Question 1
Dans le recueil intitulé “Majmaa-tu ajiim ba wootaayaa’’, Serigne Touba y recommande aux mourides que la dote ne doit pas dépassé 1 000 F et elle est même de 750 F pour les démunis. Et pourtant, il me semble que la plupart de ceux qui se réclament du mouridisme ne se conforment pas à cela.
Je voudrais savoir pourquoi les mourides (aspirants) tardent à se conformer à cette recommandation de Serigne Touba?
Réponse
Cette remarque est aussi valable pour l’Islam d’une manière générale car on voit dès fois des musulmans qui, de par leur manque de volonté, ne se conforment pas aux recommandations de notre Seigneur.
Pour la dote, il faudra impérativement revoir la somme afin de l’adapter à la conjoncture actuelle. Cependant, tout mouride (aspirant) doit absolument se conformer à toute recommandation de Cheikhoul Khadim ; c’est valable aussi pour le “wird maakhus’’. Serigne Touba a recommandé à tout mouride, hommes et femmes, de pratiquer ce “wird’’. Ce qui est le plus important, c’est de se conformer aux recommandations. Mais ce que Serigne Touba a dit dans ce recueil est très clair et quiconque ne s’y conforme pas s’est tout simplement laissé dominé par ses désirs et ses passions.
Ce recueil a été publié par Serigne Abdoul Ahad Mbacké (4eme Calife de Serigne Touba) qui y a rassemblé les correspondances que Serigne Touba envoyait à ses Cheikhs. C’est son homonyme, Serigne Abdoul Ahad, fils de Serigne Souhaïbou, qui l’a rédigé. Effectivement, Serigne Touba a belle et bien précisé dans ce recueil que celui qui se conforme à cette recommandation n’en tirerait que des bienfaits. Par contre, celui qui s’en détourne fera face à des situations indésirables.
D’autres enseignements aussi se trouvent dans cet ouvrage ainsi que dans ses autres œuvres. Car, il a dit qu’il s’est engagé à rédiger pour nous tous les ouvrages dont nous aurons besoin dans notre quête du savoir. En fait, il a écrit sur le “tawhiid’’ (science sur l’Unicité de DIEU), on peut citer pour exemple “mouhaaiboul khoudoos’’ ; mais aussi sur le “fiqh’’(jurisprudence) dont on peut citer entre autres : Le Joyaux Précieux, Le viatique des adolescents et le Viatique de la jeunesse. Sur la “haqiiqa’’ (le soufisme), on peut citer Mounawirous soudour et Massalikoul Jinaan et sur les règles de bonne conduite aussi (Nahju).
QUESTION 2
Il m’arrive d’avoir de mauvaises pensées quand je prie. Je voudrais savoir, comment faire pour m’en départir.
Réponse
L’esprit est conditionné par ce que l’on voit, ou que l’on entend. L’individu doit apprendre à contrôler ses pensées en dehors même de la prière. S’il s’adonne à des activités profanes pour ensuite vouloir s’atteler à la prière; il lui sera très difficile de se concentrer durant celle-ci. L’individu doit s’exercer à la méditation, même en dehors des heures de prière. Il faut qu’il s’habitue à méditer sur le jour où il va quitter définitivement cette vie terrestre. Ce jour ultime où il va se séparer pour toujours de ses amis, ses parents, sa famille, ses enfants et de tout son entourage ; où il se verra sortir de sa maison pour être lavé, enveloppé dans le linceul et inhumé. Il se retrouvera tout seul dans sa tombe avec ses actes. Il sera ressuscité au Jour du Jugement Dernier en fonction de la nature de sa foi et de ses intentions. Il vivra douloureusement la station debout de 50 000 ans s’il s’était laissé dominer par son âme charnelle et ses passions. Il se retrouvera tout seul auprès de notre Seigneur, comme s’il était l’unique créature. A l’agonie, il verra, tout ce qu’il a eu à regarder, entendre et dire et tous les actes qu’il a eu à commettre par ses sept membres et organes de sa naissance jusqu’à ce stade final. Comme notre Seigneur l’affirme dans le Saint et Noble Coran au Jour du Jugement Dernier, chacun de nous sera accompagné de deux anges, l’un va lui servir de guide et l’autre de témoin sur ses actes.
Tout individu qui se rappelle ces différentes étapes que son âme aura à traverser, arrivera à bien se concentrer aux heures de prière.
Donc, on ne doit pas attendre jusqu’à l’heure de la prière pour se concentrer mais on doit s’y exercer en dehors de l’heure.
Ce n’est pas du tout facile d’arriver au stade où on ne peut plus faire de mauvaises pensées. Mais notre Seigneur ne nous tient pas rigueur de nos pensées. Par contre on ne veut pas que l’individu persiste sur certaines pensées car à la longue, elles peuvent parvenir au cœur puis aux membres et dans ce cas elles seront comptées comme péchés.
Donc, le fait de se rappeler de l’Au-delà fait partie de ce qui permet à l’individu de mieux se concentrer dans la prière.
QUESTION 3
Je voudrais savoir comment le musulman doit faire pour se préserver d’une diminution de la foi.
Réponse
La foi augmente, tout comme elle diminue. Elle augmente si l’individu se conforme aux recommandations de notre Seigneur. En fait, le musulman doit, en chaque fin de journée, faire une rétrospection sur tout ce qu’il a eu à penser, à dire et à faire durant la journée et redoubler d’effort pour qu’à la journée qui suive, ces fautes soient considérablement réduites à défaut de s’en départir complètement. La foi augmente dans le respect scrupuleux des recommandations de notre Seigneur (SWT) en accomplissant les cinq prières quotidiennes aux heures prescrites, en lisant le Saint Coran, en invoquant le Seigneur et en se rappelant de LUI dans son cœur. Il faut aussi éviter de commettre des péchés car ils endurcissent le cœur. En effet, à la naissance, l’âme s’apparente à une feuille blanche et vierge, car notre Seigneur l’a créé de Sa Lumière, pleine de secrets. Mais, lorsqu’elle fut introduite dans le corps, ce dernier l’a emprisonnée à tel point qu’elle a perdu ses facultés de “voir’’ et d’“entendre’’. Il faut impérativement que l’individu passe par le “Jihaadu nafs’’ (se départir de l’ensemble des intentions, des paroles et des actes non agréés par le Seigneur) pour qu’elle puisse retrouver son état initial de pureté et de sainteté. En effet, les intentions, les paroles et les actes non agréés par notre Seigneur s’apparentent à de la saleté qui entache et noircit l’âme. Si l’individu s’oppose à son âme charnelle, de par ses intentions, ses actes et ses paroles; l’âme peut aller jusqu’à retrouver son état originel. Car, elle connaissait l’ensemble des secrets de “Jabaroot ’’ (Royaume Céleste), de “Malakoot ’’ (les Cieux) et de “Moulk ’’ (le bas monde).
Plus l’âme se purifie, plus la foi se consolide et plus l’âme s’éclaircit. Plus la foi devient solide, plus l’individu se donne davantage à DIEU et plus il acquiert la force d’endurer les épreuves. Par contre, les mauvaises intentions, les mauvaises paroles et les mauvaises actions s’assimilent à des ténèbres qui empêchent l’âme (Lumière Divine) de parvenir à son Seigneur. Au fur et à mesure que les ténèbres s’épaississent, l’âme bascule vers l’état de “Raynu’’ et de “Hatmu’’.Un individu qui commet pour une première fois, un acte fâcheux le regrette aussitôt après. Mais s’il persiste dans la mauvaise action, il arrivera un moment où il ne ressentira aucun regret. Notre époque en est un parfait exemple car les gens s’adonnent aux mauvaises actions (par leurs comportements, leurs intentions, leurs manières de s’habiller etc.) à tel point que ceux qui sont sur la bonne voie sont marginalisés.
Donc, pour que la foi de l’individu se raffermisse, il faut qu’il se conforme aux recommandations de notre Seigneur. De même la persistance dans les interdits est la cause d’une régression de la foi. Plus l’individu s’enfonce dans les interdits, plus son âme s’altère et peut arriver jusqu’à l’état de “Rayiinu’’ et de “Hatmu’’. Il devient, ainsi, insensible aux paroles d’ALLAH.
L’individu peut avoir une foi si solide qu’au moment de son agonie, Satan ne pourra point le détourner.
QUESTION 4
Qu’est ce qui différencie la Charia de la Haqiiqa?
Réponse
La Charia est la voie qui régie tous les actes du musulman : les cinq prières quotidiennes, la Zakat, le jeûne, le Pèlerinage à la Mecque, le mariage, etc. Mais la Charia a des limites car, à l’époque du Prophète (P.S.L.), en temps de guerre, certaines personnes n’embrassaient l’Islam que pour la sauvegarde de leurs biens. Et ceux-ci, personne ne pouvait s’appuyer sur la Charia pour remettre en cause la validité de leurs prières et de leurs jeûnes. Par contre, c’est la Haqiiqaqui est en mesure de trancher sur cette question car elle s’intéresse à ce que l’individu dissimule dans son cœur. En fait la Haqiiqa exige que l’individu se conforme aux cinq piliers de l’Islam pour la Face d’ALLAH. Le croyant n’adore pas DIEU pour des éloges, ou de peur d’être dénigré ; ou bien pour des faveurs.
Bref, la Charia juge les actes visibles et la Haqiiqa les convictions intimes.
Si l’individu, en plus des cinq piliers de l’Islam ajoute volontiers d’autres actes d’adorations que pour la Face de DIEU, il peut arriver un stade où des connaissances et des secrets lui viendront de la part de DIEU (hilmul ladunii). Le Prophète (P.S.L.) rapporte dans un hadithul huds où le Seigneur (SWT) dit: « L’individu ne peut faire mieux que ce que JE lui ai prescrit comme obligations. Si, en plus de cela, il fait des pratiques surérogatoires, il se rapproche davantage de MOI jusqu’à ce que JE devienne ses “yeux’’, ses “oreilles’’, sa “langue’’, ses “pieds’’ et ses “mains’’ (ses actes, paroles et intentions sont toujours conformes aux recommandations de DIEU)».
Comme notre Seigneur l’a dit : « Craignez ALLAH et IL vous ouvre les portes du savoir ». Donc, plus l’individu craint ALLAH, plus IL (SWT) lui octroie un savoir ésotérique.
QUESTION 5
Est que l’Islam autorise à la personne de rester des jours sans manger, ni boire?
Réponse
Ce que l’Islam reconnaît et qui est rapporté par le Saint Coran et le Prophète (P.S.L.) aussi, est que les hommes doivent manger et boire mais que cela ne soit pas de l’illicite car notre Seigneur a dit : « Mangez et buvez, mais à condition que cela soit licite et ne gaspillez pas non plus». Cependant on ne doit pas le confondre au régime que certains hommes de DIEU recommandent à leurs disciples (le jeûne de certains jours). D’ailleurs ce jeûne a des vertus curatives voire d’autres. Seulement, ce jeûne n’est pas continu. Il a un début et une fin durant la journée mais rester des jours sans manger, ni boire n’est pas du tout recommandé par l’Islam.
Il est aussi déconseillé de manger excessivement, l’individu peut manger le juste nécessaire lui permettant de vaquer à ses occupations.
QUESTION 6
Qu’est ce qui est à l’origine des divergences au niveau des “Tariqa’’ (confréries) dans le campus universitaire et quelles en sont les solutions?
Je voudrais aussi savoir le sort réservé à celui qui déteste Serigne Touba ?
Réponse
S’il existe des divergences au niveau des “Tariqa’’, c’est parce certains ont dérogés à la règles. C’est valable même pour tous les musulmans.
Le Prophète (P.S.L.) a dit : « Aucun de vous, ne sera vraiment croyant que s’il ne souhaite à son semblable ce qu’il souhaite pour lui-même ». Cela est très compréhensible car ceux qui sont dans les “Tariha’’ sont bien évidemment des musulmans !
Un musulman est celui qui atteste qu’il n’y a de divinité en dehors d’ALLAH Qui l’a créé, modelé et lui a donné force et vigueur ; qui atteste que Mohamed est le prophète de DIEU ; qui pratique les cinq piliers de l’Islam pour la Face exclusive de DIEU.
La profession de foi en DIEU comporte six points :
– Croire en Dieu et en son unicité
– attester que les Prophètes (P.S.E.) sont des Envoyées de DIEU ;
– croire en l’existence des anges ;
– attester que les Livres révélés viennent du Seigneur ;
– croire au destin agréable ou désagréable ;
– croire au Jour du Jument Dernier.
Donc l’individu doit savoir ce qu’est un musulman. Un musulman doit remplir les critères ci-dessus. Et je crois que si tous les musulmans s’étaient conformés à cela, il n’y aurait pas de divergences.
En effet, ce que Serigne Touba a dit à ce propos est très clair : « Quelque soit le wird que vous prenez, qu’il soit de Cheikh Ahmed Tidjan Cherif, de Cheikh Abdoul Hadr Jaylaani ou de quelqu’un d’autre parmi les saints, il vous mènera a l’enceinte scellée de Dieu (si vous vous conformez aux recommandations de son fondateur)». En réalité, tous ces hommes de Dieu n’enseignent que l’Islam dont la propagation est si vaste qu’il est normal qu’il y’ait plusieurs foyers religieux. Cependant, il ne devrait exister aucune contradiction entre eux car s’inspirant tous du Saint Coran.
QUESTION 7
Je voudrais savoir le sort réservé à celui qui hait Serigne Touba.
Réponse
Je ne peux concéder le statut de musulman à celui qui hait Serigne Touba car le Prophète (P.S.L.) a dit : « Aucun de vous, ne sera vraiment croyant tant qu’il n’aura souhaité à tout musulman ce qu’il souhaite pour lui-même » et personne ne doute point que Serigne Touba est un musulman.
Haïr Serigne Touba n’est rien d’autre que de l’ignorance car si vous parcourez tous ses écrits, vous ne verrez nulle part, un passage qui soit en contradiction avec le Saint Coran ou avec la Sunna du Prophète (P.S.L.). L’erreur de la plupart des gens est de juger Serigne Touba, à partir de ceux qui se réclament de lui et qui ne se conforment pas à ses enseignements.
Je ne parle même pas des hommes de DIEU, mais celui qui hait un quelconque musulman, n’a aucune justification valable.
QUESTION 8
Comment reconnaît-on un Rénovateur de l’Islam (Moujadid)?
Réponse
On le reconnaît par ces traits suivants :
– c’est quelqu’un qui a une maîtrise parfaite de la Charia et de la Haqiiqa ;
– la vu de cet homme suscite en l’individu une exaltation extraordinaire envers notre Seigneur (SWT) ;
– quiconque le fréquente, ne fusse qu’un laps de temps, ressentira des sensations jamais éprouvées auprès d’un autre ;
– sa personne ses paroles et ses actes éveillent de fortes sensations dans les cœurs des hommes. Ce qui le différencie des autres est cette Lumière Divine qui se manifeste en lui;
– il est clément et généreux.
En somme, il se pare de l’ensemble des attitudes que notre Seigneur (SWT) agrée.
QUESTION 9
J’ai remarqué que beaucoup de mourides se limitent à la lecture des khassidas (poèmes écrits par Serigne Touba) et non du Saint Coran et je voudrais avoir des éclaircissements sur cela ?
Réponse
La lecture des “khassidas’’ est une très bonne chose car ce sont des louanges à l’endroit de notre Seigneur (S.W.T.) ou du Prophète (P.S.L.), ou même des prières. Cependant, les privilégier du Saint Coran n’est que de l’ignorance. Le coran qui est la Parole d’ALLAH est au dessus de tout écrit, mieux vaut concilier sa lecture à celle des “khassidas’’. D’ailleurs, si on se réfère au “khassida’’ que je citais dans mon discours d’ouverture (haaloo liyar kane li abwaabi salaatiini…), on voit que quiconque le lit avec méditation aura amélioration considérable de sa foi. En effet, il vous rappelle le renoncement dont a fait montre Serigne Touba, lorsque certains privilèges (cadi dans la cour de Lat DIOR) lui furent proposés.
Donc la lecture des “khassidas’’ a de multiples avantages mais rien ne prime sur la lecture du Saint Coran. Autant notre Seigneur est au dessus de tout le monde, autant son Livre prime sur tout autre livre. Cependant l’individu se doit de concilier la lecture Saint Coran, des “khassidas’’ voire l’invocation des noms de notre Seigneur.
QUESTION 9
Je voudrais savoir si “Laa-i-laaha illal laahi fall’’ est de l’associationnisme?
Réponse
“Laa-i-laaha illal laahi fall’’, en ce qui me concerne, je ne le recommanderai à personne. Je vais vous donner des références fiables par rapport à ma position et tout ce que j’affirme, c’est au prix de ma vie. En effet, un jour, lorsque Serigne Touba se trouvait dans sa concession ʺkeur gou makʺ (Boukhatoul moubaaraka) à DIOURBEL, il entendit des chansons ( Yalla fall, yonen diop) provenant de la maison de Cheikh Ibra. Serigne Touba envoya quelqu’un pour les sommer d’arrêter mais en vain. Il demanda : « de qui se réclament ces hommes qui tiennent de tels propos ? ». On lui répondit qu’ils sont des disciples de Cheikh Ibra. Il envoya quelqu’un appeler Cheikh Ibra (Ce jour là, lorsque Serigne Touba sortit pour commissionner quelqu’un chez Cheikh Ibra, l’enfant qu’il rencontra en train de courir fut Serigne Abdou Khoudoss Mbacké, Calife de Mame Cheikh Ibra Faty, qui nous a quitté récemment, et il lui demanda de l’appeler un adulte pour l’envoyer chez Cheikh Ibra. C’est Serigne Abdou Khoudoss qui m’a raconté cette histoire). Lorsque Cheikh Ibra arriva, il lui dit qu’ils disent « Laa-ilaaha-illa laa », sans en rajouter, quoi que ce soit et immédiatement, ils s’y conformèrent.
Ceci est une histoire claire et précise que personne ne peut contredire.
QUESTION 10
J’entends parfois des personnes qui contestent le “Gamou’’ (Maouloud) et le “Magal’’. Je voudrais être édifié sur cela.
Réponse
Peut-être, qu’ils contestent la manière dont le “Gamou’’ ou le “Magal’’ sont célébrés. Quiconque conteste celui qui, célébrant le “Gamou’’ ou le “Magal’’ en se consacrant à la lecture du Saint et Noble Coran, se rappelle de notre Seigneur (S.W.T.), fait des louanges et des prières à l’endroit du Prophète (P.S.L.) et des hommes de DIEU est alors malintentionné. Je ne vois aucun mal en cette manière de célébrer le Magal ou le Gamou.
QUESTION 11
A certaines périodes de l’année, il arrive que nos emplois du temps soient si chargés qu’il nous est difficile d’accomplir convenablement nos actes d’adorations. Quels conseils nous donnez-vous?
Réponse
« Les études ont leurs heures de même que les moments de détente ». En guise d’exemple, deux enfants passaient leur temps à jouer ensemble. L’un d’eux constate que l’autre travaille bien en classe et qu’il maîtrise très bien ses leçons. Un jour, il lui dit qu’il constate qu’il travaille mieux que lui alors qu’en réalité ils passent leurs temps à jouer ensemble. L’autre lui répondit que c’est parce qu’il a gardé dans son sac un outil précieux. A force de l’importuner sur cet outil, l’autre lui dit : « Les études ont leurs heures de même que les moments de détente ».
Par conséquent l’individu doit bien distinguer les heures de prières de celle des études. Aux heures de prière, toute autre activité est prohibée. Ainsi il faudra impérativement vous acquitter de la prière voire y rajouter des invocationset des prières surérogatoires avant de retourner à vos activités.
Aux heures d’études, il faut bien se consacrer aux études. Mais, à l’heure de la prière, il faudra cesser toute activité et se consacrer à votre Seigneur. A travers les études on ne convoite que cette vie terrestre et on ne sait si on va y réussir ou pas alors que les actes d’adorations sont pour l’Au-delà qui est la vérité et la demeure éternelle. Sachez que cette vie est unique. Une fois qu’on l’aura perdu, on ne l’aura plus jamais. Donc mieux vaut sacrifier cette vie d’ici-bas au profit de celle de l’au-delà que de perdre toutes les deux.
La détermination dont les hommes font montre dans la quête des biens de ce bas monde, s’il en faisait autant dans la recherche de l’agrément d’ALLAH, ils en profiteraient aussi bien pour ici bas et dans l’au-delà.
QUESTION 12
Beaucoup de gens concluent le pacte d’allégeance avec un guide qu’ils ont du mal à voir à cause du nombre considérable de ses disciples. Qu’en pensez-vous?
Réponse
Tout disciple doit savoir les raisons qui l’incitent à conclure le pacte d’allégeance avec un guide : pour se conformer au chemin de la droiture et accéder au Salut. Si tel est le cas, il vous faudra impérativement rechercher quelqu’un qui a le temps de vous recevoir, de vous prodiguer des conseils et vous exhorter vis-à-vis de votre Seigneur. En outre, les sermons et les recommandations qu’il vous prodigue doivent se refléter sur sa personne.
La plupart des gens considère le pacte d’allégeance comme une tradition. Certains ne voient leur guide qu’une fois l’année comme en période de Magal, d’autres une fois tous les cinq mois et d’autres une fois par mois. Ils ne font qu’évoquer le nom de leur guide mais ils ne vont jamais le voir pour que ce dernier s’enquière de leur attitude vis-à-vis de leur Seigneur (S.W.T.), de leurs parents, ainsi que de tous les musulmans. Un guide doit aider le disciple à améliorer ses rapports avec son Seigneur (S.W.T.), ses semblables mais aussi pour qu’ils aient une vie paisible. En somme, celui qui chemine avec un vrai guide remarquera des améliorations dans son comportement vis-à-vis de son Seigneur, mais aussi dans ses activités dans ce bas monde.
Si par contre vous ne recherchez qu’à vous conformer au chemin de la droiture et accéder au Salut et que vous ne parvenez pas à voir celui qui veule
QUESTION 13
Je voudrais des éclairecissements à propos de la lettre que Serigne Touba a adresssée à Mame Cheikh Ibrahima FALL?
Réponse
Je crois qu’il y’a rien d’autre à dire sur cette lettre. Elle a été écrite par Serigne Touba et publié par Serigne Abdou Lahat dans … . Nous n’avons fait que la traduire au profit des musulmans. En fait lorsque serigne Abdou Lahat a finit de confectionné ce recueil, il appela plusieurs dignitaires mourides et leur donna chacun un exemplaire. Donc par ce geste Serigne Abdou Lahat s’attendait à ce que les enseignements qui s’y trouvent soient appliqués. C’est la raison pour laquelle nous en avons extrait plusieurs lettres afin que ceux qui méconnaissaient la voie du mouridisme soient édifiés et qu’ils puissent aussi identifier tout ce qu’on y a ajouté et qui n’en fait pas partie. Tel est le but que nous recherchons dans ce travail. Notre objectif principal est le rayonnement de l’Islam par la voie du mouridisme dans laquelle le Seigneur nous a inscrit. Ainsi nous avons l’intention de le revivifier comme le cheikh l’a enseigné en nous fondant sur le Saint Coran, la sounna et ses propres paroles.
QUESTION 14
Je voudrais des éclaircissements à propos de ceux qui disent qu’ils peuvent faire accéder quelqu’un à son Seigneur en un laps de temps ?
Réponse
Par la grâce de notre Seigneur et Sa Bienveillance, je peux vous donner une réponse claire par rapport à ces dires. Ce dont ils font allusion lorsqu’ils disent qu’ils peuvent faire accéder les gens à leur Seigneur en une minute, le Seigneur me l’a dévoilé par sa grâce et sa Miséricorde. Mais je ne considère pas cela comme relevant de la droiture. Je peux divulguer leur prétendu méthode d’élévation spirituelle à toute l’assistance. Mais je n’accorde aucun crédit à cela. Quiconque te dit qu’il est arrivé au Seigneur, considère son comportement par rapport aux recommandations du Seigneur. D’habitude, ceux qui prétendent faire accéder les gens au Seigneur en quelques minutes ne se préoccupent guère des recommandations divines, mais se tournent plutôt vers leurs plaisirs et passions. En fait j’estime que quelque soit le grade d’un individu, il n’égale ni le prophète (PSL) ni ses compagnons. D’ailleurs quand le prophète (PSL) annonça à Abou Bakrine Sadih qu’il fait partie des dix compagnons promus au Paradis, il pria cent rakkas sous chacun des cent dattiers de son champ car il disait qu’il ignore si cette promesse repose sur un acte qu’il n’a pas encore accompli.
Nous sommes bien au courant des agissements s de ces gens-là. Certains disent qu’ils ont atteint le « fanaawou » (annihilation en Dieu), d’autres le « baqaou » (Subsistance de Dieu en soi) et d’autres disent qu’ils voient Dieu « guiss yalla ». Par la grâce de Dieu je connais tous ces savoirs mais ils n’entrent pas dans mes enseignements car nous ne considérons pas cela comme relevant de la droiture. En effet l’accès à l’enceinte scellée de Dieu se manifeste par de bonnes intentions, paroles et œuvres ; bref de bons caractères. Et d’habitude quand ils voient quelqu’un se conformer à la charia, il le dénigre en disant que c’est par ignorance de la « qahiqa » à ces actes cultuels. Pourtant il est dit que le vrai homme de Dieu (Al Kamilou) est celui dont la lumière de « qahiqa » n’entrave pas celle de charia ; autant son grade est élevé autant il se conforme à la charia pour magnifier la grandeur de son Seigneur (SWT)
QUESTION 15
Quelles sont les devoirs d’un mari à l’égard de son épouse ?
Réponse
On doit avoir de la tendresse et de la tolérance envers les femmes, les protéger et les aider car elles sont imparfaites. Les femmes en retour doivent être persévérantes en respectant leurs maris et être à leurs cotés pour la Face de Dieu (SWT).
QUESTION 14
Je voudrais savoir s’il est permis à un musulman de commencer par « bismilahi rahamani rahim ?
Réponse
Ces différences résultent de la répartition des musulmans en Rites (Ngir). Cependant, chacun de ces rites (Malick, Chafi’i, Abo Hanbal, Abo Hanifa) a pour fondement la tradition prophétique. Quelle que soit l’école à laquelle se réfère le musulman, on peut dire qu’il est dans la droiture car ces divergences relèvent de la miséricorde de notre Seigneur (SWT). Ce qui compte est que chacun se conforme aux règles qui régissent l’école à laquelle il se réfère. Toutefois, certains ne sont pas obligés de se référer à une seule école. En effet, Serigne Touba disait souvent à ses disciples qu’il n’est régi par aucune école et que s’ils le voyaient agir selon une école autre que Malikite, qu’ils ne l’imitent pas en cela mais qu’ils se conforment plutôt à cette dernière.
QUESTION 15
J’ai constaté qu’il y a des mosquées qu’on ferme durant la période des grandes vacances scolaires et je voulais savoir le jugement de l’Islam par rapport à cela?
Réponse
N’existe-t-il pas des personnes qui s’y adonnent de la prière ? Quand on construit une mosquée, c’est pour que les gens s’y adonnent aux cinq prières quotidiennes. On ne doit fermer une mosquée que lorsqu’on constate qu’il n’y a plus de fidèles qui y viennent pour prier. Ainsi, en période de vacance, il n’y a aucune personne qui y effectue ses prières, on pourra la fermer pour qu’elle ne soit pas le refuge des animaux en divagation.
QUESTION 16
J’ai remarqué que dans certaines rencontres religieuses, les fidèles utilisent le tam-tam. Est-ce que cela est permis par l’Islam?
REPONSE 16
Certains usages que l’on fait du tam-tam ne sont pas blâmables ; mais les conséquences qui pourraient en découler peuvent les rendre illicites. En fait, le prophète (PSL) autorisait le tam-tam pour l’annonce des mariages et l’usage que les « Qadr » en font n’est pas blâmable non plus. L’usage est illicite s’il pousse les gens à commettre des péchés en les incitant vers les femmes ou à suivre leurs passions et leurs âmes charnelles. Le tam-tam est aussi déconseillé quand il est une occasion pour les hommes et les femmes de s’entremêler. Pourtant il y a beaucoup d’assemblées religieuses où les hommes et les femmes s’emmêlent en dansant du tam-tam. Des hommes et des femmes sillonnent parfois les rues de Dakar pour demander de l’aumône en dansant et en chantant et la plupart des gens les prennent pour des mourides alors qu’ils ne sont que des égarés qui ne suivent que leur passion. En effet, Serigne Abdoulahi Diakhaté m’a raconté que le jour qu’il a vu Serigne Touba pour la dernière fois, un homme est venu chez Serigne Touba en compagnie d’une forte délégation en battant des tam-tams. Serigne Touba demanda son nom aux disciples puis sortit une natte qu’il lui lança en lui disant d’arrêter de jouer et d’aller adorer le Seigneur.
QUESTION 17
Quels conseils me donneriez-vous afin que je puisse me prémunir contre la tentation des femmes?
Il n’y a qu’à baisser son regardetlimiter ses fréquentations car si tu laisses errer ton regard partout, tu ne pourras pas préserver ta chasteté. Le Prophète (PSL) a dit que : « Celui qui ne peut pas préserver son regard ne pourra pas garder sa chasteté ».
Les hommes n’ont qu’à baisser leurs regards et les femmes d’avoir un habillement plus décent conformément aux injonctions de l’Islam.
QUESTION 18
Je voudrais savoir si la droiture des gens ou leur égarement sont le fait du seul décret divin.
Tous les deux relèvent de notre Seigneur car c’est Lui qui guide qui IL veut et égare qui IL veut. Mais dans chaque situation il y a une part qui dépend des actes de l’individu. Le croyant doit en ce qui le concerne toujours se préoccuper de tout ce qui augmente sa foi à l’égard de son Seigneur en purifiant ses intentions, ses paroles et ses actes.
QUESTION 19
Quels sont les avantages que l’on tire des chansons que l’on formule à l’endroit du Prophète (PSL) ?
Le Seigneur nous à envoyer les hommes de Dieu pour qu’ils soient pour nous des modèles de référence. Dans le saint coran le Seigneur nous dit qu’il nous à envoyer les Prophètes pour qu’ils soient des références. Si tu fais des louanges sur le prophète (PSL) sans te préoccuper de ses recommandations, tes louanges ne seront d’aucune utilité.
Actuellement la plupart des gens, lorsqu’ils sont devant un homme de Dieu, ne font qu’émerveiller de ses paroles. Ils l’écoutent pour le plaisir d’entendre ses paroles mais pas pour en tirer des enseignements. Ainsi depuis le début de cette assemblée, le plus important est que chacun de nous écoute le sermon avec discernement. Tout ce dont qu’on y parlé de bonnes paroles, on se mesure par rapport à cela. Si on constate que ces bonnes paroles sont en nous, on en remercie le bon Dieu. Si on ne les retrouve pas en nous, on s’efforce d’en accéder.
QUESTION 20
Je voudrais savoir ce qu’a dit Serigne Touba à propos l’échange de poignées de mains entre hommes et femmes en guise de salutation.
Il faut plutôt demander ce qu’a dit l’Islam sur cet acte. Il faut savoir que parfois l’Islam interdit une chose pour palier aux éventuelles conséquences qui pourraient en découler. En effet notre Seigneur n’a pas dit « Ne commettez pas l’adultère », mais plutôt « Ne vous approcher pas de l’adultère». De cette interdiction découle celle de la poignée de main, du regard, du fait de s’isoler avec une femme ou de jouer avec elle etc. En effet, lorsqu’on interdit au berger de s’approcher des champs, c’est pour éviter que les troupeaux y pénètrent sans qu’il s’en rende compte. Donc l’Islam rejette la poignée de main entre hommes et femmes du fait des inconvénients que cet acte peut engendrer.
Même en dehors de ce cadre, tout ce que l’Islam interdit, c’est pour préserver l’individu des malheurs qui pourraient en découler. De ce fait, si des hommes et des femmes se regroupent fréquemment, à la longue des relations malsaines pourraient en résulter ; ce qui est nuisible à la société. Même si l’Enfer et le Paradis n’existaient pas, la ligne de conduite que l’Islam nous a indiquée est celle qui nous permet d’avoir une vie paisible et saine sur terre. Mieux, elle nous permet également d’avoir le Salut à l’Au-delà.