Les catastrophes de l’Ecole Sénégalaise

Quand va-t-on enfin ouvrir les yeux, dire la vérité, protester, hurler, manifester et exiger le fantastique coup de balai qui s’impose ?

 Le système éducatif fait n’importe quoi, n’importe comment et personne ne dit rien. Aucun dirigeant de ce pays, aucun responsable politique (même ceux de l’opposition) n’a eu le courage de taper sur la table et de dire que cela suffisait comme cela. Mais chacun fait dans l’imposture, la diversion, la démagogie et le dilatoire.

Le fait que le niveau culturel réel des sénégalais s’affaiblit d’année en année est un truisme sur lequel tout le monde s’accorde. Nul n’ignore que le taux de chômage croît de façon exponentielle, que la violence envahit chaque jour nos villes, nos quartiers et même l’université, que la pauvreté, la précarité, et l’exclusion gagne de plus en plus du terrain. Tous ces malheurs ont une seule et même cause : un système éducatif extraordinairement médiocre qui mérite d’être chamboulé de fond en comble car étant comme une gigantesque machine qui détruit chaque année des centaines de milliers de jeunes sénégalais.

Ces maux de l’école sénégalaise ont pour noms entre autres : des politiques inefficaces, des programmes caducs, des enseignants sans formation adéquate donc manquant souvent de niveau, non motivé et prompts à la revendication parce que mal rémunérés, des effectifs pléthoriques, des parents d’élèves démissionnaires devant « la scolarité inutile » de leurs enfants pour qui l’école n’est qu’un simple passe-temps.

Pour ce qui est de l’Etat, il dit avoir consacré 40 % du budget à l’éducation (le nouveau pouvoir l’a diminué à 35 %). Chiffres officiels donc mensongers. Ces chiffres sont ostensiblement brandis pour tromper l’opinion alors que les 80% sont consacrés aux salaires. Il suffit simplement de jeter un coup d’œil sur les conditions de travail dans nos écoles, lycées et universités pour se rendre compte de la supercherie. L’Etat veut atteindre la scolarisation universelle à l’horizon 2015 alors qu’il peine à prendre correctement en charge ceux qui déjà y sont et éprouve davantage de difficultés à donner un emploi  à ceux qui en sortent malgré les efforts qu’il dit avoir consenti en matière d’allocations budgétaires en faveur de l’éducation. La massification rime-t-elle avec qualité ? Peut être oui mais à condition de prendre des mesures d’accompagnement efficaces.

A cela s’ajoute des programmes d’enseignements désuets qui font que l’école rate sa vocation de développement pour devenir « une machine à créer des chômeurs et des illettrés ». Le système est en effet hérité de la colonisation et n’a jamais été l’objet de réformes en profondeur alors que l’école coloniale avait des objectifs non pas de développement mais plutôt d’assimilation. Le Général Merlin disait déjà : « l’enseignement se propose avant tout de répandre dans la masse des indigènes la langue française afin de fixer la nationalité. Il doit tendre ensuite à doter l’indigène d’un minimum de connaissances générales mais indispensables, afin de lui assurer des conditions matérielles d’existence meilleure, d’ouverture d’esprit à la culture française et à la civilisation occidentale ». Les « écoles et classes pilotes » qui devaient corriger cette anomalie sont restées éternellement « expérimentales ». Nous devons aller dans le sens d’une adéquation  réel entre ce que l’on enseigne et les besoins socio-économiques et culturels de notre pays.

Concernant les enseignants, l’Etat recrute n’importe qui : des professeurs de français qui n’ont jamais lu Molière, qui à l’université ont échoué alors qu’ils faisaient non pas Lettres mais droit ou histoire, des étudiants-cartouchards en pharmacie comme professeurs de maths et même des déficients mentaux sont recrutés. Le cas de celui qui enseignait les mathématiques à Pire alors qu’il n’avait même pas le BFEM est révélateur du laxisme et du manque de sérieux dans le recrutement des enseignants.

L’Ecole élémentaire est encore plus malade avec le recrutement des volontaires de la liste sécuritaire qui n’avait aucun caractère méritocratique mais qui a servi, plutôt, à satisfaire une clientèle politique. En 1995, en effet, l’Etat a constaté une baisse du taux brut de scolarisation (TBS) qui passe de 58% en 1990 à 54,6% en 1994 et a fait de la réduction du coût du maitre un impératif économique pour juguler le déficit en enseignant. Il recourut ainsi aux volontaires en leur octroyant une bourse (et non pas un salaire). Il est vrai qu’avec le chômage endémique, il y a eu des volontaires qui ont un niveau académique très élevé (Maitrise, DEA) mais ceux-ci manquent souvent de motivation car ils sont volontaires malgré eux. Une enquête que nous avons menée en 2004 a révélé que 75% des volontaires ne comptent pas rester dans l’enseignement, 55%  considèrent leur métier comme « une simple issue de secours » et  moins de 10%  seulement affirment être entrés dans l’enseignement par amour du métier. Nous pouvons donc dire que les volontaires ne débarquent dans l’enseignement que par la nécessité de trouver un emploi stable. Actuellement on a arrêté le volontariat mais ses conséquences n’en finissent pas de se faire ressentir car il a déjà rempli nos classes d’un personnel au rabais parce que payé au rabais avec une formation au rabais.

Le recrutement de gré à gré est aussi un des problèmes du système éducatif. Nous avons rencontré des enseignants qui ont arrêté les études depuis plus de dix ans et qui ont été recrutés parce qu’ayant un parent quelque part au ministère ou parce que « connaissant les codes gagnant du marché de l’emploi au Sénégal ». C’est pour dire que, s’il existe de très bons enseignants qui maîtrisent leur art, qui font aimer la littérature, l’histoire ou les mathématiques et qui donnent  goût aux études, il n’en existe pas moins des maîtres et professeurs  qui sont chahutés par les élèves, ennuyeux à outrance, au savoir limité et au sens pédagogique inexistant. Le malheur c’est que ce type d’enseignant devient de plus en plus nombreux avec les recrutements massifs, fondés  non plus sur le mérite mais plutôt sur le népotisme et la corruption.

L’Etat recrute parfois des étudiants médiocres (pas tous), indiscutablement sans avenir dans le secteur privé (plus exigent) et attirés par la stabilité de l’emploi et les vacances prolongées. Sans leur donner le minimum de formation pédagogique, il leur confie des classes sachant bien qu’ils vont détruire et ainsi sacrifier des milliers de jeunes sénégalais. Cela semble être un Programme de Dégradation de l’Education et de la Formation par des séminaires aussi onéreux qu’inutiles qui sont, en réalité, des prétextes pour les cadres du système de se remplir les poches.

Pour ce qui est des effectifs, il n’est pas rare de voir une classe dont l’effectif dépasse cent élèves ; ce qui ne manque pas d’affecter la qualité des enseignements d’autant plus qu’il faut une pédagogie spéciale pour gérer les grands groupes. Une des conséquences de ces grands effectifs est le recours aux classes à double flux qui rendent impossible la bonne gestion du quantum horaire déjà mise à rude épreuve par les grèves répétitives. Ces grèves sont dues, d’une part, au fait que la plupart des responsables de syndicats sont corrompus et  souvent mus par des intérêts plutôt individuels et d’autre part par des dirigeants peu soucieux des intérêts de l’école sénégalaise qui, en réalité, est l’école des pauvres et des défavorisés. Comment en serait-il autrement si l’on sait que la plupart de  « ces élites » qui gère le système ont leurs enfants dans de bonnes écoles étrangères. La théorie de la reproduction de Pierre Bourdieu explique bien cette situation. Les « héritiers » des élites auront ainsi le monopole des lumières de la connaissance et donc du pouvoir alors que la grande masse sera éternellement condamnée à être dans les ténèbres de l’ignorance, de l’exclusion, de la pauvreté incurable, des inondations et de la soumission. On ouvre hypocritement à cette grande masse les portes d’une école nulle qui lui donne quelques rudiments lui permettant, ultérieurement, d’exécuter de façon docile les ordres des « dignes héritiers ».

Les parents, de  leur côté, trouvent  l’école inutile, la scolarité de leurs enfants ne valant pas la peine de se déplacer pour aller récupérer les bulletins de notes et  l’enseignant croisé dans la rue ne valant même pas la peine d’être saluer. L’enseignant est même parfois vu comme un vulgaire dépravé qu’il faut surveiller pour qu’il n’abuse pas des enfants.

Il y a enfin un paradoxe qui me taraude l’esprit : c’est quand l’école connaît le plus de perturbations que l’on s’arrange pour enregistrer les plus forts taux de réussite aux examens. L’année 2012 en est une parfaite illustration. De qui se moque-t-on ? On a beau couvrir un tas d’immondice, elle n’en exhalera pas moins une odeur fétide. Ne masquons donc pas la réalité mais essayons plutôt de lui faire face afin de lui trouver des solutions  justes, honnêtes et durables.

Mamadou NGOM, Socilogue, CUSE,
Eléve-Inspecteur de l’education
 (ngomm27@yahoo.fr)

 

 

 

NE BLASPHEMONS PAS BAMBA

La permissivité est aujourd’hui à outrance au Sénégal surtout en ce qui concerne la religion. Malheureusement, on acquiesce par une facilité traumatisante des pratiques  qui heurtent gravement les fondamentaux  de la religion. De nos jours, la religion est mêlée à toute sorte de facétie  et de pratiques canularesques. En effet, depuis un certain temps la lutte, la musique et la danse ont dominé le quotidien des sénégalais et pire on fait le méli-mélo  entre le sacré et le ludique.

I/ Pour ce qui est de la lutte :

L’hypermédiatisation de la lutte au Sénégal a fait que celle-ci  est devenue une drogue pour certains amateurs qui sont prêts à se sacrifier au prix de leur vie. Combien de fans meurent  lors des combats?  Cela montre que le phénomène de la lutte a gagné du terrain et n’a pas laissé la religion indemne. Et progressivement on assiste à un processus de jonction voire de fusion entre la chose religieuse et le ludique surtout au niveau de l’arène.

Les spectacles de loisir et de distraction sont fortement empreints de la religion au point qu’on s’interroge si nous sommes dans un pays musulman ? Ainsi, la religion est devenue actuellement objet de distraction et d’amusement. On a vu dans l’arène des lutteurs, sans crainte de représailles d’une famille religieuse,  brandir les effigies de chefs religieux comme Cheikh Ibrahima NIASS, El hadji Malick SY ou encore Cheikh Ahmadou Bamba des saints qui ont  sacrifié toute leur vie dans le sentier d’Allah.

En outre, les lutteurs jurent par  tous les noms de marabouts alors que ceux-ci ne se sont jamais indignés. Le saint Coran également n’est pas épargné, parce que les lutteurs ont tendance à distribuer à tort et à travers des exemplaires du livre saint en préparation mystique. Devant ce silence des chefs religieux, certains lutteurs outrepassent les limites du tolérable et vont jusqu’à s’amuser à prier en pleine arène tout en étant dans un état de quasi-nudité.

Le phénomène est d’autant profond que ce sont les chefs religieux eux-mêmes qui entretiennent des relations amicales poussées avec les lutteurs de renom (VIP). Et pas mal de lutteurs, séance tenante, autour de micro affirment avoir reçu des prières et l’approbation de tel ou tel guide religieux.  D’ailleurs ces phénomènes avaient commencé à engendrer une « confrérisation »  de l’arène. Chaque lutteur prêche pour sa chapelle confrérique et certains allaient jusqu’à prédire leur invincibilité pour avoir la bénédiction de leur guide spirituel.

Certains chefs religieux se targuent d’être le guide spirituel de tel ou tel lutteur de renommée. Cela se comprend parce que la formule « rendre grâce  à mon marabout » est un reflexe mécanique chez les lutteurs ce qui veut dire que ces derniers ont l’assentiment de leur guide religieux qui les incitent à la lutte.  Naturellement, un accueil pompeux est souvent réservé  à ces lutteurs une fois qu’ils rendent visite à certains chefs religieux.

De ce fait, on assiste à un processus de légitimation subtile du phénomène de la lutte par ceux qui sont sensés incarner la religion.

Pire, certains chefs religieux ont commencé à accepter d’être parrainés dans des combats de lutte et certains drapeaux (trophées) leur sont dédiés. Mais le comble de l’horreur, a été atteint avec le combat de lutte qu’on a voulu attribué à Bamba, un homme de Dieu qui a consacré toute sa vie à l’adoration exclusive d’Allah. Et d’ailleurs dans le cadre de cette analyse nous tenterons de nous focaliser  un peu sur ce qu’est le mouridisme et les facéties  qu’on veut l’associer.

Au regard de ce qui précède, le mouridisme qu’on a voulu assimiler à la lutte ou au ludique est une pure hérésie.

Et d’ailleurs une légende authentique est rapportée à ce sens. Le Cheikh qui entendait un tambourinage demanda : « c’est quoi ce bruit? » On lui repondit : « c’est une cérémonie de Lamb (lutte) » le Cheikh ajouta : « Duñu dathie dara, dara, dara. ». (Ils ne trouveront rien, rien, rien).

Cette légende montre à suffisance que Cheikh Ahmadou Bamba n’a jamais cautionné la lutte. Mieux, le Cheikh a toujours considéré les cérémonies de lutte, foncièrement ancrées dans nos traditions,  comme des assemblées de perdition.

Bamba dans son fameux ouvrage Viatique des adolescents, recommande tout adolescent de  fuir les assemblées qui entraînent la perdition. Donc c’est un blasphème que de vouloir lui parrainer un combat de lutte.

Aujourd’hui la lutte focalise toutes les attentions des sénégalais et naturellement  un grand nombre de musulmans crient, s’agitent et se disputent vainement sur des futilités. Cheikh Ahmadou Bamba avait une notion du temps et de son caractère précieux. Ainsi, pour Bamba le mouride doit éviter de perdre inutilement du temps car pour lui  le temps doit être consacré à Allah. C’est pourquoi les bavardages futiles sur les combats de lutte sont une perte de temps énorme pour le mouride qui cherche l’agrément du Seigneur. Bamba avait opéré un désintéressement total aux choses de ce bas monde et il avait déteint cette éducation sur ses disciples. Serigne Modou Adjara Mbacké en était un. A chaque fois que quelqu’un venait lui parler de choses mondaines, il se levait subitement et allait s’asseoir ailleurs. Ce qui veut dire que personne n’osait lui parler des futilités comme la lutte.

C’est pourquoi, il est aujourd’hui triste de constater que le mouridisme authentique tel que enseigné par Cheikh Ahmadou Bamba ne cesse d’être laissé en rade par nous-mêmes qui se réclamons de cette confrérie, alors que Cheikh Ahmadou Bamba a bien clarifié ce qu’est le mouride. Pour le Cheikh, le mouride est celui qui n’a aucune autre aspiration si ce n’est la quête permanente de l’agrément du Seigneur. Cet agrément passe par une privation c’est-à-dire une adoration exclusive d’Allah, l’éloignement de toute chose mondaine et de tous penchants ludiques.

C’est ce qui faisait que parmi les disciples que Serigne Touba avait éduqués, il y avait certains qui récitaient l’intégralité du Saint Coran au cours des prières surérogatoires qu’ils effectuaient chaque nuit. De même, ses disciples étaient constants dans le jeun, la mention des noms de Dieu et les veillées nocturnes la lecture méditative du Livre Saint et bref ils rendaient un culte intense au Seigneur. Cette éducation spirituelle atteste que Bamba et ses disciples se sont toujours consacrés à l’adoration du Seigneur et au désintéressement des artifices de ce bas monde.

Donc, il faut que l’enseignement orthodoxe de Bamba soit revisité. À partir de ce moment on comprendra aisément que le mouride n’est pas celui là qui peut se permettre de tout faire, même si ce n’est de poursuivre ses passions et s’éterniser dans les interdits, et aura sa demeure paradisiaque acquise sans nul besoin d’œuvres de piété.

II/ Pour ce qui est de la musique et de la danse :

Comme nous le savons tous, la musique comme la danse sont  bannies par l’Islam. Mais au Sénégal on semble croire le contraire, au regard des modes de vie de certains musulmans. En effet, la jeunesse est aujourd’hui mélomane et danseuse.  Et de plus en plus, on assiste à l’immixtion de la musique et de la danse dans le périmètre sacré de la religion. Des noms de saints  hommes sont constamment mêlés à la musique profane au rythme des pas de  « mbalakh » ou du « rap ».

Et plus spécifiquement, le nom de Cheikh Ahmadou Bamba est tellement associé à la musique profane au point que ce phénomène est banalisé. Et naturellement on perd de vue le caractère prohibé. Les disciples inconscients en deviennent des accros.

Plus grave, au Sénégal on cherche toujours à légaliser l’illégal et légitimer l’illégitime. Pour ce faire, certains prétendus « mourides »  musiciens, n’hésitent pas de reprendre intégralement les écrits (xassidas) de Bamba dans des morceaux. Comme on l’a cité plus haut, la chanson est accompagnée du rythme endiablé du mbalax, de la salsa ou du rap. Bamba ne mérite pas une telle profanation car il a passé toute sa vie durant au recueillement spirituel et à l’éloignement de toute futilité de ce bas monde.

De même, les cérémonies de « thiant » dédiées à Bamba sont reconverties en de véritables rencontres de danse. Et parfois, c’est la mêlée entre filles non voilées et garçons dans une même enceinte. Il est impensable qu’une cérémonie parrainée à Bamba puisse être associée aux percussions des tam-tams et aux esquisses de pas de danse. Les supposés disciples qui croient qu’avec la danse, ils accéderont à l’agrément de Bamba se trompent.

Le Cheikh avait dit : « quiconque fait ce qui lui plaît, rencontrera ce qui lui déplaira ».   Bamba n’a jamais recommandé le divertissement ou la distraction. C’est pourquoi vouloir l’associer à la danse ou la musique est un véritable sacrilège à son endroit.

Ainsi, la généralisation d’un fait ne lui confère pas sa légalité. Même si aujourd’hui la lutte, la musique et la danse sont devenues des phénomènes de mode, elles ne seront jamais reconnues par Allah. Par conséquent, ces futilités ne doivent pas être associées à Bamba, un saint qui a consacré toute sa vie à l’adoration de Dieu. Cheikh Ahmadou Bamba à opéré un détachement total à ce bas monde donc ne le mêlons pas  à ces mondanités facétieuses au risque de le blasphémer.

Cheikh Mabéye SECK, doctorant en Droit public, élève greffier

 

 

 

Quelques propositions pour un Sénégal émergent

L’effort de construction de la Nation sénégalaise doit être fourni par chaque citoyen. Le travailleur doit verser sa sueur, l’écrivain doit déverser son encre, le guide doit élever sa voix pour le bien-être de ses concitoyens, car aux yeux de l’Islam, le meilleur d’entre nous, c’est celui qui se préoccupe le plus, des autres.  Imbu de ces valeurs, nous nous proposons, dans cette présente réflexion, de faire quelques propositions, pour un Sénégal libre fort et uni malgré la diversité.
Pour arriver à cet idéal, il s’agira :

– Premièrement, de lutter contre la corruption :

La corruption, le détournement des deniers publics, le népotisme et la gabegie sont des tares qui retardent le redécollage économique de la plupart des pays africains. Il est toutefois inquiétant de constater que la corruption s’amplifie dans un pays comme le Sénégal  dont la population est composée à plus de 95 % de musulmans. Elle n’épargne maintenant aucun domaine, ni aucun secteur privé ou public. La surfacturation, les dessous de table, les pots de vin, les « nouyou mouride » (salutations à la manière du mouride) ne sont que des formes de corruption.

Reconnaissons que la corruption est devenue banale chez nous au point qu’elle ne nous scandalise plus. Combien de personnes se font corrompre tous les jours dans l’exercice de leur fonction ? Or, le Prophète (PSL) nous apprend : « le péché d’un franc corrompu et consommé sciemment est plus grave que l’acte de commettre 40 fois l’adultère avec sa propre mère ». Il (PSL) dit encore : « Celui qui s’approprie de force un bien appartenant à un autre, l’enfer lui sera inévitable et il n’aura pas accès au paradis ». Dans un autre hadith, il (PSL) dit : « Ne donnez pas aux gens moins que leur dû ; et ne commettez pas de désordre et de la corruption sur terre ».

Lutter contre la corruption revient alors à restaurer, inculquer et transmettre les valeurs positives. Car, la corruption est un état d’esprit lié à un déficit d’éducation. C’est pourquoi, pour  la combattre, il faut agir dés le bas âge. Etant donné que nos décideurs sont en grande parti les produits de notre système éducatif, et que ce sont eux qui sont poursuivis pour enrichissement illégal, il serait opportun de réfléchir sur un nouveau système qui accorderait plus d’importance aux valeurs religieuses de droiture, d’humilité, de générosité, de compassion, de respect de son prochain, de sens du sacrifice, etc.

En effet, à l’état actuel, aucune de ces valeurs n’est enseignée par l’école à ses pensionnaires. Pire, même nos propres valeurs traditionnelles de jom (affirmation de soi), de ngor (dignité), de kersa (pudeur), de fulla (détermination) et de fayda (forte personnalité), de teggine (savoir bien faire) ne sont pas capitalisées en termes de savoir-être par le système. Aussi notre école est-elle un maillon dans la chaîne de fabrication de jeunes insouciants, sans valeurs réelles, culturellement asservis, reproduisant ainsi le schéma de la domination occidentale dans sa version néocolonialiste, mondialiste aux conséquences plus désastreuses.
Introduite en Afrique pendant l’ère coloniale, l’école continue à former son lot d’intellectuels vides de toute dignité, de toute probité morale. Pitoyables complexés culturels, ils restent totalement coupés de leurs valeurs traditionnelles. Sans éthique, ils encouragent la corruption à tous les échelons de l’État. L’école doit former des sénégalais fiers de l’être dont la source principale d’inspiration serait leur propre histoire. On ne devrait nourrir aucun complexe d’introduire dans les programmes d’enseignement, l’étude de « Nahjou hadaa il haaj » ou « la voie de la satisfaction des désirs » de Cheikh Ahmadou Bamba Xaadimul Rassul qui nous enseigne comment devenir un bon citoyen. Avant des diplômés, l’école doit d’abord construire des hommes, au sens réel du terme. En tout cas, c’était cela le projet de Cheikh Ahmadou Bamba.

– Deuxièmement, une gouvernance vertueuse :

Il faut aller dans le sens du « right man on the right place » (l’homme qu’il faut à la place qu’il faut). Il est inconcevable de voir, dans un pays qui veut émerger, des ministres sans diplômes et des députés analphabètes. Au moment où aux USA, il faut la licence universitaire pour faire parti de l’équipe du basket du N.B.A, au Japon, la licence pour enseigner à l’élémentaire, au Sénégal, on peut, sans le B.F.E.M, assurer des fonctions de ministre ou ne jamais avoir été à l’école ou au daara et être député à l’Assemblée nationale.

Il faut que ceux qui assument de hautes responsabilités de l’Etat cessent de banaliser leur autorité voire leurs fonctions, au point de parrainer des soirées, des combats de lutte, des concerts, ect. Ils doivent comprendre qu’ils ne sont pas tombés miraculeusement du ciel. Elles sont des créatures mortelles au même  titre que tout le monde et seront  soumis à l’interrogatoire divin pour répondre de leurs actes. Conscient de  cela, ils feraient preuve d’humilité et poser des actes positifs au service de leur société, lesquels leur permettront de graver leurs noms dans le panthéon des serviteurs de leur peuple et pourront à cet effet faire parti de  ceux qui seront récompensés par ALLAH, dans l’Au-delà.

Dans la tradition musulmane, on raconte que le calife Omar Ben Abdel Aziz reçut de nuit la visite d’un hôte. Le calife écrivait à la lumière d’une lampe. Celle-ci faillit s’éteindre faute d’huile.
– « Vous me permettez de garnir la lampe », lui dit l’hôte ?
– « Il est malséant à l’homme de faire servir son hôte », dit le calife.
– « Voulez-vous que je réveille le domestique pour le faire », dit l’hôte ?
– « Ne le réveillez pas, il vient de se coucher », dit Omar qui alla chercher le vase à huile et garnit la lampe lui-même.
– « Est-ce que vous faites ce service vous-même », dit l’hôte ?
– « Je ne me suis pas dégradé, [dit le prince], je suis toujours Omar à l’aller et au retour. Aux yeux de Dieu, le meilleur des hommes est bien l’homme modeste ! ».
De même on rapporte qu’Abdou Horeira, nommé gouverneur à Médine par le calife Marwane, revint un jour du Souk avec un fagot sur le dos. Il ne cessait de répéter :
« Laissez passer le gouverneur ! ».

Dans un hadith que l’on retrouve chez Boukhari et Mouslim, le Prophète (PSL) dit : « Voulez-vous que je vous désigne les gens de l’enfer ? Toute brute, tout avare et tout
présomptueux ! ». Le Prophète (PSL) a dit aussi : « Dieu m’a révélé ceci : «Soyez modeste ! Que l’un de vous ne se croit pas supérieur à un autre et qu’il se garde de l’opprimer»  ».
Nous reconnaissons avec le sage Ptahotep, vizir du roi Isesi (environ -2500) en Egypte ancienne que : « Si tu es dirigeant (un directeur) qui contrôle les affaires de beaucoup d’autres, recherche chaque acte bienfaisant, de façon à ce que ta conduite soit sans blâme. Grande est la justice dans ses effets… ».
Certains avantages des ministres, conseillers, députés, directeurs de société, entraineur de l’équipe nationale… doivent être revus dans l’intérêt de la Nation. De plus, il y a lieu de réduire le nombre de conseillers et de supprimer tous les postes qui n’apportent rien à la nation. Il ne devra plus s’agir de créer des postes pour caser des partisans, mais il faudra désormais agir utilement, car le Sénégal n’est de la propriété de personne.

– Troisièmement, promouvoir la production et la consommation locales :

L’Etat doit aller sans le sens d’instaurer le « corps des agriculteurs professionnels » qui sera constitué de jeunes sénégalais recrutés et envoyés dans la campagne pour augmenter la production et la productivité. Ils seront accompagnés par des ingénieurs agricoles pour leur servir d’assistance et de conseils.

A l’heure de la mondialisation, le Sénégal devrait assurer son autosuffisance alimentaire d’autant plus que sa population ne fait pas 15.000.000 de personnes au moment où la Chine avec ses 1.500.000.000 d’individus a déjà tourné cette page. Il n’y a pas de miracle, il n y a que de la volonté politique. Il est honteux de constater que la décolonisation de nos ventres et de notre corps n’est pas encore effective. Combien de produits finis  et de vêtements sont importés depuis l’étranger ? C’est l’étranger qui nous nourri et nous habille, parce que nous n’avons pas encore décolonisé nos mentalités. Il faut que ça cesse ! L’Etat doit mener une politique sereine allant dans le sens de la déconstruction des mentalités et la formation de sénégalais fiers de l’être, débarrassés de tout complexe d’infériorité et de ses reflexes de subordination.

Pourquoi devrons-nous toujours continuer de confier notre destin aux « grandes puissances »  au point que se faire recevoir par Obama ou le recevoir nous parait être comme une aubaine ?

« Les Etats n’ont pas d’amis ils n’ont que des intérêts ». Si nous voulons aller de l’avant, il faut rompre avec ces habitudes et reflexes de subordination pour marcher de nos propres jambes.

Baye Fary SEYE
Enseignant, Ecrivain Journaliste

 

 

 

Première sortie à l’étranger de Cheikh Ahmadou MBACKE Maa-ul Hayaat : Odyssée Spirituelle

C’est une expérience unique pour ma modeste personne d’avoir raccompagné le Cheikh  pour sa première sortie à l’extérieur et d’être  avec lui pendant 15 jours successifs. Cela m’a permis d’explorer une autre facette de sa riche personnalité.

ll faut noter que c’est un voyage qui, à l’origine, était privé, raison pour laquelle aucune vulgarisation n’a été faite. Finalement, il a eu une autre tournure quand le Cheikh, une fois arrivé, dit à ses disciples : « je reste à votre disposition sur toute chose dont vous voyez une opportunité spirituelle pour les humains, ne m’épargner aucune peine ».

Cette décision a transformé, par la suite, le voyage en une odyssée à travers toute la France en auto, train,  TGV et  avion pendant une période où même les résidents ont souffert de la rudesse du froid et l’abondance des neiges. Ainsi on n’a  voyagé matin et soir voire même la nuit. Des milliers de kilomètres ont été parcourus pour aller à des points de rencontre comme à Paris, Besançon, Nancy, Saint-Cloud, Toulouse… A ces visites s’ajoutaient plusieurs autres privées. L’information  s’est propagée comme une trainée de poudre en France et en Europe, ce qui a permis à des centaines de musulmans et de condisciples d’assister, pour la première fois de leur vie, aux causeries de Cheikh Ahmadou MBACKE Maa-ul Hayaat. Ils ont pu participer à ces  conférences qui sont des moments de grâce où le Cheikh ouvre les cœurs aux  sciences divines. Des paroles qui dissipent  leur angoisse et leurs inquiétudes, revigorent les cœurs et poussent nos frères expatriés  à la recherche du gain licite, à l’entre-aide mutuel et à l’adoration exclusive de Dieu dans la Sunnas, selon les enseignements de Serigne Touba. L’ambiance était pareille dans toutes les conférences, des sermons qui abreuvent les cœurs assoiffés,  de sagesse. Le Cheikh a aussi reçu beaucoup de personnes en audience privée et avait visité et béni des condisciples.

La prière du vendredi 18 janvier 2013 m’a particulièrement marqué, car c’est une rencontre avec les dignitaires Mourides de Paris. Nous sommes allés prier ensemble avec des condisciples à la Mosquée de Keur Serigne TOUBA de Tabernie. Après la prière, l’Imam s’est déchargé sur le Cheikh pour la lecture de fermeture du Coran. Cela étant fait, l’imam a insisté pour que le Cheikh fasse un rappel à l’endroit de l’assistance. Le sermon du Cheikh portait sur l’importance de la solidarité et  l’amour entre les musulmans. Ce bref rappel a marqué les cœurs et a eu un grand impact sur les  fideles. L’Imam a fait des témoignages émouvants sur la sainteté des propos et du désintéressement du Cheikh pour les choses mondaines. L’Imam a exhorté les mourides, une fois au Sénégal, d’aller lui rendre visite, car ils n’en tireront que profit. Tous les dignitaires présents ont vu en lui un homme exceptionnel. C’est pourquoi, le soir, ils se sont succédé à sa résidence pour des bénédictions.

L’effervescence des condisciples  depuis l’accueil à l’aéroport Charles de Gaulle de Roissy à l’aube du 09 janvier jusqu’a notre départ le 23 janvier n’a jamais fléchi. Leur bonheur de voir le Cheikh était indescriptible et pour beaucoup d’entre eux c’était une première.

Mon  téléphone ne cessait de sonner nuit et jour pour des sollicitations. La mobilisation, la disponibilité et l’amour pour le Cheikh se lisaient dans tous les visages. Certains avaient  quitté l’Espagne, l’Angleterre  ou des villes très  éloignées  pour uniquement voir de face le Cheikh.

Chaque rencontre était un thiant avec des mets copieux (berné) et tous, hommes et femmes étaient mobilisés avec une joie immense de recevoir un hôte de la dimension du Cheikh. Ils sont, pour la plus part, des étudiants ou des cadres  bien intégrés, organisés de telle sorte que le social et l’entre-aide sont au cœur de leurs activités religieuses. Les difficultés sont amoindries, pour les nouveaux venus qui sont bien encadrés moralement et financièrement.  Un condisciple me disait qu’il n’est pas rare de voir, entre eux, qu’un condisciple laisse à  la portée des autres sa carte bancaire et le code, et chacun prends le juste nécessaire et restitue la carte, un exemple d’altruisme et de générosité exceptionnel entre les disciples de Maa-ul Hayaat. Le site maoulhayat.com est leur principale medium d’information. Des disciples qui sont éloignés du Sénégal mais très prés du Cheikh par ses enseignements.

La posture du Cheikh m’a émerveillé  pendant ce voyage. Il ressemble  à un soleil  qui donne la vie au printemps et que toutes les plantes fleurissent  à son passage. Chaque fois qu’il se présente,  le comportement  des humains est adouci même pendant la traversée des formalités aéroportuaires à Charles de Gaulle de Roissy. Le personnel officiel baisse l’aile de l’humilité  et l’honore  comme ses disciples. Un respect qui ne saurait être expliqué que par son aura imposante. Une facilité d’intégration dans n’importe qu’elle milieu, sa ténacité et son endurance, ses enseignements en   permanence   font de sa compagnie un apprentissage de tout heure. Je le laissais le soir debout avant de m’endormir après une dure journée et je l’entends dans sa chambre le matin à mon réveil sur sa natte  de prière avec le « tic-tic » de sont chapelet à la main. Pendant notre séjour, presque toutes les prières quotidiennes sont conduites par lui.

Son empathie à l’égard de toute personne surtout envers les enfants est exceptionnelle. Lors d’un voyage en TGV, une jeune femme voilée  tenant sont bébé était  assise devant nous, j’ai senti l’attention que portait le Cheikh pour son bébé. A chaque fois qu’il le regardait, son visage s’éclaircissait, ce qui est une preuve d’affection. A la descente, on n’a vu que la dame avait beaucoup de bagages. Le Cheikh a tenu nos bagages et moi j’ai pris ceux de la dame jusqu’a la gare. Ce bébé l’a certes marqué. En effet, il disait souvent que c’est le premier bébé qu’il a vu depuis qu’il a quitté le Sénégal. Il me disait souvent qu’il  pensait à Manar ul Hudaa et qu’il avait beaucoup sa nostalgie.

A la fin de notre séjour le 29 janvier on na laissé des condisciples consternés  de voir le Cheikh rentrer, mais avait un plein  espoir de le revoir prochainement. Le Cheikh rentre, rassuré de les laisser sur la droiture, avec pleine de perspectives dans le but de la continuité de sa mission divine en dehors de nos frontières.

Adnane Babou

 

 

SERMON DE CHEIKH AHMADOU MBACKE MAA-UL HAYAAT: THIANT 2012

Que le salut, la félicité, le pardon et les bienfaits de notre Seigneur (swt) soient sur l’assistance et  l’humanité toute entière. Nous rendons grâce à Dieu de manière infinie. Nous exaltons et célébrons sa grandeur en glorifiant Ses saints Noms. Nous nous réfugions auprès de Lui contre Satan. Nous Lui demandons de nous diriger vers son agrément et de nous éloigner de Sa colère en toute circonstance. Nous Lui demandons pardon sincèrement des méprises commises soit en  actes, propos ou intentions. Nous Lui devons de Le suivre, sans perdre de vue que nous retournerons à Lui et nous nous présenterons devant, Lui seul à seul, sans témoin. Même si cette échéance parait lointaine car renvoyant au jour du jugement dernier, elle s’applique aussi parfaitement l’imminent qui nous verrait  pieds et poings liés pour la tombe. C’est ce Seigneur qui est digne de  considération et non les créatures qui nous distraient. Nous Lui devons aussi remerciement de nous avoir créés du néant et nous dotés ensuite de force et de raison, sans nulle intervention et obstacle. De même, nous devons avoir la certitude que Ses bienfaits et avantages qui nous sont destinés arriverons à nous sans accroc.

Que Son salut et Ses bienfaits ne cessent de répandre sur Son esclave et envoyé ainsi qu’à l’ensemble des élus. Que Son agrément et Sa lumière se déversent à jamais sur l’âme de  notre maitre Cheikhoul Khadim. Notre reconnaissance va également à l’endroit du Prophète (PSL) et de son serviteur (Cheikh Ahmadou Bamba) qui sont des guides éclairés qui mènent à notre Seigneur. Nous confondons dans cette reconnaissance tous les saints et guides religieux. Nous saluons Cheikh Sidi Moukhtar, Khalif général des mourides et prions pour sa longévité, sa santé, son salut et sa réussite dans les sentiers d’Allah, en compagnie de tous. Nous saluons Serigne Cheikh et l’ensemble de la famille de Serigne Saliou à qui nous devons une reconnaissance infinie. Nous saluons toute la famille de Serigne Modou Adjara MBacké et de Serigne Amdy Moustapha dont le khalif Cheikh Mouhammad Faadel est ici présent. Nous saluons aussi le préfet Pape Fall avec qui nous entretenons des liens qui transcendent ses fonctions administratives. Nous prions pour la réalisation des attentes des populations à l’endroit de l’autorité dont tu es le représentant. Les critères qui distinguent un homme d’Etat sont de loin supérieurs à ceux d’un guide religieux. Quelle que puisse être la grandeur de ces derniers, ils sont sous l’autorité de celui qui détient le pouvoir temporel. D’ailleurs, certains problèmes comme la corruption des mœurs ne peuvent être résolus que par des lois et réglementations mais non par un ordre religieux. Bref, qu’il soit en lui, ce qui est attendu d’un dirigeant, en tant qu’incarnation du pardon, de l’humilité, de la pitié, tout en considérant les citoyens de manière égalitaire.

Qu’il me soit permis de m’adresser à mes parents en la foi et l’agrément d’Allah. Nous vous saluons, et nous excusons des propos tenus non en tant que connaisseur ou modèle de droiture mais en simple créature, conscient de sa modeste position sur toute la ligne. Puisse Dieu qui  nous à chargé de cette mission, nous l’allège en élargissant notre esprit et en nous pourvoyant de toute l’éloquence  pour une intelligibilité de nos propos au profit de tous. Sachez que je ne suis point un être pur qui veuille sermonner ses semblables mais plutôt quelqu’un qui mène un combat contre son âme charnelle pour y extirper tout ce qui est prohibé et la remplir à jamais de l’amour en Allah et souhaiterais que cela fasse tache d’huile. Telle est la motivation de cette conférence qui réunit des hommes venant d’horizons diverses et qui doivent retourner chez eux le cœur purifié et rempli de lumière.

Le thème de cet entretien est : « Comment purifier les caractères et purger les passions ». En effet, ces passions de se délecter des lumières divines. Donc, il est impératif pour l’être humain de combattre le bas monde, les plaisirs mondains, l’âme charnels, Satan ; de sorte que lorsque la dernière heure sonnera, qu’il puisse sortir de ce monde en toute pureté et bénéficier de l’agrément d’Allah. Cette confrontation de l’être contre ses penchants charnels est inévitable car leur fusion est à l’instar de l’or et de ses impuretés. Ainsi, pour obtenir, le métal jaune dans sa pureté, il faut le faire fondre à des degrés élevés (1 063 °C). Tel doit être le combat que se livre l’être en son sein, confrontation dont l’issue sera la purification qui engendre à son tour le salut bienheureux. Par exemple, quelle que soit la dureté des conditions de travail, le profit que génère cette besogne amoindrit la fatigue et le découragement. Donc, le musulman qui aspire au salut, et conscient à la fois de l’éphémérité de ce monde-ci et de l’éternité de l’au-delà,  donnera la primeur à ce qui dure au détriment de ce qui passe, comme le recommande le Prophète (PSL). Est perdant alors celui qui se considère non en passage mais fixe dans ce monde. Il sera l’esclave de ses plaisirs et de ses passions.

Par conséquent, il faut œuvrer pour la perfection des caractères qui est la seule voie de noblesse reconnue par le Seigneur (swt). Il convient donc, pour accéder à ce grade de s’astreindre à la droiture en évitant la médisance, l’ostentation, la méchanceté… Même si on est informé des écarts de conduite d’une personne, on ne doit point les divulguer, comme nous le conseille Serigne Touba dans Nahdjou Hadayil Hadj. Quiconque médit de quelqu’un, s’il se rappelle que tout propos tenu ici sera réitéré devant son Seigneur, se gardera d’un tel acte.  D’ailleurs, qui sait si, notre Seigneur l’eut déjà pardonné. Et que répondra ce diffamateur si son Seigneur lui demande de Lui rendre compte de cette calomnie ? Il est aussi important, de savoir pardonner même à celui que nous entendons médire de nous. Apres avoir pardonné, il faut ensuite recommander le bien et interdire le mal quand bien même qu’il n’est pas confortable de le faire. Car celui dont le métier est de guider les hommes en leur recommandant de faire du bien et d’éviter le mal sera objet de critiques qui ne se fondent que sur la méchanceté et la totale méconnaissance des caractères de ce noble conseiller.

D’ailleurs, c’est dans ce sens que Cheikh Abdoul Ahad s’inquiétait de celui qui hait Serigne Touba ou qui l’ignore. Parmi les nobles caractères, on peut retenir aussi le fait d’entretenir des relations avec un détracteur. Quand bien même que Satan  veuille nous faire le contraire en suscitant en nous l’orgueil et la fatuité, agissons conformément  à Allah et à son Prophète (PSL) qui nous recommandent la concorde. Aussi, au nom d’Allah, fais des présents à celui qui t’en prive. Pardonne à celui qui t’offense, mieux fais la sourde oreille. C’est pour parachever la noblesse de ces caractères que le Prophète a été  envoyé. Et parmi, ceux-ci,  prime l’abandon de ce qui est licite comme nous le faisons durant ce mois de Ramadan en nous abstenant de manger, de boire. Bref, quiconque est à mesure de s’éloigner du licite, sera maître de soi devant le prohibé. Telle est la visée du jeûne.

En outre, le Prophète (PSL) enseigne que la crainte révérencielle et l’élégance de caractères pèsent plus dans la balance que toute autre chose, le jour de la rétribution. Cette noblesse de caractères consiste à ne point porter atteinte à autrui à travers des propos, des actes, ses attitudes. Un jour, quelqu’un est venu s’agenouiller devant le Prophète et lui demander ce qu’est la religion. Il lui répond la noblesse de caractères. Il se met à sa droite et lui demande de nouveau, ce qu’est la religion. Sa réponse est la noblesse de caractères. Il se met à sa gauche et réitère sa question. Le Prophète (PSL) réaffirme lui aussi sa réponse. Enfin, l’homme se place derrière l’envoyer de Dieu et une fois encore sa question. Le Prophète (PSL) se tourne et lui dit : « N’entends-tu pas ? Etre dans la religion équivaut à ne point se fâcher ! »  Pour ne point se fâcher, il convient d’avoir constamment à l’esprit que personne n’agit mais plutôt,  l’être est agit par le Seigneur (swt).  Par conséquent, considérons que personne ne nous fait du tort mais c’est Dieu qui nous éprouve en passant par nos semblables. Si nous raisonnons de la sorte, nous ne nous irriterons guère des actes, propos ou conduites qui sembleraient porter atteinte à notre considération. Il a été demandé au Prophète (PSL) ce qu’était la guigne que d’aucuns définissent à tort comme le déclin dans les affaires à la suite d’un mariage ou  l’acquisition d’une nouvelle maison. Mais le Prophète (PSL)  appelle guigne le mauvais caractère qui conduit l’être humain à faire du mal à son prochain.

Quelqu’un est venu demander au Prophète (PSL) de lui donner des conseils. Il lui recommande la crainte révérencielle, la conscience du regard de l’Etre suprême sur lui où qu’il soit. Il lui demande encore des conseils, le Prophète (PSL) lui recommande de faire du bien pour se racheter, toutes les fois qu’il a agit en mal. Il lui recommande de ne jamais se rabaisser par des propos, actes ou attitudes envers autrui, de respecter les engagements pris tels les rendez-vous. Le non respect de la parole donnée s’assimile à un mensonge, un acte lourd de conséquence si on se réfère à ce qu’en dit Serigne Touba dans Jewheru Nafis. Ce sont des propos qui secouent le trône du Seigneur en se présentant à Lui en ces termes : « Je suis le mensonge de tel, fils de tel et de telle ». Le mensonge est pire que la fornication. Lorsqu’on a demandé au Prophète (PSL) quel est le meilleur des actes, il répond : « la noblesse de caractères ». En réalité, les actes de dévotion (prière, jeûne, zakat, pèlerinage) sont bons mais leur finalité est de façonner un musulman dans toute sa noblesse de caractères. Donc, quiconque demeure dans le péché malgré ses nombreux  actes  d’adoration doit revoir sa manière de se dévouer à son Seigneur.

Le Prophète (PSL) dit que le Seigneur n’enverra jamais un être humain en enfer (qu’Il nous en préserve) après lui avoir octroyé une beauté physique et un caractère noble. On n’a rapporté au prophète que quelqu’un jeûnait le jour et passait la nuit en prière et récitation du coran, mais il était de mauvais caractères car il débite des propos blessants à l’endroit de ses voisins. Il répond qu’un tel n’a point de bienfaits et qu’il est un homme de l’enfer. Donc, quels que puisse être tes actes d’adoration, ne cause jamais des dommages à tes voisins. Même si tu es en festivité n’oublie pas qu’un de tes voisins est malade, un autre doit se reposer ou dormir.  Ne lui porte pas préjudice aussi par des eaux usées que tu verses devant sa maison. Abu Dardar rapporte qu’il a entendu le Prophète (PSL) dire que les premiers actes qui seront mis sur la balance sont les nobles caractères et la générosité. Lorsque le Seigneur a créé la foi, elle Lui demande une faveur. Le seigneur l’inscrit dans la noblesse de caractères et la générosité. Par contre, à la création de la mécréance, celle-ci sollicite une faveur, et le Seigneur le voue à l’avarice et le mauvais caractère. C’est en raison de leur importance que le Prophète (PSL) dit que « votre religion ne sera complète  qu’à travers la noblesse de caractères et la générosité ».

Seydina Abu Bakr rapporte que le Prophète (PSL) lui a dit que notre Seigneur (swt) a trois cents et quelques caractères et un seul suffit à un musulman pour son salut mais celui qu’Allah préfère le plus est la générosité. Seydina Abu Bakr lui demande : «  En ai-je un ? ». Le Prophète (PSL) lui répond : « Tous ces caractères sont en toi ».  Le Prophète (PSL) dit aussi que le meilleur croyant est celui qui est le plus noble de caractères. Il n’a pas défini le meilleur musulman en fonction du boubou, de sa maison, de sa voiture, de l’importance de son salaire, ni le fils de tel et telle. Le messager d’Allah nous  a enseignés aussi que  nos biens sont insuffisants face aux besoins de nos semblables mais un visage accueillant et la noblesse de caractères leur suffisent. Dans ce sillage, le mauvais caractère corrompt les bonnes actions tel un élément étranger altère le lait. Il ajoute que le plus noble de caractères sera le plus proche de moi au jour du jugement.

En outre, Ibn Abass rapporte que celui qui détient un seul de ces caractères est un homme de bienfaits et que ses actes d’adoration seront acceptés. Une crainte révérencielle qui l’éloigne du péché, une douceur qui lui permet de tolérer tout le monde et un caractère noble qui lui autorise de vivre en harmonie avec ses voisins. Le Prophète (PSL) enseigne toujours que la noblesse de caractères dissout les mauvaises actions à l’instar du beurre qui fond sous l’effet du soleil.  Le bénéfice de la noblesse de caractères fait partie de l’agrément d’Allah. Quiconque veut la chance, qu’il ait un caractère noble et souhaite à tout un chacun ce qu’il désire pour lui-même. (A suivre)

Cheikh Ahmadou Mbacké Maa-ul Hayaat
Sermon traduit par Bounama MBENGUE, Maître Es-Lettres, CUSE

 

 

Cheikh Ahmadou MBACKE Maa-ul Hayaat un modèle pour le développement économique et social du Sénégal

Keur Mbaye Fall est un quartier de la banlieue dakaroise qui se trouve sur la route de Rufisque à quelques kilomètres du centre-ville de Dakar, la capitale sénégalaise. Dans ce quartier se trouve le Daara Janatoul Firdaws où se rencontrent des jeunes hommes et femmes vêtus en majorité de blancs et ayant tous un même idéal : rencontrer la grâce divine par la quête du savoir.  Ce jour-là,  c’est un dimanche, des disciples étaient tous assis à terre, accroupis, têtes baissées dans un silence de cimetière et chacun regardait devant ses genoux. Soudain une porte s’ouvrit, un jeune homme du nom de Mouhammad MASSALY en sorti tenant entre ses mains une chaise qu’il vint poser devant l’assistance et s’accroupit à son tour comme les autres disciples.

Quelques minutes après un homme tout de blanc vêtu sortit de la même porte. Il marchait majestueusement avec des pas sûrs tout en regardant juste devant ses orteils. Après quelques pas cet homme à la stature bien bâtie avec  un visage rayonnant de clarté divine, des yeux dévoilant un homme qui a passé toute la nuit en état de veille, s’assoit poliment sur la chaise et faisant face à l’assistance en s’adressant aux disciples en ces termes « Assalamou aleykoum wa Rahmatou lah » (Que la Paix et la Miséricorde de DIEU soit sur vous). L’assistance lui rend la salutation «Wa aleykoum salam wa Rahmatou Lahi tahala wa barakatou ho » (Que la paix, la miséricorde et la bénédiction de Dieu soit sur vous). A la suite de ces salutations le saint homme tira auprès de lui la petite table lui servait de support y posa un livre intitulé « MASSALIKOU JINAN » (Les itinéraires du Paradis) dont l’auteur est Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul. Il ouvrit le livre, posa son doigt béni sur un vers et commence la traduction. Au fur et mesure que sa voix retentit amplifiée par des hauts parleurs, l’assistance composée en majorité de jeunes, écoutait attentivement le saint homme avec un cœur ouvert ainsi que des yeux en larmes, tellement le contenu de ses paroles dévoilait notre vacuité spirituelle. Le saint homme parlait du comportement que doit avoir le vrais musulman, aussi bien en vers DIEU le CREATEUR du genre humain qu’envers son prochain ainsi que les éléments qui lui permettent d’être en parfaite symbiose avec ALLAH à savoir le rappel de la Mort, le séjour tombal, le Jour du Jugement dernier, l’Enfer et le Paradis. En parlant de ces thèmes on sent la véracité de ses propos à travers une voix sûre, claire et précise. Cet homme est CHEIKH AHMADOU MBACKE MAA UL HAYAT fils de Serigne Amdy Moustapha MBACKE et petit fils de Serigne Modou Adjara MBACKE compagnon infatigable et proche parent de Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul. Le saint homme a passé une grande partie de sa jeunesse auprès de Cheikh Saliou Mbacké qui l’a éduqué sur les valeurs musulmanes à savoir l’adoration de DIEU et le travail pour servir l’humanité. Les wolofs ont l’habitude de dire « wakhma koula yar ma wakh la sa djikko » (Dis moi celui qui t’a éduqué je te dirai qui tu es) donc pour connaitre les valeurs morales de Cheikh Ahmadou MBACKE Maa ul-hayaat il faut avoir une idée de qui est Serigne Saliou MBACKE, je dis bien une idée car connaitre parfaitement Serigne Saliou me parait impossible pour les simples mortels que nous sommes. Cheikh Saliou MBACKE est un soufi, un saint homme qui a œuvré toute sa vie durant à éduquer les hommes sur le pourquoi ALLAH (SWT) nous a fait descendre sur terre à savoir l’adoration de DIEU (Je n’ai créé les hommes et les Djinn pour qu’ils m’adorent) et la représentation de DIEU sur terre (j’ai fait de l’homme le Khalifa sur terre).

Concernant la première mission, Serigne Saliou a ouvert des daara qui accueillent des milliers de disciples venant de tous les coins du Sénégal, voire de la sous-région pour apprendre le Saint Coran et de le pratiquer (Tarbiyeu). A travers ses Daara Serigne Saliou a su garder l’héritage de son vénéré père Khadimou Rassoul (le serviteur du prophète PSL) qui consistait à travailler exclusivement pour l’Islam. Dans ses Daara le Cheikh apprenait aux disciples la parfaite maîtrise du Saint Coran ainsi que toutes les connaissances que le musulman doit savoir pour parfaire ses pratiques religieuses comme le recommande son guide spirituel Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul dans son ouvrage destiné aux jeunes, le Viatique de la jeunesse : « Ô vous la génération des jeunes ! Si vous redoutez la honte, faites précéder l’action de la science »

Pour la deuxième mission, Cheikh Saliou MBACKE a aménagé des champs collectifs dont la production sert à financer toutes les activités allant dans le sens de vivifier l’Islam. L’originalité de Serigne Saliou dans le culte du travail est qu’il a mobilisé presque toute une nation à travailler pour son pays au nom du CREATEUR du genre humain. Il s’est investi dans le secteur agricole en aménageant des champs partout à travers le pays, Khelcom, Ndoka, etc. A lui seul, Serigne Saliou Mbacké a défié tous les records de production parmi tous les gros producteurs agricoles du Sénégal et pourtant son véritable matériel agricole est basé sur la détermination de ses disciples et de tous les musulmans qui s’inspirent de la souna prophétique.

En revenant à cet homme exceptionnel à savoir Cheikh Ahmadou MBACKE Maa ul hayat, nous verrons en Lui une démarche similaire à celle de Serigne Saliou Mbacké. Sa détermination sur tout ce qui est relative à la vivification de la sunna du Prophète (PSL) est connue de l’ensemble de ses disciples et des personnes qui l’ont côtoyé. Les recommandations divines constituent ses seules préoccupations de jours comme de nuits. Ses homélies constituent un breuvage de lumière pour tout musulman sincère et une lapidation pour Satan et ses acolytes. Sa façon de revivifier la sunna du Prophète constitue une véritable stratégie pour développer une société en perte de vitesse. Le Prophète de l’Islam est venu avec un projet de société, c’est-à-dire une société où les hommes vivent d’égale dignité, une société où les seuls critères de bonté sont la croyance en ALLAH, le culte du travail, le respect de ses concitoyens.

Cheikh Ahmadou Mbacké Maa ul hayat en suivant les pas du Prophète a pris comme credo le « mandou » ; le « rafetal » ; le « royou kay ci ragal yallah » et le travail bien fait. Malgré son jeune âge Cheikh Ahmadou MBACKE Maa ul hayat a traduit en acte ce hadith du prophète à savoir « travailler comme si vous ne devrez jamais mourir et prier Dieu comme si vous devrez mourir demain ». La stratégie développée par le Saint Homme est de mobiliser toute l’expertise autour de Lui au service de l’entreprise d’ALLAH. Il a aménagé des champs à Nguégnéne (Miftahoul Khairi,…) ; à Diass (Rawdatou Salihine) ; à Mbarassane (Manaroul Huda) ; à Ngabou et à Ronkh (Rawdatou mine riyadati jannah), et en perspective partout où Allah Lui conduira. Il mobilise fréquemment ses disciples médecins pour apporter leur soutien aux autres frères musulmans à travers des séances de consultation gratuite, des dons de sang, des distributions gratuites de médicaments, etc. (nous prions à ALLAH de donner force et longue vie aux animateurs de maoulhayat santé). Il a déclenché le processus d’implantation de daara dans des localités loin des choses mondaines où nos enfants pourront suivre une éducation rigoureuse aux valeurs que le Prophète de l’Islam a léguées aux musulmans. Il construit des mosquées symboles de la spiritualité et de l’adoration d’ALLAH. Ses disciples composés généralement de jeunes, étudiants, techniciens, médecins, ingénieurs, enseignants, commerçants, artisans etc. peuvent se transformer selon la circonstance en maçon, ouvriers agricoles, aide soignant etc. Dans les grandes puissances le processus de développement a été enclenché par des hommes éclairés de par leur courage, leur intelligence et leur pertinence dans leur démarche. C’est l’exemple de la Chine avec Mao l’inspirateur direct du « Grand Bond en avant », nom donné à une politique économique qui mobilise l’ensemble de la population afin de stimuler en un temps record la production par la collectivisation agricole. Le cas du Japon avec Hiro hito qui pendant plus de quarante ans, a incarné le Japon comme une démocratie qui a progressé vers une grande puissance économique en est aussi une illustration. Ces guides qui ont mobilisé leurs compatriotes pour poser les fondements de leur développement basés sur la discipline, le travail communautaire, la défense de l’intérêt général et le respect mutuel. Cheikh Ahmadou Mbacké Maa-ul haayat comme je viens de le développer un peu plus haut a pris comme principe fondamental pour toute action de développement la foi en ALLAH, le Maître des Mondes. Le Prophète Mohammad (PSL) disait « celui qui ne se préoccupe pas des besoins des musulmans n’est pas des nôtres ». De nos jours les musulmans ont besoin d’apprendre pour connaitre leur religion afin de pouvoir emprunter les chemins menant vers ALLAH dans un monde aussi ténébreux ; les musulmans ont besoin d’être autosuffisants pour préserver leur dignité face à nos ennemis qui utilise l’arme alimentaire pour nous détourner de la voie du salut ; les musulmans ont besoin de se soigner pour avoir la force de se servir mutuellement. C’est ainsi que face aux besoins des musulmans Cheikh Ahmadou MBACKE Maa-ul Hayaat s’est converti en un pionnier du développement en s’intéressant à tous les secteurs de notre vie économique et sociale : la santé des hommes à travers Maa-ul Hayaat Santé, l’agriculture, la communication avec Maa-ul Hayaat communication, la solidarité entre tous les hommes que Joseph Stiglitz  considère comme la solution à la crise mondiale actuelle.

Nous ne terminerons pas cet article sans pour autant remercier ALLAH (SWT) le Maître des mondes d’avoir gratifié à notre pays, Cheikh Ahmadou MBACKE Maa-ul Hayat, un homme aussi courageux dans la réalisation de ce projet de société que le Prophète de l’Islam (PSL) avait annoncé il y a plusieurs siècles pour que les hommes puissent vivre en paix en accomplissant le seul objectif de leur venu sur terre qu’ils le savent ou qu’ils ne le savent je veux dire l’adoration exclusive du Maître de la Résurrection.

Modou Fatma MBOW
Ingénieur Agronome Spécialiste en SARD

 

 

 

De notre civilisation moderne : Constat de crises et soif de spiritualité

De la course aux vices : Nous avons besoin de vertus  MACHIAVEL  ne savait pas si bien dire quand il soutenait in fine que la fin justifie les moyens. Cette pensée  presque proverbiale a fini par constituer un principe de vie pour certains. En effet dans notre société actuelle presque tous les moyens sont bons pour accéder à ses objectifs et réaliser ses buts. Chacun cherche à être mieux vu, mieux connu, mieux considéré. Dés lors mentir, voler, trahir, calomnier est le prix d’entrée à payer dans le cercle de plus en plus élargi de ceux qui tiennent à être mieux vus et considérés. Ainsi les premiers deviennent les derniers. Plus vous tenez à l’honnêteté donc moins vous mentez plus vous travaillez moins vous trahissez alors plus vous occupez les derniers rangs. A chacun d’en juger d’ailleurs. Seulement vous conviendrez avec nous qu’une société où ceux qui sont derrière devaient être devant et vice et versa, il faut alors nous en convaincre qu’une telle société périclite et dégénère inéluctablement. Alors le constat général consiste à dire que nous avons besoin de vertus, de valeurs.

De la course à la barbarie : Nous avons besoin de civilisation. Que peut recouvrir encore ce terme de civilisation ? Reconnaissons que po ur une bonne part, notre civilisation n’en est pas une. Calquée dans de nombreux domaines sur le modèle occidental ; celle qui a vendu et déporté des millions de personnes humaines aux Amériques alors on est droit de s’interroger sur la civilisation de cette civilisation. Elle est celle qui n’hésite pas à attiser des foyers de tensions un peu partout dans le monde pour dit-elle préserver ses intérêts vitaux et stratégiques et étendre sa zone d’influence. C’est cette civilisation qui a fini par consacrer le mariage homosexuel et comme par effet de contagion chaque pays « civilisé » s’enorgueillit d’être le énième pays à le légalise. Au même moment cette soi-disant civilisation traque et tue des musulmans au Mali, au Pakistan et un peu partout dans le monde sous le prétexte de lutte contre le terrorisme. Et quoi encore…A la question de savoir si c’est de la civilisation ou de la barbarie nous sommes de ceux qui pensent  que c’est le dernier degré de la barbarie. Alors nous avons soif de civilisation.

De la course à la science : nous avons besoin de conscience : Le génie humain ne semble plus avoir de limites ; il a dompté beaucoup d’obstacles, a fait reculer des mythes et des mystères. Dans le macrocosme comme dans le microcosme l’homme a fini par implanter son drapeau et cherche encore à conquérir d’autres espaces, d’autres horizons. Plus il connait, plus il s’affranchit de l’ordre de la nécessité. De par son savoir l’homme a abrégé les distances et se procure le don d’ubiquité (être en plusieurs lieux à la fois) : internet, T.I.C, etc.  La médecine scientifique ne cesse de révolutionner la santé humaine. Nous sommes entourés de machines qui ont facilité et allégé considérablement le travail et la vie humaine. On a l’impression et même la conviction   d’un mieux être. Mais cette évolution est-elle vraiment positive ?  En tout cas pour ROGER GARAUDY  par exemple, c’est cette science qui sauve des milliers de vies qui en a détruit des milliers d’autres à Nagazaki et Hiroshima et nous   promet encore infiniment le pire. De nombreuses maladies en particulier des cancers sont liées à notre mode de vie moderne. La pollution  et le réchauffement climatique ont fini, pour les esprits avertis, de constituer  une lourde menace à court terme pour l’avenir de l’humanité. Les ressources naturelles que la nature avait mises des milliards d’années à fabriquer, notre mode de vie boulimique  les ont réduites par une consommation débridée à l’état d’épuisement prochain. Notre modernité et ses exigences que la science tente de satisfaire soulève des doutes, des interrogations ainsi que des incertitudes. Et bien malin qui sait de quoi demain sera fait car l’avenir est plein de promesses mais surtout  de menaces. Aujourd’hui, se demandait PIERRE CURIE, on peut s’interroger si l’humanité a intérêt à connaître les secrets de la nature, si elle est mure pour en profiter ou si cette connaissance ne lui est pas nuisible. Nous avons fait nôtre, cette inquiétude. Notre science a besoin d’un supplément d’âme car elle nous a offert des pouvoirs presque divins alors que nous méritions d’abord d’être des hommes.

Ainsi vous conviendrez avec nous que nous avons soif de conscience. De la course au premier rang : Nous avons soif de calme, de quiétude : Un monde à qui mieux-mieux. Chacun veut être premier, tient à être premier. Même si la compétition n’est pas mauvaise en soi car de toute évidence elle fait progresser toute société, elle est à déplorer dans certains cas. Quand elle prend les allures de la convoitise, de la cupidité, de la recherche effrénée de la gloire, des honneurs  alors elle devient jalousie, intrigue, calcul mesquin, complot et quoi encore…Mais il faut relever ceci : Personne n’a demandé à être encore moins à naitre. Ainsi il y’a toujours un concours de circonstances qui ont fait naitre une personne et dont elle même n’est l’auteur. La personne a déjà trouvé un monde tout fait qu’elle doit obliger d’accepter mais qu’elle tient à changer  sans en connaitre les secrets. Dit autrement il y a beaucoup de facteurs qui nous échappent : Notre naissance et celle des autres, notre origine sociale et celle des autres, notre chance et celle des autres, notre destin et celui des autres… Finalement de quoi sommes-nous maitres ?  De peu de choses en tout cas. De toute évidence, le malheur vient du fait de vouloir changer des choses qui ne dépendent pas de nous. Or, à chaque instant des gens se démènent pour changer l’ordre établi. Vous conviendrez avec nous que si on pouvait changer quelque chose on changerait  quelque chose en notre situation. Fort de ce constat on peut dire que n’est pas riche qui veut, n’est pas chanceux qui veut , n’est pas premier qui veut donc car beaucoup de facteurs nous échappent .

Alors nous avons soif de calme, de quiétude.   Finalement de quoi avons-nous soif ? Nous avons soif de vertus, de civilisation, de conscience, de calme bref de spiritualité et de foi pour une vie plus conforme simplement à notre humanité. Alors aux âmes asséchées allons boire à l’abreuvoir MAA-UL HAYAAT .  D’aucuns nous opposeront qu’il faut vivre pleinement la vie et que de toute façon il n’y a rien derrière. Mais nous nous leur opposons que nous estimons le contraire. Alors il ne reste qu’à parier sur les deux éventualités. Et pour notre part il est plus sûr et plus indiqué de parier sur l’éventualité d’une vie après celle-ci afin d’agir à toutes fins utiles.  Car si cette vie n’existe pas nous ne perdrions rien mais si elle existe (alors que nous avions parié qu’elle n’existe pas) alors là nous  aurions tout perdu, c’est-à-dire un bonheur éternel.

Ababacar NDIAYE
Professeur de Philosophie                           

Pour un retour vers l’Islam face à des valeurs en décadence

Du latin valere qui signifie fort, vigoureux…, la valeur dans une large acception fait référence au physique et désigne ainsi le courage, la bravoure.
Du point de vue sociologique, elle désigne un ensemble de qualités qui illustrent un comportement estimé, apprécié, admiré par un groupe, un ensemble de personnes qui se réclament de ce type  de comportement et en font un principe fondamental de vie.

Dans la religion musulmane, c’est une conviction à partir de laquelle un homme agit par référence. De nos jours, avec l’avènement de la mondialisation, il est amère de constater que ces valeurs sont en train d’être remises en cause. Par rapport à cela, l’islam subit des agressions externes comme internes. De ce point de vue, l’Occident voit en l’islam la source des problèmes dans le monde. Ainsi les clichés et les images stéréotypés ne manquent pas : « trop longue glaciation du dogme », « intangibilité des textes », « archaïsme du droit musulman », « nécessité de reformer l’islam et de le réconcilier avec le siècle »……Ces qualificatifs fort dépréciatifs ne sont pas pour pacifier les relations entre l’Occident et le monde musulman. Par ailleurs, il faut  aussi constater que la plupart des attaques proviennent même de l’islam : le comportement de certains musulmans, leur ignorance des textes, une pratique qui laisse à désirer…..sont autant de faits qui donnent une  vision négative, à la limite même répulsive pour les ennemis de l’islam.

En effet, notons avec force que toute solution tendant à redorer le blason de l’islam, écorné par des gens qui se disent musulmans, doit nécessairement passer par une rééducation à l’interne.
Aujourd’hui, si nous prenons le cas du Sénégal que nous maîtrisons le plus, il est paradoxal de constater que beaucoup de gens ne sont musulmans que de noms.
Comment  un individu qui se dit musulman peut-il avoir l’audace de négliger totalement  les  cinq prières ? Jetons un regard dans notre  entourage. Combien de gens se préoccupent de la prière aux heures recommandées ?

Le mois de Ramadan est l’occasion de renouer avec les centres de santé et les hôpitaux  pour brandir  aux yeux des gens, des bulletins montrant qu’on est incapable de jeûner.
Le mensonge, la délation sont érigés en règle, le bien et ceux qui s’y adonnent sont relégués au second plan, car comme le dit André Gide dans les faux monnayeurs : « Dans un monde où chacun triche, c’est l’homme vrai qui fait figure de charlatan ».

Actuellement, est considéré comme cultivé celui qui a tendance à exceller dans l’art d’inventer des propos  préfabriqués, des informations véhiculées sans aucune fiabilité, ni vérification préalable, ou qui se livre à du radotage qui frise le mensonge, foulant au pied les principes élémentaires de la retenue, de la maitrise de soi, de la sincérité.

La liste n’est pas exhaustive, mais d’ores et déjà, acceptons que « le linge sale se lave en famille ». Reconnaissons tout d’abord que les ennemis de l’Islam sont d’abord dans l’Islam avant d’être ailleurs. Si nous voulons  donner une image positive à l’Islam, essayons d’être positifs nous-mêmes. Et cela passe nécessairement par une pratique sincère, par une guerre contre l’âme charnelle.

Nous n’avons point l’intention de dicter un code de conduite, mais au moins reconnaissons  tout de même que le Sénégal regorge  d’érudits qui, à n’en point douter, constituent une  référence à tout point de vue. Le malheur est que ces nobles serviteurs ne sont plus écoutés ou ne sont pas compris. On prend comme modèle des lutteurs, des danseurs, des chanteur, bref des stars. Et les gens nantis qui devraient montrer la bonne voie en dépensant sur le chemin d’Allah sont les plus pervers et là, se trouve le danger. Le Saint Coran est assez évocateur à ce niveau. A la Sourate AL –ISRA au verset 16 DIEU dit ceci : « Et quand Nous voulons détruire une cité, Nous ordonnons à ses gens opulents (d’obéir à Nos prescriptions), mais (au contraire) ils se livrent  à la perversité. Alors, la Parole contre elle se réalise, et Nous la détruisons entièrement »

La richesse est devenue aujourd’hui un moyen de tout se permettre : se livrer à la débauche, financer des activités illicites…

Il faut noter avec force que le salut passe par une application stricte de certaines recommandations.
Il faut d’abord se repentir de tout acte prohibé. Car comme le dit Serigne Shouaibou Mbacké, « le fait de toujours se repentir est une obligation pour tout musulman majeur ».

Ensuite, à tout moment et à tout endroit, implorons le Seigneur et essayons d’être des croyants dévoués. Faisons de cette recommandation divine à la sourate AL- ANFAL au verset 19, la nôtre : « Si vous implorez l’arbitrage d’Allah, vous connaissez maintenant la sentence (d’Allah). Et si vous cessez (la mécréance et l’hostilité contre le prophète..), c’est mieux pour vous. Mais si vous revenez, Nous reviendrons et votre masse ne vous sera d’aucune utilité. Car ALLAH est vraiment avec les croyants. »

Des recommandations, il n’en manque pas, mais d’une manière ou d’une autre seule, une pratique dévouée et sincère de l’Islam constitue la seule et unique solution pour sortir le monde de l’impasse où il est. C’est tout le combat que méné Cheik Ahmadou MBACKE Maa-ul Hayaat, contre vents et marrées. Il réussit bien sa mission pour avoir redressé de très nombreuses personnes qui n’ont jamais fait l’école coranique, mais celle occidentale. Il en a fait des soufis discrets et effacés, malgré leurs lourdes responsabilités professionnelles. Le rappel d’ALLAH et de la mort ne les quitte jamais où ils se trouvent. Celui qui a réussi ce pari est certes un Cheikhou Tarqiyah.

Moussa THIAO
Professeur de Lettres, Doctorant en sciences du langage   

 

 

 

A qui confier l’avenir de l’humanité ?

Jamais dans l’Histoire, l’humanité n’a atteint le degré de perversion et de sécheresse spirituelle que connait le monde du XXIème siècle. L’homme, bien qu’étant indiscutablement  au faîte du progrès scientifique et technologique,  est encore incapable de vaincre le VIH/Sida et la pauvreté ou de se passer de la guerre. Que dire alors de la pensée de  Descartes qui assignait à l’humain le pouvoir d’être maître et possesseur de la nature ?

Pourtant, l’humanité actuelle pense avoir franchi des pas importants par rapport au passé. Elle s’enorgueillie de la démocratie, des droits humains, de la liberté, etc. Ces concepts nouveaux, promus par les pays les plus développés au plan économique, bouleversent en même temps les sociétés du sud, menacent leurs cultures et leurs traditions.

De plus, grâce au progrès  de la science et de la technique, le monde est miniaturisé, transformé en un village planétaire avec un seul chef, les USA et l’ensemble des pays qui partagent avec eux les mêmes valeurs de base.

En outre, la géopolitique mondiale est actuellement rythmée par des calculs d’intérêts, des positions partisanes, des projections parfois subjectives et des spéculations sans aucune dose de moralité, encore moins de spiritualité. Le matérialisme dialectique de Marx n’a pas encore fini de régenter les rapports socio-économiques.

Pire, le vent de l’homosexualité, de la transsexualité, du lesbianisme, du mouvement FEMEN, de la pédophilie et du banditisme souffle depuis l’Occident en direction des pays pauvres économiquement, aliénés culturellement et politiquement dépendants.

Nous osons affirmer que la richesse d’un peuple se trouve dans ses libres choix et ses propres orientations  aptes à lui fournir des réponses appropriées à ses problèmes tout en tenant compte de la dimension ô combien importante de la dignité de l’homme. C’est pour dire que si l’Occident se vante d’être héritier de l’antiquité gréco-romaine et de la tradition judéo chrétienne, l’Afrique noire doit, elle aussi, s’approprier tout l’héritage négro-pharaonique ainsi que de la tradition chrétienne et musulmane qu’il a fortement imprégnée.
Devant les actes posés par l’humanité dite « civilisée », nous sommes tenté de dire qu’elle est en train de remettre en cause sa propre humanité. En effet,   la particularité de l’homme réside dans sa raison qui l’élève au rang d’humain ou le rabaisse au rang de d’animal. En effet, la raison peut nous être utile dans notre long processus d’humanisation tout comme elle peut nous avilir, tant il est vrai qu’on ne nait pas humain, mais on le devient.

Nous savons tous que l’Occident s’est clairement  engagé sur une pente qui déprécie la valeur humaine, malgré ses efforts remarquables dans la protection des droits humains. Toutefois, nous continuons de lui confier les destinées de notre village et de lui renouveler notre allégeance. Nous n’osons même pas nous affirmer et prendre des positions dans les discussions qui se passent dans le concert des nations, encore moins de lui dire : halte ! Trop c’est trop ! Depuis que nous développons des sentiments de subordination à l’égard de l’Occident, nous avons intériorisé le fait que nous devons toujours le singer. Alors, nous acceptons sciemment de rester dans nos concessions et de subir le diktat.

Mais, devrons-nous continuer à confier l’avenir du monde à l’Occident ? La réponse est certainement « non ! ». Les derniers développements sur l’actualité prouvent que le village dit planétaire a besoin d’un nouveau chef.

A Cleevland dans l’Etat de l’Ohaio aux USA, trois femmes ont été enlevées, maltraités pendant 10 ans par trois frères d’une même famille (CASTRO). Par la volonté de DIEU, elles ont été retrouvées. Cet acte montre que, malgré qu’ils soient la première puissance mondiale avec des services de renseignements très efficaces, les USA présentent des signes de fragilité. Autre affaire, celle dite SNOWDEN. Ce jeune informaticien de 29 ans vient de soulever la polémique aux USA et susciter des incidents diplomatiques entre les USA, la Chine et la Russie, pour avoir révélé que depuis quelques temps les USA développent un programme d’espionnage en mettant sous-écoute toutes les communications internationales via téléphone et internet. Pourtant, les USA se présentent jusque là, comme étant les défenseurs de la démocratie et des droits humains. Comment alors qualifier cet acte, si ce n’est, comme le pense SNOWDEN, anti-démocratique et non conforme au respect des droits humains, des libertés individuelles et de la souveraineté des Etats ? Pire, la société américaine enregistre des meurtres, des viols, des bradages, des enlèvements tous les jours, parce que, sans doute, ses composantes ne sont pas éduquées selon les valeurs de l’Islam qui, somme toutes, reposent sur la justice.

La justice : c’est ce que réclament les Brésiliens, qui depuis quelques semaines sont dans la rue révoltés par les dizaines de milliards de dollars investis  par l’Etat dans le sport au détriment des préoccupations sociales en matière de santé, de transport, d’éducation… Fernando Henrique Cardoso (Président du Brésil de 1994-2002) avait raison quand il disait que « le Brésil est un pays injuste ». En effet, les inégalités sociales sont en faveur des plus riches qui ne représentent que 10 pour cent de la population mais détiennent plus de 50 pour cent du revenu national, tandis que 37 pour cent vivent en dessous du seuil de la pauvreté.

Quant à la France, elle est partagée entre un sentiment d’exaspération totale sur le bilan annuel de HOLLANDE, en raison de ses promesses non encore tenues et la consternation sur la légalisation du mariage gay, dont le premier a été célébré dans la municipalité de Montpellier, à la fin du mois de mai dernier.  Le taux de chômage grimpe, augmentant ainsi la déception des français. A ces difficultés est venue se greffer l’affaire Cahuzac, un poignard dans la plaie.

Ces difficultés nous laissent penser que la France a tout intérêt à reconnaitre ses erreurs et sa politique arbitraire et injuste à l’égard de Cheikh Ahmadou Bamba,  durant l’époque coloniale. L’apartheid a été reconnu comme étant un crime contre l’humanité ; le procès du capitaine Dreyfus injustement condamné a été révisé ; le génocide des Arméniens a été reconnu ; les banques suisses ont accepté de dédommager les héritiers des Juifs déportés. Qu’attend donc la France pour présenter ses excuses à la communauté mouride compte tenu de toutes les souffrances qu’elle a fait subir à ce grand homme qui n’a jamais fait du tort au Créateur encore moins à une créature ?

Sur un autre registre, un jeune français récemment converti à l’Islam est accusé d’avoir poignardé un policier. En Angleterre aussi, un policier a été sauvagement assassiné et le suspect est un musulman. Partout en occident, quand le sang coule, la piste du terrorisme musulman est vite privilégiée. La conséquence de tout  cela, c’est que  l’islamophobie se développe davantage dans les pays occidentaux.

En Afrique également quand le sang coule ce sont toujours les musulmans. Ici, la menace terroriste s’amplifie. Après le MUJAO au Mali, c’est au tour des Chebabs en Somalie et le Niger est sous la menace.
Mais, doit-on nécessairement répandre l’Islam par les armes ? L’auteur de l’article « Djihad » dans l’Encyclopédie de l’Islam, l’orientaliste D. B. Macdonnald,  n’a-t-il pas  tort d’écrire que « l’expansion de l’Islam par les armes est un devoir religieux pour tous les musulmans. » ?

En tout état de cause, l’Histoire est riche en exemples qui prouvent le contraire. Cheikh Ahmadou BAMBA a contribué à la propagation de  l’Islam dans la Sénégambie et fait échouer, en grande partie, le projet colonial sans n’avoir jamais versé la seule goutte de sang. La guerre sainte de l’âme a été sa principale arme. Il écrit à ce propos dans Les cadenas de l’Enfer :
2/5 « Frères, désirez ardemment la guerre sainte de l’âme !
3/5 « C’est par elle que vous gagnerez le Paradis.
4/5 « Celui qui ne mène pas le combat pour son âme, n’obtiendra rien de bon.
5/5 « C’est là, j’en jure par ma vie, le suprême combat ! »
El Hadji Omar TALL abonde dans le même sens. Il affirme dans Ar Rimah (Les lances) : « la guerre sainte aux infidèles est à la portée de tout un chacun, tandis que le combat spirituel est le privilège des meilleurs, car il est plus facile de combattre autrui que soi-même ».

En Iraq, le sang ne cesse de couler indépendamment  de tout projet de propagation de l’Islam. A Bagdad, précisément à Bassorah, la minorité sunnite s’entretue avec la majorité shiite.  En Tunisie, les attentats par voitures piégées revendiqués par les Salafistes provoquent des bains de sang à chaque coin de rue. En Syrie et en Palestine, tous les jours, des innocents perdent la vie pour des conflits qui pouvaient être évités. Pour le premier cas, le mutisme de la communauté internationale est jusque là incompréhensible, voire même inadmissible. Plus de 100.000 morts et des milliers de refugiés de mars 2011 à ce jour. La guerre en Syrie ajoutée à l’affaire SNOWDEN creuse davantage le fossé entre l’Occident et la Russie. Si les premiers soutiennent l’opposition, le second est du coté de Bachard Al Assad. Prolongement de la guerre froide ? Ce qui est certain, c’est que la boulimie du pouvoir semble être à l’origine de cette marée de sang. Mais peut-on adorer DIEU sans la paix ?

Pourquoi c’est toujours au nom de la religion que les gens s’entretuent sans état d’âme ? Les religions sont elles venues nous rapprocher ou bien nous diviser ? En vérité, l’Islam recommande aux musulmans de se conformer aux exigences de leur religion et de tolérer l’autre dans ses différences. Mais l’autre tolère-t-il le musulman ? Connait-il suffisamment l’Islam ? Veut-il le connaître ?

Il est vrai que si on veut un monde de paix, il va falloir que l’Occident accepte de se débarrasser de ses représentations fallacieuses qu’il  se fait dogmatiquement de l’Islam. Malheureusement, selon Roger Gauraudy, dans Promesses de l’Islam, p.19, « l’Occident, depuis treize siècle a refusé l’héritage arabo-islamique qui aurait pu et peut encore non seulement le réconcilier avec les autres sagesses du monde, mais l’aider à prendre conscience des dimensions humaines et divines dont il s’est mutilé en développant unilatéralement sa volonté de puissance sur la nature et sur les hommes ».

La communauté mouride a incontestablement  contribué à donner à l’Occident une autre l’image de l’Islam par le biais de sa forte représentation et de par les nombreuses tournées effectuées jadis par Serigne Mourtalla et perpétuées aujourd’hui par son fils ainé Serigne Mame Mor Mbacké.

Elle doit non seulement persévérer dans cette voie, mais aussi conquérir les sommets de l’Etat afin de faire accepter au monde entier, cet Islam soufi non violent, basé sur la tolérance, la fraternité, la solidarité et la compassion, tel que enseigné par Cheikh Ahmadou Bamba. Ceux qui se réclament également de l’Islam radical devraient aller à l’école du Mouridisme pour une nouvelle vision de notre religion qui est loin de la terreur, de la contrainte et du sang.

Il conviendra ensuite  d’accorder à cet islam une place importante dans les écoles et les universités, car le Mouridisme est un humanisme sans commune mesure, une doctrine sociale, un moyen de changer les comportements par l’éducation et non par les armes.

Disons finalement qu’après avoir essayé la monarchie, la démocratie, le communisme, le socialisme, le capitalisme,  essayons maintenant le Mouridisme et on verra que toute l’humanité s’en réjouira : le sang cessera de couler, la pauvreté disparaitra, les contre-valeurs ne seront plus que de vieux souvenirs et les inégalités sociales s’estomperont.

Baye Fary SEYE, Enseignant,Ecrivain, Journaliste