LE JEÛNE DE RAMADAN

Les PILIERS DE L’ISLAM sont les devoirs incontournables que tous les musulmans doivent appliquer. Les plus notables et respectés sont au nombre de cinq. Ces devoirs ne sont pas explicitement soulignés dans le Coran comme le sont les Dix Commandements dans la Bible, mais rapportés dans un hadith prophétique : “L’islam est construit sur cinq [pilliers]” (Rapporté par Al-Boukharî et Muslim). Le concept a été adopté par toutes les branches de l’islam, sauf exceptions tels les Kharijites qui le rejettent (source ?). Les devoirs des musulmans ne se limitent pas à ces piliers mais leur mise en application est impérative.

RAMADAN
(en arabe رَمَضَان ramaḍān) est le 9e mois du calendrier musulman.

«  Le mois de Ramadan au cours duquel le Coran a été prodigué comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement. Donc quiconque d’entre vous est présent en ce mois, qu’il jeûne !  » Coran 2:183 (chapitre 2 Al-Baqarah, verset 185)

Le jeûne du mois de Ramadan est un devoir pour les musulmans. Ce devoir a été révélé au mois de châban de la deuxième année après l’Hégire par ce verset :

«  Ô vous qui croyez, le jeûne [as-Siyâm] vous est prescrit comme il l’a été à ceux qui vous ont précédé, ainsi atteindrez-vous la piété. » Coran 2:183 (chapitre 2 Al-Baqarah, verset 183)

Il fait partie des pratiques les plus importantes de l’islam. Les musulmans se réjouissent de son approche : c’est le mois des bienfaits, des actes d’obéissance et des bénédictions. C’est dans la tradition musulmane le meilleur mois de l’année, qui contient la meilleure des nuits, laylatou al-qadr (la nuit du destin).

Jeûner c’est s’abstenir pendant la journée de ce qui rompt le jeûne, en ayant fait l’intention pendant la nuit. C’est une obligation pour tout musulman pubère, sain d’esprit, capable de jeûner. Toutefois le jeûne n’est pas imposé aux femmes qui ont leurs règles ou qui viennent d’accoucher.

Détermination du début du mois

Le jeûne de Ramadan devient obligatoire dans l’un des deux cas suivants :

1. lorsque le mois de châban a atteint trente jours.
2. lorsque le croissant de lune du mois de Ramadan est aperçu, la nuit précédant le trentième jour de châban, conformément à la parole de Mahomet (rapporté par Al-Boukhari et Mouslim) « Jeûnez à la vue du croissant et interrompez le jeûne à la vue du croissant et si l’observation est gênée par des nuages par exemple, poursuivez le compte de châban à trente jours ».

Celui qui a vu le croissant de lune de Ramadan doit jeûner et il est devenu un devoir de jeûner à celui qui ne l’a pas vu mais a été informé par un musulman juste (^adl), libre, et qui n’est pas connu comme étant menteur.

Obligations du jeûne

Les obligations de jeune sont au nombre de deux :

1. L’intention : elle est faite par le musulman en disant par exemple : nawaytou sawma ghadin ^an ‘ada’i fardi Ramadana hadhihi s-sanata ‘imanan wa-htiçaban li l-Lahi ta^al ce qui signifie : « J’ai l’intention de jeûner le jour qui vient par accomplissement de l’obligation du jeûne de Ramadan de cette année, par acte de foi et par recherche de la récompense de Allah le très haut ». Le temps de l’intention commence avec le coucher du soleil et dure jusqu’à l’aube. Cette intention ne doit pas se faire à voix haute, elle se fait intérieurement.
2. l’abstinence des choses qui rompent le jeûne : depuis l’apparition de l’aube véritable jusqu’au coucher du soleil.

Cependant, il est autorisé à certaines personnes de reporter le jeûne ou de ne pas avoir à l’effectuer:

1. La femme en période de menstruations ou de lochies et femme enceinte
2. Le voyageur
3. Le malade : Il peut rompre le jeûne en raison d’une maladie dont on craint son aggravation ou sa prolongation à cause du jeûne.
4. Le vieillard
5. Les jeunes enfants

Causes de rupture du jeûne

Selon le droit musulman, les causes de rupture de jeûne sont nombreuses. Parmi elles, il y a :

1. Se nourrir : ne serait-ce qu’un grain de sésame ou boire ne serait-ce qu’une goutte d’eau ou de médicament, si on se rappelle qu’on est en train de jeûner ;
2. les gouttes : dans le nez ou les oreilles si le médicament parvient jusqu’à l’intérieur du corps et également le clystère par les deux orifices inférieurs, antérieur ou postérieur. Les gouttes dans les yeux en revanche, ne rompent pas le jeûne ni l’injection dans la peau, le muscle ou les veines.
3. fumer
4. boire
5. l’évanouissement [qui dure] toute la journée : quiconque s’est évanoui toute la journée de l’aube au coucher du soleil, son jeûne n’est pas valable. Il en est de même pour celui qui est atteint de folie, ne serait-ce qu’un instant.
6. se faire vomir : en mettant son doigt ou quelque chose du même genre dans la bouche pour provoquer la sortie du vomi de l’intérieur. Par contre, le jeûne n’est pas rompu par un vomissement involontaire du moment qu’on n’en avale rien.
7. avoir des relations sexuelles durant la journée.
8. l’apostasie : par l’une de ses trois sortes : par la croyance, l’acte ou la parole.

Il est à noter que ces exemples ne sont pas exhaustifs. Pour plus d’informations, voir les liens externes.

Celui qui a rompu un jour de jeûne de Ramadan s’est chargé d’un péché. Il doit de ce fait se racheter devant Allah. On distinguera deux cas :

* Si l’acte était involontaire (boire alors qu’on faisait les ablutions,…) ou dû à un oubli (gouter à la nourriture quand on est en train de cuisiner, boire alors qu’on se rafraichissait le visage…), dans ce cas il n’est pas nécessaire de rattraper le jour de jeûne, on le poursuit.
* Si le jeûne a été rompu volontairement, le musulman se doit dans ce cas de se racheter, pour chaque jour rompu, de la façon suivante : affranchir un esclave, si l’on ne peut et que l’on en est capable (physiquement), jeûner 60 jours consécutifs, si l’on n’en est pas capable, nourrir 60 pauvres.

Il est interdit de jeûner le jour de la Fête de la fin du jeûne (entre autre).

Le ramadan est pourtant pour un musulman plus qu’un jeûne, c’est un mois de recueillement, de compassion envers les personnes les plus pauvres.

Siam, en arabe, signifie s’abstenir, se retenir de. Appliqué à la religion, le mot a pris le sens de renoncer par piété à tout ce qui est considéré comme étant susceptible de rompre le jeûne, c’est-à-dire de manger, boire, avoir des rapports intimes, un mauvais caractère ou comportement et cela depuis l’apparition de l’aube jusqu’au coucher du soleil.

Comme, en arabe, boire de l’alcool se dit avec le même verbe que fumer, l’interdiction de rompre le jeûne s’étend normalement aussi à la consommation de tabac.
Durant ce mois, les musulmans du monde entier se recueillent pour effectuer les prières (surérogatoires) dites de tarawih.

Selon Abu Hurayra : « Que celui qui a l’intention de jeûner un jour , ne dit ni de grossièretés ni d’obscénités. Si quelqu’un l’injure ou l’attaque qu’il répète : “Je suis en Jeune” »