LA LIBERTE DANS L’ISLAM

La notion de liberté, selon le dictionnaire Larousse est l’état de quelqu’un qui n’est pas soumis à un maître. En effet, elle est liée à la notion d’indépendance et de soumission. Mais, pour cerner davantage cette notion, il convient de s’interroger sur la conception qu’en a l’Occident

Les écrivains occidentaux distinguent deux types de liberté : la liberté philosophique et la liberté individuelle. Le premier est la possibilité d’agir d’une manière autonome sans être soumis à une force extérieure (divine, sociale ou psychologique). On pourrait donner l’exemple de la liberté de Meurseult, dans L’étranger. Le second confère le droit de disposer de soi-meme en étant protégé contre toute mesure arbitraire. Elle commence là où s’arrête celle des autres.

Perçue sous cet angle, la liberté est souvent synonyme de déviance et cadre avec les notions de « libertin » et de « libertaire ». A l’origine, le libertin c’est celui qui ne respecte pas les lois de la religion. Même si le mot a évolué, plus tard, pour avoir le sens de déréglé, d’immoral, il renferme toujours l’idée de déviance. Le libertaire, quant à lui, est celui qui n’admet aucune limite dans l’exercice de sa liberté : c’est la liberté extrême assimilée à la licence ou même à l’anarchie. Dans l’un comme dans l’autre cas, le Musulman ne saurait se fonder sur cette façon de concevoir la liberté. Celle-ci est, dans l’Islam, plus positive.

Toutefois, à l’image de la pensée occidentale, l’Islam donne au Musulman la latitude de s’exprimer, de penser, d’aller et de venir. Cette forme de liberté constitue, à n’en pas douter, un modèle à tout point de vue, car étant bien cernée et réglementée. Elle guide la vie du musulman et insiste davantage sur le rapport entre l’homme et son milieu. Le Coran en a parlé depuis le septième siècle de notre ère. Mais, c’est souvent, l’ignorance de ce Texte sacré qui nous pousse à attribuer telle ou telle autre valeur à l’Occident.

Cependant, la liberté qui nous semble la plus importante est celle qui installe chez le croyant la sincérité dans ses oeuvres, l’amour véritable envers le Seigneur. En effet, l’homme se compose de deux éléments : le corps et l’âme. Le premier est terrestre ; il est un attribut partagé avec les animaux ; il va sans dire qu’il est mortel. Le second est considéré comme céleste et immortel. C’est cette immortalité de l’âme qui différencie l’Homme de l’Animal, car il donne du sens à son existence terrestre et dans l’au-delà.

Le CORAN ferait allusion à ces deux dimensions de l’être humain en ces termes : « Nous avons certes crée l’homme dans la forme la plus parfaite. Ensuite, nous l’avons ramené au niveau le plus bas » (sourate 95, versets 4 et 5). Cela voudrait dire que l’homme est entre deux postulations ou forces : le Bien et le Mal.

C’est là où la notion de liberté retrouve son tout sens, sa véritable signification. Elle recoupe la vision de Soufiane Kherrazi quand il écrit dans Philosophie, publiée en 2013: « L’homme est animal quand il est moins humain, et de ce fait, il n’est pas libre quand il se comporte instinctivement ». .
Cela renvoie également la conception de Kant qui pense que la liberté de l’homme consiste essentiellement à depasser ce qu’on appelle l’agencement mécanique de son existence animale, c’est-à-dire se détacher de tout caractère instinctif ou toute « hétéronomie » qui s’impose à l’homme dans sa logique animale ou dans son état de nature.

L’homme est libre s’il annihile tout désir, toute volonté de se hisser au dessus des autres. En effet, lorsque l’amour de Dieu est authentique et sincère, les trésors, les richesses et les biens sur terre perdent leur éclat et l’idée même d’être célèbre devient dérisoire.

En somme, du point de vue de la religion et de l’Islam en particulier, on parle seulement de liberté quand rien, sur cette terre, ne peut avoir de la prégnance sur nous, lorsque, par une éducation stricte et par la maîtrise de l’âme charnelle, l’homme parvient à dominer ses pulsions et es désirs.

En définitive, quand on est humble devant son SEIGNEUR, mais fier de sa situation quel qu’elle soit devant les tyrans, les oppresseurs, les richesses et les futilités de ce bas monde, on est véritablement libre.

Moussa THIAO Professeur de Lettres, Doctorant en sciences du langage

 

 

 

Le concept de “BAMBA FEPP”: Etude critique

Au Sénégal, depuis un certain temps, un nouveau concept a vu le jour. Il s’agit de « Bamba fepp ». Ce concept qui signifie « Bamba partout » aurait pour objectif, la vulgarisation de l’oeuvre de Cheikh Ahmadou Bamba à travers le monde. Nous nous en réjouissons en tant que mouride et prions pour qu’ALLAH assiste toutes les actions entreprises pour la vulgarisation des enseignements authentiques de celui qui était l’héritier du Prophète (PSL), le défenseur infatigable de l’Islam, l’incarnation de la sunna, Cheikh Ahmadou Bamba.

Cependant, même si le concept est nouveau, la philosophie de « Bamba fepp », tant qu’il s’agit de défendre l’Islam et la sunna, ne date pas d’aujourd’hui, C’est Bamba lui-même qui en est le modèle achevé dans la forme tout comme dans le fond. Pour preuve, après l’inhumation de son vénéré père Serigne Mame Mor Anta Saly Mbacké, Serigne Taïba Mor Nboumbé s’adressait à lui en ces termes « Maintenant je voudrais qu’on aille ensemble chez Lat Dior pour lui présenter nos condoléances. Ce sera un geste qui lui fera plaisir. En effet ton père était son ami, son marabout et son conseiller. Nous lui proposerons de faire de toi son remplaçant vu ton niveau de connaissance et ton charisme. Tu peux n’attendre de sa part que du bien et du bonheur. Voilà le conseil que je te donne. Qu’en penses-tu ? » Cheikh Ahmadou Bamba khadimou Rassoul lui répondit en ces termes : « Je vous remercie et suis très reconnaissant de votre proposition. Que DIEU vous en récompense en bien et qu’IL vous préserve du mal. Je suis disposé à aller présenter mes condoléances au prince, vu son amitié avec mon défunt père. Mais je ne saurais être disposé à solliciter un quelconque privilège auprès de lui, je ne désire rien de leurs biens terrestres. Je ne cherche des honneurs que de la part de DIEU, Maître des Maîtres ».

Ce refus d’être au service de qui que ce soit, si ce n’est ALLAH à travers les enseignements de son Prophète (PSL), lui a valu plusieurs ennemis dont le plus visible était le colonisateur qui l’a déporté hors du Sénégal en lui faisant subir toutes sortes d’atrocités rien que pour Lui faire renier sa foi comme Il l’a bien élucidé dans son poème « Khalo li yarkann ». Serigne Touba a donc montré au monde entier que quelque soit le contexte dans lequel il évolue, son unique et ultime but est la « recherche des honneurs que de la part de DIEU, Maître des Maîtres ». A ses débuts, son combat n’a été porté que par lui et un petit nombre de fidèles. Mais au front, il était le seul à subir les agissements du colonisateur qui voulait l’éliminer. Durant toute la période qu’il a été avec le Blanc, Cheikhoul Khadim s’est tourné exclusivement vers ALLAH en marchant obstinément sur le chemin menant vers LUI en accomplissant SES recommandations et en se détournant de SES interdits, selon la Sunna du Prophète (PSL). Ceci montre que le véritable combat de Serigne Touba est la propagation de l’Islam authentique tel que le Prophète l’a reçu d’ALLAH, c’est-à-dire un Islam qui conduit l’individu vers une adoration exclusive du MAITRE DE TOUT ce qui existe.

La propagation du concept « Bamba fepp » doit aller de pair avec une volonté manifeste, affichée aussi bien par les initiateurs que les autres disciples de revivifier l’enseignement de Serigne Touba à travers leurs comportements de tous les jours à savoir, l’application stricte des prescriptions et l’abstention totale de tout ce qui est prohibé par le SEIGNEUR du Jour de la Rétribution. Serigne Touba, comme le dit Serigne Moustapha Saliou, a été clair et restera clair jusqu’à la fin des temps, car il a accompli les recommandations d’ALLAH, ce que tous ses contemporains ont témoigné. Aussi, a-t-il laissé à la postérité un trésor inépuisable de savoir, de savoir faire et de savoir être à travers ses écrits. Il a éduqué des hommes qui ont tous été des exemples incontestés dans l’adoration exclusive d’ALLAH. Il a aussi laissé des fils que tout le monde admire à cause de leur abnégation dans l’adoration exclusive d’ALLAH et le respect du culte du travail.

Par conséquent, ce concept de « Bamba fepp » doit continuer la propagation de cette tradition d’adoration exclusive d’ALLAH et d’incitation au culte du travail licite et bien fait. Ce concept doit nous mener au respect des cinq piliers de l’Islam comme nous les ont fortement rappelés et recommandés tous les khalifes de Serigne Touba. Lorsqu’on a posé la question, « Qui est Serigne Touba ? », à Cheikh Mourtada Mbacké Ibn Khadimou Rassoul il a répondu « moy l’Islam rek » (« Il est l’Islam et rien d’autre »). « Bamba fepp » ne doit être rien d’autre que la revivification de l’Islam qui, depuis un certain temps, est agressé de tous bords. Cette agression de l’Islam est faite par certains ‘’musulmans’’ maladroits qui présentent l’Islam sous une fausse image barbare et opportuniste en tuant des individus innocents à travers des attaques terroristes, pour des intérêts crypto-personnels, à savoir le pouvoir. L’autre agresseur, ce sont les hommes politiques occidentaux qui profitent de la maladresse des premiers que je viens de citer pour combattre l’Islam ou amalgamer Islam et terrorisme afin de transposer les problèmes socioéconomiques de leurs populations qu’ils ont promis de résoudre dans un combat qu’ils ne gagneront jamais.

Les initiateurs de ce concept doivent donc avoir comme seul objectif l’application strict de l’enseignement de Cheikh Ahmadou Bamba partout où se trouvent les mourides en particulier et les musulmans en général. Cet enseignement qui reste et restera toujours en conformité avec l’Islam dans une trilogie que le Cheikh a clarifié dans plusieurs de ses ouvrages à savoir : la Confession de Foi (Al Imân), puis la Voie de la Soumission à DIEU (AI Islâm) et la Voie du Perfectionnement Spirituel (Al Ihsân). Voilà donc en un résumé, l’enseignement très clair et sans équivoque, aux yeux de tous les musulmans sincères à travers le monde entier, que Cheikh Ahmadou Bamba khadimou Rassoul a voulu propager.

Modou Fatma MBOW
Ingénieur T. Agronomiques
Master en SARD
Chef du Service Départemental du Développement Rural de Louga
Chargé Formation et Information du RNFS/GIPD
Homologues aux experts chinois du PNASA

 

 

LE CONSOMMER LOCAL, UNE VOIE DU DEVELOPPEMENT

Le Sénégal a hérité de la colonisation des habitudes de consommation extraverties qui ont entrainé, surtout en milieu urbain, l’abandon des céréales et légumineuses locales (mil, maïs, fonio, ect.) au profit de produits importés. Cette situation est aggravée par une urbanisation galopante et la persistance du complexe d’infériorité inculqué par le colonisateur.
Ainsi, le Sénégal détient le record des importations en Afrique de l’Ouest et sa production nationale couvre à peine la moitié de ses besoins céréaliers. Paradoxalement, chaque année des tonnes de riz, d’oignons et de pommes de terre périssent dans la vallée et dans d’autres lieux de production, faute d’écoulement sur le marché national.

La quantité importante de produits importés engendre une importante sortie de devises et un déséquilibre au niveau de notre balance de paiement. Cela cause également des pertes d’emplois et d’opportunités de revenus pour tous les acteurs potentiels des filières concernées : producteurs, transformateurs, commerçants, utilisateurs et consommateurs. En conséquence, notre pays reste tributaire du marché international. Et cet état de fait, non seulement, pose un problème de souveraineté mais crée une situation permanente d’insécurité alimentaire.

Pour mettre un terme à cette réalité, nous devons consommer local. De plus, les pouvoirs publics doivent privilégier les producteurs locaux en mettant à leur disposition des semences de qualité, des intrants et du matériel agricole performant. De même, la mise en place d’un système adapté de commercialisation de la production est un impératif.

Le consommer local nécessite également la mise au point et le transfert, aux acteurs de l’agroalimentaire, de technologies de transformation adaptées aux produits locaux. Cela réglerait, en partie, l’épineux problème lié à l’écoulement. La promotion de ces produits transformés auprès des utilisateurs ainsi qu’une diversification des modes de préparations sont aussi nécessaires.

Si l’on parvient à tout cela, il est évident que les acteurs potentiels du secteur agricole seront encouragés et motivés. La suite logique sera le développement des possibilités de création d’emplois et une baisse du volume des importations.

Par ailleurs, il convient de préciser que la consommation des produits cultivés sur le sol sur lequel nous vivons n’a pas le même effet que les produits importés. En effet, c’est le Seigneur (que Sa grandeur soit exaltée) qui nous a créés et nous a choisi un terroir. C’est Lui également qui assure notre subsistance (cf., Coran, sourate 11, verset 6).

Donc pour espérer avoir une autosuffisance alimentaire nous devons consommer des produits cultivés chez nous. Pourvu que ceux qui ont la possibilité de cultiver le fassent et que ceux qui en sont privés acceptent d’acheter et de consommer les denrées produits localement.

Nous ne disons pas qu’il faut exclusivement se limiter aux produits locaux. En réalité les accords signés entre les Etats et les mouvements des personnes à travers le monde ne le permettent pas une telle autarcie.

Mais, le fait de produire l’essentiel de sa nourriture est très avantageuse car on ne sera l’otage des spéculateurs. En plus, on tiendra surement compte de son bien-être en évitant l’utilisation à l’excès de produits chimiques tels que les engrais et pesticides.

Il n’est pas besoin de souligner que les agriculteurs qui s’orientent exclusivement vers l’exportation abusent de ces produits pour avoir des rendements élevés en un temps record. Ainsi, ils peuvent causer de graves maladies chez les consommateurs.

En outre on n’a pas toujours d’information sur les circonstances et conditions de production. Nous faisons ici allusions au caractère licite des semences et du matériel agricole, la pureté de corps et l’état d’ébriété du producteur. En effet, facilite les actes de dévotion, le fait de consommer un produit issu de semence licite et dont le producteur, en état de pureté corporelle, avait dit « Bismillâhi » pour commencer et arrêtait son travail à l’heure de la prière pour s’acquitter de cette obligation divine. Mieux si, tout au long de ses activités le cultivateur évoque les très beaux noms de son Seigneur, la production sera très fructueuse et aura de la « baraka » (bénédiction).

Mais pourquoi n’aimons-nous pas consommer local alors que c’est un passage obligé vers le développement et la sécurité alimentaire? Cette question mérite réflexion si l’on sait que nos produits locaux sont très riches en nutriments. Prenons, pour illustration, l’exemple du mil, du mais et du niébé.
Le mil est une grande source d’énergie par ce que constitué, essentiellement, de glucides (83%) et de protéines (12%). Il contient, en plus, des lipides (4%) concentrés dans le germe et composés d’acides gras polyinsaturés. Le mil renferme aussi une variété de vitamines (B1, B2 et A) et de nombreux minéraux (calcium, potassium, magnésium, sodium, fluor, fer, zinc, etc.). Riche en fibres alimentaires, il présente ainsi un grand intérêt nutritionnel et aide, de surcroit, à prévenir certaines pathologies comme le diabète et le cancer.

Le maïs, l’une des céréales les plus consommées dans le monde, est riche en glucides. Il contient des vitamines (B1, B9, E, C) et des minéraux (phosphore, calcium, potassium, magnésium, cuivre, fer, sodium). La vitamine B9 joue un rôle très important puisqu’il participe à la prévention de la malformation chez le nouveau-né.

Le niébé est riche en protéines, en glucides, en vitamines, en minéraux essentiels (fer, calcium, zinc, potassium, magnésium) et en fibres alimentaires. Sa consommation contribue à réduire le taux de cholestérol et stabilise la glycémie. Le niébé peut être utilisé dans la fabrication de farines infantiles à haute valeur nutritionnelle grâce à sa richesse en protéines et en minéraux. Mélangé aux farines de mil ou de maïs ou de sorgho, il apporte les acides aminés manquants qui sont indispensables à l’organisme.

Nous sommes conscient du fait que les habitudes alimentaires sont difficiles à changer et que la bataille pour le consommer local est un travail de longue haleine. Mais nous gardons espoir qu’on jour on y arrivera.

Le développement et la souveraineté de notre pays en dépendent. Les avancées déjà enregistrées dans le domaine de la transformation de nos produits locaux avec la prolifération de GIE qui s’activent dans l’agro alimentaire et les orientations de l’Etat avec la mise sur pied d’instituts comme l’ITA (Institut de Technologie Alimentaire) nous y autorisent.

L’appel de Chefs religieux comme le Khalife général des Mourides, Sérigne Cheikh Sidy Moukhtar MBACKE, et de Cheikh Ahmadou MBACKE Maa-ul-hayaat (qu’Allah swt leur accorde une longue vie et une bonne santé) à un retour vers l’agriculture, nous conforte dans notre position.

MODOU DIOP
Professeur de Physique et Chimie

 

 

 

THIANT 2013 : DISCOURS DE BIENVENUE

Nous nous réfugions auprès de notre SEIGNEUR, l’AUDIANT, l’OMNISCIENT contre le mal de Satan le maudit.
AU NOM DE DIEU, LE CLEMENT, LE MISERICORDIEUX.
Que le Salut et la Paix soient sur l’Eclaireur de la voie de la Félicité, l’Intègre, notre Maître et Guide Muhammad le Raffermi, sur Sa Famille, sur Ses Compagnons qui ont acquis l’Agrément d’ALLAH et atteint la Station Suprême ainsi que sur tous ceux qui les auront suivis et imités dans leur foi immaculée, leur culte pur et leur bienfaisance jusqu’au Jour du Jugement Dernier.

Nous remercions infiniment ALLAH (Soubhana ou Wa Tallah)
de l’honneur qu’IL nous a fait à savoir faire partie de la descendance d’Adam comme IL le dit dans le Coran « Certes, Nous avons honoré les fils d’Adam ». Sourate 17 : AL-ISRA (LE VOYAGE NOCTURNE) ;
Nous remercions infiniment ALLAH (Soubhana ou Wa Tallah) de dompter la nature pour faciliter nos mouvements et notre nourriture comme IL le dit dans le Coran « Nous les avons transportés sur terre et sur mer, leur avons attribué de bonnes choses comme nourriture » Sourate 17 : AL-ISRA (LE VOYAGE NOCTURNE) ;
Nous remercions infiniment ALLAH (Soubhana ou Wa Tallah)
de nous préférer parmi les créatures comme IL le dit dans le Coran « et Nous les avons nettement préférés à plusieurs de Nos créatures » Sourate 17 : AL-ISRA (LE VOYAGE NOCTURNE)
Nous remercions infiniment ALLAH (Soubhana ou Wa Tallah) d’avoir fait de nous des croyants comme IL le dit dans le Coran « Allah donnera aux croyants une énorme récompense » Sourate 4 : AN-NISA’ (LES FEMMES)
Nous remercions infiniment ALLAH (Soubhana ou Wa Tallah) de nous éclairer le chemin menant vers LUI dans un monde aussi ténébreux, aussi confus, aussi effrayant où Satan a miné le coeur des hommes en les guidant vers l’adoration de leur passion à travers la Musique, la danse, les jeux de hasard, etc. Et pourtant Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul nous avait bien prévenu « Chaytané ak banekh ak bakan ak dunya kou len fital danél nga noon you bone ya » (Satan, la passion et l’âme charnelle celui qui les terrasse à combattu le pire des ennemis)
Nous ne cessons jamais de remercier ALLAH (Soubhana ou Wa Tallah), le PRODUCTEUR DU GENRE HUMAIN de descendre sur ce bas monde 124.000 prophètes dont 313 messagers pour nous informer de l’unique religion agréée auprès de LUI à savoir l’ISLAM.
Nous ne cessons jamais de remercier ALLAH (Soubhana ou Wa Tallah) de façonner l’esprit humain afin qu’il comprenne comme le disait Albert Einstein que « Tous ceux qui sont sérieusement impliqués dans la science finiront par comprendre un jour qu’un esprit ce manifeste dans les lois de l’univers un esprit immensément supérieur à celui de l’Homme »
Nous ne cessons jamais de remercier ALLAH (Soubhana ou Wa Tallah), le MAITRE DES MONDES de choisir parmi les hommes le meilleur de toute la créature je veux nommer MOUHAMMAD (PSL) qui, toute sa vie durant s’est évertué à parachever cette merveilleuse Religion de paix, d’amour profond en ALLAH et de respect du prochain.
Nous ne cessons jamais de remercier ALLAH (Soubhana ou Wa Tallah) qui nous a privilégié ce serviteur incontesté du prophète mecquois PSL, Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul que Cheikh Sidi Baba considérait comme « un bienfait que le Seigneur, Maitre de toutes les créatures, nous a accordé ». Cet homme qui, durant tout son séjour sur Terre a oeuvré à la revivification de l’enseignement du Prophète (PSL),
 en éduquant de très grandes figures qui ont marqué leur temps et continueront de marquer toutes les générations à venir,
 en écrivant des khassaides qui éclaireront le chemin de l’aspirant sincère jusqu’au jour où il rencontrera le SEIGNEUR DU JOUR DE LA RETRIBUTION.
 en priant ALLAH de descendre dans sa progéniture des hommes qui continueront à préserver l’enseignement authentique de l’Islam afin que la majorité des hommes soient préservés de la colère de DIEU au jour où nos oeuvres seront dévoilées aux créatures.
Ainsi
Nous prions pour qu’ALLAH accorde une très longue vie à ces hommes qui ont une détermination sincère sur tout ce qui est relative à la vivification de la sunna du Prophète (PSL).
Nous prions pour qu’ALLAH accorde une très longue vie à ces hommes qui se sacrifient de jours comme de nuit à se préoccuper des besoins des musulmans à savoir :
• Apprendre pour connaitre sa religion afin de pouvoir emprunter les chemins menant vers ALLAH dans un monde aussi lugubre
• Se nourrir pour préserver leur dignité face à nos ennemis qui utilisent l’arme alimentaire pour nous détourner de la voie du salut
• Se soigner pour avoir la force de se servir mutuellement
Louange à ALLAH (SWT) de par sa miséricorde, qui nous a envoyé Cheikh Ahmadou MBACKE Maa ul Hayat un homme aussi courageux dans la réalisation de ce projet de société que le Prophète de l’Islam (PSL) avait annoncé il y a plusieurs siècles pour que les hommes puissent vivre en paix en accomplissant le seul objectif de leur venue sur terre qu’ils le savent ou qu’ils ne le savent pas je veux dire l’adoration exclusive du Maitre de la Résurrection.

Modou Fatma MBOW
Ingénieur Agronome Spécialiste en SARD

 

 

 

TEMOIGNAGE SUR SERIGNE SALIOU THIAM

 
« Bismillaahir Rahmaanir Rahiim

« Béni soit Celui dans la main de qui est la Royauté,
« Et Il est Omnipotent.
« Celui qui créa la mort avant la vie afin de vous éprouver
« Et de savoir qui de vous est le meilleur en oeuvre,
« Et c’est Lui le Puissant, le Pardonneur. »
« Certes c’est d’Allah d’où nous venons
« Et vers Lui nous retournons » (La Parole d’Allah est certes véridique).

« Faut-il pleurer les Saints qui sont disparus
« Que même les terres et les cieux pleurent encore ? »
« Je les pleure en espérant de mes larmes « la satisfaction de Celui qui les a rappelés à LUI « pour les récompenser par un Bonheur éternel,
« notre Seigneur, que Sa Grandeur soit exaltée».
Nous te pleurons Baye Zaal, comme t’appelait affectueusement notre vénérable guide. Non pas des larmes de complainte, car nous acceptons le décret divin ; mais des larmes de compassion.
De compassion pour Maa-ul Hayaat, pour le vide que lui laisse un fils spirituel non seulement dévoué, mais qui incarnait ses enseignements dans la quasi perfection.
De compassion pour Baye Modou Thiam, car ce n’est pas dans l’ordre courant des choses de voir son enfant partir le premier, surtout un fils modèle de la trempe de Baye Zaal qui fait la fierté de tous. Mais je sais que vous avez trouvé au fond de vous-même la force et le courage nécessaires pour surmonter cette épreuve. De compassion pour Yaye Maguette Mbaye qui a vu en tant que mère la récompense tant méritée de son labeur dans le domicile conjugal lui filer entre les doigts. Mais sache Yaye Maguette que Saliou n’est pas parti il est là parmi nous. Khadim Rassoul n’a-t-il pas dit « Ne dites pas de ceux qui ont combattu dans le sentier d’Allah qu’ils sont morts ».
De compassion pour Ton épouse, Soxna Fatou Binetou Camara, nous comprenons sa souffrance, sa solitude ; car attendant le retour d’un mari consolateur, elle se retrouve avec les pleurs d’un petit enfant orphelin qui jamais n’a joui du chouchoutage de son jeune papa.
Mais tu te consoleras en contemplant la progéniture qu’il t’a laissée.
De compassion pour ton fils, Cheikh Ahmadou Thiam, qui, très tôt, est privé de la présence d’un père difficilement remplaçable. Mais tu te consoleras, Cheikh Ahmadou, de l’oeuvre immense que ton père a laissé à la postérité. Il ya des absences qui valent plus que certaines présences.
De compassion pour vous autres condisciples, pour le sevrage brutal du lait spirituel qui jaillissait gracieusement de sa personne, sevrage de sa science, de sa courtoisie, de ses prêches, bref de cette lumière puisée de notre source commune, mais qu’il savait partager avec une générosité qui défie les averses torrentielles.
De compassion pour le dahira Majmahou Noreyni de l’UCAD, qui a perdu un membre exceptionnel.
Mais je sais que vous perpétuerez à jamais l’oeuvre de ce compagnon exceptionnel.
De compassion, pour tous ceux qui l’ont connu, car Baye Zaal était l’ami de tous.
Il y a des noms qui, sans être accompagnés de grands titres de célébrité, ne sont jamais prononcés sans réveiller des souvenirs honorables et doux.
Tel est ton nom, Serigne Saliou, vaillant condisciple, qui consacra une vie certes courte et studieuse, modeste et cachée, mais remplie de bonnes oeuvres dans une recherche acharnée de l’agrément éternel du Seigneur (swt) qui créa la mort avant la vie.

Combien de personnes ont su lire le texte coranique et les khassaïdes de Bamba grâce à ta générosité et ta patience dans la diffusion des connaissances islamiques ? Combien de personnes ont connu le sens et la portée des enseignements du serviteur du Prophète grâce à toi ?
Combien de jeunes filles se sont voilées à la simple écoute de ta parole ?
Qui n’a pas frémi de sensations spirituelles à l’écoute de tes sermons à la fois exquis et instructifs ?
Qui n’a pas été fasciné par ta politesse, ta modestie, ta courtoisie, ton sens de l’humour utile, ta science mais surtout ta promptitude à la dispenser ?
Qui n’a pas aimé ton sourire facile, radieux et pur, ton calme olympien, ta piété exemplaire, ta générosité débordante, ton renoncement au bas-monde que tu as quitté si tôt ?
Qui n’a pas été touché par ton altruisme, ta détermination et ta disponibilité sans faille dans tout ce qui relève du sentier d’Allah ?
Quiconque t’a connu, ne serait-ce que pour un laps de temps, peut témoigner de tes qualités exceptionnelles.
Tu fais parti de la liste restreinte de personnes vraiment dignes de reconnaissance et d’admiration, qui, par le courage et la patience ont vaincu la mauvaise fortune et ont fini de les inscrire définitivement dans la mémoire collective des hommes.
Tu nous as furtivement devancés vers le Seigneur, mais tu restes gravé dans nos mémoires et dans nos coeurs.
Mais qui es-tu Saliou pour condenser autant de principes, d’actions et de qualité dans une vie si courte ?
Tu nous es venu un certain 09/ 09ème mois de l’année 1986 faisant la joie d’une famille qui n’avait pas encore de garçon et qui pour cela a bénéficié des prières du vénérable, ton homonyme Cheikh Salih Mbacké.
Tu es donc le voeu exhaussé de ce Saint homme qui a prié pour que ta famille accueille le garçon précieux que tu étais.
Tu as ensuite reçu une éducation parfaite à la fois religieuse et à l’école sénégalaise par la diligence d’un père et d’une mère qui ont fait preuve d’une attention particulière à ton égard.
Ils ont su allumer en toi l’amour d’Allah, du Prophète, de Serigne Touba et de tous les gens de bien, du Coran et des khassaïdes.
Mais le couronnement de tout cela est venu quand tu as rencontré Cheikh Ahmadou Mbacké Maa-ul Hayaat.
Il a, en un temps record, fait de toi cette lune éclairante que tu étais.
Tu avais l’habitude de dire que quand tu as rencontré Maa-ul Hayaat, ta science s’est accrue de sorte que tu ne voulais plus entendre tes sermons prononcés avant.
Ta vie était utile, ta disparition l’est plus car elle nous démontre la finitude et l’insignifiance de ce bas-monde, elle nous rappelle l’imminence de la mort que ni les amis, ni la fortune, encore moins les bonnes qualités ne peuvent empêcher; sinon tu ne serais pas parti. Ton départ laisse certes un vide difficilement remplaçable, mais la façon dont tu es parti est plus que rassurante.
Ce témoignage de ton Guide, Ahmadou Mbacké Maa-ul Hayaat est illustratif à tous les égards. Il dit de toi ceci
« Il était un disciple déterminé, d’une ambition élevée dans la voie d’Allah (SWT). Sa conduite était exemplaire.
Qu’Allah lui accorde Sa Miséricorde et nous pourvoie de sa Baraka.
Qu’Allah (SWT) couvre sa famille de ses bienfaits et leur accorde la patience de supporter Son Décret.
Il est parti jeune, mais avec une vie remplie de bienfaits.
Je témoigne que Notre Seigneur (SWT) a exhaussé nos voeux sur lui en lui accordant fin très rassurante ».
Mieux, Maa-ul Hayaat m’a dit, pas plus tard qu’avant-hier ces mots : « Sache que c’est quelqu’un qui a mon agrément. Dès qu’il prenait ses vacances universitaires, il se mettait à ma disposition en m’exprimant son désir d’aller aux champs ».
Pour qui sait ce que représente l’agrément de Maa-ul Hayaat, ton destin n’est qu’enviable et envié. La manière dont tu as quitté ce bas-monde nous rassure aussi. Tu as dirigé la prière de Subh, fait ton Wird, lu une partie du Coran et des Khassaïdes, puis retourné tranquillement à Allah que tu as tant aimé et à qui tu as consacré ta courte et fructueuse vie.
Ta disparition ressemble, à tout point de vue à celui de ton homonyme Serigne Saliou. Repose donc en paix Baye Zaal,tes condisciples continueront ton oeuvre (s’il plaît au Seigneur).
« Certes la bonne fin appartient à ceux qui s’astreignent à la droiture ».

Serigne Mouhamadou Ngom

 

 

 

Les catastrophes de l’Ecole Sénégalaise

Quand va-t-on enfin ouvrir les yeux, dire la vérité, protester, hurler, manifester et exiger le fantastique coup de balai qui s’impose ?

 Le système éducatif fait n’importe quoi, n’importe comment et personne ne dit rien. Aucun dirigeant de ce pays, aucun responsable politique (même ceux de l’opposition) n’a eu le courage de taper sur la table et de dire que cela suffisait comme cela. Mais chacun fait dans l’imposture, la diversion, la démagogie et le dilatoire.

Le fait que le niveau culturel réel des sénégalais s’affaiblit d’année en année est un truisme sur lequel tout le monde s’accorde. Nul n’ignore que le taux de chômage croît de façon exponentielle, que la violence envahit chaque jour nos villes, nos quartiers et même l’université, que la pauvreté, la précarité, et l’exclusion gagne de plus en plus du terrain. Tous ces malheurs ont une seule et même cause : un système éducatif extraordinairement médiocre qui mérite d’être chamboulé de fond en comble car étant comme une gigantesque machine qui détruit chaque année des centaines de milliers de jeunes sénégalais.

Ces maux de l’école sénégalaise ont pour noms entre autres : des politiques inefficaces, des programmes caducs, des enseignants sans formation adéquate donc manquant souvent de niveau, non motivé et prompts à la revendication parce que mal rémunérés, des effectifs pléthoriques, des parents d’élèves démissionnaires devant « la scolarité inutile » de leurs enfants pour qui l’école n’est qu’un simple passe-temps.

Pour ce qui est de l’Etat, il dit avoir consacré 40 % du budget à l’éducation (le nouveau pouvoir l’a diminué à 35 %). Chiffres officiels donc mensongers. Ces chiffres sont ostensiblement brandis pour tromper l’opinion alors que les 80% sont consacrés aux salaires. Il suffit simplement de jeter un coup d’œil sur les conditions de travail dans nos écoles, lycées et universités pour se rendre compte de la supercherie. L’Etat veut atteindre la scolarisation universelle à l’horizon 2015 alors qu’il peine à prendre correctement en charge ceux qui déjà y sont et éprouve davantage de difficultés à donner un emploi  à ceux qui en sortent malgré les efforts qu’il dit avoir consenti en matière d’allocations budgétaires en faveur de l’éducation. La massification rime-t-elle avec qualité ? Peut être oui mais à condition de prendre des mesures d’accompagnement efficaces.

A cela s’ajoute des programmes d’enseignements désuets qui font que l’école rate sa vocation de développement pour devenir « une machine à créer des chômeurs et des illettrés ». Le système est en effet hérité de la colonisation et n’a jamais été l’objet de réformes en profondeur alors que l’école coloniale avait des objectifs non pas de développement mais plutôt d’assimilation. Le Général Merlin disait déjà : « l’enseignement se propose avant tout de répandre dans la masse des indigènes la langue française afin de fixer la nationalité. Il doit tendre ensuite à doter l’indigène d’un minimum de connaissances générales mais indispensables, afin de lui assurer des conditions matérielles d’existence meilleure, d’ouverture d’esprit à la culture française et à la civilisation occidentale ». Les « écoles et classes pilotes » qui devaient corriger cette anomalie sont restées éternellement « expérimentales ». Nous devons aller dans le sens d’une adéquation  réel entre ce que l’on enseigne et les besoins socio-économiques et culturels de notre pays.

Concernant les enseignants, l’Etat recrute n’importe qui : des professeurs de français qui n’ont jamais lu Molière, qui à l’université ont échoué alors qu’ils faisaient non pas Lettres mais droit ou histoire, des étudiants-cartouchards en pharmacie comme professeurs de maths et même des déficients mentaux sont recrutés. Le cas de celui qui enseignait les mathématiques à Pire alors qu’il n’avait même pas le BFEM est révélateur du laxisme et du manque de sérieux dans le recrutement des enseignants.

L’Ecole élémentaire est encore plus malade avec le recrutement des volontaires de la liste sécuritaire qui n’avait aucun caractère méritocratique mais qui a servi, plutôt, à satisfaire une clientèle politique. En 1995, en effet, l’Etat a constaté une baisse du taux brut de scolarisation (TBS) qui passe de 58% en 1990 à 54,6% en 1994 et a fait de la réduction du coût du maitre un impératif économique pour juguler le déficit en enseignant. Il recourut ainsi aux volontaires en leur octroyant une bourse (et non pas un salaire). Il est vrai qu’avec le chômage endémique, il y a eu des volontaires qui ont un niveau académique très élevé (Maitrise, DEA) mais ceux-ci manquent souvent de motivation car ils sont volontaires malgré eux. Une enquête que nous avons menée en 2004 a révélé que 75% des volontaires ne comptent pas rester dans l’enseignement, 55%  considèrent leur métier comme « une simple issue de secours » et  moins de 10%  seulement affirment être entrés dans l’enseignement par amour du métier. Nous pouvons donc dire que les volontaires ne débarquent dans l’enseignement que par la nécessité de trouver un emploi stable. Actuellement on a arrêté le volontariat mais ses conséquences n’en finissent pas de se faire ressentir car il a déjà rempli nos classes d’un personnel au rabais parce que payé au rabais avec une formation au rabais.

Le recrutement de gré à gré est aussi un des problèmes du système éducatif. Nous avons rencontré des enseignants qui ont arrêté les études depuis plus de dix ans et qui ont été recrutés parce qu’ayant un parent quelque part au ministère ou parce que « connaissant les codes gagnant du marché de l’emploi au Sénégal ». C’est pour dire que, s’il existe de très bons enseignants qui maîtrisent leur art, qui font aimer la littérature, l’histoire ou les mathématiques et qui donnent  goût aux études, il n’en existe pas moins des maîtres et professeurs  qui sont chahutés par les élèves, ennuyeux à outrance, au savoir limité et au sens pédagogique inexistant. Le malheur c’est que ce type d’enseignant devient de plus en plus nombreux avec les recrutements massifs, fondés  non plus sur le mérite mais plutôt sur le népotisme et la corruption.

L’Etat recrute parfois des étudiants médiocres (pas tous), indiscutablement sans avenir dans le secteur privé (plus exigent) et attirés par la stabilité de l’emploi et les vacances prolongées. Sans leur donner le minimum de formation pédagogique, il leur confie des classes sachant bien qu’ils vont détruire et ainsi sacrifier des milliers de jeunes sénégalais. Cela semble être un Programme de Dégradation de l’Education et de la Formation par des séminaires aussi onéreux qu’inutiles qui sont, en réalité, des prétextes pour les cadres du système de se remplir les poches.

Pour ce qui est des effectifs, il n’est pas rare de voir une classe dont l’effectif dépasse cent élèves ; ce qui ne manque pas d’affecter la qualité des enseignements d’autant plus qu’il faut une pédagogie spéciale pour gérer les grands groupes. Une des conséquences de ces grands effectifs est le recours aux classes à double flux qui rendent impossible la bonne gestion du quantum horaire déjà mise à rude épreuve par les grèves répétitives. Ces grèves sont dues, d’une part, au fait que la plupart des responsables de syndicats sont corrompus et  souvent mus par des intérêts plutôt individuels et d’autre part par des dirigeants peu soucieux des intérêts de l’école sénégalaise qui, en réalité, est l’école des pauvres et des défavorisés. Comment en serait-il autrement si l’on sait que la plupart de  « ces élites » qui gère le système ont leurs enfants dans de bonnes écoles étrangères. La théorie de la reproduction de Pierre Bourdieu explique bien cette situation. Les « héritiers » des élites auront ainsi le monopole des lumières de la connaissance et donc du pouvoir alors que la grande masse sera éternellement condamnée à être dans les ténèbres de l’ignorance, de l’exclusion, de la pauvreté incurable, des inondations et de la soumission. On ouvre hypocritement à cette grande masse les portes d’une école nulle qui lui donne quelques rudiments lui permettant, ultérieurement, d’exécuter de façon docile les ordres des « dignes héritiers ».

Les parents, de  leur côté, trouvent  l’école inutile, la scolarité de leurs enfants ne valant pas la peine de se déplacer pour aller récupérer les bulletins de notes et  l’enseignant croisé dans la rue ne valant même pas la peine d’être saluer. L’enseignant est même parfois vu comme un vulgaire dépravé qu’il faut surveiller pour qu’il n’abuse pas des enfants.

Il y a enfin un paradoxe qui me taraude l’esprit : c’est quand l’école connaît le plus de perturbations que l’on s’arrange pour enregistrer les plus forts taux de réussite aux examens. L’année 2012 en est une parfaite illustration. De qui se moque-t-on ? On a beau couvrir un tas d’immondice, elle n’en exhalera pas moins une odeur fétide. Ne masquons donc pas la réalité mais essayons plutôt de lui faire face afin de lui trouver des solutions  justes, honnêtes et durables.

Mamadou NGOM, Socilogue, CUSE,
Eléve-Inspecteur de l’education
 (ngomm27@yahoo.fr)

 

 

 

NE BLASPHEMONS PAS BAMBA

La permissivité est aujourd’hui à outrance au Sénégal surtout en ce qui concerne la religion. Malheureusement, on acquiesce par une facilité traumatisante des pratiques  qui heurtent gravement les fondamentaux  de la religion. De nos jours, la religion est mêlée à toute sorte de facétie  et de pratiques canularesques. En effet, depuis un certain temps la lutte, la musique et la danse ont dominé le quotidien des sénégalais et pire on fait le méli-mélo  entre le sacré et le ludique.

I/ Pour ce qui est de la lutte :

L’hypermédiatisation de la lutte au Sénégal a fait que celle-ci  est devenue une drogue pour certains amateurs qui sont prêts à se sacrifier au prix de leur vie. Combien de fans meurent  lors des combats?  Cela montre que le phénomène de la lutte a gagné du terrain et n’a pas laissé la religion indemne. Et progressivement on assiste à un processus de jonction voire de fusion entre la chose religieuse et le ludique surtout au niveau de l’arène.

Les spectacles de loisir et de distraction sont fortement empreints de la religion au point qu’on s’interroge si nous sommes dans un pays musulman ? Ainsi, la religion est devenue actuellement objet de distraction et d’amusement. On a vu dans l’arène des lutteurs, sans crainte de représailles d’une famille religieuse,  brandir les effigies de chefs religieux comme Cheikh Ibrahima NIASS, El hadji Malick SY ou encore Cheikh Ahmadou Bamba des saints qui ont  sacrifié toute leur vie dans le sentier d’Allah.

En outre, les lutteurs jurent par  tous les noms de marabouts alors que ceux-ci ne se sont jamais indignés. Le saint Coran également n’est pas épargné, parce que les lutteurs ont tendance à distribuer à tort et à travers des exemplaires du livre saint en préparation mystique. Devant ce silence des chefs religieux, certains lutteurs outrepassent les limites du tolérable et vont jusqu’à s’amuser à prier en pleine arène tout en étant dans un état de quasi-nudité.

Le phénomène est d’autant profond que ce sont les chefs religieux eux-mêmes qui entretiennent des relations amicales poussées avec les lutteurs de renom (VIP). Et pas mal de lutteurs, séance tenante, autour de micro affirment avoir reçu des prières et l’approbation de tel ou tel guide religieux.  D’ailleurs ces phénomènes avaient commencé à engendrer une « confrérisation »  de l’arène. Chaque lutteur prêche pour sa chapelle confrérique et certains allaient jusqu’à prédire leur invincibilité pour avoir la bénédiction de leur guide spirituel.

Certains chefs religieux se targuent d’être le guide spirituel de tel ou tel lutteur de renommée. Cela se comprend parce que la formule « rendre grâce  à mon marabout » est un reflexe mécanique chez les lutteurs ce qui veut dire que ces derniers ont l’assentiment de leur guide religieux qui les incitent à la lutte.  Naturellement, un accueil pompeux est souvent réservé  à ces lutteurs une fois qu’ils rendent visite à certains chefs religieux.

De ce fait, on assiste à un processus de légitimation subtile du phénomène de la lutte par ceux qui sont sensés incarner la religion.

Pire, certains chefs religieux ont commencé à accepter d’être parrainés dans des combats de lutte et certains drapeaux (trophées) leur sont dédiés. Mais le comble de l’horreur, a été atteint avec le combat de lutte qu’on a voulu attribué à Bamba, un homme de Dieu qui a consacré toute sa vie à l’adoration exclusive d’Allah. Et d’ailleurs dans le cadre de cette analyse nous tenterons de nous focaliser  un peu sur ce qu’est le mouridisme et les facéties  qu’on veut l’associer.

Au regard de ce qui précède, le mouridisme qu’on a voulu assimiler à la lutte ou au ludique est une pure hérésie.

Et d’ailleurs une légende authentique est rapportée à ce sens. Le Cheikh qui entendait un tambourinage demanda : « c’est quoi ce bruit? » On lui repondit : « c’est une cérémonie de Lamb (lutte) » le Cheikh ajouta : « Duñu dathie dara, dara, dara. ». (Ils ne trouveront rien, rien, rien).

Cette légende montre à suffisance que Cheikh Ahmadou Bamba n’a jamais cautionné la lutte. Mieux, le Cheikh a toujours considéré les cérémonies de lutte, foncièrement ancrées dans nos traditions,  comme des assemblées de perdition.

Bamba dans son fameux ouvrage Viatique des adolescents, recommande tout adolescent de  fuir les assemblées qui entraînent la perdition. Donc c’est un blasphème que de vouloir lui parrainer un combat de lutte.

Aujourd’hui la lutte focalise toutes les attentions des sénégalais et naturellement  un grand nombre de musulmans crient, s’agitent et se disputent vainement sur des futilités. Cheikh Ahmadou Bamba avait une notion du temps et de son caractère précieux. Ainsi, pour Bamba le mouride doit éviter de perdre inutilement du temps car pour lui  le temps doit être consacré à Allah. C’est pourquoi les bavardages futiles sur les combats de lutte sont une perte de temps énorme pour le mouride qui cherche l’agrément du Seigneur. Bamba avait opéré un désintéressement total aux choses de ce bas monde et il avait déteint cette éducation sur ses disciples. Serigne Modou Adjara Mbacké en était un. A chaque fois que quelqu’un venait lui parler de choses mondaines, il se levait subitement et allait s’asseoir ailleurs. Ce qui veut dire que personne n’osait lui parler des futilités comme la lutte.

C’est pourquoi, il est aujourd’hui triste de constater que le mouridisme authentique tel que enseigné par Cheikh Ahmadou Bamba ne cesse d’être laissé en rade par nous-mêmes qui se réclamons de cette confrérie, alors que Cheikh Ahmadou Bamba a bien clarifié ce qu’est le mouride. Pour le Cheikh, le mouride est celui qui n’a aucune autre aspiration si ce n’est la quête permanente de l’agrément du Seigneur. Cet agrément passe par une privation c’est-à-dire une adoration exclusive d’Allah, l’éloignement de toute chose mondaine et de tous penchants ludiques.

C’est ce qui faisait que parmi les disciples que Serigne Touba avait éduqués, il y avait certains qui récitaient l’intégralité du Saint Coran au cours des prières surérogatoires qu’ils effectuaient chaque nuit. De même, ses disciples étaient constants dans le jeun, la mention des noms de Dieu et les veillées nocturnes la lecture méditative du Livre Saint et bref ils rendaient un culte intense au Seigneur. Cette éducation spirituelle atteste que Bamba et ses disciples se sont toujours consacrés à l’adoration du Seigneur et au désintéressement des artifices de ce bas monde.

Donc, il faut que l’enseignement orthodoxe de Bamba soit revisité. À partir de ce moment on comprendra aisément que le mouride n’est pas celui là qui peut se permettre de tout faire, même si ce n’est de poursuivre ses passions et s’éterniser dans les interdits, et aura sa demeure paradisiaque acquise sans nul besoin d’œuvres de piété.

II/ Pour ce qui est de la musique et de la danse :

Comme nous le savons tous, la musique comme la danse sont  bannies par l’Islam. Mais au Sénégal on semble croire le contraire, au regard des modes de vie de certains musulmans. En effet, la jeunesse est aujourd’hui mélomane et danseuse.  Et de plus en plus, on assiste à l’immixtion de la musique et de la danse dans le périmètre sacré de la religion. Des noms de saints  hommes sont constamment mêlés à la musique profane au rythme des pas de  « mbalakh » ou du « rap ».

Et plus spécifiquement, le nom de Cheikh Ahmadou Bamba est tellement associé à la musique profane au point que ce phénomène est banalisé. Et naturellement on perd de vue le caractère prohibé. Les disciples inconscients en deviennent des accros.

Plus grave, au Sénégal on cherche toujours à légaliser l’illégal et légitimer l’illégitime. Pour ce faire, certains prétendus « mourides »  musiciens, n’hésitent pas de reprendre intégralement les écrits (xassidas) de Bamba dans des morceaux. Comme on l’a cité plus haut, la chanson est accompagnée du rythme endiablé du mbalax, de la salsa ou du rap. Bamba ne mérite pas une telle profanation car il a passé toute sa vie durant au recueillement spirituel et à l’éloignement de toute futilité de ce bas monde.

De même, les cérémonies de « thiant » dédiées à Bamba sont reconverties en de véritables rencontres de danse. Et parfois, c’est la mêlée entre filles non voilées et garçons dans une même enceinte. Il est impensable qu’une cérémonie parrainée à Bamba puisse être associée aux percussions des tam-tams et aux esquisses de pas de danse. Les supposés disciples qui croient qu’avec la danse, ils accéderont à l’agrément de Bamba se trompent.

Le Cheikh avait dit : « quiconque fait ce qui lui plaît, rencontrera ce qui lui déplaira ».   Bamba n’a jamais recommandé le divertissement ou la distraction. C’est pourquoi vouloir l’associer à la danse ou la musique est un véritable sacrilège à son endroit.

Ainsi, la généralisation d’un fait ne lui confère pas sa légalité. Même si aujourd’hui la lutte, la musique et la danse sont devenues des phénomènes de mode, elles ne seront jamais reconnues par Allah. Par conséquent, ces futilités ne doivent pas être associées à Bamba, un saint qui a consacré toute sa vie à l’adoration de Dieu. Cheikh Ahmadou Bamba à opéré un détachement total à ce bas monde donc ne le mêlons pas  à ces mondanités facétieuses au risque de le blasphémer.

Cheikh Mabéye SECK, doctorant en Droit public, élève greffier

 

 

 

Quelques propositions pour un Sénégal émergent

L’effort de construction de la Nation sénégalaise doit être fourni par chaque citoyen. Le travailleur doit verser sa sueur, l’écrivain doit déverser son encre, le guide doit élever sa voix pour le bien-être de ses concitoyens, car aux yeux de l’Islam, le meilleur d’entre nous, c’est celui qui se préoccupe le plus, des autres.  Imbu de ces valeurs, nous nous proposons, dans cette présente réflexion, de faire quelques propositions, pour un Sénégal libre fort et uni malgré la diversité.
Pour arriver à cet idéal, il s’agira :

– Premièrement, de lutter contre la corruption :

La corruption, le détournement des deniers publics, le népotisme et la gabegie sont des tares qui retardent le redécollage économique de la plupart des pays africains. Il est toutefois inquiétant de constater que la corruption s’amplifie dans un pays comme le Sénégal  dont la population est composée à plus de 95 % de musulmans. Elle n’épargne maintenant aucun domaine, ni aucun secteur privé ou public. La surfacturation, les dessous de table, les pots de vin, les « nouyou mouride » (salutations à la manière du mouride) ne sont que des formes de corruption.

Reconnaissons que la corruption est devenue banale chez nous au point qu’elle ne nous scandalise plus. Combien de personnes se font corrompre tous les jours dans l’exercice de leur fonction ? Or, le Prophète (PSL) nous apprend : « le péché d’un franc corrompu et consommé sciemment est plus grave que l’acte de commettre 40 fois l’adultère avec sa propre mère ». Il (PSL) dit encore : « Celui qui s’approprie de force un bien appartenant à un autre, l’enfer lui sera inévitable et il n’aura pas accès au paradis ». Dans un autre hadith, il (PSL) dit : « Ne donnez pas aux gens moins que leur dû ; et ne commettez pas de désordre et de la corruption sur terre ».

Lutter contre la corruption revient alors à restaurer, inculquer et transmettre les valeurs positives. Car, la corruption est un état d’esprit lié à un déficit d’éducation. C’est pourquoi, pour  la combattre, il faut agir dés le bas âge. Etant donné que nos décideurs sont en grande parti les produits de notre système éducatif, et que ce sont eux qui sont poursuivis pour enrichissement illégal, il serait opportun de réfléchir sur un nouveau système qui accorderait plus d’importance aux valeurs religieuses de droiture, d’humilité, de générosité, de compassion, de respect de son prochain, de sens du sacrifice, etc.

En effet, à l’état actuel, aucune de ces valeurs n’est enseignée par l’école à ses pensionnaires. Pire, même nos propres valeurs traditionnelles de jom (affirmation de soi), de ngor (dignité), de kersa (pudeur), de fulla (détermination) et de fayda (forte personnalité), de teggine (savoir bien faire) ne sont pas capitalisées en termes de savoir-être par le système. Aussi notre école est-elle un maillon dans la chaîne de fabrication de jeunes insouciants, sans valeurs réelles, culturellement asservis, reproduisant ainsi le schéma de la domination occidentale dans sa version néocolonialiste, mondialiste aux conséquences plus désastreuses.
Introduite en Afrique pendant l’ère coloniale, l’école continue à former son lot d’intellectuels vides de toute dignité, de toute probité morale. Pitoyables complexés culturels, ils restent totalement coupés de leurs valeurs traditionnelles. Sans éthique, ils encouragent la corruption à tous les échelons de l’État. L’école doit former des sénégalais fiers de l’être dont la source principale d’inspiration serait leur propre histoire. On ne devrait nourrir aucun complexe d’introduire dans les programmes d’enseignement, l’étude de « Nahjou hadaa il haaj » ou « la voie de la satisfaction des désirs » de Cheikh Ahmadou Bamba Xaadimul Rassul qui nous enseigne comment devenir un bon citoyen. Avant des diplômés, l’école doit d’abord construire des hommes, au sens réel du terme. En tout cas, c’était cela le projet de Cheikh Ahmadou Bamba.

– Deuxièmement, une gouvernance vertueuse :

Il faut aller dans le sens du « right man on the right place » (l’homme qu’il faut à la place qu’il faut). Il est inconcevable de voir, dans un pays qui veut émerger, des ministres sans diplômes et des députés analphabètes. Au moment où aux USA, il faut la licence universitaire pour faire parti de l’équipe du basket du N.B.A, au Japon, la licence pour enseigner à l’élémentaire, au Sénégal, on peut, sans le B.F.E.M, assurer des fonctions de ministre ou ne jamais avoir été à l’école ou au daara et être député à l’Assemblée nationale.

Il faut que ceux qui assument de hautes responsabilités de l’Etat cessent de banaliser leur autorité voire leurs fonctions, au point de parrainer des soirées, des combats de lutte, des concerts, ect. Ils doivent comprendre qu’ils ne sont pas tombés miraculeusement du ciel. Elles sont des créatures mortelles au même  titre que tout le monde et seront  soumis à l’interrogatoire divin pour répondre de leurs actes. Conscient de  cela, ils feraient preuve d’humilité et poser des actes positifs au service de leur société, lesquels leur permettront de graver leurs noms dans le panthéon des serviteurs de leur peuple et pourront à cet effet faire parti de  ceux qui seront récompensés par ALLAH, dans l’Au-delà.

Dans la tradition musulmane, on raconte que le calife Omar Ben Abdel Aziz reçut de nuit la visite d’un hôte. Le calife écrivait à la lumière d’une lampe. Celle-ci faillit s’éteindre faute d’huile.
– « Vous me permettez de garnir la lampe », lui dit l’hôte ?
– « Il est malséant à l’homme de faire servir son hôte », dit le calife.
– « Voulez-vous que je réveille le domestique pour le faire », dit l’hôte ?
– « Ne le réveillez pas, il vient de se coucher », dit Omar qui alla chercher le vase à huile et garnit la lampe lui-même.
– « Est-ce que vous faites ce service vous-même », dit l’hôte ?
– « Je ne me suis pas dégradé, [dit le prince], je suis toujours Omar à l’aller et au retour. Aux yeux de Dieu, le meilleur des hommes est bien l’homme modeste ! ».
De même on rapporte qu’Abdou Horeira, nommé gouverneur à Médine par le calife Marwane, revint un jour du Souk avec un fagot sur le dos. Il ne cessait de répéter :
« Laissez passer le gouverneur ! ».

Dans un hadith que l’on retrouve chez Boukhari et Mouslim, le Prophète (PSL) dit : « Voulez-vous que je vous désigne les gens de l’enfer ? Toute brute, tout avare et tout
présomptueux ! ». Le Prophète (PSL) a dit aussi : « Dieu m’a révélé ceci : «Soyez modeste ! Que l’un de vous ne se croit pas supérieur à un autre et qu’il se garde de l’opprimer»  ».
Nous reconnaissons avec le sage Ptahotep, vizir du roi Isesi (environ -2500) en Egypte ancienne que : « Si tu es dirigeant (un directeur) qui contrôle les affaires de beaucoup d’autres, recherche chaque acte bienfaisant, de façon à ce que ta conduite soit sans blâme. Grande est la justice dans ses effets… ».
Certains avantages des ministres, conseillers, députés, directeurs de société, entraineur de l’équipe nationale… doivent être revus dans l’intérêt de la Nation. De plus, il y a lieu de réduire le nombre de conseillers et de supprimer tous les postes qui n’apportent rien à la nation. Il ne devra plus s’agir de créer des postes pour caser des partisans, mais il faudra désormais agir utilement, car le Sénégal n’est de la propriété de personne.

– Troisièmement, promouvoir la production et la consommation locales :

L’Etat doit aller sans le sens d’instaurer le « corps des agriculteurs professionnels » qui sera constitué de jeunes sénégalais recrutés et envoyés dans la campagne pour augmenter la production et la productivité. Ils seront accompagnés par des ingénieurs agricoles pour leur servir d’assistance et de conseils.

A l’heure de la mondialisation, le Sénégal devrait assurer son autosuffisance alimentaire d’autant plus que sa population ne fait pas 15.000.000 de personnes au moment où la Chine avec ses 1.500.000.000 d’individus a déjà tourné cette page. Il n’y a pas de miracle, il n y a que de la volonté politique. Il est honteux de constater que la décolonisation de nos ventres et de notre corps n’est pas encore effective. Combien de produits finis  et de vêtements sont importés depuis l’étranger ? C’est l’étranger qui nous nourri et nous habille, parce que nous n’avons pas encore décolonisé nos mentalités. Il faut que ça cesse ! L’Etat doit mener une politique sereine allant dans le sens de la déconstruction des mentalités et la formation de sénégalais fiers de l’être, débarrassés de tout complexe d’infériorité et de ses reflexes de subordination.

Pourquoi devrons-nous toujours continuer de confier notre destin aux « grandes puissances »  au point que se faire recevoir par Obama ou le recevoir nous parait être comme une aubaine ?

« Les Etats n’ont pas d’amis ils n’ont que des intérêts ». Si nous voulons aller de l’avant, il faut rompre avec ces habitudes et reflexes de subordination pour marcher de nos propres jambes.

Baye Fary SEYE
Enseignant, Ecrivain Journaliste

 

 

 

Première sortie à l’étranger de Cheikh Ahmadou MBACKE Maa-ul Hayaat : Odyssée Spirituelle

C’est une expérience unique pour ma modeste personne d’avoir raccompagné le Cheikh  pour sa première sortie à l’extérieur et d’être  avec lui pendant 15 jours successifs. Cela m’a permis d’explorer une autre facette de sa riche personnalité.

ll faut noter que c’est un voyage qui, à l’origine, était privé, raison pour laquelle aucune vulgarisation n’a été faite. Finalement, il a eu une autre tournure quand le Cheikh, une fois arrivé, dit à ses disciples : « je reste à votre disposition sur toute chose dont vous voyez une opportunité spirituelle pour les humains, ne m’épargner aucune peine ».

Cette décision a transformé, par la suite, le voyage en une odyssée à travers toute la France en auto, train,  TGV et  avion pendant une période où même les résidents ont souffert de la rudesse du froid et l’abondance des neiges. Ainsi on n’a  voyagé matin et soir voire même la nuit. Des milliers de kilomètres ont été parcourus pour aller à des points de rencontre comme à Paris, Besançon, Nancy, Saint-Cloud, Toulouse… A ces visites s’ajoutaient plusieurs autres privées. L’information  s’est propagée comme une trainée de poudre en France et en Europe, ce qui a permis à des centaines de musulmans et de condisciples d’assister, pour la première fois de leur vie, aux causeries de Cheikh Ahmadou MBACKE Maa-ul Hayaat. Ils ont pu participer à ces  conférences qui sont des moments de grâce où le Cheikh ouvre les cœurs aux  sciences divines. Des paroles qui dissipent  leur angoisse et leurs inquiétudes, revigorent les cœurs et poussent nos frères expatriés  à la recherche du gain licite, à l’entre-aide mutuel et à l’adoration exclusive de Dieu dans la Sunnas, selon les enseignements de Serigne Touba. L’ambiance était pareille dans toutes les conférences, des sermons qui abreuvent les cœurs assoiffés,  de sagesse. Le Cheikh a aussi reçu beaucoup de personnes en audience privée et avait visité et béni des condisciples.

La prière du vendredi 18 janvier 2013 m’a particulièrement marqué, car c’est une rencontre avec les dignitaires Mourides de Paris. Nous sommes allés prier ensemble avec des condisciples à la Mosquée de Keur Serigne TOUBA de Tabernie. Après la prière, l’Imam s’est déchargé sur le Cheikh pour la lecture de fermeture du Coran. Cela étant fait, l’imam a insisté pour que le Cheikh fasse un rappel à l’endroit de l’assistance. Le sermon du Cheikh portait sur l’importance de la solidarité et  l’amour entre les musulmans. Ce bref rappel a marqué les cœurs et a eu un grand impact sur les  fideles. L’Imam a fait des témoignages émouvants sur la sainteté des propos et du désintéressement du Cheikh pour les choses mondaines. L’Imam a exhorté les mourides, une fois au Sénégal, d’aller lui rendre visite, car ils n’en tireront que profit. Tous les dignitaires présents ont vu en lui un homme exceptionnel. C’est pourquoi, le soir, ils se sont succédé à sa résidence pour des bénédictions.

L’effervescence des condisciples  depuis l’accueil à l’aéroport Charles de Gaulle de Roissy à l’aube du 09 janvier jusqu’a notre départ le 23 janvier n’a jamais fléchi. Leur bonheur de voir le Cheikh était indescriptible et pour beaucoup d’entre eux c’était une première.

Mon  téléphone ne cessait de sonner nuit et jour pour des sollicitations. La mobilisation, la disponibilité et l’amour pour le Cheikh se lisaient dans tous les visages. Certains avaient  quitté l’Espagne, l’Angleterre  ou des villes très  éloignées  pour uniquement voir de face le Cheikh.

Chaque rencontre était un thiant avec des mets copieux (berné) et tous, hommes et femmes étaient mobilisés avec une joie immense de recevoir un hôte de la dimension du Cheikh. Ils sont, pour la plus part, des étudiants ou des cadres  bien intégrés, organisés de telle sorte que le social et l’entre-aide sont au cœur de leurs activités religieuses. Les difficultés sont amoindries, pour les nouveaux venus qui sont bien encadrés moralement et financièrement.  Un condisciple me disait qu’il n’est pas rare de voir, entre eux, qu’un condisciple laisse à  la portée des autres sa carte bancaire et le code, et chacun prends le juste nécessaire et restitue la carte, un exemple d’altruisme et de générosité exceptionnel entre les disciples de Maa-ul Hayaat. Le site maoulhayat.com est leur principale medium d’information. Des disciples qui sont éloignés du Sénégal mais très prés du Cheikh par ses enseignements.

La posture du Cheikh m’a émerveillé  pendant ce voyage. Il ressemble  à un soleil  qui donne la vie au printemps et que toutes les plantes fleurissent  à son passage. Chaque fois qu’il se présente,  le comportement  des humains est adouci même pendant la traversée des formalités aéroportuaires à Charles de Gaulle de Roissy. Le personnel officiel baisse l’aile de l’humilité  et l’honore  comme ses disciples. Un respect qui ne saurait être expliqué que par son aura imposante. Une facilité d’intégration dans n’importe qu’elle milieu, sa ténacité et son endurance, ses enseignements en   permanence   font de sa compagnie un apprentissage de tout heure. Je le laissais le soir debout avant de m’endormir après une dure journée et je l’entends dans sa chambre le matin à mon réveil sur sa natte  de prière avec le « tic-tic » de sont chapelet à la main. Pendant notre séjour, presque toutes les prières quotidiennes sont conduites par lui.

Son empathie à l’égard de toute personne surtout envers les enfants est exceptionnelle. Lors d’un voyage en TGV, une jeune femme voilée  tenant sont bébé était  assise devant nous, j’ai senti l’attention que portait le Cheikh pour son bébé. A chaque fois qu’il le regardait, son visage s’éclaircissait, ce qui est une preuve d’affection. A la descente, on n’a vu que la dame avait beaucoup de bagages. Le Cheikh a tenu nos bagages et moi j’ai pris ceux de la dame jusqu’a la gare. Ce bébé l’a certes marqué. En effet, il disait souvent que c’est le premier bébé qu’il a vu depuis qu’il a quitté le Sénégal. Il me disait souvent qu’il  pensait à Manar ul Hudaa et qu’il avait beaucoup sa nostalgie.

A la fin de notre séjour le 29 janvier on na laissé des condisciples consternés  de voir le Cheikh rentrer, mais avait un plein  espoir de le revoir prochainement. Le Cheikh rentre, rassuré de les laisser sur la droiture, avec pleine de perspectives dans le but de la continuité de sa mission divine en dehors de nos frontières.

Adnane Babou

 

 

SERMON DE CHEIKH AHMADOU MBACKE MAA-UL HAYAAT: THIANT 2012

Que le salut, la félicité, le pardon et les bienfaits de notre Seigneur (swt) soient sur l’assistance et  l’humanité toute entière. Nous rendons grâce à Dieu de manière infinie. Nous exaltons et célébrons sa grandeur en glorifiant Ses saints Noms. Nous nous réfugions auprès de Lui contre Satan. Nous Lui demandons de nous diriger vers son agrément et de nous éloigner de Sa colère en toute circonstance. Nous Lui demandons pardon sincèrement des méprises commises soit en  actes, propos ou intentions. Nous Lui devons de Le suivre, sans perdre de vue que nous retournerons à Lui et nous nous présenterons devant, Lui seul à seul, sans témoin. Même si cette échéance parait lointaine car renvoyant au jour du jugement dernier, elle s’applique aussi parfaitement l’imminent qui nous verrait  pieds et poings liés pour la tombe. C’est ce Seigneur qui est digne de  considération et non les créatures qui nous distraient. Nous Lui devons aussi remerciement de nous avoir créés du néant et nous dotés ensuite de force et de raison, sans nulle intervention et obstacle. De même, nous devons avoir la certitude que Ses bienfaits et avantages qui nous sont destinés arriverons à nous sans accroc.

Que Son salut et Ses bienfaits ne cessent de répandre sur Son esclave et envoyé ainsi qu’à l’ensemble des élus. Que Son agrément et Sa lumière se déversent à jamais sur l’âme de  notre maitre Cheikhoul Khadim. Notre reconnaissance va également à l’endroit du Prophète (PSL) et de son serviteur (Cheikh Ahmadou Bamba) qui sont des guides éclairés qui mènent à notre Seigneur. Nous confondons dans cette reconnaissance tous les saints et guides religieux. Nous saluons Cheikh Sidi Moukhtar, Khalif général des mourides et prions pour sa longévité, sa santé, son salut et sa réussite dans les sentiers d’Allah, en compagnie de tous. Nous saluons Serigne Cheikh et l’ensemble de la famille de Serigne Saliou à qui nous devons une reconnaissance infinie. Nous saluons toute la famille de Serigne Modou Adjara MBacké et de Serigne Amdy Moustapha dont le khalif Cheikh Mouhammad Faadel est ici présent. Nous saluons aussi le préfet Pape Fall avec qui nous entretenons des liens qui transcendent ses fonctions administratives. Nous prions pour la réalisation des attentes des populations à l’endroit de l’autorité dont tu es le représentant. Les critères qui distinguent un homme d’Etat sont de loin supérieurs à ceux d’un guide religieux. Quelle que puisse être la grandeur de ces derniers, ils sont sous l’autorité de celui qui détient le pouvoir temporel. D’ailleurs, certains problèmes comme la corruption des mœurs ne peuvent être résolus que par des lois et réglementations mais non par un ordre religieux. Bref, qu’il soit en lui, ce qui est attendu d’un dirigeant, en tant qu’incarnation du pardon, de l’humilité, de la pitié, tout en considérant les citoyens de manière égalitaire.

Qu’il me soit permis de m’adresser à mes parents en la foi et l’agrément d’Allah. Nous vous saluons, et nous excusons des propos tenus non en tant que connaisseur ou modèle de droiture mais en simple créature, conscient de sa modeste position sur toute la ligne. Puisse Dieu qui  nous à chargé de cette mission, nous l’allège en élargissant notre esprit et en nous pourvoyant de toute l’éloquence  pour une intelligibilité de nos propos au profit de tous. Sachez que je ne suis point un être pur qui veuille sermonner ses semblables mais plutôt quelqu’un qui mène un combat contre son âme charnelle pour y extirper tout ce qui est prohibé et la remplir à jamais de l’amour en Allah et souhaiterais que cela fasse tache d’huile. Telle est la motivation de cette conférence qui réunit des hommes venant d’horizons diverses et qui doivent retourner chez eux le cœur purifié et rempli de lumière.

Le thème de cet entretien est : « Comment purifier les caractères et purger les passions ». En effet, ces passions de se délecter des lumières divines. Donc, il est impératif pour l’être humain de combattre le bas monde, les plaisirs mondains, l’âme charnels, Satan ; de sorte que lorsque la dernière heure sonnera, qu’il puisse sortir de ce monde en toute pureté et bénéficier de l’agrément d’Allah. Cette confrontation de l’être contre ses penchants charnels est inévitable car leur fusion est à l’instar de l’or et de ses impuretés. Ainsi, pour obtenir, le métal jaune dans sa pureté, il faut le faire fondre à des degrés élevés (1 063 °C). Tel doit être le combat que se livre l’être en son sein, confrontation dont l’issue sera la purification qui engendre à son tour le salut bienheureux. Par exemple, quelle que soit la dureté des conditions de travail, le profit que génère cette besogne amoindrit la fatigue et le découragement. Donc, le musulman qui aspire au salut, et conscient à la fois de l’éphémérité de ce monde-ci et de l’éternité de l’au-delà,  donnera la primeur à ce qui dure au détriment de ce qui passe, comme le recommande le Prophète (PSL). Est perdant alors celui qui se considère non en passage mais fixe dans ce monde. Il sera l’esclave de ses plaisirs et de ses passions.

Par conséquent, il faut œuvrer pour la perfection des caractères qui est la seule voie de noblesse reconnue par le Seigneur (swt). Il convient donc, pour accéder à ce grade de s’astreindre à la droiture en évitant la médisance, l’ostentation, la méchanceté… Même si on est informé des écarts de conduite d’une personne, on ne doit point les divulguer, comme nous le conseille Serigne Touba dans Nahdjou Hadayil Hadj. Quiconque médit de quelqu’un, s’il se rappelle que tout propos tenu ici sera réitéré devant son Seigneur, se gardera d’un tel acte.  D’ailleurs, qui sait si, notre Seigneur l’eut déjà pardonné. Et que répondra ce diffamateur si son Seigneur lui demande de Lui rendre compte de cette calomnie ? Il est aussi important, de savoir pardonner même à celui que nous entendons médire de nous. Apres avoir pardonné, il faut ensuite recommander le bien et interdire le mal quand bien même qu’il n’est pas confortable de le faire. Car celui dont le métier est de guider les hommes en leur recommandant de faire du bien et d’éviter le mal sera objet de critiques qui ne se fondent que sur la méchanceté et la totale méconnaissance des caractères de ce noble conseiller.

D’ailleurs, c’est dans ce sens que Cheikh Abdoul Ahad s’inquiétait de celui qui hait Serigne Touba ou qui l’ignore. Parmi les nobles caractères, on peut retenir aussi le fait d’entretenir des relations avec un détracteur. Quand bien même que Satan  veuille nous faire le contraire en suscitant en nous l’orgueil et la fatuité, agissons conformément  à Allah et à son Prophète (PSL) qui nous recommandent la concorde. Aussi, au nom d’Allah, fais des présents à celui qui t’en prive. Pardonne à celui qui t’offense, mieux fais la sourde oreille. C’est pour parachever la noblesse de ces caractères que le Prophète a été  envoyé. Et parmi, ceux-ci,  prime l’abandon de ce qui est licite comme nous le faisons durant ce mois de Ramadan en nous abstenant de manger, de boire. Bref, quiconque est à mesure de s’éloigner du licite, sera maître de soi devant le prohibé. Telle est la visée du jeûne.

En outre, le Prophète (PSL) enseigne que la crainte révérencielle et l’élégance de caractères pèsent plus dans la balance que toute autre chose, le jour de la rétribution. Cette noblesse de caractères consiste à ne point porter atteinte à autrui à travers des propos, des actes, ses attitudes. Un jour, quelqu’un est venu s’agenouiller devant le Prophète et lui demander ce qu’est la religion. Il lui répond la noblesse de caractères. Il se met à sa droite et lui demande de nouveau, ce qu’est la religion. Sa réponse est la noblesse de caractères. Il se met à sa gauche et réitère sa question. Le Prophète (PSL) réaffirme lui aussi sa réponse. Enfin, l’homme se place derrière l’envoyer de Dieu et une fois encore sa question. Le Prophète (PSL) se tourne et lui dit : « N’entends-tu pas ? Etre dans la religion équivaut à ne point se fâcher ! »  Pour ne point se fâcher, il convient d’avoir constamment à l’esprit que personne n’agit mais plutôt,  l’être est agit par le Seigneur (swt).  Par conséquent, considérons que personne ne nous fait du tort mais c’est Dieu qui nous éprouve en passant par nos semblables. Si nous raisonnons de la sorte, nous ne nous irriterons guère des actes, propos ou conduites qui sembleraient porter atteinte à notre considération. Il a été demandé au Prophète (PSL) ce qu’était la guigne que d’aucuns définissent à tort comme le déclin dans les affaires à la suite d’un mariage ou  l’acquisition d’une nouvelle maison. Mais le Prophète (PSL)  appelle guigne le mauvais caractère qui conduit l’être humain à faire du mal à son prochain.

Quelqu’un est venu demander au Prophète (PSL) de lui donner des conseils. Il lui recommande la crainte révérencielle, la conscience du regard de l’Etre suprême sur lui où qu’il soit. Il lui demande encore des conseils, le Prophète (PSL) lui recommande de faire du bien pour se racheter, toutes les fois qu’il a agit en mal. Il lui recommande de ne jamais se rabaisser par des propos, actes ou attitudes envers autrui, de respecter les engagements pris tels les rendez-vous. Le non respect de la parole donnée s’assimile à un mensonge, un acte lourd de conséquence si on se réfère à ce qu’en dit Serigne Touba dans Jewheru Nafis. Ce sont des propos qui secouent le trône du Seigneur en se présentant à Lui en ces termes : « Je suis le mensonge de tel, fils de tel et de telle ». Le mensonge est pire que la fornication. Lorsqu’on a demandé au Prophète (PSL) quel est le meilleur des actes, il répond : « la noblesse de caractères ». En réalité, les actes de dévotion (prière, jeûne, zakat, pèlerinage) sont bons mais leur finalité est de façonner un musulman dans toute sa noblesse de caractères. Donc, quiconque demeure dans le péché malgré ses nombreux  actes  d’adoration doit revoir sa manière de se dévouer à son Seigneur.

Le Prophète (PSL) dit que le Seigneur n’enverra jamais un être humain en enfer (qu’Il nous en préserve) après lui avoir octroyé une beauté physique et un caractère noble. On n’a rapporté au prophète que quelqu’un jeûnait le jour et passait la nuit en prière et récitation du coran, mais il était de mauvais caractères car il débite des propos blessants à l’endroit de ses voisins. Il répond qu’un tel n’a point de bienfaits et qu’il est un homme de l’enfer. Donc, quels que puisse être tes actes d’adoration, ne cause jamais des dommages à tes voisins. Même si tu es en festivité n’oublie pas qu’un de tes voisins est malade, un autre doit se reposer ou dormir.  Ne lui porte pas préjudice aussi par des eaux usées que tu verses devant sa maison. Abu Dardar rapporte qu’il a entendu le Prophète (PSL) dire que les premiers actes qui seront mis sur la balance sont les nobles caractères et la générosité. Lorsque le Seigneur a créé la foi, elle Lui demande une faveur. Le seigneur l’inscrit dans la noblesse de caractères et la générosité. Par contre, à la création de la mécréance, celle-ci sollicite une faveur, et le Seigneur le voue à l’avarice et le mauvais caractère. C’est en raison de leur importance que le Prophète (PSL) dit que « votre religion ne sera complète  qu’à travers la noblesse de caractères et la générosité ».

Seydina Abu Bakr rapporte que le Prophète (PSL) lui a dit que notre Seigneur (swt) a trois cents et quelques caractères et un seul suffit à un musulman pour son salut mais celui qu’Allah préfère le plus est la générosité. Seydina Abu Bakr lui demande : «  En ai-je un ? ». Le Prophète (PSL) lui répond : « Tous ces caractères sont en toi ».  Le Prophète (PSL) dit aussi que le meilleur croyant est celui qui est le plus noble de caractères. Il n’a pas défini le meilleur musulman en fonction du boubou, de sa maison, de sa voiture, de l’importance de son salaire, ni le fils de tel et telle. Le messager d’Allah nous  a enseignés aussi que  nos biens sont insuffisants face aux besoins de nos semblables mais un visage accueillant et la noblesse de caractères leur suffisent. Dans ce sillage, le mauvais caractère corrompt les bonnes actions tel un élément étranger altère le lait. Il ajoute que le plus noble de caractères sera le plus proche de moi au jour du jugement.

En outre, Ibn Abass rapporte que celui qui détient un seul de ces caractères est un homme de bienfaits et que ses actes d’adoration seront acceptés. Une crainte révérencielle qui l’éloigne du péché, une douceur qui lui permet de tolérer tout le monde et un caractère noble qui lui autorise de vivre en harmonie avec ses voisins. Le Prophète (PSL) enseigne toujours que la noblesse de caractères dissout les mauvaises actions à l’instar du beurre qui fond sous l’effet du soleil.  Le bénéfice de la noblesse de caractères fait partie de l’agrément d’Allah. Quiconque veut la chance, qu’il ait un caractère noble et souhaite à tout un chacun ce qu’il désire pour lui-même. (A suivre)

Cheikh Ahmadou Mbacké Maa-ul Hayaat
Sermon traduit par Bounama MBENGUE, Maître Es-Lettres, CUSE