De la course aux vices : Nous avons besoin de vertus MACHIAVEL ne savait pas si bien dire quand il soutenait in fine que la fin justifie les moyens. Cette pensée presque proverbiale a fini par constituer un principe de vie pour certains. En effet dans notre société actuelle presque tous les moyens sont bons pour accéder à ses objectifs et réaliser ses buts. Chacun cherche à être mieux vu, mieux connu, mieux considéré. Dés lors mentir, voler, trahir, calomnier est le prix d’entrée à payer dans le cercle de plus en plus élargi de ceux qui tiennent à être mieux vus et considérés. Ainsi les premiers deviennent les derniers. Plus vous tenez à l’honnêteté donc moins vous mentez plus vous travaillez moins vous trahissez alors plus vous occupez les derniers rangs. A chacun d’en juger d’ailleurs. Seulement vous conviendrez avec nous qu’une société où ceux qui sont derrière devaient être devant et vice et versa, il faut alors nous en convaincre qu’une telle société périclite et dégénère inéluctablement. Alors le constat général consiste à dire que nous avons besoin de vertus, de valeurs.
De la course à la barbarie : Nous avons besoin de civilisation. Que peut recouvrir encore ce terme de civilisation ? Reconnaissons que po ur une bonne part, notre civilisation n’en est pas une. Calquée dans de nombreux domaines sur le modèle occidental ; celle qui a vendu et déporté des millions de personnes humaines aux Amériques alors on est droit de s’interroger sur la civilisation de cette civilisation. Elle est celle qui n’hésite pas à attiser des foyers de tensions un peu partout dans le monde pour dit-elle préserver ses intérêts vitaux et stratégiques et étendre sa zone d’influence. C’est cette civilisation qui a fini par consacrer le mariage homosexuel et comme par effet de contagion chaque pays « civilisé » s’enorgueillit d’être le énième pays à le légalise. Au même moment cette soi-disant civilisation traque et tue des musulmans au Mali, au Pakistan et un peu partout dans le monde sous le prétexte de lutte contre le terrorisme. Et quoi encore…A la question de savoir si c’est de la civilisation ou de la barbarie nous sommes de ceux qui pensent que c’est le dernier degré de la barbarie. Alors nous avons soif de civilisation.
De la course à la science : nous avons besoin de conscience : Le génie humain ne semble plus avoir de limites ; il a dompté beaucoup d’obstacles, a fait reculer des mythes et des mystères. Dans le macrocosme comme dans le microcosme l’homme a fini par implanter son drapeau et cherche encore à conquérir d’autres espaces, d’autres horizons. Plus il connait, plus il s’affranchit de l’ordre de la nécessité. De par son savoir l’homme a abrégé les distances et se procure le don d’ubiquité (être en plusieurs lieux à la fois) : internet, T.I.C, etc. La médecine scientifique ne cesse de révolutionner la santé humaine. Nous sommes entourés de machines qui ont facilité et allégé considérablement le travail et la vie humaine. On a l’impression et même la conviction d’un mieux être. Mais cette évolution est-elle vraiment positive ? En tout cas pour ROGER GARAUDY par exemple, c’est cette science qui sauve des milliers de vies qui en a détruit des milliers d’autres à Nagazaki et Hiroshima et nous promet encore infiniment le pire. De nombreuses maladies en particulier des cancers sont liées à notre mode de vie moderne. La pollution et le réchauffement climatique ont fini, pour les esprits avertis, de constituer une lourde menace à court terme pour l’avenir de l’humanité. Les ressources naturelles que la nature avait mises des milliards d’années à fabriquer, notre mode de vie boulimique les ont réduites par une consommation débridée à l’état d’épuisement prochain. Notre modernité et ses exigences que la science tente de satisfaire soulève des doutes, des interrogations ainsi que des incertitudes. Et bien malin qui sait de quoi demain sera fait car l’avenir est plein de promesses mais surtout de menaces. Aujourd’hui, se demandait PIERRE CURIE, on peut s’interroger si l’humanité a intérêt à connaître les secrets de la nature, si elle est mure pour en profiter ou si cette connaissance ne lui est pas nuisible. Nous avons fait nôtre, cette inquiétude. Notre science a besoin d’un supplément d’âme car elle nous a offert des pouvoirs presque divins alors que nous méritions d’abord d’être des hommes.
Ainsi vous conviendrez avec nous que nous avons soif de conscience. De la course au premier rang : Nous avons soif de calme, de quiétude : Un monde à qui mieux-mieux. Chacun veut être premier, tient à être premier. Même si la compétition n’est pas mauvaise en soi car de toute évidence elle fait progresser toute société, elle est à déplorer dans certains cas. Quand elle prend les allures de la convoitise, de la cupidité, de la recherche effrénée de la gloire, des honneurs alors elle devient jalousie, intrigue, calcul mesquin, complot et quoi encore…Mais il faut relever ceci : Personne n’a demandé à être encore moins à naitre. Ainsi il y’a toujours un concours de circonstances qui ont fait naitre une personne et dont elle même n’est l’auteur. La personne a déjà trouvé un monde tout fait qu’elle doit obliger d’accepter mais qu’elle tient à changer sans en connaitre les secrets. Dit autrement il y a beaucoup de facteurs qui nous échappent : Notre naissance et celle des autres, notre origine sociale et celle des autres, notre chance et celle des autres, notre destin et celui des autres… Finalement de quoi sommes-nous maitres ? De peu de choses en tout cas. De toute évidence, le malheur vient du fait de vouloir changer des choses qui ne dépendent pas de nous. Or, à chaque instant des gens se démènent pour changer l’ordre établi. Vous conviendrez avec nous que si on pouvait changer quelque chose on changerait quelque chose en notre situation. Fort de ce constat on peut dire que n’est pas riche qui veut, n’est pas chanceux qui veut , n’est pas premier qui veut donc car beaucoup de facteurs nous échappent .
Alors nous avons soif de calme, de quiétude. Finalement de quoi avons-nous soif ? Nous avons soif de vertus, de civilisation, de conscience, de calme bref de spiritualité et de foi pour une vie plus conforme simplement à notre humanité. Alors aux âmes asséchées allons boire à l’abreuvoir MAA-UL HAYAAT . D’aucuns nous opposeront qu’il faut vivre pleinement la vie et que de toute façon il n’y a rien derrière. Mais nous nous leur opposons que nous estimons le contraire. Alors il ne reste qu’à parier sur les deux éventualités. Et pour notre part il est plus sûr et plus indiqué de parier sur l’éventualité d’une vie après celle-ci afin d’agir à toutes fins utiles. Car si cette vie n’existe pas nous ne perdrions rien mais si elle existe (alors que nous avions parié qu’elle n’existe pas) alors là nous aurions tout perdu, c’est-à-dire un bonheur éternel.
Ababacar NDIAYE
Professeur de Philosophie