SOMMES-NOUS ESCLAVES DES ESCLAVES ?

 « L’espace d’une vie est le même qu’on le parcourt en chantant ou en pleurant » Proverbe Japonais

D’où venons-nous ? Pourquoi sommes-nous venus ? Et où allons ? La réponse à cette triple interrogation nous permet sans aucun doute de trouver le sens de cette vie. Mais le constat désolant est que la plupart des gens ignorent le pourquoi de leur venue sur terre et pire encore d’aucuns ne se préoccupent même pas de savoir. Ils se montrent négligents quand il s’agit des choses relatives à la vie future et extraordinairement zélée quand il est question d’amasser et de thésauriser des richesses de ce bas-monde qui est éphémère et périssable comme ils le sont d’ailleurs eux-mêmes. Allah (SWT) ne dit-IL pas à propos d’eux : « Ils connaissent un aspect de la vie présent, tandis qu’ils sont négligents en ce qui concerne l’au-delà.» Sourate 30 verset 7

Cette méconnaissance doublée d’une négligence du sens de la vie et l’amour démesuré des biens terrestres amènent les gens à élever la quête de la fortune au rang de culte et à croire, dur comme fer, que le bonheur dépend des biens acquis. Depuis la révolution industrielle, et plus encore depuis les années 1960, nous vivons en effet dans une civilisation qui fait de la consommation le moteur du progrès. Moteur non seulement économique, mais aussi idéologique : le progrès, c’est posséder plus. Omniprésente dans nos vies, la publicité ne fait que décliner cette croyance sous toutes ses formes. Peut-on être heureux sans avoir la voiture dernier cri ? Le dernier modèle de lecteur DVD ou de téléphone portable ? Un poste téléviseur et un ordinateur dans chaque pièce ? Un salon en cuir ? Cette idéologie n’est pour ainsi dire presque jamais remise en cause : tant que c’est possible d’en avoir plus, pourquoi pas ? Si pour démontrer l’existence de l’Homme Descartes disait « Je pense donc je suis » ; actuellement cette formule célèbre peut devenir « je possède donc je suis ». L’Homme n’est donc plus une substance pensante mais plutôt « une substance possédante ». L’existence découle ainsi de l’avoir et si on inverse la formule on aura ceci : « qui ne possède rien n’existe pas » et c’est là où nous en sommes. Pourtant le coran nous prévient en des termes claires et pleins de sagesses : « La course aux richesses vous distrait, jusqu’à ce que vous visitiez les tombes. Mais non ! Vous saurez bientôt ! Encore une fois vous saurez bientôt » Sourate 102 versets 1,2 et 3

Malgré cet avertissement coranique, la plupart des musulmans à travers la planète lorgnent aujourd’hui vers ce modèle occidental, qui fait de la possession, de l’accumulation et du changement permanent des biens matériels le sens ultime de l’existence. L’être humain peut-il être heureux et vivre en harmonie avec autrui dans une civilisation entièrement construite autour d’un idéal de l’avoir ? Sans doute pas. L’argent et l’acquisition de biens matériels ne sont que des moyens, certes précieux, mais jamais une fin en soi. Le désir de possession est, par nature, insatiable et nous avons hérité cette appétence de notre ancêtre Adam qui, ayant l’autorisation de jouir des délices infinies du Paradis à l’exception d’un seul arbre ne pouvait s’abstenir de transgresser l’interdit. Le prophète d’Allah dit à ce propos que si le fils d’Adam avait deux vallées d’or, il en désirerait quand même une troisième, seule la terre (la tombe) peut remplir le ventre du fils d’Adam.

 Seulement l’amour des richesses n’engendre que frustration, haine et violence. L’être humain est ainsi fait qu’il désire sans cesse posséder ce qu’il n’a pas, quitte à le prendre par la force chez son voisin. Quelqu’un disait que l’homme est de glace sur tout ce qu’il a ; il est de feu sur tout ce qu’il n’a pas. Toutes les guerres ont pour cause réelle des querelles autours de territoires occupés, du pétrole que l’on veut s’approprier injustement, de l’or ou bien la volonté de dominer autrui afin de disposer de ce qu’il a. Or, une fois ses besoins matériels essentiels assurés (se nourrir, se vêtir, avoir un toit et de quoi vivre décemment), l’homme a besoin d’entrer dans une autre logique que celle de l’avoir pour être satisfait et devenir pleinement humain : celle de l’être. Il doit apprendre à se connaître et à se maîtriser, à appréhender le monde qui l’entoure et à le respecter. Il doit découvrir comment aimer, comment vivre avec ses semblables, gérer ses frustrations, acquérir la sérénité, surmonter les souffrances inévitables de la vie, mais aussi et surtout se préparer à mourir. Cela ne peut se faire qu’en étant en harmonie avec le Seigneur ; harmonie que procure une foi solide en Dieu ; seule gage de bonheur réel et durable. C’est, en effet, Dieu qui donne le bonheur et non les contingences extérieures. Le Coran dit : « C’est Lui qui fait descendre la quiétude dans les cœurs des croyants… » Sourate 48 ; verset 4. C’est pour dire que le bonheur émane du Seigneur et n’a d’autre destination que le cœur du vrai musulman. Il urge donc que l’on se reconsidère pour être un esclave de Dieu et non celui des autres créatures. Les biens terrestres doivent être au service de l’Homme et l’Homme au service exclusif du Seigneur des Univers. Soyons le cavalier de notre fortune et non son cheval. Ce principe va nous permettre de refonder notre civilisation, devenue pour la première fois planétaire, sur d’autres critères que l’argent. Je crois naïvement en tout cas qu’il ya plus de gloire à être esclave du ROI qu’à être esclave d’un autre esclave.

Mamadou Ngom

DISCOURS DE BIENVENUE THIANT 2012

Louange à Allah, Seigneur de l’Univers. Prière et salut sur celui qui a été envoyé comme miséricorde pour toute l’humanité, notre prophète et messager Mohammed (PSL), ainsi que sur ses proches, ses compagnons et ceux qui les suivent dans le bien, jusqu’au jour de la Résurrection.

Nous prions que le Seigneur répande Sa Lumière sur l’âme de Cheikh Ahmadou Bamba Khadim Rassoul sur sa famille et sur celles de ses fervents disciples qui avaient tourné le dos à ce bas monde pour chercher l’agrément du Seigneur.

Nous prions que le Seigneur accorde une longue vie à Serigne Cheikh Sidy Mouckhtar M’BACKE khalif Général des Mourides, et qu’Il l’assiste dans sa noble mission. Nos prières vont également à l’endroit de Cheikh Ahmadou MBacké, Maa-ul Hayaat qui est l’initiateur de cette journée de grâce et de retour vers Dieu. Nous prions que le Seigneur lui accorde une longue vie et une santé de fer et que tous ses projets dans le sentier d’Allah soient couronnés d’un succès éclatant.

Et nous, qui sommes ses disciples, prions que le Seigneur maintienne notre compagnonnage avec lui pour l’éternité.

  Nous vous remercions enfin chers parents et honorables invités ici présents, hommes et femmes qui ont parcouru des kilomètres pour venir assister  à cette journée de grâce à notre Seigneur. Cela témoigne votre estime et votre considération dont vous avez fait montre à l’endroit de nos modestes personnes et par là nous vous souhaitons la bienvenue.

Comme à l’accoutumée, nous voilà encore, célébrée la quinzième édition du THIANT qui est une journée de grâce, une journée de reconnaissance et de retour vers Dieu. Et par ma voix, nous venons exprimer au nom de l’ensemble des disciples du Diwanul Xiyaroul Mouridina fi Xidmatil Xayril Alamina, notre acte de reconnaissance à celui qui a véritablement fait de nous des musulmans, et des mourides je veux nommer par là Cheikh Ahmadou MBacké, Maa-ul Hayaat.

Chers frères et sœurs en Islam :

Il est aujourd’hui évident que le monde traverse une phase obscure de son évolution. Cette obscurité se caractérise par un dédain, un délaissement voire une incroyance de l’existence de Dieu L’omniscient et L’omniprésent. Du coup l’homme en dehors de tout reflexe de subordination à celui qui l’a créé et lui a donné forme et force, vit comme s’il était une créature sans Créateur. Et visiblement il semble croire que cette vie terrestre est éternelle et qu’aucune comparution future avec son Seigneur, le Tout-Puissant ne l’attende à l’Au-delà.Ainsi l’homme se déchaine et  s’affranchit radicalement des recommandations du Seigneur. C’est ce qui fait que ce 3ième millénaire inaugure l’ère d’une modernité pernicieuse et sécularisante, occasionnant une extinction de l’ardeur de la foi dans les cœurs et l’anéantissement des croyances morales et religieuses.

De ce fait l’homme mène une vie terrestre sans finalité en oubliant complètement l’imminence de la mort, qui immanquablement viendra mettre un terme à cette vie d’ici bas. Or Allah a créé les êtres humains pour un but précis. C’est de Lui vouer une soumission et une vénération.

 

Mais voilà que la majeure partie des gens  prévariquent, adorent d’autres que le Seigneur qui les a créés, façonnés et leur a donné force sans assistance aucune.

Ces signes sont symptomatiques d’une crise spirituelle profonde et l’irréparable tort que l’homme ait commis, c’est de se débarrasser de Dieu tout en croyant pouvoir organiser par lui-même un système de vie parfait et impeccable. Et conséquemment cette éviction extrinsèque  et intrinsèque de Dieu par l’homme dans son existence a engendré une déstructuration et une déréglementation du noyau social et un étiolement sans précédent de la foi en Dieu.

Or nous savons tous que l’homme est consubstantiellement lié à DIEU le Tout-Puissant, il ne peut pas se passer de Lui. Autrement dit  l’homme dans son essence ne peut pas se départir de Dieu.

Et c’est de cette néantisation de Dieu où, découlent toutes les difficultés que nous vivons aujourd’hui. La situation est d’autant plus grave que la jeunesse d’aujourd’hui, qui du reste devrait s’armer d’une éducation islamique solide, est victime de l’influence d’une culture occidentale nuisible et moribonde qui cristallise dangereusement les rêves et fantasmes de cette  jeunesse.

Et sans surprise cette déchéance morale et spirituelle a dépouillé l’humanité de ses qualités les plus méritoires laissant place à des comportements veules et vils comme la médisance, la jalousie, l’orgueil, l’hypocrisie, le mensonge, l’ostentation, l’autosatisfaction, le commérage entre autres vices qui corrompent  la foi du musulman en Dieu. Face à cette proclamation d’un arrêt de mort latente de la religion et des valeurs morales, l’homme n’hésite plus à tuer ses semblables pour des intérêts immédiats, ils trahissent, ils ne tiennent plus leurs paroles et ils profèrent des propos calomnieux et diffamatoires sur le dos de leurs propres frères musulmans.

Et c’est ce désert spirituel que nous, jeunes, avons eu la malchance d’hériter en ce troisième millénaire et pire la projection d’une réussite sociale immédiate faisait que nous avions été initiés dés le bas âge à l’école occidentale ce qui fait que nous ignorions l’amour de Dieu, la religion musulmane et même la confrérie mouride dont nous appartenons.

Et naturellement étant vides d’une éducation religieuse de base, nous étions des ignorants, véreux, jaloux, orgueilleux, rancunier, qui limitaient uniquement la connaissance à l’apprentissage du français.

Ce comportement ostensible faisait que nous poursuivions nos passions et nous avions toujours cru que cette vie terrestre est éternelle et que l’idée de la mort ne nous traversait point l’esprit. Et Plus grave encore nous ne trouvions aucune gêne à se glorifier publiquement de nos péchés graves que nous commettions témoignant  la sécheresse spirituelle qui nous guettait.

Nous n’aimions pas le bien et nous œuvrions quotidiennement à ériger le mal. Ainsi la constance dans le péché, le reniement du Seigneur et l’amour profond de ce bas monde étaient nos traits distinctifs. Bref je dirai que nous étions des transgresseurs avérés qui ont délibérément pris le chemin de la déperdition et de l’égarement et personne n’ignore l’issue abominable de cette voie.

Fort heureusement que Cheikh Ahmadou Mbacke Maul-hayaat nous a miraculeusement intercepté dans cette trajectoire infernale et nous a inscrit dans la voie de la droiture et du Salut.

C’est pourquoi les condisciples par ma voix témoignent à l’assistance ici présente, le remerciement profond que nous manifestons à notre guide en l’occurrence Cheikh Ahmadou Mbacke Maul-hayaat. En effet on ne peut pas rendre grâce à Dieu sans pour autant remercier la personne par l’entremise de qui Allah a fait parvenir ce don. C’est pourquoi ce remerciement du Seigneur doit, pour nous disciples, passer par le biais de Cheikh Ahmadou Mbacke Maa-ulhayaat car comme en témoigne un Hadith du prophète (PSL) « quiconque ne remercie pas son semblable, ne sera pas reconnaissant envers son Seigneur».

De ce fait rendre grâce au Cheikh s’érige comme un passage obligé car un bienfait ne tombe pas du ciel, mais passe inéluctablement par un intermédiaire. Donc la logique de la relation verticale nous dicte la nécessité de manifester un remerciement sincère envers le Cheikh.

Parce qu’en un temps record il est parvenu à abreuver des âmes sèches et moribondes de l’amour de Dieu. Il a aujourd’hui fait de nous de véritables musulmans et de véritables mourides. Je m’explique à ce niveau, avant notre rencontre avec le Cheikh nous nous réclamions musulman et de mouride. Mais nous ne respections aucune recommandation divine fut elle la plus élémentaire mais également nous ne nous détournions point de Ses interdits.

En plus nous croyions naïvement que le Mouride est celui là qui peut se permettre de tout faire, même si ce n’est de poursuivre ses passions et s’éterniser dans les interdits, et aura sa demeure paradisiaque acquise sans nul besoin d’œuvres de piété.

Mais le bref compagnonnage que nous avons eu avec le Cheikh a complètement formaté ces clichés erronés que nous avions sur l’Islam et le mouridisme. C’est grâce au Cheikh que nous avons su que le musulman est celui qui se conforme aux recommandations de Dieu et se détourne de ses interdits et accepte volontiers le décret divin. Et le mouride est le véritable musulman qui n’a d’autre aspiration que l’agrément du Seigneur. Voici la voix qu’il nous a tracée.

Et nous tenons à préciser à nos chers parents et honorables invités que notre compagnonnage avec le Cheikh a pour soubassement exclusif Dieu ni plus ni moins. C’est pourquoi, sans complaisance,  il nous indique constamment le chemin de la droiture et de l’agrément du Seigneur, dans un contexte où la plus part de ceux qui se réclament guides spirituels incitent leurs disciples à la déperdition et à l’inaction tout en leur faisant miroiter un paradis certain sans adoration du Seigneur. Il n’est pas de ceux là.

Donc on ne peut pas en réalité remercier celui qui nous a inscrit dans la voie de la droiture et nous a réconcilié avec le Seigneur.

Et au-delà de l’élévation spirituelle dont nous bénéficions du Cheikh, rien qu’à travers les rapports personnels avec les disciples nous ne pouvons pas lui manifester notre reconnaissance à sa juste valeur.

En effet le Cheikh est toujours à nos côtés dans toutes les circonstances surtout celles qui sont les plus difficiles. A chaque fois que la mort frappe notre entourage, le Cheikh est le premier à formuler des prières et à accompagner le défunt jusqu’à sa dernière demeure et certains parents présents dans cette salle ne me démentiront pas. Pareillement pour les baptêmes et mariages, ne serait ce qu’un bref passage, le Cheikh témoignera de sa présence pour partager avec nous ces moments.

Et pourtant rien ne l’empêche de se replier chez lui comme on le voit avec certains chefs religieux.

C’est pourquoi nous lui sommes redevables d’une dette de reconnaissance dont nous demeurons continuellement insolvables.

Toutefois notre degré d’insolvabilité chronique ne nous empêche pas de lui rendre un remerciement profond qui émane au fin fond de nous car n’eût été lui rien ne pourrait nous éviter de subir les affres du jour du jugement dernier.

Cependant un fait reste constant, le Cheikh du fait de « l’anéantissement de son moi » et son état d’extase permanent rabat toutes ces grâces vers le Seigneur. Mais cette attitude ne doit nullement nous conduire à perdre de vu la reconnaissance infinie et individuelle que nous lui devons. C’est d’ailleurs tout le sens d’une reconversion du reste de notre vie en des actes de grâces.

Nous nous repentons et demandons Pardon à notre SEIGNEUR et Le prions de nous maintenir  dans Ses Bienfaits.

Que le Salut soit sur vous…

 

 

Appel au retour aux valeurs islamiques

Un nouvel an s’annonce pour les musulmans, celle de 1430H. Le massacre israélien sur  les populations palestiniennes atteint des proportions inquiétantes. Que faire pour arrêter ce qu’on pourrait qualifier de véritable crime contre l’humanité ? Des enfants,  des femmes, des personnes âgées brûlés dans leurs propres demeures, décapités, dépiécés  par les missiles de l’armée israélienne ; des camps de réfugiés palestiniens écrasés par les bulldozers israéliens. C’est véritablement une hécatombe humaine, dans des villes comme Jenine et Nablus. Les juifs sont entrain de faire subir aux Palestiniens le pire de ce qu’Hitler les a fait subir durant la deuxième guerre mondiale. Ont-ils le droit de prendre leur revanche sur des innocents ? Ont-ils le droit d’occuper des territoires qui ne leur appartiennent pas parce qu’ils détiennent la puissance militaire et la force financière ? Pourquoi l’ONU ne sanctionne-t-elle pas le non respect des résolutions 242 et 181 ? Pourquoi les Pays arabes ne se liguent pas pour appuyer leurs frères musulmans ? Autant de questions dont les réponses sont en chacun de vous.

Le début de cette année 1430H a également coïncidé avec une grave crise économique (rappelant celle de 1929) qui a secoue le monde entier ; lequel monde dépendant des fluctuations du marché mondial.

La crise, elle n’est pas seulement économique, elle aussi culturelle : absence de repères, de modèles d’identification dignes qui « galvanisent les peuples et qui les poussent de l’avant » (Cheikh Aliou NDAO). L’esclavage et la colonisation ne sont plus à l’ordre du jour dans les pays en développement. Néanmoins, ils s’expriment sous de nouvelles formes. Le philosophe GAMPAKA parle de « cannibalisme culturel ». L’Occident phagocyte les identités culturelles et impose une « culture commune » au nom d’une prétendue supériorité de ses ‘’valeurs’’. Or, les ‘’valeurs’’ occidentales sont contradictoires tant dans leur forme, que dans leur fond à celles musulmanes. Pour preuve, le nouveau Président américain Barack Obama s’engage à défendre le droit à l’avortement. La prostitution, l’homosexualité, le lesbiannisme sont déjà légalisés dans ces pays.

L’humanité toute entière, sans distinction de races, de langues, de cultures, a plus que besoin de s’abreuver des valeurs spirituelles et morales promues par l’ISLAM afin de guérir ses maux qui ont pour nom : injustice, intolérance, volonté de puissance, dévalorisation du statut de l’humain… Sans celles-ci, aucune autre valeur ne peut reconstruire le monde.

Cheikh Ahmadou BAMBA (le serviteur distingué du Prophète) a réussi à construire une œuvre colossale, utile, indestructible et éternelle sur la base des valeurs islamiques. Et ces valeurs sont aujourd’hui plus que fonctionnelles et plus que opérationnelles. Que l’humanité toute entière s’en approprie !

Comme une pluie de Miséricorde qui tombe du ciel et qui donne à la Terre morte toute sa verdure, la voix du guide assermenté pénètre le cœur de l’aspirant véridique et lui donne vie. C’est à partir de ce moment seulement que ce cœur devient réceptif aux enseignements de l’Islam. C’est à partir de ce moment seulement que l’aspirant devient l’incarnation même des valeurs islamiques. C’est à partir de ce moment seulement que lui-même, à l’image de la pluie de Miséricorde devient un être de Miséricorde.

Qu’ALLAH nous fasse rencontrer le guide assermenté et qu’IL nous maintienne auprès de lui jusqu’à notre dernier souffle de vie terrestre.

Baye Fary SEYE

« Croisade contre les anti-modèles pour la promotion des valeurs islamiques »

 La vie est une répétition de la vie, les hommes sont des copies des autres, vivants ou morts. Chaque personne cherche à être ou à devenir un ‘quelqu’un’. Chacun cherche un modèle, une référence.
Tous les jours, par le biais des multimédias, la société dite moderne nous propose des modèles que nos jeunes imitent et copient à la lettre. Et finalement la télévision devient le miroir du peuple sénégalais qui reflète nos comportements au quotidien. A vrai dire, les Sénégalais méritent le ‘prix Nobel de l’imitation’.

L’illustration la plus parfaite de cette imitation aveugle et démesurée est la multiplication des ‘’fan’s club’’ allant du lutteur à l’homme politique, en passant par l’artiste, le footballeur, le comedien … De ce fait, la société Sénégalaise apparait comme une représentation théâtrale où les acteurs sont les anti-modèles (lutteurs, danseurs, chanteurs, comédiens, animateurs, hommes politiques…) et les téléspectateurs, le peuple.

Les multimédias forment tous les jours leurs stars et nous les proposent, pour ne pas dire nous les imposent. Mais quel est le modèle qu’ils nous présentent ? Est-il en phase avec les défis multiples que nos pays pauvres doivent relever ? L’Islam peut il ou doit il lutter contre les anti-modèles ? Autant de questions qui interpellent tous les esprits éclairés et soucieux de l’avenir de la Nation.

Malheureusement, les modèles que nous proposent nos médias ne sont pas toujours les meilleurs encore moins, les plus utiles pour former des jeunes patriotes, citoyens, engagés et sensibles aux défis de leur patrie. Une jeunesse qui se préoccupe au moins de l’avenir de son pays, soucieux de sa destinée, qui préserve le bien public, qui respecte les lois et les institutions, bref un acteur du développement. Au moment où certains de nos jeunes sont des acculturés, d’autres s’empressent de fuir sunugal au risque de leur vie (Barssa ou Barzaq), d’autres manquent de motivations dans les études (chômeurs à cols blancs) et d’autres encore cherchent refuge derrière l’alcoolisme, l’agression, le gain facile et le plaisir. Et pourtant, les bons modèles ne manquent pas, raison de nos propos : promotion des valeurs positives.

Voila cinquante et une année que notre pays commémore l’anniversaire de son accession à la souveraineté nationale après plus d’un demi-siècle de domination politique, d’exploitation économique, d’aliénation culturelle et de déstabilisation sociale.

Cinquante et une année après l’indépendance politique, il est regrettable de constater une dégradation des valeurs morales, une crise identitaire et une crise des repères qui se manifestent par l’adoption, par nos jeunes, l’avenir de la Nation, d’autres modèles importés. L’être ‘’hybride’’ que nous sommes, complexés culturellement, consomme aveuglément tout ce qui vient de l’extérieur, sans pour autant trier ce qui est bon de ce qui est mauvais. De ce fait, le Pr. Cheikh Anta Diop disait lors d’une Conférence à Niamey (Niger) en 1984 :

« L’ex-colonisé [que nous sommes] ressemble à cet esclave libéré qui va jusqu’au pas de la porte de son maître, puis revient à la maison, puisqu’il ne sait plus où aller […] ».

L’auteur de Antériorités des civilisations négres (Paris, Présence africaine, deuxième édition, 1993) qui, par sa modestie et son engagement, a démontré de manière irréfutable l’antériorité des civilisations négres et des systèmes de valeurs que recèle l’Afrique,  ajoute :

« Le mal que l’occupant nous a fait n’est pas encore guéri, voilà le fond du problème. L’aliénation culturelle finit par être partie intégrante de notre substance, de notre âme. Et quand on croit s’en être débarrassé, on ne l’a pas encore fait complètement ».

A quoi nous sert l’indépendance, si ce n’est de pouvoir rompre avec les chaines de la dépendance culturelle et politico-économique ?
A quoi nous sert l’indépendance, si ce n’est de pouvoir adopter notre propre modèle de développement sur la base de  nos réalités historico-culturelles et de nos priorités ?

A quoi nous sert l’indépendance, si notre école semble être impuissante face a la pénétration des antivaleurs et à la prolifération des anti-modèles ? Car c’est au sein même des écoles où l’on rencontre l’expression la plus parfaite de l’impact des anti-modèles dans les consciences. Les temps de recréation sont transformés en compétitions de lutte entre jeunes enfants, qui, en temps normal, voudraient devenir leur maitre ou leur maitresse ou même médecin, ministre ou ingénieur.

A quoi nous sert l’indépendance, si nos jeunes écoliers et autres étudiants préfèrent vivre l’American way of life, plutôt que de s’ancrer dans leurs valeurs traditionnelles de jom, de ngor, de kersa, de fulla et de fayda ? Notre école est-elle complice ? Est-elle un maillon dans la chaine de fabrication de jeunes insouciants sans valeurs de base aucune, complexés culturellement, reproduisant ainsi le schéma de la colonisation dans sa version nouvelle dite de néocolonialisme aux conséquences plus désastreuses ?
Le monde dit “moderne” remet sans cesse en cause nos valeurs traditionnelles pour nous projeter vers des horizons nouveaux incertains.

Il est vrai qu’aucun pays ne peut être en marge du vent du progrès de la science et de la technologie qui souffle dans notre monde contemporain et qui a révolutionné la vie de l’homme, voulant améliorer ses conditions d’existence. Mais qu’a-t-il apporté à la spiritualité et à la moralité ? Chaque jour, femmes, enfants, personnes âgées meurent de faim, par manque de minimum vital ou faute d’accès aux soins médicaux primaires. Des familles sont expulsées de leur foyer par les faits de guerres, le chômage frappe terriblement les couches les plus vulnérables de la société, des innocents sont victimes d’attentats meurtriers, l’exploitation sexuelle de femmes et le trafic d’enfants prennent des proportions dramatiques. Des millions de personnes à travers le monde, vivant dans la pauvreté et l’insécurité, trouvent désespéramment refuge dans l’émigration clandestine au risque de leur vie. Ils sont ainsi exposés à tous les dangers, dépourvus qu’ils sont de leur dignité, de leur liberté et de leurs droits fondamentaux. Sous le couvert de concepts tels que liberté, démocratie, modernité, laïcité, une croisade farouche est menée contre ceux qui veulent se conformer strictement aux prescriptions de leur religion. On assiste à la montée en croissance du Mal et la marginalisation, voire la diabolisation (consciente ou inconsciente) du Bien, et rares sont les pays qui sont à l’abri.

Voila donc notre monde contemporain avec ses paradoxes et ses contradictions instaurées par ses occupants qui étaient censés d’y faire régner la paix et la stabilité. C’est ce qui a, sans doute, poussé l’égyptologue Jean Leclant à s’interroger, dans  un dossier intitulé « Ce que l’Egypte nous a apporté » (paru dans L’hebdomadaire Le Point,  du 22-29 décembre 2000, numéro 1475-1476, pp. 134-156) en ces termes :

« Dans le monde si bouleversé qui est le nôtre, soumis à de perpétuelles et si rapides mutations, l’homme contemporain, face à son avenir incertain, ne sent-il pas le besoin de se tourner vers les réalisations du passé pour tenter d’y déceler quelques promesses d’avenir ? »

C’est dire que les théoriciens ont échoué dans leur volonté prétentieuse de régir la vie sur terre par les seules pensées philosophiques qu’ils ont élaborées.  En réalité, l’Homme, en tant que créature imparfaite, ne peut tracer lui-même le chemin de son salut sur terre et à l’Au-delà. En conséquence, l’humanité devrait retourner aux enseignements divins pour établir une société fondée sur la Justice, l’Equité et la Vérité.

Dans cette optique, « il appartient à l’historien de connaître les fondements essentiels d’une culture à base religieuse qui a imprégné de sa marque l’évolution de l’humanité et qui donne, de nos jours encore, la référence morale et politique principale à des millions d’individus » (Marcel A. Boisard, L’humanisme de l’Islam, Paris, Albin Michel, 1979, p. 19).

La propagation des anti-modèles est due à plusieurs facteurs. En effet, les pays économiquement faibles en deviennent culturellement, moralement et spirituellement. Les parents, en raison des difficultés économiques sont plus préoccupés à la survie de leur progéniture plutôt qu’à leur éducation de base, suivant les valeurs positives. Quant aux enseignants/éducateurs, dans la majeure partie, le métier n’est plus perçu comme un sacerdoce, mais comme un besoin de survie. Un tel contexte d’obscurantisme, à l’image des coupures intempestives d’électricité, serait peut être profitable aux politiques pour se présenter en messie. Dommage, des politiques méprisant leurs convictions et changeant de positions du jour au lendemain au gré de leurs intérêts crypto-personnels et au détriment du peuple sénégalais. Leur amour acharné pour le pouvoir temporel et les plaisirs mondains les amène à hypothéquer la paix sociale, gage de tout progrès économique. Les clivages opposent, d’une part, des dirigeants corrompus, hautains, arrogants qui ne se soucient que de leurs intérêts crypto-personnels faisant ostentatoirement fi des souffrances du peuple et, d’autre part, un peuple laissé à lui-même, abandonné et qui cherche à s’affranchir, à se libérer, à prendre entre ses deux mains son propre destin, à refuser l’injustice et l’arbitraire. L’expression la plus flagrante de cet engagement populaire s’est fait ce 23 juin 2011. Soulèvement spontané ou manipulation politique ? Les avis sont partagés. Tout dépend du camp dans lequel on se situe.

L’espoir pouvait être permis avec le nombre important de chefs religieux que compte notre pays. A ce niveau, il est regrettable de constater que dans leur majeure partie, la préoccupation n’est plus à l’éducation morale et spirituelle des disciples, mais plutôt à leur asservissement et à leur exploitation, reproduisant ainsi le schéma du féodalisme entre Seigneurs et Serfs ou encore celui de l’époque moderne opposant Bourgeois et Prolétaires, en Europe.

Démission des parents des politiques et des religieux dans l’éducation, relayés par les multimédias qui nous proposent les modèles et les règles de vie à suivre. Les conséquences sont exaspérantes. Le fils ne respecte plus ses parents, le jeune ne reconnait plus l’autorité, la femme téléguidée de l’extérieur  revendique toujours  des droits voulant ainsi rompre avec les lois divines ; l’heure n’est plus à l’engouement pour les études (taux élevé de déperdition scolaire), mais à la recherche de la force physique et brutale « gage de réussite sociale ». C’est ainsi que dans la Rome Antique en déclin, le peuple ne réclamait plus que des jeux et du vin et se fût la grande époque des combats des gladiateurs.

Le savant est relégué au second plan au profit du riche ou même du clown. La rivalité n’est plus à la bonne morale, mais plutôt à l’opulence, à l’indécence, à l’arrogance et à l’indifférence à propos de la mort et du jugement dernier.

Les jeunes filles se rivalisent dans le paraitre pour davantage attirer le regard des jeunes garçons, oubliant que l’être humain n’est pas seulement beauté externe, mais il est aussi beauté interne. La femme est chosifiée, utilisée comme une marchandise au gré de la demande du marché des consommateurs. Couvert dans le passé en raison de la décence (kersa), le corps de la femme sénégalaise est aujourd’hui, out (dehors), au vu et au su du grand public, dans la rue, dans les écoles, à travers la télévision et sur le net, sous le couvert de la modernité. Regardez, les clips de ceux qui se présentent comme étant les porte-étendards de la culture sénégalaise. Que de femmes « vêtues, mais nues » pour reprendre l’expression du Prophète (PSL) qui caractérisait la femme d’avant la fin du monde, que de banalité du sexe, que d’insolence dans les propos et d’arrogance dans le paraitre et dans nos cérémonies dans un pays où la pauvreté semble être la chose la mieux partagée.

La femme est ainsi réduite à un objet, à la merci de l’audiovisuel, atteinte dans sa dignité morale. Conséquences de ce marchandage et de cette exhibition qui dépassent souvent le cadre de l’humanité, perte de virginité avant le mariage, grossesses précoces, épilepsie et de nombreuses autres pathologies. C’est dans ce sens qu’Hubert Marcuse et Jean Baudrullard s’accordent pour reconnaitre la société du paraitre comme une société « d’essence antihumaniste ». Le Dr. Lucien Marcellen, dans son ouvrage, La pathologie contemporaine écrit :

« La multiplication à l’ infini de nos désirs constitue aujourd’hui des agents pathogènes, plus redoutables contre l’humanité ».

Pour dire que certaines névroses, conduisent à des suicides comme les immolations par le feu auxquelles nous avons assisté ces temps derniers.

Des proverbes africains ne collent plus à nos réalités. Par exemple, du genre : « Niaari loxo moy takk toubay, wanté yit niaari loxo mooy takk serr » (« ce sont les deux mains qui attachent un pantalon qui servent également à attacher un pagne »). En effet, en raison de la mode (check down qui signifie littéralement « regardez mon derrière » et qui provient des prisons américaines), nos jeunes (garçons et filles) ont perdu le genno. Symbole de l’autorité, de la bravoure, du sens de responsabilité, de la force et de la rigueur, le Genno est même sacré. Il inspirait confiance et pour se faire croire, on n’hésitait pas à prêter serment sur lui en ces termes : « Ci Sa ma gennok baay ». Car, le père incarnait le personnage le plus illustre, le modèle achevé, la référence par excellence de par ses bonnes valeurs telles que : l’honnêteté, l’équité, l’impartialité, la justice, la bienveillance, entre autres. Il s‘avère aujourd’hui que beaucoup de pères n’incarnent plus cette image sacrée, sorte de lumière, qu’ils reflétaient dans la passé et qui illuminait les pas de leurs progénitures. Le modèle de l’enfant est alors cherché ailleurs, le plus souvent en dehors du cercle familial.

La liste de la manifestation de la crise des valeurs est loin d’être exhaustive. Mais nous résumons avec le philosophe Platon qui prophétisait  en ces termes :

« Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maitres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au dessus d’eux l’autorité de rien et de personne, alors, c’est là en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie ».

Il est vrai que pour sortir de la pauvreté, nous avons besoin de ressources et d’investissements, mais aussi et surtout d’une bonne morale à l’abri de la corruption, du népotisme, du détournement de deniers publics, de l’amour acharné pour le pouvoir et les biens terrestres, de l’usure, du mensonge…

Fort heureusement notre pays dispose d’un important potentiel moral et spirituel qui mérite d’être exploré, revalorisé, promu, si véritablement nous sommes indépendants, c’est-à-dire libres de nos choix et de nos orientations.

Le Sénégal dispose d’un sérieux réservoir moral et spirituel incarnés par de véritables modèles pouvant servir d’arme de résistance face à l’expansion des anti-modèles, qui au lieu de nous promouvoir économiquement et socialement, nous retardent.

Parmi ces illustres personnages qui ont marqué l’histoire de tout un peuple, de toute une race et de tout un continent, sans nul doute, se distingue Cheikh Ahmadou Bamba Xaadimul Rassul. Il est un modèle de droiture, de persévérance, de dévotion, d’engagement, de probité intellectuelle et morale, de patriotisme…

Monument de la connaissance et de la vertu, symbole de l’unité et de la fraternité, partisan de la justice et de la vérité, toute sa vie durant, Serigne Touba a été sensible aux souffrances de son peuple et s’est engagé, pour son affranchissement de toute tutelle outre que celle divine. C’est de là que son œuvre possède une double dimension à la fois spirituelle et temporelle, africaine et planétaire. Ainsi, son enseignement peut être un pallier pour faire sortir le monde de la crise socio-économique qu’elle traverse présentement et l’Afrique de la pauvreté, si bien entendu il est bien compris et bien suivi. Edem Kojo l’avait très tôt compris, lorsqu’il affirmait :

« L’Afrique n’aura rien à envier au reste du monde tant qu’elle se basera sur d’idéologies d’hommes tel que Cheikh Ahmadou Bamba ».

Baye Fary SEYE

SERMON THIANT 2010

Nous entamons nos propos par glorifier notre Seigneur qui, du néant nous a créés. Bien que nous en soyons incapable comme il sied, nous lui rendons grâce continûment. Nous saluons  l’assistance et l’ensemble des musulmans. Nous lui rendons grâce une fois encore de la conscience que nous avons de son Etre éternel face au néant que constitue l’humanité toute entière. De même, nous le remercions d’avoir suscité en nous la conscience que rien à l’image de cette assemblée qui nous réunit aujourd’hui ne demeure. Mieux, chacun de nous y est venu tout seul et s’en ira toute seulette. Dès demain, cet endroit où nous sommes réunis sera désert. Telle est l’image de la vie d’ici-bas. Nous Lui renouvelons toute notre reconnaissance inhérente à Sa bonté et Ses bienfaits sur notre modeste personne qui ne cesse voir Sa grandeur à travers le monde qui nous environne.

Nous saluons le khalif général, Cheikh Sidi El Mukhtar et prions pour la réussite de toutes ses entreprises dans les sentiers de l’islam. Nous souhaitons succès et longévité à serigne Cheikh Saliou Mbacké, dont la vie est entièrement vouée à l’islam. Nous saluons serigne Mouhamadou Fadel ibn serigne Amdy Moustapha et l’ensemble de la famille. Nous saluons toutes les autorités religieuses ici présentes en décernant une mention spéciale à serigne Abdou Latif ibn  serigne Mourtada qui suit exactement l’empreinte de Khadim Rassoul. Sachez chers condisciples, que c’est une créature parmi vous, consciente de sa modestie et de son humilité qui a l’ambition de s’exhorter et de vous exhorter durant cette nuit bénie de Dieu(SWT) qui nous a créés sans l’aide de qui que ce soit. Qu’Il nous gratifie du bon sens afin de nous guider sur la droiture et qu’Il nous dote de l’entendement qui nous permet d’être conscients de Son unicité. Nous devons mesurer toutes nos actions à l’aune de la loi islamique. En réalité une raison qui n’est pas soutenue par l’islam peut être tentée de dévier de son essence. En effet, si nous méditons sur notre constitution, sur notre environnement immédiat,  animal comme végétal alors nous saurons que Dieu est unique dans son œuvre. D’ailleurs le saint coran est illustratif à cet égard : «wa fi anfousikoumoo afalaa toubsiroon » mais aussi «soudorihoumoo fi ayaatina fil aafakh wa fi anfousikoum hatta yata bayadahoum annal haaq ».
Qui a fait tomber la pluie afin que l’humidité succède à l’aridité? Que la sécheresse cède sa place à la verdure? Qui a fait que la graine germe et profite à l’homme pour sa croissance? Aussi, en méditant sur  le cycle de vie des végétaux : semis, germination, développement, floraison, fructification mais aussi de la récolte et du traitement qui sied jusqu’à la consommation et la digestion nous serons sensibles à la grandeur de Dieu. De même si nous méditons sur les merveilles de la création de l’homme : liquide spermatique, caillot de sang, os, formation des membres nécessaires tels que les oreilles, les yeux, la bouche et tant d’autres  bienfaits nous verrons que le Seigneur est l’Unique créateur et nous nous garderons de Lui trouver des associés. C’est ainsi que nous devons utiliser notre raison pour nous éclairer dans la vie conformément aux recommandations divines afin de nous préserver de ses limites et travers. L’usage de la raison à bon escient, nous permet de considérer les créatures comme telles, qu’il s’agit des prophètes qui sont des élus de Dieu ou des saints. Dieu seul les a choisis par sa volonté et bonté parmi ses créatures. D’ailleurs, le prophète Muhamed(PSL), le meilleur des créatures disait à juste titre : «Quiconque meurt sans verser dans l’associanisme ira au paradis même s’il a forniqué ou volé. Quelqu’un de l’assistance lui demanda même s’il a forniqué ou volé? Oui lui répondit-il ». Donc nous devons être conscient de l’unicité de Dieu(SWT), qui n’a pas d’associé et qu’Il a envoyé les prophètes et a choisi les saints par sa volonté unique. En effet, la raison nous guide vers une issue heureuse lorsqu’elle s’appuie sur l’islam. C’est dans ce sillage que le noble prophète(PSL) invitant toute la oumah à faire usage de l’éminence grise en toute circonstance dit : « Privilégiez l’eternel au détriment du périssable ». Bref, le musulman doit, dans toute entreprise avoir à l’esprit la vie d’outre tombe. Par ailleurs, dans ce monde du 21e siècle où  d’aucuns voient les signes précurseurs de l’apocalypse, nous constatons à y regarder de près  que les hommes ont soif de Dieu, malheureusement, ils rencontrent un désert spirituel inhérent à l’action néfaste de prétendus guides qui les enfoncent dans les ténèbres de la non-conformité aux recommandations d’Allah. Nonobstant ceci, nous qui sommes guides, nous devons être persuadés que nos disciples nous suivent pour la satisfaction de leur espoir et nous abandonnent en cas de déception. Ils sont dotés d’un esprit alerte qui jure d’avec l’humilité dont ils font montre devant nous.

Le prophète disait aussi qu’aucun d’entre vous ne sera un parfait musulman tant qu’il n’aura pas souhaité à son semblable ce qu’il désire pour lui-même. Il n’a fait allusion ni aux confréries, ni aux races encore moins aux sectes qui nous distraient et nous divisent sapant ainsi les bases de nos rapports avec nos frères musulmans. De même, il affirme : « Le vrai croyant est celui qui ne porte atteinte aux autres musulmans, ni par ses mains ni par sa langue ». Une fois encore il n’a fait mention d’aucune confrérie. Nos guides religieux qui nous ont précédés ont œuvré pour l’unité de la oumah donc ceux qui se réclament de leur héritage doivent travailler dans ce sens. Ils doivent mentionner dans leur discours cette unité et être conscients que tout musulman qui emprunte la voie droite ne le fait qu’à son profit.  Serigne Touba disait à ce propos : « N’entrez en inimitié avec quiconque atteste qu’il n’y a d’autre  divinité en dehors d’Allah». Donc aucun mouride n’a le droit de sous estimer un tidiane, un layène ou un qadr sinon il risque de commettre une erreur et d’entrer en contradiction avec serigne Touba qui affirme : « Tout aspirant qui s’attèle à un wird  accédera à l’enceinte scellé de Dieu que ce wird soit de Cheikh Abdou Qadr Dieylani ou  de Cheikh Ahmed Tidiane, ou  d’un autre parmi les saints ». Etre disciple mouride est synonyme d’être un vrai musulman qui ne fait pas de distinction entre les saints comme il est interdit de le faire de la discrimination avec les prophètes. A l’image de nos anciens, les guides religieux de notre époque  ont l’obligation de lutter contre la discorde qui prévaut entre les disciples. En effet, si le mouride considère que le tidiane est un damné et  ce dernier, en revanche le considère comme un fou qui ira en enfer ; de même, si celui qui est affilié aux mouvements islamiques se dit que les gens des Tariqa  sont dans l’hérésie, il ne peut pas y avoir de concorde entre les musulmans. Par contre, un être humain doit être pondéré dans ses jugements pour ne pas sombrer dans le nihilisme. En fait nier l’existence d’une chose c’est s’approprier les attributs du Créateur qui est Omniscient. Si ce qui est inscrit dans la tablette gardée nous échappe, nous devons nous épargner de tout réfuter. Les disciples en quête d’agrément d’Allah sont pareils aux candidats au baccalauréat. Quel que soit leur lycée ou daara, le diplôme qui y est acquis reste valable. Cependant, on ne peut nier que les méthodes et le professionnalisme des enseignants soient différents mais le programme enseigné est le même partout. Une fois, El Hadji Abdou Aziz, l’intègre saint homme de Dieu avait rendu visite à serigne Saliou à Goth. Durant son séjour de trois jours, ils se relayaient dans la direction de la prière. Donc, sur quoi se fonde un mouride qui dit qu’un tidiane ne peut pas être son imam et vice versa. De même, Senghor avait convié un jour serigne Fallou et El Hadji Abdou Aziz Sy ; ce dernier arriva le premier sur les lieux. Lorsque Serigne Fallou arriva, il demanda après El Hadji Abdou, on lui fit savoir qu’il est rentré. Il dit qu’il n’a pas d’avis à donner car il souscrit à tout ce que son frère a dit. Donc, nous devons méditer sur ses exemples qui sont des modèles d’unité et d’entente. Nous devons nous faire confiance et nous aimer. Même si nous habitons avec un chrétien nous devons le respecter parce qu’il est une créature de Dieu comme l’a écrit Serigne Touba. Le musulman ne doit jamais se surestimer devant un non musulman puisqu’il ignore la fin qui lui est réservée. Notre Seigneur avait dit au prophète Moise ne pense guère que tu es meilleur que   quelqu’un tant que tu ne te retrouves pas au paradis et que lui soit en enfer. Nous ignorons le sort qui nous est réservé dans cette vie présente à plus forte raison que celui dans l’autre vie. Combien de fois sommes-nous témoins de quelqu’un qui est amputé alors qu’il avait ses jambes et vaquait à ses occupations. Nous devons éviter d’être jaloux des bienfaits qu’Allah attribue aux hommes. Les bienfaits (beauté, richesse, renommée…) proviennent de Dieu qui en fait profiter à qui il veut. Chacun de nous a des moyens et des possibilités mais nul n’est capable de réussir sans  l’aide de Dieu. A rebours, celui qui est riche ne doit pas s’en glorifier mais il doit voir la grandeur de Dieu qui l’a enrichi et utiliser cette richesse selon la volonté divine. Celui qui est démuni doit s’armer de patience et être conscient qu’à tout moment la situation peut s’améliorer.
Par ailleurs, durant ses deux journées de consultation médicale  des centaines des personnes sont venues pour se faire soigner. De la même manière, elles devaient s’enquérir de leur âme auprès des spécialistes en la matière. En réalité l’impacte de la maladie de l’âme chez l’individu est plus néfaste que les dommages liés à celle du corps. Quand le corps est atteint, nous en souffrons ici-bas alors que lorsque l’âme est corrompue elle hypothèque la vie future. Nous nous préoccupons de nos yeux en consultant un ophtalmologue alors que nous n’avons cure de la méchanceté qui consume nos bonnes œuvres. Pourtant, cette vision dont nous cherchons à corriger l’anomalie a une limite qu’est celle du souffle alors que la fatuité qui nous caractérise annule nos bonnes actions. Ainsi, si nous ne bénéficions pas de la clémence du Seigneur notre passage sur terre sera une perte. Donc, n’échangeons point l’éternel contre le périssable et soyons en conscients.

Rendons grâce à Dieu de nous avoir compté parmi les hommes, d’avoir fait de nous des musulmans. Investissons les bienfaits qu’il nous accorde à bon escient. Ne regardons point ceux qui sont plus nantis que nous mais plutôt ceux qui le sont moins afin que cette obligation de reconnaissance à notre Seigneur soit une réalité. Un jour, je me rendais à Touba  à bord de mon véhicule climatisé, chemin faisant, je rencontre un véhicule communément appelé « Ndiaga Ndiaye » où les passagers étouffaient de chaleur à l’intérieur. En méditant sur ce fait, j’ai loué notre Seigneur de vive voix et lui ai renouvelé ma reconnaissance car ce n’est nullement par mérite que je suis dans de bonnes conditions mais aussi ce n’est pas par démérite que les autres souffrent de la chaleur. Tout est volonté divine. Il n’y a pas de mérite personnel de part et d’autre. En continuant mon chemin, je croise une personne en béquilles sous la canicule et ayant un seul mouchoir noir de sueur pour s’essuyer le visage. Alors je me dis que les passagers du car« Ndiaga Ndiaye »  doivent s’estimer heureux comparativement aux conditions de l’homme en béquilles. En poussant plus loin, j’entrevois une personne qui se déplace en rampant car ayant perdu l’usage de ses deux jambes. Je me dis encore que si l’homme aux béquilles considère ce spectacle, il pourrait rendre grâce à Dieu. Donc, nous devons nous habituer à méditer sur notre environnement comme nous le recommande Dieu dans le coran. Un des compagnons du prophète disait que le messager d’Allah nous a éduqués au point qu’un vol d’oiseau est source d’instruction pour nous. Celui qui a bénéficié d’une éducation religieuse tout le ramène à Dieu, même s’il entend le tam-tam battre il pense à Allah. De même s’il voit des lutteurs ou des footballeurs.  Tel n’est pas le cas de celui qui n’est pas éduqué dans cette perspective. Ses sens l’orientent plus vers la jouissance plutôt que vers l’étonnement. Durant mes premières années à Keur Mbaye Fall (nous relatons cela juste pour témoigner notre gratitude à Dieu) je logeais chez serigne Moustapha Sylla, un peu vers le bois. Il m’arrivait de me réveiller vers trois heures du matin pour des prières surérogatoires mais à côté il y avait des gens qui dansaient au son de la musique jusqu’au petit matin. Seulement, à chaque fois, je me dis que ceux qui s’adonnent à cette jouissance, dépensent leur énergie, et se sacrifient  dans le prohibé. Par contre moi qui suis sur la voie de la droiture, celle  agréée par Dieu que dois-je faire? Ces réflexions me motivaient de sorte que j’étais capable de demeurer toute la nuit en veille, sans m’en rendre compte. Le musulman qui s’investit dans les sentiers d’Allah s’il a à l’esprit d’autres qui usent leurs efforts en louant des cars, en achetant des tee-shirt, en dépensant leur argent dans les futilités de ce monde périssable, pourrait trouver en cela une source de motivation dans les actes de  dévotion et de grâce. D’ailleurs, combien de laudateurs qui du haut d’un podium ont reçu argent, bijoux, voiture etc. pour avoir seulement chanté les louanges d’une personne. Pourtant ce prisonnier de Satan qui est capable de telles largesses  te prendrait pour un aliéné  si tu investis en tant que musulman dans la voie de l’Eternel juste parce que vous n’êtes pas inscrits dans la même logique que lui.  (A SUIVRE)

L’irréligion de l’agora politique sénégalaise

De nos jours le Sénégal vit une autre forme de la politique qui est aux antipodes des principes originels
enseignés par les civilisations grecques et romaines. Dans la civilisation de la Grèce Antique la notion de politique
avait une connotation noble car elle désignait l’art de gérer la cité. Mais aujourd’hui le terme politique est
galvaudé sous nos cieux africains et plus particulièrement au Sénégal.

Et la politique est perçue comme une scène où s’affrontent les individus et les groupements en compétition pour la conquête et l’exercice du pouvoir. De ce fait la politique est reléguée à un niveau inférieur ou à un univers des combats et des divisions, des trahisons et des infidélités, de la violence et du complot. Cette pratique de la politique recoupe parfaitement la théorie de Machiavel. Et en se fiant a la pensée Machiavélienne on constate que la politique ne rime pas avec la morale encore moins avec la religion.                                                                                                                                                                 
Selon toujours lui la politique doit se fonder sur deux piliers fondamentaux notamment la ruse du renard et la force du lion.  Or cette acception machiavélique de la politique ne devrait pas prospérer au Sénégal où la majorité des acteurs politiques sont musulmans avec toutefois des minorités monothéistes croyant également à des principes moraux et éthiques. Cette vacuité du champ politique des principes les plus élémentaires de la morale finit par polluer et empester sérieusement l’espace politique. C’est pourquoi le Sénégal durant cette dernière décennie, est le théâtre  d’une perversion viscérale des attitudes et des comportements politiques, caractérisée par une marchandisation ou une « affairisation» de la chose politique. Ainsi le levier de l’action politique est la satisfaction des besoins existentiels et personnels de l’acteur, la politique devient bien sûr une entreprise de manducation et d’enrichissement illicite. Par conséquent le pouvoir loin d’être un moyen d’abréger les souffrances populaires devient au contraire l’outil par excellence d’embourgeoisement, d’accumulation et de redistribution des richesses. Cette stratégie d’accumulation des dirigeants politiques, élaborée depuis 1989 par Jean François Bayart, dans son fameux ouvrage L’Etat en Afrique, la politique du ventre, est la matrice du système politique sénégalais et l’impunité en devient la boussole. Du coup, les politiques pour ne pas dire les politiciens érigent  l’argent en un fétiche dont la possession confère au titulaire considération et respect. En effet la licéité des moyens d’enrichissement est le cadet de leurs soucis, ce qui précipite  la succession de malversations et de scandales financiers.   Et comme si cela ne suffisait pas, ces auteurs de détournements de deniers publics connus et identifiés par tous ne sont pas inquiétés. L’acteur politique visiblement n’est point épris des valeurs cardinales enseignées par la religion et perdant par ricochet le respect et l’admiration du peuple. Cependant ce que l’on constate c’est que l’agora politique étant dépourvue d’éthique et de morale devient un cadre moralement malsain et politiquement souillé par des gens de bases moralités  de sorte que ceux-ci n’inspirent plus de référence ou d’exemplarité. Et de mal en pis le landerneau politique est entaché de tares diverses et multiformes.

La conspiration, les combinaisons, la démagogie, la mauvaise foi sont au cœur de l’activité politique. De ce fait le mensonge n’excite plus la colère des musulmans et les promesses chimériques constituent la quintessence du discours politique. Et comme disait l’autre «les promesses n’engagent que ceux qui y croient.»  Ainsi  nos dirigeants politiques, faisant abstraction de leur stature de croyant, versent dans le culte de la contrevérité de sorte que le mensonge a fini par être banalisé et érigé en normalité publique. Cette absence totale de moralité, de probité et d’intégrité de certains dirigeants politiques a fini par créer une criminalisation et un cynisme de l’espace politique. Les invectives, les calomnies, les délations,  bref les comportements vexatoires s’invitent dans l’arène politique pour devenir son essence. Du coup les acteurs politiques moins soucieux de valeurs morales et religieuses, versent dans ce que Zambo Belinga appelle à juste titre la culture politique de « l’opprobre ». Ces comportements vicieux de nos responsables politiques risquent de déteindre gravement sur l’attitude des jeunes générations qui doivent avoir en main le destin de ce pays. De ce fait on a une jeunesse désemparée, laissée à elle-même, qui ne sait plus à quel saint se vouer. Donc il y a la nécessité d’un retour aux principes moraux de base enseignés par la religion et une moralisation du jeu politique.Dans la foulée la jeunesse doit déconstruire de leur mentalité les clichés stéréotypés et les compréhensions frelatées  de la politique.

La politique ne peut pas prospérer sans un polissage des attitudes dépravées des acteurs politiques et leur réappropriation des vertus religieuses, qui doivent  guider le fondement de la pratique politique dans notre pays. Or la pratique de la politique au Sénégal semble être complètement déconnectée des valeurs religieuses et morales ce qui risque d’éclipser désastreusement l’avenir de notre pays.

Cheikh Mabéye SECK

                                                                                                                                        

LES VERROUS DE L’ENFER ET LES CLEFS DU PARADIS(MAKHAALIKOUN NIIRAANE)

Nous renouvelons nos louanges à l’endroit de notre seigneur et Glorifions sa Grandeur, Sa Transcendance et Sa Sainteté. IL est Le Seigneur qui n’a ni de commencement ni de limite. IL est Seul détenteur de la Force et de la Volonté et est à l’origine de toute chose. IL est Le Créateur de l’Homme et des Jiins qui sont une matérialisation de Sa Force, de Sa Volonté et de sa Royauté éternelle pour qu’ils n’adorent que LUI. C’est cet ordre de l’adorer que transmettaient tous les prophètes depuis Adam jusqu’au meilleur d’entre eux qui est aussi le dernier à savoir Mohamed (PSL). Que la Paix et le Salut d’Allah soient sur lui ainsi que sur tous les autres prophètes qui l’ont précédé. Que Son agrément et Sa Lumière ne cesse de se répandre sur l’âme de Khadimou Rassoul (le serviteur du prophète) et sur tous ceux qui sont venus avant lui et qui ont œuvré pour le triomphe de l’Islam.

Le Cheikh parle dans cet ouvrage du comportement que la personne doit avoir vis-à-vis de son Seigneur et des rapports qu’elle doit entretenir avec ses semblables afin d’accéder à Son agrément. En d’autres termes comment faire pour que nos intentions, paroles et actes soient conformes aux recommandations divines. Pour accéder à ce stade, il est nécessaire que l’aspirant ait un  véritable guide. Ce dernier ne dévie jamais de la voie agréée et y mène toute personne qui le suit. En outre, Le Cheikh y parle d’un autre moyen tout aussi important pour la réalisation des ambitions spirituelles : la connaissance.

Cheikh Ahmadou Bamba (Khadim Rassoul) entame le livre par des louanges à Allah (Que Sa Grandeur soit exaltée) en ces termes:

« Je rends grâce Celui à qui appartient toutes les créatures ». C’est Lui qui les a créés, leur a dotées d’une forme et leur a pourvu de force sans l’aide de qui que ce soit. Lors qu’Il, les hommes n’existaient pas encore donc ils ne pouvaient pas l’aider. Quand on parle de créature, il faut comprendre tout ce qui n’est pas Allah (les Anges, les hommes, les Jiins, les animaux, les végétaux bref les univers entiers de même que le Paradis et l’Enfer). C’est Lui Qui a créé tout cela à partir du néant sans l’aide de personne ; donc s’il existe un véritable Roi c’est bien Lui qui n’a ni commencement ni fin. Sa Force, sa Volonté et Ses Prérogatives sont exercées comme Il le veut sans que personne ne puisse s’y opposer ou Lui en demander des comptes. Après Lui avoir rendu Grâce, le cheikh prie sur le Prophète (PSL) :

« Que le Salut et la Paix d’Allah ne cesse de se répandre sur l’âme celui qui est le sceau des prophètes ». Le prophète Mohamed est le dernier venu des prophètes mais il en estaussi le meilleur. C’est lui l’élu et le louangé et ces prières s’adressent à lui, à sa noble famille et à ses compagnons. Nous avons choisi de traduire directement le sens des vers au lieu de les dire, d’abord en arabe, pour ensuite les traduire. Le cheikh écrit que :

« Sache qu’une bonne partie de ce que le prophète avait enseigné, en matière de bonnes intentions, de bonnes paroles et de bons actes, est perdue». Cela est dû à l’égarement des gens. En guise d’exemple, le prophète recommandait de ne souhaiter à son prochain  que ce l’on voudrait  qu’on nous souhaite. Si on cherchait cette qualité chez les gens de notre époque, on serait frappé par sa rareté. La plupart des gens tentent actuellement d’abuser leur prochain par des stratagèmes et des ruses mesquines. Le prophète disait aussi de « rendre le mal par le bien, detendre la main à celui qui te repousse  et de donner à celui qui te prive » ; « ne causepas du tort à tes semblables » ; « le croyant est celui qui ne cause pas  du tort  à ses semblables de par ses actes ou paroles ». Autrement dit c’est celui qui ne porte atteinte ni aux biens, ni à la réputation d’autrui. Si on observe les gens on se rendra compte que ces enseignements ont disparu. Les gens ne sont plus modestes. Ils sont devenus de plus en plus orgueilleux à cause de leurs richesses, de leur beauté, alors que tout cela n’est que le fruit de la Générosité divine et devrait susciter des sentiments de reconnaissance et de gratitude en l’endroit d’Allah, Le Pourvoyeur. La médisance, la calomnie, le mensonge, le faux témoignage etc. sont devenus banals. Le prophète disait aussi que ce qui pèsera le plus sur la balance au Jour des Comptes est la noblesse de caractères qui a pratiquement disparu. Cela est dû au fait que l’on ne s’occupe plus de la connaissance de ses enseignements.

Souvent, si on s’y intéresse c’est  pour s’enorgueillir d’être un érudit ou pour avoir des biens de ce bas-monde mais non pas pour leur application dans les actions quotidiennes. Certains privilégient d’autres types de savoir sur ceux religieux qui sont indispensables bien que les autres savoirs ne soient pas inutiles ou mauvais. Il convient donc de donner le primat aux savoirs religieux et ensuite, si possible, apprendre ce qui peut nous être utile dans la vie. Ses enseignements sur les rapports de bon voisinage, d’hospitalité, de tolérance du non musulman etc. ne sont plus remarqués dans les comportements des musulmans.

« Les comportements des nobles compagnons qui ont appliqué rigoureusement les enseignements du prophète (PSL) ne sont plus imités ». A titre illustratif on peut citer le fait que les « Ansar » (les compagnons de Médine) aient partagé leurs biens et leurs champs pour les donner aux « Mouhadjiriin » (les compagnons qui avaient quitté la Mecque pour faire l’exil avec le prophète (PSL)). Ceux qui avaient deux épouses se sont séparés de l’une pour permettre à leur frère musulman de la prendre. Ces comportements, cet esprit de partage, ce sens de la solidarité sont-ils visibles chez les musulmans de notre époque ? Que non évidemment !

Lors d’une bataille, il y eut trois compagnons grièvement blessés et en plus de leurs blessures ils étaient tellement assoiffés qu’ils étaient sur le point d’en mourir. L’un d’eux avait son parent qui l’a cherché jusqu’à le trouver avec de l’eau pour le sauver mais il refusa de boire en lui faisant signe de servir d’abord celui qui est à côté de lui ; ce dernier aussi lui indiqua le troisième et celui-ci désigna celui par qui il avait commencé. Quand il est revenu avec l’eau vers son parent, il le trouva mort, il s’est précipité pour sauver l’autre mais hélas il était déjà mort lui aussi de même que le troisième. C’est ainsi qu’ils sont morts tous les trois chacun voulant sauver son prochain. C’est cela l’altruisme poussé à son summum.  Mais quel musulman est prêt à un tel sacrifice ?

L’Homme est de nature oublieuse c’est pourquoi on ne cesse de lui rappeler ses obligations vis-à-vis de Son Seigneur.  Autant le corps a besoin régulièrement de nourriture (le fait de manger aujourd’hui n’empêche pas qu’on en ait besoin demain), autant l’âme a besoin d’être nourri par des rappels à Dieu de façon continue et régulière. Cela, parce qu’il existe beaucoup de choses qui peuvent distraire l’Homme et l’empêcher de se rappeler Dieu. Parmi celle-ci on peut citer la vie terrestre qui est éphémère, Satan qui nous fait oublier le caractère passager de cette vie tout en nous faisant oublier la proximité de l’Au-delà ; il nous miroite la fausse beauté de cette vie et nous dissuade de lui tourner le dos. De même les plaisirs mondains qui de connivence avec l’âme charnelle et Satan convainquent la personne qu’elle ne peut pas se passer des plaisirs terrestres. Celui qui ne résiste pas devant eux sera dominé et versera dans des pratiques qu’il regrettera ultérieurement. Voilà pourquoi à tout moment il faut des discours de rappel qui nous aident à maîtriser ces ennemis de l’âme. C’est la raison pour laquelle Serigne Touba passait tout son temps, sans jamais s’en lasser, à écrire des livres bien que le temps lui manquât terriblement. Il prenait sa plume dans le but de montrer aux musulmans la voie à emprunter pour accéder à un bonheur suprême et échapper à un supplice éternel. Il ne s’est pas limité à écrire un nombre impressionnant de livres. Il dispensait aussi un enseignement très utile avec une sagesse profonde et fine aux milliers de disciples qui affluaient de tous les coins du pays et de l’étranger. Nous en voulons pour preuve le fait que le dernier samedi avant son rappel à Dieu (un lundi ou un mardi), il a fait un sermon dont nous avons déjà parlé et qui est plein d’enseignements et de sagesses. Le rappel est donc très important et c’est par lui qu’un groupe a la précellence sur un autre. Nous devons donc revisiter ses enseignements et ne pas avoir une conception erronée de sa mission qui était la revivification de la tradition prophétique. La plupart de ceux qui se réclament de lui se sont détournés de la façon dont le cheikh éduquait ses disciples mais on ne doit pas ignorer que si le cheikh prenait la peine d’écrire c’est pour qu’on mette ses enseignements en pratique pour la Face exclusive de Dieu (swt). Tous nos actes et paroles doivent être tournés vers Lui sans aucun associationnisme. Que nous soyons seul ou en public doit nous être égal et nous devons même préférer que nos bonnes actions ne soient connues de personne. Telle est l’attitude de celui qui a atteint ce qu’on appelle « al ounzou billaahi »(ne sentir que la présence divine). Celui-ci se complait dans la solitude car elle lui permetde sentir pleinement la présence et la proximité divine,  aucune autre existence ne compte à ses yeux et ses actions sont vouées exclusivement à Allah. Il vit dans son intimité spirituelle le Compagnonnage avec Allah (swt) dont parle le Coran : « Innal laaha mahanaa » (Dieu est avec nous).  Il cache ses bonnes œuvres comme il cacherait ses défauts et ses indignités. Il vit conformément au hadith prophétique selon lequel : « on doit adorer Dieu comme si on Le voyait ou être convaincu que si on ne Le voit pas, Lui, Il nous voit ».   Par contre, celui qui fait de l’ostentation aimerait que tout le monde soit au courant de ses actes de bienfaisance. Il est content quand on le trouve en train de faire du bien, zélé quand il est en public, mais seul, il devient fainéant. « Al ounzou bilaahi » c’est ne plus sentir son entourage tellement on est absorbé par la présence divine dans son âme, son esprit et son cœur. Nous devons avoir à l’esprit que nous avons quatre ennemis : le bas-monde, l’âme charnelle, les plaisirs mondains et Satan. Notre Seigneur est d’une proximité absolue et cela ne doit pas seulement être proclamé. Cette proximité et cette présence divine doivent plutôt être vécues étroitement et de façon permanente. Il dit qu’Il est plus proche à l’individu que sa veine jugulaire. Dans le soufisme, en effet, tout ce que l’on enseigne doit être mis en pratique car seule l’expérience permet d’accéder à la science mystique qui est inexprimable c’est-à-dire qu’il n’y a pas de mots pour traduire les sensations mystiques ; elles sont de l’ordre de la « gustation ». Chacun doit être conscient que l’âme charnelle, les plaisirs mondains, la vie terrestre et Satan empêchent l’individu de sentir la proximité d’Allah et de communier avec Lui. Si l’individu parvient à se libérer de l’emprise de ces quatre ennemis, il sentira de façon extraordinaire et permanente la présence du Seigneur (swt). C’est cette voie de la lutte perpétuelle contre ces ennemis de l’âme que Serigne Touba a vivifié. Quiconque se réclame de lui doit faire des efforts colossaux pour se conformer intérieurement et extérieurement à l’Islam tel que enseigné par le noble Prophète. Il doit donc s’efforcer de faire le « tahallii » (c’est-à-dire se départir de tous les vices de l’âme comme l’orgueil, l’ostentation, la jalousie…). Il est à préciser que la modestie n’est pas seulement le fait de s’asseoir à même le sol, de s’habiller sobrement et de baisser la tête car on peut avoir ce comportement tout en étant plus orgueilleux que tous. Tant que la personne sent qu’il a un tant soit peu d’importance de par sa naissance, sa fortune ou sa beauté, il n’est pas exempt de l’orgueil qui prend ses racines au niveau du cœur avant de s’extérioriser à travers les membres. Ce sont ces vices cachés du cœur qui intéressent le soufisme dans la perspective d’y apporter des remèdes. L’orgueil est le pire des vices car il détruit la personne en abîmant toute sa foi alors que les autres vices gâtent seulement les actes de piété. C’est ce péché qui a été à l’origine de la damnation de Satan. Donc, nous devons rester vigilants et faire souvent notre introspection pour voir s’il existe des infirmités spirituelles qui entachent notre foi. Ce qui nous y aide, c’est d’avoir toujours à l’esprit que la beauté, la richesse, l’intelligence, la force physique voire la piété ne relèvent pas de notre propre mérite. Et d’un autre côté il faut savoir que celui qui est  dépourvu de tout cela ne l’est pas parce qu’il manque de bravoure et de mérite mais que tout cela relève de l’Action et de la Volonté exclusive du Seigneur (swt). Si nous sommes conscients de notre dénuement total et de notre insignifiance devant la toute grandeur divine, l’orgueil n’aura pas de place dans notre cœur. Tel est l’enseignement de Khadim Rassoul. Certains estiment parfois qu’ils ne doivent pas s’asseoir dans certains endroits du fait de leur rang social alors que le Prophète s’asseyait à même le sol derrière les gens lorsqu’il arrivait dans une assemblée pour ne pas passer entre eux. Les bonnes habitudes sont à la base de toute possibilité de bonheur sur terre et à l’Au-delà. Celui qui fait de bonnes actions alors qu’il est habité par ces vices est comparable à quelqu’un qui érige un édifice sans fondation. La plupart des riches de notre époque ne s’estiment heureux que si on raconte partout leurs largesses ; au cas contraire ils arrêteraient leurs libéralités. Il existe cependant des exceptions qui n’agissent que pour la Face d’Allah. Ces derniers ne se préoccupent point qu’on parle de leurs actions. Nonobstant cela, on peut donc en parler pour donner le bon exemple à ceux qui ont de la fortune mais qui n’aident pas les démunis. Les propos de Serigne Touba dans Les itinéraires du Paradis peuvent en être une illustration. Il écrit en effet que celui qui est arrivé à un stade où il est exempt de toute tendance à l’ostentation peut faire son zikr à haute voix dans le but de se voir imité par d’autres tandis que celui qui n’est pas encore totalement purifié de ce vice doit le faire à voix basse afin d’éviter de tomber dans ce péché qui entache les bonnes œuvres.

Nous en étions au livre de Khadimou Rassoul intitulé : Les verrous de l’enfer et les clefs du Paradis où il dit dès le début que les traditions des prophètes, l’exemple de leurs compagnons ainsi que les enseignements des Saints sont disparus. Les hommes, en effets croient plus à leurs coutumes qu’aux recommandations d’Allah bien que chacun refuse de l’admettre. Les us et coutumes de leurs ancêtres, ont dans leurs cœurs, une prééminence sur la religion. Pourtant le prophète (PSL) disait que nul ne croira véritablement tant qu’il ne place pas le message prophétique au dessus des préférences et des plaisirs. Mais aujourd’hui les gens prêtent plus attention à leurs semblables qu’à Allah Qui les à créés et vers Qui ils retourneront. Si on leur rappelle un interdit, ils rétorquent que nul ne peut s’en passer car tout le monde s’y adonne. Il n’est pas licite pour un croyant de s’abstenir d’une recommandation d’Allah juste pour faire plaisir à une personne car un jour viendra où il sera seul dans ta tombe de que même que celle à qui tu voulais faire plaisir et cette dernière ne pourra nullement intercéder en sa faveur. C’est pourquoi le musulman ne doit se soucier que l’agrément d’Allah qui l’a créé et qui l’a protégé depuis la vie embryonnaire jusqu’à l’âge adulte. Nul ne Lui a porté assistance dans cette tâche créatrice et protectrice. Je m’inquiète du sort d’un musulman qui ne pense pas à cette action du Seigneur

Magal 2010

L’ingéniosité de  Notre Seigneur peut être perçue à travers nos habits car le coton utilisé pour les confectionner provient de la terre. C’est en effet notre Seigneur  qui a assuré la germination et la croissance du grain de coton. Il fut des temps où le coton récolté était cardé pour en faire des habits car il n’y avait pas d’usine de textile. Par la Grâce de notre Seigneur, les progrès scientifiques et techniques des XVIII et XIXéme siècles ont permis à l’homme de mettre en place la machine à filer et à tisser. Ainsi l’habillement connut une grande révolution. Les matériaux utilisés par l’Homme pour fabriquer des machines existaient depuis longtemps mais l’esprit humain n’était pas assez développé pour les concevoir. Aujourd’hui, le développement technologique a atteint une proportion jamais imaginée dans le passé. Même les plus grands savants ou techniciens de l’époque d’avant les découvertes ne s’imaginaient être en mesure de concevoir une quelconque machine. D’ailleurs, si ceux qui ne croient qu’en leur raison ou en leur savoir réfléchissaient sur leur propre personne, ils en arriveraient à la certitude qu’ALLAH (swt) est Unique. Personne n’a aidé notre Seigneur dans la création de l’Univers. IL a dompté pour l’être humain les animaux comme le cheval, l’âne, le chameau, etc. afin qu’il puisse en bénéficier. Dans le passé, les moyens de transport les plus confortables, les plus luxueux furent le cheval, le chameau et l’âne quelque soient les distances à parcourir. Personne ne s’imaginait qu’un jour on parviendrait à fabriquer des moyens de transports plus  sophistiqués et plus rapides. De tous ces constats, l’individu doit tirer comme enseignements que tout ce que notre Seigneur prédit et annonce arrivera et se réalisera inévitablement. Nous devons tous en être conscients et convaincus. Ainsi l’individu doit  croire à la résurrection, même si son corps se transforme en poussière dans sa tombe. En effet, il est plus facile de reconstituer ce qu’on avait créé que de créer à partir du néant. Par conséquent, le musulman doit croire et penser à la mort et ses affres, à  l’interrogatoire dans la tombe, à la résurrection, à l’enfer, au paradis etc. et tout cela doit lui rappeler la vie de l’Au-delà. Nous sommes toujours dans le cadre de  rendre grâces à ALLAH (swt)  pour Ses bienfaits immenses. Prenons l’exemple de l’eau qui est indispensable pour les êtres vivants. L’Homme utilise l’eau pour boire, pour se laver, pour laver ses habits et pour ses autres besoins. Imaginer si on restait un jour seulement sans avoir une seule goutte d’eau ! On accepterait de  peiner pour en avoir. Autrefois les gens se procuraient l’eau à partir des puits mais actuellement  avec le développement technologique, on dispose d’eau courante partout, en quantité et en qualité suffisante,  sans se fatiguer. L’individu ne voit pas bien l’importance de l’eau en raison de son accès facile et par conséquent ne rend pas grâces à son Seigneur (swt) qui a mis à sa disposition cette denrée indispensable à sa survie et qu’il est incapable de créé. En effet, l’Homme ne considère pas à sa juste valeur ce qui est à sa portée et par ricochet ne remercie  pas Celui qui lui a doté de cette chose. L’eau que nous utilisons provient du sol, de même que les métaux utilisés par l’Homme pour fabriquer des objets, les fruits,  le mil, le maïs, le riz que nous mangeons sont des produits du sol. De même, l’Homme  utilise le sol pour enfouir ses déchets domestiques et industriels et pour construire des habitations. L’individu doit bien méditer sur tous ces bienfaits afin de rendre grâce à ALLAH.

Dans la même perspective l’Homme doit réfléchir sur les animaux attelés qui effectuent des tâches pénibles à longueur journée. Pourtant, l’Homme n’a rien fait pour notre Seigneur pour mériter sa supériorité par rapport aux animaux qui n’ont rien fait de mal à notre Seigneur pour être traités ainsi. Le musulman doit réfléchir à tout cela et remercier son Seigneur car Serigne TOUBA disait que celui qui ne rend pas grâce à ALLAH pour les privilèges dont il bénéficie, il risque d’apostasier  avant sa mort (qu’Allah nous en préserve). Notre Seigneur mérite d’être remercié car c’est LUI qui nous a créé, nous a donné force et santé et a fait de nous des humains. C’est LUI qui nous nourrit, nous protège et nous accorde tant d’autres bienfaits et privilèges. Nous devons Lui rendre grâce  à sa juste valeur. Cependant, cette reconnaissance à Allah n’exclut pas les remerciements à faire à l’endroit des créatures qui nous rendent service. Nous prions notre Seigneur pour qu’IL ne cesse de répandre Sa Lumière et Sa Miséricorde sur Son Esclave et Envoyé, Seydina Mouhammadou Rassouloulahi (psl).  Nous remercions ce dernier qui nous a amené l’Islam, la Voie de la Droiture, du Salut, de la Miséricorde et qui englobe tous les bienfaits que notre Seigneur a promis à Ses créatures. De même, les premiers fidèles qui avaient laissé chez eux leur famille, qui avaient tourné le dos à leurs plaisirs terrestres et qui dépensaient leur fortune pour répandre l’Islam dans des conditions extrêmement difficiles, ces braves et honnêtes hommes qui ont beaucoup et longtemps souffert afin de porter loin la Voix d’Allah méritent aussi des  remerciements. Présentement, ils sont les seuls dont les gens se souviennent car ils avaient donné  le meilleur d’eux-mêmes pour répandre  la justice et la Vérité.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                         

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REPONSES DE CHEIKH AHMADOU MBACKE MAA-UL HAYAAT AUX QUESTIONS DU 10 FEVRIER 2007 A L’U.C.A.D.

 Question 1

       Dans le recueil intitulé “Majmaa-tu ajiim ba wootaayaa’’, Serigne Touba y recommande aux mourides que la dote ne doit pas dépassé 1 000 F et elle est  même de 750 F pour les démunis. Et pourtant, il me semble que la plupart de ceux qui se réclament du mouridisme ne se conforment pas à cela.

       Je voudrais savoir pourquoi les mourides (aspirants) tardent à se conformer à cette recommandation de Serigne Touba?      

 Réponse

Cette remarque est aussi valable pour l’Islam d’une manière générale car on voit dès fois des musulmans qui, de par leur manque de volonté,  ne se conforment pas aux recommandations de notre Seigneur.

Pour la dote, il faudra impérativement revoir la somme afin de l’adapter à la conjoncture actuelle. Cependant, tout mouride (aspirant) doit absolument se conformer à toute recommandation de Cheikhoul Khadim ; c’est valable aussi pour le “wird maakhus’’. Serigne Touba a recommandé à tout mouride, hommes et femmes, de pratiquer ce “wird’’. Ce qui est le plus important, c’est de se conformer aux recommandations. Mais ce que Serigne Touba a dit dans ce recueil est très clair et quiconque ne s’y conforme pas s’est  tout simplement laissé dominé par ses désirs et ses passions.  

 

Ce recueil a été publié par Serigne Abdoul Ahad Mbacké (4eme Calife de Serigne Touba) qui y a rassemblé les correspondances que Serigne Touba envoyait à ses Cheikhs. C’est son homonyme, Serigne Abdoul Ahad, fils de Serigne Souhaïbou, qui l’a rédigé. Effectivement, Serigne Touba a belle et bien précisé dans ce recueil que celui qui se conforme à cette recommandation n’en tirerait que des bienfaits. Par contre, celui qui s’en détourne fera face à des situations  indésirables.

D’autres enseignements aussi se trouvent dans cet ouvrage ainsi que dans ses autres œuvres. Car, il a dit qu’il s’est engagé à rédiger pour nous tous les ouvrages dont nous aurons besoin dans notre quête du savoir. En fait, il a écrit sur le “tawhiid’’ (science sur l’Unicité de DIEU), on peut citer pour exemple “mouhaaiboul khoudoos’’ ; mais aussi sur le “fiqh’’(jurisprudence) dont on peut citer entre autres : Le Joyaux Précieux, Le viatique des adolescents et le Viatique de la jeunesse.  Sur la “haqiiqa’’ (le soufisme), on peut citer Mounawirous soudour et Massalikoul Jinaan et sur les règles de bonne conduite aussi (Nahju).               

QUESTION  2

       Il m’arrive d’avoir de mauvaises pensées quand je prie. Je voudrais savoir, comment faire pour m’en départir.

  Réponse

     L’esprit est conditionné par ce que l’on voit, ou que l’on entend. L’individu doit apprendre à contrôler ses pensées en dehors même de la prière. S’il s’adonne à des activités profanes pour ensuite vouloir s’atteler à la prière; il lui sera très difficile de se concentrer durant celle-ci. L’individu doit s’exercer à la méditation, même en dehors des heures de prière. Il faut qu’il s’habitue à méditer sur le jour où il va quitter définitivement cette vie terrestre. Ce jour ultime où il va se séparer pour toujours de ses amis, ses parents, sa famille, ses enfants et de tout son entourage ; où il se verra sortir de sa maison pour être lavé, enveloppé dans le linceul et inhumé. Il se retrouvera tout seul dans sa tombe avec ses actes. Il sera ressuscité au Jour du Jugement Dernier en fonction de la nature de sa foi et de ses intentions. Il vivra douloureusement la station debout de 50 000 ans s’il s’était laissé dominer par son âme  charnelle et ses passions. Il se retrouvera tout seul auprès de notre Seigneur, comme s’il était l’unique créature. A l’agonie, il verra, tout ce qu’il a eu à regarder, entendre et dire et  tous les actes qu’il a eu à commettre par ses sept membres et organes de sa naissance jusqu’à ce stade final. Comme notre Seigneur l’affirme dans le Saint et Noble Coran au Jour du Jugement Dernier, chacun de nous sera accompagné de deux anges, l’un va lui servir de guide et l’autre de témoin sur ses actes.

Tout individu qui se rappelle ces différentes étapes que son âme aura à traverser, arrivera à bien se concentrer aux heures de prière.

Donc, on ne doit pas attendre jusqu’à l’heure de la prière pour se concentrer mais on doit s’y exercer en dehors de l’heure.

Ce n’est pas du tout facile d’arriver au stade où on ne peut plus faire de mauvaises pensées. Mais notre Seigneur ne nous tient pas rigueur de nos pensées. Par contre on ne veut pas que l’individu persiste sur certaines pensées car à la longue, elles peuvent parvenir au cœur puis aux membres et dans ce cas elles seront comptées comme péchés.

 Donc, le fait de se rappeler de l’Au-delà fait partie de ce qui permet à l’individu de mieux se concentrer dans la prière.    

       QUESTION  3

         Je voudrais savoir comment le musulman doit faire pour se préserver d’une diminution de la foi.

  Réponse

        La foi augmente, tout comme elle diminue. Elle augmente si l’individu se conforme aux recommandations de notre Seigneur. En fait, le musulman doit, en chaque fin de journée, faire une rétrospection sur tout ce qu’il a eu à penser, à dire et à faire  durant la journée et redoubler d’effort  pour qu’à la journée qui suive, ces fautes soient considérablement  réduites à défaut de s’en départir complètement.  La foi augmente dans le respect  scrupuleux des recommandations de notre Seigneur (SWT) en accomplissant les cinq prières quotidiennes aux heures prescrites, en lisant le Saint Coran, en invoquant le Seigneur et en se rappelant de LUI dans son cœur. Il faut aussi éviter de commettre des péchés car ils endurcissent le cœur. En effet, à la naissance, l’âme s’apparente à une feuille blanche et vierge, car notre Seigneur l’a créé de Sa Lumière, pleine de secrets. Mais, lorsqu’elle fut introduite dans le corps, ce dernier l’a emprisonnée à tel point qu’elle a perdu ses facultés de “voir’’ et d’“entendre’’. Il faut impérativement que l’individu passe par le “Jihaadu nafs’’ (se départir de l’ensemble des intentions, des paroles et des actes non agréés par le Seigneur) pour qu’elle puisse retrouver son état initial de pureté et de sainteté. En effet, les intentions, les paroles et les actes non agréés par notre Seigneur s’apparentent à de la saleté qui entache et noircit l’âme. Si l’individu s’oppose à son âme charnelle, de par ses intentions, ses actes et ses paroles; l’âme peut aller jusqu’à retrouver son état originel. Car, elle connaissait l’ensemble des secrets de “Jabaroot ’’ (Royaume Céleste), de “Malakoot ’’ (les Cieux) et de “Moulk ’’ (le bas monde).

Plus l’âme se purifie, plus la foi se consolide et plus l’âme s’éclaircit. Plus la foi devient solide, plus l’individu se donne davantage à DIEU et plus il acquiert la force d’endurer les épreuves. Par contre, les mauvaises intentions, les mauvaises paroles et les mauvaises actions s’assimilent à des ténèbres qui empêchent l’âme (Lumière Divine) de parvenir à son Seigneur. Au fur et à mesure que les ténèbres s’épaississent, l’âme bascule vers l’état de “Raynu’’ et de “Hatmu’’.Un individu qui commet pour une première fois, un acte fâcheux le regrette aussitôt après. Mais s’il persiste dans la mauvaise action, il arrivera un moment où il ne ressentira aucun regret. Notre époque en  est un parfait exemple car les gens s’adonnent aux mauvaises actions (par leurs comportements,  leurs intentions, leurs manières de s’habiller etc.) à tel point que ceux qui sont sur la bonne voie sont marginalisés.

Donc, pour que la foi de l’individu se raffermisse, il faut qu’il se conforme aux recommandations de notre Seigneur. De même la persistance dans les interdits est la cause d’une régression de la foi. Plus l’individu s’enfonce dans les interdits, plus son âme s’altère et peut arriver jusqu’à l’état de “Rayiinu’’ et de “Hatmu’’. Il devient, ainsi,  insensible aux paroles d’ALLAH.

       L’individu peut avoir une foi si solide qu’au moment de son agonie, Satan ne pourra point  le détourner.  

       QUESTION  4

         Qu’est ce qui différencie la Charia de la Haqiiqa?

  Réponse

          La Charia est la voie qui  régie tous les actes du musulman : les cinq prières quotidiennes, la Zakat, le jeûne, le Pèlerinage à la Mecque, le mariage, etc. Mais la Charia a des limites car, à l’époque du Prophète (P.S.L.), en temps de guerre, certaines personnes n’embrassaient l’Islam que pour la sauvegarde de leurs biens. Et ceux-ci, personne ne pouvait s’appuyer sur la Charia pour remettre en cause la validité de leurs prières et de leurs jeûnes. Par contre, c’est la Haqiiqaqui est en mesure de trancher sur cette question car elle s’intéresse à ce que l’individu dissimule dans son cœur. En fait la Haqiiqa exige que l’individu se conforme aux cinq piliers de l’Islam pour la Face d’ALLAH. Le croyant n’adore pas DIEU pour des éloges, ou de peur d’être dénigré ; ou bien pour des faveurs.

Bref, la Charia juge les actes visibles et la Haqiiqa les convictions intimes.

Si l’individu, en plus des cinq piliers de l’Islam ajoute volontiers d’autres actes d’adorations que pour la Face de DIEU, il peut arriver un stade où des connaissances et des secrets lui viendront de la part de DIEU (hilmul ladunii). Le Prophète (P.S.L.) rapporte dans un hadithul huds où le Seigneur (SWT) dit: « L’individu ne peut faire mieux que ce que JE  lui ai prescrit comme obligations. Si, en plus de cela, il fait des pratiques surérogatoires,  il se rapproche davantage de MOI jusqu’à ce que JE devienne ses “yeux’’, ses “oreilles’’, sa “langue’’, ses “pieds’’ et ses “mains’’ (ses actes, paroles et intentions sont toujours conformes aux recommandations de DIEU)».

Comme notre Seigneur l’a dit : « Craignez ALLAH et IL vous ouvre les portes du savoir ». Donc, plus l’individu craint ALLAH, plus IL (SWT) lui octroie un savoir ésotérique.

QUESTION  5

         Est que l’Islam autorise à la personne de rester des jours sans manger, ni boire?

  Réponse

        Ce que l’Islam reconnaît et qui est rapporté par le Saint Coran et le Prophète (P.S.L.) aussi, est que les hommes doivent manger et  boire mais que cela ne soit pas de l’illicite car notre Seigneur a dit : « Mangez et buvez, mais à condition que cela soit licite et ne gaspillez pas non plus». Cependant on ne doit pas le confondre au régime que certains hommes de DIEU recommandent à leurs disciples (le jeûne de certains jours). D’ailleurs ce jeûne a des vertus curatives voire d’autres. Seulement, ce jeûne n’est pas continu. Il a un début et une fin durant la journée mais rester des jours sans manger, ni boire n’est pas du tout recommandé par l’Islam.

    Il est aussi déconseillé de manger excessivement, l’individu peut manger le juste nécessaire lui permettant de vaquer à ses occupations.  

  QUESTION  6

         Qu’est ce qui est à l’origine des divergences au niveau des “Tariqa’’ (confréries) dans le campus universitaire et quelles en sont les solutions?  

Je voudrais aussi savoir le sort réservé à celui qui déteste Serigne Touba ?

  Réponse

         S’il existe des divergences au niveau des “Tariqa’’, c’est parce certains ont dérogés à la règles. C’est valable même pour tous les musulmans.  

Le Prophète (P.S.L.) a dit : « Aucun de vous, ne sera vraiment croyant que s’il ne souhaite à son semblable ce qu’il souhaite pour lui-même ». Cela est très compréhensible car ceux qui sont dans les “Tariha’’ sont bien évidemment des musulmans !

Un musulman est celui qui atteste qu’il n’y a de divinité en dehors d’ALLAH Qui l’a créé, modelé et lui a donné force et vigueur ; qui atteste que Mohamed est le prophète de DIEU ; qui pratique les cinq piliers de l’Islam pour la Face exclusive de DIEU.

La profession de foi en DIEU comporte six points :

–        Croire en Dieu et en son unicité

–        attester que les Prophètes (P.S.E.) sont des Envoyées de  DIEU ;

–        croire en l’existence des anges ;

–        attester que les Livres révélés viennent du Seigneur ;

–         croire au destin agréable ou désagréable ;

–         croire au Jour du Jument Dernier.

Donc l’individu doit savoir ce qu’est un musulman. Un musulman doit remplir les critères ci-dessus. Et je crois que si tous les musulmans s’étaient conformés à cela, il n’y aurait pas de divergences.

 En effet, ce que Serigne Touba a dit à ce propos est très clair : « Quelque soit le wird que vous prenez, qu’il soit de Cheikh Ahmed Tidjan Cherif, de Cheikh Abdoul Hadr Jaylaani  ou de quelqu’un d’autre parmi les saints, il vous mènera a l’enceinte scellée de Dieu (si vous vous conformez aux recommandations de son fondateur)». En réalité, tous ces hommes de Dieu n’enseignent que l’Islam dont la propagation est si vaste qu’il est normal qu’il y’ait plusieurs foyers religieux. Cependant, il ne devrait exister aucune contradiction entre eux car s’inspirant tous du Saint Coran.  

  QUESTION  7

         Je voudrais savoir le sort réservé à celui qui hait Serigne Touba.

  Réponse

         Je ne peux concéder  le statut de musulman à celui qui hait Serigne Touba car le Prophète (P.S.L.) a dit : « Aucun de vous, ne sera vraiment croyant tant qu’il n’aura souhaité à tout musulman ce qu’il souhaite pour lui-même » et personne ne doute point que Serigne Touba est un musulman.  

       Haïr Serigne Touba n’est rien d’autre que de l’ignorance car si vous parcourez tous ses écrits, vous ne verrez nulle part, un passage qui soit en contradiction avec le Saint Coran ou avec la Sunna du Prophète (P.S.L.). L’erreur de la plupart des gens est de juger Serigne Touba, à partir de ceux qui se réclament de lui et qui ne se conforment pas à ses enseignements.  

        Je ne parle même pas des hommes de DIEU, mais celui qui hait un quelconque musulman, n’a aucune justification valable.  

 

 

  QUESTION  8

         Comment reconnaît-on un Rénovateur de l’Islam (Moujadid)?

  Réponse 

         On le reconnaît par ces traits suivants :

–        c’est quelqu’un qui a une maîtrise parfaite de la Charia et de la Haqiiqa ;

–        la vu de cet homme suscite en l’individu une exaltation extraordinaire envers notre Seigneur (SWT) ;

–        quiconque le fréquente, ne fusse qu’un laps de temps, ressentira des sensations jamais éprouvées auprès  d’un autre ;   

–        sa personne ses paroles et ses actes éveillent de fortes sensations dans les cœurs des hommes. Ce qui le différencie des autres est cette Lumière Divine qui se manifeste en lui;

–        il est clément et généreux.                                                           

En somme, il se pare de l’ensemble des attitudes que notre Seigneur (SWT) agrée.  

 

QUESTION  9

         J’ai remarqué que beaucoup de mourides se limitent à la lecture des khassidas (poèmes écrits par Serigne Touba) et non du Saint Coran et je voudrais avoir des éclaircissements sur cela ?

  Réponse

         La lecture des “khassidas’’ est une très bonne chose car ce sont des louanges à l’endroit de notre Seigneur (S.W.T.) ou du Prophète (P.S.L.), ou même des prières. Cependant, les privilégier du Saint Coran n’est que de l’ignorance. Le coran qui est la Parole d’ALLAH est  au dessus de tout écrit, mieux vaut concilier sa lecture à celle des “khassidas’’. D’ailleurs, si on se réfère au “khassida’’ que je citais dans mon discours d’ouverture (haaloo liyar kane li abwaabi salaatiini…), on voit que  quiconque le lit avec méditation aura amélioration considérable de sa foi. En effet, il vous rappelle le renoncement dont a fait montre Serigne Touba, lorsque certains privilèges (cadi dans la cour de Lat DIOR) lui furent proposés.  

Donc la lecture des “khassidas’’ a de multiples avantages mais rien ne prime sur la lecture du Saint Coran. Autant notre Seigneur est au dessus de tout le monde, autant son Livre prime sur tout autre livre. Cependant l’individu se doit de concilier la lecture Saint Coran, des “khassidas’’ voire l’invocation des noms de notre Seigneur.  

QUESTION  9

         Je voudrais savoir si “Laa-i-laaha illal laahi fall’’ est de l’associationnisme?

  Réponse  

         Laa-i-laaha illal laahi fall’’, en ce qui me concerne, je ne le recommanderai à personne.  Je vais vous donner des références fiables par rapport à ma position et tout ce que j’affirme, c’est au prix de ma vie. En effet, un jour, lorsque Serigne Touba se trouvait dans sa concession ʺkeur gou makʺ (Boukhatoul moubaaraka) à DIOURBEL, il entendit des chansons ( Yalla fall,   yonen diop) provenant de la maison de Cheikh Ibra. Serigne Touba envoya quelqu’un pour les sommer d’arrêter  mais en vain. Il demanda : « de qui se réclament ces hommes qui tiennent de tels propos ? ». On lui répondit qu’ils sont des disciples de Cheikh Ibra. Il envoya quelqu’un appeler Cheikh Ibra (Ce jour là, lorsque Serigne Touba sortit pour commissionner quelqu’un chez  Cheikh Ibra, l’enfant qu’il rencontra en train de courir fut Serigne Abdou Khoudoss Mbacké, Calife de Mame Cheikh Ibra Faty,  qui nous a quitté  récemment, et il lui demanda de l’appeler un adulte pour l’envoyer chez Cheikh Ibra. C’est Serigne Abdou Khoudoss qui m’a raconté cette histoire). Lorsque Cheikh Ibra arriva, il lui dit qu’ils disent « Laa-ilaaha-illa laa », sans en rajouter, quoi que ce soit et immédiatement, ils s’y conformèrent.

      Ceci est une histoire claire et précise que personne ne peut contredire. 

QUESTION  10

         J’entends parfois des personnes qui contestent le “Gamou’’ (Maouloud) et le “Magal’’. Je voudrais être édifié sur cela.

  Réponse 

        Peut-être, qu’ils contestent la manière dont le “Gamou’’ ou le “Magal’’ sont célébrés. Quiconque conteste celui qui, célébrant le “Gamou’’ ou le “Magal’’ en se consacrant à la lecture du Saint et Noble Coran, se rappelle de notre Seigneur (S.W.T.), fait des louanges et des prières à l’endroit du Prophète (P.S.L.) et des hommes de DIEU est alors malintentionné. Je ne vois aucun mal en cette manière de célébrer le Magal ou le Gamou.      

QUESTION  11

         A certaines périodes de l’année, il arrive que nos emplois du temps soient si chargés qu’il nous est difficile d’accomplir convenablement nos actes d’adorations. Quels conseils nous donnez-vous?

  Réponse   

         « Les études ont leurs heures de même que les moments de détente ». En guise d’exemple, deux enfants passaient leur temps à jouer ensemble. L’un d’eux constate que l’autre travaille bien en classe et qu’il maîtrise très bien ses leçons. Un jour, il lui dit qu’il constate qu’il travaille mieux que lui alors qu’en réalité ils passent leurs temps à jouer  ensemble. L’autre lui répondit que c’est parce qu’il a gardé dans son sac un outil précieux. A force de l’importuner sur cet outil, l’autre lui dit : « Les études ont leurs heures de même que les  moments de détente ».

       Par conséquent l’individu doit bien distinguer les heures de prières de celle des études. Aux heures de  prière, toute autre activité est prohibée. Ainsi il faudra impérativement vous acquitter de la prière voire y rajouter des invocationset des prières surérogatoires avant de retourner à vos activités.

Aux heures d’études, il faut bien se consacrer aux études. Mais, à l’heure de la prière, il faudra cesser  toute activité et se consacrer à votre Seigneur. A travers les études on ne convoite que cette vie terrestre et on ne sait si on va y réussir ou pas alors que les actes d’adorations sont pour l’Au-delà qui est la vérité  et la demeure éternelle. Sachez que cette vie est unique. Une fois qu’on l’aura perdu, on ne l’aura plus jamais. Donc mieux vaut sacrifier cette vie d’ici-bas au profit de celle de l’au-delà que de perdre toutes les deux.    

La détermination dont les hommes font montre dans la quête des biens de ce bas monde, s’il en faisait autant dans la recherche de l’agrément d’ALLAH, ils en profiteraient aussi bien pour ici bas et dans l’au-delà.  

QUESTION 12

         Beaucoup de gens concluent le pacte d’allégeance avec un guide qu’ils ont du mal à voir à cause du nombre considérable de ses disciples. Qu’en pensez-vous?

  Réponse  

         Tout disciple doit savoir les  raisons qui l’incitent à conclure le pacte d’allégeance avec un guide : pour se conformer au chemin de la droiture et accéder au Salut. Si tel est le cas, il vous faudra impérativement rechercher quelqu’un qui a le temps de vous recevoir, de vous prodiguer des conseils et vous exhorter vis-à-vis de votre Seigneur. En outre, les sermons et les recommandations qu’il vous prodigue doivent se refléter sur sa personne.  

La plupart des gens considère le pacte d’allégeance comme une tradition.  Certains ne voient leur guide qu’une fois l’année comme en période de Magal, d’autres une fois tous les cinq mois et d’autres une fois par mois. Ils ne font  qu’évoquer le nom de leur guide mais ils ne vont jamais le voir pour que ce dernier s’enquière de leur attitude vis-à-vis de leur Seigneur (S.W.T.), de leurs parents, ainsi que de tous les musulmans. Un guide doit aider le disciple à améliorer ses rapports avec son Seigneur (S.W.T.), ses semblables mais aussi pour qu’ils aient une vie paisible. En somme, celui qui chemine avec un vrai guide remarquera des améliorations dans son comportement vis-à-vis de son Seigneur, mais aussi dans ses activités dans ce bas monde.

   Si par contre vous ne recherchez qu’à vous conformer au chemin de la droiture et accéder au Salut et que vous ne parvenez pas à voir celui qui veule

 

QUESTION 13

         Je voudrais des éclairecissements à propos de la lettre que Serigne Touba a adresssée à Mame Cheikh Ibrahima FALL?

  Réponse  

 

Je crois qu’il y’a rien d’autre à dire sur cette lettre. Elle a été écrite par Serigne Touba et publié par  Serigne Abdou Lahat dans … . Nous n’avons fait que la traduire  au profit des musulmans. En fait lorsque serigne Abdou Lahat a finit de confectionné ce recueil, il appela plusieurs dignitaires mourides et leur donna chacun un exemplaire. Donc par ce geste Serigne Abdou Lahat s’attendait  à ce que les enseignements qui s’y trouvent soient appliqués. C’est la raison pour laquelle nous en avons extrait  plusieurs lettres afin que ceux qui méconnaissaient la voie du mouridisme soient édifiés et qu’ils puissent aussi identifier tout ce qu’on y a ajouté et qui n’en fait pas partie. Tel est le but que nous recherchons dans ce travail. Notre objectif principal est le rayonnement de l’Islam par la voie du mouridisme dans laquelle le Seigneur nous a inscrit. Ainsi nous avons l’intention de le revivifier comme le cheikh l’a enseigné en nous fondant sur le Saint Coran, la sounna et ses propres paroles.

QUESTION 14

         Je voudrais des éclaircissements à propos de ceux qui disent qu’ils peuvent faire accéder quelqu’un à son Seigneur en un laps de temps ?

  Réponse  

Par la grâce de notre Seigneur et Sa Bienveillance, je peux vous donner une réponse claire par rapport à ces dires. Ce dont ils font allusion lorsqu’ils disent qu’ils peuvent faire accéder les gens à leur Seigneur en une minute, le Seigneur me l’a dévoilé par sa grâce et sa Miséricorde. Mais je ne considère pas cela comme relevant de la droiture. Je peux divulguer  leur prétendu méthode d’élévation spirituelle à toute l’assistance. Mais je n’accorde aucun crédit  à cela. Quiconque te dit qu’il est arrivé au Seigneur, considère son comportement par rapport aux recommandations du Seigneur. D’habitude, ceux qui prétendent faire accéder les gens  au Seigneur en quelques minutes ne se préoccupent guère des recommandations divines, mais se tournent plutôt vers leurs plaisirs et passions. En fait j’estime que quelque soit le grade d’un individu, il n’égale ni le prophète (PSL) ni ses compagnons. D’ailleurs quand le prophète (PSL) annonça à Abou Bakrine Sadih qu’il fait partie des dix compagnons promus au Paradis, il pria  cent rakkas sous chacun des cent  dattiers de son champ car il disait qu’il ignore si cette promesse repose sur un acte qu’il n’a pas encore accompli.

Nous sommes bien au courant des agissements s de ces gens-là. Certains disent qu’ils ont atteint le « fanaawou » (annihilation en Dieu), d’autres le « baqaou » (Subsistance de Dieu en soi) et d’autres disent qu’ils voient Dieu « guiss yalla ». Par la grâce de Dieu je connais tous ces savoirs mais ils n’entrent pas dans mes enseignements car nous ne considérons pas cela comme relevant de la droiture. En effet l’accès à l’enceinte scellée de Dieu se manifeste  par de bonnes intentions, paroles et œuvres ; bref de bons caractères. Et d’habitude quand ils voient quelqu’un se conformer à la charia, il le dénigre en disant que c’est par ignorance de  la « qahiqa » à ces actes cultuels. Pourtant il est dit que le vrai homme de Dieu (Al Kamilou) est celui dont la lumière de  « qahiqa » n’entrave pas celle de charia ; autant son grade est élevé autant il se conforme à la charia pour magnifier la grandeur de son Seigneur (SWT)    

 QUESTION 15

         Quelles sont les devoirs d’un mari à l’égard de son épouse ?

  Réponse  

On doit avoir de la tendresse et de la tolérance envers les femmes, les protéger et les aider car elles sont imparfaites. Les femmes en  retour doivent être  persévérantes en respectant leurs maris et être à leurs cotés pour la Face de Dieu (SWT).

QUESTION 14

         Je voudrais savoir s’il est permis à un musulman de commencer par « bismilahi rahamani rahim ?

  Réponse  

Ces différences résultent de la répartition des musulmans en Rites (Ngir). Cependant, chacun de ces rites (Malick, Chafi’i, Abo Hanbal, Abo Hanifa) a pour fondement la tradition prophétique. Quelle que soit l’école à laquelle se réfère le musulman, on peut dire qu’il est dans la droiture car ces divergences relèvent de la miséricorde de notre Seigneur (SWT). Ce qui compte est que chacun se conforme aux règles qui régissent l’école à laquelle  il se réfère. Toutefois, certains ne sont pas obligés de se référer à une seule école. En effet, Serigne Touba disait souvent à ses disciples qu’il n’est régi par aucune école et que s’ils le voyaient agir selon une école autre que Malikite, qu’ils ne l’imitent pas en cela mais qu’ils se conforment plutôt à cette dernière.

QUESTION 15

         J’ai constaté qu’il y a des mosquées qu’on ferme durant la période des grandes vacances scolaires et je voulais savoir le jugement de l’Islam par rapport à cela?

  Réponse  

N’existe-t-il pas des personnes qui s’y adonnent  de la prière ? Quand on construit une mosquée, c’est pour que les gens s’y adonnent aux cinq prières quotidiennes. On ne doit fermer une mosquée que lorsqu’on constate qu’il n’y a plus de fidèles qui y viennent pour prier. Ainsi, en période de vacance, il n’y a aucune personne qui y effectue ses prières, on pourra la fermer pour qu’elle ne soit pas le refuge des animaux en divagation.

  QUESTION 16

         J’ai remarqué que dans certaines rencontres religieuses, les fidèles utilisent le tam-tam. Est-ce que cela est permis par l’Islam?

 

 

REPONSE 16  

Certains usages que l’on fait du tam-tam ne sont pas blâmables ; mais les conséquences qui pourraient en découler peuvent les rendre illicites. En fait, le prophète (PSL) autorisait le tam-tam pour l’annonce des mariages et l’usage que les « Qadr » en font n’est pas blâmable non plus. L’usage est illicite s’il pousse les gens à commettre des péchés en les incitant vers les femmes ou à suivre leurs passions et leurs âmes charnelles. Le tam-tam est aussi déconseillé quand il est une occasion pour les hommes et les femmes de s’entremêler. Pourtant il y a beaucoup d’assemblées religieuses où les hommes et les femmes s’emmêlent en dansant du tam-tam. Des hommes et des femmes  sillonnent parfois  les rues de Dakar pour demander de l’aumône en dansant et en chantant et la plupart des gens les prennent pour des mourides alors qu’ils ne sont que des égarés qui ne suivent que leur passion. En effet, Serigne Abdoulahi Diakhaté m’a raconté que le jour qu’il a vu Serigne Touba pour la dernière fois, un homme est venu chez Serigne Touba en compagnie d’une forte délégation en battant des tam-tams. Serigne Touba demanda son nom aux disciples puis sortit une natte qu’il lui lança en lui disant d’arrêter de jouer et d’aller adorer le Seigneur.   

QUESTION 17

         Quels conseils me donneriez-vous afin que je puisse me prémunir contre la tentation des femmes?

            Il n’y a qu’à baisser son regardetlimiter ses fréquentations car si tu laisses errer ton regard partout, tu ne pourras pas préserver ta chasteté. Le Prophète (PSL) a dit que : « Celui qui ne peut pas préserver son regard ne pourra pas garder sa chasteté ».

Les hommes n’ont qu’à baisser leurs regards et les femmes d’avoir un  habillement plus décent conformément aux injonctions de l’Islam.

QUESTION 18

         Je voudrais savoir si la droiture des gens ou leur égarement sont le fait du seul décret divin.

Tous les deux relèvent de notre Seigneur  car c’est Lui qui guide qui IL veut et égare qui IL veut. Mais dans chaque situation il y a une part qui dépend des actes de l’individu. Le croyant doit en ce qui le concerne toujours se préoccuper  de tout ce qui augmente sa foi à l’égard de son Seigneur en purifiant ses intentions, ses paroles et ses actes. 

QUESTION 19

         Quels sont les avantages que l’on tire des chansons que l’on formule à l’endroit du Prophète (PSL) ?

Le Seigneur nous à envoyer les hommes de Dieu pour qu’ils soient pour nous des modèles de référence. Dans le saint coran le Seigneur nous dit qu’il nous à envoyer les Prophètes pour qu’ils soient des références. Si tu fais des louanges sur le prophète (PSL) sans te préoccuper de ses recommandations, tes louanges ne seront d’aucune utilité.

Actuellement la plupart des gens, lorsqu’ils sont devant un homme de Dieu, ne font qu’émerveiller de ses paroles. Ils l’écoutent pour le plaisir d’entendre ses paroles mais pas pour en tirer des enseignements. Ainsi depuis le début de cette assemblée, le plus important est que chacun de nous écoute le sermon avec discernement. Tout ce dont qu’on y parlé de bonnes paroles, on se mesure par rapport à cela. Si on constate que ces bonnes paroles sont en nous, on en remercie le bon Dieu. Si on ne les retrouve pas en nous, on s’efforce d’en accéder.

 

QUESTION 20

         Je voudrais savoir ce qu’a dit Serigne Touba à propos l’échange de poignées de mains entre hommes et femmes en guise de salutation.

       Il faut plutôt demander ce qu’a dit l’Islam sur cet acte. Il faut savoir que parfois l’Islam interdit une chose pour palier aux éventuelles conséquences qui pourraient en découler. En effet notre Seigneur n’a pas dit « Ne commettez pas l’adultère », mais plutôt « Ne vous approcher pas de l’adultère». De cette interdiction découle celle de la poignée de main, du regard, du fait de s’isoler avec une femme ou de jouer avec elle etc. En effet, lorsqu’on interdit au berger de s’approcher des champs, c’est pour éviter que les troupeaux y pénètrent sans qu’il s’en rende compte. Donc l’Islam rejette la poignée de main entre hommes et femmes du fait des inconvénients que cet acte peut engendrer.

Même en dehors de ce cadre, tout ce que l’Islam interdit, c’est pour préserver l’individu des malheurs qui pourraient en découler. De ce fait, si des hommes et des femmes se regroupent fréquemment, à la longue des relations malsaines pourraient en résulter ; ce qui est nuisible à la société. Même si l’Enfer et le Paradis n’existaient pas, la ligne de conduite que l’Islam nous a indiquée est celle qui nous permet d’avoir une vie paisible et saine sur terre. Mieux, elle nous permet également d’avoir le Salut à l’Au-delà.

 

 

 

 

 

 

SERMON GAMOU 2009

Nous commençons nos propos par l’invocation du Nom de DIEU (S.W.T) ; LUI qui nous a créé, façonné et nous a doté d’une  force.  LUI qui, à partir du néant, nous a créés de par Sa Volonté et Sa Puissance. Nous LUI devons une reconnaissance qui a un commencement mais qui ne s’arrêtera jamais. Nous prions pour que Sa Miséricorde et Sa Grâce ne cessent de se répandre sur l’âme de Son esclave et envoyé  mais qui est aussi un être agréé : Mouhammad. Nous prions aussi pour que Son agrément et Sa lumière ne cessent de se répandre sur l’âme de son esclave et serviteur de son émissaire ; notre maître et guide Serigne Touba. Ces prières  vont également à l’endroit  de tous les envoyés du SEIGNEUR (S.W.T) sans aucune exception. Aussi, les prières à l’endroit de notre maître et guide Khadimou Rassoul  s’adressent-elles à tous les Hommes de DIEU (S.W.T) venus après les Prophètes. Tels les Prophètes qui n’admettent pas la croyance en un d’eux tout en réfutant les autres, les hommes de DIEU (S.W.T) n’acceptent également pas la croyance en un d’eux dans la contestation ou le dénigrement de l’autre. Le SEIGNEUR (S.W.T) ordonne à ce propos, aux musulmans de ne pas faire de distinction entre ses envoyés. Ils constituent une seule personne qu’on ne saurait dissocier. Ainsi, croire au Prophète Mouhammad (PSL) est obligatoire comme l’est la croyance en Seydina Issa (A.S.) mais aussi en Seydina Moussa (A.S.). Les Hommes de DIEU (S.W.T) n’acceptent eux aussi pas de dissociation entre eux et cela semble  être à l’insu des musulmans surtout dans notre pays Nous prions pour que notre SEIGNEUR (S.W.T) unisse davantage les cœurs des musulmans. Nous prions également pour que DIEU (S.W.T) rende plus fortifie nos guides religieux, qu’Il les dote de sa force. Ces prières s’adressent d’abord à notre guide et khalife de Serigne Touba : Cheikh Mouhammad al Amine Bara MBACKE puis à tous les chefs de familles religieuses du Sénégal mais aussi à tous les musulmans quels qu’ils soient. Que le SEIGNEUR (S.W.T) les fasse suivre ses recommandations et les écarte de ses interdits.

Nous voila à présent dans la célébration d’une Majestueuse Nuit car marquant la Naissance du Sceau des Prophètes. Lui qui est un être de générosité et d’humanité à l’endroit de tous les êtres vivants qu’ils en soient conscients ou non mais surtout chez les musulmans. La commémoration de la naissance du Prophète (P.S.L.) fait l’objet de plusieurs controverses, mais ce que nous retenons et considérons comme exact c’est qu’elle est Obligatoire.Tel qu’il est  enseigné par le prophète que la recherche du savoir est obligatoire pour tous les musulmans, je crois donc, qu’assister à une telle cérémonie est obligatoire si toutefois cette célébration se limite à enseigner aux musulmans leur religion. C’est qu’il y a dans notre pays différents types de musulmans et leur différence est souvent le fruit de leur incompréhension. Ceux qui critiquent le « Gamou » ou célébration de la naissance du Prophète (P.S.L.) ont souvent de quoi soutenir leurs prétentions. En effet, ils voient des gens qui organisent des cérémonies dites Gamou alors que ces manifestations sont souvent différentes de celles dont un musulman doit se référer. La plupart des gens qui organisent ces cérémonies ne font que se vanter de celui qui faisait cela ou du moins crier à qui veut l’entendre que leur aïeul était le premier à commémorer la naissance du prophète. Ce sur quoi on peut se vanter d’un homme de DIEU (S.W.T), c’est son apport dans nos bons comportements, paroles et actes. On ne doit se vanter d’un homme de DIEU (S.W.T) que grâce à ses enseignements qui nous ont permis de craindre plus notre SEIGNEUR (S.W.T) qui nous a créé, façonné et donné forme ; de nous soucier plus du Créateur et enfin de nous écarter davantage de ses interdits tout en respectant nos semblables. Maintenant les hommes religieux sont considérés comme des chevaux de course ; chacun vantant les mérites de son étalon et cela ne doit être le comportement d’un bon musulman. Tous ses hommes religieux ne constituent que des voies menant au Créateur et quelle que puisse être sa porte d’entrée si on suit scrupuleusement les recommandations et s’écarte des interdits on atteindra la station suprême de la perfection.Ceux qui critiquent le « Gamou » avancent que le prophète n’organisait pas cela mais à y voire de plus près, ce que nous sommes entrain de faire c’est le Prophète (P.S.L.) en son temps qui le faisait lui-même. Ce qui est à l’origine de la prière du Vendredi c’était que les musulmans étaient devenus nombreux. Le prophète (P.S.L.) n’avait plus la possibilité de s’adresser à chacun en privé, alors le SEIGNEUR (S.W.T) institua  la prière du vendredi pour que le prophète, dans son sermon (Khoutba), rappelle aux musulmans les recommandations et les interdits. Tout ce qui se passait dans la semaine, toutes recommandations divines qui lui parvenaient, le prophète profitait des Vendredi pour le faire parvenir aux musulmans.

Lorsque les musulmans devinrent encore plus nombreux (certains vivaient à Yémen, d’autres à Bimeskh, d’autres au Liban d’autres encore en Irak ou  à Misra) ce fut à l’occasion des sermons (Khoutba) des deux « Hidj » (Tabaski et Korité) qui se tenaient chaque année que le Prophète (P.S.L.) exhortait les musulmans à adorer le SEIGNEUR (S.W.T); à se conformer à ses recommandations et à s’écarter à ses interdits. Il les inciter également à se détourner de ce bas monde qui est voué à l’anéantissement et se tourner vers l’au delà qui est sans limite. Certains musulmans ne venaient qu’une fois par année voir le Prophète (P.S.L.) pour qu’il leur rappelle les recommandations à l’occasion des prières du Vendredi ou pendant le Pèlerinage. À cette époque il semblait que les musulmans n’avaient pas encore besoin d’une personne autre que le Prophète (P.S.L.) pour faire cela. En plus ce que nous attendons de la célébration de cette nuit c’est de rappeler et d’éclaircir  les enseignements du prophète (P.S.L.). Aussi le prophète, de son vivant, s’attelait-il à cette tâche. À sa disparition, ses compagnons et chacun à sa manière, regroupaient les personnes qui avaient embrassées l’islam par son entremise pour leur rappeler les enseignements du prophète (P.S.L.) de manière à ce qu’ils vouent un culte pure et sincère à notre SEIGNEUR (S.W.T). Donc ceux qui disent que le prophète (P.S.L.) ne faisait pas cela ne comprennent pas qu’étant l’enseignant et l’éclaireur, le prophète (P.S.L.) n’avait pas besoin de faire ces célébrations.

D’autres pensent que ceux qui font ces commémorations aiment le Prophète (P.S.L.) plus que ses compagnons. Aimer le prophète plus que les compagnons n’est pas chose facile. Mais il y a des personnes qui n’ont pas eu à voir le Prophète (P.S.L.) et qui, au fond de leur cœur aiment le Prophète (P.S.L.) plus que certains compagnons et pourtant ils n’en ont qu’entendu parler. Cela est l’œuvre de DIEU (S.W.T). La vue peut provoquer l’amour mais l’oreille aussi en fait partie tout comme la pensée. Le cœur lui, consolider ce sentiment. En effet on peut voir une personne et l’aimer. On peut aussi entendre parler de quelqu’un, apprécier ses vertus et l’aimer. Tout cela peut arriver. Vous pouvez voir une personne et l’aimer de façon extraordinaire tout comme on peut entendre parler de quelqu’un et l’aimer de manière extraordinaire.

Ces critiques sont à l’image de celles adressées au soufisme «  Tassaouf ». C’est à cause des gens qui entrent dans ce domaine sans pour autant se conformer à ses règles. Le soufisme est une école. On peut créer une école et lui donner le nom d’Al Azhar tout comme quelqu’un d’autre peut en créer et lui donner le nom d’un autre compagnon du Prophète (P.S.L.). Les noms peuvent varier mais ce qu’enseignent ces écoles est unique : c’est l’islam. Les méthodes d’enseignement à l’intérieur des écoles peuvent différées. Mais le but recherché par le Soufisme à travers les méthodes d’enseignement de ses maîtres soufis est unique dans toutes les écoles : ce sont les bons caractères. Même ceux qui ne sont pas soufis aspirent à ce qu’enseigne le Soufisme : les bons caractères. C’est juste que les maîtres soufis ont vu dans leur manière d’enseigner un chemin plus court pour atteindre ces bons caractères que le Prophète lui-même était venu pour parachever. Ce sont les personnes qui s’y identifient et qui ne se suivent ou ne connaissent même pas les enseignements du Soufisme qui rendent parfois crédibles les prétentions des détracteurs du soufisme. Aujourd’hui nombres de personnes célèbrent le Gamou. À la télévision, ces temps-ci on montre les familles religieuses qui font l’étalage de leur manière de commémorer le Gamou. A y voir de plus près on voit qu’elles ne font que se vanter de cela. Dire que mon grand-père ou mon père est le premier à célébrer le Gamou n’est que futilité. Ce qui est utile c’est de parler de sa manière d’adorer notre SEIGNEUR (S.W.T) ; comment il vivait, comment il éduquait ceux qui l’on suivi pour la face de DIEU (S.W.T)  ou encore le but qu’il poursuivait en célébrant le Gamou qui n’est autres que de rappeler les enseignements du Prophète (P.S.L.). En écoutant une famille religieuse parler, on se rend compte qu’elle ne fait que réfuter les allégations d’une autre famille religieuse. Chacune s’empresse de dire que mon aïeul est le premier à célébrer le Gamou : c’est comme qui dirait qu’elles sont en train de  considérer les hommes religieux sont comme des chevaux de course. Ce qui devait motiver ces familles c’est de s’empresser à poser les jalons d’une union des musulmans et non de les désunir. Certaines paroles ne font que conforter les détracteurs du Gamou dans leurs positions. Ils diront alors que ce vers quoi tendent ces familles dites religieuses n’est pas conforme à l’islam. En effet, l’islam ne connaît ni la partialité ni les encenses ; Elle appelle plutôt à l’union des musulmans quelque soit leur appartenance confrérique. Pourtant dans la plupart de leurs allocutions, ces familles ne font que s’encenser. Elles ne renvoient non plus aux enseignements de l’islam. Aujourd’hui on voit une personne dite soufis qui ignore tout des principes du Soufisme. Pourtant il se réclame mouride ou tidiane. Mouridisme, Tidianisme ou toute autre voie se réclamant du soufisme constituent une seule école. Il suffit de rejeter l’une des voies pour s’exclure de l’école. C’est en ce sens que Serigne Abdoul Ahad MBACKE (Troisième Khalife de Serigne Touba) disait : « Le Mouride, le Khâdre  et le Tidiane sont trois frères de même père et mère ; l’un étant noir l’autre blanc et le dernier métissé.  Il suffit de considérer l’un comme démon pour que tout les autres le soient ». Ils sont tous pareils et cela semble être méconnu des musulmans. Ils enseignent tous les voies et moyens susceptibles de faciliter l’agrément du SEIGNEUR (S.W.T)  et permettant de se départir des mauvais comportements. Ceux qui considèrent le Magal et le Gamou comme une tradition non approuvée ou reconnu par la sunna du Prophète (P.S.L.) « Biddaa »  organisent pourtant des conférences. Le Prophète (P.S.L.) organisait-il des conférences? Ces détracteurs du Gamou et du Magal, qu’ils se nomment associations islamiques ou autres, organisent pourtant chaque année des rencontres où ils réunissent leurs membres pour discuter. S’ils veulent l’appeler Magal ou Gamou, ils sont libres de le faire ou bien ils peuvent lui donner le nom qu’ils souhaitent. Prenons l’exemple du Magal, il s’agit d’une rencontre de musulmans. C’est un esclave et adorateur de DIEU (S.W.T) « Cheikhoul Khadim » à qui le SEIGNEUR (S.W.T)  a fait don de largesses et d’une générosité exceptionnelle qui rend grâce à son Créateur. À cet effet, il demande à tous ceux et celles qui aiment ce qu’il adore et qui déteste ce qu’il haït de le suivre dans la grâce qu’il rend à son SEIGNEUR (S.W.T).

 Comment en rend t-il grâce au SEIGNEUR (S.W.T)? C’est par des lectures du Saint et Noble Coran, par des prières sur le Prophète (P.S.L.) et par le Rappel des enseignements du Prophète (P.S.L.) qu’il y procède.On y rappelle aux musulmans la manière dont ils doivent considérer le SEIGNEUR (S.W.T) et leurs semblables. Si telle est la manière dont est célébré le Magal, le Gamou ou bien même toute autre rencontre religieuse cela ne sera que profitable. Mais comme je viens de le souligner dans mes propos ceux qui critiquent ces manifestations ont souvent de quoi conforté leurs thèses. En effet, à la télévision, on montre des Gamous et des Magals où il n’y entend aucune parole permettant de se rappeler DIEU (S.W.T) ou qui serait profitable dans cette vie terrestre.Ces antagonistes du Gamou et du Magal se servent de ces gens pour considérer ces célébrations comme contraires à la Sunna.

 Chaque jour à Dakar, vous rencontrez des gens vêtus de haillon qui défilent dans les rues avec leurs tambours pour quémander tout en se réclamant du Mouridisme. Ils ne font que déranger les gens. Ils ne connaissent rien des écrits du Cheikh décrivant le comportement du Mouride. Cela est inquiétant et ce qu’ils font ne relève pas du Mouridisme. Cela est une certitude. Un Mouride ne doit pas avoir de temps libre. Il doit toujours être dans les recommandations. Ceux qui vivent cela le connaissent très bien. Ceux qui étaient avec Serigne Touba n’avaient pas de temps libre. Ils étaient chaque fois dans les recommandations. Soit ils travaillaient, soit ils étudiaient du SEIGNEUR (S.W.T.). Serigne Souhaïbou MBACKE se comportait également de la sorte avec ses disciples. A chaque fois qu’il voyait un disciple libre, il lui chargeait d’un travail. Pour pouvoir lui échapper, le disciple prenait un papier et un bic puis s’empressait de sortir de sortes qu’il crût que ce dernier allait prendre une leçon. Donc, le mouride ne doit pas avoir de temps libre car ce qui l’attend dans cette vie comme dans l’au delà doit toujours le préoccuper. Ces enseignements  doivent toujours être rappelés aux musulmans mais les plus écoutés ne le font pas. Ils ne font que les orienter vers leur propre bonheur. Mais Serigne Touba a toujours dit que quiconque fait ce qu’il désire rencontrera ce qu’il déteste. Donc quiconque veut aider quelqu’un doit le mettre dans le droit chemin, lui montrer ce qu’aime notre SEIGNEUR (S.W.T.) et lui montrer la voie qui le départira de ce qui est détesté par DIEU (S.W.T). Voila comment il pourra avoir ce qu’il désire dans ce monde et dans l’au-delà.

 Le Gamou est donc la célébration de la naissance du Prophète (P.S.L.).  Cette commémoration se fait par le rappel de sa mission de sauveur de l’humanité, des cinq piliers de l’Islam qui doivent être observés tous pour être considéré comme musulman. À défaut on peut se prévaloir d’être tout sauf un musulman. Une personne qui ne prie pas ne saurait être comptée parmi les musulmans. Le Prophète (P.S.L.) dit à cet effet que : « Celui qui ne prie pas n’est pas un musulman. Et la prière est le baromètre des musulmans». La parole du Prophète (P.S.L.) est plus au dessus de la parole de tout autre créature. Au prophète fut révélé l’Islam et personne n’est plus proche de notre CRÉATEUR que lui. Quelque puisse être son assise ésotérique de la cessation des prières, celle dont devrait se prévaloir le Prophète (P.S.L.) à qui fut révélé l’Islam mériterait plus de considération. Personne n’est plus élevé que lui en station spirituelle et pourtant il n’a jamais cessé de prier et cela jusqu’à la fin de sa vie. Celui qui refuse de satisfaire au versement de la dîme légale (Zakaat) s’exclut de facto de la religion musulmane. Dans l’ouvrage de Serigne Touba intitulés « Tazawoudou sikhaar », le Cheikh dit que quiconque refuse de prier est un mécréant. On doit lui enjoindre de se repentir. Dans un délai de trois jours, s’il refuse de s’exécuter on le tuera. On ne lui donnera pas de prière mortuaire encore moins de linceul. Il ne sera également pas enterré dans les cimetières musulmans. Il y reprend les piliers du jeûne de la dîme légale et bien d’autres choses. Tout cela est dans cet ouvrage et dans les moindres détails. Ce sont ces choses-là qu’on doit rappeler aux musulmans de sorte qu’ils sachent comment faire pour s’identifier à l’islam. Celui qui opte pour la religion musulmane doit connaître les principes qui régissent cette voie pour  ne pas se tromper ou  se leurrer. Si vous ne faites pas cela, vous vous réclamerez de tout sauf un musulman. Ceux qui connaissent l’Islam ne vous appelleront non plus un musulman. Un musulman doit prier. Il doit jeûner pendant tout le mois de Ramadan. Il doit verser l’aumône légale si ses moyens l’exigent et faire son pèlerinage à la Mecque s’il en a les moyens. Tout cela après avoir bien sûr déclarer sa foi en l’Islam (déclarer qu’il n’y a d’autre Dieu que DIEU (S.W.T) et reconnaître Mouhammad (P.S.L.) comme l’envoyé du SEIGNEUR (S.W.T). La nature salvatrice du Prophète (P.S.L.)  se mesure à ces cinq piliers de l’Islam. Cela est à relevé. Ces piliers sont à l’image des médicaments.

 Le Prophète (P.S.L.)  interrogeant les musulmans leur demanda si chacun d’entre vous avait une rivière devant sa maison où il se baignerait cinq fois par jour, lui restera t-il une souillure. Ces derniers lui répondirent par non. L’envoyé de DIEU reprit et leur dit que tel est l’effet des cinq prières. Ne versera pas dans les interdits, celui qui prie et reste attentif à ce qu’il fait. Donc celui qui prie ne doit pas perdre de vue le rôle de la prière et savoir ce qu’il fait. La prière permet à la personne de ne pas souhaiter du mal à son prochain de même qu’il ne parlera pas de lui en  mal et ne lui fera non plus du mal.

 La richesse a ses racines dans le cœur de l’Homme. Donc donner son argent pour la face de DIEU (S.W.T) dote la personne de bons caractères. Cela est également le rôle du Pèlerinage. Le jeûne fortifie l’âme et désavantage l’aspect charnel de l’être. Le Prophète (P.S.L.) a été envoyé pour achever les bons caractères et le respect des cinq piliers de l’Islam permettra à la personne de toujours penser à notre SEIGNEUR (S.W.T). La personne aimera toujours notre SEIGNEUR (S.W.T) d’autant plus que l’amour de DIEU n’est sincère que si la personne suit Ses recommandations. On suit et respecte  tout ce qu’on aime. Celui qui aime son SEIGNEUR (S.W.T) aura de bons caractères. Il aura toujours l’au-delà à l’esprit. La personne délaissera tout ce qui, dans ce monde, ne lui est pas profitable. On ne doit pas fuir ce monde ; on doit plutôt se débarrasser de tout ce qui n’y est que futilité. La personne doit travailler pour se mettre à l’abri du besoin et sauvegarder ainsi sa dignité. Cela est même une obligation. La personne qui respecte ces piliers, aimera plus l’au-delà que ce bas monde. Le prophète recommandait à ce propos de toujours favoriser ce qui demeure (l’au-delà) sur ce qui est temporaire (le bas monde). Cette personne sera le reflet de ce que disait le Prophète (P.S.L.)  à propos du vrai croyant : « Le musulman est la personne à qui les gens ont confiance en leur argent et en leur sang.» Tu ne nuiras pas la personne dans sa fortune; tu ne raviras l’argent de personne de même que tu ne tromperas pas la personne sur son argent. Tu ne parleras également pas en mal d’une personne. Ce sont ces caractères que les cinq piliers de l’Islam forge chez la personne. Les mauvais comportements seront aussi extirpés de la personne rien que par le respect de ces piliers. Tel et le cas du caractère hautain : croire que vous êtes plus élevés que quiconque. Quelque soit le cas, il relève de l’imperfection. Le SEIGNEUR (S.W.T)  dit au Prophète Moussa (A.S.) : « Ne te considère supérieur à qui que ce soit sauf si tu entres au paradis et qu’il s’enfonce dans l’enfer » .Tu ne seras pas jaloux des biens que le SEIGNEUR (S.W.T)  octroie à ses créatures. Le SEIGNEUR (S.W.T)  est le Seul Donneur et personne ne prive la personne si ce n’est LUI. IL est le Seul Souteneur. Donc personne ne nuit si ce n’est LUI.  Tu souhaiteras à chacun ce que tu souhaites à ta personne. Voila le comportement qu’avaient les compagnons du Prophète (P.S.L.). Ils aimaient plus leurs compagnons que leur propre personne. L’exemple le plus éloquent de cette unité et de cette amitié est fourni par les agonisants du champ de bataille. En effet, un proche parent d’un blessé lui apporta de l’eau à boire. Le blessé percevant les gémissements de son voisin, lui indiqua ainsi de lui donner l’eau. Arrivée près de celui-ci, un autre fit un soupir et ce dernier d’indiquer encore au bienfaiteur de se diriger vers son compagnon suffoquant. Il trouva malheureusement à son arrivée que ce dernier avait rendue l’âme. Il retourna alors vers le second qui était également rappelé à DIEU (S.W.T). Il repartit vers son proche parent qu’il trouva également mort. Chacun de ses compagnons souhaitait que son compagnon survive à son détriment. Voila l’enseignement que devrait véhiculer les hommes religieux. Ainsi quels que soient leurs obédiences religieuses, si les musulmans se rencontrent dans les places publiques chacun souhaitera à son prochain ce qu’il souhaite pour sa propre personne.

 Les temps sont certes difficiles mais pour que cet enseignement puisse s’implanter chacun doit y croire et le vivre de la plus sincère des manières que ce soit, y éduquer sa famille ; le leur faire adopter de sorte que quand elles (les familles) sortiront, toutes seront  bien éduquées. Donc chacun doit y jouer le rôle qui est le sien. Qu’ils soient chefs religieux, leaders politiques, chefs de familles ou membres des institutions (Présidents, ministres, députés etc.). En effet, certains problèmes ne peuvent être réglés que par l’Etat alors que d’autres sont du ressort des pères de familles. Les parents doivent procurer à leurs enfants l’éducation de base nécessaire. Cela ne peut être fait que par eux. Ce n’est qu’après cela que devrait intervenir  les autres maillons de la chaîne éducative. Si chacun joue pleinement son rôle tout sera normal.

 Ce qu’on doit se rappeler du prophète c’est ce qu’il a amené et qui est profitable à tout un chacun. La paix  pourra régner dans le monde qui sera ainsi facile à administrer et y vivre serait aisé. Chaque personne durant son séjour y sera donc en paix, dans la quiétude et la sérénité. Avant d’aller le présenter aux autres, les musulmans doivent faire des efforts pour être de parfaits modèles des enseignements du Prophète (P.S.L.). Nous devons tout faire pour être le reflet de ces enseignements. Que tout ce qui y est agréé par notre SEIGNEUR (S.W.T) soit en nous et que Ses prohibitions ne subsistent pas en nous. Ce n’est que de cette manière qu’ils pourront être bien transmis et que ceux à qui on les transmette y auront une plus rapide compréhension.  

Nous allons maintenant aborder quelques aspects du Livre de Serigne Touba qu’il avait écrit en réponse à Serigne Dame Abdourahmane LÔ intitulé « Fat-houl Mannân Fî Diawâabi Abdou Rahman ».Le livre ne traite que de l’Islam. C’est Serigne Abdoul Khadr MBACKE (quatrième Khalife de Serigne Touba) qui avait ordonné son impression. Comme je l’ai abordé tantôt, le Soufisme est une école dans l’Islam. Ses adeptes ont vu que leur façon d’enseigner et d’éduquer spirituellement l’aspirant était le plus à même et le plus rapide à lui procurer la félicité et l’agrément d’ALLAH (S.W.T.)

 Il semblerait que c’est Serigne Dame Abdourahmane LÔ qui avait demandé au Cheikh de lui écrire un sermon dont il se servira aussi bien dans ce qui est latent et patent mais aussi qui le préservera de Satan le lapidé. Il lui répondit après avoir effectué une retraite spirituelle. Aussi lui dit-il je vais te donner un conseil qui te suffira et qui te permettra de n’avoir besoin de nul autre enseignant ou compagnon. Tu en profiteras si telle est la volonté de DIEU (S.W.T) aussi bien ici bas et dans l’au-delà. En bénéficiera également toute personne qui souhaite profiter de cet ouvrage ; tel tes semblables. Je l’ai intitulé « Ouverture du Pourvoyeur de bienfaits  sur réponse à l’esclave du Pourvoyeur  de bienfaits  qui n’est autre qu’Abdourahmane».Je prie le SEIGNEUR (S.W.T) d’en faire une œuvre parfaite, pure qu’IL agrée et qui sera la cause de notre entrée au paradis. Que le SEIGNEUR (S.W.T) en fasse un asile pour nous tous contre tous les maux de cette vie ainsi que sur ceux de la vie future par la grâce du Prophète Mouhammad (P.S.L.).

 Serigne Touba continue en lui disant : « C’est en DIEU (S.W.T) que je trouve refuge. Je n’espère que LUI et c’est en LUI seulement que j’éprouve de la crainte. Il lui recommande tout en se conseillant lui même de toujours craindre ALLAH (S.W.T). En effet, tout ce que tu puisses avoir c’est la crainte de DIEU (S.W.T) qui lui est supérieure. Il convoqua à cet effet une œuvre de Cheikh Sidy al Moukhtar. Serigne Touba avait en effet l’habitude de citer les hommes de DIEU (S.W.T) dans ses écrits. Il n’hésitait pas de parler des dons que le SEIGNEUR (S.W.T) avait accordés à ces derniers d’autant plus que cela augmentait ses faveurs et ne les diminuait point. Pourtant, à certains si tu parlais des dons d’un homme de DIEU (S.W.T), ils n’hésiteront pas à te faire taire ; ce qui n’est pas un signe de bonté. Dans cet ouvrage Cheikh Sidya affirme que tous les bienfaits résident dans les principes et la crainte de DIEU (S.W.T) est la tête de toutes les bonnes choses ; elle renferme toute grâce et tout profit. Si tu souhaites acquérir des connaissances il faut craindre le SEIGNEUR (S.W.T) car c’est LUI qui dit : « Craignez-moi et je vous donnerai des connaissances».  Si tu veux des  bienfaits, crains le SEIGNEUR (S.W.T) car c’est LUI qui dit : « Quiconque éprouve une crainte en Moi je le pourvoirai ». Et dans ses avoirs on le dotera de  grâce et de protection. Si tu souhaites être sauvé crains DIEU (S.W.T) car c’est LUI qui dit : « Je sauverai ceux qui ont eu une crainte en Moi après M’avoir cru ». Si tu aspires être le meilleur des gens il faut craindre le SEIGNEUR (S.W.T). C’est LUI qui dit que : « le meilleur des gens est celui qui craint DIEU ». Donc, la personne ne peut obtenir ce qu’elle désire que dans la crainte de DIEU (S.W.T).

 Le Cheikh reprend en lui disant que la crainte de DIEU (S.W.T) est le fait de se conformer à Ses Recommandations et de se détourner de Ses Interdits. Ce que recommande le SEIGNEUR (S.W.T) c’est le respect  des cinq piliers de l’Islam. C’est d’abord la profession de foi ou Shahaada qui marque l’adhésion en l’Islam puis les autres quatre piliers. Le Cheikh poursuit en disant que quiconque sombre dans les interdits tout en se disant craintif des malheurs et du châtiment d’ALLAH (S.W.T) ne dit pas vrai. En effet, celui qui craint ces épreuves doit éviter de verser dans les péchés. Tel est le cas des gens qui ne sont pas mûr d’esprit et qui sont sous l’emprise de Satan le lapidé. Ils disent qu’ils ont l’appréhension des épreuves de la tombe ; qu’ils ont peur de son étroitesse. Ils expriment aussi leur phobie des épreuves de l’enfer, de ses désastres, des tourments de la mort  et de ses autres calamités. Toutefois, ils continuent de plonger dans les grands péchés comme le fait de porter son regard sur une femme qui n’est pas leur épouse et qui ne leur est pas prohibé en mariage.  Ils disent des contrevérités, calomnient les gens et multiplient les actes vains. S’il arrive que quelqu’un leur dise que cela est prohibé par le SEIGNEUR (S.W.T), ils diront que tout le monde le fait et personne ne peut s’empêcher de s’y exécuter. Pourtant, si au jour du jugement dernier le SEIGNEUR (S.W.T) décidait de faire entrer tout le monde en enfer  ils ne seront pas heureux d’en faire partie. Et le châtiment de l’enfer est sans fin. Ceci est à prendre en compte. Celui qui souhaite réussir doit identifier le chemin qui mène à la réussite (la voie des recommandations) et s’y maintenir. En effet, la personne doit quérir ce qu’il désire en se conformant aux ordres d’ALLAH (S.W.T) et se méfier de ce qu’il craint en s’écartant des interdits de son SEIGNEUR (S.W.T). Le voie des recommandations est le chemin de la félicité et le voie des interdits est le chemin des  damnations. Quiconque suit la première voie se dirige directement vers une jouissance dont il ne se départira jamais : le Paradis. Et quiconque suit la seconde voie file incontestablement vers sa perte : l’Enfer. Donc que la personne ne suive pas les gens dans les prohibitions. Si toutefois on disait à quelqu’un qui s’adonne à cette pratique qu’il n’était pas un musulman, aussitôt on verra sa colère. Pourtant il n’use que de traditions non reconnues par la sunna du Prophète (P.S.L.). Si on leur dit ce qui est recommandé par l’Islam ils vont dire que personne n’est en mesure de faire cela ; que la majorité des gens ne le fait et que celui qui s’aventure à le faire  s’attirera les mauvaises langues. Mais la personne qui ne souhaite pas faire partie d’un groupe au jour du jugement dernier, qu’il ne s’aventure pas à leur suivre ici-bas, dans leurs actes, paroles et gestes. Telle est la part du musulman. Un musulman ne doit pas mentir. Il ne doit non plus pas dire du mal des gens. Il ne doit pas exagérer dans ses propos.

 Le cheikh continue en disant que la désobéissance est un interdit que répugne le SEIGNEUR ; qu’elle soit à foison ou peu. Si tout le monde s’attelait à commettre des  péchés, cela n’entraînerait pas leur licéité. Le péché a toujours été considéré par notre SEIGNEUR comme quelque chose de lourd. Et cet état de fait n’a jamais varié. Ce que redoutait Notre SEIGNEUR dans le passé est la même aujourd’hui et cette position du CREATEUR ne changera pas dans le futur. Quand la commission d’un péché ou d’un mal atteint une grande proportion elle finit par être négligée et considérée par les gens comme quelque chose de normal. C’est en ce sens qu’il est soutenu dans un adage qu’une femme qui entretient des relations sexuelles extraconjugales et qui fini par tomber enceinte souhaiterait que toutes ses semblables soient dans cet état pour que son forfait puisse être dissimulé. Chaque musulman doit être conscient que ce qui n’est pas agrée par notre Seigneur (S.W.T.) ne le sera jamais quand bien même tous les gens s’y adonnaient. Aussi un savant qui ne pratique pas son  savoir n’aimera-t-il pas les lettrés qui mettent en pratique leur érudition. Il apparaît donc clairement que les gens veulent tout le monde fasse comme eux. Certains défendent leurs pratiques qui du plus sont en déphasage avec le bien. Mais puisqu’ils sont incapables de les récuser, incitent les gens dans ces pratiques. Mais le doué de raison doit toujours rechercher ce que le Seigneur (S.W.T.)  agrée et se dissocier des aspirations des gens. Dans la recherche de l’agrément d’Allah (S.W.T.)  il faut mettre au pied d’égalité les fleurs des gens et leurs cailloux ; leurs éloges et leurs médisances. Il faut toujours avoir à l’esprit le Seigneur (S.W.T.) qui nous a créé et à qui nous appartenons ; LUI qui nous a donné forme et  a doté de sa force. Que le Seigneur ne nous voit pas dans ce qu’IL interdit et qu’IL nous trouve toujours dans ce qu’il a agréé.

 Le Cheikh cite Ibris li Yadaalî [Que notre Seigneur nous fasse profiter de son savoir (c’est ainsi que Serigne Touba procédait ; à chaque fois qu’il citait un homme de bien il demandait au Créateur de lui faire profiter du bien de cet homme)] qui répertorie ces trois degrés de crainte du Seigneur suivants :

 C’est d’abord s’écarter des interdits pour ne pas entrer en Enfer qui est pénible et éternel. La personne ne doit associer aucune autre créature au Seigneur (S.W.T.). Le musulman doit toujours être dans cet état d’esprit. Le prophète dont la commémoration de l’anniversaire de la naissance nous réuni ici a toujours combattu l’associationnisme : que ce qu’on lui associe soit une personne, un arbre, une construction ou encore une statue. Son combat semble être abandonné aujourd’hui par la plupart des musulmans. Les gens ont trouvé des associés à notre Seigneur sans en rendre compte. La plupart des personnes jurent sur un homme religieux et cela est prohibé. On ne jure que sur DIEU. Cela est difficile à admettre dans notre pays mais c’est la vérité. Même si vous m’entendez jurer sur un homme religieux considérez cela comme une déviance de ma part. Beaucoup de gens versent dans ces pratiques en se référant à un guide religieux ou à un homme de science. La référence du musulman doit être les enseignements de l’Islam et non les paroles et gestes d’une personne. Si un guide s’y réfère on considère que celui-ci respecte l’enseignement de la religion. Mais s’il s’avère que cet homme ne se conforme pas à la prescription islamique dites vous bien que ce dernier s’est écarté de la voie agréée par le Seigneur (S.W.T.). D’ailleurs les gens ne savent même pas identifier un homme religieux. Il considère la personne seulement selon ses origines familiales. Par exemple il ne suffit pas d’être fils de chirurgien pour être capable de faire une intervention chirurgicale. Cela est à prendre en compte. Serigne Touba a enseigné les différents guides qu’on doit suivre ainsi que les comportements du disciple. Sa référence dans ce choix du guide ne fut autre que le Saint Coran et la Sunna du Prophète (P.S.L.) qui est la meilleure des créatures. Une personne est venue une fois le voir et s’est permis de jurer sur lui mais le Prophète (P.S.L.) le lui interdit formellement. En ce qui me concerne, je défends à tout disciple de jurer sur ma personne ou sur un de mes proches. Donc que chacun de vous jure sur Dieu ou qu’il se taise au cas échéant. C’est cette attitude qu’un musulman doit adopter. De nos jours il est très difficile de dire la vérité mais je ne tiens compte dans mes propos, que le Seigneur qui m’a créé, donné forme et force. Par conséquent je n’agirais jamais dans un sens qu’IL n’agrée pas et je suis ferme dans ma position au prix de ma vie. Quiconque adhère à ces principes peut cheminer avec moi au cas contraire qu’il rebrousse chemin. Je n’ai demandé à personne de me prêter allégeance. Je ne cherche pas de compagnon en cela et je n’ai pas non plus peur d’y être seul. Je ne veux pas qu’on me loue pour cela et je ne me soucie guère des critiques. Donc le musulman doit connaître cette forme d’association (jurer sur une personne) afin de l’éviter. De même on ne doit pas invoquer un homme de Dieu. C’est DIEU seulement qu’on doit invoquer. Il est toutefois admis d’invoquer le Seigneur par la grâce d’un prophète (A.S.) ou d’un homme de Dieu car ils sont Ses élus. Si vous allez dans le Mausolée d’un  saint homme vous pouvez prier pour lui, formuler votre prière à DIEU par la grâce de ce saint. La même remarque est aussi valable pour les prophètes. Invoquer un guide religieux en ces termes : «  je te demande l’exhaussement de mes voeux » ;  ne se fait pas dans l’Islam. Il est du devoir du musulman de connaître tous ces enseignements et de les appliquer. Tout enseignement subit l’épreuve du temps. En effet certains parviennent toujours à y introduire des pratiques non orthodoxes, altérant ainsi son sens authentique. C’est ce qui explique les missions vivificatrices dans l’Islam. La religion musulmane ne change pas dans le temps. Mais c’est seulement dans les mentalités des gens qu’elle s’altère. D’ailleurs dans ses écrits, Serigne Touba cite toujours en référence les ouvrages de ses prédécesseurs, pour dire que les enseignements restent les mêmes.  Mais c’est le Seigneur qui les dote d’une force mystique et d’une sagesse qui leur permettent de faire pénétrer dans le cœur du disciple. Il s’y ajoute que si vous exécutez leurs recommandations, dans les moindres détails et sans relâche, votre cœur finira par se purifier. C’est en ce sens que le sceau des Prophète prédisait l’arrivée d’un revivificateur de l’Islam au début de chaque siècle. Ce dernier sera capable de purifier les cœurs et transmettre les qualités du bon musulman. C’est le parachèvement de ces qualités qui a motivé la venue du prophète Mouhammad (P.S.L.). Parmi ces qualités on peut citer : rendre un culte pur et exclusif au Seigneur. Une analyse du Mouridisme nous permet de constater que les enseignements de Serigne Touba et la façon dont il vivait avec ses disciples sont aujourd’hui délaissés. Seule une très infime partie de mourides essaie de suivre ses traces. Beaucoup ne connaissent même pas ces enseignements ; ils n’ont pas été éduqués dans ce sens. Peu de mourides connaissent la pratique du Maahûz (Wird mouride). Et si par hasard les autres le connaissent ce n’est que de nom. Pourtant, Serigne Mouhamadou Lamine DIOP Dagana dans son livre, assure que Serigne Touba avait recommandé au disciple, de s’adonner continuellement à la pratique du Wird Mahfûz  même s’il était seul sur terre. Quel guide ordonne actuellement la pratique de ce Wird ? Si un guide ordonne la pratique d’un Wird aux disciples qui viennent vers lui, les gens diront : « Ce guide ne donne que des Wirds !». Pourtant, Serigne Touba avait ordonné sa pratique matin et soir. Aujourd’hui, les gens veulent laisser de coté cet aspect du Mouridisme. Que devrait-on faire? Les maîtres soufis s’accordent sur le fait que cette voie soit la plus rapide qui puisse permettre au musulman de se purifier et d’accéder au Seigneur. Accéder au Seigneur n’est pas le voir mais plutôt le sentir comme d’aucun le prétend. Le Coran dit à ce propos qu’on ne peut pas voir le Seigneur mais c’est LUI qui nous voit. Nous ressentons l’air mais nous ne le voyons pas. Le courant électrique ne peut également pas être perçu à l’œil nu mais on le sent dès qu’on touche un câble électrique. Bref le Seigneur (Que Sa Grandeur Soit Exalté) se sent mais ne se voit pas.

 Parmi les méthodes des soufis figure l’invocation des noms d’Allah. D’ailleurs    

 Serigne Touba a écrit que  l’invocation assidue des noms de DIEU prime sur tout ce que le disciple s’évertue à faire. Si vous avez tout le temps votre chapelet en main les gens soupçonnent votre affiliation à un groupe religieux. Cette attitude montre qu’ils ont délaissé les enseignements de Serigne Touba. Avec la lecture du Saint et Noble Coran vous recevrez le même traitement. La voie du soufisme est la plus dure pourtant elle est considérée comme étant la plus rapide pour accéder au Seigneur. Ce qui est plus rapide doit par conséquent être plus difficile. Figurent parmi les pratiques du soufis : se taire, la veillée nocturne, la lecture du Saint et Noble Coran, l’invocation des noms de DIEU mais aussi s’écarter de tout ce qui est inutile. Si par contre vous vous habituez à la médisance, à la calomnie ou à de mauvaises fréquentations et que vous vous réclamez du soufisme, vous vous leurrez. D’ailleurs, toutes les fois qu’on leur dit qu’ils ne sont pas mourides ils se fâchent et pourtant le mouridisme correspond à des critères bien définis. Le mouride est celui qui délaisse sa volonté pour épouser ce qui est agréé par le Seigneur. Si vous n’aspirez qu’au Seigneur en vous conformant à ses recommandations tout en vous écartant de ses interdits, Il vous dotera de Ses Bienfaits ici-bas et à l’au-delà. C’est celui qui répond à ces critères qui est un vrai mouride. Donc, les enseignements du Cheikh doivent être restaurés dans leur authenticité pour que les gens puissent les entendre et les pratiquer. Seule la vérité est importante et c’est elle qui demeure. Pourtant si vous vous présentez devant des soi-disant guides, ils s’intéresseront uniquement à votre situation financière en lieu et place de la purification de votre cœur. Or Serigne Touba avait l’habitude de dire : « Ne vous réjouissez point des dons pieux (Adiya) des talibés et ne les en louez guère. Ramenez-les vers leur Seigneur en les sermonnant sans complaisance»

 Aujourd’hui, les soi-disant guides ne mesurent le degré de dévotion du disciple qu’à l’aune des dons pieux. Ils ne diront jamais que tel disciple est dévoué parce qu’il est attaché à la mosquée ou bien qu’il est constant dans la lecture du Saint Coran encore moins qu’il fasse toujours des zikr avec son chapelet. Pourtant ce sont ces vertus qui devraient primer pour mesurer la ferveur d’un talibé.

 Il est clair donc que l’enseignement du Cheikh est aujourd’hui victime de moult faits exogènes qui concourent à l’altérer. Aussi tous ces faits doivent-ils être évacués de son instruction pour que les musulmans puissent mieux en jouir. Il est à préciser que Serigne Touba n’a pas créé une confrérie (Tarikha). Il s’est inscrit dans la voie tracée par le Prophète. A l’image de ce dernier, ce serviteur de la meilleure des créatures est une aubaine pour tous les musulmans. Tous ses écrits sont profitables à tous les croyants fussent-ils aussi éloignés que le levant et le couchant. Ils peuvent tous en user sans rien avoir à y remettre en cause. Mais quant à ses dons divins, ils relèvent de sa relation avec son Créateur. Personne ne doit s’en occuper. Serigne Touba recommande toujours d’adorer notre Seigneur en Lui vouant un culte sincère et exclusif ; de se conformer à Ses Recommandations et de s’écarter de Ses Interdits. Evitons donc d’associer notre Seigneur à qui ou quoi que ce soit

 Il s’y ajoute qu’on doit éviter de commettre tout péché de par notre langue ou nos autres membres. Tout musulman doit chaque jour durant préserver sa langue pour ne pas prononcer un mot que notre Seigneur n’agrée pas. Il doit tout faire pour que tous ses propos soient agréés par Le Seigneur. Il doit s’adonner à la lecture du Saint et Noble Coran, des khassaïdes qui sont des prières à l’endroit du Prophète ou encore à d’autres formes de Zikr. Il doit, en outre, s’efforcer de ne dire que des propos qui consolident sa foi. Il doit en être de même pour tous ses autres organes et membres qu’il doit protéger contre toute prohibition pour les consacrer à l’adoration du Seigneur. C’est l’application de toutes ses recommandations réunies qui forge la crainte révérencielle. C’est ainsi que le veut la Chari’a.

La troisième est d’extirper de notre cœur tout ce qui peut nous empêcher de ressentir le Seigneur. Certaines choses sont licites mais leur abus nous amène à oublier Notre Créateur. Ce peut être une fortune. En effet, la personne peut avoir une richesse et être obnubilée par elle au point d’oublier son Seigneur. Elle ne pense qu’à la fructifier, à travers des projets.  La personne ne pense qu’à avoir des épouses, des enfants. Toutes ces choses sont licites mais le musulman doit purifier son cœur pour que notre Seigneur n’y soit associé à qui ou  à quoi que ce soit. La personne doit  purifier son cœur pour qu’il n’y ait pas de voile entre lui et son Seigneur. C’est cela qui régit la crainte révérencielle. Ce sont ces vices internes (Raza-il) qui intéressent le Soufisme. La personne peut prier, jeûner, s’acquitter de la dîme légale ou Zakat ou bien faire d’autres actes de piété mais tout cela à une fin autre que la face du Seigneur. En effet, l’homme peut faire cela que dans le seul but d’obtenir des jouissances terrestres. La personne peut également exécuter toutes ces bonnes œuvres en étant  orgueilleux. On observe parmi les hommes de sciences certains qui sont très hautains. C’est seulement dans l’école du soufisme qu’on rencontre des érudits qui restent humbles. Les Maîtres soufis font tout pour que leurs disciples ne soient pas jaloux des autres. La jalousie est un des vices du cœur. Elle consiste à envier à son prochain ses avoirs ; ce peut être sa beauté, sa situation familiale, sa maison, sa voiture ou encore sa fortune. A chaque fois que Le Seigneur lui gratifie d’un succès tu es chagriné. Tu ne feras qu’en souffrir car celui que le Seigneur souhaite élever, personne ne peut empêcher son ascension. Aussi, seras-tu fatigué si tu désires hisser celui qu’Il veut abaisser. En outre, la personne peut accomplir de bonnes œuvres mais dans le seul but d’obtenir l’agrément des gens et non Celle de Dieu. Elle peut accomplir la prière rien que pour entendre dire des gens qu’elle est très attachée aux mosquées, au Coran ou au chapelet. C’est cela l’ostentation. C’est également le cas lorsqu’un riche fait des largesses aux gens dans le dessein d’entendre chanter sa générosité. Il arrêtera ses bonnes actions si les gens cessaient de le louer. Il y a aussi la fierté. Certaines personnes sont souvent, trop fières d’elles-mêmes. Une telle attitude ne doit pas être adoptée par un musulman. C’est pour remédier ces tares que l’école soufie nous enseigne l’humilité. En effet, même si vous déteniez toutes les connaissances du monde, tous les biens matériels de la terre, cela ne devrait pas vous empêcher d’être modeste. Un homme de Dieu peut, dès qu’il voit une personne savoir tous ce qu’elle a commis comme péché, le temps qui lui reste à vivre mais cela ne l’empêchera pas de l’honorer. Car il ne voit pas la personne mais seulement le Seigneur à travers cette dernière. En effet, le soufisme enseigne que quel que soient la position sociale, les connaissances, la perspicacité et la dévotion de l’individu il restera toujours humble. Vous ne sous-estimerez jamais celui qui est dans les interdits. Vous rendrez plutôt grâce au Seigneur en associant crainte et espérance d’autant plus que vous ne connaissez pas votre destin. Serigne Abdoul-Ahad MBACKE (quatrième khalife de Serigne Touba) souhaitait à un disciple d’être préserver du mal de la langue, de la parole malfaisante (thiate).  Ce dernier répondit amen et le khalife reprit en lui demandant s’il savait ce que signifie « thiate ». Beaucoup de gens définissent mal ce terme. En effet, ils ne l’appréhendent qu’en rapport avec  le vécu mondain. On voit parfois quelqu’un qui, dès qu’il fonde son espoir sur une chose, il se voit toujours déçu. Il dira qu’il est atteint de thiate. Cependant, cela est lié à la vie. Obtenir ce que l’on veut tel qu’on le souhaiterait n’est pas toujours possible ; la vie n’est pas ainsi faite! Il y a des choses que les gens s’encrent dans la tête et qui ne fera que leur troubler ou leur causer des ennuis car le Seigneur en a ainsi décidé. Tant qu’il y aura vie sur terre les gens convoiteront ce qu’ils ne peuvent avoir