La sincérité dans les actes d’adoration d’Allah

Du latin sinceritas, la sincérité est l’âme des actes d’adoration. Elle constitue l’essence des œuvres pieuses. Le premier niveau de sincérité consiste à vouer au Seigneur une adoration sans équivoque. C’est ce que le CORAN évoque en ces termes Quiconque, donc espère rencontrer son Seigneur, qu’il fasse de bonnes actions et qu’il n’associe dans son adoration aucun autre à son Seigneur (AL Kahfi verset 110). Cela signifie que toute action du musulman qui ne s’inscrit pas dans ce sillage ne saurait profiter à son auteur, en ce sens qu’elle sera vaine et sans signification, par conséquent elle ne peut susciter aucune récompense du Seigneur. Allah (SWT) n’accepte que les œuvres qui lui sont vouées exclusivement et sincèrement.

On appelle œuvre sincère, celle qu’on accomplit uniquement   pour   la face   d’Allah.   Dès  lors, il   convient   de   s’interroger   sur  la véritable signification de ce mot.

La  sincérité  de  l’individu  consiste  à accepter la religion m u s u l m a n e comme le dit le CORAN Et quiconque désire une religion autre que l’Islam ne sera point agrée, il sera dans l’Au –delà parmi les perdants. (Al Imran.)

Pour le musulman, la première condition pour qu’un  acte  soit sincère est que son auteur recherche exclusivement la face d’Allah,  loin de l’ostentation et de la célébrité, et ne voulant obtenir de personne ni rétribution ni remerciement.

Il y a des choses qui sont contraires à la sincérité :

  • L’ostentation (Ar  riyaa) et la recherche de la réputation. Ces défauts poussent l’individu d’une part  à  accomplir des actions dans le but d’obtenir l’agrément des personnes ; d’autre part à informer à dessein des actes louables qu’il accomplit dans le    but de s’accorder une bonne renommée.
  • Le sentiment de supériorité (Al oudjb) pousse  la  personne  à  surestimer  ses actes ; et par conséquent à se considérer comme supérieure aux autres. Une personne atteinte de ce mal, est exposée à la perdition. C’est pourquoi le Prophète dit que Trois choses sont périlleuses : l’avarice à laquelle on se soumet, une passion que l’on suit et la présomption que l’homme a de lui même.
  • La poursuite de ses passions (Al  Hawa) C’est un penchant de l’âme pour ce qu’elle aime, sans tenir compte des prescriptions religieuses. C’est aussi un mobile  qui  motive  le  passionné à aller vers l’accomplissement des œuvres qu’il désire, même si elles sont religieusement illicites. Le Tout puissant a dit à ce propos   Mais s’ils ne te répondent pas, sache  que  c’est seulement leurs passions qu’ils suivent. Et qui est plus égaré que celui qui suit sa passion sans une guidée d’Allah (AL Qasas V 50).

Donc cela veut dire que s’il n’y a pas de sincérité, point d’agrément divin.

Pour terminer, nous avons rassemblé ici des actes qui permettent à tout un chacun d’être sincère. Entre autres nous avons :

  • L’apprentissage de la science religieuse
  • La connaissance de l’unicité de DIEU
  • Le suivi scrupuleux de la Sounnah du prophète
  • La pratique des bonnes œuvres en secret autant que faire se peut
  • Le délaissement des péchés
  • La crainte révérencielle (Taqwa)
  • L’invocation fréquente d’Allah, etc.

Moussa THIAW
Professeur de Français, Doctorant en grammaire

 

LA PRIERE

La prière (Salât), en tant que deuxième pilier de l’Islam, est d’une très grande importance. Elle permet au croyant d’exprimer son adoration envers Dieu, l’Unique Créateur. Elle se fait de façon directe et sans intermédiaire entre l’homme et Dieu.

Sourate 2, Verset 186
“Lorsque mes serviteurs t’interrogeront à mon sujet, dis-leur que je suis près d’eux, que j’exauce le voeu de celui qui m’invoque. Qu’ils répondent donc à mon appel par leur soumission et croient en moi pour être bien dirigés.”
Sourate 98, Verset 5
“Pourtant, il ne leur fut ordonné que d’adorer Dieu, de lui vouer un culte pur, en monothéistes sincères, d’accomplir la prière, de s’acquitter de l’aumône, car telle est la religion de la parfaite orthodoxie.”

Depuis toujours, Dieu ordonna aux croyants de le prier en lui rendant des louanges. Dans le Coran, il est souvent fait référence à la prière et plus particulièrement à celles des prophètes (Que la paix et le salut soient sur eux).

Sourate 10, Verset 87
“Nous révélâmes à Moïse : “Invitez, ton frère et toi, votre peuple à prendre en Égypte des demeures. Faites de vos demeures des lieux de recueillement. Accomplissez la prière et annoncez une bonne nouvelle aux croyants.”.”
Sourate 14, Verset 40
“Fais que j’accomplisse la prière et qu’une partie de mes descendants l’accomplissent également! Seigneur, agréé mon invocation!”

L’accomplissement de la prière doit se faire de manière rigoureuse, tant au niveau de sa préparation qu’à celui de son accomplissement. Elle marque ainsi la vie du croyant car elle doit être accomplie de manière régulière tout au long de la journée. Ce fait révèle son rythme véritablement cosmique, d’une part parce qu’elle suit le mouvement naturel du soleil et d’autre part, parce que les intervalles entre chaque prière subissent une certaine accélération.
En effet, au fur et à mesure que la journée avance, ces intervalles se réduisent. L’intervalle le plus long est entre la prière du matin (Al-Fajr) et celle du midi (Al-Dhouhr), et l’intervalle le plus court est entre celle s’effectuant après le coucher du soleil (Al-Maghrib) et celle de la nuit (Al-^Icha’). Ce rythme est également présent dans le Coran lui-même. En effet, nous trouvons au début de cet ouvrage les Sourates les plus longues et à la fin les plus courtes. C’est de cette façon que le croyant, en plus d’accomplir un acte d’adoration, se met en harmonie avec le rythme universel qui régit toutes choses créées par le Tout Puissant.
La prière se compose de rak^ah, unités indissociables qui contient elles-mêmes des piliers gestuels et oraux. Leur nombre dépend de la prière que le croyant doit effectuer. Parmi ces piliers gestuels, il y a quatre postures principales : station debout, inclination, prosternation et station assise sur les talons. Chaque position est douée d’une véritable signification symbolique et spirituelle. D’après les commentaires traditionnels les plus courants, la prière synthétise les formes de soumission et d’adoration de tous les êtres créés : les arbres et les montagnes se tiennent debout, les astres se lèvent et se couchent, les animaux sont inclinés et tout ce qui vit tire sa nourriture de la terre. De cette manière, le croyant, au travers de la prière, retrouve la position centrale que Dieu lui a destiné. Nous verrons par la suite et plus en détail comment s’effectue une rak^ah.
Qui doit faire la prière?
Tout musulman pubère, saint d’esprit et pur doit effectuer la prière rituelle. Bien entendu, à l’occasion de son apprentissage, le musulman pourra commencer à apprendre plus tôt. Il est recommandé, selon la tradition prophétique, que l’enfant fasse la prière dès l’âge de 7 ans. Par pureté, il faut comprendre que le croyant doit avoir fait ses ablutions (la grande : al-ghousl – la petite : al-woudhou’) si son état de pureté a été levé. Nous verrons les ablutions plus en détail par la suite. Les conditions de validité de la prière sont les suivantes :

  • Être musulman.
  • Avoir atteint l’âge de distinction.
  • Que le Musulman ressente dans son cœur la crainte de Dieu.
  • Respecter les horaires de la prière.
  • Si la personne est en état de grande impureté, il faut effectuer la grande ablution ou l’ablution sèche.
  • Avoir effectué la petite ablution à moins qu’elle n’ait pas été annulée.
  • Le corps, les vêtements, le lieu de la prière doivent être exempts d’impuretés.
  • Orienter son corps dans la Qibla.
  • Pour la femme, couvrir tout le corps sauf le visage et les mains avec quelque chose qui cache la couleur de la peau. Pour l’homme, cacher au minimum la zone entre le nombril et les genoux.

Quand?
Les prières doivent être accomplies à des moments bien précis. Les effectuer à l’heure est une obligation (les avancer est interdit, les retarder pour une raison valable est autorisé). Étant au nombre de cinq, voici les temps pendant lesquels elles doivent être accomplies :

  • Al-dhouhr (prière de la mi-journée de 4 rak^ah) : son temps commence lorsque le soleil s’écarte du milieu du ciel (a passé le zénith) et dure jusqu’à ce que toute chose ait une ombre égale à sa propre longueur en plus de l’ombre qu’elle avait quand le soleil était à son zénith.
  • Al-‘asr (prière de la après-midi de 4 rak^ah) : son temps commence à la fin du temps de al-dhouhr et dure jusqu’au coucher du soleil.
  • Al-maghrib (prière du coucher du soleil de 3 rak^ah) : son temps commence après le coucher du soleil et dure jusqu’à la disparition de la lueur rougeâtre.
  • Al-^icha’ (prière de la nuit de 4 rak^ah) : son temps commence à la fin du temps de al-maghrib et dure jusqu’à l’apparition de l’aube véritable (al-fajrou s-sadiq).
  • Al-fajr (prière de l’aube de 2 rak^a) : son temps commence à la fin du temps de Al-^icha’ et dure jusqu’au lever du soleil (ach-chourouq).

Voici une illustration des temps établis pour la prière :

Comment ?
Nous avons vu précédemment que pour pouvoir accomplir la prière et donc s’adresser à Dieu, il fallait être pur. La pureté passe par deux niveaux. Ce qui rompt le premier niveau, c’est :

  • Tout de qui sort par les orifices inférieurs (matière fécale, urine et gaz),
  • Le sommeil profond,
  • La perte de conscience,
  • Toucher directement le sexe d’un humain,
  • Toucher peau contre peau un personne du sexe opposé et qu’il est possible d’épouser avec désire.

Si ce premier niveau est rompu, le croyant doit alors effectuer la petite ablution (al-woudou’). Ce qui rompt le second niveau, c’est :

  • L’émission de liquide sexuel (maniyy)
  • Le rapport sexuel (dès qu’il y a pénétration)
  • La fin des règles
  • La fin des lochies
  • L’accouchement

Si ce second niveau est rompu, le croyant doit alors effectuer la grande ablution (al-ghousl).