amour pernicieux de ce monde et de l’avarice sordide : « Trois choses mènent l’homme à sa perte, l’avarice, la passion et la vanité. », dit le Prophète.
En s’habituant à cette aumône obligatoire, on se met à l’abri de l’avarice : « Ceux qui se mettent à l’abri de l’avarice seront heureux. », dit le Coran .
Ils seront heureux au jour du Jugement dernier pour avoir obéi à Dieu. « La foi et l’avarice ne peuvent jamais s’unir dans le cœur d’un croyant. », dit le Prophète.
L’ordre du prélèvement de ce droit s’adresse, dans le verset précité, à l’Envoyé de Dieu en sa qualité d’éducateur et de guide : « C’est Dieu qui envoya aux illettrés un messager choisi parmi eux, pour leur réciter les versets du Coran, les purifier, et leur enseigner le Livre et la sagesse, alors qu’auparavant ils étaient plongés dans un égarement profond. » .

L’intention

La zakât étant une obligation, l’intention de la verser aux pauvres doit précéder le versement. Elle est due par tout Musulman libre, majeur, sain d’esprit, et ayant un revenu minimum fixé par la loi islamique, excédant ses besoins et libre de toute dette.
Pour être imposable, ce revenu doit rester en la possession de son propriétaire pendant l’année échue. Le Prophète dit à Mu`âdh Ibn Jabal : « Prélève cinq dirhams sur chaque 200 dirhams que tu possèdes depuis un an. », et ce, conformément au verset : « Ils t’interrogent sur ce qu’ils doivent verser aux pauvres, dis-leur l’excédent. ». .
Ibn `Abbâs interprète cet « excédent » comme étant la somme d’argent qui reste après avoir pourvu à tous les besoins de la famille.
On rapporte que le troisième Calife, `Uthman Ibn `Affân, dit : « Ce mois est celui durant lequel vous devez verser la zakât. Que celui qui a une dette s’en acquitte d’abord, puis qu’il prélève la zakât sur ce qui lui reste. ».
Il est obligatoire d’attendre qu’une année complète se soit écoulée : « Pas de zakât sur un bien qui n’est pas en possession de son propriétaire depuis un an. », dit le Prophète.
Il convient ici de souligner que l’année islamique est de douze mois lunaires.

LA PRIERE

La prière (Salât), en tant que deuxième pilier de l’Islam, est d’une très grande importance. Elle permet au croyant d’exprimer son adoration envers Dieu, l’Unique Créateur. Elle se fait de façon directe et sans intermédiaire entre l’homme et Dieu.

Sourate 2, Verset 186
“Lorsque mes serviteurs t’interrogeront à mon sujet, dis-leur que je suis près d’eux, que j’exauce le voeu de celui qui m’invoque. Qu’ils répondent donc à mon appel par leur soumission et croient en moi pour être bien dirigés.”
Sourate 98, Verset 5
“Pourtant, il ne leur fut ordonné que d’adorer Dieu, de lui vouer un culte pur, en monothéistes sincères, d’accomplir la prière, de s’acquitter de l’aumône, car telle est la religion de la parfaite orthodoxie.”

Depuis toujours, Dieu ordonna aux croyants de le prier en lui rendant des louanges. Dans le Coran, il est souvent fait référence à la prière et plus particulièrement à celles des prophètes (Que la paix et le salut soient sur eux).

Sourate 10, Verset 87
“Nous révélâmes à Moïse : “Invitez, ton frère et toi, votre peuple à prendre en Égypte des demeures. Faites de vos demeures des lieux de recueillement. Accomplissez la prière et annoncez une bonne nouvelle aux croyants.”.”
Sourate 14, Verset 40
“Fais que j’accomplisse la prière et qu’une partie de mes descendants l’accomplissent également! Seigneur, agréé mon invocation!”

L’accomplissement de la prière doit se faire de manière rigoureuse, tant au niveau de sa préparation qu’à celui de son accomplissement. Elle marque ainsi la vie du croyant car elle doit être accomplie de manière régulière tout au long de la journée. Ce fait révèle son rythme véritablement cosmique, d’une part parce qu’elle suit le mouvement naturel du soleil et d’autre part, parce que les intervalles entre chaque prière subissent une certaine accélération.
En effet, au fur et à mesure que la journée avance, ces intervalles se réduisent. L’intervalle le plus long est entre la prière du matin (Al-Fajr) et celle du midi (Al-Dhouhr), et l’intervalle le plus court est entre celle s’effectuant après le coucher du soleil (Al-Maghrib) et celle de la nuit (Al-^Icha’). Ce rythme est également présent dans le Coran lui-même. En effet, nous trouvons au début de cet ouvrage les Sourates les plus longues et à la fin les plus courtes. C’est de cette façon que le croyant, en plus d’accomplir un acte d’adoration, se met en harmonie avec le rythme universel qui régit toutes choses créées par le Tout Puissant.
La prière se compose de rak^ah, unités indissociables qui contient elles-mêmes des piliers gestuels et oraux. Leur nombre dépend de la prière que le croyant doit effectuer. Parmi ces piliers gestuels, il y a quatre postures principales : station debout, inclination, prosternation et station assise sur les talons. Chaque position est douée d’une véritable signification symbolique et spirituelle. D’après les commentaires traditionnels les plus courants, la prière synthétise les formes de soumission et d’adoration de tous les êtres créés : les arbres et les montagnes se tiennent debout, les astres se lèvent et se couchent, les animaux sont inclinés et tout ce qui vit tire sa nourriture de la terre. De cette manière, le croyant, au travers de la prière, retrouve la position centrale que Dieu lui a destiné. Nous verrons par la suite et plus en détail comment s’effectue une rak^ah.
Qui doit faire la prière?
Tout musulman pubère, saint d’esprit et pur doit effectuer la prière rituelle. Bien entendu, à l’occasion de son apprentissage, le musulman pourra commencer à apprendre plus tôt. Il est recommandé, selon la tradition prophétique, que l’enfant fasse la prière dès l’âge de 7 ans. Par pureté, il faut comprendre que le croyant doit avoir fait ses ablutions (la grande : al-ghousl – la petite : al-woudhou’) si son état de pureté a été levé. Nous verrons les ablutions plus en détail par la suite. Les conditions de validité de la prière sont les suivantes :

  • Être musulman.
  • Avoir atteint l’âge de distinction.
  • Que le Musulman ressente dans son cœur la crainte de Dieu.
  • Respecter les horaires de la prière.
  • Si la personne est en état de grande impureté, il faut effectuer la grande ablution ou l’ablution sèche.
  • Avoir effectué la petite ablution à moins qu’elle n’ait pas été annulée.
  • Le corps, les vêtements, le lieu de la prière doivent être exempts d’impuretés.
  • Orienter son corps dans la Qibla.
  • Pour la femme, couvrir tout le corps sauf le visage et les mains avec quelque chose qui cache la couleur de la peau. Pour l’homme, cacher au minimum la zone entre le nombril et les genoux.

Quand?
Les prières doivent être accomplies à des moments bien précis. Les effectuer à l’heure est une obligation (les avancer est interdit, les retarder pour une raison valable est autorisé). Étant au nombre de cinq, voici les temps pendant lesquels elles doivent être accomplies :

  • Al-dhouhr (prière de la mi-journée de 4 rak^ah) : son temps commence lorsque le soleil s’écarte du milieu du ciel (a passé le zénith) et dure jusqu’à ce que toute chose ait une ombre égale à sa propre longueur en plus de l’ombre qu’elle avait quand le soleil était à son zénith.
  • Al-‘asr (prière de la après-midi de 4 rak^ah) : son temps commence à la fin du temps de al-dhouhr et dure jusqu’au coucher du soleil.
  • Al-maghrib (prière du coucher du soleil de 3 rak^ah) : son temps commence après le coucher du soleil et dure jusqu’à la disparition de la lueur rougeâtre.
  • Al-^icha’ (prière de la nuit de 4 rak^ah) : son temps commence à la fin du temps de al-maghrib et dure jusqu’à l’apparition de l’aube véritable (al-fajrou s-sadiq).
  • Al-fajr (prière de l’aube de 2 rak^a) : son temps commence à la fin du temps de Al-^icha’ et dure jusqu’au lever du soleil (ach-chourouq).

Voici une illustration des temps établis pour la prière :

Comment ?
Nous avons vu précédemment que pour pouvoir accomplir la prière et donc s’adresser à Dieu, il fallait être pur. La pureté passe par deux niveaux. Ce qui rompt le premier niveau, c’est :

  • Tout de qui sort par les orifices inférieurs (matière fécale, urine et gaz),
  • Le sommeil profond,
  • La perte de conscience,
  • Toucher directement le sexe d’un humain,
  • Toucher peau contre peau un personne du sexe opposé et qu’il est possible d’épouser avec désire.

Si ce premier niveau est rompu, le croyant doit alors effectuer la petite ablution (al-woudou’). Ce qui rompt le second niveau, c’est :

  • L’émission de liquide sexuel (maniyy)
  • Le rapport sexuel (dès qu’il y a pénétration)
  • La fin des règles
  • La fin des lochies
  • L’accouchement

Si ce second niveau est rompu, le croyant doit alors effectuer la grande ablution (al-ghousl).

La PROFESSION de FOI

En tant que musulman, nous croyons et avons foi en Allah (Dieu). Nous avons la conviction:
– qu’Allah existe,
– qu’Il est le Créateur Unique des cieux et de la terre,
– qu’Il connaît le Visible et l’Invisible,
– qu’Il est le Seigneur et le Maître de toute chose,
– que personne ne mérite adoration à part Lui,
– qu’il n’y a point de Seigneur et Maître en dehors de Lui,
– que tous les attributs de perfection Lui appartiennent,
– qu’Il est Pur de tout défaut,
– qu’Il est Unique dans Son existence, Sa Divinité, Son Royaume, Son Nom, Ses Attributs et que rien ne Lui ressemble…

Nous attestons de la véracité de tout ce qu’Allah affirme dans le Qour’aane. Nous avons une foi totale et indéfectible en la Parole d’Allah:
“Il est le Seigneur des cieux et de la terre et de tout ce qui est entre eux. Adore-Le donc, et sois constant dans Son adoration. Lui connais-tu un homonyme ?”
(Sourate 19 / Verset 65)

“Allah ! Point de divinité à part Lui, le Vivant, Celui qui subsiste par lui-même «al-Qayyum». Ni somnolence ni sommeil ne Le saisissent. A lui appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. Qui peut intercéder auprès de Lui sans Sa permission ? Il connaît leur passé et leur futur. Et, de Sa science, ils n’embrassent que ce qu’Il veut. Son Trône «Kursiy» déborde les cieux et la terre, dont la garde ne Lui coûte aucune peine. Et Il est le Très Haut, le Très Grand.”
(Sourate 2 / Verset 255)

“C’est Lui Allah. Nulle divinité autre que Lui, le Connaisseur de l’Invisible tout comme du visible. C’est Lui, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
C’est Lui, Allah. Nulle divinité que Lui; Le Souverain, le Pur, L’Apaisant, Le Rassurant, le Prédominant, Le Tout Puissant, Le Contraignant, L’Orgueilleux. Gloire à Allah ! Il transcende ce qu’ils Lui associent.
C’est Lui Allah, le Créateur, Celui qui donne un commencement à toute chose, le Formateur. A Lui les plus beaux noms. Tout ce qui est dans les cieux et la terre Le glorifie. Et c’est Lui le Puissant, le Sage.”
(Sourate 59 / Versets 22-24)

“Votre Seigneur, c’est Allah, qui a créé les cieux et la terre en six jours, puis S’est établi «istawa» sur le Trône. Il couvre le jour de la nuit qui poursuit celui-ci sans arrêt. (Il a créé) le soleil, la lune et les étoiles, soumis à Son commandement. La création et le commandement n’appartiennent qu’à lui. Toute gloire à Allah, Seigneur de l’Univers !”
(Sourate 7 / Verset 54)

“Il n’y a point de bête sur terre dont la subsistance n’incombe à Allah qui connaît son gîte et son dépôt; tout est dans un Livre explicite.
Et c’est Lui qui a créé les cieux et la terre en six jours, – alors que Son Trône était sur l’eau, – afin d’éprouver lequel de vous agirait le mieux. Et si tu dis : «Vous serez ressuscités après la mort», ceux qui ne croient pas diront : «Ce n’est là qu’une magie évidente».”
(Sourate 11 / Versets 6 et 7)

“A Allah appartient la royauté des cieux et de la terre. Il crée ce qu’Il veut. Il fait don de filles à qui Il veut, et don de garçons à qui Il veut, ou bien Il donne à la fois garçons et filles; et Il rend stérile qui Il veut. Il est certes Omniscient et Omnipotent.”
(Sourate 42 / Versets 49 et 50)

“S’il y avait dans le ciel et la terre des divinités autre qu’Allah, tous deux seraient certes dans le désordre. Gloire, donc à Allah, Seigneur du Trône; Il est au-dessus de ce qu’ils Lui attribuent !”
(Sourate 21 / Verset 22)
Wa Allâhou A’lam !
Et Dieu est Plus Savant !

Serigne Touba

Cheikh Ahmadou Bamba MBACKE (KHADIMOU RASSOUL)

AU NOM DE DIEU, LE CLEMENT, LE MISERICORDIEUX
Que Dieu accorde Son Salut au Prophète Mouhammad et lui assure la Paix
Introduction
« Je jure par La Grandeur d’ALLAH que je suis le bien-aimé de l’Envoyé de DIEU (Paix et Salut sur Lui), son véritable ami dont ses intentions et aversions sont miennes. »
« L’amour que j’ai envers Le Prophète (Paix et Salut sur Lui) a fait disparaître dans mon cœur celui des biens, de la famille et l’amour de mes enfants. »
« ALLAH (Que Sa Grandeur soit exaltée) m’a octroyé des faveurs qu’Il n’a jamais accordées et qu’Il n’accordera plus à  personne. »
SERIGNE TOUBA (Khadimou Rassoul)
Il est établi selon la Sagesse que :

  1. Celui qui sollicite une chose dans la persévérance finira par l’impétrer
  2. Celui qui frappe à une porte avec obstination finira par la franchir
  3. Celui qui se retranche loin des vanités est du nombre des intelligents
  4. Celui qui ne soumet pas son âme à l’épreuve, jamais il n’accédera à l’Agrément du Seigneur
  5. Celui qui fait ce qu’il veut n’en retirera que désagrément
  6. Celui qui s’applique avec assiduité au combat contre son âme charnelle sera bienheureux dans sa tombe
  7. Quiconque obéit scrupuleusement à l’Envoyé obtiendra la meilleure satisfaction des vœux
  8. Quiconque observe l’abstinence des vices obtiendra des qualités éminentes
  9. Le règne de l’erreur est d’un instant, celui de La Vérité perdurera jusqu’à l’Heure

Cheikh Ahmadou Bamba, le Serviteur du Prophète.
Les parents du Cheikh

Dans son livre intitulé « Minanoul Baaxil Xadiim » ou « Les Bienfaits de l’ÉTERNEL » Serigne Bachir MBACKE, fils du Cheikh Ahmadou Bamba, nous enseigne que le Cheikh Ahmadou MBACKE, connu également sous le nom de Khadimou Rassoul (Le Serviteur du Prophète), est le fils de Muhammad, fils de Habîballah, fils de Muhammad Al Khayr. Il naquit vers l’an 1270 de l’Hégire (1853).
Son père fut un noble savant jurisconsulte agréé par les musulmans en tant qu’imâm. Princes et rois l’aimaient également parce qu’ils avaient réalisé l’étendue de sa science, la grandeur de sa rigueur morale, son caractère véridique et l’équité de son jugement. Il était chargé de l’exécution du droit à l’intérieur du royaume du  Cayor en tant que Cadi du roi Lat Dior.
Sa mère, Mariama Bousso, grâce à sa piété, sa vertu et son scrupule, eut le privilège de répondre au nom de « Jâratul Lâh » (voisine de Dieu) au milieu des siens. Elle était pieuse, chaste et fidèle. Toute soumise à son Seigneur, d’où son surnom, elle accomplissait très fréquemment la prière, le jeûne, l’aumône (surérogatoires bien sur) et s’acquittait sincèrement de ses devoirs à l’égard de DIEU et de son conjoint. Elle éduquait ses enfants de façon à développer en eux la bienveillance, le sentiment religieux et la pureté morale. Souvent, elle leur racontait les histoires des pieuses gens afin de les inciter à suivre leur exemple.
Son enfance
Doué d’une intelligence étonnante et d’une nature pure, le Cheikh écoutait attentivement ces histoires et les apprenait par cœur. En plus il se mettait à imiter les saints hommes avant même qu’il n’atteignit l’âge de la maturité.

Ayant entendu un jour sa mère dire qu’il était dans les habitudes des pieuses gens de prier durant la nuit, il se mit à prier dès que la nuit tombait et sortit sur la place du village pour méditer dans l’obscurité comme le font les dévots. C’est ainsi qu’il ne cessait, chaque fois qu’il entendait louer les Saints, de les imiter dans leur droiture morale.
Sa nourrice raconte qu’il n’avait pas le comportement habituel des enfants : il ne pleurait pas, même quand la faim le troublait. Depuis le temps de son allaitement, il avait l’habitude, chaque fois qu’on l’amenait vers des endroits où des jeux et des pratiques prohibées par la loi religieuse avaient lieu, de montrer une répugnance et de s’emporter si violemment qu’on craignait qu’il n’en revint plus. Mais son comportement redevenait normal dès qu’il était éloigné de ces lieux. Cela se produisait si fréquemment que tout le monde le savait.
Sa nourrice raconte également qu’après le temps de son allaitement, il évitait de se coucher sur le lit de sa mère et demeurait continuellement dans la partie destinée à la prière dans la chambre de sa mère, lieu qu’il ne quittait que sous la contrainte.
Dés sa tendre enfance, Cheikh Ahmadou Bamba avait commencé à montrer les signes d’un futur homme de Dieu.
A l’école coranique, Cheikh Ahmadou Bamba fit preuve d’une grande soif de connaissances. Son père l’avait confié à Serigne MBacké NDoumbé (son oncle maternel) puis à Mouhammadou Bousso (oncle maternel et ami intime de son père), auprès desquels il put apprendre l’ensemble du Coran et certaines sciences religieuses (théologie, mystique, droit musulman, prières) en un temps record.
Devenu adolescent, il se rendit auprès de son père ; jusqu’à 1300 après l’Hégire (1882 Grégorien), Cheikh Ahmadou Bamba s’occupait de l’enseignement auprès de son père et a écrit de nombreux ouvrages dans le domaine de la Jurisprudence, la Théologie, le Perfectionnement Spirituel, ….
Contexte

Depuis la disparition du Prophète Mouhammad (Paix et Salut de DIEU sur Lui) une suite ininterrompue d’hommes de Dieu s’est succédée sur terre. Quelque fois ils apparaissent en même temps, chacun dans un endroit. Il peut arriver qu’un petit nombre seulement de fidèles les suivent, ceux qui bénéficieront de la grâce et du pardon de notre Seigneur (que Sa Grandeur soit exaltée).
L’humanité a besoin, plus que jamais, aujourd’hui d’exemples vivants qui exaltent les esprits et permettent de regarder de plus haut un monde matérialiste, déboussolé, partagé entre la crainte et l’espoir, avec des ambitions démesurées d’hommes ayant perdu le sens des réalités et qui, sans apprendre à dominer leurs passions ont dominé la nature grâce au développement des sciences et des techniques qui ont modifié leur vie.
Le monde traverse une crise non seulement spirituelle, nous dit-on, mais aussi métaphysique.
Cheikh Ahmadou Bamba est apparu au Sénégal dans la deuxième moitié du 19ème   siècle. Cette période se caractérise par deux évènements majeurs dans l’histoire de l’Afrique occidentale: la fin de la Traite Négrière par les puissances européennes et la finalisation du processus de Colonisation de l’Afrique par ces mêmes puissances.
Le Commerce des Esclaves (Traite Négrière) qui aura duré plus de trois siècles répondait à des impératifs économiques, ces esclaves constituant pour les puissances européennes, une inestimable source de main d’oeuvre pour leurs exploitations agricoles des Amériques.
La conséquence de ce commerce aura été une désorganisation de ces sociétés africaines, qui, outre les ravages de l’alcool et les saignées humaines des esclavagistes, auront à endurer une négation totale de leur culture, de leur religion, bref de leur condition d’humain.
Cette ignominie, qui néanmoins trouvera une justification humanitaire (“civiliser l’Homme Noir”) et aura même (du moins à ses débuts) la bénédiction de l’Eglise, finira par être abolie en 1848.
Cependant les exigences de l’industrialisation (recherche de matières premières et de marchés) et la volonté impérialiste des puissances européennes vont dicter à l’Europe, (notamment à la France pour le cas du Sénégal) une politique de conquête territoriale (la Conquête Coloniale).
Cette politique expansionniste va rencontrer au Sénégal une farouche résistance tant du côté des chefs religieux (El Hadji Oumar Tall, Maba Diakhou Ba, …) que du côté de l’aristocratie (Lat Dior, …). Mais du fait du décalage technologique et l’affaiblissement des royaumes dû à la Traite Négrière, toutes ces résistances vont être défaites.
C’est dans ce contexte qu’apparut Cheikh Ahmadou Bamba, le Serviteur du Prophète. Il reçut des grâces et des bénédictions de notre Seigneur au vu et au su de tout le monde. Il occupe une place privilégiée parmi les hommes de Dieu qui ont indiqué la voie droite, l’unique qui permet d’accéder à ALLAH.

C’est à l’occasion du décès de son père en 1301 (1883), enterré à Dékheulé à coté de Lat Joor, que le Cheikh a écrit les vers suivants :
  « Penche vers les portes des sultans – m’ont-ils dit – afin d’obtenir des dons qui te suffiraient pour toujours. »
« Dieu me suffit – ai-je répondu – et je me contente de Lui et rien ne me satisfait si ce n’est la Religion et La Science »
« Je ne porte mes espoirs qu’en mon Roi, je ne crains que Lui – qu’Il est Auguste – Lui qui peut m’enrichir et me sauver. Comment disposerais-je d’ailleurs ma destinée entre les mains de ceux-là qui sont incapables de régler leur propre sort »
« Ou bien comment l’amour des vanités de ce monde peut-il m’obliger à fréquenter des êtres dont la mesure est le parterre fleuri des démons? »
« Si j’éprouve du chagrin ou bien si j’ai une requête à présenter, c’est au Maître du Trône que j’adresse mes prières. »
« IL est l’aide que rien ne réduit à l’impuissance et c’est Lui qui fait ce qu’IL veut de la manière qui Lui plaise. »
« S’IL veut brusquer une affaire, celle-ci est vite faite et s’IL veut en retarder l’échéance, elle ne sera accomplie qu’après le délai marqué. »
« Ô toi qui blâmes, ne vas pas trop loin! Cesse de me blâmer! Car mon abandon des futilités de cette vie ne m’attriste point. »
« Si mon seul défaut est la renonciation aux vanités des princes, c’est là un précieux vice qui ne me déshonore point. » (“Qâlû liya arkân”).
C’était là un double défi lancé à la fois aux rois, à qui le Cheikh rappelait leur servitude vis-à-vis de leur Seigneur ALLAH (Que Sa Grandeur soit Exaltée) et à l’élite de l’orthodoxie musulmane dont il dénonçait la complaisance.
C’est ainsi que le mouridisme est né à Mbacké Kajoor où habitait son père Mame Mor Anta Salli et il appela tous les fidèles de Mbacké Kajoor à se joindre à sa mission. Certains le suivirent, mais d’autres s’en détournèrent. Après quelques mois, il quitta Mbacké Kajoor pour se rendre à Mbacké Baol, la terre de ses ancêtres.
Historique de Mbacké Baol

Ce village fut fondé par son grand-père Mame Marame MBACKE (1703–1802), originaire du Djolof qui avait un ami et collègue dénommé Serigne Malamine SARR qui habitait dans le Baol. Aux funérailles de ce dernier, assassiné en 1795 par un roi (du nom de Cissé), Mame Marame s’y rendit en compagnie de toute sa cour pour présenter ses condoléances à la famille éplorée. Le roi, ému par la haute situation sociale de cet homme, saisit vite la gravité de sa faute, car il ne pouvait imaginer que la victime pouvait connaître un homme de la dimension de Mame Marame. Afin de réparer son crime, il proposa à Mame Marame de lui donner un terrain dans son village, offre que ce dernier accepta, d’où aujourd’hui le village de Mbacké Baol. Cependant Mame Marame ne s’y s’installa pas. Il le confia à son fils aîné Ibrahima Awa Niang. Ses frères le rejoindront plus tard et progressivement, le village ne fut peuplé que de Mbacké-Mbacké (c’est à dire des gens du nom de Mbacké).
A Mbacké Baol, Serigne Touba poursuivra sa mission de restauration des authentiques valeurs islamiques léguées par le Prophète Mouhammad (Paix et Salut de DIEU sur Lui) qui commençaient à se perdre au sein da la société à cause de la colonisation.
Sa mission

A l’image de tous les Hommes de Dieu, sa noble ambition rencontra vite des résistances venant de partout : d’abord de sa propre famille (certains de ses demi-frères), ensuite de l’élite locale, mais surtout de l’administration coloniale. Les disciples qui l’ont suivi ont été persécutés, pourchassés, torturés et même souvent tués.
Après avoir passé quelques temps à Mbacké Baol, il effectua un court séjour chez les Boussobé (la famille de sa mère) avant de fonder le village de Darou Salam (la Demeure de La Paix). Ensuite, il fonda le village de Touba (La Félicité) où il passera sept ans.
En 1312.H (1895), un jour en observant comme d’habitude sa retraite spirituelle dans la mosquée de Darou Khoudoss, le Prophète (Paix et Salut de DIEU sur Lui) lui apparut pour lui annoncer les dures épreuves qu’il devrait endurer avant d’obtenir sa quête auprès de Dieu. Mais, tant qu’il restait à Touba, rien ne lui arrivera car ce village est sous la protection de son Seigneur. Alors, il se rendit à Mbacké Baari. Ce village appartenait à l’époque au roi Samba Laobé. Cheikh Ahmadou Bamba s’y installa aux cotés de Ma Abdou Lô et de Ibra Fatim Sarr.
L’installation de Serigne Touba à Mbacké Baari va très vite susciter la jalousie et la haine du roi. En effet, Samba Laobé devint de plus en plus impuissant avec la ruée de sa cour vers le Cheikh. Il complota alors contre lui en imitant sa signature dans une lettre qu’il adressa au gouverneur de Saint Louis, le menaçant d’une éventuelle attaque de lui et du marabout. A l’époque Mbacké Baari constituait un point stratégique, ce qui augmenta la crainte des colons.

Face à ces manigances qui s’amplifiaient de jour en jour et l’installation de Serigne Touba à Mbacké Baari qui devenait de plus en plus insupportable, l’administration coloniale de Saint Louis décida alors de le convoquer devant le tribunal pour répondre à toutes ces accusations portées sur sa personne. En réalité ce n’était que des prétextes montés de toutes pièces pour l’arrêter et l’éloigner de ses disciples qui devenaient de plus en plus nombreux. C’est ainsi que l’audience décida de son exil en Afrique équatoriale, au Gabon. C’est donc ce jour du 18 safar qui marque la célébration de l’anniversaire du grand Magal de Touba, symbolisant la victoire de Cheikh Ahmadou Bamba sur ses ennemis.
A son retour, après plus de sept années d’exil, il chercha un mouton à l’occasion du premier anniversaire et l’immola, en guise de reconnaissance à son Seigneur ; ce fut à Ndiareem (Diourbel). Ainsi ce jour de 18 safar devint son propre jour. Il demanda à tous les disciples, où qu’ils puissent se trouver, de le célébrer en immolant du coq au chameau chacun selon ses moyens, afin de rendre grâce à notre Seigneur pour tous les bienfaits qu’IL lui a accordés en ce jour mémorable. Important, ce jour du 18 Safar l’est, d’autant plus que Serigne Touba en dit lui-même que, celui qui le célèbre aura toujours un rang plus élevé sur celui qui ne le fait pas. Aussi, l’anniversaire du 18 safar est ressenti jusqu’au paradis.
Après sa disparition en 1927, son fils aîné Serigne Mouhammadou Moustapha Mbacké perpétua la tradition. C’est durant le califat de Serigne Fallou Mbacké que ce dernier appela pour la première fois à un rassemblement à Touba pour célébrer le Magal.

Sermon de Serigne Touba avant l’exil(Partie 2)

Que la paix et le salut soient sur notre maître et guide Mohamed (psl)

Nous réitérons notre remerciement infini envers ALLAH  notre Seigneur (swt), le détenteur de la force suprême et le pourvoyeur de bienfaits.
Nous avons l’intention de faire un discours de rappel rien que pour la face d’ALLAH car l’être humain est créé d’une façon telle qu’il oublie vite  raison pour laquelle notre Seigneur le nomme « al insan » c’est-à-dire celui qui oublie. Par ailleurs, nous qui vivons dans un monde très tourmenté, monde qui a toujours été ainsi, sachons que quels que puissent être les tourments que connaît  cette vie éphémère, il y aura toujours un groupe de personnes qui ne cessera jamais de s’astreindre à la droiture. Ils feront prévaloir la volonté de notre Seigneur sur leurs personnes, leurs  biens et  leur famille. Même les prophètes (paix sur eux) n’ont pas été suivis par tous leurs contemporains. Parmi ceux qui  les suivaient, un grand nombre finissait par se détourner d’eux. C’est cela la volonté de notre Seigneur sur terre comme IL le dit, “wa la tadjida li souneti lahi tabdila, wa lan tadhida lou sunnati lahi tahwila “(Point de changement dans la règle d’Allah). En outre notre Seigneur dit que la plupart des gens ne raisonnent pas, la plupart des gens ne réfléchissent pas, la plupart des gens ne sont pas reconnaissant  envers Allah pour ses largesses, mais aussi la plupart des gens ne croient pas. Donc, c’est toujours une minorité qui suit notre Seigneur. Mais elle est composée de  personnes véridiques, ayant une foi inébranlable en leur Seigneur (swt).

Nous sommes dans une période où ce qui renvoie les gens vers notre Seigneur est  de plus en plus rare, à la limite  même inexistant. Par contre, ils ne voient que des choses qui les renvoient à l’amour de ce bas monde. Les quatre ennemis de l’homme que sont Satan le lapidé, le bas monde, l’âme charnelle et les plaisirs terrestres sont omniprésents. Ce qui permet à l’homme de vaincre ces ennemis, c’est d’avoir un esprit sain. Toute idée qui t’arrive à l’esprit, avant que tu ne la mettes en pratique, ou que tu ne la traduises en paroles mesure la à l’aune des prescriptions d’Allah. En effet, les  recommandations de notre Seigneur regroupent les bienfaits d’ici-bas et de l’au-delà. A chaque fois que tu voudras faire du bien, Satan essayera de te rendre paresseux par ses machinations. Quand tu voudras investir ton argent dans le sentier d’ALLAH il suscitera en toi de mauvaises pensées qui te conduiront à l’amour de ce bas monde : aux belles villas, aux belles voitures et aux belles femmes ; alors que toutes ces choses constituent des entraves à ta croyance, tout cela constitue des pièges puisque cela s’épuisera. L’homme n’a en réalité que les actes de piété qu’il a accomplis envers son Seigneur. Tout ce que tu as investi dans le sentier d’ALLAH te reviendra ; d’autant plus que personne n’œuvre pour le compte d’autrui. Tout ce que l’homme accompli comme bienfait lui reviendra, quand tu accomplies de bonnes actions avec ton argent et ta personne, tu es à l’image de quelqu’un qui construit une maison, les travaux s’arrêteront avec l’épuisement des matériaux, de même autant tes actes de piété sont nombreux autant sera grande ta maison au paradis. Inversement quand tu t’adonnes aux interdits, tu ressembles à quelqu’un qui  creuse un gouffre dans l’enfer ; plus tu commets des péchés et que tu ne te repens pas, plus profond sera ton abîme. En réalité, tu n’offres rien aux gens à qui tu rends services ; tu n’agis qu’à  ton propre profit. Donc nous ne cesserons jamais de faire des sermons en guise de rappel rien que pour la face d’ALLAH (swt) afin que les doués d’intelligence puissent être beaucoup plus engagés dans la voie qu’ils ont empruntée, qu’ils purifient leur coeur et qu’ils sachent que ce qui importe ici-bas et à l’au-delà c’est de se conformer strictement aux recommandations divines et se démarquer à jamais de Ses interdits.

Nous allons vous exposer un sermon que Serigne Touba avait fait à ses disciples au moment où il partait en exil.  Il  voulait que les disciples qu’il allait laisser ici puissent  préserver leur  foi et même s’il ne les revoyait plus, qu’ils puissent s’astreindre dans la droiture afin que ce qu’il voulait en eux puisse se concrétiser c’est-à-dire le perfectionnement spirituel de leur âme. Et si notre Seigneur faisait que le Cheikh revienne il trouvera les disciples astreints  à ce qu’il leur avait  recommandé comme s’il était avec eux. Serigne Touba l’a conclu par un hadith qui est un entretien que le prophète avait fait avec Mouhas Ibn Djabel. Ce hadith se trouve à la fin de Massalikal Jinnan. Mais il l’a détaillé ici.
Mouhas a dit qu’un jour qu’il était en compagnie  du prophète Mohamad (psl) qui était sur un cheval et lui le suivait à pied, au bout de quelques minutes de parcours, le prophète  leva son regard vers le ciel louant son Seigneur (SWT), LUI qui fait ce qu’IL veut, quand IL le veut. Après un temps de méditation, il s’adressa à Mouhas en ces termes : “je vais te faire une recommandation très utile qui, si tu l’appliques correctement de par tes intentions, tes paroles et tes actes, tu auras la grâce divine Ici bas et à l’au delà. Cependant si tu l’oublies ou que tu t’en détournes, sache que tu n’auras aucun  prétexte devant ALLAH

De ce qui précède, nous pouvons en déduire qu’il est nécessaire de suivre les recommandations contenues dans les sermons d’un homme de DIEU. Il faut également se garder d’être fasciné uniquement par son éloquence. Si les hommes de DIEU  font des recommandations, c’est pour que les gens les suivent. Le prophète (psl)  a dit à Mouhas que notre Seigneur a créé sept anges avant de créer les sept cieux et dans chaque ciel, demeure  un ange. Chaque ange est assigné à une tache bien définit par notre Seigneur. Dans chaque ciel, il y a une porte à l’entrée de laquelle se trouve un ange. Si l’homme accomplit un acte de piété (prière, jeûne, zakat ou compassion envers les gens …),  il y a un ange qui l’amène au ciel, car tous les actes que nous accomplissons vont au ciel. L’ange qui vient prendre l’acte ignore si celui-ci sera agréé ou pas par le Seigneur, car selon le prophète l’acte de piété est aussi lumineux que les rayons du soleil pour l’ange qui est chargé de l’acheminer. Arrivé au premier ciel il se mettra à louer l’acte en disant voici un bel acte de piété. Si ce dernier est entaché de médisance, l’ange gardien qui s’y trouve lui dira: “arrête-toi et retourne l’acte à son auteur  car notre Seigneur m’a interdit de laisser passer tout acte dont l’auteur est un médisant “. Donc la première mauvaise  attitude à laquelle que le musulman doit se départir est la médisance

Elle détériore les relations entre les hommes. En effet, si quelqu’un œuvre dans le sentier d’Allah, quelle que puisse être la grandeur de ses actes si en même temps il dit du mal d’autrui, il verra ses œuvres se détruire. Elles ne franchiront pas les portes du premier ciel encore moins arrivées vers notre Seigneur. D’où la distinction entre la charia (jurisprudence) qui juge l’homme selon ses actes et la hahiqa  (soufisme)  qui juge les intentions. Les actes que condamne  la charia sont le fait d’abandonner la prière, le jeune, de ne pas s’acquitter de l’aumône légale, ou de ne pas effectuer le pèlerinage à la mecque. Les actes bannis par la hahiqa  sont l’orgueil, la vanité, l’ostentation bref tous les vices du cœur. C’estla raisonpour laquelle si l’individu veut être un  bon croyant  et que ses œuvres soient agrées, purifiant ainsi son cœur, il doit régulièrement préserver sa langue de tout propos malveillant. Seydina Abou Bekr avait l’habitude de remplir sa bouche de cailloux pour se prémunir contre les dérives de la langue (éviter de proférer une parole mauvaise ou inutile). Le prophète (paix et salut sur lui) a dit que la plupart des gens qui entreront en enfer, si tu leur demandes ce qui les a amenés là-bas, ils indexeront leur langue. Donc quiconque  veut  que ses oeuvres soient agrées ne doit pas dire  de paroles mauvaises ou futiles.

A nouveau, l’ange sera enthousiasme quand il prendra l’acte bienfaisant  de l’individu. Mais quand il dépassera le premier ciel pour amener l’acte  au deuxième, il sera aussitôt intercepté par l’ange gardien qui s’y trouve et qui lui dira de retourner  l’acte car celui qui  l’a accompli ne vise que les richesses de ce bas-monde. C’est pour cela celui qui accomplit un acte de piété ne doit le faire que pour la face d’ALLAH (swt). Tu vois des gens accomplir plusieurs actes de dévotion mais leurs intentions  ne sont rien d’autre  que pour s’accaparer des richesses de ce monde. Notre Seigneur fait connaître tout cela aux anges gardiens pour que ceux-ci prennent l’acte accompli et le renvoie à son auteur. L’ange du deuxième ciel dira que son Seigneur lui a ordonne qu’un tel acte ne doit pas le dépasser et aller plus haut. De ce fait tous les anges vont maudire cette personne.

A nouveau, si l’individu se met à accomplir d’autres actes de piété comme le jeûne, l’aumône ou des prières surérogatoires, l’ange se présentera comme d’habitude et fera ses éloges pour les apporter aux cieux ne sachant s’ils sont agrées ou pas. Mais quand il arrive au troisième ciel, car ayant le réussi passage des deux premiers cieux, l’ange gardien qui s’y trouve l’arrêtera et lui dira de renvoyer l’acte à son auteur car celui-ci est orgueilleux et se croit au dessus de tout le monde de par sa naissance, sa fortune, son savoir ou sa beauté physique et notre Seigneur m’a ordonné que les actes de personnes orgueilleuses ne doivent pas me traverser et aller en haut. Celui-ci se croit au dessus de tous et veut se faire remarquer dans  les assemblées et les endroits qu’il fréquente. Donc si la personne veut que ses actes soient agréés par notre Seigneur, elle doit à chaque instant rester humble. Qu’elle ne se croit au-dessus de personne. En vérité, pourquoi l’individu devrait-il être  orgueilleux alors qu’il n’a  rien. S’il se rappelle à partir de quoi il a été créé ; le jour où il se sera rappelé à notre seigneur, il saura que son orgueil n’a aucun fondement. Donc l’individu doit se départir de l’orgueil sous toutes  formes et demeurer humble pour la face exclusive d’ALLAH. Si l’examen réussi, l’acte passe au quatrième ciel.

L’ange se présentera à nouveau pour prendre l’acte de l’individu et fera les éloges des prières, des jeûnes de l’individu, de ses invocations divines et des nombreux pèlerinages qu’il a eu à effectués à la Mecque,  l’accomplissement de tous les actes de dévotion à tout moment et à chaque instant. Mais quand l’ange arrive au quatrième ciel, l’ange gardien qui s’y trouve lui dira de renvoyer l’œuvre car il est l’ange à qui on a ordonné de renvoyer toute œuvre dont l’individu se glorifie. Cet acte n’atteindra pas le ciel suivant. Quelle que puisse être la grandeur de l’acte, la plus petite marque de glorification la détruira. Comme le cheikh l’a dit dans ” le joyau précieuxil y a beaucoup  d’actes accomplis, mais le fait de les magnifier les détruit”. C’est comme construire un immeuble tout neuf et le détruire complètement aussitôt après. Même si tu jeûnais inlassablement, faisais des prières surérogatoires ou des invocations divines ou distribuais ton argent continuellement ; le simple fait de s’en réjouir en les considérant les anéantit. Ainsi l’individu doit connaître cela  et s’éloigner de l’ostentation comme s’il fuyait un lion affamé. Ce qui rend l’acte pur, c’est d’en extirper les vices que l’on vient d’énumérer. Quelle que puisse être la grandeur de tes actes, glorifie notre Seigneur (swt) lui qui t’a aidé et t’a donné la force de les accomplir.

L’individu accomplira à nouveau d’autres actes que ce soit des djihads, des pèlerinages à la Mecque etc. Quant ils arriveront au cinquième ciel l’ange gardien qui s’y trouve fera de même et lui dira de renvoyer les actes à celui qui les a accomplis car celui-ci est jaloux des biens que détiennent les autres. Celui qui est jaloux est répute avoir de  très mauvais caractères. L’ange gardien qui est au cinquième ciel dira : « puisque cet individu se permet d’être jaloux des autres pour les biens que notre Seigneur leur a octroyés, ses œuvres ne passeront pas ici pour aller en haut ». De ce fait on lui retournera ses œuvres

L’homme se mettra de nouveau à œuvrer avec des prières, des jeûnes, et tant d’autres actes de piété mais quand ses œuvres arriveront au sixième ciel, l’ange qui s’y trouve dira : « je suis l’ange doté de la miséricorde divine prenez cet acte et renvoyer le comme il l’avait accompli car notre Seigneur m’a ordonné de renvoyer les actes de toute personne qui n’a pas de compassion envers les autres. Celui-ci, se réjouit des difficultés auxquelles les autres sont confrontés. » Donc la personne doit avoir de la compassion pour tout croyant mais aussi envers tous les êtres humains, même les végétaux ainsi que les animaux, en somme il doit avoir de la compassion envers tout ce qui vit rien que pour la face de son Seigneur.

Lorsque l’acte arrivera au septième ciel, l’ange gardien qui s’y trouve l’interceptera à son tour et lui dira que l’acte des personnes qui  veulent qu’on parle de leurs œuvres ne franchira pas ce ciel pour aller plus haut. Un pareil homme veut que ses œuvres soient dites dans les assemblés et partout où il se trouve et il est toujours animé d’un sentiment de supériorité. Il veut qu’on le compte parmi les hommes de DIEU que notre Seigneur a comblés de nombreux bienfaits. Il veut être impliqué à toute initiative, voulant se faire respecter par les autres à travers  les actes qu’il accomplit.

Donc, celui-ci n’a jamais œuvré pour la Face d’ALLAH (swt), tout ce qu’il voulait, c’est d’attirer l’attention des autres sur sa personne à chaque instant. Or, notre Seigneur m’a ordonné de ne pas laisser passer les œuvres d’un homme qui agit ainsi.  En effet, toute œuvre que l’on n’accomplit pas pour la face d’ALLAH relève de l’ostentation, interdite par notre Seigneur. L’individu doit  être conscient de cela et s’efforcer à n’œuvrer que pour la face d’ALLAH.  Toutes ces pratiques constituent donc des vices. Nous vous exposerons aussi les remèdes susceptibles de vous en débarrasser.

L’ange se présentera  de nouveau  pour prendre l’acte de l’individu surestimant ses prières, ses jeûnes, ses pèlerinages, ses aumônes légales, ses bons comportements et ses invocations. Bien que nous ayons cité toutes ces bonnes actions, il faut cependant que nous sachions que la personne qui les a accomplies ne les a pas faites uniquement pour La Face d’Allah. C’est la raison pour laquelle quelle que soit la grandeur de nos actes, si on ne les accomplit pas pour La Face  d’Allah, ils ne seront pas agréés. Si l’acte est exempt de tous ces vices, les sept anges l’amèneront jusqu’au Seigneur en compagnie de l’ange qui se chargeait de le transporter. Ils iront ensemble vers ALLAH témoigner de la grandeur de l’acte puisqu’ils n’ont vu aucun des vices que notre Seigneur leur a chargé  de chercher dans l’acte. Arrivés auprès de notre Seigneur les anges continueront de faire les éloges de l’individu en disant que voilà quelqu’un qui a une crainte révérencielle en Allah et tant de bonnes choses en son égard. Mais notre Seigneur (que sa grandeur soit exaltée)  leur répondra : “c’est vous qui étiez chargés de veiller sur ses œuvres mais Je suis l’Omniscient, Celui Qui contrôle tout, Qui détient la clé de tous les savoirs, Celui Qui regarde l’acte en profondeur mais sachez  qu’il  il ne l’a pas accompli exclusivement pour Ma Face ; Je connais la personne mieux qu’elle-même. Mon châtiment s’abattra sur elle. On peut tromper les hommes mais pas Moi car je connais ce qui est caché comme ce qui est apparent. Je suis Celui Qui observe les cœurs et aucun détail ne M’échappe si petit soit il ; rien est éloigné pour Moi quelle  que soit sa position pour les gens (notre Seigneur est Celui Qui contrôle tout ce Qui nous entoure, rien ne Lui échappe) Ma science englobe aussi bien le présent, le passé que le futur.  Le Seigneur dira aux anges qu’aucun être humain ne peut le tromper. Les sept anges qui avaient apporté l’œuvre le maudissent aussi à leur tour. Les anges présents dans les sept cieux le maudissent également.

Lorsque le prophète finit de parler de ce hadith à Mouhass, celui-ci se mit à pleurer de chaudes larmes. Il lui demanda : « ô l’envoyé d’ALLAH comment faire pour avoir la félicité ? ».

Tout cela nous renseigne sur l’omniscience du Seigneur. Tu peux berner un être humain, lui faire croire des paroles qui ne sont pas véridiques en toi mais on ne peut pas leurrer notre Seigneur, l’Omniscient Celui qui connaît ce que renferme les coeurs. Donc tout ce que la personne à l’intention de dire ou de faire si elle veut en avoir la grâce ou la Miséricorde divine ou l’acceptation de son œuvre, elle doit l’ accomplir uniquement pour la Face d’ALLAH. Si vous remarquez toutes les bonnes actions dont on parle, il y en a beaucoup qui les accomplissent en ayant de bons comportements aux yeux des hommes, en disant de bonnes paroles, en faisant beaucoup de prières surérogatoires, en jeûnant, en s’acquittant de la zakat, en effectuant le pèlerinage à la Mecque et en invoquant beaucoup ALLAH. Ils donnent l’impression d’avoir de bonnes  attitudes mais ils font tout cela pour la recherche effrénée  des biens de ce bas monde ou les associent à des péchés tels que la calomnie, la médisance, l’orgueil etc. Les recommandations de   notre Seigneur doivent amener le croyant à avoir les meilleurs comportements c’est-à-dire arriver à ce que toutes nos intentions, paroles et  actes ne soient  accomplis que pour la Face d’ALLAH (swt). Donc que nos œuvres ne soient vouées qu’à ALLAH (swt). Après que Mouhas ait fini de pleurer, il demanda au prophète comment faire pour se départir de tous les vices dont il venait de parler ? Il lui répondit : « ô Mouhas imite ton prophète (psl) de par la confiance qu’il voue à son Seigneur (swt) puisqu’il ne dit et n’agit que pour Sa Face. Mouhas lui posa cette question à trois reprises et le prophète lui répondit chaque fois la même chose à savoir suivre son prophète avec certitude.

Si la personne n’a pas de certitude, elle ne pourra pas œuvrer pour notre Seigneur. Avoir la certitude c’est croire fermement  en  ALLAH,  lui vouer une totale confiance, être véridique et savoir que le regard de notre Seigneur ne cesse de se poser sur nous partout où nous sommes et qu’IL nous voit bien que nous ne LE voyons pas. De ce fait si la personne à cette certitude elle ne dira aucune parole  et n’accomplira aucun acte que pour La Face d’ALLAH. Le prophète dit à Mouhas si tu vois une diminution de tes actes d’adorations retient ta langue sur ce qui se passe dans le quotidien des hommes. Quelque fois tu ressens un grand dévouement dans tes actes d’adoration, mais peu de temps après ceci disparaît. Cette paraisse peut être due au fait de te mêler de ce qui ne te regarde pas, de t’asseoir avec des gens qui ne t’incitent pas à la droiture ou de faire une chose prohibée. Cette ferveur représente une lumière, ce qui la fait disparaître provient des actes illicites que tu aurais faits. On voit aujourd’hui  que si un événement se produit, tout le monde en parle dans les lieux publics de rencontre. Celui qui marche sur le chemin d’ALLAH, ne doit pas s’en préoccuper car tout ce qu’il dira ne lui apportera aucun bienfait mais plutôt du tort. C’est pourquoi la personne doit à chaque instant contrôler ses paroles. Elle doit s’abstenir de dire des futilités. Le prophète dit à Mouhass : « abandonne tout cela et adonne toi à la lecture du Saint Coran, à l’invocation du Tout Puissant et rappelle toi   sa Grandeur Exaltée c’est cela qui te permettra de t’astreindre dans la droiture que tu t’étais assignée mais chaque fois que tu te mêles des problèmes d’autrui , tu t’engages dans le chemin opposé à celui que tu avais emprunté car si tu marches sur le droit chemin et que tu  t’arrêtes et  te retournes pour polémiquer avec celui qui ne s’y est pas inscrit, sache que tu t’es détourné du droit chemin raison pour laquelle tu perds toutes les sensations que tu éprouvais  envers ALLAH ». Le prophète lui dit de ne pas se mêler des affaires d’autrui, de leurs vices occupe toi plutôt de tes propres affaires, ce que tu connais de tes vices doit te suffire, mais ne dénigre jamais les autres et ne te donne jamais de l’importance, fait attention à tout cela et garde cela à l’esprit.

Donc où qu’elle puisse se trouver la personne doit se préoccuper de ses propres vices et non de ceux des autres. Tout ce que quelqu’un  fait de prohibé en parole et en acte, ne le critique surtout pas. Mais  il faut voir si ces vices sont en toi. Si tel est le cas fait tout pour t’en départir, sinon, remercie le Seigneur et soit humble. Ne dénigre aucun de tes frères musulmans ou de tes voisins. Ne te glorifie en aucune manière en sous-estimant les autres. N’accomplit jamais d’actes ostentatoires. Ne te consacre entièrement pas aux choses qui n’ont trait qu’à cette vie éphémère. Retenons toutefois que tout ce qui augmente la croyance en notre Seigneur ne doit pas être vu comme amour du bas monde. On peut exercer un métier comme les autres et avoir des aspirations différentes car “toutes les œuvres sont jugées selon les  intentions qui les animent  “. Une personne peut bénéficier de plusieurs largesses (avoir un poste, une maison, un véhicule…) et pourtant dans son cœur, il n’attache aucune importance à ce bas monde. Il considère cela comme un moyen que notre Seigneur a mis à sa disposition et qu’IL lui recommande de l’utiliser  de manière saine. Cependant  d’autres utilisent ces faveurs à des fins orgueilleuses et vaniteuses pour montrer qu’ils détiennent une grande notoriété. C’est pourquoi le prophète (psl)  dit à Mouhass  de ne pas être obnubilé par les biens de ce bas monde car cela fait oublier l’au-delà. Donc sachez que toutes paroles, actes, ou lieu de fréquentation qui te faits oublier l’au-delà est considéré comme amour du bas monde.

L’individu doit voir en toutes choses (ses richesses) dans ce bas monde, la Suprématie  du Seigneur (swt) qui est le Grand Pourvoyeur.   Celui qui a bénéficié d une  éducation spirituelle et qui en toute chose voit notre Seigneur n’est pas comparable à celui qui n’est pas arrivé à ce stade car il serait très facile de détourner cette personne de notre Seigneur.

Dans un groupe de trois, le prophète lui recommande de ne jamais se dire des secrets à deux, isolant ainsi le troisième. Par exemple, si vous êtes trois dans une chambre et que tu chuchotes quelque chose à l’une d’elle, ou l’appelle en aparté, laissant l’autre de côté ; cela peut créer des suspicions même si ces propos ne le concernent pas. Le mieux serait d’attendre que l’autre s’en aille pour discuter entre vous.

Ne te glorifie pas devant les autres car cela te prive des bienfaits ici-bas et à l’au-delà. Evite la mauvaise parole dans les assemblées. Où que tu sois, aie de bonnes paroles et de bons actes. En effet, celui qui a l’habitude de dire de mauvaises paroles, où qu’il puisse se rendre, profèrera des propos qui pousseront les gens à s’éloigner de lui.  Une telle personne n’a ni éducation, ni politesse, ni amabilité et tout le monde s’écartera de lui à cause de son mauvais comportement. Ne calomnie jamais. A ce propos le prophète lui dit que si tu fais cela les anges de la disgrâce qui ont une figure de chien (qu’ALLAH nous préserve d’eux) se jetteront sur toi et  mordront ta peau jusqu’à ce qu’elle soit totalement dépouillée lorsqu’on te projettera dans les flammes de l’enfer  de la même manière que tu te mettais à dire du mal des hommes dans ce bas-monde. Le prophète le sermonnait en l’interpelant en ces termes : « toi Mouhas ibn Djabal ce que tu veux pour ta personne souhaite le pour tous les  musulmans rien que pour la face d’ALLAH. Ce que tu ne veux pas que l’on te fasse, ne le fait pas aux autres ». Si chacun traitait son prochain de la façon dont il voudrait qu’on  le  traitât je pense que la paix subsistera  ici-bas et à l’au-delà. Un dénommé Khalid Ibn Wahdan a dit que Mouhas Ibn Djabal étudiait ce hadith bien plus qu’il ne lisait le Saint Coran du fait des nombreux bienfaits, des enseignements et des nombreux rappels dont il regorge.

Serigne Touba ajouta que ce hadith est plein d’enseignements et eu égard à ses nombreux avertissements, il fait peur aux hommes. Ce Hadith affole plus d’un car faisant basculer les cœurs vers la crainte révérencielle, abattant  moralement et psychologiquement l’être humain,  troublant les esprits. Donc, je vous recommande le refuge auprès d’ALLAH, Lui qui vous a créé, façonné et donné la force. Attachez-vous à la porte de sa Miséricorde en vous repentant et lui demandant pardon à chaque instant. Attendez le milieu de la nuit, que tout le monde se soit endormi pour solliciter Son pardon à travers des prières surérogatoires et l’invocation de Ses  prestigieux  Noms. Demandez-Lui de vous éloigner de tout ce qui est prohibé dans vos intentions, vos paroles et actes. Pendant le jour, invoquez le Seigneur et implorez Sa Clémence car personne ne peut échapper à ces châtiments si ce n’est par la Grâce d’ALLAH. Donc, vous les insouciants qui êtes plongés  dans de profonds sommeils, l’heure est au réveil. Ainsi ce hadith démontre qu’avoir la félicité est une chose extrêmement difficile, a fortiori l’agrément du Seigneur. Toute personne qui vous dit qu’avoir la Félicité  est une chose facile ne fait que vous leurrer. Comme je le dis souvent, tous ceux que Serigne Touba recommande, les gens qui prétendent le suivre  ne le font pas et s’adonnent perpétuellement à leurs plaisirs et leurs passions disant que le Cheikh a tout accompli et qu’ils n’ont qu’à être derrière lui. Cependant, toutes ces paroles ne sont que des manœuvres Sataniques et Satan n’a jamais cessé de procéder ainsi pour tous les hommes de DIEU qui sont venus auparavant. Il est très difficile de voir quelqu’un qui accomplit ses recommandations actuellement. Sachons que le chemin qui mène aux bienfaits dont notre Seigneur comble ses Serviteurs est la persévérance et l’endurance dans la bonne action. Si tu t’y adonnes la grâce d’ALLAH te fera accéder là où tu n’as pas pu arriver. En guise d’illustration celui qui emprunte un chemin pour se rendre à un endroit distant de 100 kilomètres ; s’il ne dévie pas du chemin, par la grâce divine une belle voiture peut le trouver sur le chemin et le conduire à destination avant même qu’il ne fasse un seul kilomètre. Tels sont les bienfaits inhérents au compagnonnage avec un véritable homme de DIEU. Mais, si tu ne suis le chemin aucune voiture ne te trouvera. Quelle que soit la difficulté, il faut toujours persévérer  dans le chemin d’ALLAH pour bénéficier de Sa Miséricorde . Ce qui permet de bénéficier des bienfaits que notre Seigneur a accordé aux hommes de DIEU, c’est de les imiter et  les suivre autant que possible. Sachons que personne n’est arrivé d’un seul coup à une station Suprême mais c’est à travers la persévérance et l’endurance dans la bonne action que tu pourras rencontrer la Miséricorde Divine et arriver à un degré de spiritualité que tu ne pensais pas pouvoir atteindre. Par exemple, tu vois quelqu’un pour qui l’assiduité dans les cinq prières était extrêmement difficile. Malgré cette difficulté en s’y efforçant, cette personne arrivera  à un stade où elle ne priera plus sans avoir fait  auparavant des prières surérogatoires. Les éminents hommes de DIEU qui se sont illustrés dans la dévotion à savoir donner tous les biens qu’ils possédaient, faire beaucoup d’invocations, s’évertuer à jeûner constamment ne sont pas arrivés à ce stade d’un seul coup, mais c’est en s’efforçant de faire les choses petit à petit  qu’ils y sont parvenus. Et toute personne qui ne les a pas vus  à leur début pensera que des êtres humains ne peuvent pas faire cela. Mais avoir un sincère engagement et accomplir de ton mieux ce que tu peux te fera accéder à ce stade. A chaque instant et à tout moment évertuons nous a faire du bien et sachons que faire le bien  n’est jamais facile. C’est ainsi que le cheikh recommande aux hommes de se réveiller du sommeil dans lequel ils sont plongés pour se dévouer corps et âmes au bien. Si tu désires la félicité et l’agrément, tu dois te départir  forcément des tentations de cette vie éphémère te donner entièrement à ALLAH et que cela soit véridique en toi. Qu’il t’éprouve sur ta personne, tes biens et ta famille sache que c’est à ton profit : c’est cela se dévouer pleinement à son Seigneur. Allah doit primer sur tes biens et ta personne. Tu dois accomplir  un djihad nafs (lutte contre tes plaisirs et tes passions) contre tout ce qui est prohibé dans tes paroles, intentions et actes ; c’est ce qui te permettra d’avoir ce que tu veux. Avec cette crainte révérencielle, notre Seigneur préservera de ce qui est prohibé. Ainsi tu ne feras jamais partie des incrédules. Dans toutes tes entreprises sollicite l’aide d’ALLAH, car Il est le meilleur soutien. Dans tout ce que tu fais dit « hawlaka ya mouhinou wa bika nastahinouka » O Seigneur j’implore ton aide qui n’a ni commencement ni fin et toute personne qui reçoit une aide l’a reçue de Toi. Sache que ce n’est qu’à Toi qu’on implore aide et à personne d’autre ». « Li anahou tahala arhamou rahimine wa la hawla wa la houwata ila bi lahi haliyin hazim ». Donc où que nous soyons rappelons nous ces recommandations en ayant la ferme conviction de les appliquer rien que pour la face d’ALLAH. Et qu’on se rappelle dans notre esprit et notre cœur le caractère futile et éphémère du bas-monde. Se rappeler l’au-delà à chaque instant. Que chacun de nous sache que cette vie est passagère et on ne l’a qu’une seule fois et si on la perd on ne l’aura plus jamais et c’est à travers cette vie qu’on prépare l’au-delà qui n’a pas de fin. Tout ce qui peut entraver notre marche vers ALLAH  qu’on s’en départit et s’en détourne sachant que cela constitue un piège et engendrera des difficultés et un châtiment sans fin. Si on chemine vers l’agrément d’Allah, on doit supporter les épreuves que l’on rencontre car cela n’engendre que des bienfaits et des privilèges infinis. Donc où que nous soyons, persévérons sans relâche dans ce chemin rien que pour la face d’ALLAH.

Elle détériore les relations entre les hommes. En effet, si quelqu’un œuvre dans le sentier d’Allah, quelle que puisse être la grandeur de ses actes si en même temps il dit du mal d’autrui, il verra ses œuvres se détruire. Elles ne franchiront pas les portes du premier ciel encore moins arrivées vers notre Seigneur. D’où la distinction entre la charia (jurisprudence) qui juge l’homme selon ses actes et la hahiqa  (soufisme)  qui juge les intentions. Les actes que condamne  la charia sont le fait d’abandonner la prière, le jeune, de ne pas s’acquitter de l’aumône légale, ou de ne pas effectuer le pèlerinage à la mecque. Les actes bannis par la hahiqa  sont l’orgueil, la vanité, l’ostentation bref tous les vices du cœur. C’estla raisonpour laquelle si l’individu veut être un  bon croyant  et que ses œuvres soient agrées, purifiant ainsi son cœur, il doit régulièrement préserver sa langue de tout propos malveillant. Seydina Abou Bekr avait l’habitude de remplir sa bouche de cailloux pour se prémunir contre les dérives de la langue (éviter de proférer une parole mauvaise ou inutile). Le prophète (paix et salut sur lui) a dit que la plupart des gens qui entreront en enfer, si tu leur demandes ce qui les a amenés là-bas, ils indexeront leur langue. Donc quiconque  veut  que ses oeuvres soient agrées ne doit pas dire  de paroles mauvaises ou futiles.

A nouveau, l’ange sera enthousiasme quand il prendra l’acte bienfaisant  de l’individu. Mais quand il dépassera le premier ciel pour amener l’acte  au deuxième, il sera aussitôt intercepté par l’ange gardien qui s’y trouve et qui lui dira de retourner  l’acte car celui qui  l’a accompli ne vise que les richesses de ce bas-monde. C’est pour cela celui qui accomplit un acte de piété ne doit le faire que pour la face d’ALLAH (swt). Tu vois des gens accomplir plusieurs actes de dévotion mais leurs intentions  ne sont rien d’autre  que pour s’accaparer des richesses de ce monde. Notre Seigneur fait connaître tout cela aux anges gardiens pour que ceux-ci prennent l’acte accompli et le renvoie à son auteur. L’ange du deuxième ciel dira que son Seigneur lui a ordonne qu’un tel acte ne doit pas le dépasser et aller plus haut. De ce fait tous les anges vont maudire cette personne.

A nouveau, si l’individu se met à accomplir d’autres actes de piété comme le jeûne, l’aumône ou des prières surérogatoires, l’ange se présentera comme d’habitude et fera ses éloges pour les apporter aux cieux ne sachant s’ils sont agrées ou pas. Mais quand il arrive au troisième ciel, car ayant le réussi passage des deux premiers cieux, l’ange gardien qui s’y trouve l’arrêtera et lui dira de renvoyer l’acte à son auteur car celui-ci est orgueilleux et se croit au dessus de tout le monde de par sa naissance, sa fortune, son savoir ou sa beauté physique et notre Seigneur m’a ordonné que les actes de personnes orgueilleuses ne doivent pas me traverser et aller en haut. Celui-ci se croit au dessus de tous et veut se faire remarquer dans  les assemblées et les endroits qu’il fréquente. Donc si la personne veut que ses actes soient agréés par notre Seigneur, elle doit à chaque instant rester humble. Qu’elle ne se croit au-dessus de personne. En vérité, pourquoi l’individu devrait-il être  orgueilleux alors qu’il n’a  rien. S’il se rappelle à partir de quoi il a été créé ; le jour où il se sera rappelé à notre seigneur, il saura que son orgueil n’a aucun fondement. Donc l’individu doit se départir de l’orgueil sous toutes  formes et demeurer humble pour la face exclusive d’ALLAH. Si l’examen réussi, l’acte passe au quatrième ciel.

L’ange se présentera à nouveau pour prendre l’acte de l’individu et fera les éloges des prières, des jeûnes de l’individu, de ses invocations divines et des nombreux pèlerinages qu’il a eu à effectués à la Mecque,  l’accomplissement de tous les actes de dévotion à tout moment et à chaque instant. Mais quand l’ange arrive au quatrième ciel, l’ange gardien qui s’y trouve lui dira de renvoyer l’œuvre car il est l’ange à qui on a ordonné de renvoyer toute œuvre dont l’individu se glorifie. Cet acte n’atteindra pas le ciel suivant. Quelle que puisse être la grandeur de l’acte, la plus petite marque de glorification la détruira. Comme le cheikh l’a dit dans ” le joyau précieuxil y a beaucoup  d’actes accomplis, mais le fait de les magnifier les détruit”. C’est comme construire un immeuble tout neuf et le détruire complètement aussitôt après. Même si tu jeûnais inlassablement, faisais des prières surérogatoires ou des invocations divines ou distribuais ton argent continuellement ; le simple fait de s’en réjouir en les considérant les anéantit. Ainsi l’individu doit connaître cela  et s’éloigner de l’ostentation comme s’il fuyait un lion affamé. Ce qui rend l’acte pur, c’est d’en extirper les vices que l’on vient d’énumérer. Quelle que puisse être la grandeur de tes actes, glorifie notre Seigneur (swt) lui qui t’a aidé et t’a donné la force de les accomplir.
L’individu accomplira à nouveau d’autres actes que ce soit des djihads, des pèlerinages à la Mecque etc. Quant ils arriveront au cinquième ciel l’ange gardien qui s’y trouve fera de même et lui dira de renvoyer les actes à celui qui les a accomplis car celui-ci est jaloux des biens que détiennent les autres. Celui qui est jaloux est répute avoir de  très mauvais caractères. L’ange gardien qui est au cinquième ciel dira : « puisque cet individu se permet d’être jaloux des autres pour les biens que notre Seigneur leur a octroyés, ses œuvres ne passeront pas ici pour aller en haut ». De ce fait on lui retournera ses œuvres

L’homme se mettra de nouveau à œuvrer avec des prières, des jeûnes, et tant d’autres actes de piété mais quand ses œuvres arriveront au sixième ciel, l’ange qui s’y trouve dira : « je suis l’ange doté de la miséricorde divine prenez cet acte et renvoyer le comme il l’avait accompli car notre Seigneur m’a ordonné de renvoyer les actes de toute personne qui n’a pas de compassion envers les autres. Celui-ci, se réjouit des difficultés auxquelles les autres sont confrontés. » Donc la personne doit avoir de la compassion pour tout croyant mais aussi envers tous les êtres humains, même les végétaux ainsi que les animaux, en somme il doit avoir de la compassion envers tout ce qui vit rien que pour la face de son Seigneur.

Lorsque l’acte arrivera au septième ciel, l’ange gardien qui s’y trouve l’interceptera à son tour et lui dira que l’acte des personnes qui  veulent qu’on parle de leurs œuvres ne franchira pas ce ciel pour aller plus haut. Un pareil homme veut que ses œuvres soient dites dans les assemblés et partout où il se trouve et il est toujours animé d’un sentiment de supériorité. Il veut qu’on le compte parmi les hommes de DIEU que notre Seigneur a comblés de nombreux bienfaits. Il veut être impliqué à toute initiative, voulant se faire respecter par les autres à travers  les actes qu’il accomplit.

Donc, celui-ci n’a jamais œuvré pour la Face d’ALLAH (swt), tout ce qu’il voulait, c’est d’attirer l’attention des autres sur sa personne à chaque instant. Or, notre Seigneur m’a ordonné de ne pas laisser passer les œuvres d’un homme qui agit ainsi.  En effet, toute œuvre que l’on n’accomplit pas pour la face d’ALLAH relève de l’ostentation, interdite par notre Seigneur. L’individu doit  être conscient de cela et s’efforcer à n’œuvrer que pour la face d’ALLAH.  Toutes ces pratiques constituent donc des vices. Nous vous exposerons aussi les remèdes susceptibles de vous en débarrasser.

 

 

 

COMMENTAIRES DU DERNIER SERMON DE CHEIKH AHMADOU BAMBA (SERVITEUR PRIVILIGIE DU PROPHETE) AVANT SON DEPART EN EXIL (1ERE PARTIE)

Cheikh Ahmadou Bamba s’était toujours attelé à l’éducation spirituelle de ses disciples. Ainsi, lorsque notre Seigneur décida de son exil au Gabon pour des raisons à la fois temporelles (exotérique), et spirituelles (ésotérique), il leur laissa une recommandation écrite. Et tant qu’ils ne se détournent pas de la voie sur la quelle il les avait inscrits (la voie de la droiture, la voie que le Seigneur a agréée), ils auront tout ce qu’ils désirent ici bas et à l’Au-delà. La raison exotérique est liée au fait que certains chefs religieux et dignitaires du pays, jaloux de son prestige sans précédent, faisaient de faux témoignages sur lui auprès de l’autorité coloniale. Celle ésotérique est liée au fait que le Seigneur voulait lui faire accéder à de hautes stations spirituelles et lui attribuer des grades élevés.
Le sermon est essentiellement fondé sur le Saint Coran et la Sunna du Prophète (PSL). Il était destiné à ses disciples qu’il laissait dans le pays et à tout homme afin que Satan, la vie temporelle, les plaisirs éphémères ne les trompent pas. Le sermon leur permettra aussi de ne jamais se détourner de la vérité qui consiste à suivre les recommandations du Seigneur et à se démarquer de Ses Interdits.
Le sermon commence par :
– « Au Nom d’ALLAH, Le Miséricordieux, Le Très Miséricordieux, prières sur la meilleure des créatures et le sceau des prophètes, Mouhammad (PSL). Que le Salut et la bienfaisance d’ALLAH soient sur lui, sur ses compagnons et sur tous ceux qui les auront dignement suivis sur cette voie. »
Après cette introduction, il s’adresse à tout le monde en ces termes :
– « Moi, Ahmad ibn Mouhammad recommande à tous mes disciples et à toute personne la crainte révérencielle en notre Seigneur Le Tout- Haut. »
Qu’est ce que la crainte révérencielle ? C’est reconnaître la singularité d’ALLAH dans son Essence, dans Ses Actes et dans Ses Attributs, c’est conformer toutes ses intentions, ses paroles et ses actes à ce qu’IL a agréé et s’abstenir dans son cœur, dans ses paroles et dans ses actes de commettre les interdits.
Serigne Touba ajoute :
– « On a rapporté que notre mère, la mère de tous les musulmans, Seydatanas Aicha, (que le Seigneur l’agrée) disait : « rien ni personne sur terre ne pouvait impressionner le Prophète (PSL) si ce n’est une personne qui a la crainte d’ALLAH » ».
En effet, seule la crainte révérencielle doit nous émouvoir et non la lignée familiale, la beauté ou les biens matériels chez une personne. On ne doit être émerveillé que par celui qui comprend et sait ce pourquoi notre seigneur l’a créé. Celui-ci se donne entièrement à Allah, LUI donne sa famille et ses biens, L’adore dans Sa singularité, se conforme à Ses recommandations et s‘abstient de Ses interdits, comme le faisait le Prophète (PSL), car c’est lui la référence suprême en Islam.
– « Qataada a rapporté aussi que le Prophète (PSL) a dit : « il est écrit dans le TAWRAAT que l’homme peut dormir avec tranquillité où il veut s’il craint son Seigneur ». ».
En effet, si l’individu craint son Seigneur, aucun préjudice venant de des créatures ne pourra l’atteindre. Car, dit-on, si l’individu craint Le Seigneur, tout ce qui n’est pas LUI le craindra. Mais, s’il craint autre que qu’Allah, il sera vulnérable devant tous. Le Seigneur est détenteur de tout et IL est avec ceux qui LE craignent.
– « Il est rapporté qu’un homme de Dieu avait demandé à son Guide de lui prodiguer un conseil. Et ce dernier lui dit : « WA LAQAD WASSAYNALEZIINA OUTOUL KITAB MIN HABLIKOUM WA IYA KOUM AN TAQUL LAH… (Je vous recommande de suivre la Parole du Seigneur qu’IL a adressée à tous ceux qui nous ont précédés et à tous ceux qui nous succèderont). Il s’agit de se conformer à Ses recommandations et de se démarquer de Ses interdits. Chacun doit en être conscient car personne ne peut obtenir ce qu’il désire ici bas et à l’Au-delà s’il ne se conforme pas aux recommandations d’ALLAH et ne s’écarte de Ses interdits. Il lui recommande aussi de se rappeler cette Parole du Seigneur : « INNA AKRAMAKOUM INDAL LAAHI AT QAAKOUM (Le plus noble, le plus honorable c’est celui qui a une crainte sincère en son Seigneur, qui sait qu’il ne peut jamais avoir satisfaction de ses désirs s’il ne se conforme à Ses recommandations et ne s’écarte de Ses interdits) » .
Cheikh Ahmadou Bamba dit :
– « Toute personne qui veut la félicité d’ici-bas et de l’Au delà, qu’elle s’attelle à accomplir les recommandations divines et qu’elle se détourne des interdits ».
Craindre véritablement ALLAH, c’est s’abstenir de tout ce qu’Il n’agrée pas vis-à-vis de LUI mais aussi vis-à-vis des créatures.
A travers cette brève introduction, on sait pertinemment qu’on ne peut accéder à la satisfaction de ses désirs ici-bas tout comme à l’Au-delà, si on ne se conforme pas aux recommandations d’ALLAH et qu’on ne s’abstienne de Ses interdits. En réalité, c’est cela la règle d’ALLAH qui ne change jamais. Comme IL le dit : « Point de changement dans la règle d’ALLAH ». Les grâces, le pardon et les bienfaits se trouvent dans les recommandations et tout ce qui est malheur dans les interdits. La conformité aux recommandations est donc la seule issue pour accéder aux grâces, pardon, bénédiction et bienfaits d’ALLAH. Par contre, verser dans les interdits est le chemin qui conduit aux malheurs éternels.

Cheikh Ahmadou Bamba continue :
– « Ô vous les Hommes, je vous recommande la quête du savoir, car personne ne peut avoir de nobles caractères s’il ne les connaît pas et personne ne peut suivre les recommandations du Seigneur et se détourner de Ses interdits, s’il ne sait pas les distinguer ».
– « Toute personne qui veut s’engager dans le droit chemin pour préparer sa vie à l’Au-delà (c’est-à-dire se donner entièrement à son Seigneur) doit impérativement apprendre le Tawhid (la science qui enseigne l’unicité d’ALLAH), le Fiq (science qui enseigne les pratiques cultuelles) ».
C’est pourquoi Cheikh Ahmadou Bamba dit par ailleurs : « Je m’engage à écrire tout ce dont vous aurez besoin en matière de savoirs pour que vous le sachiez et que vous l’accomplissiez pour la Face d’ALLAH ». En effet, chacun est persuadé que personne ne peut avoir les bienfaits de ce bas monde sans la science et le travail. Par exemple, l’ouvrier comme l’ingénieur apprend une profession, pour en tirer profit ici-bas. Il en est de même de celui qui voudrait avoir les bienfaits de l’Au-delà. Il doit connaître les recommandations et les pratiquer, connaître les interdits et s’en écarter. C’est pourquoi le Prophète (PSL) dit : « celui qui adore son Seigneur sur la base de la science est meilleur que celui qui l’adore sans aucune science, comme moi je le suis de l’humanité ». Donc, le Prophète (PSL) a accordé à la science une place de premier choix pour la vie à l’Au-delà comme pour celle d’ici bas. C’est pourquoi il dit aussi : « Adorez le Seigneur comme si vous devriez mourir aujourd’hui et travaillez comme si vous ne devriez point mourir ». Donc, ces deux choses (travail et adoration) vont toujours de pair et personne ne peut avoir ni l’un, ni l’autre sans la science. Par ailleurs le Prophète (PSL) a dit : « regarder le visage de l’homme de science est meilleur que de passer une année entière à jeûner les jours, à prier les nuits et à lire le Saint Coran ». L’homme de science dont parle ici le Prophète (PSL) est celui qui connaît parfaitement la Charia et la haqiqa, un vrai Homme de Dieu, un ‘’haarif bilahi’’ qui a une connaissance en notre Seigneur, car il y a différents niveaux de savoir.
– « Je vous recommande de pratiquer la science que vous avez acquise. N’accomplissez aucun acte sans savoir et ne le cherchez pour ne point le pratiquer après ».
En effet, la pratique sans science n’engendre que malheurs et désagréments. Le savoir est comparable à un arbre dont les actes d’adorations sont les fruits. Aucun de ses deux ne peut aller sans l’autre.
Hassan Al Basri qui fait partie de ceux qui ont tracé la voie du soufisme disait : « Que le savoir que vous cherchez n’entrave pas vos actes d’adorations. De même, que vos actes d’adorations n’entravent pas la recherche du savoir ». Donc, l’adoration d’ALLAH doit être associée à la recherche du savoir de manière équilibrée. Ne privilégie pas l’une sur l’autre. De même, l’Homme doit chercher le savoir qui permet de bien vivre sur terre. Par exemple, l’homme doit apprendre la science de l’ingéniorat ou de la médecine, car les Hommes en ont besoin dans leur existence terrestre.
– « Sache que c’est la science qui doit précéder l’acte, sinon l’acte sera nul ».
Donc, l’Homme doit user de la science dans toutes ses entreprises.
– « Révisez constamment les principes de la foi après les avoir appris ».
La foi consiste à croire en ALLAH dans Son Unicité, de par Ses actes et de par ses Attributs ; croire aux anges, aux prophètes, aux Livres saints, à la mort, à la résurrection, au paradis, à l’enfer, au décret divin qu’il soit agréable ou désagréable. En plus de cette foi solide, l’Homme doit s’atteler à l’acte d’adoration pour la Face d’ALLAH.
– « Apprenez et enseignez à votre famille les actes et comportements agréés par le Seigneur ».
Le Cheikh a précisé ici quelques principes relatifs à la Foi qu’il a résumé en 66 points. Ceux-ci sont contenus dans la formule « Laa ilaaha ilal lah Mouhammad rassoul lah ». La quintessence de ces 66 points est que notre Seigneur se suffit de Lui-même. Il énumère les Attributs qui font que notre Seigneur soit autosuffisant : ‘’Al woujoudhou’’ : notre seigneur existe mais son existence n’a pas de commencement et n’aura pas de fin ;
’’Al Euweulou’’ : son commencement a précédé à tout ;
’’Al baaqî’’ : IL est Eternel ;
IL est Puissant ; IL est Audiant sur tout, Voyant sur tout, IL parle, IL n’a pas de commencement ni de fin (c’est dans Mowahibbul Huddus où le cheikh approfondit davantage ces explications) ;
– « C’est une obligation pour tout individu majeur qu’il soit homme ou femme, libre ou esclave, musulman ou chrétien, être humain ou djinn de croire en ces attributs ».
– « Toute personne qui accomplit convenablement les obligations de notre Seigneur (accomplir les recommandations, s’écarter des interdits et accepter tout décret divin qu’il soit agréable ou désagréable, de manière pure) échappera à l’enfer et entrera au paradis par la grâce et la Miséricorde d’ALLAH. Quiconque refuse volontairement d’accomplir les obligations de notre Seigneur en intentions, paroles et actes entrera en enfer par Sa justice, Sa colère comme Il l’a décrété».
– « Ô vous les Hommes, craignez votre Seigneur, suivez Ses recommandations et détournez vous de Ses interdits. Ne Lui désobéissez jamais même si tout le monde le faisait, car chaque personne vient seul au monde et le quittera tout seul.

Qu’il vous soit égal que vous suiviez le Seigneur seul ou accompagné, qu’on vous loue ou qu’on vous dénigre, qu’on vous donne ou qu’on vous prive. Cela, parce qu’au Jour du Jugement Dernier chacun de nous comparaîtra seul devant notre Seigneur à Qui il rendra compte de tous ses intentions, paroles et actes. »
– « Ne transgressez jamais les interdits de notre Seigneur ».
Que le Seigneur qui ne cesse de nous regarder ne voit jamais dans nos cœurs de mauvaises intentions, n’entende jamais en nous de mauvaises paroles et ne nous voit jamais accomplir des actes répréhensibles, comme j’ai souvent l’habitude de le rappeler à tout moment et à tout instant.
– « Faites connaître à vos enfants, à vos femmes et à tous ceux qui sont sous votre tutelle les obligations de note Seigneur. Incitez-les à accomplir les recommandations et à s’écarter des interdits car chaque individu rendra compte, au Jour du Jugement dernier de la manière dont il s’occupait des personnes qui étaient sous sa responsabilité ». Le mari sera interrogé à propos de sa femme, le guide à propos de ses disciples. C’est pourquoi, Serigne Touba recommande à tout guide religieux de suivre le chemin de la droiture et d’y inscrire ses disciples parce que tout guide rendra compte devant le Seigneur. Un «CHEIKH» a pour vocation de guider les Hommes, de leur montrer la voie de la droiture qui est de suivre scrupuleusement le Saint Coran et la Sunna du Prophète (PSL). Telle était la Mission que Serigne Touba avait assignée à ses Cheikhs après les y avoir préparés. Il éduquait l’individu jusqu’à ce qu’il se départît des mauvais comportements et qu’il se dote des meilleurs ; ensuite il l’envoyait dans une localité pour qu’il serve de référence aux habitants de cette dernière. Tel est le sens du vocable « Cheikh». Malheureusement, de nos jours la plupart de ceux qu’on appelle guides religieux considèrent leurs disciples comme des esclaves. Ils ne leur montrent jamais le chemin de la droiture, ce qui est fort regrettable et décevant. C’est pourquoi tout disciple doit savoir ce qu’est la voie de la droiture. Il doit aussi reconnaître le vrai guide avant de se soumettre. De nos jours, parmi ceux qui se réclament guides religieux seule une minorité se conforme véritablement aux enseignements de Serigne Touba. Par contre la majorité ne fait que suivre ses passions et ses plaisirs. On dirait que la seule préoccupation de ces guides est la course aux biens matériels ; ils passent tout leur temps à se quereller pour avoir plus de disciples afin d’acquérir plus de prestige, de gloire et de biens de cette vie éphémère. Et pourtant, Serigne Touba avait inscrit ses disciples sur le droit chemin et leur demandait de toujours s’y maintenir ; quelle que soit l’attitude des gens à leur égard. Cependant, à y voir de plus près, on constate que la plupart de ceux qui se réclament de lui n’appliquent pas ses enseignements.
Par conséquent tout disciple doit faire preuve de discernement dans le choix du guide religieux auquel il fait allégeance car son Seigneur lui demandera des comptes. Il en est de même pour le guide : avait-il inscrit ses disciples sur la voie de la droiture ? Il en sera de même pour tout Prophète, tout homme de Dieu et pour toute communauté. En effet, nous devons tous nous préparer à ce Jour. Serigne Mbaye Diakhaté a dit dans ses poèmes qu’au Jour du Jugement Dernier, la plupart des guides seront envahis et encerclés par leurs disciples parce qu’ils leur avaient fait allégeance pour qu’ils les guident sur le chemin de la droiture et qu’ils ne l’avaient pas fait. C’est dans le même sens qu’intervenait Serigne Modou Adjara Mbacké (grand-père paternel de Cheikh Ahmadou Mbacké Maa-ul Hayaat et homonyme). Il disait aussi que la plupart des guides seront pendus dans l’Enfer parce qu’on leur a prêté ce statut qu’ils ont accepté sans pour autant en remplir les critères. C’est pourquoi tout guide doit être ferme sur le chemin de la droiture sans se soucier du comportement des autres vis-à-vis de lui, et y inscrire ses disciples, car il rendra compte devant le Seigneur. De même tout parent doit suivre la voie de la droiture et y inscrire sa famille. En résumé, chacun d’entre nous doit se rappeler le jour où il comparaîtra seul devant son Seigneur pour rendre compte de toutes ses intentions, de toutes ses paroles et de tous ses actes.
– « Implorez le pardon de votre Seigneur à tout moment et à tout instant pour que vous puissiez avoir le privilège de suivre le chemin droit ». Quand l’individu se repent sincèrement devant notre Seigneur en ayant l’intention de ne plus commettre de péchés, notre Seigneur peut lui pardonner toutes ses fautes antérieures quelles qu’elles soient. Le repentir peut faciliter à l’homme sa conformité aux recommandations et son détournement des interdits. C’est pourquoi l’individu ne doit jamais désespérer du pardon d’ALLAH.
– « Le péché prive l’homme de la Miséricorde d’ALLAH, de Son Pardon et de sa Bénédiction. Il fait qu’il soit déshonoré au Jour du jugement dernier. Et au moment où il rendra l’âme et qu’il jettera un dernier regard sur ce qui l’entoure, l’homme regrettera amèrement d’avoir commis des péchés sans pour autant se repentir ».
Par exemple le disciple qui est sur la voie de la droiture, s’il est négligent, commet des actes bannis, ou profère des paroles non agréées, il sentira par lui-même une diminution de sa foi, car il a introduit un « Ténèbre » (péché) dans son cœur qui chasse la lumière qui y était. « Lumière » et « Ténèbre » ne peuvent aucunement cohabiter dans le cœur de l’homme. C’est pourquoi le disciple doit éviter de tomber dans le péché. Il doit s’efforcer de suivre les recommandations et de se s’écarter des interdits. Plus il suit les recommandations qui sont « Lumière », plus il a un cœur et un esprit saints, une âme pure et davantage il est proche de notre Seigneur.

– « Le péché empêche l’Homme de s’approcher du Seigneur et d’œuvrer pour Lui ».
Plus l’Homme s’adonne aux péchés, plus il s’éloigne du Seigneur, plus son âme, son coeur et son esprit s’obscurcissent, davantage il s’approche de l’Enfer et de Satan le lapidé (que Dieu nous en préserve). C’est pourquoi l’Homme doit éviter de commettre des péchés puisque leur profusion peut atteindre un niveau tel que le cœur devient insensible à la parole divine. Il est clair qu’un habit tout blanc peut être sali au point qu’on ne peut plus l’amener à son état initial. C’est pourquoi, l’Homme doit éviter de se noyer dans les péchés et s’évertuer dans les bonnes actions. L’Homme qui s’efforce dans l’accomplissement des recommandations du Seigneur peut aller jusqu’à ressentir d’immenses plaisirs dans les actes d’adoration (prières nocturnes, zikr, lecture du Saint Coran…). Ce Bonheur, il ne pourrait le ressentir dans les plaisirs terrestres (manger, boire, dormir etc.). Mais seules les personnes qui ont un cœur et un esprit saints et une âme pure peuvent le ressentir. Par contre le péché prive l’homme ce bonheur et lui fait éprouver de la paresse à faire du bien et le conduit à la mécréance.
Cheikh Ahmadou Bamba poursuit en disant :
– « Je vous recommande de lutter contre les quatre ennemis qui nous entravent dans la marche vers notre Seigneur. Le premier est le bas monde dans lequel notre Seigneur nous a fait descendre ».
Serigne Touba a beaucoup écrit pour aider les Hommes à échapper aux pièges de ce bas monde. Malheureusement la plupart des gens qui y sont se laissent berner par ses mirages. Ils ont tendance à ne se préoccuper qu’à construire une belle maison, avoir de belles femmes, acquérir des biens matériels en oubliant leur Seigneur qui les a créés et façonnés. En effet, ils mettent en avant leurs plaisirs et leurs passions au détriment des actes d’adoration. Ils oublient que tous ces biens matériels disparaîtront comme s’ils n’avaient jamais existé et tout ce qui était un obstacle dans le chemin de notre Seigneur les conduira à des châtiments éternels. Donc tout homme doit regarder ce bas monde comme une demeure qui disparaîtra inéluctablement. Tout ce qui est beau dans ce bas monde s’enlaidira, tout ce qui est érigé s’affaissera, tout ce qui y est humide s’asséchera et tout ce qui y est vivant mourra. Si la personne est convaincue de tout cela, elle pourra tourner le dos à ce bas monde et se résoudre à œuvrer pour la demeure éternelle (le Paradis). Quiconque y sera introduit ne mourra jamais, ne tombera jamais malade et sera éternellement dans le bonheur. Donc l’homme averti doit investir toute sa force, son temps et sa fortune au service de ce qui peut lui procurer les bienfaits de l’au-delà au lieu de se laisser tromper par les illusions et les mirages de ce bas monde.
La vie terrestre et l’Au delà sont des rivaux. La satisfaction de l’un provoque l’ire de l’autre. C’est comme l’Orient et l’Occident, plus on se dirige vers l’un, plus on s’éloigne de l’autre. C’est pourquoi le Prophète (PSL) disait : « Tout homme qui aime la vie d’ici-bas porte préjudice à sa vie de l’Au-delà. Et celui qui adore la vie de l’Au-delà porte préjudice à sa vie terrestre. Mais l’Homme intelligent doit privilégier ce qui est éternel (l’Au-delà) sur ce qui est éphémère (la vie d’ici-bas) ». Le Paradis est la meilleure demeure. Tout plaisir terrestre n’est que de courte durée. Toute personne qui s’y adonne la mort la surprendra pour mettre définitivement fin à son plaisir. D’une seconde à l’autre la mort peut surgir et tout ce que vous possédiez entrera dans les mains d’autres personnes.
Le deuxième ennemi, ce sont les Hommes. C’est pourquoi il dit :
– « Je vous recommande de ne pas vous associer à la masse. Je vous recommande de fuir les Hommes, de ne pas vous mêler à eux et de sauvegarder votre foi, car quiconque s’associe aux Hommes leur réservera de son temps qu’il devait consacrer à notre Seigneur ».
En effet, les gens ont toujours tendance à décourager ceux qui empruntent le chemin de la droiture en leurs disant qu’ils ne réussiront pas, qu’ils mouront vite, qu’ils n’ont aucune ambition et n’auront rien. Si c’est une femme voilée, ils feront tout pour la décourager en lui disant qu’elle va bientôt mourir, qu’elle n’aura jamais un mari et qu’elle porte la guigne. Ils lui donneront des excuses en lui disant que notre Seigneur est Miséricordieux, que tout ce qu’elle fait n’est que peine perdue, et tant d’autres choses. Donc, si vous vivez avec des gens avec qui vous ne partagez pas les mêmes principes, qui n’adorent pas assidûment le Seigneur comme vous le faites, ils feront tout pour vous détourner puisque vous les gênez. En effet, le disciple doit savoir tout cela pour ne pas se dévier. Si vous êtes dans les marchés, dans les écoles ou dans d’autres lieux de travail, et que vous cherchiez à éviter la corruption et les autres actes blâmables, les Hommes feront tout pour vous y inciter. C’est pourquoi Serigne Touba dit
– « O vous les hommes, restez dans vos maisons et contrôlez vos paroles ».
L’Homme doit rester dans sa maison, dans son lieu de travail ou dans les lieux de culte. Il ne doit sortir que par nécessité, car on est arrivé à l’époque où Satan le lapidé et ses suppôts sont prêts à dévier tous ceux qui sont sur le chemin de la droiture. Ne vous prononcez jamais sur ce dont vous n’avez aucune connaissance, ne dites jamais des contrevérités.
– « Ne dites et ne faites que ce dont vous avez une parfaite connaissance et abstenez vous de tout ce dont vous n’avez aucune science et que personne ne vous y emporte.

Si vous voulez avoir le salut au Jour où ne réussira que celui qui vient avec un cœur pur, contrôlez vos paroles et restez dans vos domiciles ».
Ces paroles de Serigne Touba qui sont d’ailleurs des hadiths du Prophète (PSL) qu’il a commentés, sont plus que d’actualité malgré les années qui nous séparent de son époque. Donc, si l’individu veut avoir le salut, qu’il préserve son cœur, sa langue de tout ce qui n’est pas agréé.
– « Je vous recommande de vous préoccuper de vos propres affaires plutôt que de vous mêler de celles d’autrui ».
Dans les places publiques, ce sont des débats sur les affaires des autres qui animent les discussions. L’homme devrait se préoccuper à chaque instant de ses intentions, de ses paroles et de ses actes pour qu’ils soient conformes à l’agrément du Seigneur. Que personne ne vous emporte dans les commentaires et les détails puérils.
– « On a rapporté que SOUFFIYANOU SOURI, un des précurseurs du soufisme, disait : « cette époque est celle du silence et du repli dans les demeures ».
Ces propos se justifient par le fait que Satan et ses alliés avaient conquis la terre entière et incitaient les Hommes à l’amour du bas monde et à tout ce que le Seigneur n’agrée pas. On remarque que l’histoire des hommes est caractérisée par une alternance de périodes d’éveil et d’obscurantisme. A chaque fois qu’un Homme de Dieu ou un Prophète disparaît, son peuple a tendance à retourner dans ses anciennes pratiques. Il en est de même des saints qui viennent après le Prophète (PSL). Quand un Saint vient sur terre pour ramener les Hommes sur le chemin droit après que Satan les ait détournés, ils le considèrent comme un fou et/ou un insensé.
En effet, les arabes répondaient au Prophète (PSL), quand il les appelait sur le droit chemin, qu’ils ne faisaient que suivre les traces de leurs ancêtres. Et que par conséquent, c’est lui qui n’obéit pas à la norme, donc c’est lui le déviant. Ils ne cherchaient pas à savoir si le chemin de leurs ancêtres était le chemin de la droiture ou non. De même lorsque Serigne Touba commençait à appeler les hommes vers le chemin agréé, la plupart de ses parents, parce que ne reconnaissant plus le chemin droit, faisaient de lui leur ennemi, le taxaient de « dément, de prétentieux, d’assoiffé de gloire ». C’est donc pour toutes ces raisons que SOUFFIYANOU SOURI disait cela.
– « Par ailleurs DAOUDA TAHIFI (qu’ALLAH l’agrée) a dit : « observez le jeûne dans le bas monde et attendez l’Au-delà pour l’interrompre ». ».
Jeûner dans ce bas monde, c’est s’abstenir de tout ce qui peut vous empêcher, dans cette vie, d’accéder à l’agrément d’ALLAH et de se tourner vers ce qui peut vous procurer cela. En effet, le caractère éphémère de la vie terrestre doit éveiller l’individu pour qu’il ne se laisse pas tromper par ses mirages et ses illusions. En guise d’illustrations, les plaisirs dont on a joui cessent dés qu’on arrête l’acte qui les procuraient.
– « DAOUDA TAHIFI dit : « fuyez les Hommes comme vous fuiriez un lion, car nombreux sont ceux qui étaient sur le chemin de la droiture et qui ont été déviés par les hommes influencés par Satan. » ».
C’est pourquoi celui qui est sur le chemin de la droiture doit tout faire pour ne pas se laisser influencer par ceux qui sont esclaves de leurs plaisirs et leurs passions. Par conséquent, tout disciple doit s’efforcer de suivre les recommandations du Seigneur et de se détourner de Ses interdits. Il ne doit point se soucier des Hommes, jusqu’à ce qu’il retourne à Celui qui l’a créé.
– « Le troisième ennemi est Satan, le lapidé. Evitez-le à tout moment. Combattez-le avec toutes vos forces, car Satan ne sympathise pas avec l’homme et il n’a besoin d’aucune récompense pour l’épargner. Si l’homme est un peu négligeant, il risque de tomber dans les pièges de Satan (qu’ALLAH nous en préserve). Si vous voulez échapper à Satan, luttez contre lui en permanence et trouvez refuge auprès d’ALLAH qui l’a créé et Qui est omnipotent et Qui a tous les bienfaits. Rappelez vous DIEU (dans votre cœur), prononcez Ses Beaux Noms (par votre langue) et adorez-LE (de par vos membres) ».
C’est cela qui se transforme en une« lumière » qui brûle Satan comme le feu consume un cheveu. Seydina Oumar en est l’illustration la plus parfaite. Il avait atteint un degré de pureté tel qu’à chaque fois qu’il empruntait un chemin Satan détalait et empruntait l’autre. En effet, tout disciple véridique qui s’efforce le maximum possible à suivre les recommandations et à se démarquer totalement des interdits peut arriver à un tel degré par la Grâce et la Miséricorde de Son Seigneur.
– « Le quatrième ennemi qui, d’ailleurs, est le plus redoutable est l’âme charnelle. Elle est l’ennemi le plus difficile à combattre parce qu’elle est toujours attachée à l’individu ».
En plus, l’Homme a toujours tendance à se pencher vers son âme charnelle. Il a tendance à oublier ses propres vices pour indexer ceux des autres. Et quiconque suit ses propres plaisirs et passions finira tôt ou tard dans un malheur éternel. Par conséquent l’Homme doit toujours lutter contre son âme charnelle. En effet, l’Homme intelligent ne doit pas hypothéquer son bonheur éternel contre ce bonheur de cette vie éphémère. Il ne doit jamais suivre son âme charnelle car cela lui coûtera une souffrance et un malheur sans fin. Pire, les plaisirs peuvent engendrer des malheurs pour l’homme ici-bas en prélude de ceux de l’Au-delà.
– « Donc, évitons ces ennemis avant qu’ils ne nous égarent. »

– « Trois moyens nous permettent de maîtriser l’âme charnelle. Le premier, c’est de lui interdire tout plaisir prohibé. Même un plaisir légal qui peut vous conduire vers l’acte prohibé, privez-le lui. Le deuxième, c’est l’éprouver en lui faisant subir des exercices ascétiques qui sont au delà de ses capacités. En effet, un cheval indocile à qui on diminue la ration alimentaire et dont on augmente la charge va perdre son poids et sa fougue et finira par être calme et docile. Le troisième, c’est de demander la protection d’ALLAH, le Protecteur et de s’incliner devant LUI pour qu’IL vous protége. »
Donc, le seul moyen de lutter contre l’âme charnelle est de tourner le dos aux plaisirs et aux passions, d’implorer la protection du Seigneur. C’est ainsi que Cheikh Ahmadou Bamba s’adresse à toutes les créatures :
– « O vous les hommes (Ya khawmi), je vous demande de préserver les cinq membres et organses de votre corps pour échapper à ce que le Seigneur a prohibé ».
– « Le premier : les yeux qui sont la cause de tout malheur et de toute souillure du cœur ».
C’est pourquoi le Prophète (PSL) demande aux musulmans de baisser leur regard. Si l’homme regarde où il veut, il commettra surement un péché qui peut le conduire à des tourments. Le Prophète (PSL) disait aussi : « un seul regard peut pourrir le cœur comme le cordonnier pourrit la peau d’une bête avant de la tannée ». Donc, un seul regard peut conduire l’homme à ne plus commettre de bons actes. Même un regard sur quelque chose de licite peut susciter sa convoitise. En effet Seydina Inssa a dit : « un seul regard peut introduire dans le cœur de l’homme du plaisir qui peut le conduire à des tourments ».
– « En deuxième, lieu ce sont les oreilles. Vous devez les préserver de tout ce qui est blâmable. Celui qui parle et celui qui écoute ont le même sort. Celui qui est dans une assemblée, dans laquelle on dit de mauvaises paroles et qui, sans aucune contrainte, les écoute, partagera avec ceux qui parlent, le même péché. Sachez que toute parole que perçoit l’oreille est comme un aliment qui entre dans le ventre. Il y a certains aliments qui sont bons, d’autres sont des poisons. Donc préservez vos oreilles de tout ce qui est inutile, ainsi vous serez épargné ».
Je vous recommande de préserver votre langue, de la contrôler car c’est le pire des ennemis. Il y a un Homme de Dieu qui raconte qu’un individu avait demandé au Prophète (PSL) : « Qu’est-ce que vous redoutez le plus en moi? ». Le Prophète lui montra sa langue et lui dit : « c’est votre langue que je redoute le plus ». Chacun de nous connait les dérives multiples causés par la langue et si on s’aventurait à les énumérer, on ne s’en sortirait même pas. En effet, le Seigneur a dit : « chaque jour, tous les membres et organes du corps se présentent auprès de la langue et lui disent : « nous nous plaignons auprès de notre Seigneur pour que vous soyez droit, car si vous l’êtes nous le serons, mais si vous ne l’êtes pas, nous ne pourrons l’être ». ».
Donc, l’individu doit toujours veiller sur sa langue pour que toutes ses paroles soient bonnes.
– « Le troisième membre est le cœur. Je vous recommande de le purifier car c’est le plus difficile à préserver. Le Prophète (PSL) a dit « que le Seigneur ne regarde pas la beauté de vos habits ou de votre corps, mais IL ne regarde que votre cœur ».
Donc, si le cœur est le salon d’honneur de l’homme qui accueille notre Seigneur, il doit être purifié et bien entretenu c’est-a-dire débarrassé de toute souillure ; un cœur dépouillé de tout ce qui n’est pas DIEU.
– « Donc, vous les Hommes, ne vous préoccupez pas de votre corps, de votre visage, mais plutôt ^réoccupez-vous à purifier votre cœur de tout ce que notre Seigneur n’agréé pas ».
A y voir de plus près, on constate que les gens font le contraire. Ils se fatiguent à purifier leur corps, à parfumer leurs habits pour le regard des autres, au détriment du cœur qui seul intéresse le Seigneur. En effet, le Prophète (PSL) demande aux Hommes de purifier leur cœur au lieu de passer tout leur temps à purifier leur corps, à se peigner les cheveux et à se parfumer. Et si le cœur est pur tous les autres membres du corps le seront.
Je vous recommande vivement d’écouter avec méditation les sermons et de les pratiquer. Je vous exhorte à ne pas vous laisser dominer par la paresse ou par la surestimation.
Que nous nous inscrivions tous sur la voie de la droiture qui seule peut permettre à l’Homme de bénéficier des bienfaits de l’Au-delà et de cette vie terrestre. Je vous recommande vivement de faire des zikr, de réciter le Saint Coran et de prier sur le Prophète (PSL). Je vous recommande d’être des modèles et des références dans la religion partout où vous êtes, de représenter dignement le Prophète (PSL) et Cheikh Ahmadou Bamba dans tous les lieux, à tout moment et à tout instant. Je vous recommande vivement de suivre les recommandations du Seigneur, de vous démarquer de Ses interdits et d’observer le silence si vous êtes sûr d’être sur la voie de la droiture. Que chacun d’entre nous souhaite du bien à son prochain comme il voudrait qu’on le lui fasse. Je vous recommande vivement d’éviter de vous disputer. Soyez tous unis comme un seul homme.
Je vous remercie.
A SUIVRE….