Laylatoul Qadr 2006

INTRODUCTION
Nous cherchons refuge auprès d’ALLAH contre les pièges de Satan, le lapidé.
Au Nom d’ALLAH Le Clément, Le Très Miséricordieux.
Que la Paix et le Salut soient sur L’Eclaireur de la Voie du Salut et de la Félicité, notre Maître et Guide Mouhammad, le Raffermi ; sur sa Famille, sur ses Compagnons qui ont acquis l’Agrément d’ALLAH et atteint la Station Suprême ; ainsi que sur tous ceux qui ont suivi et imité leur foi immaculée, leur culte pur et leur bienfaisance jusqu’au Jour du Jugement Dernier.
Après avoir rendu infiniment grâce à notre Seigneur (Que Sa Grandeur soit exaltée), pour nous avoir accordé des bienfaits sur notre personne et sur notre entourage, nous prions sur notre noble Prophète, Mouhammad (P.S.L). C’est par lui que notre Seigneur nous a accordé tous les privilèges et les bienfaits et quiconque en veut doit nécessairement passer par lui, c’est-à-dire suivre le chemin qu’il avait emprunté, celui de la Droiture.
Nous remercions son serviteur privilégié, Cheikh Ahmadou BAMBA, qui a joué dans l’islam un rôle inégalable. Il est important de rappeler ici qu’il s’était entièrement soumis à notre Seigneur, qu’IL s’était détourné de sa propre personne, de sa famille et de ses biens en suivant et en servant loyalement le Prophète (P.S.L) de l’Islam. L’amour qu’il avait pour Mouhammad (P.S.L) avait anéanti en lui celui qu’il pouvait avoir sur sa famille et sur ses biens. Rien n’est plus élevé que cela. Il a donné son sang et toute sa famille au Prophète (P.S.L). Un homme de cette dimension doit être suivi conformément à ses enseignements et à ses recommandations. En fait, les enseignements de Serigne Touba sont très clairs car ils reprennent ceux du Prophète (P.S.L). Comme il le dit lui-même : « Je jure par la Grandeur de mon Seigneur que le Prophète est ma référence, je ne désire que ce qu’il désire et déteste tout ce qu’il déteste ». Donc, tout disciple de Serigne Touba doit savoir que le Prophète (P.S.L) a reçu de notre Seigneur un message qu’il a transmis à toutes les créatures. Ces dernières doivent s’y conformer jusqu’à la fin du monde. Toutefois, le Prophète (P.S.L) avait dit qu’après sa disparition notre Seigneur enverra, au début de chaque siècle, un rénovateur de l’Islam et revivificateur de ses enseignements. Notre saint homme, Cheikh Ahmadou Bamba fait partie de ceux-là. Il l’exprime à travers ces vers :
« Mon intention est de rénover la voie du Prophète (P.S.L) et revivifier son enseignement afin que quiconque le désire l’emprunte et le suive ». Toute sa vie durant, il n’a cessé d’être l’apôtre du Prophète (P.S.L). Il éduquait ceux qui le suivaient de la même façon que le Prophète (P.S.L) éduquait ses compagnons. De même, il perpétua l’action du dernier Prophète (P.S.L) à travers ses écrits et ses maximes qui sont plus que d’actualité. Donc, tout disciple de Serigne Touba qui ne veut pas avoir des déceptions et des surprises à l’Au-delà doit faire un effort de compréhension de ses écrits et les suivre, pour la face d’ALLAH.
Après avoir rendu grâce à ALLAH, prié sur le Prophète (P.S.L) et rendu hommage à Serigne Touba, nous saluons Cheikh Saliou MBACKE, un parent et guide pour nous. Qu’ALLAH lui accorde plus de force et veille davantage sur lui ; qu’IL lui accorde une santé de fer afin qu’il accomplisse ses intentions pour l’islam. Mieux, qu’il ait au delà de ses espérances, de même que tous les chefs religieux qui ont la même ambition que lui.
Le sermon de cette nuit de la Destinée est axé essentiellement sur deux points à savoir :
Le premier point est la réponse de Haatim Azam à la question de son guide Sahihil Balaqi (que la Miséricorde d’ALLAH soit sur eux). Haatim Azam était un disciple de Sahihil Balaqi avec qui il avait cheminé pendant un bon bout de temps, à peu près 30 années. Il lui demanda un jour : « Qu’as- tu tiré de moi durant les 30 années de compagnonnage ? » Une question intéressante que chaque guide doit poser à son disciple. C’est la réponse à cette question qui constitue le premier point de ce sermon.
Le deuxième point est le dernier sermon de Cheikh Ahmadou Bamba (le serviteur du Prophète (P.S.L)), de son vivant sur terre. C’est un sermon qui mérite une très forte attention de la part de ceux qui entendront ou qui liront ce présent sermon. Il mérite d’être bien éclairci car, les dernières recommandations d’un homme de DIEU sont généralement plus authentiques que toutes ses autres recommandations antérieures. Pour illustrer notre propos, citons l’exemple du Saint Coran dont certains versets révélés au début de la prédication prophétique furent par la suite abrogés avec la descente de nouveaux versets. On parle ainsi de “Nasah” et de ‘’Mansouh’’. Et à propos du Texte final, le Prophète (P.S.L) a dit : « on ne peut plus rien y soustraire, ni y ajouter ». Cela montre effectivement que les dernières révélations sont plus authentiques et plus d’actualité. Il en est de même à propos des dernières recommandations de Serigne Touba. Donc, écoutez-le avec présence d’esprit et ensuite suivez-le à la lettre !
Première Partie
Réponse de Haatim Azam à la question de son guide Sahihil Balaqi
(que la Miséricorde d’ALLAH soit sur eux).
Comme nous l’avons dit dans l’introduction, Haatim Azam était un disciple de Sahihil Balaqi. Un jour, ce dernier lui dit : « Tu as vécu avec moi pendant 30 ans, qu’a tu tiré de ce long compagnonnage ? ».

Voici une question à laquelle tout disciple qui a conclu le pacte d’allégeance avec un quelconque guide ou qui a pris un wird rien que pour la Face d’ALLAH au bout de quelques semaines ou de quelques mois voire de quelques années doit chercher à répondre ; voir ce que son guide ou le wird lui a apporté de plus dans la Foi en ALLAH. Le disciple qui a conclu le pacte d’allégeance et qui donne sa propre personne, sa famille et ses biens pour la Face d’ALLAH doit, au bout de quelques temps, se poser les questions suivantes à savoir :
1 Ma crainte révérencielle a t-elle augmenté ou diminué ?
2 Mon guide s’occupe t-il de mes affaires religieuses ou non ? Se préoccupe-t-il de mes intérêts afin que je puisse préserver ma crainte en ALLAH ?
For heureusement, ALLAH a tellement accordé de bienfaits à Haatim Azam qu’il a tiré des profits suffisants en compagnie de Sahihil Balaqi, mieux que s’il était ailleurs à la quête du savoir. Il lui dit « – De notre compagnonnage, j’ai tiré huit profits c’est à dire huit sources de savoir dont je me suffit pour ne pas avoir à chercher autre chose. Je me contente de cela pour avoir la protection de notre Seigneur dans ce bas monde comme dans l’Au-delà ».
Son guide lui demanda alors « – Quelles sont ces huit sources de savoir ? ». Haatim Azam lui répondit :
Ø « – J’ai appris de toi, qu’en regardant les gens, je découvre
que chacun d’eux cherche à aimer et à adorer quelqu’un ou quelque chose, qu’il suit avec conviction et avec abnégation durant toute sa vie. Certains vivent avec ceux qu’ils aiment jusqu’à l’agonie, d’autres seront en compagnie de ceux qu’ils aiment jusqu’à ce qu’ils arrivent au seuil de la tombe pour y être introduite. Mais j’ai remarqué que tout ceux qu’ils aimaient finissent par leur tourner le dos et les abandonner seuls dans leur tombe. Et personne ne va les y accompagner. J’ai compris que ce que l’homme devrait aimer le plus et qui lui servira pour aujourd’hui et pour demain, c’est ce qui l’accompagnera jusque dans sa tombe, lui tiendra compagnie le jour où l’on attachera ses mains et ses jambes, où il quittera sa maison pour ne plus jamais y retourner, où il quittera ce bas monde pour ne plus y rentrer et rejoindre, à jamais l’Au-delà. J’ai compris que c’est le fait de toujours avoir de bonnes intentions, de bonnes paroles et de bonnes œuvres. J’ai pris donc ces trois choses pour en faire mes principes et mon viatique que j’aime plutôt que toute autre chose. Ils m’accompagneront quand on me fera descendre dans ma tombe, ils seront la lampe qui l’éclaircira et qui l’élargira. Ils me tiendront compagnie et ne m’abandonneront pas seul dans cette demeure. C’est cela le premier point
Ø Le deuxième point, c’est que j’ai remarqué que chaque
personne a un amour pour une chose et tend vers elle. Nombreux son ceux qui suivent leurs désirs et leurs passions à travers leur sept organes et membres, à savoir la vue, l’ouie, le ventre, la bouche, le sexe, les mains et les pieds. Moi, j’ai médité sur la Parole d’ALLAH (que Sa Grandeur soit exaltée) qui dit dans le Saint Coran : « wa ama man haafa makhama rabiihi wa naha nafsa hanil hawa fa inal djanatil hiya mahwa » ». En effet, toute personne rencontrera notre Seigneur en toute solitude et elle aura l’impression qu’elle est Sa seule créature. Avant cet entretien avec ALLAH, chacun de nous assistera au Jour du Grand Rassemblement qui durera 50.000 ans (cf. sermon « la Résurrection », in www.toubamaoulahayat.com). Par la suite, DIEU appellera chacun de nous par son prénom et par son nom de famille et chacun répondra. Puis, quatre anges t’accompagneront. Si notre Seigneur était dans une chambre, on dirait que les anges s’arrêteraient à la porte et tu serais le seul à accéder à l’intérieur pour répondre à Son interrogatoire. Notre Seigneur te demande alors :
« – N’est ce pas Nous qui t’avons créé ? »
Tu répondras : « – Oui ! »
« – N’est ce pas Nous qui t’avons donné la richesse ? »
Tu répondras : « – Oui ! »
« – N’est ce pas Nous qui t’avons donné une excellente santé ? »
« – Oui ! »
« – N’est ce pas Nous qui t’avons donné une durée de vie bien déterminée
sur terre ? »
« – Oui ! »
IL te dit enfin : « – Comment as-tu utilisé tous ces bienfaits? »
Haatim Hazam médite sur cette station debout qu’il aura incontournablement face à son Seigneur. Ainsi, il s’efforça jusqu’à se détourner complètement de tout ce qui est plaisir et passion et qui pourrait lui causer de la honte demain face à son Créateur, notre Seigneur (que Sa Grandeur soit exaltée).
Lorsqu’il apprit donc ce verset (sus cité), il eut la certitude que la parole de notre Seigneur est véridique. De ce fait, il se précipita pour s’opposer à ses plaisirs charnels et s’efforça de les combattre. Il se résolut de les combattre jusqu’à ce qu’ils lui soient totalement soumis. Voilà le deuxième point.
Ø Pour le troisième point il dit : « J’ai vu que chacun cherche à
amasser de la fortune et à réunir les biens de ce bas monde. S’il en obtient, il les garde jalousement pour lui seul et n’en sort pas les droits de notre Seigneur, n’aide pas les musulmans, ni ne secoure les nécessiteux.

Par contre, il essaie toujours d’en avoir plus que les autres. Je m’aperçus alors que notre Seigneur a dit : « Tout ce que vous possédez finira, un jour, par se retrouver entre les mains d’un autre. Ce qui vous restera de votre fortune et qui vous sera profitable auprès d’ALLAH, c’est ce que vous en aurez investi dans le sentier d’ALLAH ». Au su de cela, je pris tout ce que le Seigneur m’a octroyé dans ce bas monde pour le redistribuer aux nécessiteux et aux pauvres. Et je l’ai fait pour qu’il soit mon trésor quand je rencontrerai mon Seigneur ».
Donc toute personne à qui notre Seigneur a octroyé de la fortune doit s’évertuer à l’investir dans ce que notre Seigneur a agréé, car l’homme n’a que ce qu’il a avancé dans sa tombe. D’ailleurs, la maison qu’il habitera à l’Au-delà est celle qu’il avait bâtie de son vivant, comme l’a si bien dit l’Imam Shaafi et que nous rappelons fréquemment.
Ø Pour le quatrième point, il dit : « J’ai vu que tout le monde
pense que la noblesse et la sainteté s’acquièrent en ayant beaucoup d’amis ou en faisant partie d’une grande famille. Nombreux sont ceux qui s’égarent à ce sujet. Certains pensent qu’on l’obtient en ayant une grande fortune ou beaucoup d’enfants et à cause de cela, ils prennent les biens d’autrui et commettent des injustices entre eux. Pire, ils peuvent faire couler le sang pour avoir la fortune. Avec la fortune, ces gens pensent qu’on peut acheter la noblesse en la dépensant dans le blâmable. J’ai vu alors que notre Seigneur dit : « le plus noble d’entre vous est celui qui craint le plus ALLAH (celui qui préserve le plus son cœur, sa langue et ses membres et organes du blâmable)». Je choisis alors la crainte révérencielle pour en faire ma noblesse. Je retiens aussi que le Saint Coran est véridique tandis que tout ce que les gens pensaient étaient du néant et ne tenait pas »
Ø « Le cinquième intérêt que j’ai retenu, c’est que j’ai remarqué
que les gens se médisent entre eux à cause de leur désir d’avoir de la renommée, de la grandeur et des biens de ce bas monde. Je méditai profondément sur ce que le Seigneur a dit : « DIEU est Celui qui distribue les biens terrestres ». Donc on n’a pas besoin d’envier quelqu’un pour ses biens, mais nous devons plutôt savoir que ceci est un privilège que notre Seigneur lui a octroyé. Et si on veut être tranquille et éviter d’être jaloux, on a qu’à accepter la volonté de DIEU sur la personne. Le jaloux n’est jamais tranquille, car à chaque fois qu’il voit les privilèges de celle-ci augmenter, que de plus en plus Dieu l’élève, il aura encore plus de chagrin, il aura plus de peur, de tristesse et de peine. Donc, chaque personne doit s’efforcer d’avoir une crainte révérencielle, et savoir que tout ce que son prochain détient lui vient de DIEU. C’est ainsi que Haatim Hazam a réussi à se séparer de la jalousie. « Convaincu de cela, j’ai fini donc par me méfier de la jalousie envers n’importe quelle personne. J’ai rendu grâce à ALLAH, Celui qui distribut Ses biens. Pour tout ce qu’IL octroie à une personne, je fais comme si c’était à moi qu’IL l’a octroyé ».
Ø « Le sixième point c’est que j’ai vu que les gens se font
ennemis à cause de leurs passions et de leurs intérêts. J’ai médité alors sur ce que notre Seigneur dit : « Seul satan est votre ennemi ». Je compris donc qu’il était illicite d’avoir un ennemi outre que Satan et je me suis résolu de le prendre comme mon seul ennemi ». En effet, Il est interdit à tout musulman de prendre son prochain comme ennemi. L’homme doit considérer Satan comme son unique ennemi. Il doit se méfier de lui. Pour lui échapper, il faut se souvenir d’ALLAH dans son cœur, L’évoquer par sa langue et L’adorer à travers ses membres et organes.
Ø « Le septième point c’est que j’ai remarqué que chaque
personne bataille pour avoir la nourriture dans ce bas monde, sans se soucier de l’illicite. Je médite alors sur ce que le Seigneur a dit : « C’est notre Seigneur qui assure la subsistance à toute créature qui est sur terre ». ». Si on observe les oiseaux et autres animaux, on constate qu’ils ne gardent aucune nourriture, mais chacun d’eux mange à sa faim et s’abreuve suffisamment avant de retourner dans son nid. C’est pourquoi si les Hommes se confiaient à DIEU, en sachant que c’est LUI le Pourvoyeur, ils se comporteraient de la manière la plus pure dans tout ce qu’ils recherchent, car ils sauront qu’ils ne recevront que ce qu’ALLAH leur a réservé. « Je sus alors que ma subsistance est entre les Mains d’ALLAH et IL me l’a garantie. Je me contente uniquement de L’adorer et de rompre d’avec tous mes projets qui ne sont pas en rapport avec LUI (que Sa Grandeur soit exaltée) ».
Ø « Le huitième point c’est que j’ai vu chacun des gens se baser
sur ce qu’on a créé. Certains se basent sur le dinar c’est à dire la fortune ou le pouvoir et d’autres sur le métier ou d’autres choses qui sont des créatures comme eux. Je médite alors sur ce que le Seigneur dit : « Toute personne qui se soumet véritablement à ALLAH saura que c’est LUI Seul qui mérite qu’on se soumette à lui, car IL te mènera à un stade où tu n’espérais pas arriver ». Seulement se soumettre véritablement n’est pas une chose à laquelle on parvient du jour au lendemain. C’est dans l’adoration qu’elle s’acquiert, c’est-à-dire au moment où l’âme devient pure et qu’elle sente le Seigneur, qu’elle ait une certitude sur LUI (que Sa Grandeur soit exaltée). C’est cela qui permet d’avoir confiance en LUI et de LUI soumettre tous ses projets. « Ainsi, je me suis confié à mon Seigneur et IL me suffit largement, IL est le Clément et le digne de confiance ».

Quand le disciple exposa tout cela à son Guide, celui-ci lui dit : « j’ai lu la Thora, l’Evangile, les Psaumes de David et le Saint Coran. Ces quatre livres sacrés ne parlent que de ces huit points. Toute personne qui les applique d’une manière sincère aura appliqué ce qui est dans ces quatre livres sacrés ».
Cela mérite d’être éclairci car toute personne qui suit quelqu’un, c’est seulement pour la Face de Dieu qu’il le fait. Mais quand tu chemines pendant longtemps avec quelqu’un, tu dois savoir ce que tu as tiré de lui.
Ce récit, nous l’avons extrait de l’œuvre de l’Imam Al Ghazali intitulé Madjma-oul Raza-il. A l’intérieur il a regroupé de nombreuses lettres et ces confidences de Haatim Hazam viennent de la lettre titrée « Ayouhal Wald ». C’est pourquoi il dit que si tu veux appliquer ces huit points, il est obligatoire pour celui qui a emprunté la voie d’ALLAH, d’avoir un Guide, qu’on appelle Cheikhou mourabii, c’est-à-dire un Directeur spirituel qui éduque l’âme afin d’y enlever toutes les mauvaises habitudes et d’y mettre toutes les bonnes habitudes comme Serigne Touba l’a dit dans l’avant propos de Massalik Al Jinnan (les itinéraires du Paradis), ce qu’on appelle ‘’At-tahali’’. Le Guide éducateur de l’âme vous écarte d’abord de tous les mauvais comportements, ensuite il vous inculque les bons comportements (ceux agréés par le Seigneur). Le Guide est comme le cultivateur qui, après une bonne pluie, sème de l’arachide ou du mil. Après germination, il enlève toutes les herbes qui n’en font pas partie afin que la plante puisse se développer normalement. C’est pour cela qu’on a besoin d’un véritable Guide et c’est pourquoi aussi cette question que le Sahihil Balaqi a posé à son disciple est très importante. En effet, toute personne qui conclut un pacte d’allégeance avec un Guide rien que pour la Face d’ALLAH, doit voir, depuis qu’il est avec lui, comment il se comporte à l’egard des recommandations et des interdits d’ALLAH. C’est pourquoi l’Imam Ghazali dit que le croyant doit forcement chercher un Guide qui le dirige dans le chemin d’ALLAH. Car, Dieu a envoyé les Prophètes vers ses créatures afin qu’ils les guident et les mettent sur la voie qui mène vers LUI, leur Maître. C’est pourquoi il cite parmi les critères qui définissent le Guide, digne hériter du Prophète (P.S.L) sur ce qui est latent comme sur ce qui est patent, sa connaissance de la Sharia (jurisprudence) et de la haqiha (mysticisme musulman). Ces idées sont aussi contenues dans les écrits de Serigne Touba.
L’importance accordée par Serigne Touba à la connaissance poussa son fils Serigne Abdoul Ahad Mbacké (troisième calife) à rassembler toutes les lettres qu’il envoyait à ses disciples pour les exhorter à se conformer au chemin droit et autres recommandations qu’il écrivait le plus souvent à l’endroit de tout musulman en général et de tout mouride en particulier. Ce travail de Serigne Abdoul Ahad Mbacké, à mon avis, est inégalable, car il a trait à la diffusion du savoir, ce qui était le plus cher à Serigne Touba. En effet, Cheikh Ahmadou BAMBA accorde au savoir une place de premier plan. Il fait partie de ce qu’il déplore et qui le préoccupe le plus, le fait que la plupart des mourides ne s’intéressent plus à la recherche du savoir. Il le dit d’ailleurs dans son œuvre intitulé Mounawirou Soudour (« Ce qui apaise les cœurs ») : « Fait partie des piéges de Satan, le fait qu’il a poussé de nombreux mourides à se détourner de la recherche du savoir ». Ils pensent pouvoir obtenir tout ce qu’ils désirent dans les plaisirs et les jouissances alors que chacun sait les multiples obstacles que Serigne Touba a bravés avant d’obtenir des dons éternels de notre Seigneur. Ce n’est ni dans la facilité, ni dans l’aisance, mais dans la dévotion et dans l’abnégation, comme il le dit lui même : « Je vous fais part, vous tous qui m’avez pris comme guide, de la peine que j’ai endurée avant d’avoir l’Agrément éternel d’Allah ». Tout le monde sait que ce que DIEU lui a accordé comme bienfaits et faveurs est inimaginable. Mais le chemin qu’on doit emprunter pour en profiter c’est de suivre les recommandations et se détourner des interdits. Mais demeurer dans tes plaisirs et penser que Serigne Touba t’ouvrira les portes du paradis afin que tu y accèdes sans peine n’est que leurre et égarement. En effet, je dis très souvent que les affaires de ce bas monde sont très faciles à gérer et l’on a jamais vu quelqu’un confier ses affaires au Cheikh et dormir tranquillement chez lui tout en pensant qu’il le rejoindra dans son lit, à l’heure du petit déjeuner, avec du pain, du café et tout ce qui s’en suit, qu’à l’heure du déjeuner et du dîner il en fera de même. Et tout le monde sait que les affaires de l’Au-delà sont plus compliquées. For heureusement que Serigne Touba a montré dans tous ses écrits et ses recommandations le chemin qui conduit à la réussite et à la félicité éternelle.
Quand on se réfère à cet ouvrage (celui que Serigne Abdoul Ahad avait imprimé), dans la première page, il dit « l’auteur de ces vers conseille et recommande toute personne qui l’a pris comme guide de se conformer à ce qu’il écrit ici ». Qu’est ce qu’il a écrit ? : « Conformez-vous à la sharia purifiée ainsi qu’à ce qui est à votre portée en matière de haqiha (mysticisme musulman) ». On lui demanda ce qu’est la sharia, il répondit : « C’est al imaan, al islam, wal ihsan : c’est à dire la foi en l’Unicité de Dieu, la pratique des cinq piliers de l’islam (fiq) et ne jamais se glorifier de ses actes, mais plutôt de rendre grâce à notre Créateur (haqiha) ». Quand on va à la deuxième page du même ouvrage, il écrit : « Le disciple doit retenir que le Guide est l’intermédiaire entre le disciple et son Seigneur. Il doit faire tout ce qu’il lui recommande et se détourner de ce qu’il lui interdit.

Tout aspirant qui a cette attitude aura des profits ici bas et à l’Au-delà ». Il ajoute : « Tout Guide qui recommande ou qui interdit sans l’autorisation d’ALLAH et de son Prophète, mais pour sa propre personne, est un égaré qui égare quiconque le suit ». C’est pourquoi, il ajoute deux vers : « Le Guide qui doit être suivi est celui qui emprunte le chemin que le Prophète (P.S.L) avait emprunté, c’est celui dont les paroles, les actes et l’allure renvoient toujours à DIEU ». Donc, que Dieu répande davantage Sa Lumière sur l’âme de Cheikh Abdoul Ahad Mbacké, par la grâce du Prophète (P.S.L).
A l’intérieur de l’ouvrage, on trouve des lettres très édifiantes par rapport au comportement qu’adoptent aujourd’hui la plupart de ceux qui se disent mourides. C’est comme si la majorité de ceux qui se réclament de lui sont complètement en déphasage par rapport à ses écrits et à ses enseignements, au point que l’on puisse dire, si Serigne s’était orienté vers l’est, 99% de ceux qui croient le suivre sont, quant à eux, tournés vers l’ouest. Donc, cette œuvre mérite d’être consultée. Je la cite souvent dans mes sermons. J’en extrais des lettres afin de les expliquer aux musulmans et aux aspirants rien que pour la face d’ALLAH (Cf. www.toubamaoulhayat.com).
Il y a une lettre qu’il a écrite à Mame Thierno Ibra Faty alors qu’il était dans son voyage en mer (l’exil du Gabon 1895 -1902). Mame Thierno lui avait envoyé des présents composés de sucre et de riz. Après lui avoir dit qu’il avait reçu tout cela, il ajoute dans sa réponse :
« En ces temps qui courent, j’ai énormément besoin de zikr (invocation) et d’imploration d’ ALLAH ; un besoin dépassant les limites. Mais je te recommande d’exhorter les disciples de persévérer à suivre leur Créateur et de se détourner de toute autre chose. Dis aux dignitaires mourides de demeurer chacun là où je l’avais casé et de se conformer strictement aux recommandations d’ALLAH et de se détourner de Ses interdits. Qu’ils cessent de déambuler inutilement. Que celui qui a des besoins aille les régler puis revienne aussitôt et que celui qui n’en a pas demeure là où je l’avais placé. Recommande aux femmes de s’évertuer à la lecture et à la mémorisation du Saint Coran ».
On voit que Serigne Touba exhortait les Cheikhs et les grands dignitaires de rester chez eux et de s’adonner à l’adoration d’ALLAH. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui dérogent à cette règle. Les daaras (école coranique) que le plupart des Guides ont héritées de leur père et qui leur avait été confiées par Serigne Touba sont de plus en plus désertées. C’est comme si la majorité s’en était détourné pour aller à la quête des biens de ce bas monde.
Ce qui peut parfaire la vie d’ici bas et celle de l’Au-delà, c’est que l’homme fortuné aille vers l’homme de science. Mais aujourd’hui, c’est tout à fait le contraire qui se produit. Dans un de ses poèmes (“silkoul diawahiri”), du reste très rare (la diffusion n’a pas été très large), Serigne Touba y critique les nombreux guides religieux qui vont vers des hommes fortunés à l’exception de ceux qui le font pour défendre les intérêts de la communauté. Il y cite également l’Imam Malick. Quand il a publié “Mouwatta”: Harouna Rachid, alors roi des musulmans, lui dit : « Je veux que tu me rejoignes dans mon palais pour me remettre Mouwatta ». L’Imam lui répondit : « Quand tu auras besoin de moi, tu me trouveras dans ma mosquée ». L’Imam Malick avait un problème avec Harouna Rachid de sorte qu’il le fit attraper et le fit battre durement. Il l’étala sur un âne, le dos en l’air, rasa sa barbe et sa tête pour la seule raison d’avoir dit la vérité d’ALLAH. En ces temps là, le pacte d’allégeance avec les rois se faisait sur la pression du sabre. Quelqu’un vint demander à l’Imam Malick : « Est ce que le divorce de celui qu’on a contraint à le faire est légal ». Il répondit : « Non, ce divorce n’est pas légal ! ». Ils entendirent par là que s’ils ont conclut un pacte d’allégeance avec le roi parce que celui-ci impose son sabre, un tel pacte n’est pas légal, encore moins licite. Mais des gens comme l’Imam avaient entièrement donné leur personne à DIEU. Ainsi, ils n’ont pas peur de mourir en défendant la vérité d’ALLAH. C’est pourquoi bon nombre d’entre eux ont été tués. Serigne Touba dit une chose pareille dans cette œuvre.
Aujourd’hui, si on regarde bien ceux qui se disent guides religieux, ce qu’ils font devant la porte de ceux qu’on appelle les hommes politiques est choquant et excessif. Et chacun n’y va que pour ses intérêts personnels. Au moins si c’était dans l’intérêt de la communauté musulmane et de tout le peuple, y compris les non musulmans, on pourrait l’accepter. Mais chacun ne s’active que pour son propre compte. Tout le monde sait la réponse de Serigne Touba, notre modèle, à ceux qui lui demandèrent de se rapprocher des sultans après la disparition de Serigne Mor Anta Saly, son père. Les gens lui dirent : « Allons présenter nos condoléances à Lat Dior afin qu’il te place là où il avait placé ton père ». Il leur répondit : « Je ne veux pas de cela ; mais quant aux condoléances, je peux les lui présenter ». C’est ainsi qu’il composa le poème : « ils m’ont dit : « appuie-toi sur les souverains… » (cf. sermon www.toubamaoulhayat.com). Il dit aussi : « un homme qui courtise un roi est pareil à une mouche sur des selles ».
Donc, chacun d’entre nous doit réfléchir sur cela d’autant plus que l’on s’apprête à aller vers des événements de la vie ici bas (présidentielle 2007) et que d’aucuns pensent que c’est leur unique chance d’enrichissement et pour cela, ils vont jusqu’à sacrifier leur dignité et leur honneur. Toute personne qui se réclame de Serigne Touba doit s’en méfier. Un véritable guide ne doit se préoccuper que de l’éducation religieuse, comme vient de le souligner Serigne Omar Sénéba Lô.

Bien qu’il soit préfet, il vient de dire des paroles véridiques (Monsieur LO préfet de Sicap/Mbao a dit, dans son discours, que « les hommes religieux éduquent les âmes pour permettre une vie juste sur terre »). En effet, quand il dit que le guide doit éduquer l’âme afin que l’individu puisse accéder à DIEU, c’est cela la principale mission de chaque guide. A vrai dire, ce qu’il vient de dire est digne d’une personne noble. Son statut de Préfet ne l’a pas conduit à oublier son appartenance religieuse.
Donc, chacun d’entre nous doit avoir à l’esprit ces sermons de Serigne Touba qu’il n’a jamais cessé de recommander aux disciples et de les y astreindre. Il s’agit du respect des piliers de l’islam, du perfectionnement spirituel afin qu’ils soient une référence dans l’adoration de notre Seigneur, mais aussi dans le travail. Le premier précepte dans l’adoration d’ALLAH, après avoir mentionné qu’il n’y a point de divinité en dehors de Dieu, c’est la prière. Ce que Cheikhoul Khadim a dit à ce propos est très clair. Un jour, il fit le salut final de la prière et dit : « Respectez les cinq prières car il y a une très longue distance entre le lieu de la résurrection et l’endroit du rassemblement. Et, si vous respectez les cinq prières quotidiennes, celles-ci se transformeront en une monture de lumière qui vous conduira au lieu du Rassemblement. Par contre, si vous ne les respectez pas, ce sont des anges qui vous trouveront dans votre tombe, vous saisiront par votre pied droit et votre main gauche et vous traîneront jusqu’au lieu du Rassemblement ». C’est ainsi qu’il l’a fait pour la zakat (Dîme légale), pèlerinage à la Mecque… Mais si tu observe, de nos jours, certaines personnes qui se disent mourides, nombreux sont ceux qui négligent les actes d’adorations d’une négligence extrême et si tu interviens, ils te disent que Serigne Touba a fait tout ce qu’il fallait faire. Mais, tout ce qu’il fallait dire, Serigne Touba l’a aussi dit. Il nous a légué un riche patrimoine religieux dont la connaissance et l’application nous éviteront des déceptions et des surprises lorsque nous rencontrerons notre Seigneur.

 

deuxième Partie
Le Dernier Sermon de Serigne Touba fait à ndiareem
A présent, nous en venons au sermon que Serigne Touba a fait à Ndiareem (Diourbel) un samedi du mois de Muharram de l’année 1346 de l’Hégire, après la prière de asr. Les écrits que nous rapportons ici sont de Serigne Mouhammad Al Amin Diop Dagana qu’on appelait « aminou sirou Cheikh ». Serigne Touba lui confiait beaucoup de secrets. De même, il fait partie de ceux qui ont passé avec lui, visiblement, ses derniers instants sur terre.
Si nous relatons ceci, c’est pour que nous sachions que personne n’est éternel sur terre. Nous sommes tous appelés à quitter le monde d’ici-bas un jour où l’autre puisque le Prophète (P.S.L), tous les Prophètes et les Saints y compris Cheikh al Khadim l’ont quitté. Nous vous parlerons, dans ce présent sermon, de la manière dont il a disparu, emmené à Touba et inhumé. Tout cela apparaît dans ces écrits de Cheikh Mouhammad Al Amin Diop Dagana.
Notre intention, en faisant ce sermon, c’est d’amener tout le monde, y compris nous-même, à un retour de nos pensées vers ALLAH pour qu’on ait une idée sur ce qui nous attend ; qu’on sache que la vie sur terre n’est point éternelle et que chacun de nous se trouvera un jour, seul avec son Seigneur à tel point qu’il pensera qu’il est le seul qu’IL a créé.
Après la prière de asr donc, Serigne Touba dit : « – Quelle est la date d’aujourd’hui ? » On lui répondit : « – Aujourd’hui c’est le seize ». Il dit : « – Je vous recommande tous, le calme. Je vous recommande aussi de demander à vos familles respectives de se calmer, de diminuer les errances et les sorties, sauf en cas de nécessité, jusqu’au jour du Maouloud ». Puis, il ajouta : « Ô vous les Hommes, adorez votre Seigneur qui vous a créés pour que vous L’adoriez ». Serigne Touba le dit ailleurs : « Je ne suis ni ALLAH qui vous a créés, ni celui pour qui IL vous a créés ; mes actes d’adorations ne sont pas aussi pour vous, mais pour moi-même. Donc, vous aussi, demeurez dans l’adoration d’ALLAH ! ». Il ajouta : « … Et ne négligez pas cette adoration car c’est un devoir envers votre Seigneur que vous devez remplir. Je vous recommande de vous soumettre à ALLAH, notre Seigneur (que Sa Grandeur soit exaltée), en L’adorant, en suivant Ses recommandations car c’est cela qui vous procurera la félicité éternelle le Jour du Jugement Dernier. En faisant de l’adoration le devoir de chaque individu, notre Seigneur nous a donné des recommandations et des interdits. IL nous a montré que Ses interdits sont le chemin qui attire et mène vers l’Enfer, qui provoque chez le malfaisant la honte, pour qu’on puisse s’en détourner. IL nous a aussi montré que Ses recommandations sont le chemin qui conduit au Paradis des plaisirs, des réjouissances et de la félicité éternelle ».
Serigne Touba ajouta : « Je vous recommande donc, à tous les disciples, ces deux choses c’est à dire se conformer aux recommandations d’ALLAH (que Sa Grandeur soit exaltée) et se détourner à jamais de Ses interdits. Sachez ce que votre Seigneur vous recommande et suivez-le, sachez ce qu’Il vous interdit et détournez-vous en, soyez fermes dans cette décision et Ne jamais y céder ».

Il poursuivit : « Le meilleur parmi les Hommes d’hier, d’aujourd’hui, tout comme de demain, c’est celui qui suit fermement les recommandations d’ALLAH, et se détourne complètement de ce qu’IL a interdit ». Il ajouta : « je vous exhorte tous, de persévérer dans l’accomplissement des cinq prières quotidiennes ainsi que dans l’aumône et la prière surérogatoire ».
Après avoir dit cela, il retourna dans sa chambre jusqu’à l’heure de la prière du coucher du soleil (Maghrib). A cette heure, il ressortit et dirigea la prière. Après le salut final, il demanda Cheikh Mouhammad Al Amin Diop Dagana de réciter le début de la deuxième sourate 2 du Coran, à savoir ‘’la Vache’’. Ce dernier commença par : « Qu’ALLAH nous préserve de satan, le lapidé. Au nom de DIEU Le Clément Le Très Miséricordieux ». Ensuite il poursuit en disant : « Alif Lam Mim, voila le livre au sujet duquel il n’y a point de doute… » Jusqu’à « oula ika houmoul mouflihouna ». Quand il arriva à ce verset, Serigne Touba lui demanda de s’arrêter ; ce qu’il fit. Il lui dit : « Telle est la description des croyants (c’est à dire ceux qui suivent Ses recommandations et se détournent de Ses interdits et croient au Jour du Jugement Dernier), ils sont comparables à un récipient capable de contenir tout ce qu’on y met ».
Serigne Touba lui demanda ensuite de continuer. Il poursuivit : « Ceux qui (innalezina)… » jusqu’à « wa lahoum azaaboun alim ». Serigne Touba lui demanda à nouveau de s’arrêter. Il lui dit : « Telle est la description des mécréants, ils sont comparables à un récipient qui n’a pas d’ouverture, il ne peut rien contenir. Les mécréants ne croiront jamais, que tu les sermonnes ou pas».
Il lui demanda de poursuivre encore. Cheikh Mouhamad Al Amin Diop Dagana reprit : « (Wa mina naasi…) Ceux qui disent qu’ils croient alors qu’ils ne croient pas… » Lorsqu’il arriva à « wa ma yassourouna », il lui demanda de s’arrêter et lui dit : « Telle est la description des hypocrites, ils sont comparables à un récipient dont on a percé l’ouverture et le fond. Un tel récipient ne peut rien contenir ».
Après cela, Serigne Touba leur demanda aussi d’éviter le bavardage inutile, comme le faisaient les Juifs et les Chrétiens à leur époque. A la fin de son sermon, il prit congé d’eux jusqu’à la prière du soir (Guéwé). Le lendemain, il dirigea la prière du matin. Depuis, il ne dirigea plus une prière et on ne le revit plus. Cela correspond à un dimanche matin. Le cheikh fut rappelé à son Seigneur la nuit du lundi, cela correspond au 20 ème jour du mois de Muharram en l’an 1346 de l’Hégire. Son fils aîné Cheikh Mouhammad Moustapha qui fut son premier Khalife et Cheikh Mouhammad Bachir se rendirent, les premiers, dans le lieu où il fut. Que les bienfaits et la Lumière de notre Seigneur se répandent sur eux, ainsi que sur toute la famille de Serigne Touba. Qu’ALLAH accorde une santé de fer et une très longue vie à Serigne Saliou Mbacké et sur toute personne faisant partie de la descendance du Cheikh.
Ses deux fils l’ensevelirent et trouvèrent parmi ses disciples, deux qui étaient véridiques pour les aider dans l’accomplissement de l’inhumation. L’un d’eux se nomme Mouhammad Abdourahmane Tandahi. Tous les deux entrèrent dans le lieu où on inhumait Serigne Touba. Notre Seigneur fit qu’on le trouva dans un état de pureté totale. Ils le préparèrent comme on procède avec tout homme qui vient d’être rappelé à DIEU. Ils le recouvrirent de cinq coupons d’étoffes, lui firent un châle, lui mirent du parfum et de l’encens. Et on lui fit tout cela dans la chambre où notre Seigneur le rappela à LUI. Ces deux saints qui étaient Cheikh Mouhammad Bachir et Cheikh Mouhammad Moustapha trouvèrent une voiture qu’ils emmenèrent jusque devant la porte de la chambre où on préparait le Cheikh. Ces deux-là, les deux disciples qui les aidaient dans la préparation, ainsi que Cheikh Mouhammad Al Amin Diop Dagana, l’oncle de Cheikh Mouhammad Bachir nommé Ahmadou Ibn Cheikh Mouhammad Ma an Coki, un nommé Cheikh Diop Ibn Madoune Diop qui vivait à Thilmakha, un oncle de Cheikh Mouhammad Moustapha nommé Moukhtar Sylla Ibn Moukhtar Mariama ainsi qu’un fils d’un oncle de Serigne Touba nommé Saïd Ibn Mame Abdou Mbacké déposèrent le corps dans la voiture. Cheikh Mouhammad Bachir et son oncle qu’on a nommé tout à l’heure, ainsi que ceux qui le préparaient et Serigne Moukhtar Sylla qu’on vient de nommer l’accompagnèrent à Touba où il devait être enterré . Grâce à DIEU, ils arrivèrent en peu de temps à Touba. Il avait fondé ce village en 1306 de l’Hégire, ce qui coïncidait à quelques mois prés avec la venue au monde de Cheikh Mouhammad Moustapha Mbacké. On envoya un nommé Abdoulahi Diop Ibn Ibrahima chez Cheikh Ibrahima Fati à Darou Mouhty prés de Touba, distant de 27km. On envoya quelqu’un chez Serigne Mbacké Bousso pour l’aviser ; en ces temps-là il était à Guédé Bousso qui se situait un peu au nord-est de Touba. On envoya aussi chez Cheikh Mouhammad Fadal Mbacké ‘’boroom Ndindi’’ à l’est de Touba (il y’a environs 4km entre Ndindi et Touba). On envoya chez Cheikh Dame Abdourahmane Lô, en ces temps il était à Darou alimoul khabir appelé Ndame, à l’ouest de Touba (la distance entre Ndame et Touba aussi est de 4 km). On envoya aussi chez Cheikh Ma Ndoumbé Mbacké Khabane, ainsi que chez Cheikh Mouhammad Gaye et le fils de son oncle Bara Gaye (ils étaient à l’intérieur de Touba). Ils se présentèrent tous en peu de temps en invoquant notre Seigneur en ces termes « J’invoque la pureté de notre Seigneur qui pourvoit ce qu’il veut à qui il veut ». Ainsi, ils se mirent à préparer l’endroit où on devait l’enterrer. Le premier qui commença à creuser l’endroit où le cheikh devait reposer est Abdoulahi Diop qui a été cité plus haut.

Ceux qui l’ont indiqué la façon dont il devait creuser la tombe sont Serigne Mamour Diakhaté et quelqu’un qui se nomme Ibrahima Ndao. Pourtant, nous n’entendons pas le nom de ceux-là, mais ils font partie de « ceux qui ont suivi en premier Serigne Touba bien avant qu’il ne prenne le chemin de la mer ». Celui qui a dirigé la prière du défunt est Cheikh Mbacké Bousso. C’est lui aussi qui est le premier à descendre dans la tombe pour qu’on lui remette le corps. Il fut aidé en cela par Serigne Mouhammad Al Amin Diop Dagana. Ils le couchèrent sur un coussin et aménagèrent le lieu avec des nattes en bois, y versèrent de l’eau et du parfum. C’est quand ils en finirent avec l’enterrement qu’on fit l’appel à la prière de l’aube. Celui qui faisait l’appel était le maure Mouhammad Tandahi. Ainsi, ils cessèrent tout ce qu’ils faisaient pour accomplir cette recommandation divine. C’est Serigne Mbacké Bousso qui dirigea la prière. Après cela, ils revinrent terminer l’enterrement sous l’arbre qui est en fait le premier lieu où Serigne Touba descendit, quand il est venu à Touba ; mais aussi quand il retournait vers son Seigneur c’est là où il passa (qu’on l’enterra) ; « Que soit loué notre Seigneur qui crée et vers qui tout retournera ».
Donc, que chacun de nous médite profondément sur ce sermon que Serigne Touba a fait dans les derniers instants de sa vie sur terre. Sachons que la vie d’ici bas est très éphémère et chacun de nous la quittera forcément, soit un matin soit un soir. Donc, ayons toujours de bonnes intentions, de bonnes paroles et de bons actes rien que pour la Face d’Allah.
CONCLUSION
§ Que les gens respectent les Hommes de DIEU.
§ Que Les enfants obéissent et honorent leurs parents rien que pour la Face d’ALLAH.
Que Les parents aussi éduquent leurs enfants selon les enseignements§ de l’Islam et qu’ils évitent d’être laxistes et libertins.
§ Remplissons nos devoirs envers notre voisin rien que pour la Face d’ALLAH.
Je vous rappelle, ma modeste personne en premier lieu ainsi que tous les musulmans et tous ceux qui se réclament de Serigne Touba, que ce dernier n’a jamais cautionné le jeu encore moins l’amusement. Ses paroles sont très claires, saines et en parfaite adéquation avec le Saint Coran et les hadiths du Prophète Mouhammad (P.S.L). Par conséquent, toute personne qui les applique à la lettre aura le bonheur ici-bas et à l’Au-delà.
Je vous exhorte, ma modeste personne en premier lieu, de vous rappeler continuellement le Jour du Jugement Dernier. Sachez que chaque personne mourra comme il a vécu et ressuscitera comme il mourut. Que chacun de nous face attention à plusieurs choses, surtout dans ce contexte caractérisé par la multiplication de ceux qui appellent vers DIEU, car la majeure partie d’entre eux conduit les gens à leurs plaisirs et à leurs passions. Mais notre Seigneur a dit : « La raison pour laquelle Nous avons envoyé les Prophètes sur terre est qu’ils soient annonciateurs de la bonne nouvelle et avertisseurs d’un dur châtiment ». La bonne nouvelle et la félicité appartiennent à ceux qui s’astreignent à suivre le droit chemin. Par contre, le châtiment et le malheur éternels sont réservés aux malfaisants. Les appels sont très nombreux, mais n’oublions pas ce que Serigne Touba avait dit : « Toute personne qui entend un appel de qui que ce soit vers ALLAH doit, avant de répondre, en être bien édifié. Si tu vois que tout ce qu’il prône correspond à « l’imân » (la foi ), à « l’islam » (pratique cultuelle) et à « l’ihsan » (perfectionnement spirituel) ; sache que ceci est un appel de notre Seigneur (Que sa Grandeur soit exaltée). Cependant, si son appel sort de ces trois principes, n’aie aucune crainte de lui tourner le dos pour se diriger vers celui qui est en conformité avec ces trois principes ».
Hâtons-nous à accomplir ce que notre Seigneur nous a recommandé, nous démarquer de tous Ses interdits et accepter tout décret divin qu’il nous soit agréable ou non. Associons adoration de DIEU et travail. Chacun de nous, vivant présentement, vaquant à ses occupations comme bon lui semble, doit être convaincu qu’un jour viendra où il sera incapable de faire quoi que ce soit. D’autres personnes le laveront, le couvriront d‘un linceul, l’enterreront et lui tourneront le dos. Ce jour là, toute personne qui suivait un autre que notre Seigneur (que Sa Grandeur soit exaltée) le regrettera amèrement. Départissons-nous de tout comportement dans lequel on ne voudrait pas que la mort nous trouve. Celui qui regarde ce qui est illicite et qui ne voudrait pas que la mort ne le surprenne doit s’en détourner. Il en est de même pour celui qui profère de mauvaises paroles, pour celui qui mange l’illicite, qui fréquente les endroits prohibés, etc. Toute personne qui fait quelque chose de bien ne le regrettera ni ici-bas ni dans l’Au-delà. Donc persévérons dans la crainte révérencielle, dans l’abstention sur tout ce qui est blâmable, dans le perfectionnement spirituel tout en sachant que la vie d’ici-bas n’est pas importante.
Voila ce que nous avions à nous entretenir avec les frères musulmans, avec tous ceux qui sont ici présents. Nous prions notre Seigneur pour qu’IL nous accorde encore beaucoup de Bienfaits, qu’IL nous maintienne dans le droit chemin et nous préserve de Satan et de la déviation. Qu’IL nous préserve des pièges, des malheurs et des malédictions.
Que chacun de nous s’efforce d’éduquer sa famille conformément à l’Islam après qu’il s’y soit

Nous réitérons nos salutations et nos remerciements sur tout le monde. ALLAH connaît les œuvres de chaque personne pour la réussite de cette cérémonie. Nous LUI prions de les accepter, de les multiplier et les sauvegarder là où aucun mal ne pourra les atteindre. Nous remercions sincèrement les habitants du quartier, les imams, ainsi que tout le monde, de même que les familles, les disciples et tout un chacun.
Notre Seigneur nous a octroyé des Bienfaits incommensurables dans cette nuit qui est une nuit de l’Islam. C’est pour cela que nous le commémorons chaque année. Toutefois, il y a des choses qu’on ne peut pas révéler en public.
Qu’ALLAH solutionne tous nos problèmes, qu’IL complète nos projets et nos ambitions, qu’IL guérisse toutes les maladies, qu’IL réalise nos besoins, qu’IL nous octroie les Bienfaits de ce bas-monde et de l’Au-delà, qu’IL nous montre la Vérité et nous y maintient, qu’IL nous montre le faux et nous donne la force de nous en écarter, par la grâce du Prophète Mouhammad (P.S.L).
Je remercie, Serigne Omar Sène. Malgré les foncions qu’il exerce et les titres qu’il détient, c’est une personne qui a de la perfection spirituelle et de l’éducation religieuse ; c’est d’ailleurs cela qui nous intéresse chez un individu. Qu’ALLAH (Que Sa Grandeur soit exaltée) continue encore de le soutenir. Qu’IL multiplie sur lui, Ses bienfaits visibles et ceux cachés.
Nous remercions et nous saluons une fois de plus tout le monde, qu’ALLAH nous soutienne et nous protége : qu’IL nous préserve de Satan et de l’échec ; qu’IL nous permette de célébrer cette ‘’Nuit de la destinée’’ encore des années et des années dans la paix et le droit chemin. Qu’ALLAH nous maintienne définitivement dans la Droiture jusqu’au jour où nous retournerons vers LUI. Nous prions pour tout le monde, y compris ceux qui sont rappelés à Dieu et qui commémoraient avec nous ce jour, particulièrement Serigne Leye (que notre Seigneur augmente Sa Miséricorde sur lui). Nous sollicitons aussi auprès de toute personne ici présente des prières pour qu’ALLAH augmente Sa Lumière sur son âme. J’aurai bien aimé que note Seigneur le laisse en vie jusqu’à présent, car il y a des mots qu’il nous avait dit quand nous commencions à célébrer cette nuit (1997). Toutefois, nous avons la certitude qu’à certains qui sont à l’antichambre de la Résurrection (barzakh), ALLAH a donné la possibilité de voir ce qu’ils ont laissé derrière eux. Qu’ALLAH augmente sa Lumière et Son Pardon, de même que sur Serigne Mouhammadou Diouf et sur tous ceux qui sont décédés dans le quartier, tous les musulmans et les disciples qui assistaient à cet événement et qui n’ont pas pu y assister cette année par la volonté de notre Seigneur.
Qu’Allah nous laisse encore en vie pendant très longtemps et nous donne une bonne santé. Nous sollicitons auprès de tous les musulmans et de toute personne ici présente de prier pour que notre Seigneur nous donne une longue vie et une santé de fer pour que nous puissions réaliser nos ambitions pour l’Islam à travers la voie mouride. Que notre Seigneur nous pourvoit d’une puissance et des bienfaits qu’IL n’a jamais octroyé à personne. IL peut bien le faire, par Sa Bonté, Sa Miséricorde et Son Bienfait ; qu’IL le fasse pour nous tous.
Nous remercions et nous rendons grâce à tout le monde. Qu’Allah nous donne la possibilité d’y assister des années encore.
Que la grâce de notre Seigneur soit sur vous.
Toute personne pour qui ALLAH a donné la faveur de croire en LUI et qui ne LUI rend pas grâce pour cette faveur, notre Seigneur peut retirer sa foi avant qu’il ne décède ; qu’IL nous en préserve.
BAARAK-ALLAH