Note de l’Auteur
Nous cherchons refuge auprès d’ALLAH, l’Audiant, L’Omniscient contre les pièges de Satan, le Lapidé.
Au Nom d’ALLAH Le Clément, Le Très Miséricordieux.
Que la Paix et le Salut soient sur L’Eclaireur de la Voie du Salut et de la Félicité, notre Maître et Guide Mouhammad le Raffermi, sur Sa Famille, sur Ses Compagnons qui ont acquis l’Agrément d’ALLAH et atteint la Station Suprême, ainsi que sur tous ceux qui les auront suivis et imités dans leur foi immaculée, leur culte pur et leur bienfaisance jusqu’au Jour du Jugement Dernier.
L’ouvrage dont il est question dans ce sermon s’intitule ‘Nahjou Qadaa-il haajj’ (la voie de la satisfaction des désirs).
Un jour, Serigne Mor Couna Mbacké, un disciple de Cheikh Ahmadou Bamba (le serviteur privilégié du Prophète), l’avait interpellé sur les règles de la bonne conduite. Il lui posa la question à savoir : « Quelle est la voie qui permet à un disciple d’accéder à l’Agrément d’ALLAH ? ».En d’autres termes : « Quelles sont les règles de bonne conduite qui mènent à l’Agrément de DIEU ? »
En réalité, tant que l’individu n’a pas de nobles caractères, il ne pourra jamais vivre en paix ici-bas et dans l’Au-delà. Par contre, celui qui en dispose parviendra à tout ce qu’il recherche auprès de DIEU et auprès des Hommes. Les règles de la bonne conduite représentent la meilleure richesse, le meilleur trésor, pour celui qui les possède.
Cheikh Ahmadou Mbacké Maa-ul Hayaat
Préambule
Après avoir prononcé le nom d’ALLAH (que Sa Grandeur soit exaltée), Le Détenteur des grâces infinies qu’IL attribue à qui IL veut, Le Détendeur de l’immense Miséricorde qu’IL procure à ceux qui suivent Ses recommandations et se détournent de Ses interdits, Cheikh Ahmadou Bamba prie sur le Messager d’ALLAH. Il atteste par un cœur pur et un langage clair, son engagement auprès du Seigneur, Le Tout Haut. Il atteste qu’il ne se suffit qu’à ALLAH car DIEU doit suffire à quiconque s’engage dans la voie qu’IL a tracée. Le Prophète (P.S.L) a dit : « Toute œuvre est rétribuée qu’en fonction de l’intention qui la sous-tend ».
En guise d’exemples, celui qui boit de l’eau en formulant l’intention de boire du vin aura le péché de celui qui a bu du vin. De même, celui qui couche avec sa femme légitime en formulant l’intention de forniquer, aura ce péché.
Donc, celui qui agit doit avoir de bonnes intentions, c’est-à-dire n’agir que pour la Face d’ALLAH.
Il est compté parmi les sagesses (Hikma) :
- « Celui qui met toute sa volonté dans ce qu’il cherche, l’obtiendra. Quiconque frappe à une porte sans jamais se lasser, tôt ou tard elle finira par lui être ouverte ».
Cela veut dire que celui qui recherche l’Agrément d’ALLAH ne doit se préoccuper qu’à suivre Ses recommandations, se détourner de Ses interdits et accepter tout décret divin (qu’il lui soit agréable ou non) ; et cela au détriment de sa propre personne, de ses biens et de sa famille.
La Sagesse (Hikma) est très importante. ALLAH l’avait donnée à Louqman. La connaissance intuitive (hilmou ladouni) fait partie de la hikma. C’est pourquoi ALLAH dit : « Nous avons donné une grande faveur à celui à qui Nous avons gratifié de la hikma ».
Par contre Houkmou signifie la loi (la Sharia). Il peut arriver qu’un Saint fasse une action qui a son explication dans la hikma et non dans le houkmou.
- « Celui qui maîtrise et préserve tout son corps de l’illicite est compté parmi les doués d’intelligence ».
Le doué d’intelligence est celui qui préserve son cœur, ses paroles et ses actes de toute prohibition.
- « Celui qui ne s’oppose pas à son âme charnelle n’aura jamais la Récompense d’ALLAH ».
L’âme charnelle (Naf’s) se nourrit de plaisirs (Hawâ) tandis que l’âme spirituelle (Rouh) se nourrit d’actes d’adoration. C’est pourquoi l’individu doit faire vivre la seconde et anéantir la première.
- « Tout individu qui ne suit que ses propres plaisirs en faisant fi des recommandations et interdits divins, rencontrera inéluctablement les châtiments éternels de l’Enfer (qu’ALLAH nous en préserve), s’il ne se repent pas avant sa mort ».
Il n’est donné à aucun individu, y compris les Prophètes, les Saints et leurs Compagnons, le privilège d’entrer au Paradis sans avoir persévéré dans la bonne intention, la bonne parole et la bonne action. Il est clair que quiconque veut entrer au Paradis doit suivre scrupuleusement les recommandations d’ALLAH et quiconque veut échapper à l’Enfer doit se démarquer de Ses interdits.
- « Celui qui ne cesse de lutter contre son âme charnelle jusqu’à sa mort aura un très grand succès quand il sera introduit dans sa tombe ».
Il aura l’impression d’entrer dans un palais en or et en diamant pour n’avoir jamais transgressé les lois divines de par ses intentions, ses paroles et ses actes, pour avoir maîtrisé ses passions sur tout ce qui est illicite et pour s’être consacré toute sa vie durant à suivre les recommandations de son Seigneur et à se détourner de Ses prohibitions.
- « Tout individu qui suit scrupuleusement les enseignements du Prophète (P.S.L) aura auprès de notre Seigneur tout ce qu’il souhaite ».
Un savant a dit pour résumer toutes ces sagesses : « Quiconque se détourne du péché rencontrera tout bienfait ». En effet, quiconque a une foi sincère en ALLAH, de bonnes intentions, s’est démarqué de l’orgueil, de la méchanceté, de la jalousie, du mensonge, de l’ostentation, de la fatuité, de la médisance, de la trahison, de la calomnie… aura sans aucun doute dans sa tombe et au Jour du Jugement Dernier les plus hautes récompenses du Seigneur.
Un autre savant a dit : « la royauté terrestre est éphémère tandis que la royauté a l’Au- delà est éternelle ».
La royauté terrestre c’est tout ce que l’individu éprouve comme plaisirs à écouter, à voir, à dire, à manger, à vivre, ou un quelconque pouvoir temporel qu’il exerce sur les autres créatures. Cette royauté là est très éphémère. Rappelez-vous de la noyade de Pharaon dans la mer rouge, c’était comme s’il n’avait jamais eu de pouvoir sur terre. Les anciens empereurs et souverains ont aujourd’hui perdu tout leur pouvoir. Ils ne nous ont légué que leur histoire. Seule la royauté a l’Au-delà est éternelle. La vérité triomphera toujours du mensonge. C’est pourquoi, celui qui a un quelconque pouvoir terrestre, que ce soit le Président, le Maire, le Ministre, le Député…, doit rendre grâce à DIEU, en étant serviable et utile à son peuple. Il doit aider les populations à satisfaire leurs besoins essentiels, avant que ne lui arrive la mort qui le privera à jamais de son pouvoir si transitoire.
Cheikh Ahmadou Bamba termine le préambule comme il l’avait débuté en prononçant le nom d’ALLAH et en formulant des prières et des salutations àl’endroit du Prophète Mouhammad (P.S.L).
Il en vient maintenant à l’introduction (tarjoumaan).
Introduction
« Louanges à ALLAH qui dissimule mes erreurs et me donne la force de L’adorer assidûment. Louanges à ALLAH, le Majestueux qui m’a gratifié de dons immenses. Donc, je LUI rends Grâce infiniment. C’est LUI qui a fait que les bonnes règles de conduite cachent l’ignorance et la bâtardise. IL a réservé aux savants qui ont de bonnes règles de conduite le bonheur ici-bas et à l’Au-delà. Prières et Salut sur celui qui est monté sur Al Bouraq (la monture céleste) pour répondre à l’appel du Seigneur, notre Maître le Prophète Mouhammad (P.S.L) qui a appelé tous les Hommes vers le Créateur, par les plus belles règles de conduite ; sur Sa Famille privilégiée, sur Ses Compagnons qui ont acquis l’Agrément de l’Eternel, notre Seigneur ». Ce fut dans la nuit du kazzu rajjab que le Prophète Mouhammad (P.S.L) monta sur ce cheval conduit par l’Ange Gabriel (Djibril) pour se rendre d’abord à Qods (Jérusalem), ensuite pour monter vers notre Seigneur.
« Les compagnons du Prophète (P.S.L) se recommandaient mutuellement la pratique du Bien et s’interdisaient aussi le Mal. Ils avaient la maîtrise sur leur âme charnelle. Ils dépensaient leurs biens sur ce qu’ALLAH et son Prophète (P.S.L) ont agréé, non par orgueil, ni par hypocrisie, encore moins par ostentation, mais uniquement pour la Face d’ALLAH ». En effet, au temps du Prophète (P.S.L) les hypocrites dépensaient de leurs biens en visant autre chose que l’Agrément d’ALLAH.
« Ils avaient porté toute leur confiance sur le Secoureur, notre Seigneur et s’étaient entièrement remis à LUI. C’est pourquoi, ils étaient prêts à dépenser tous leurs biens dans le sentier d’ALLAH. Ils n’étaient jamais restrictifs dans leurs dépenses car ils ne se souciaient point de la pauvreté ».
« Ils s’étaient complètement détournés des plaisirs de ce bas monde et s’étaient entièrement consacrés à œuvrer pour l’Au-delà ».
« Ils avaient très tôt compris que la vie terrestre est très éphémère et n’est que leurre et tromperie, alors que la vie future est éternelle et véridique ». La vie d’ici-bas et celle de l’Au-delà sont deux rivales : le bonheur dans l’une fait le malheur dans l’autre.
« Aucune contrainte ne pouvait les empêcher d’accomplir les recommandations d’ALLAH : qu’ils perdent leurs enfants, qu’ils tombent malade, ou qu’ils soient dans la souffrance, dans la peine ou dans l’angoisse… »
« En réalité, ils suivaient assidûment les recommandations du Seigneur. »
« Il s’aimaient mutuellement, rien que pour la Face d’ALLAH ».
Quelqu’un pouvait avoir un besoin de 500 F. Il trouva 1.000 F dans les poches d’un autre et prit la moitié sans pour autant que ce dernier ne lui reproche cela. Ainsi, lors d’un combat entre les croyants et les mécréants, trois sahabas (compagnons du Prophète) avaient des blessures mortelles et quelqu’un était venu à leur secours pour leur donner à boire. Dés qu’il se présenta devant le premier, celui-ci entendit le second gémir. Il fit un signe de la tête au secoureur pour qu’il abreuve d’abord son frère musulman. A peine le second mit-il le pot sur ses lèvres qu’il entendit le troisième demander à boire. Il fit signe au soigneur d’aller l’abreuver d’abord. En arrivant sur ce dernier, il le trouva mort, il retourna sur le deuxième, il le trouva mort, il se tourna vers le premier, il était aussi déjà mort. Vous voyez, chacun voulait mourir à la place de l’autre. Voila donc un bel exemple d’amour et de solidarité sincère entre les compagnons du Prophète (P.S.L). Tous les musulmans doivent les prendre comme exemple.
« Leurs activités commerciales n’ont jamais été sources de discorde ni entre eux ni à l’égard de leur Seigneur ».
Aujourd’hui, à y voir de plus prés, on constate que la fortune et la femme sont les sources de toutes les discordes, car elles constituent les deux armes privilégiées de Satan. C’est pourquoi, les musulmans doivent faire très attention à ces deux grands dangers pour qu’ils ne leur privent le Paradis des bonheurs éternels.
« Ils avaient chassé l’obscurantisme des contrées, même les plus éloignées et y avaient répandu la lumière qu’ils avaient puisée du Prophète (P.S.L) en plus de leur savoir pur ».
En effet, le monde vivait dans l’idolâtrie, les mauvais comportements, la loi du plus fort… Ils avaient conduit les peuples vers les bons comportements dans leur cœur, dans leur parole et dans leurs actes.
« Donc, qu’ALLAH élève ces sages doués de discernement ».
Savoir discerner, c’est être en mesure de dissocier l’utile de l’inutile. Reconnaître la voie qui nous permet d’accéder à l’Agrément d’ALLAH, la suivre et nous détourner de celle qui nous le prive.
« Ils jouissaient peu des plaisirs qu’ALLAH leur a rendus licites ».
Il s’agit du plaisir de manger, de boire, de dormir, du plaisir sexuel… Ils n’exagéraient jamais !
« Que la satisfaction d’ALLAH soit sur eux et par la grâce de cette satisfaction, qu’ALLAH fasse que je rencontre le Maître de toutes les créatures, le Prophète Mouhammad (qu’ALLAH augmente Ses bienfaits sur Lui, sur Sa Famille et sur Ses Compagnons) ».
« Sachez que par cette ode, je réponds à la question d’un aspirant vers ALLAH (mouridoulah) qui veut connaître le chemin le plus court pour accéder à l’Agrément d’ALLAH, à savoir les règles de la bonne conduite à l’égard du Seigneur, et celles à l’égard des humains ».
« Il a sollicité auprès de moi, un poème sur les règles de la bonne conduite pour qu’il soit correct, ce qui est indispensable s’il veut accéder à ses aspirations ».
« Quiconque suit notre Seigneur en foulant au pied les règles de la bonne conduite n’accédera jamais à l’Agrément d’ALLAH. Elles constituent la meilleure richesse sur terre, car elles illuminent le cœur du croyant et le rapprochent du Paradis. Elles impriment aussi respect auprès des autres et éloignent de l’Enfer ».
Parmi les règles de la bonne conduite : n’agir que pour la Face d’ALLAH et agréer tout décret divin qu’il soit agréable ou non. C’est cette attitude qui se transforme en lumière pour se répandre dans l’âme et la purifier afin qu’elle soit en mesure de découvrir certains secrets qui viennent du Royaume de notre Seigneur (Jabaroot). La personne qui a de bonnes règles de conduite gagne la sympathie, l’amour et la confiance de tout le monde.
« Je m’en vais maintenant lui répondre, en espérant la satisfaction d’ALLAH dans ma réponse. Celle-ci est faite sur la base des écrits en prose, du Saint Al Hajj. Je prie que l’ode soit une satisfaction des désirs ».
L’ouvrage d’Al Hajj est un résumé de la plupart des écrits sur les règles de la bonne conduite. C’est pourquoi, Cheikh Ahmadou Bamba le reprend sous un style poètique pour faciliter sa compréhension. C’est un poème qui détient de très nombreux bienfaits.
« Par la grâce de Celui qui promet à ceux qui ont de bonnes règles de conduite, qui suivent Ses recommandations et se détournent de Ses interdits, la protection ici-bas et dans l’Au-delà, je rencontre dans ce poème, la Satisfaction et la Confiance d’ALLAH au Jour du Jugement Dernier ainsi que Son Pardon, pour l’éternité ».
« Aussi, j’exhorte les disciples à suivre les règles de la bonne conduite contenues dans cette réponse, lesquelles les conduiront à la droiture et au succès ».
« L’aspirant véridique ne se lassera jamais de suivre ces règles de la bonne conduite qui le mèneront à la satisfaction de tous ses désirs ».
« Celui qui vient de s’engager comme celui qui a atteint des stations élevées doit suivre ces règles ».
« Les bienfaits de cette ode ne s’épuisent jamais, car elle contient les secrets qui permettent d’accéder à l’Agrément de DIEU ».
« Je l’ai intitulée ‘‘la voie de la satisfaction des désirs’’ à la lumière des écrits d’Al Hajj ».
« Je prie notre Seigneur pour qu’IL l’accepte et qu’IL complète mon intention. Je prie aussi notre Seigneur pour que cette ode réponde à son nom, à savoir la satisfaction des désirs de toute personne qui l’aurait lue, laquelle satisfaction lui accordera la réussite sur terre et la récompense d’ALLAH à l’Au-delà ».
« Qu’ALLAH me protége de l’ostentation, de l’orgueil, ainsi que de tout autre vice, par la grâce du Prophète Mouhammad (P.S.L) ».
« Par ce poème, je prie ALLAH pour qu’IL m’accorde des Bienfaits incommensurables. Je prie mon Seigneur, l’Exalté, de me protéger ainsi que tous les musulmans, contre toute nuisance de Satan, l’orgueilleux, ainsi que contre la nuisance de toute créature qui est sur terre, au ciel et ce qui est entre eux ».
« Qu’IL ne cesse de nous accorder le privilège de suivre le Prophète (P.S.L), le meilleur exemple. Je prie sur lui et implore la Bénédiction et le Salut d’ALLAH sur lui, sur sa famille et sur ses compagnons jusqu’au Jour du jugement Dernier ».
Ainsi donc s’achève l’introduction de l’ouvrage (tarjoumaan). Il en vient maintenant au développement.
Développement
« Je versifie les écrits en prose d’un grand savant du nom d’Al Hajj en disant :
Vous les talibés (aspirants à l’Agrément de Dieu), écoutez mes conseils qui vous éloigneront à jamais de toute perdition. Je les formule pour la Face d’ALLAH, afin qu’ils réveillent ceux qui dormaient et montrent le chemin aux égarés ».
« Sache que parmi les règles de la bonne conduite, figure en premier lieu la protection des enfants comme les protégent leurs père et mère (leur servir de conseiller dans tout ce qui peut leur être utile et leur déconseiller tout ce qui peut leur être nuisible) ; le respect des personnes âgées – même si elles sont défavorisées – et la considération pour toute personne de notre génération (ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’ils te fassent, souhaite à ton prochain ce que tu souhaites pour toi-même) ».
« Sache que les règles de la bonne conduite sont la parure du savant, de l’étudiant, de l’intelligent tout comme du timide. Elles constituent la source de tous les bons comportements ».
« Celui qui n’a pas de bonnes règles de conduite est comparable à une femme sans parure. Il finit par être détesté et repoussé par tout le monde ».
« Fait partie des règles de la bonne conduite, le fait de prodiguer de bons conseils à toute personne qui en formule la demande ».
« Fait partie des règles de la bonne conduite, le fait de ne jamais penser que les autres ont un devoir à ton égard, ni qu’ils doivent à tout moment se rabaisser devant toi ».
« Comporte-toi, à tout moment, devant les gens de manière à ne rien attendre d’eux en terme d’obligation et de considération, c’est ce qui te préservera de l’ostentation. Mais, recherche à tout moment les bonnes règles de conduite qui te permettront de bien te comporter devant les autres ».
« Agis aussi de sorte que ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse, que tu ne le fasse pas aux autres. Et respecte les droits que notre Créateur et Maître de tout, notre Seigneur a conférés à toutes Ses créatures ».
« Un poète le dit majestueusement en ces termes : « Ô toi cher ami, sois respectueux et charitable à l’égard de toute créature. » ».
« Sois aussi respectueux à l’égard des personnes plus âgées que toi, rien que pour la Face d’ALLAH. Aie de la tendresse à l’égard de toute personne moins âgée que toi ».
En guise d’exemples, céder sa place à une personne plus âgée ou lui rendre un service. Conseiller les moins âgées et leur servir de guide et d’exemple sur tout ce qui peut leur être utile dans leurs pratiques religieuses. Le Prophète (P.S.L) a dit : « tant que les enfants respecteront les vieux et que les vieux auront de la tendresse à leur égard, ALLAH ne cessera de répandre Sa Miséricorde au sein de ma communauté ! ».
« Ne t’assois jamais à la même hauteur qu’une personne plus âgée (akbara) que toi. Ne fais pas trop de mouvements devant lui, mais sois calme et posé. Ne le gêne pas, mais cède lui le passage quand il veut se lever pour partir. N’étale pas non plus tes jambes en sa direction. Ne le fixe pas du regard, mais rabaisse tes yeux ».
« Maîtrise ton regard et ne le jette pas à tout endroit, sans aucune nécessité ». ALLAH dit : « vous les croyants, rabaissez votre regard ! »
Le Prophète Mouhammad (P.S.L) disait à ce propos : « celui qui ne peut pas maîtriser son regard ne pourra pas maîtriser ses pulsions ». En effet, ce sont les yeux qui captent l’image, la transmettent au cœur et ce dernier incite le corps à l’acte.
« Donc, suis les recommandations de notre Seigneur et baisse ton regard ». Le Prophète Mouhammad (P.S.L) dit dans un autre hadith : « Un simple regard peut pourrir le cœur comme le cordonnier pourrit la peau d’une bête avant de l’utiliser ». Donc, quiconque regarde où il veut et tout ce qu’il veut, rencontrera de durs châtiments au Jour du Jugement Dernier.
« Le vrai héros n’est pas le vainqueur d’un combat, mais celui qui a la maîtrise de son regard et qui se détourne de toute prohibition ».
« N’exagère pas dans les amusements et les rires. Ne sois pas non plus brouillant et curieux ».
« Sois calme et posé devant les personnes âgées et les hommes de sciences ».
« Ne réponds pas aux provocations. La médisance fait partie des mauvaises habitudes ».
« N’exagère pas dans le rire, ainsi tu obtiendras l’Agrément de notre Seigneur ». Notre Seigneur dit : « Riez peu et pleurez beaucoup ».
« Garde le silence, ainsi tu dissimuleras tes vices. Fais du silence ta réponse aux provocations. Si la parole était d’argent, le silence serait d’or ! »
En effet, notre Seigneur (que Sa Grandeur soit exaltée) dit : « Ceux qui ne connaissent pas ta valeur (les égarés), qui médisent de toi ou qui te provoquent, détourne toi d’eux et ne leur réponds pas ». Un poète a dit : « Quelqu’un me décriait un jour, mais je fis la sourde oreille. Quelqu’un me fit signe pour que je lui réponde, je fis encore la sourde oreille ».
« Ne t’assois jamais à la même hauteur avec une personne plus élevée (ahwama) que toi ». C’est-à-dire, une personne qui a une crainte révérencielle plus élevée que la tienne ou qui a reçu les faveurs d’ALLAH, même si elle est plus jeune que toi.
« Ne ris pas devant lui, mais souris simplement. Ecoute-le attentivement quand il parle. Dans une assemblée, ne parle pas non plus sans son autorisation. Et quand il te donne la parole, sois précis et concis ».
« S’il te méprise, ne t’en fais pas. S’il commet, d’après toi, une erreur dans ses paroles, n’y prête pas attention ». En effet, un homme de Dieu peut parfois mépriser son disciple dans une assemblée pour voir s’il est coléreux ou non, car la colère est un vice que le guide soigne chez son disciple.
« Comprends le et ne te frustre jamais contre lui. Ne le fixe jamais du regard ».
« Quand tu veux quitter une assemblée, lève toi doucement pour éviter de répandre la poussière sur les autres. Et ne traverse pas l’assemblée ».
« Ne dors pas dans une assemblée, ainsi tu éviteras des surprises malsaines ».
« Sache qu’il est regrettable et déconseillé d’exagérer dans le manger. Toute personne qui ne se préoccupe que du manger et des relations avec les femmes réunit en son sein toutes les choses blâmables. Mange le strict nécessaire qui te permet d’accomplir les recommandations du Seigneur ». C’est pourquoi un poète dit : « celui qui satisfait tous les besoins de son ventre et de ses pulsions mérite d’être traité de tous les noms ».
« Maîtrise tes mains et préserve les de l’amusement et de toute action blâmable, ainsi tu accéderas à l’Agrément d’ALLAH ».
« Précipite-toi à rendre service à une personne plus âgée, qui en a besoin, pour la Face d’ALLAH ».
« Ne dis jamais à quelqu’un ‘’tu mens’’. S’il dit une contre-vérité, corrige le avec des expressions respectueuses pour ne pas le frustrer ».
« Dis toujours de bonnes paroles, ainsi tu seras préservé de tout malheur. » Comme le dit le Prophète (P.S.L) : « quiconque croit en ALLAH et au Jour du Jugement Dernier, doit dire de bonnes paroles ou se taire ». Un poète a dit : « habitue ta langue à la bonne parole, c’est qui te procure le respect. Car la langue ne dit que ce à quoi elle est habituée ».
« Donc, à tout moment recherche ce qui peut t’améliorer sur ce qui est latent comme sur ce qui est patent ».
« Ne fais aucune marche inutile, car un tel acte te mène à la méchanceté et à l’angoisse ».
« Ne ris pas à tout moment à moins qu’il ne s’agisse d’une affaire comique ».
En effet s’interdire de rire est impossible. On raconte qu’un jour le Prophète (P.S.L) avait ris jusqu’à ce que ses molaires apparaissent. Mais, l’individu ne doit rire que de ce qui en vaut la peine.
« Ne retourne pas ton visage quand tu marches, si le besoin ne se fait pas sentir, car un tel acte ressemble à de la folie et ne fait pas partie des règles de la bonne conduite ».
« Porte des vêtements qui couvrent tout ton corps et ne les soulève pas non plus pour ne pas laisser apparaître tes parties intimes, car tu ferais parti de la tribu des ‘’Hassaan’’ ». Il est de nos jours inquiétant de constater que de nombreux jeunes garçons et filles adoptent la culture occidentale bien qu’elle soit à l’opposé de la culture islamique. Le musulman a des limites que l’Islam lui a tracées qu’il ne doit pas dépasser, alors que le non musulman est un homme ‘’libre’’. C’est pourquoi, le musulman ne doit sous aucun prétexte imiter le non musulman. Cependant, ils imitent le mode vestimentaire et le comportement des américains en portant des ‘’jungles’’, casquettes, boucles d’oreilles et empruntent même leurs démarches. Ils sont devenus déracinés et acculturés, foulant du pied leur propre culture et leurs propres valeurs à partir desquelles ils étaient éduqués. Les ‘’Hassaan’’ étaient de mauvais gens. En effet, à coté des hommes de bien, évolueront toujours les hommes de mal. En guise d’exemple, le Prophète Lot était envoyé pour lutter contre l’homosexualité et enseigner la décence et le respect de la pudeur. Aujourd’hui, non seulement l’homosexualité est pratiquée et médiatisée, mais elle est aussi institutionnalisée dans plusieurs pays de tradition judéo-chrétienne. Cela veut dire que tout mal qui nécessitait l’envoi de Prophète sur terre est réapparu. Il est de la responsabilité des parents d’éduquer leurs enfants, aux chefs religieux de prêcher dans ce sens et à l’Etat de développer des politiques saines et cohérentes afin de stopper cette dégradation des mœurs et des valeurs. Faut-il le dire, il est alarmant de constater un laxisme notoire de la part de ces trois parties.
« Evite d’exhiber ton ventre et ce qui se trouve entre ton nombril et tes genoux, car un tel comportement fait partie de la folie, de la perdition et du manque de pudeur ».
De nos jours les garçons et les filles transgressent ostensiblement ces règles.
« Quand tu vas chez des gens, adresse-leur le salut et quand quelqu’un te salue, rends-le lui d’une façon meilleure. Quand tu donnes la main droite à quelqu’un, serre la sienne chaleureusement et ne la retire pas de sitôt ». A y voir de plus prés, les jeunes d’aujourd’hui ne se saluent même pas, mais ils se donnent simplement des tapes de main, ce qui ne fait pas partie de l’Islam.
« Quand tu veux entrer dans la chambre de quelqu’un, annonce-toi par la salutation. Et quand il te donne l’autorisation d’entrer, ne promène pas partout ton regard ».
« Ne prends pas pour ami un inconscient (quelqu’un qui n’a pas de bonnes intentions, de bonnes paroles et de bons actes, qui ne te conseille rien de ce qui est profitable ici bas et à l’au-delà), un méchant car il s’opposera à tous tes intérêts et repoussera tous tes bons amis, et un opportuniste qui ne cherche que son intérêt en toi ».
« Ne fréquente que celui qui t’est profitable dans la pratique religieuse ou dans la science, ainsi tu auras ce que tu voudras ». Il est reconnu que l’individu est l’image de son ami. Si tu veux connaître une personne, demande qui sont ses amis. Seydina Alioune (karrama-l-Lahou waj’hahou) disait : « Quand tu cherches un compagnon, évite l’égaré sinon il t’égare ici bas et à l’au-delà. Car il est fréquent de voir un égaré détourner un juste qui était avec lui ». Comme le dit un proverbe wolof : « l’herbe sèche peut brûler l’herbe humide ».
Il est unanimement reconnu qu’une paire fait toujours deux éléments qui se ressemblent. Si tu veux connaître l’un regarde l’autre. Un autre poète a dit : « choisis tes compagnons parmi les meilleurs et non parmi les égarés ». C’est pour cela que l’individu doit chercher le meilleur compagnon, celui qui a de bonnes intentions, de bonnes paroles, de bons actes, qui craint ALLAH et qui est juste et bienfaisant. Un autre poète a dit : « Si tu veux connaître quelqu’un, demande qui sont ses compagnons ».
« Ne sois pas de la classe de ceux qui ne cherchent qu’à déceler les erreurs et les failles dans les paroles et les actes de leurs compagnons ainsi que leurs défauts, car une telle attitude ne fait pas partie des règles de bonnes conduite ». Il y a un autre poète qui dit : « Ne divulgue jamais les erreurs et secrets des bienfaisants, sinon notre Seigneur divulguera tes propres vices. Mais garde leurs secrets et leurs erreurs. Si on parle de quelqu’un témoigne seulement de ce que tu connais de lui de bien et tais ce que tu connais de lui de mal, pour la Face d’ALLAH ». Mais si l’homme en question est un transgresseur, donne toutes les informations justes que tu détiens sur lui, même si elles sont mauvaises, pour prévenir les gens et éviter qu’il les lèse.
Un autre poète a dit : « je veux bien les nobles caractères et je m’efforcerai de les acquérir. Je ne discrédite personne car je veux que personne ne me dénigre. Par douceur, je fais la sourde oreille et pardonne ceux qui me critiquent. Le pire des hommes, c’est celui qui éprouve du plaisir en dénigrant les autres. Celui qui passe tout son temps en discréditant les gens trouvera certes l’antipathie et la méfiance auprès des hommes. Aussi, celui qui sous- estime les hommes ne sera jamais respecté ».
« Sois bienfaisant à l’égard de celui qui a dit : « Si tu veux vivre et que ta religion soit préservée, ta personne et tes biens protégés, ne dis à personne du mal. Car tu as des imperfections et les autres ont leur langue. Si tu dis de quelqu’un du mal, s’il ne peut pas te pardonner, il pourra faire de même à ton endroit. Si tes yeux regardent les vices des autres, dis leurs ‘’de ne plus les regarder, car les autres ont des yeux comme moi’’. » ».
- La Promesse
Aujourd’hui de nombreuses personnes ne tiennent plus leurs promesses vis-à-vis de leurs semblables. Et le Prophète (P.S.L) avait dit : « Fait partie de l’hypocrisie, le fait de ne jamais tenir sa promesse ».
« Sache que la promesse non tenue et le mensonge sont les deux sources de discorde, donc évite-les ».
Fait parti des paroles de celui sur qui je prie éternellement ainsi que sur sa famille et ses compagnons : « Je vous recommande d’être véridiques et d’éviter le mensonge, ainsi vous atteindrez l’élévation. » Il (P.S.L) dit aussi : « Je vous recommande d’être véridiques dans vos intentions, dans vos paroles et dans vos actes, car être véridique conduit à la bonté et la bonté conduit au Paradis. L’individu ne cesse d’être véridique jusqu’à ce qu’il soit inscrit auprès de DIEU comme étant un véridique (sidiiqan). (En effet, le véridique n’est jamais démenti même s’il fait des erreurs). Je vous interdis aussi le mensonge, car il conduit au blâmable et le blâmable conduit en Enfer. L’individu ne cesse de dire des contrevérités jusqu’à ce qu’il soit inscrit auprès de DIEU comme étant un menteur (kazaaban) ».
- Les parents et les personnes âgées
« Suis tes deux parents et aie de la compassion à leur égard. Empresse-toi à exécuter leurs ordres. Détourne-toi de tous leurs interdits s’ils sont conformes à ceux d’ALLAH, c’est ce qui te procure l’élévation. »
« Suis et respecte tes grand frères, pour la Face d’ALLAH. Aussi, comporte-toi de la plus belle manière avec tous les autres hommes, si tu veux que notre Seigneur t’accorde Son Amour. Sois ouvert à l’égard de tous les hommes et aie de la sympathie pour eux, ainsi ils t’aimeront ».
« Sois doux dans tes paroles à l’égard de tous les hommes, car la douceur est une marque des intelligents. Il est dit que l’amour du prochain pour la Face d’ALLAH est une partie de l’intelligence. L’élu est celui qui ne trahit jamais la confiance et l’espoir des croyants, où il se dirige ».
« Rends des visites de courtoisie aux vertueux et aux hommes de science qui pratiquent leur savoir, rends leur service et sollicite leurs prières, pour la Face d’ALLAH. Cherche leurs bénédictions, ainsi tu persévéreras dans la droiture. Il est unanimement reconnu chez les érudits : « vénérer un homme de science qui pratique sa science, c’est vénérer notre Seigneur ». ».
« Quand tu es en compagnie d’une personne plus âgée que toi (en voyage ou non), fais acte de respect et de déférence à son égard. Ne t’assois jamais à la même place que lui, mais laisse lui toujours la priorité et la primauté dans toute chose (le manger, le boire, la parole…). Demande lui toujours l’autorisation avant de faire le moindre acte. Même s’il te demande de t’asseoir à la même place que lui, refuse son invitation, s’il n’y a aucune contrainte ».
En guide d’exemple de contrainte, le disciple qui voyage avec son guide. Il peut, dans ce cas, se permettre de s’asseoir à la même place que le guide. Un jour Serigne Fallou Mbacké (fils de Cheikh Ahmadou Bamba et deuxième khalife du mouridisme) voyageait en train avec un de ses disciples. Ce dernier s’assit par terre par respect et considération au Cheikh. Serigne Fallou l’invita à s’asseoir à la même place et il refusa. Mais le guide insista. Lorsque le disciple prit place à coté de lui, quelques instants après un passager ivre et tenant une cigarette vint à leur coté pour chercher une place. Si le disciple n’avait pas accepté l’invitation du guide, l’ivrogne allait certainement s’asseoir à coté du guide, ce qui serait dramatique. Un jour aussi, le même Serigne Fallou était en compagnie de son fils dans le bureau du Gouverneur. Lorsque l’enfant voulut s’asseoir par terre, il lui demanda de s’asseoir sur les chaises, car le milieu l’oblige. C’est pourquoi donc, dans certaines situations (darooria), il est permis de s’asseoir à la même place qu’une personne plus âgée ou même un homme de science, voire même un guide spirituel.
« Quand on vous donne à manger, ne le devance pas, mais attends son ordre et quand vous mangez, sers-lui le meilleur du plat ».
« Quand tu es en compagnie d’une personne plus âgée, ou un homme de science ou un vertueux dans un voyage, sois serviable à son égard ».
« Quand tu es en compagnie d’un groupe de personnes plus âgées que toi dans un voyage, rends-leur des services, satisfaits tous leurs besoins et protége leurs montures et leurs bagages en leur absence comme en leur présence. Tolère-les et comprends-les dans leurs erreurs, car l’être humain est imparfait ».
« Ne sois jamais paresseux et ne sous-estime aucun métier, car cela n’offre jamais la paix. Personne ne peut accéder au bonheur sans rencontrer au préalable des difficultés et des souffrances ».
« Tout effort fourni, sera récompensé par le succès et l’élévation. Quiconque veut une élévation auprès d’ALLAH doit s’habituer à la prière nocturne et aux difficultés ». Vouloir l’élévation et le succès auprès du Seigneur et dormir toute la nuit n’est que leurre. L’individu doit associer l’adoration d’ALLAH et le travail.
« Ne sois jamais avare de tes biens, car l’avare est loin de la Miséricorde d’ALLAH et loin des hommes, contrairement au généreux ». Notre Seigneur dit : « Les généreux entreront forcément au Paradis. »
Le Prophète (P.S.L) s’entretenant un jour avec Abou Bekr lui dit : « Notre seigneur a plus de trois cent caractères et quiconque en dispose un entrera au Paradis, mais le meilleur caractère est la générosité ». Abou Bekr lui demanda : « Est-ce que j’en possède un parmi ces trois cents ? » Le Prophète (P.S.L) lui répondit : « Tu les possèdes tous ».
Si l’individu réfléchit, il saura que ses biens ne lui seront d’aucune utilité s’il ne les dépense pas dans le sentier d’ALLAH, car tôt ou tard, il mourra.
- L’hôte
« Réserve un accueil très chaleureux à tes hôtes. Mets-les à l’aise. Prépare pour eux un festin et satisfais tous leurs besoins ». Le Prophète (P.S.L) a dit : « Quiconque croit en ALLAH et au Jour du Jugement Dernier doit bien s’occuper de son hôte ».
« Traite bien ton hôte, car il est très normal qu’il passe la nuit chez toi. Ne lui fais aucun reproche, car l’hôte n’attend pas qu’on lui demande pour qu’il raconte les conditions de son séjour ». L’accueil chaleureux par le sourire vaut plus que les festins et autres.
« Un poète a dit : « je souris à mon hôte à la première vue et je fais tout pour que son séjour se passe dans les meilleures conditions. Je ne cherche jamais à me débarrasser de mon hôte pour lui indiquer une autre destination. » ».
« Un autre poète dit : « notre maison est ouverte à quiconque nous rend visite et nous partagerons tout ce dont nous disposons. » ».
- Le savoir
« Ne te lasse jamais de la recherche du savoir. Et pratique ce dont tu disposes en savoir, car le savoir revivifie et éclaire le cœur de celui qui l’acquiert ». Le savoir est au savant ce que la vue est à l’aveugle.
« Les hommes se surpassent auprès de DIEU, non par leur descendance, mais par leur savoir et leur crainte révérencielle. Donc préoccupe-toi seulement de ces deux viatiques ».
« Où que tu puisses chercher le savoir, appuie-toi sur ALLAH et purifie à tout instant ton cœur. Sois assidu dans l’apprentissage et préserve tes sept membres et organes de ton corps de tout péché. Diminue ton sommeil et ton manger, c’est ce qui te permettra de faciliter la compréhension et la mémorisation de tes leçons ». Il est en effet recommandé à l’apprenant de jeûner beaucoup, car le jeûne purifie le corps, et l’esprit.
« Apprends tes leçons et révise-les régulièrement. Oppose-toi toujours à ton âme charnelle avant qu’elle ne te trahisse. Evite l’excès de sommeil et écarte-toi de la paresse. Diminue ton repos et écourte tes projets ».
« Sache que quiconque refuse de chercher le savoir dans sa jeunesse le regrettera amèrement dans son âge adulte. Le savoir de l’enfant est gravé dans son cœur comme l’écriture est gravée sur la pâte de ciment tandis que le savoir de l’adulte est comparable à l’écriture sur l’eau ». L’adulte a plus de soucis et de préoccupations (familles, charges sociales..) que l’enfant.
« Le savoir revivifie le cœur comme la pluie fait revivre une contrée sèche. C’est le savoir qui permet à l’individu de discerner le bien du mal, le vrai du faux, le noir du blanc, l’utile de l’inutile… »
« Quiconque se glorifie d’une noble descendance, sache qu’il ne se glorifie que d’eau et de terre, car tous les hommes sont descendants d’Adam créés à partir d’eau et d’argile ».
« Seuls les savants qui pratiquent leur savoir ont le droit de s’exulter, mais ne le font pas, par modestie. Ce sont eux qui indiquent à ceux qui veulent accéder à l’Agrément d’ALLAH, la voie ». De par leur savoir, ils indiquent la voie du salut à quiconque le désire.
« L’élévation de chaque personne se mesure par rapport à son savoir et à ses actes. Ceux qui adorent leur Seigneur en toute sincérité distinguent les ignorants et ceux qui suivent leurs propres passions ».
« Cherche le savoir pur et adore ton Seigneur, c’est ce qui te procure une vie éternelle ». Les savants qui appliquent leur savoir ne disparaissent jamais parce que leur nom, leurs œuvres, leurs paroles et leurs écrits restent éternellement sur terre, pour servir de références et de leçons.
Aujourd’hui, il est fréquent de constater que certaines personnes et certaines familles refusent d’envoyer leurs enfants dans les écoles coraniques sous prétexte qu’elles sont historiquement dispensées de la recherche du savoir. Mais les hommes se surpassent par le savoir et sa pratique et non par la descendance, l’avoir ou le pouvoir.
« Ô toi l’apprenant, cherche le savoir pour ALLAH Seul et préserve les sept membres et organes de ton corps de tout péché. Détourne-toi du sommeil et de la gourmandise et sois assidu dans l’apprentissage et la révision de tes leçons ».
Comme le dit un poète : « Ô toi mon ami, ne sois jamais paresseux dans l’apprentissage de tes leçons. Dispense-toi des plaisirs et révise toujours, car quiconque cesse de réviser oublie tout ce qu’il avait appris ».
Un savant a dit : « Je me suis rendu compte que j’ai oublié tout ce que j’avais appris à mon âge adulte. Par contre, je n’ai rien oublié de ce que j’avais appris durant mon enfance. Si tu ouvrais la poitrine d’un savant, tu trouverais certes gravé dans son cœur ce qu’il avait appris durant son enfance ». L’enfance est le moment le plus propice pour l’acquisition du savoir. Le jeune a plus de capacité de résistance et de mémorisation que l’adulte, car il n’est pas encore de plein pied dans les difficultés de la vie.
« On ne peut jamais acquérir le savoir sans emprisonner son âme charnelle, sans la souffrance, la fatigue, la faim et la soif. Quiconque veut avoir la science doit tout lui donner. Entraîne-toi à la veillée nocturne, à la résistance à la faim et à la soif. Quiconque ne le cherche pas ainsi, ne l’aura point ».
« Sois modeste dans ton comportement, dans ton habillement et dans ta démarche. Ne t’assois jamais en hauteur quand tu cherches le savoir. Focalise-toi et concentre toutes tes pensées et tes activités dans la recherche du savoir. Ne te préoccupe pas des autres et de leurs polémiques. Ne retarde pas la recherche du savoir et ne t’économise non plus dans l’apprentissage et la révision ».
Il est normal que celui qui veut connaître ce qu’il n’a jamais appris traverse certaines difficultés. Si l’individu veut atteindre le niveau des hommes de DIEU, il doit se donner à fond dans la recherche du savoir utile ici bas et à l’Au-delà, tout en sachant que la mort le guette à tout moment.
- Le Guide
« Accorde à ton guide le plus haut respect et la plus haute considération. Fais de lui un Sage et que tes pensées, tes paroles et tes actes soient de bien à son égard. Efforce-toi de satisfaire à tous ses besoins ».
« Evite de rire, de bavarder ou de jouer devant lui. Ne promène pas ton regard dans toutes les directions. Ne sois pas agité et bavard devant lui ».
« Elève-le au dessus de tout et de tous en tout endroit et en tout moment, mais ne sois pas comme ceux qui par le temps ne respectent plus leur guide. Ne fais jamais de lui ton égal ». Le guide peut avoir parfois des relations amicales avec son disciple, mais que cela ne pousse jamais le disciple à dépasser les bornes. En effet, les bonnes conduites du disciple à l’égard de son guide sont enseignées par le Coran. ALLAH interdit aux compagnons du Prophète (P.S.L) d’élever leur voix sur celle du Prophète, car un tel acte annulerait toutes leurs bonnes œuvres.
« Ecoute-le attentivement lorsqu’il te parle et exécute promptement tous ses ordres, même s’ils te déplaisent ». Les recommandations du véritable guide ne sont pas à négliger. Elles sont comparables aux prescriptions d’un médecin à son patient.
« Détourne-toi de tous ses interdits, même s’il te plaisaient ».
« Ne cesse point de lui donner des présents qu’ils soient petits ou grands, pour la Face d’ALLAH ». Les présents augmentent l’amour du disciple à l’égard de son guide.
« Si le guide fait signe d’un service, précipite-toi à le lui rendre. Efforce-toi de bien mener à terme toutes ses directives te concernant ». La meilleure action, c’est celle qui est achevée. Quelqu’un qui veut construire une maison et ne fait que le fondement, n’aura pas le mérite d’avoir construit. Son fondement ne lui sera d’aucun rendement.
« Sois respectueux et bienfaisant à l’égard de la famille et des esclaves de ton guide, ainsi tu accéderas à ce dont tu aspires. De même, tu bénéficieras de son regard de satisfaction. En effet, le seul regard de satisfaction du véritable guide sur son disciple qui respecte les directives, est synonyme pour le disciple de bienfaits et de dons incommensurables ici bas et à l’Au-delà ».
« Sois devant lui comme un mort entre les mains de son laveur, ainsi tu auras tout ce que tu cherches ici bas et à l’Au-delà ». En effet, le mort n’a pas de choix, il ne suit que les directives de son laveur, de la même manière la pièce de monnaie n’indique pas là où elle doit être investie. Elle se plie aux
« Si tu recherches le savoir, cherche aussi la satisfaction de ton maître, en suivant ses recommandations ».
« Sois devant ton guide comme un esclave, ainsi tu accéderas à la royauté la plus élevée à l’Au-delà. Sache qu’il n’y a de récompense, de bénédiction et d’élévation à l’Au-delà que dans la considération et le respect de son guide, pour la Face d’ALLAH ».
« Quiconque n’a pas obtenu la satisfaction de son maître ou de son guide, n’obtiendra jamais la considération auprès de ses disciples. Nombreux sont ceux qui font preuve de connaissance et d’érudition, mais n’ont aucun disciple à leur charge, car ils n’avaient pas la satisfaction de leur maître ». Que notre Seigneur nous préserve de toute connaissance inutile.
Un poète a dit : « J’estime que tous les musulmans ont des obligations de respect à l’égard des hommes de science. C’est un devoir pour tout élève de donner cinq mille francs à son maître (Cheikhou tahlim) pour chaque lettre qu’il lui fait savoir, en guise de présents, à plus forte raison le guide qui parfait et élève l’âme (Cheikhou mourabbi) ».
Un autre dit : « je privilégie les obligations de mon guide sur celles de mes parents, bien que je respecte beaucoup ces derniers. En effet, c’est le guide qui éduque, purifie et élève mon âme qui est de l’or, tandis que mes parents protégent mon corps qui est son enveloppe ». ALLAH (que Sa Grandeur soit éxaltée) dit : « Au Jour du Jugement Dernier, seules les âmes pures réussiront ».
Un autre dit : « Si ALLAH t’accorde le bienfait de te faire rencontrer un véritable guide, détourne-toi de tous tes besoins et efforce-toi de satisfaire à tous ses besoins. Sois devant lui comme un mort entre les mains de ses laveurs ». En effet, les mérites du véritable guide sont supérieurs à ceux de tout autre individu.
- Le Proche parent
« Comporte-toi avec ton proche parent et un vrai ami de la plus belle manière ». Le Prophète (P.S.L) dit : « Le proche parent ou l’ami est celui avec qui tu partages les moments de joie et de malheur. C’est celui qui se sacrifie en cas de danger pour ton bien, qui partage aussi avec toi ses biens. C’est celui qui dissimule tes vices et exalte tes vertus ».
« J’ai énuméré ici un ensemble de bonnes règles de conduites qui satisfont les désirs de quiconque les suit. Elles sont utiles pour quiconque les prend en compte. Elles guérissent de toutes les maladies du cœur, de la langue pour quiconque les observe. Elles sont une voie pour les doués d’intelligence. Quiconque les suit avec humilité, lui seront ouvertes toutes les portes des bienfaits. Elles sont pratiquement complètes ».
« Font aussi partie des règles de la bonne conduite, le fait d’imiter tout ce qui est bien et de rejeter tout ce qui est mauvais ».
On a demandé à quelqu’un : « qui t’a éduqué ? » Il répondit : « A force d’imiter les gens de bien, et de rejeter les mauvais, je suis finalement devenu comme ceux de bien ».
Si Serigne Touba a parlé des règles de bonne conduite à l’égard du vrai guide puis de celles à l’égard du proche parent, c’est pour dire que quiconque n’a pas un véritable guide qu’il se contente à imiter un proche bien éduqué.
Conclusion
« Vous les aspirants, ceci est un résumé assez exhaustif concernant les règles de la bonne conduite. Elles constituent la voie de la sagesse ».
Un autre poète a dit : « si quelqu’un t’émerveille par ses bonnes conduites, imite-le ! »
« Notre Seigneur est Celui qui guide qui IL veut vers la droiture. C’est LUI vers qui tout retournera. Nous LUI demandons de faire de nous de véritables musulmans, de répandre son Amour sur nous. Qu’IL nous donne la force de suivre à jamais ce qu’IL agrée. Paix et Salut sur le Prophète Mouhammad (P.S.L). Ici s’achève le livre ».
« Je rends Grâce à notre Seigneur Le Secoureur et L’Espérance et quiconque se dirige vers LUI pourrait accéder à Ses Bienfaits. Grâces à ALLAH qui nous a épargné de la damnation et de l’orgueil. Prières et Salut sur le Prophète qui réunit en son sein l’ensemble des dons, notre Maître qui dirige, qui aide et qui intercède pour toute personne et qui en donne l’ordre à toute personne qui en bénéficiera au Jour du Jugement Dernier. Notre Maître dont les bonnes vertus son exaltées dans le Saint Coran. Qu’ils soient sur sa famille et sur ses compagnons qui s’aimaient et s’entraidaient ».
« Nous prions notre Seigneur de nous Pardonner, ce qui nous rapprochera davantage d’eux. Par la grâce de ces hommes, qu’IL nous gratifie d’un savoir qui nous conduit à les aimer. Qu’IL fasse de ce poème, la voie qui nous conduit vers eux, mais aussi qu’il soit la voie qui satisfait les désirs de tout disciple. Qu’IL accorde à ce poème Sa Bénédiction et qu’il préserve du châtiment quiconque l’apprend et le suit. Qu’il guérisse toute maladie du cœur et écarte de toute damnation. Qu’il soit la voie qui nous conduit vers l’Agrément d’ALLAH et au Prophète. Qu’il soit la voie qui nous mène au Paradis. Qu’il nous préserve du châtiment de notre Seigneur ici bas et à l’Au-delà. Qu’il nous accorde la réussite, le savoir et la bonne fin par la grâce du père de Fatima (qu’ALLAH l’agréé) ».
« Que notre Seigneur, le Détenteur de tous les Pouvoirs et de tous, prie éternellement sur le Prophète (PSL), sur sa famille et sur ses compagnons, tant que les bonnes règles de la conduite procureront la satisfaction de tous les désirs ici bas et à l’Au-delà. Que les Bienfaits et les Bénédictions d’ALLAH ne cessent de se répandre sur le Prophète Mouhammad (P.S.L) et que la lumière de ce grand homme soit toujours dans le cœur des endurants et des hommes parfaits ».
Qu’ALLAH nous agrée et vous agrée !