SERMON GAMOU 2009

Nous commençons nos propos par l’invocation du Nom de DIEU (S.W.T) ; LUI qui nous a créé, façonné et nous a doté d’une  force.  LUI qui, à partir du néant, nous a créés de par Sa Volonté et Sa Puissance. Nous LUI devons une reconnaissance qui a un commencement mais qui ne s’arrêtera jamais. Nous prions pour que Sa Miséricorde et Sa Grâce ne cessent de se répandre sur l’âme de Son esclave et envoyé  mais qui est aussi un être agréé : Mouhammad. Nous prions aussi pour que Son agrément et Sa lumière ne cessent de se répandre sur l’âme de son esclave et serviteur de son émissaire ; notre maître et guide Serigne Touba. Ces prières  vont également à l’endroit  de tous les envoyés du SEIGNEUR (S.W.T) sans aucune exception. Aussi, les prières à l’endroit de notre maître et guide Khadimou Rassoul  s’adressent-elles à tous les Hommes de DIEU (S.W.T) venus après les Prophètes. Tels les Prophètes qui n’admettent pas la croyance en un d’eux tout en réfutant les autres, les hommes de DIEU (S.W.T) n’acceptent également pas la croyance en un d’eux dans la contestation ou le dénigrement de l’autre. Le SEIGNEUR (S.W.T) ordonne à ce propos, aux musulmans de ne pas faire de distinction entre ses envoyés. Ils constituent une seule personne qu’on ne saurait dissocier. Ainsi, croire au Prophète Mouhammad (PSL) est obligatoire comme l’est la croyance en Seydina Issa (A.S.) mais aussi en Seydina Moussa (A.S.). Les Hommes de DIEU (S.W.T) n’acceptent eux aussi pas de dissociation entre eux et cela semble  être à l’insu des musulmans surtout dans notre pays Nous prions pour que notre SEIGNEUR (S.W.T) unisse davantage les cœurs des musulmans. Nous prions également pour que DIEU (S.W.T) rende plus fortifie nos guides religieux, qu’Il les dote de sa force. Ces prières s’adressent d’abord à notre guide et khalife de Serigne Touba : Cheikh Mouhammad al Amine Bara MBACKE puis à tous les chefs de familles religieuses du Sénégal mais aussi à tous les musulmans quels qu’ils soient. Que le SEIGNEUR (S.W.T) les fasse suivre ses recommandations et les écarte de ses interdits.

Nous voila à présent dans la célébration d’une Majestueuse Nuit car marquant la Naissance du Sceau des Prophètes. Lui qui est un être de générosité et d’humanité à l’endroit de tous les êtres vivants qu’ils en soient conscients ou non mais surtout chez les musulmans. La commémoration de la naissance du Prophète (P.S.L.) fait l’objet de plusieurs controverses, mais ce que nous retenons et considérons comme exact c’est qu’elle est Obligatoire.Tel qu’il est  enseigné par le prophète que la recherche du savoir est obligatoire pour tous les musulmans, je crois donc, qu’assister à une telle cérémonie est obligatoire si toutefois cette célébration se limite à enseigner aux musulmans leur religion. C’est qu’il y a dans notre pays différents types de musulmans et leur différence est souvent le fruit de leur incompréhension. Ceux qui critiquent le « Gamou » ou célébration de la naissance du Prophète (P.S.L.) ont souvent de quoi soutenir leurs prétentions. En effet, ils voient des gens qui organisent des cérémonies dites Gamou alors que ces manifestations sont souvent différentes de celles dont un musulman doit se référer. La plupart des gens qui organisent ces cérémonies ne font que se vanter de celui qui faisait cela ou du moins crier à qui veut l’entendre que leur aïeul était le premier à commémorer la naissance du prophète. Ce sur quoi on peut se vanter d’un homme de DIEU (S.W.T), c’est son apport dans nos bons comportements, paroles et actes. On ne doit se vanter d’un homme de DIEU (S.W.T) que grâce à ses enseignements qui nous ont permis de craindre plus notre SEIGNEUR (S.W.T) qui nous a créé, façonné et donné forme ; de nous soucier plus du Créateur et enfin de nous écarter davantage de ses interdits tout en respectant nos semblables. Maintenant les hommes religieux sont considérés comme des chevaux de course ; chacun vantant les mérites de son étalon et cela ne doit être le comportement d’un bon musulman. Tous ses hommes religieux ne constituent que des voies menant au Créateur et quelle que puisse être sa porte d’entrée si on suit scrupuleusement les recommandations et s’écarte des interdits on atteindra la station suprême de la perfection.Ceux qui critiquent le « Gamou » avancent que le prophète n’organisait pas cela mais à y voire de plus près, ce que nous sommes entrain de faire c’est le Prophète (P.S.L.) en son temps qui le faisait lui-même. Ce qui est à l’origine de la prière du Vendredi c’était que les musulmans étaient devenus nombreux. Le prophète (P.S.L.) n’avait plus la possibilité de s’adresser à chacun en privé, alors le SEIGNEUR (S.W.T) institua  la prière du vendredi pour que le prophète, dans son sermon (Khoutba), rappelle aux musulmans les recommandations et les interdits. Tout ce qui se passait dans la semaine, toutes recommandations divines qui lui parvenaient, le prophète profitait des Vendredi pour le faire parvenir aux musulmans.

Lorsque les musulmans devinrent encore plus nombreux (certains vivaient à Yémen, d’autres à Bimeskh, d’autres au Liban d’autres encore en Irak ou  à Misra) ce fut à l’occasion des sermons (Khoutba) des deux « Hidj » (Tabaski et Korité) qui se tenaient chaque année que le Prophète (P.S.L.) exhortait les musulmans à adorer le SEIGNEUR (S.W.T); à se conformer à ses recommandations et à s’écarter à ses interdits. Il les inciter également à se détourner de ce bas monde qui est voué à l’anéantissement et se tourner vers l’au delà qui est sans limite. Certains musulmans ne venaient qu’une fois par année voir le Prophète (P.S.L.) pour qu’il leur rappelle les recommandations à l’occasion des prières du Vendredi ou pendant le Pèlerinage. À cette époque il semblait que les musulmans n’avaient pas encore besoin d’une personne autre que le Prophète (P.S.L.) pour faire cela. En plus ce que nous attendons de la célébration de cette nuit c’est de rappeler et d’éclaircir  les enseignements du prophète (P.S.L.). Aussi le prophète, de son vivant, s’attelait-il à cette tâche. À sa disparition, ses compagnons et chacun à sa manière, regroupaient les personnes qui avaient embrassées l’islam par son entremise pour leur rappeler les enseignements du prophète (P.S.L.) de manière à ce qu’ils vouent un culte pure et sincère à notre SEIGNEUR (S.W.T). Donc ceux qui disent que le prophète (P.S.L.) ne faisait pas cela ne comprennent pas qu’étant l’enseignant et l’éclaireur, le prophète (P.S.L.) n’avait pas besoin de faire ces célébrations.

D’autres pensent que ceux qui font ces commémorations aiment le Prophète (P.S.L.) plus que ses compagnons. Aimer le prophète plus que les compagnons n’est pas chose facile. Mais il y a des personnes qui n’ont pas eu à voir le Prophète (P.S.L.) et qui, au fond de leur cœur aiment le Prophète (P.S.L.) plus que certains compagnons et pourtant ils n’en ont qu’entendu parler. Cela est l’œuvre de DIEU (S.W.T). La vue peut provoquer l’amour mais l’oreille aussi en fait partie tout comme la pensée. Le cœur lui, consolider ce sentiment. En effet on peut voir une personne et l’aimer. On peut aussi entendre parler de quelqu’un, apprécier ses vertus et l’aimer. Tout cela peut arriver. Vous pouvez voir une personne et l’aimer de façon extraordinaire tout comme on peut entendre parler de quelqu’un et l’aimer de manière extraordinaire.

Ces critiques sont à l’image de celles adressées au soufisme «  Tassaouf ». C’est à cause des gens qui entrent dans ce domaine sans pour autant se conformer à ses règles. Le soufisme est une école. On peut créer une école et lui donner le nom d’Al Azhar tout comme quelqu’un d’autre peut en créer et lui donner le nom d’un autre compagnon du Prophète (P.S.L.). Les noms peuvent varier mais ce qu’enseignent ces écoles est unique : c’est l’islam. Les méthodes d’enseignement à l’intérieur des écoles peuvent différées. Mais le but recherché par le Soufisme à travers les méthodes d’enseignement de ses maîtres soufis est unique dans toutes les écoles : ce sont les bons caractères. Même ceux qui ne sont pas soufis aspirent à ce qu’enseigne le Soufisme : les bons caractères. C’est juste que les maîtres soufis ont vu dans leur manière d’enseigner un chemin plus court pour atteindre ces bons caractères que le Prophète lui-même était venu pour parachever. Ce sont les personnes qui s’y identifient et qui ne se suivent ou ne connaissent même pas les enseignements du Soufisme qui rendent parfois crédibles les prétentions des détracteurs du soufisme. Aujourd’hui nombres de personnes célèbrent le Gamou. À la télévision, ces temps-ci on montre les familles religieuses qui font l’étalage de leur manière de commémorer le Gamou. A y voir de plus près on voit qu’elles ne font que se vanter de cela. Dire que mon grand-père ou mon père est le premier à célébrer le Gamou n’est que futilité. Ce qui est utile c’est de parler de sa manière d’adorer notre SEIGNEUR (S.W.T) ; comment il vivait, comment il éduquait ceux qui l’on suivi pour la face de DIEU (S.W.T)  ou encore le but qu’il poursuivait en célébrant le Gamou qui n’est autres que de rappeler les enseignements du Prophète (P.S.L.). En écoutant une famille religieuse parler, on se rend compte qu’elle ne fait que réfuter les allégations d’une autre famille religieuse. Chacune s’empresse de dire que mon aïeul est le premier à célébrer le Gamou : c’est comme qui dirait qu’elles sont en train de  considérer les hommes religieux sont comme des chevaux de course. Ce qui devait motiver ces familles c’est de s’empresser à poser les jalons d’une union des musulmans et non de les désunir. Certaines paroles ne font que conforter les détracteurs du Gamou dans leurs positions. Ils diront alors que ce vers quoi tendent ces familles dites religieuses n’est pas conforme à l’islam. En effet, l’islam ne connaît ni la partialité ni les encenses ; Elle appelle plutôt à l’union des musulmans quelque soit leur appartenance confrérique. Pourtant dans la plupart de leurs allocutions, ces familles ne font que s’encenser. Elles ne renvoient non plus aux enseignements de l’islam. Aujourd’hui on voit une personne dite soufis qui ignore tout des principes du Soufisme. Pourtant il se réclame mouride ou tidiane. Mouridisme, Tidianisme ou toute autre voie se réclamant du soufisme constituent une seule école. Il suffit de rejeter l’une des voies pour s’exclure de l’école. C’est en ce sens que Serigne Abdoul Ahad MBACKE (Troisième Khalife de Serigne Touba) disait : « Le Mouride, le Khâdre  et le Tidiane sont trois frères de même père et mère ; l’un étant noir l’autre blanc et le dernier métissé.  Il suffit de considérer l’un comme démon pour que tout les autres le soient ». Ils sont tous pareils et cela semble être méconnu des musulmans. Ils enseignent tous les voies et moyens susceptibles de faciliter l’agrément du SEIGNEUR (S.W.T)  et permettant de se départir des mauvais comportements. Ceux qui considèrent le Magal et le Gamou comme une tradition non approuvée ou reconnu par la sunna du Prophète (P.S.L.) « Biddaa »  organisent pourtant des conférences. Le Prophète (P.S.L.) organisait-il des conférences? Ces détracteurs du Gamou et du Magal, qu’ils se nomment associations islamiques ou autres, organisent pourtant chaque année des rencontres où ils réunissent leurs membres pour discuter. S’ils veulent l’appeler Magal ou Gamou, ils sont libres de le faire ou bien ils peuvent lui donner le nom qu’ils souhaitent. Prenons l’exemple du Magal, il s’agit d’une rencontre de musulmans. C’est un esclave et adorateur de DIEU (S.W.T) « Cheikhoul Khadim » à qui le SEIGNEUR (S.W.T)  a fait don de largesses et d’une générosité exceptionnelle qui rend grâce à son Créateur. À cet effet, il demande à tous ceux et celles qui aiment ce qu’il adore et qui déteste ce qu’il haït de le suivre dans la grâce qu’il rend à son SEIGNEUR (S.W.T).

 Comment en rend t-il grâce au SEIGNEUR (S.W.T)? C’est par des lectures du Saint et Noble Coran, par des prières sur le Prophète (P.S.L.) et par le Rappel des enseignements du Prophète (P.S.L.) qu’il y procède.On y rappelle aux musulmans la manière dont ils doivent considérer le SEIGNEUR (S.W.T) et leurs semblables. Si telle est la manière dont est célébré le Magal, le Gamou ou bien même toute autre rencontre religieuse cela ne sera que profitable. Mais comme je viens de le souligner dans mes propos ceux qui critiquent ces manifestations ont souvent de quoi conforté leurs thèses. En effet, à la télévision, on montre des Gamous et des Magals où il n’y entend aucune parole permettant de se rappeler DIEU (S.W.T) ou qui serait profitable dans cette vie terrestre.Ces antagonistes du Gamou et du Magal se servent de ces gens pour considérer ces célébrations comme contraires à la Sunna.

 Chaque jour à Dakar, vous rencontrez des gens vêtus de haillon qui défilent dans les rues avec leurs tambours pour quémander tout en se réclamant du Mouridisme. Ils ne font que déranger les gens. Ils ne connaissent rien des écrits du Cheikh décrivant le comportement du Mouride. Cela est inquiétant et ce qu’ils font ne relève pas du Mouridisme. Cela est une certitude. Un Mouride ne doit pas avoir de temps libre. Il doit toujours être dans les recommandations. Ceux qui vivent cela le connaissent très bien. Ceux qui étaient avec Serigne Touba n’avaient pas de temps libre. Ils étaient chaque fois dans les recommandations. Soit ils travaillaient, soit ils étudiaient du SEIGNEUR (S.W.T.). Serigne Souhaïbou MBACKE se comportait également de la sorte avec ses disciples. A chaque fois qu’il voyait un disciple libre, il lui chargeait d’un travail. Pour pouvoir lui échapper, le disciple prenait un papier et un bic puis s’empressait de sortir de sortes qu’il crût que ce dernier allait prendre une leçon. Donc, le mouride ne doit pas avoir de temps libre car ce qui l’attend dans cette vie comme dans l’au delà doit toujours le préoccuper. Ces enseignements  doivent toujours être rappelés aux musulmans mais les plus écoutés ne le font pas. Ils ne font que les orienter vers leur propre bonheur. Mais Serigne Touba a toujours dit que quiconque fait ce qu’il désire rencontrera ce qu’il déteste. Donc quiconque veut aider quelqu’un doit le mettre dans le droit chemin, lui montrer ce qu’aime notre SEIGNEUR (S.W.T.) et lui montrer la voie qui le départira de ce qui est détesté par DIEU (S.W.T). Voila comment il pourra avoir ce qu’il désire dans ce monde et dans l’au-delà.

 Le Gamou est donc la célébration de la naissance du Prophète (P.S.L.).  Cette commémoration se fait par le rappel de sa mission de sauveur de l’humanité, des cinq piliers de l’Islam qui doivent être observés tous pour être considéré comme musulman. À défaut on peut se prévaloir d’être tout sauf un musulman. Une personne qui ne prie pas ne saurait être comptée parmi les musulmans. Le Prophète (P.S.L.) dit à cet effet que : « Celui qui ne prie pas n’est pas un musulman. Et la prière est le baromètre des musulmans». La parole du Prophète (P.S.L.) est plus au dessus de la parole de tout autre créature. Au prophète fut révélé l’Islam et personne n’est plus proche de notre CRÉATEUR que lui. Quelque puisse être son assise ésotérique de la cessation des prières, celle dont devrait se prévaloir le Prophète (P.S.L.) à qui fut révélé l’Islam mériterait plus de considération. Personne n’est plus élevé que lui en station spirituelle et pourtant il n’a jamais cessé de prier et cela jusqu’à la fin de sa vie. Celui qui refuse de satisfaire au versement de la dîme légale (Zakaat) s’exclut de facto de la religion musulmane. Dans l’ouvrage de Serigne Touba intitulés « Tazawoudou sikhaar », le Cheikh dit que quiconque refuse de prier est un mécréant. On doit lui enjoindre de se repentir. Dans un délai de trois jours, s’il refuse de s’exécuter on le tuera. On ne lui donnera pas de prière mortuaire encore moins de linceul. Il ne sera également pas enterré dans les cimetières musulmans. Il y reprend les piliers du jeûne de la dîme légale et bien d’autres choses. Tout cela est dans cet ouvrage et dans les moindres détails. Ce sont ces choses-là qu’on doit rappeler aux musulmans de sorte qu’ils sachent comment faire pour s’identifier à l’islam. Celui qui opte pour la religion musulmane doit connaître les principes qui régissent cette voie pour  ne pas se tromper ou  se leurrer. Si vous ne faites pas cela, vous vous réclamerez de tout sauf un musulman. Ceux qui connaissent l’Islam ne vous appelleront non plus un musulman. Un musulman doit prier. Il doit jeûner pendant tout le mois de Ramadan. Il doit verser l’aumône légale si ses moyens l’exigent et faire son pèlerinage à la Mecque s’il en a les moyens. Tout cela après avoir bien sûr déclarer sa foi en l’Islam (déclarer qu’il n’y a d’autre Dieu que DIEU (S.W.T) et reconnaître Mouhammad (P.S.L.) comme l’envoyé du SEIGNEUR (S.W.T). La nature salvatrice du Prophète (P.S.L.)  se mesure à ces cinq piliers de l’Islam. Cela est à relevé. Ces piliers sont à l’image des médicaments.

 Le Prophète (P.S.L.)  interrogeant les musulmans leur demanda si chacun d’entre vous avait une rivière devant sa maison où il se baignerait cinq fois par jour, lui restera t-il une souillure. Ces derniers lui répondirent par non. L’envoyé de DIEU reprit et leur dit que tel est l’effet des cinq prières. Ne versera pas dans les interdits, celui qui prie et reste attentif à ce qu’il fait. Donc celui qui prie ne doit pas perdre de vue le rôle de la prière et savoir ce qu’il fait. La prière permet à la personne de ne pas souhaiter du mal à son prochain de même qu’il ne parlera pas de lui en  mal et ne lui fera non plus du mal.

 La richesse a ses racines dans le cœur de l’Homme. Donc donner son argent pour la face de DIEU (S.W.T) dote la personne de bons caractères. Cela est également le rôle du Pèlerinage. Le jeûne fortifie l’âme et désavantage l’aspect charnel de l’être. Le Prophète (P.S.L.) a été envoyé pour achever les bons caractères et le respect des cinq piliers de l’Islam permettra à la personne de toujours penser à notre SEIGNEUR (S.W.T). La personne aimera toujours notre SEIGNEUR (S.W.T) d’autant plus que l’amour de DIEU n’est sincère que si la personne suit Ses recommandations. On suit et respecte  tout ce qu’on aime. Celui qui aime son SEIGNEUR (S.W.T) aura de bons caractères. Il aura toujours l’au-delà à l’esprit. La personne délaissera tout ce qui, dans ce monde, ne lui est pas profitable. On ne doit pas fuir ce monde ; on doit plutôt se débarrasser de tout ce qui n’y est que futilité. La personne doit travailler pour se mettre à l’abri du besoin et sauvegarder ainsi sa dignité. Cela est même une obligation. La personne qui respecte ces piliers, aimera plus l’au-delà que ce bas monde. Le prophète recommandait à ce propos de toujours favoriser ce qui demeure (l’au-delà) sur ce qui est temporaire (le bas monde). Cette personne sera le reflet de ce que disait le Prophète (P.S.L.)  à propos du vrai croyant : « Le musulman est la personne à qui les gens ont confiance en leur argent et en leur sang.» Tu ne nuiras pas la personne dans sa fortune; tu ne raviras l’argent de personne de même que tu ne tromperas pas la personne sur son argent. Tu ne parleras également pas en mal d’une personne. Ce sont ces caractères que les cinq piliers de l’Islam forge chez la personne. Les mauvais comportements seront aussi extirpés de la personne rien que par le respect de ces piliers. Tel et le cas du caractère hautain : croire que vous êtes plus élevés que quiconque. Quelque soit le cas, il relève de l’imperfection. Le SEIGNEUR (S.W.T)  dit au Prophète Moussa (A.S.) : « Ne te considère supérieur à qui que ce soit sauf si tu entres au paradis et qu’il s’enfonce dans l’enfer » .Tu ne seras pas jaloux des biens que le SEIGNEUR (S.W.T)  octroie à ses créatures. Le SEIGNEUR (S.W.T)  est le Seul Donneur et personne ne prive la personne si ce n’est LUI. IL est le Seul Souteneur. Donc personne ne nuit si ce n’est LUI.  Tu souhaiteras à chacun ce que tu souhaites à ta personne. Voila le comportement qu’avaient les compagnons du Prophète (P.S.L.). Ils aimaient plus leurs compagnons que leur propre personne. L’exemple le plus éloquent de cette unité et de cette amitié est fourni par les agonisants du champ de bataille. En effet, un proche parent d’un blessé lui apporta de l’eau à boire. Le blessé percevant les gémissements de son voisin, lui indiqua ainsi de lui donner l’eau. Arrivée près de celui-ci, un autre fit un soupir et ce dernier d’indiquer encore au bienfaiteur de se diriger vers son compagnon suffoquant. Il trouva malheureusement à son arrivée que ce dernier avait rendue l’âme. Il retourna alors vers le second qui était également rappelé à DIEU (S.W.T). Il repartit vers son proche parent qu’il trouva également mort. Chacun de ses compagnons souhaitait que son compagnon survive à son détriment. Voila l’enseignement que devrait véhiculer les hommes religieux. Ainsi quels que soient leurs obédiences religieuses, si les musulmans se rencontrent dans les places publiques chacun souhaitera à son prochain ce qu’il souhaite pour sa propre personne.

 Les temps sont certes difficiles mais pour que cet enseignement puisse s’implanter chacun doit y croire et le vivre de la plus sincère des manières que ce soit, y éduquer sa famille ; le leur faire adopter de sorte que quand elles (les familles) sortiront, toutes seront  bien éduquées. Donc chacun doit y jouer le rôle qui est le sien. Qu’ils soient chefs religieux, leaders politiques, chefs de familles ou membres des institutions (Présidents, ministres, députés etc.). En effet, certains problèmes ne peuvent être réglés que par l’Etat alors que d’autres sont du ressort des pères de familles. Les parents doivent procurer à leurs enfants l’éducation de base nécessaire. Cela ne peut être fait que par eux. Ce n’est qu’après cela que devrait intervenir  les autres maillons de la chaîne éducative. Si chacun joue pleinement son rôle tout sera normal.

 Ce qu’on doit se rappeler du prophète c’est ce qu’il a amené et qui est profitable à tout un chacun. La paix  pourra régner dans le monde qui sera ainsi facile à administrer et y vivre serait aisé. Chaque personne durant son séjour y sera donc en paix, dans la quiétude et la sérénité. Avant d’aller le présenter aux autres, les musulmans doivent faire des efforts pour être de parfaits modèles des enseignements du Prophète (P.S.L.). Nous devons tout faire pour être le reflet de ces enseignements. Que tout ce qui y est agréé par notre SEIGNEUR (S.W.T) soit en nous et que Ses prohibitions ne subsistent pas en nous. Ce n’est que de cette manière qu’ils pourront être bien transmis et que ceux à qui on les transmette y auront une plus rapide compréhension.  

Nous allons maintenant aborder quelques aspects du Livre de Serigne Touba qu’il avait écrit en réponse à Serigne Dame Abdourahmane LÔ intitulé « Fat-houl Mannân Fî Diawâabi Abdou Rahman ».Le livre ne traite que de l’Islam. C’est Serigne Abdoul Khadr MBACKE (quatrième Khalife de Serigne Touba) qui avait ordonné son impression. Comme je l’ai abordé tantôt, le Soufisme est une école dans l’Islam. Ses adeptes ont vu que leur façon d’enseigner et d’éduquer spirituellement l’aspirant était le plus à même et le plus rapide à lui procurer la félicité et l’agrément d’ALLAH (S.W.T.)

 Il semblerait que c’est Serigne Dame Abdourahmane LÔ qui avait demandé au Cheikh de lui écrire un sermon dont il se servira aussi bien dans ce qui est latent et patent mais aussi qui le préservera de Satan le lapidé. Il lui répondit après avoir effectué une retraite spirituelle. Aussi lui dit-il je vais te donner un conseil qui te suffira et qui te permettra de n’avoir besoin de nul autre enseignant ou compagnon. Tu en profiteras si telle est la volonté de DIEU (S.W.T) aussi bien ici bas et dans l’au-delà. En bénéficiera également toute personne qui souhaite profiter de cet ouvrage ; tel tes semblables. Je l’ai intitulé « Ouverture du Pourvoyeur de bienfaits  sur réponse à l’esclave du Pourvoyeur  de bienfaits  qui n’est autre qu’Abdourahmane».Je prie le SEIGNEUR (S.W.T) d’en faire une œuvre parfaite, pure qu’IL agrée et qui sera la cause de notre entrée au paradis. Que le SEIGNEUR (S.W.T) en fasse un asile pour nous tous contre tous les maux de cette vie ainsi que sur ceux de la vie future par la grâce du Prophète Mouhammad (P.S.L.).

 Serigne Touba continue en lui disant : « C’est en DIEU (S.W.T) que je trouve refuge. Je n’espère que LUI et c’est en LUI seulement que j’éprouve de la crainte. Il lui recommande tout en se conseillant lui même de toujours craindre ALLAH (S.W.T). En effet, tout ce que tu puisses avoir c’est la crainte de DIEU (S.W.T) qui lui est supérieure. Il convoqua à cet effet une œuvre de Cheikh Sidy al Moukhtar. Serigne Touba avait en effet l’habitude de citer les hommes de DIEU (S.W.T) dans ses écrits. Il n’hésitait pas de parler des dons que le SEIGNEUR (S.W.T) avait accordés à ces derniers d’autant plus que cela augmentait ses faveurs et ne les diminuait point. Pourtant, à certains si tu parlais des dons d’un homme de DIEU (S.W.T), ils n’hésiteront pas à te faire taire ; ce qui n’est pas un signe de bonté. Dans cet ouvrage Cheikh Sidya affirme que tous les bienfaits résident dans les principes et la crainte de DIEU (S.W.T) est la tête de toutes les bonnes choses ; elle renferme toute grâce et tout profit. Si tu souhaites acquérir des connaissances il faut craindre le SEIGNEUR (S.W.T) car c’est LUI qui dit : « Craignez-moi et je vous donnerai des connaissances».  Si tu veux des  bienfaits, crains le SEIGNEUR (S.W.T) car c’est LUI qui dit : « Quiconque éprouve une crainte en Moi je le pourvoirai ». Et dans ses avoirs on le dotera de  grâce et de protection. Si tu souhaites être sauvé crains DIEU (S.W.T) car c’est LUI qui dit : « Je sauverai ceux qui ont eu une crainte en Moi après M’avoir cru ». Si tu aspires être le meilleur des gens il faut craindre le SEIGNEUR (S.W.T). C’est LUI qui dit que : « le meilleur des gens est celui qui craint DIEU ». Donc, la personne ne peut obtenir ce qu’elle désire que dans la crainte de DIEU (S.W.T).

 Le Cheikh reprend en lui disant que la crainte de DIEU (S.W.T) est le fait de se conformer à Ses Recommandations et de se détourner de Ses Interdits. Ce que recommande le SEIGNEUR (S.W.T) c’est le respect  des cinq piliers de l’Islam. C’est d’abord la profession de foi ou Shahaada qui marque l’adhésion en l’Islam puis les autres quatre piliers. Le Cheikh poursuit en disant que quiconque sombre dans les interdits tout en se disant craintif des malheurs et du châtiment d’ALLAH (S.W.T) ne dit pas vrai. En effet, celui qui craint ces épreuves doit éviter de verser dans les péchés. Tel est le cas des gens qui ne sont pas mûr d’esprit et qui sont sous l’emprise de Satan le lapidé. Ils disent qu’ils ont l’appréhension des épreuves de la tombe ; qu’ils ont peur de son étroitesse. Ils expriment aussi leur phobie des épreuves de l’enfer, de ses désastres, des tourments de la mort  et de ses autres calamités. Toutefois, ils continuent de plonger dans les grands péchés comme le fait de porter son regard sur une femme qui n’est pas leur épouse et qui ne leur est pas prohibé en mariage.  Ils disent des contrevérités, calomnient les gens et multiplient les actes vains. S’il arrive que quelqu’un leur dise que cela est prohibé par le SEIGNEUR (S.W.T), ils diront que tout le monde le fait et personne ne peut s’empêcher de s’y exécuter. Pourtant, si au jour du jugement dernier le SEIGNEUR (S.W.T) décidait de faire entrer tout le monde en enfer  ils ne seront pas heureux d’en faire partie. Et le châtiment de l’enfer est sans fin. Ceci est à prendre en compte. Celui qui souhaite réussir doit identifier le chemin qui mène à la réussite (la voie des recommandations) et s’y maintenir. En effet, la personne doit quérir ce qu’il désire en se conformant aux ordres d’ALLAH (S.W.T) et se méfier de ce qu’il craint en s’écartant des interdits de son SEIGNEUR (S.W.T). Le voie des recommandations est le chemin de la félicité et le voie des interdits est le chemin des  damnations. Quiconque suit la première voie se dirige directement vers une jouissance dont il ne se départira jamais : le Paradis. Et quiconque suit la seconde voie file incontestablement vers sa perte : l’Enfer. Donc que la personne ne suive pas les gens dans les prohibitions. Si toutefois on disait à quelqu’un qui s’adonne à cette pratique qu’il n’était pas un musulman, aussitôt on verra sa colère. Pourtant il n’use que de traditions non reconnues par la sunna du Prophète (P.S.L.). Si on leur dit ce qui est recommandé par l’Islam ils vont dire que personne n’est en mesure de faire cela ; que la majorité des gens ne le fait et que celui qui s’aventure à le faire  s’attirera les mauvaises langues. Mais la personne qui ne souhaite pas faire partie d’un groupe au jour du jugement dernier, qu’il ne s’aventure pas à leur suivre ici-bas, dans leurs actes, paroles et gestes. Telle est la part du musulman. Un musulman ne doit pas mentir. Il ne doit non plus pas dire du mal des gens. Il ne doit pas exagérer dans ses propos.

 Le cheikh continue en disant que la désobéissance est un interdit que répugne le SEIGNEUR ; qu’elle soit à foison ou peu. Si tout le monde s’attelait à commettre des  péchés, cela n’entraînerait pas leur licéité. Le péché a toujours été considéré par notre SEIGNEUR comme quelque chose de lourd. Et cet état de fait n’a jamais varié. Ce que redoutait Notre SEIGNEUR dans le passé est la même aujourd’hui et cette position du CREATEUR ne changera pas dans le futur. Quand la commission d’un péché ou d’un mal atteint une grande proportion elle finit par être négligée et considérée par les gens comme quelque chose de normal. C’est en ce sens qu’il est soutenu dans un adage qu’une femme qui entretient des relations sexuelles extraconjugales et qui fini par tomber enceinte souhaiterait que toutes ses semblables soient dans cet état pour que son forfait puisse être dissimulé. Chaque musulman doit être conscient que ce qui n’est pas agrée par notre Seigneur (S.W.T.) ne le sera jamais quand bien même tous les gens s’y adonnaient. Aussi un savant qui ne pratique pas son  savoir n’aimera-t-il pas les lettrés qui mettent en pratique leur érudition. Il apparaît donc clairement que les gens veulent tout le monde fasse comme eux. Certains défendent leurs pratiques qui du plus sont en déphasage avec le bien. Mais puisqu’ils sont incapables de les récuser, incitent les gens dans ces pratiques. Mais le doué de raison doit toujours rechercher ce que le Seigneur (S.W.T.)  agrée et se dissocier des aspirations des gens. Dans la recherche de l’agrément d’Allah (S.W.T.)  il faut mettre au pied d’égalité les fleurs des gens et leurs cailloux ; leurs éloges et leurs médisances. Il faut toujours avoir à l’esprit le Seigneur (S.W.T.) qui nous a créé et à qui nous appartenons ; LUI qui nous a donné forme et  a doté de sa force. Que le Seigneur ne nous voit pas dans ce qu’IL interdit et qu’IL nous trouve toujours dans ce qu’il a agréé.

 Le Cheikh cite Ibris li Yadaalî [Que notre Seigneur nous fasse profiter de son savoir (c’est ainsi que Serigne Touba procédait ; à chaque fois qu’il citait un homme de bien il demandait au Créateur de lui faire profiter du bien de cet homme)] qui répertorie ces trois degrés de crainte du Seigneur suivants :

 C’est d’abord s’écarter des interdits pour ne pas entrer en Enfer qui est pénible et éternel. La personne ne doit associer aucune autre créature au Seigneur (S.W.T.). Le musulman doit toujours être dans cet état d’esprit. Le prophète dont la commémoration de l’anniversaire de la naissance nous réuni ici a toujours combattu l’associationnisme : que ce qu’on lui associe soit une personne, un arbre, une construction ou encore une statue. Son combat semble être abandonné aujourd’hui par la plupart des musulmans. Les gens ont trouvé des associés à notre Seigneur sans en rendre compte. La plupart des personnes jurent sur un homme religieux et cela est prohibé. On ne jure que sur DIEU. Cela est difficile à admettre dans notre pays mais c’est la vérité. Même si vous m’entendez jurer sur un homme religieux considérez cela comme une déviance de ma part. Beaucoup de gens versent dans ces pratiques en se référant à un guide religieux ou à un homme de science. La référence du musulman doit être les enseignements de l’Islam et non les paroles et gestes d’une personne. Si un guide s’y réfère on considère que celui-ci respecte l’enseignement de la religion. Mais s’il s’avère que cet homme ne se conforme pas à la prescription islamique dites vous bien que ce dernier s’est écarté de la voie agréée par le Seigneur (S.W.T.). D’ailleurs les gens ne savent même pas identifier un homme religieux. Il considère la personne seulement selon ses origines familiales. Par exemple il ne suffit pas d’être fils de chirurgien pour être capable de faire une intervention chirurgicale. Cela est à prendre en compte. Serigne Touba a enseigné les différents guides qu’on doit suivre ainsi que les comportements du disciple. Sa référence dans ce choix du guide ne fut autre que le Saint Coran et la Sunna du Prophète (P.S.L.) qui est la meilleure des créatures. Une personne est venue une fois le voir et s’est permis de jurer sur lui mais le Prophète (P.S.L.) le lui interdit formellement. En ce qui me concerne, je défends à tout disciple de jurer sur ma personne ou sur un de mes proches. Donc que chacun de vous jure sur Dieu ou qu’il se taise au cas échéant. C’est cette attitude qu’un musulman doit adopter. De nos jours il est très difficile de dire la vérité mais je ne tiens compte dans mes propos, que le Seigneur qui m’a créé, donné forme et force. Par conséquent je n’agirais jamais dans un sens qu’IL n’agrée pas et je suis ferme dans ma position au prix de ma vie. Quiconque adhère à ces principes peut cheminer avec moi au cas contraire qu’il rebrousse chemin. Je n’ai demandé à personne de me prêter allégeance. Je ne cherche pas de compagnon en cela et je n’ai pas non plus peur d’y être seul. Je ne veux pas qu’on me loue pour cela et je ne me soucie guère des critiques. Donc le musulman doit connaître cette forme d’association (jurer sur une personne) afin de l’éviter. De même on ne doit pas invoquer un homme de Dieu. C’est DIEU seulement qu’on doit invoquer. Il est toutefois admis d’invoquer le Seigneur par la grâce d’un prophète (A.S.) ou d’un homme de Dieu car ils sont Ses élus. Si vous allez dans le Mausolée d’un  saint homme vous pouvez prier pour lui, formuler votre prière à DIEU par la grâce de ce saint. La même remarque est aussi valable pour les prophètes. Invoquer un guide religieux en ces termes : «  je te demande l’exhaussement de mes voeux » ;  ne se fait pas dans l’Islam. Il est du devoir du musulman de connaître tous ces enseignements et de les appliquer. Tout enseignement subit l’épreuve du temps. En effet certains parviennent toujours à y introduire des pratiques non orthodoxes, altérant ainsi son sens authentique. C’est ce qui explique les missions vivificatrices dans l’Islam. La religion musulmane ne change pas dans le temps. Mais c’est seulement dans les mentalités des gens qu’elle s’altère. D’ailleurs dans ses écrits, Serigne Touba cite toujours en référence les ouvrages de ses prédécesseurs, pour dire que les enseignements restent les mêmes.  Mais c’est le Seigneur qui les dote d’une force mystique et d’une sagesse qui leur permettent de faire pénétrer dans le cœur du disciple. Il s’y ajoute que si vous exécutez leurs recommandations, dans les moindres détails et sans relâche, votre cœur finira par se purifier. C’est en ce sens que le sceau des Prophète prédisait l’arrivée d’un revivificateur de l’Islam au début de chaque siècle. Ce dernier sera capable de purifier les cœurs et transmettre les qualités du bon musulman. C’est le parachèvement de ces qualités qui a motivé la venue du prophète Mouhammad (P.S.L.). Parmi ces qualités on peut citer : rendre un culte pur et exclusif au Seigneur. Une analyse du Mouridisme nous permet de constater que les enseignements de Serigne Touba et la façon dont il vivait avec ses disciples sont aujourd’hui délaissés. Seule une très infime partie de mourides essaie de suivre ses traces. Beaucoup ne connaissent même pas ces enseignements ; ils n’ont pas été éduqués dans ce sens. Peu de mourides connaissent la pratique du Maahûz (Wird mouride). Et si par hasard les autres le connaissent ce n’est que de nom. Pourtant, Serigne Mouhamadou Lamine DIOP Dagana dans son livre, assure que Serigne Touba avait recommandé au disciple, de s’adonner continuellement à la pratique du Wird Mahfûz  même s’il était seul sur terre. Quel guide ordonne actuellement la pratique de ce Wird ? Si un guide ordonne la pratique d’un Wird aux disciples qui viennent vers lui, les gens diront : « Ce guide ne donne que des Wirds !». Pourtant, Serigne Touba avait ordonné sa pratique matin et soir. Aujourd’hui, les gens veulent laisser de coté cet aspect du Mouridisme. Que devrait-on faire? Les maîtres soufis s’accordent sur le fait que cette voie soit la plus rapide qui puisse permettre au musulman de se purifier et d’accéder au Seigneur. Accéder au Seigneur n’est pas le voir mais plutôt le sentir comme d’aucun le prétend. Le Coran dit à ce propos qu’on ne peut pas voir le Seigneur mais c’est LUI qui nous voit. Nous ressentons l’air mais nous ne le voyons pas. Le courant électrique ne peut également pas être perçu à l’œil nu mais on le sent dès qu’on touche un câble électrique. Bref le Seigneur (Que Sa Grandeur Soit Exalté) se sent mais ne se voit pas.

 Parmi les méthodes des soufis figure l’invocation des noms d’Allah. D’ailleurs    

 Serigne Touba a écrit que  l’invocation assidue des noms de DIEU prime sur tout ce que le disciple s’évertue à faire. Si vous avez tout le temps votre chapelet en main les gens soupçonnent votre affiliation à un groupe religieux. Cette attitude montre qu’ils ont délaissé les enseignements de Serigne Touba. Avec la lecture du Saint et Noble Coran vous recevrez le même traitement. La voie du soufisme est la plus dure pourtant elle est considérée comme étant la plus rapide pour accéder au Seigneur. Ce qui est plus rapide doit par conséquent être plus difficile. Figurent parmi les pratiques du soufis : se taire, la veillée nocturne, la lecture du Saint et Noble Coran, l’invocation des noms de DIEU mais aussi s’écarter de tout ce qui est inutile. Si par contre vous vous habituez à la médisance, à la calomnie ou à de mauvaises fréquentations et que vous vous réclamez du soufisme, vous vous leurrez. D’ailleurs, toutes les fois qu’on leur dit qu’ils ne sont pas mourides ils se fâchent et pourtant le mouridisme correspond à des critères bien définis. Le mouride est celui qui délaisse sa volonté pour épouser ce qui est agréé par le Seigneur. Si vous n’aspirez qu’au Seigneur en vous conformant à ses recommandations tout en vous écartant de ses interdits, Il vous dotera de Ses Bienfaits ici-bas et à l’au-delà. C’est celui qui répond à ces critères qui est un vrai mouride. Donc, les enseignements du Cheikh doivent être restaurés dans leur authenticité pour que les gens puissent les entendre et les pratiquer. Seule la vérité est importante et c’est elle qui demeure. Pourtant si vous vous présentez devant des soi-disant guides, ils s’intéresseront uniquement à votre situation financière en lieu et place de la purification de votre cœur. Or Serigne Touba avait l’habitude de dire : « Ne vous réjouissez point des dons pieux (Adiya) des talibés et ne les en louez guère. Ramenez-les vers leur Seigneur en les sermonnant sans complaisance»

 Aujourd’hui, les soi-disant guides ne mesurent le degré de dévotion du disciple qu’à l’aune des dons pieux. Ils ne diront jamais que tel disciple est dévoué parce qu’il est attaché à la mosquée ou bien qu’il est constant dans la lecture du Saint Coran encore moins qu’il fasse toujours des zikr avec son chapelet. Pourtant ce sont ces vertus qui devraient primer pour mesurer la ferveur d’un talibé.

 Il est clair donc que l’enseignement du Cheikh est aujourd’hui victime de moult faits exogènes qui concourent à l’altérer. Aussi tous ces faits doivent-ils être évacués de son instruction pour que les musulmans puissent mieux en jouir. Il est à préciser que Serigne Touba n’a pas créé une confrérie (Tarikha). Il s’est inscrit dans la voie tracée par le Prophète. A l’image de ce dernier, ce serviteur de la meilleure des créatures est une aubaine pour tous les musulmans. Tous ses écrits sont profitables à tous les croyants fussent-ils aussi éloignés que le levant et le couchant. Ils peuvent tous en user sans rien avoir à y remettre en cause. Mais quant à ses dons divins, ils relèvent de sa relation avec son Créateur. Personne ne doit s’en occuper. Serigne Touba recommande toujours d’adorer notre Seigneur en Lui vouant un culte sincère et exclusif ; de se conformer à Ses Recommandations et de s’écarter de Ses Interdits. Evitons donc d’associer notre Seigneur à qui ou quoi que ce soit

 Il s’y ajoute qu’on doit éviter de commettre tout péché de par notre langue ou nos autres membres. Tout musulman doit chaque jour durant préserver sa langue pour ne pas prononcer un mot que notre Seigneur n’agrée pas. Il doit tout faire pour que tous ses propos soient agréés par Le Seigneur. Il doit s’adonner à la lecture du Saint et Noble Coran, des khassaïdes qui sont des prières à l’endroit du Prophète ou encore à d’autres formes de Zikr. Il doit, en outre, s’efforcer de ne dire que des propos qui consolident sa foi. Il doit en être de même pour tous ses autres organes et membres qu’il doit protéger contre toute prohibition pour les consacrer à l’adoration du Seigneur. C’est l’application de toutes ses recommandations réunies qui forge la crainte révérencielle. C’est ainsi que le veut la Chari’a.

La troisième est d’extirper de notre cœur tout ce qui peut nous empêcher de ressentir le Seigneur. Certaines choses sont licites mais leur abus nous amène à oublier Notre Créateur. Ce peut être une fortune. En effet, la personne peut avoir une richesse et être obnubilée par elle au point d’oublier son Seigneur. Elle ne pense qu’à la fructifier, à travers des projets.  La personne ne pense qu’à avoir des épouses, des enfants. Toutes ces choses sont licites mais le musulman doit purifier son cœur pour que notre Seigneur n’y soit associé à qui ou  à quoi que ce soit. La personne doit  purifier son cœur pour qu’il n’y ait pas de voile entre lui et son Seigneur. C’est cela qui régit la crainte révérencielle. Ce sont ces vices internes (Raza-il) qui intéressent le Soufisme. La personne peut prier, jeûner, s’acquitter de la dîme légale ou Zakat ou bien faire d’autres actes de piété mais tout cela à une fin autre que la face du Seigneur. En effet, l’homme peut faire cela que dans le seul but d’obtenir des jouissances terrestres. La personne peut également exécuter toutes ces bonnes œuvres en étant  orgueilleux. On observe parmi les hommes de sciences certains qui sont très hautains. C’est seulement dans l’école du soufisme qu’on rencontre des érudits qui restent humbles. Les Maîtres soufis font tout pour que leurs disciples ne soient pas jaloux des autres. La jalousie est un des vices du cœur. Elle consiste à envier à son prochain ses avoirs ; ce peut être sa beauté, sa situation familiale, sa maison, sa voiture ou encore sa fortune. A chaque fois que Le Seigneur lui gratifie d’un succès tu es chagriné. Tu ne feras qu’en souffrir car celui que le Seigneur souhaite élever, personne ne peut empêcher son ascension. Aussi, seras-tu fatigué si tu désires hisser celui qu’Il veut abaisser. En outre, la personne peut accomplir de bonnes œuvres mais dans le seul but d’obtenir l’agrément des gens et non Celle de Dieu. Elle peut accomplir la prière rien que pour entendre dire des gens qu’elle est très attachée aux mosquées, au Coran ou au chapelet. C’est cela l’ostentation. C’est également le cas lorsqu’un riche fait des largesses aux gens dans le dessein d’entendre chanter sa générosité. Il arrêtera ses bonnes actions si les gens cessaient de le louer. Il y a aussi la fierté. Certaines personnes sont souvent, trop fières d’elles-mêmes. Une telle attitude ne doit pas être adoptée par un musulman. C’est pour remédier ces tares que l’école soufie nous enseigne l’humilité. En effet, même si vous déteniez toutes les connaissances du monde, tous les biens matériels de la terre, cela ne devrait pas vous empêcher d’être modeste. Un homme de Dieu peut, dès qu’il voit une personne savoir tous ce qu’elle a commis comme péché, le temps qui lui reste à vivre mais cela ne l’empêchera pas de l’honorer. Car il ne voit pas la personne mais seulement le Seigneur à travers cette dernière. En effet, le soufisme enseigne que quel que soient la position sociale, les connaissances, la perspicacité et la dévotion de l’individu il restera toujours humble. Vous ne sous-estimerez jamais celui qui est dans les interdits. Vous rendrez plutôt grâce au Seigneur en associant crainte et espérance d’autant plus que vous ne connaissez pas votre destin. Serigne Abdoul-Ahad MBACKE (quatrième khalife de Serigne Touba) souhaitait à un disciple d’être préserver du mal de la langue, de la parole malfaisante (thiate).  Ce dernier répondit amen et le khalife reprit en lui demandant s’il savait ce que signifie « thiate ». Beaucoup de gens définissent mal ce terme. En effet, ils ne l’appréhendent qu’en rapport avec  le vécu mondain. On voit parfois quelqu’un qui, dès qu’il fonde son espoir sur une chose, il se voit toujours déçu. Il dira qu’il est atteint de thiate. Cependant, cela est lié à la vie. Obtenir ce que l’on veut tel qu’on le souhaiterait n’est pas toujours possible ; la vie n’est pas ainsi faite! Il y a des choses que les gens s’encrent dans la tête et qui ne fera que leur troubler ou leur causer des ennuis car le Seigneur en a ainsi décidé. Tant qu’il y aura vie sur terre les gens convoiteront ce qu’ils ne peuvent avoir