DISCOURS DE BIENVENUE THIANT 2012

Louange à Allah, Seigneur de l’Univers. Prière et salut sur celui qui a été envoyé comme miséricorde pour toute l’humanité, notre prophète et messager Mohammed (PSL), ainsi que sur ses proches, ses compagnons et ceux qui les suivent dans le bien, jusqu’au jour de la Résurrection.

Nous prions que le Seigneur répande Sa Lumière sur l’âme de Cheikh Ahmadou Bamba Khadim Rassoul sur sa famille et sur celles de ses fervents disciples qui avaient tourné le dos à ce bas monde pour chercher l’agrément du Seigneur.

Nous prions que le Seigneur accorde une longue vie à Serigne Cheikh Sidy Mouckhtar M’BACKE khalif Général des Mourides, et qu’Il l’assiste dans sa noble mission. Nos prières vont également à l’endroit de Cheikh Ahmadou MBacké, Maa-ul Hayaat qui est l’initiateur de cette journée de grâce et de retour vers Dieu. Nous prions que le Seigneur lui accorde une longue vie et une santé de fer et que tous ses projets dans le sentier d’Allah soient couronnés d’un succès éclatant.

Et nous, qui sommes ses disciples, prions que le Seigneur maintienne notre compagnonnage avec lui pour l’éternité.

  Nous vous remercions enfin chers parents et honorables invités ici présents, hommes et femmes qui ont parcouru des kilomètres pour venir assister  à cette journée de grâce à notre Seigneur. Cela témoigne votre estime et votre considération dont vous avez fait montre à l’endroit de nos modestes personnes et par là nous vous souhaitons la bienvenue.

Comme à l’accoutumée, nous voilà encore, célébrée la quinzième édition du THIANT qui est une journée de grâce, une journée de reconnaissance et de retour vers Dieu. Et par ma voix, nous venons exprimer au nom de l’ensemble des disciples du Diwanul Xiyaroul Mouridina fi Xidmatil Xayril Alamina, notre acte de reconnaissance à celui qui a véritablement fait de nous des musulmans, et des mourides je veux nommer par là Cheikh Ahmadou MBacké, Maa-ul Hayaat.

Chers frères et sœurs en Islam :

Il est aujourd’hui évident que le monde traverse une phase obscure de son évolution. Cette obscurité se caractérise par un dédain, un délaissement voire une incroyance de l’existence de Dieu L’omniscient et L’omniprésent. Du coup l’homme en dehors de tout reflexe de subordination à celui qui l’a créé et lui a donné forme et force, vit comme s’il était une créature sans Créateur. Et visiblement il semble croire que cette vie terrestre est éternelle et qu’aucune comparution future avec son Seigneur, le Tout-Puissant ne l’attende à l’Au-delà.Ainsi l’homme se déchaine et  s’affranchit radicalement des recommandations du Seigneur. C’est ce qui fait que ce 3ième millénaire inaugure l’ère d’une modernité pernicieuse et sécularisante, occasionnant une extinction de l’ardeur de la foi dans les cœurs et l’anéantissement des croyances morales et religieuses.

De ce fait l’homme mène une vie terrestre sans finalité en oubliant complètement l’imminence de la mort, qui immanquablement viendra mettre un terme à cette vie d’ici bas. Or Allah a créé les êtres humains pour un but précis. C’est de Lui vouer une soumission et une vénération.

 

Mais voilà que la majeure partie des gens  prévariquent, adorent d’autres que le Seigneur qui les a créés, façonnés et leur a donné force sans assistance aucune.

Ces signes sont symptomatiques d’une crise spirituelle profonde et l’irréparable tort que l’homme ait commis, c’est de se débarrasser de Dieu tout en croyant pouvoir organiser par lui-même un système de vie parfait et impeccable. Et conséquemment cette éviction extrinsèque  et intrinsèque de Dieu par l’homme dans son existence a engendré une déstructuration et une déréglementation du noyau social et un étiolement sans précédent de la foi en Dieu.

Or nous savons tous que l’homme est consubstantiellement lié à DIEU le Tout-Puissant, il ne peut pas se passer de Lui. Autrement dit  l’homme dans son essence ne peut pas se départir de Dieu.

Et c’est de cette néantisation de Dieu où, découlent toutes les difficultés que nous vivons aujourd’hui. La situation est d’autant plus grave que la jeunesse d’aujourd’hui, qui du reste devrait s’armer d’une éducation islamique solide, est victime de l’influence d’une culture occidentale nuisible et moribonde qui cristallise dangereusement les rêves et fantasmes de cette  jeunesse.

Et sans surprise cette déchéance morale et spirituelle a dépouillé l’humanité de ses qualités les plus méritoires laissant place à des comportements veules et vils comme la médisance, la jalousie, l’orgueil, l’hypocrisie, le mensonge, l’ostentation, l’autosatisfaction, le commérage entre autres vices qui corrompent  la foi du musulman en Dieu. Face à cette proclamation d’un arrêt de mort latente de la religion et des valeurs morales, l’homme n’hésite plus à tuer ses semblables pour des intérêts immédiats, ils trahissent, ils ne tiennent plus leurs paroles et ils profèrent des propos calomnieux et diffamatoires sur le dos de leurs propres frères musulmans.

Et c’est ce désert spirituel que nous, jeunes, avons eu la malchance d’hériter en ce troisième millénaire et pire la projection d’une réussite sociale immédiate faisait que nous avions été initiés dés le bas âge à l’école occidentale ce qui fait que nous ignorions l’amour de Dieu, la religion musulmane et même la confrérie mouride dont nous appartenons.

Et naturellement étant vides d’une éducation religieuse de base, nous étions des ignorants, véreux, jaloux, orgueilleux, rancunier, qui limitaient uniquement la connaissance à l’apprentissage du français.

Ce comportement ostensible faisait que nous poursuivions nos passions et nous avions toujours cru que cette vie terrestre est éternelle et que l’idée de la mort ne nous traversait point l’esprit. Et Plus grave encore nous ne trouvions aucune gêne à se glorifier publiquement de nos péchés graves que nous commettions témoignant  la sécheresse spirituelle qui nous guettait.

Nous n’aimions pas le bien et nous œuvrions quotidiennement à ériger le mal. Ainsi la constance dans le péché, le reniement du Seigneur et l’amour profond de ce bas monde étaient nos traits distinctifs. Bref je dirai que nous étions des transgresseurs avérés qui ont délibérément pris le chemin de la déperdition et de l’égarement et personne n’ignore l’issue abominable de cette voie.

Fort heureusement que Cheikh Ahmadou Mbacke Maul-hayaat nous a miraculeusement intercepté dans cette trajectoire infernale et nous a inscrit dans la voie de la droiture et du Salut.

C’est pourquoi les condisciples par ma voix témoignent à l’assistance ici présente, le remerciement profond que nous manifestons à notre guide en l’occurrence Cheikh Ahmadou Mbacke Maul-hayaat. En effet on ne peut pas rendre grâce à Dieu sans pour autant remercier la personne par l’entremise de qui Allah a fait parvenir ce don. C’est pourquoi ce remerciement du Seigneur doit, pour nous disciples, passer par le biais de Cheikh Ahmadou Mbacke Maa-ulhayaat car comme en témoigne un Hadith du prophète (PSL) « quiconque ne remercie pas son semblable, ne sera pas reconnaissant envers son Seigneur».

De ce fait rendre grâce au Cheikh s’érige comme un passage obligé car un bienfait ne tombe pas du ciel, mais passe inéluctablement par un intermédiaire. Donc la logique de la relation verticale nous dicte la nécessité de manifester un remerciement sincère envers le Cheikh.

Parce qu’en un temps record il est parvenu à abreuver des âmes sèches et moribondes de l’amour de Dieu. Il a aujourd’hui fait de nous de véritables musulmans et de véritables mourides. Je m’explique à ce niveau, avant notre rencontre avec le Cheikh nous nous réclamions musulman et de mouride. Mais nous ne respections aucune recommandation divine fut elle la plus élémentaire mais également nous ne nous détournions point de Ses interdits.

En plus nous croyions naïvement que le Mouride est celui là qui peut se permettre de tout faire, même si ce n’est de poursuivre ses passions et s’éterniser dans les interdits, et aura sa demeure paradisiaque acquise sans nul besoin d’œuvres de piété.

Mais le bref compagnonnage que nous avons eu avec le Cheikh a complètement formaté ces clichés erronés que nous avions sur l’Islam et le mouridisme. C’est grâce au Cheikh que nous avons su que le musulman est celui qui se conforme aux recommandations de Dieu et se détourne de ses interdits et accepte volontiers le décret divin. Et le mouride est le véritable musulman qui n’a d’autre aspiration que l’agrément du Seigneur. Voici la voix qu’il nous a tracée.

Et nous tenons à préciser à nos chers parents et honorables invités que notre compagnonnage avec le Cheikh a pour soubassement exclusif Dieu ni plus ni moins. C’est pourquoi, sans complaisance,  il nous indique constamment le chemin de la droiture et de l’agrément du Seigneur, dans un contexte où la plus part de ceux qui se réclament guides spirituels incitent leurs disciples à la déperdition et à l’inaction tout en leur faisant miroiter un paradis certain sans adoration du Seigneur. Il n’est pas de ceux là.

Donc on ne peut pas en réalité remercier celui qui nous a inscrit dans la voie de la droiture et nous a réconcilié avec le Seigneur.

Et au-delà de l’élévation spirituelle dont nous bénéficions du Cheikh, rien qu’à travers les rapports personnels avec les disciples nous ne pouvons pas lui manifester notre reconnaissance à sa juste valeur.

En effet le Cheikh est toujours à nos côtés dans toutes les circonstances surtout celles qui sont les plus difficiles. A chaque fois que la mort frappe notre entourage, le Cheikh est le premier à formuler des prières et à accompagner le défunt jusqu’à sa dernière demeure et certains parents présents dans cette salle ne me démentiront pas. Pareillement pour les baptêmes et mariages, ne serait ce qu’un bref passage, le Cheikh témoignera de sa présence pour partager avec nous ces moments.

Et pourtant rien ne l’empêche de se replier chez lui comme on le voit avec certains chefs religieux.

C’est pourquoi nous lui sommes redevables d’une dette de reconnaissance dont nous demeurons continuellement insolvables.

Toutefois notre degré d’insolvabilité chronique ne nous empêche pas de lui rendre un remerciement profond qui émane au fin fond de nous car n’eût été lui rien ne pourrait nous éviter de subir les affres du jour du jugement dernier.

Cependant un fait reste constant, le Cheikh du fait de « l’anéantissement de son moi » et son état d’extase permanent rabat toutes ces grâces vers le Seigneur. Mais cette attitude ne doit nullement nous conduire à perdre de vu la reconnaissance infinie et individuelle que nous lui devons. C’est d’ailleurs tout le sens d’une reconversion du reste de notre vie en des actes de grâces.

Nous nous repentons et demandons Pardon à notre SEIGNEUR et Le prions de nous maintenir  dans Ses Bienfaits.

Que le Salut soit sur vous…