Du latin valere qui signifie fort, vigoureux…, la valeur dans une large acception fait référence au physique et désigne ainsi le courage, la bravoure.
Du point de vue sociologique, elle désigne un ensemble de qualités qui illustrent un comportement estimé, apprécié, admiré par un groupe, un ensemble de personnes qui se réclament de ce type de comportement et en font un principe fondamental de vie.
Dans la religion musulmane, c’est une conviction à partir de laquelle un homme agit par référence. De nos jours, avec l’avènement de la mondialisation, il est amère de constater que ces valeurs sont en train d’être remises en cause. Par rapport à cela, l’islam subit des agressions externes comme internes. De ce point de vue, l’Occident voit en l’islam la source des problèmes dans le monde. Ainsi les clichés et les images stéréotypés ne manquent pas : « trop longue glaciation du dogme », « intangibilité des textes », « archaïsme du droit musulman », « nécessité de reformer l’islam et de le réconcilier avec le siècle »……Ces qualificatifs fort dépréciatifs ne sont pas pour pacifier les relations entre l’Occident et le monde musulman. Par ailleurs, il faut aussi constater que la plupart des attaques proviennent même de l’islam : le comportement de certains musulmans, leur ignorance des textes, une pratique qui laisse à désirer…..sont autant de faits qui donnent une vision négative, à la limite même répulsive pour les ennemis de l’islam.
En effet, notons avec force que toute solution tendant à redorer le blason de l’islam, écorné par des gens qui se disent musulmans, doit nécessairement passer par une rééducation à l’interne.
Aujourd’hui, si nous prenons le cas du Sénégal que nous maîtrisons le plus, il est paradoxal de constater que beaucoup de gens ne sont musulmans que de noms.
Comment un individu qui se dit musulman peut-il avoir l’audace de négliger totalement les cinq prières ? Jetons un regard dans notre entourage. Combien de gens se préoccupent de la prière aux heures recommandées ?
Le mois de Ramadan est l’occasion de renouer avec les centres de santé et les hôpitaux pour brandir aux yeux des gens, des bulletins montrant qu’on est incapable de jeûner.
Le mensonge, la délation sont érigés en règle, le bien et ceux qui s’y adonnent sont relégués au second plan, car comme le dit André Gide dans les faux monnayeurs : « Dans un monde où chacun triche, c’est l’homme vrai qui fait figure de charlatan ».
Actuellement, est considéré comme cultivé celui qui a tendance à exceller dans l’art d’inventer des propos préfabriqués, des informations véhiculées sans aucune fiabilité, ni vérification préalable, ou qui se livre à du radotage qui frise le mensonge, foulant au pied les principes élémentaires de la retenue, de la maitrise de soi, de la sincérité.
La liste n’est pas exhaustive, mais d’ores et déjà, acceptons que « le linge sale se lave en famille ». Reconnaissons tout d’abord que les ennemis de l’Islam sont d’abord dans l’Islam avant d’être ailleurs. Si nous voulons donner une image positive à l’Islam, essayons d’être positifs nous-mêmes. Et cela passe nécessairement par une pratique sincère, par une guerre contre l’âme charnelle.
Nous n’avons point l’intention de dicter un code de conduite, mais au moins reconnaissons tout de même que le Sénégal regorge d’érudits qui, à n’en point douter, constituent une référence à tout point de vue. Le malheur est que ces nobles serviteurs ne sont plus écoutés ou ne sont pas compris. On prend comme modèle des lutteurs, des danseurs, des chanteur, bref des stars. Et les gens nantis qui devraient montrer la bonne voie en dépensant sur le chemin d’Allah sont les plus pervers et là, se trouve le danger. Le Saint Coran est assez évocateur à ce niveau. A la Sourate AL –ISRA au verset 16 DIEU dit ceci : « Et quand Nous voulons détruire une cité, Nous ordonnons à ses gens opulents (d’obéir à Nos prescriptions), mais (au contraire) ils se livrent à la perversité. Alors, la Parole contre elle se réalise, et Nous la détruisons entièrement »
La richesse est devenue aujourd’hui un moyen de tout se permettre : se livrer à la débauche, financer des activités illicites…
Il faut noter avec force que le salut passe par une application stricte de certaines recommandations.
Il faut d’abord se repentir de tout acte prohibé. Car comme le dit Serigne Shouaibou Mbacké, « le fait de toujours se repentir est une obligation pour tout musulman majeur ».
Ensuite, à tout moment et à tout endroit, implorons le Seigneur et essayons d’être des croyants dévoués. Faisons de cette recommandation divine à la sourate AL- ANFAL au verset 19, la nôtre : « Si vous implorez l’arbitrage d’Allah, vous connaissez maintenant la sentence (d’Allah). Et si vous cessez (la mécréance et l’hostilité contre le prophète..), c’est mieux pour vous. Mais si vous revenez, Nous reviendrons et votre masse ne vous sera d’aucune utilité. Car ALLAH est vraiment avec les croyants. »
Des recommandations, il n’en manque pas, mais d’une manière ou d’une autre seule, une pratique dévouée et sincère de l’Islam constitue la seule et unique solution pour sortir le monde de l’impasse où il est. C’est tout le combat que méné Cheik Ahmadou MBACKE Maa-ul Hayaat, contre vents et marrées. Il réussit bien sa mission pour avoir redressé de très nombreuses personnes qui n’ont jamais fait l’école coranique, mais celle occidentale. Il en a fait des soufis discrets et effacés, malgré leurs lourdes responsabilités professionnelles. Le rappel d’ALLAH et de la mort ne les quitte jamais où ils se trouvent. Celui qui a réussi ce pari est certes un Cheikhou Tarqiyah.
Moussa THIAO
Professeur de Lettres, Doctorant en sciences du langage