Critique littéraire : «L’homme, le monde contemporain et Maa-ul-Hayaat» de Papa Fary Seye

« L’homme, le monde contemporain et Maa-ul-hayaat » est le troisième ouvrage de l’écrivain Papa Fary Seye après Racines égyptiennes de l’au- delà musulman (L’Harmattan 2011) et Sara, la lune du jour (L’Harmattan 2012).

Enseignant titulaire d’un Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA). Spécialisé en Egyptologie, il     poursuit     toujours ses recherches dans ce domaine. Il est aussi titulaire   d’un    diplôme en journalisme et est le Directeur de  publication du magazine « Maa-ul- hayaat » et Président du Groupe Maa-ul-hayaat communication.

C’est un ouvrage très spirituel  (89  pages) partant de  la  quête  de soi, de l’intimité et  de cette essence de réfection de l’âme. L’écrivain s’interroge sur le devenir de la société, à la mienne et aux nôtres. Il y lance des cris de cœur contre la quête effrénée du bien matériel poussant certains jeunes à la dérive et à la perdition. L’irresponsabilité de l’homme a fait que nous nous demandons perpétuellement de quoi demain sera fait. Tous les cataclysmes naturels  que nous vivons ont été engendrés par la frénésie collective liée à la surexploitation de l’environnement.

Préfacé par le Professeur Djiby Diakhaté,  Sociologue, l’auteur soutient la thèse d’un retour nécessaire vers le soufisme, cette voie consistant à délaisser les plaisirs mondains afin de combattre les désirs charnels de  l’âme pour accéder à l’étendard d’homme apaisé dans une société où on nivelle vers le bas, dominée et mise à nue par le matérialisme où les adeptes sont pris pour des faibles d’esprit. Baruch Spinoza : « Et les faibles sont ainsi faits qu’ils accrochent leurs sentiments à toutes les épines comme pour en prouver la solidité ».

L’ouvrage est bien rédigé, très bien documenté avec des références exactes et des sources précises. Cela montre sans doute le niveau de culture générale de l’auteur. La société a complétement changé ses règles de jeux, désormais le mérite importe peu et on ouvre toutes les portes à celui qui sait bien saisir les opportunités avant qu’elles ne s’en aillent. La personnalité de  l’individu  n’est   plus   appréciée à sa juste valeur, l’on joue aux jeux de dupes et à l’apparence. On est apprécié qu’à travers le paraître et non l’être, de ce qu’on fait et de ce qu’on dit. Alors que « Ni l’apparence ni les paroles ou les actions ne traduisent pas forcément les intentions cachées de l’homme ».

Satan le lapidé, banni par Dieu et  les  Prophètes,  se   retrouve   hébergé  par les Humains, « ces représentants de Dieu sur terre ». N’est-ce pas pour cela que les humains éprouvent tant de mal à s’aimer réciproquement ? Emmanuel Kant nous avertit « L’Homme a trois vices : la fragilité, l’impureté et la méchanceté ». Satan à qui on a refusé le Paradis faute d’un manque d’humilité et d’un excès d’orgueil, intervient fréquemment dans les prises de position des uns et des autres. Contribue plus à la  dégradation  des lois et règlements préétablis pour une bonne marche de la société.

Une société  complexe  où tous les coups sont permis. De la méchanceté gratuite, des injures et des complots de seconde nature, les humains sont prêts à tout pour satisfaire leur égo. « La personne n’hésite pas à pleurer ou même à fournir des preuves matérielles ou audiovisuelles, montées de toutes pièces pour tromper la vigilance des gens et les entraîner dans leurs pièges » Sous nos tropiques, nos congénères sont des tyrans et on ne peut aimer   un tyran ! Si on en est à une situation telle qu’on ne peut plus se fier à l’apparence et aux actes visibles, on ne peut qu’en être désespéré. L’auteur nous le rappelle, « les actes visibles ne suffisent pas pour témoigner de la bonne foi d’une personne ».

L’auteur nous rappelle la leçon d’un des plus célèbres livres de Molière paru en 1664, Tartuffe. « Bien que datant du XVII ième siècle, Tartuffe est toujours d’actualité. Elle renferme des leçons de vie et révèle une autre facette de l’homme qui peut être bon comme il peut aussi faire mal. » De la même manière que la femme peut elle- même être socle de  développement de toute société, de la même sorte  elle peut devenir poison et pourrir ainsi la vie de l’homme. Tous les sages arrivent à de hautes positions stratégiques en évitant les pièges tendus par les femmes. Ceux qui n’ont pas réussi très tôt à les distinguer ont appris l’Erreur sur le tas, donc à leurs dépens et se retrouvent isolés et écartés complétement de la société. Le Coran nous avertissait dès lors « En réalité, la femme est un grand stratège ! ».

« Et finalement, à qui  faire  confiance ? » dixit l’auteur.

Il faut qu’on puisse restaurer les valeurs sociétales. Et pour cela, le rôle est imposé aux parents. L’éducation, le respect de la matérialité et du non matérialité doit se faire à la base, dès le bas âge. Inculquer à l’enfant des principes et des idéaux qui font qu’il se sentirait prêt à relever tous les défis qui se présenteront à lui. La décence et la pudeur installées chez l’enfant très trop lui permettront de garder ses valeurs civiques et morales pour ne pas céder à la tentation.

Tout mène à la  réussite mais à condition de s’en sortir. Tous les chemins mènent vers la perdition et on a plus le choix. La pression atmosphérique  n’est  plus dans l’atmosphère, elle courtise nos cœurs. Notre âme et nos désirs deviennent des pulsions, ces choses les mieux partagées aux mondes. Sodomisation, lectures en vague, intox et campagne de diabolisation, l’homme est finalement prêt à tout pour nuire avec l’appui des médias. « Les multimédias forment tous les jours des stars et nous les proposent sinon nous les imposent » a dit l’auteur.

On cherche à être de plus en plus admiré. Du « buzz » au laxisme, les jeunes n’ont rien à perdre car n’ayant rien à gagner. « Certains jeunes sont de plus en plus acculturés ». Et on cherche par tous les moyens à être le premier, à mieux se distinguer, à être devant, à être vu et reconnu. Ce qui devenait modèle devient délit et le délit est tellement pris à la légère qu’il deviendrait le chemin à suivre pour atteindre l’excellence. La société s’est résignée et a transformé ses règles de jeux. La règle devient l’exception et l’exception la règle.

Une société n’a que les dirigeants qu’elle mérite. Les nôtres sont les plus corrompus. Les éducateurs appelés enseignants et  professeurs  ne choisissent plus ce métier de par sa noblesse mais de par sa valeur pécuniaire. Comment se justifierait- il le fait d’aller en grève pendant presque 4 mois, pénalisant ainsi tout un système clé et hypothéquer l’avenir de toute une génération ? Les autorités laissent passer l’éponge et s’occupent de « leur amour acharné pour le pouvoir » et de leur gré d’intérêts crypto-personnels.

Les jeunes n’ont plus de repère. Allant jusqu’à considérer un rêve futur comme une garantie à l’ascension sociale.

« Barça ou barssakh / Barcelone ou la mort », nos jeunes vendent le présent au  futur  en  s’adonnant  au  merci  du premier venu et de l’émigration clandestine au risque de leur vie.

Face à une situation de perdition et  de détresse, l’auteur  recommande une nouvelle forme de politique, un nouvel idéal et une nouvelle forme de gouvernance après avoir tout essayé : le communisme, la monarchie, le socialisme, le capitalisme, la démocratie. « Essayons  maintenant  le Mouridisme et on verra que toute l’humanité s’en réjouira. » Rappelons que  le  Mouridisme  est  une  culture commune autour de la « Khidma », être au service des créatures à travers la voie de Dieu. Il incarne un processus étatique allant d’un modèle social efficace à un modèle économique dynamique en passant par une culture facile de la chose politique.

Ne savant plus quoi faire, les nôtres se confient à des guides spirituels qui devraient eux-mêmes « se préoccuper de leur propre guérison ». Cheikh Ahmadou Bamba « Ne prête pas attention à toute personne qui te ressemble à un guide religieux » Et d’ailleurs comment peut-on guider si l’on est soi-même éclairé ? L’auteur donne l’exemple de Cheikh Ahmadou Mbacké Maa-ul-hayaat comme référence car ayant sorti du pétrin pleins de jeunes qui s’égaraient du bon chemin. Les témoignages sautent à vue d’œil et laissent croire qu’il est un vivificateur, un déclencheur du soufisme que les hommes ont besoin pour avoir le cœur apaisé.

Abdou Khadre MBACKE – Ecrivain-Blogueur-Chroniqueur
abdoukhadre2011@gmail.com
Juillet 2015

Patrons de presse : halte à la diabolisation du mois béni de Ramadan

Le ramadan est un mois sacré chez tous les musulmans du monde entier. Il a été rendu obligatoire par Dieu, comme étant le quatrième pilier de l‘Islam, dans la seconde année de l’Hégire (622), par la révélation de ce verset :
« Ô les croyants ! On vous a prescrit as-Siyam (le jeûne) comme on l’a prescrit à ceux d’avant vous, ainsi atteindrez-vous la piété » (sourate 2, verset 183). Cependant les patrons de la presse sénégalaise semblent ne pas accorder l’importance qui sied à ce mois.

 L’objectif du jeûne, c’est de permettre aux croyants d’atteindre la véritable crainte révérencielle en ALLAH. Celle-ci se manifeste dans le savoir, le savoir-être et le savoir-faire qui corroborent parfaitement les enseignements de l’Islam. Le mois de ramadan bien accompli est sanctionné par un diplôme qui est une somme de vertus nourrissant le croyant durant son court séjour terrestre. Ainsi, le musulman est amené à mener un combat permanant contre ses quatre ennemis que sont : âme charnelle, satan, plaisir et bas-monde, dans l’intention de purifier et d’élever son âme spirituelle. En effet, c’est la purification de cette dernière qui ouvre au musulman les secrets divins dont la perception procure la crainte véritable en Dieu.

Loin de se réduire à l’abstinence alimentaire, le jeûne exige du musulman la mobilisation de tout son corps qui doit être préservé du blâmable à tout moment, à plus forte raison durant le mois béni de ramadan. En effet, le corps humain est composé d’ouverture (de sens) qui toutes convergent vers le cœur. Leur libération l’endurcit et l’obscurcit au point que l’homme s’emballe dans les plaisirs, le chemin de la déchéance et de la géhenne. Pour parer à cette éventualité, Dieu dans Sa Miséricorde infinie nous a gratifiés de ce mois béni de ramadan et a fait du jeûne un exercice spirituel qui doit démontrer au musulman sa capacité de se priver, pour un temps, ce qui lui semblait indispensable. Cette mise en train du cœur par la jihadu naf’s (lutte contre son âme charnelle, la retenue) est le chemin du salut dans les deux mondes (terrestre et céleste). C’est ainsi que Dieu s’adresse aux humains en ces termes :

« Le jour où ni les biens, ni les enfants ne seront d’aucune utilité,
« sauf celui qui vient à Allah avec un cœur sain.
« On rapprochera alors le Paradis pour les pieux.
« Et l’on exposera aux errants  la Fournaise » (Sourate 26, versets 88 à 91).
Le Prophète Mouhammed (P.S.L), de son retour à la grande bataille de Badr disait à l’endroit des combattants : «  la petite bataille vient de se terminer, il reste la grande bataille ». Ses compagnons lui demandèrent « Ô Prophète de Dieu quelle est la grande bataille ? », il répondit : « c’est la lutte contre son âme charnelle (jihadul naf’s). »
Cheikh Ahmadou BAMBA dans Les cadenas de l’Enfer, n°11 écrit ces très beaux vers :
2/5 « Frères, désirez ardemment la guerre sainte de l’âme !
3/5 « C’est par elle que vous gagnerez le Paradis.
4/5 « Celui qui ne mène pas le combat pour son âme, n’obtiendra rien de bon.
5/5 «  C’est là, j’en jure par ma vie, le suprême combat ! »
El Hadji Omar TALL aborde dans le même sens. Pour monter l’importance de la lutte contre son âme charnelle, il écrit dans Ar-Rimah :
« La guerre sainte aux infidèles est à la portée de tout un chacun, tandis que le combat spirituel est le privilège des meilleurs, car il est plus facile de combattre autrui que soi-même. »
Le mois de ramadan est donc sacré pour tout musulman, du fait de sa haute portée spirituelle. Le prophète Mouhammad (P.S.L) a dit :
« Le ramadan est venu à vous ! C’est un mois de bénédiction. ALLAH vous enveloppe de paix et fait descendre Sa Miséricorde. IL décharge des fautes et IL exauce les demandes. ALLAH vous regarde rivaliser d’ardeur dans ce but et IL se vante de vous auprès de Ses anges. Montrez à ALLAH le meilleur de vous-mêmes, car c’est bien malheureux celui qui est privé de la Miséricorde d’ALLAH, Puissant et Majestueux ! »  (hadith rapporté par Ibn Maja).

Le Prophète (P.S.L) de l’Islam a dit aussi :
« Celui qui jeûne le mois de ramadan, en connaissant et en respectant avec vigilance les règles du jeûne expie son passé » (Boukhari).
Dans un autre hadith rapporté par Bayhaqi, le Prophète (P.S.L) a dit :
« Si les serviteurs savaient quelle est la valeur du mois de ramadan, ils souhaiteraient que l’année toute entière fût ramadan ».

Vue l’importance d’un tel mois, le musulman doit s’efforcer de ne commettre le moindre acte susceptible de lui faire perdre les avantages liés à l’observance stricte des règles du jeûne.
Cependant, il est regrettable de constater que certains patrons de la presse font semblant d’ignorer complètement les bienfaits et les exigences de ce mois béni, comme si on n’est pas dans un pays à majorité musulmane.  Pour preuve, à l’heure de la rupture du jeûne, les télévisions n’intéressées que par le gain de la publicité, nous servent des sketchs qui, non seulement dépassent les limites du manque de respect pour ce mois béni ainsi que celles l’indécence, mais pire, essayent de diaboliser l’Islam. Le musulman, ignorant de ce qu’il est et de ce qu’il doit représenter pour le reste de l’humanité, se laisse emporter par ces sketchs insensés jusqu’à faire fi de la prière de timis, du recueillement et surtout de la repentance avec un cœur voué à ALLAH (s.w.t). Et finalement, sa faim et sa soif ne lui seraient d’aucune utilité, au moment des comptes (qu’ALLAH nous en préserve).

Baye Fary SEYE

LA LIBERTE DANS L’ISLAM

La notion de liberté, selon le dictionnaire Larousse est l’état de quelqu’un qui n’est pas soumis à un maître. En effet, elle est liée à la notion d’indépendance et de soumission. Mais, pour cerner davantage cette notion, il convient de s’interroger sur la conception qu’en a l’Occident

Les écrivains occidentaux distinguent deux types de liberté : la liberté philosophique et la liberté individuelle. Le premier est la possibilité d’agir d’une manière autonome sans être soumis à une force extérieure (divine, sociale ou psychologique). On pourrait donner l’exemple de la liberté de Meurseult, dans L’étranger. Le second confère le droit de disposer de soi-meme en étant protégé contre toute mesure arbitraire. Elle commence là où s’arrête celle des autres.

Perçue sous cet angle, la liberté est souvent synonyme de déviance et cadre avec les notions de « libertin » et de « libertaire ». A l’origine, le libertin c’est celui qui ne respecte pas les lois de la religion. Même si le mot a évolué, plus tard, pour avoir le sens de déréglé, d’immoral, il renferme toujours l’idée de déviance. Le libertaire, quant à lui, est celui qui n’admet aucune limite dans l’exercice de sa liberté : c’est la liberté extrême assimilée à la licence ou même à l’anarchie. Dans l’un comme dans l’autre cas, le Musulman ne saurait se fonder sur cette façon de concevoir la liberté. Celle-ci est, dans l’Islam, plus positive.

Toutefois, à l’image de la pensée occidentale, l’Islam donne au Musulman la latitude de s’exprimer, de penser, d’aller et de venir. Cette forme de liberté constitue, à n’en pas douter, un modèle à tout point de vue, car étant bien cernée et réglementée. Elle guide la vie du musulman et insiste davantage sur le rapport entre l’homme et son milieu. Le Coran en a parlé depuis le septième siècle de notre ère. Mais, c’est souvent, l’ignorance de ce Texte sacré qui nous pousse à attribuer telle ou telle autre valeur à l’Occident.

Cependant, la liberté qui nous semble la plus importante est celle qui installe chez le croyant la sincérité dans ses oeuvres, l’amour véritable envers le Seigneur. En effet, l’homme se compose de deux éléments : le corps et l’âme. Le premier est terrestre ; il est un attribut partagé avec les animaux ; il va sans dire qu’il est mortel. Le second est considéré comme céleste et immortel. C’est cette immortalité de l’âme qui différencie l’Homme de l’Animal, car il donne du sens à son existence terrestre et dans l’au-delà.

Le CORAN ferait allusion à ces deux dimensions de l’être humain en ces termes : « Nous avons certes crée l’homme dans la forme la plus parfaite. Ensuite, nous l’avons ramené au niveau le plus bas » (sourate 95, versets 4 et 5). Cela voudrait dire que l’homme est entre deux postulations ou forces : le Bien et le Mal.

C’est là où la notion de liberté retrouve son tout sens, sa véritable signification. Elle recoupe la vision de Soufiane Kherrazi quand il écrit dans Philosophie, publiée en 2013: « L’homme est animal quand il est moins humain, et de ce fait, il n’est pas libre quand il se comporte instinctivement ». .
Cela renvoie également la conception de Kant qui pense que la liberté de l’homme consiste essentiellement à depasser ce qu’on appelle l’agencement mécanique de son existence animale, c’est-à-dire se détacher de tout caractère instinctif ou toute « hétéronomie » qui s’impose à l’homme dans sa logique animale ou dans son état de nature.

L’homme est libre s’il annihile tout désir, toute volonté de se hisser au dessus des autres. En effet, lorsque l’amour de Dieu est authentique et sincère, les trésors, les richesses et les biens sur terre perdent leur éclat et l’idée même d’être célèbre devient dérisoire.

En somme, du point de vue de la religion et de l’Islam en particulier, on parle seulement de liberté quand rien, sur cette terre, ne peut avoir de la prégnance sur nous, lorsque, par une éducation stricte et par la maîtrise de l’âme charnelle, l’homme parvient à dominer ses pulsions et es désirs.

En définitive, quand on est humble devant son SEIGNEUR, mais fier de sa situation quel qu’elle soit devant les tyrans, les oppresseurs, les richesses et les futilités de ce bas monde, on est véritablement libre.

Moussa THIAO Professeur de Lettres, Doctorant en sciences du langage

 

 

 

Le concept de “BAMBA FEPP”: Etude critique

Au Sénégal, depuis un certain temps, un nouveau concept a vu le jour. Il s’agit de « Bamba fepp ». Ce concept qui signifie « Bamba partout » aurait pour objectif, la vulgarisation de l’oeuvre de Cheikh Ahmadou Bamba à travers le monde. Nous nous en réjouissons en tant que mouride et prions pour qu’ALLAH assiste toutes les actions entreprises pour la vulgarisation des enseignements authentiques de celui qui était l’héritier du Prophète (PSL), le défenseur infatigable de l’Islam, l’incarnation de la sunna, Cheikh Ahmadou Bamba.

Cependant, même si le concept est nouveau, la philosophie de « Bamba fepp », tant qu’il s’agit de défendre l’Islam et la sunna, ne date pas d’aujourd’hui, C’est Bamba lui-même qui en est le modèle achevé dans la forme tout comme dans le fond. Pour preuve, après l’inhumation de son vénéré père Serigne Mame Mor Anta Saly Mbacké, Serigne Taïba Mor Nboumbé s’adressait à lui en ces termes « Maintenant je voudrais qu’on aille ensemble chez Lat Dior pour lui présenter nos condoléances. Ce sera un geste qui lui fera plaisir. En effet ton père était son ami, son marabout et son conseiller. Nous lui proposerons de faire de toi son remplaçant vu ton niveau de connaissance et ton charisme. Tu peux n’attendre de sa part que du bien et du bonheur. Voilà le conseil que je te donne. Qu’en penses-tu ? » Cheikh Ahmadou Bamba khadimou Rassoul lui répondit en ces termes : « Je vous remercie et suis très reconnaissant de votre proposition. Que DIEU vous en récompense en bien et qu’IL vous préserve du mal. Je suis disposé à aller présenter mes condoléances au prince, vu son amitié avec mon défunt père. Mais je ne saurais être disposé à solliciter un quelconque privilège auprès de lui, je ne désire rien de leurs biens terrestres. Je ne cherche des honneurs que de la part de DIEU, Maître des Maîtres ».

Ce refus d’être au service de qui que ce soit, si ce n’est ALLAH à travers les enseignements de son Prophète (PSL), lui a valu plusieurs ennemis dont le plus visible était le colonisateur qui l’a déporté hors du Sénégal en lui faisant subir toutes sortes d’atrocités rien que pour Lui faire renier sa foi comme Il l’a bien élucidé dans son poème « Khalo li yarkann ». Serigne Touba a donc montré au monde entier que quelque soit le contexte dans lequel il évolue, son unique et ultime but est la « recherche des honneurs que de la part de DIEU, Maître des Maîtres ». A ses débuts, son combat n’a été porté que par lui et un petit nombre de fidèles. Mais au front, il était le seul à subir les agissements du colonisateur qui voulait l’éliminer. Durant toute la période qu’il a été avec le Blanc, Cheikhoul Khadim s’est tourné exclusivement vers ALLAH en marchant obstinément sur le chemin menant vers LUI en accomplissant SES recommandations et en se détournant de SES interdits, selon la Sunna du Prophète (PSL). Ceci montre que le véritable combat de Serigne Touba est la propagation de l’Islam authentique tel que le Prophète l’a reçu d’ALLAH, c’est-à-dire un Islam qui conduit l’individu vers une adoration exclusive du MAITRE DE TOUT ce qui existe.

La propagation du concept « Bamba fepp » doit aller de pair avec une volonté manifeste, affichée aussi bien par les initiateurs que les autres disciples de revivifier l’enseignement de Serigne Touba à travers leurs comportements de tous les jours à savoir, l’application stricte des prescriptions et l’abstention totale de tout ce qui est prohibé par le SEIGNEUR du Jour de la Rétribution. Serigne Touba, comme le dit Serigne Moustapha Saliou, a été clair et restera clair jusqu’à la fin des temps, car il a accompli les recommandations d’ALLAH, ce que tous ses contemporains ont témoigné. Aussi, a-t-il laissé à la postérité un trésor inépuisable de savoir, de savoir faire et de savoir être à travers ses écrits. Il a éduqué des hommes qui ont tous été des exemples incontestés dans l’adoration exclusive d’ALLAH. Il a aussi laissé des fils que tout le monde admire à cause de leur abnégation dans l’adoration exclusive d’ALLAH et le respect du culte du travail.

Par conséquent, ce concept de « Bamba fepp » doit continuer la propagation de cette tradition d’adoration exclusive d’ALLAH et d’incitation au culte du travail licite et bien fait. Ce concept doit nous mener au respect des cinq piliers de l’Islam comme nous les ont fortement rappelés et recommandés tous les khalifes de Serigne Touba. Lorsqu’on a posé la question, « Qui est Serigne Touba ? », à Cheikh Mourtada Mbacké Ibn Khadimou Rassoul il a répondu « moy l’Islam rek » (« Il est l’Islam et rien d’autre »). « Bamba fepp » ne doit être rien d’autre que la revivification de l’Islam qui, depuis un certain temps, est agressé de tous bords. Cette agression de l’Islam est faite par certains ‘’musulmans’’ maladroits qui présentent l’Islam sous une fausse image barbare et opportuniste en tuant des individus innocents à travers des attaques terroristes, pour des intérêts crypto-personnels, à savoir le pouvoir. L’autre agresseur, ce sont les hommes politiques occidentaux qui profitent de la maladresse des premiers que je viens de citer pour combattre l’Islam ou amalgamer Islam et terrorisme afin de transposer les problèmes socioéconomiques de leurs populations qu’ils ont promis de résoudre dans un combat qu’ils ne gagneront jamais.

Les initiateurs de ce concept doivent donc avoir comme seul objectif l’application strict de l’enseignement de Cheikh Ahmadou Bamba partout où se trouvent les mourides en particulier et les musulmans en général. Cet enseignement qui reste et restera toujours en conformité avec l’Islam dans une trilogie que le Cheikh a clarifié dans plusieurs de ses ouvrages à savoir : la Confession de Foi (Al Imân), puis la Voie de la Soumission à DIEU (AI Islâm) et la Voie du Perfectionnement Spirituel (Al Ihsân). Voilà donc en un résumé, l’enseignement très clair et sans équivoque, aux yeux de tous les musulmans sincères à travers le monde entier, que Cheikh Ahmadou Bamba khadimou Rassoul a voulu propager.

Modou Fatma MBOW
Ingénieur T. Agronomiques
Master en SARD
Chef du Service Départemental du Développement Rural de Louga
Chargé Formation et Information du RNFS/GIPD
Homologues aux experts chinois du PNASA

 

 

NE BLASPHEMONS PAS BAMBA

La permissivité est aujourd’hui à outrance au Sénégal surtout en ce qui concerne la religion. Malheureusement, on acquiesce par une facilité traumatisante des pratiques  qui heurtent gravement les fondamentaux  de la religion. De nos jours, la religion est mêlée à toute sorte de facétie  et de pratiques canularesques. En effet, depuis un certain temps la lutte, la musique et la danse ont dominé le quotidien des sénégalais et pire on fait le méli-mélo  entre le sacré et le ludique.

I/ Pour ce qui est de la lutte :

L’hypermédiatisation de la lutte au Sénégal a fait que celle-ci  est devenue une drogue pour certains amateurs qui sont prêts à se sacrifier au prix de leur vie. Combien de fans meurent  lors des combats?  Cela montre que le phénomène de la lutte a gagné du terrain et n’a pas laissé la religion indemne. Et progressivement on assiste à un processus de jonction voire de fusion entre la chose religieuse et le ludique surtout au niveau de l’arène.

Les spectacles de loisir et de distraction sont fortement empreints de la religion au point qu’on s’interroge si nous sommes dans un pays musulman ? Ainsi, la religion est devenue actuellement objet de distraction et d’amusement. On a vu dans l’arène des lutteurs, sans crainte de représailles d’une famille religieuse,  brandir les effigies de chefs religieux comme Cheikh Ibrahima NIASS, El hadji Malick SY ou encore Cheikh Ahmadou Bamba des saints qui ont  sacrifié toute leur vie dans le sentier d’Allah.

En outre, les lutteurs jurent par  tous les noms de marabouts alors que ceux-ci ne se sont jamais indignés. Le saint Coran également n’est pas épargné, parce que les lutteurs ont tendance à distribuer à tort et à travers des exemplaires du livre saint en préparation mystique. Devant ce silence des chefs religieux, certains lutteurs outrepassent les limites du tolérable et vont jusqu’à s’amuser à prier en pleine arène tout en étant dans un état de quasi-nudité.

Le phénomène est d’autant profond que ce sont les chefs religieux eux-mêmes qui entretiennent des relations amicales poussées avec les lutteurs de renom (VIP). Et pas mal de lutteurs, séance tenante, autour de micro affirment avoir reçu des prières et l’approbation de tel ou tel guide religieux.  D’ailleurs ces phénomènes avaient commencé à engendrer une « confrérisation »  de l’arène. Chaque lutteur prêche pour sa chapelle confrérique et certains allaient jusqu’à prédire leur invincibilité pour avoir la bénédiction de leur guide spirituel.

Certains chefs religieux se targuent d’être le guide spirituel de tel ou tel lutteur de renommée. Cela se comprend parce que la formule « rendre grâce  à mon marabout » est un reflexe mécanique chez les lutteurs ce qui veut dire que ces derniers ont l’assentiment de leur guide religieux qui les incitent à la lutte.  Naturellement, un accueil pompeux est souvent réservé  à ces lutteurs une fois qu’ils rendent visite à certains chefs religieux.

De ce fait, on assiste à un processus de légitimation subtile du phénomène de la lutte par ceux qui sont sensés incarner la religion.

Pire, certains chefs religieux ont commencé à accepter d’être parrainés dans des combats de lutte et certains drapeaux (trophées) leur sont dédiés. Mais le comble de l’horreur, a été atteint avec le combat de lutte qu’on a voulu attribué à Bamba, un homme de Dieu qui a consacré toute sa vie à l’adoration exclusive d’Allah. Et d’ailleurs dans le cadre de cette analyse nous tenterons de nous focaliser  un peu sur ce qu’est le mouridisme et les facéties  qu’on veut l’associer.

Au regard de ce qui précède, le mouridisme qu’on a voulu assimiler à la lutte ou au ludique est une pure hérésie.

Et d’ailleurs une légende authentique est rapportée à ce sens. Le Cheikh qui entendait un tambourinage demanda : « c’est quoi ce bruit? » On lui repondit : « c’est une cérémonie de Lamb (lutte) » le Cheikh ajouta : « Duñu dathie dara, dara, dara. ». (Ils ne trouveront rien, rien, rien).

Cette légende montre à suffisance que Cheikh Ahmadou Bamba n’a jamais cautionné la lutte. Mieux, le Cheikh a toujours considéré les cérémonies de lutte, foncièrement ancrées dans nos traditions,  comme des assemblées de perdition.

Bamba dans son fameux ouvrage Viatique des adolescents, recommande tout adolescent de  fuir les assemblées qui entraînent la perdition. Donc c’est un blasphème que de vouloir lui parrainer un combat de lutte.

Aujourd’hui la lutte focalise toutes les attentions des sénégalais et naturellement  un grand nombre de musulmans crient, s’agitent et se disputent vainement sur des futilités. Cheikh Ahmadou Bamba avait une notion du temps et de son caractère précieux. Ainsi, pour Bamba le mouride doit éviter de perdre inutilement du temps car pour lui  le temps doit être consacré à Allah. C’est pourquoi les bavardages futiles sur les combats de lutte sont une perte de temps énorme pour le mouride qui cherche l’agrément du Seigneur. Bamba avait opéré un désintéressement total aux choses de ce bas monde et il avait déteint cette éducation sur ses disciples. Serigne Modou Adjara Mbacké en était un. A chaque fois que quelqu’un venait lui parler de choses mondaines, il se levait subitement et allait s’asseoir ailleurs. Ce qui veut dire que personne n’osait lui parler des futilités comme la lutte.

C’est pourquoi, il est aujourd’hui triste de constater que le mouridisme authentique tel que enseigné par Cheikh Ahmadou Bamba ne cesse d’être laissé en rade par nous-mêmes qui se réclamons de cette confrérie, alors que Cheikh Ahmadou Bamba a bien clarifié ce qu’est le mouride. Pour le Cheikh, le mouride est celui qui n’a aucune autre aspiration si ce n’est la quête permanente de l’agrément du Seigneur. Cet agrément passe par une privation c’est-à-dire une adoration exclusive d’Allah, l’éloignement de toute chose mondaine et de tous penchants ludiques.

C’est ce qui faisait que parmi les disciples que Serigne Touba avait éduqués, il y avait certains qui récitaient l’intégralité du Saint Coran au cours des prières surérogatoires qu’ils effectuaient chaque nuit. De même, ses disciples étaient constants dans le jeun, la mention des noms de Dieu et les veillées nocturnes la lecture méditative du Livre Saint et bref ils rendaient un culte intense au Seigneur. Cette éducation spirituelle atteste que Bamba et ses disciples se sont toujours consacrés à l’adoration du Seigneur et au désintéressement des artifices de ce bas monde.

Donc, il faut que l’enseignement orthodoxe de Bamba soit revisité. À partir de ce moment on comprendra aisément que le mouride n’est pas celui là qui peut se permettre de tout faire, même si ce n’est de poursuivre ses passions et s’éterniser dans les interdits, et aura sa demeure paradisiaque acquise sans nul besoin d’œuvres de piété.

II/ Pour ce qui est de la musique et de la danse :

Comme nous le savons tous, la musique comme la danse sont  bannies par l’Islam. Mais au Sénégal on semble croire le contraire, au regard des modes de vie de certains musulmans. En effet, la jeunesse est aujourd’hui mélomane et danseuse.  Et de plus en plus, on assiste à l’immixtion de la musique et de la danse dans le périmètre sacré de la religion. Des noms de saints  hommes sont constamment mêlés à la musique profane au rythme des pas de  « mbalakh » ou du « rap ».

Et plus spécifiquement, le nom de Cheikh Ahmadou Bamba est tellement associé à la musique profane au point que ce phénomène est banalisé. Et naturellement on perd de vue le caractère prohibé. Les disciples inconscients en deviennent des accros.

Plus grave, au Sénégal on cherche toujours à légaliser l’illégal et légitimer l’illégitime. Pour ce faire, certains prétendus « mourides »  musiciens, n’hésitent pas de reprendre intégralement les écrits (xassidas) de Bamba dans des morceaux. Comme on l’a cité plus haut, la chanson est accompagnée du rythme endiablé du mbalax, de la salsa ou du rap. Bamba ne mérite pas une telle profanation car il a passé toute sa vie durant au recueillement spirituel et à l’éloignement de toute futilité de ce bas monde.

De même, les cérémonies de « thiant » dédiées à Bamba sont reconverties en de véritables rencontres de danse. Et parfois, c’est la mêlée entre filles non voilées et garçons dans une même enceinte. Il est impensable qu’une cérémonie parrainée à Bamba puisse être associée aux percussions des tam-tams et aux esquisses de pas de danse. Les supposés disciples qui croient qu’avec la danse, ils accéderont à l’agrément de Bamba se trompent.

Le Cheikh avait dit : « quiconque fait ce qui lui plaît, rencontrera ce qui lui déplaira ».   Bamba n’a jamais recommandé le divertissement ou la distraction. C’est pourquoi vouloir l’associer à la danse ou la musique est un véritable sacrilège à son endroit.

Ainsi, la généralisation d’un fait ne lui confère pas sa légalité. Même si aujourd’hui la lutte, la musique et la danse sont devenues des phénomènes de mode, elles ne seront jamais reconnues par Allah. Par conséquent, ces futilités ne doivent pas être associées à Bamba, un saint qui a consacré toute sa vie à l’adoration de Dieu. Cheikh Ahmadou Bamba à opéré un détachement total à ce bas monde donc ne le mêlons pas  à ces mondanités facétieuses au risque de le blasphémer.

Cheikh Mabéye SECK, doctorant en Droit public, élève greffier

 

 

 

Cheikh Ahmadou MBACKE Maa-ul Hayaat un modèle pour le développement économique et social du Sénégal

Keur Mbaye Fall est un quartier de la banlieue dakaroise qui se trouve sur la route de Rufisque à quelques kilomètres du centre-ville de Dakar, la capitale sénégalaise. Dans ce quartier se trouve le Daara Janatoul Firdaws où se rencontrent des jeunes hommes et femmes vêtus en majorité de blancs et ayant tous un même idéal : rencontrer la grâce divine par la quête du savoir.  Ce jour-là,  c’est un dimanche, des disciples étaient tous assis à terre, accroupis, têtes baissées dans un silence de cimetière et chacun regardait devant ses genoux. Soudain une porte s’ouvrit, un jeune homme du nom de Mouhammad MASSALY en sorti tenant entre ses mains une chaise qu’il vint poser devant l’assistance et s’accroupit à son tour comme les autres disciples.

Quelques minutes après un homme tout de blanc vêtu sortit de la même porte. Il marchait majestueusement avec des pas sûrs tout en regardant juste devant ses orteils. Après quelques pas cet homme à la stature bien bâtie avec  un visage rayonnant de clarté divine, des yeux dévoilant un homme qui a passé toute la nuit en état de veille, s’assoit poliment sur la chaise et faisant face à l’assistance en s’adressant aux disciples en ces termes « Assalamou aleykoum wa Rahmatou lah » (Que la Paix et la Miséricorde de DIEU soit sur vous). L’assistance lui rend la salutation «Wa aleykoum salam wa Rahmatou Lahi tahala wa barakatou ho » (Que la paix, la miséricorde et la bénédiction de Dieu soit sur vous). A la suite de ces salutations le saint homme tira auprès de lui la petite table lui servait de support y posa un livre intitulé « MASSALIKOU JINAN » (Les itinéraires du Paradis) dont l’auteur est Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul. Il ouvrit le livre, posa son doigt béni sur un vers et commence la traduction. Au fur et mesure que sa voix retentit amplifiée par des hauts parleurs, l’assistance composée en majorité de jeunes, écoutait attentivement le saint homme avec un cœur ouvert ainsi que des yeux en larmes, tellement le contenu de ses paroles dévoilait notre vacuité spirituelle. Le saint homme parlait du comportement que doit avoir le vrais musulman, aussi bien en vers DIEU le CREATEUR du genre humain qu’envers son prochain ainsi que les éléments qui lui permettent d’être en parfaite symbiose avec ALLAH à savoir le rappel de la Mort, le séjour tombal, le Jour du Jugement dernier, l’Enfer et le Paradis. En parlant de ces thèmes on sent la véracité de ses propos à travers une voix sûre, claire et précise. Cet homme est CHEIKH AHMADOU MBACKE MAA UL HAYAT fils de Serigne Amdy Moustapha MBACKE et petit fils de Serigne Modou Adjara MBACKE compagnon infatigable et proche parent de Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul. Le saint homme a passé une grande partie de sa jeunesse auprès de Cheikh Saliou Mbacké qui l’a éduqué sur les valeurs musulmanes à savoir l’adoration de DIEU et le travail pour servir l’humanité. Les wolofs ont l’habitude de dire « wakhma koula yar ma wakh la sa djikko » (Dis moi celui qui t’a éduqué je te dirai qui tu es) donc pour connaitre les valeurs morales de Cheikh Ahmadou MBACKE Maa ul-hayaat il faut avoir une idée de qui est Serigne Saliou MBACKE, je dis bien une idée car connaitre parfaitement Serigne Saliou me parait impossible pour les simples mortels que nous sommes. Cheikh Saliou MBACKE est un soufi, un saint homme qui a œuvré toute sa vie durant à éduquer les hommes sur le pourquoi ALLAH (SWT) nous a fait descendre sur terre à savoir l’adoration de DIEU (Je n’ai créé les hommes et les Djinn pour qu’ils m’adorent) et la représentation de DIEU sur terre (j’ai fait de l’homme le Khalifa sur terre).

Concernant la première mission, Serigne Saliou a ouvert des daara qui accueillent des milliers de disciples venant de tous les coins du Sénégal, voire de la sous-région pour apprendre le Saint Coran et de le pratiquer (Tarbiyeu). A travers ses Daara Serigne Saliou a su garder l’héritage de son vénéré père Khadimou Rassoul (le serviteur du prophète PSL) qui consistait à travailler exclusivement pour l’Islam. Dans ses Daara le Cheikh apprenait aux disciples la parfaite maîtrise du Saint Coran ainsi que toutes les connaissances que le musulman doit savoir pour parfaire ses pratiques religieuses comme le recommande son guide spirituel Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul dans son ouvrage destiné aux jeunes, le Viatique de la jeunesse : « Ô vous la génération des jeunes ! Si vous redoutez la honte, faites précéder l’action de la science »

Pour la deuxième mission, Cheikh Saliou MBACKE a aménagé des champs collectifs dont la production sert à financer toutes les activités allant dans le sens de vivifier l’Islam. L’originalité de Serigne Saliou dans le culte du travail est qu’il a mobilisé presque toute une nation à travailler pour son pays au nom du CREATEUR du genre humain. Il s’est investi dans le secteur agricole en aménageant des champs partout à travers le pays, Khelcom, Ndoka, etc. A lui seul, Serigne Saliou Mbacké a défié tous les records de production parmi tous les gros producteurs agricoles du Sénégal et pourtant son véritable matériel agricole est basé sur la détermination de ses disciples et de tous les musulmans qui s’inspirent de la souna prophétique.

En revenant à cet homme exceptionnel à savoir Cheikh Ahmadou MBACKE Maa ul hayat, nous verrons en Lui une démarche similaire à celle de Serigne Saliou Mbacké. Sa détermination sur tout ce qui est relative à la vivification de la sunna du Prophète (PSL) est connue de l’ensemble de ses disciples et des personnes qui l’ont côtoyé. Les recommandations divines constituent ses seules préoccupations de jours comme de nuits. Ses homélies constituent un breuvage de lumière pour tout musulman sincère et une lapidation pour Satan et ses acolytes. Sa façon de revivifier la sunna du Prophète constitue une véritable stratégie pour développer une société en perte de vitesse. Le Prophète de l’Islam est venu avec un projet de société, c’est-à-dire une société où les hommes vivent d’égale dignité, une société où les seuls critères de bonté sont la croyance en ALLAH, le culte du travail, le respect de ses concitoyens.

Cheikh Ahmadou Mbacké Maa ul hayat en suivant les pas du Prophète a pris comme credo le « mandou » ; le « rafetal » ; le « royou kay ci ragal yallah » et le travail bien fait. Malgré son jeune âge Cheikh Ahmadou MBACKE Maa ul hayat a traduit en acte ce hadith du prophète à savoir « travailler comme si vous ne devrez jamais mourir et prier Dieu comme si vous devrez mourir demain ». La stratégie développée par le Saint Homme est de mobiliser toute l’expertise autour de Lui au service de l’entreprise d’ALLAH. Il a aménagé des champs à Nguégnéne (Miftahoul Khairi,…) ; à Diass (Rawdatou Salihine) ; à Mbarassane (Manaroul Huda) ; à Ngabou et à Ronkh (Rawdatou mine riyadati jannah), et en perspective partout où Allah Lui conduira. Il mobilise fréquemment ses disciples médecins pour apporter leur soutien aux autres frères musulmans à travers des séances de consultation gratuite, des dons de sang, des distributions gratuites de médicaments, etc. (nous prions à ALLAH de donner force et longue vie aux animateurs de maoulhayat santé). Il a déclenché le processus d’implantation de daara dans des localités loin des choses mondaines où nos enfants pourront suivre une éducation rigoureuse aux valeurs que le Prophète de l’Islam a léguées aux musulmans. Il construit des mosquées symboles de la spiritualité et de l’adoration d’ALLAH. Ses disciples composés généralement de jeunes, étudiants, techniciens, médecins, ingénieurs, enseignants, commerçants, artisans etc. peuvent se transformer selon la circonstance en maçon, ouvriers agricoles, aide soignant etc. Dans les grandes puissances le processus de développement a été enclenché par des hommes éclairés de par leur courage, leur intelligence et leur pertinence dans leur démarche. C’est l’exemple de la Chine avec Mao l’inspirateur direct du « Grand Bond en avant », nom donné à une politique économique qui mobilise l’ensemble de la population afin de stimuler en un temps record la production par la collectivisation agricole. Le cas du Japon avec Hiro hito qui pendant plus de quarante ans, a incarné le Japon comme une démocratie qui a progressé vers une grande puissance économique en est aussi une illustration. Ces guides qui ont mobilisé leurs compatriotes pour poser les fondements de leur développement basés sur la discipline, le travail communautaire, la défense de l’intérêt général et le respect mutuel. Cheikh Ahmadou Mbacké Maa-ul haayat comme je viens de le développer un peu plus haut a pris comme principe fondamental pour toute action de développement la foi en ALLAH, le Maître des Mondes. Le Prophète Mohammad (PSL) disait « celui qui ne se préoccupe pas des besoins des musulmans n’est pas des nôtres ». De nos jours les musulmans ont besoin d’apprendre pour connaitre leur religion afin de pouvoir emprunter les chemins menant vers ALLAH dans un monde aussi ténébreux ; les musulmans ont besoin d’être autosuffisants pour préserver leur dignité face à nos ennemis qui utilise l’arme alimentaire pour nous détourner de la voie du salut ; les musulmans ont besoin de se soigner pour avoir la force de se servir mutuellement. C’est ainsi que face aux besoins des musulmans Cheikh Ahmadou MBACKE Maa-ul Hayaat s’est converti en un pionnier du développement en s’intéressant à tous les secteurs de notre vie économique et sociale : la santé des hommes à travers Maa-ul Hayaat Santé, l’agriculture, la communication avec Maa-ul Hayaat communication, la solidarité entre tous les hommes que Joseph Stiglitz  considère comme la solution à la crise mondiale actuelle.

Nous ne terminerons pas cet article sans pour autant remercier ALLAH (SWT) le Maître des mondes d’avoir gratifié à notre pays, Cheikh Ahmadou MBACKE Maa-ul Hayat, un homme aussi courageux dans la réalisation de ce projet de société que le Prophète de l’Islam (PSL) avait annoncé il y a plusieurs siècles pour que les hommes puissent vivre en paix en accomplissant le seul objectif de leur venu sur terre qu’ils le savent ou qu’ils ne le savent je veux dire l’adoration exclusive du Maître de la Résurrection.

Modou Fatma MBOW
Ingénieur Agronome Spécialiste en SARD

 

 

 

De notre civilisation moderne : Constat de crises et soif de spiritualité

De la course aux vices : Nous avons besoin de vertus  MACHIAVEL  ne savait pas si bien dire quand il soutenait in fine que la fin justifie les moyens. Cette pensée  presque proverbiale a fini par constituer un principe de vie pour certains. En effet dans notre société actuelle presque tous les moyens sont bons pour accéder à ses objectifs et réaliser ses buts. Chacun cherche à être mieux vu, mieux connu, mieux considéré. Dés lors mentir, voler, trahir, calomnier est le prix d’entrée à payer dans le cercle de plus en plus élargi de ceux qui tiennent à être mieux vus et considérés. Ainsi les premiers deviennent les derniers. Plus vous tenez à l’honnêteté donc moins vous mentez plus vous travaillez moins vous trahissez alors plus vous occupez les derniers rangs. A chacun d’en juger d’ailleurs. Seulement vous conviendrez avec nous qu’une société où ceux qui sont derrière devaient être devant et vice et versa, il faut alors nous en convaincre qu’une telle société périclite et dégénère inéluctablement. Alors le constat général consiste à dire que nous avons besoin de vertus, de valeurs.

De la course à la barbarie : Nous avons besoin de civilisation. Que peut recouvrir encore ce terme de civilisation ? Reconnaissons que po ur une bonne part, notre civilisation n’en est pas une. Calquée dans de nombreux domaines sur le modèle occidental ; celle qui a vendu et déporté des millions de personnes humaines aux Amériques alors on est droit de s’interroger sur la civilisation de cette civilisation. Elle est celle qui n’hésite pas à attiser des foyers de tensions un peu partout dans le monde pour dit-elle préserver ses intérêts vitaux et stratégiques et étendre sa zone d’influence. C’est cette civilisation qui a fini par consacrer le mariage homosexuel et comme par effet de contagion chaque pays « civilisé » s’enorgueillit d’être le énième pays à le légalise. Au même moment cette soi-disant civilisation traque et tue des musulmans au Mali, au Pakistan et un peu partout dans le monde sous le prétexte de lutte contre le terrorisme. Et quoi encore…A la question de savoir si c’est de la civilisation ou de la barbarie nous sommes de ceux qui pensent  que c’est le dernier degré de la barbarie. Alors nous avons soif de civilisation.

De la course à la science : nous avons besoin de conscience : Le génie humain ne semble plus avoir de limites ; il a dompté beaucoup d’obstacles, a fait reculer des mythes et des mystères. Dans le macrocosme comme dans le microcosme l’homme a fini par implanter son drapeau et cherche encore à conquérir d’autres espaces, d’autres horizons. Plus il connait, plus il s’affranchit de l’ordre de la nécessité. De par son savoir l’homme a abrégé les distances et se procure le don d’ubiquité (être en plusieurs lieux à la fois) : internet, T.I.C, etc.  La médecine scientifique ne cesse de révolutionner la santé humaine. Nous sommes entourés de machines qui ont facilité et allégé considérablement le travail et la vie humaine. On a l’impression et même la conviction   d’un mieux être. Mais cette évolution est-elle vraiment positive ?  En tout cas pour ROGER GARAUDY  par exemple, c’est cette science qui sauve des milliers de vies qui en a détruit des milliers d’autres à Nagazaki et Hiroshima et nous   promet encore infiniment le pire. De nombreuses maladies en particulier des cancers sont liées à notre mode de vie moderne. La pollution  et le réchauffement climatique ont fini, pour les esprits avertis, de constituer  une lourde menace à court terme pour l’avenir de l’humanité. Les ressources naturelles que la nature avait mises des milliards d’années à fabriquer, notre mode de vie boulimique  les ont réduites par une consommation débridée à l’état d’épuisement prochain. Notre modernité et ses exigences que la science tente de satisfaire soulève des doutes, des interrogations ainsi que des incertitudes. Et bien malin qui sait de quoi demain sera fait car l’avenir est plein de promesses mais surtout  de menaces. Aujourd’hui, se demandait PIERRE CURIE, on peut s’interroger si l’humanité a intérêt à connaître les secrets de la nature, si elle est mure pour en profiter ou si cette connaissance ne lui est pas nuisible. Nous avons fait nôtre, cette inquiétude. Notre science a besoin d’un supplément d’âme car elle nous a offert des pouvoirs presque divins alors que nous méritions d’abord d’être des hommes.

Ainsi vous conviendrez avec nous que nous avons soif de conscience. De la course au premier rang : Nous avons soif de calme, de quiétude : Un monde à qui mieux-mieux. Chacun veut être premier, tient à être premier. Même si la compétition n’est pas mauvaise en soi car de toute évidence elle fait progresser toute société, elle est à déplorer dans certains cas. Quand elle prend les allures de la convoitise, de la cupidité, de la recherche effrénée de la gloire, des honneurs  alors elle devient jalousie, intrigue, calcul mesquin, complot et quoi encore…Mais il faut relever ceci : Personne n’a demandé à être encore moins à naitre. Ainsi il y’a toujours un concours de circonstances qui ont fait naitre une personne et dont elle même n’est l’auteur. La personne a déjà trouvé un monde tout fait qu’elle doit obliger d’accepter mais qu’elle tient à changer  sans en connaitre les secrets. Dit autrement il y a beaucoup de facteurs qui nous échappent : Notre naissance et celle des autres, notre origine sociale et celle des autres, notre chance et celle des autres, notre destin et celui des autres… Finalement de quoi sommes-nous maitres ?  De peu de choses en tout cas. De toute évidence, le malheur vient du fait de vouloir changer des choses qui ne dépendent pas de nous. Or, à chaque instant des gens se démènent pour changer l’ordre établi. Vous conviendrez avec nous que si on pouvait changer quelque chose on changerait  quelque chose en notre situation. Fort de ce constat on peut dire que n’est pas riche qui veut, n’est pas chanceux qui veut , n’est pas premier qui veut donc car beaucoup de facteurs nous échappent .

Alors nous avons soif de calme, de quiétude.   Finalement de quoi avons-nous soif ? Nous avons soif de vertus, de civilisation, de conscience, de calme bref de spiritualité et de foi pour une vie plus conforme simplement à notre humanité. Alors aux âmes asséchées allons boire à l’abreuvoir MAA-UL HAYAAT .  D’aucuns nous opposeront qu’il faut vivre pleinement la vie et que de toute façon il n’y a rien derrière. Mais nous nous leur opposons que nous estimons le contraire. Alors il ne reste qu’à parier sur les deux éventualités. Et pour notre part il est plus sûr et plus indiqué de parier sur l’éventualité d’une vie après celle-ci afin d’agir à toutes fins utiles.  Car si cette vie n’existe pas nous ne perdrions rien mais si elle existe (alors que nous avions parié qu’elle n’existe pas) alors là nous  aurions tout perdu, c’est-à-dire un bonheur éternel.

Ababacar NDIAYE
Professeur de Philosophie                           

Pour un retour vers l’Islam face à des valeurs en décadence

Du latin valere qui signifie fort, vigoureux…, la valeur dans une large acception fait référence au physique et désigne ainsi le courage, la bravoure.
Du point de vue sociologique, elle désigne un ensemble de qualités qui illustrent un comportement estimé, apprécié, admiré par un groupe, un ensemble de personnes qui se réclament de ce type  de comportement et en font un principe fondamental de vie.

Dans la religion musulmane, c’est une conviction à partir de laquelle un homme agit par référence. De nos jours, avec l’avènement de la mondialisation, il est amère de constater que ces valeurs sont en train d’être remises en cause. Par rapport à cela, l’islam subit des agressions externes comme internes. De ce point de vue, l’Occident voit en l’islam la source des problèmes dans le monde. Ainsi les clichés et les images stéréotypés ne manquent pas : « trop longue glaciation du dogme », « intangibilité des textes », « archaïsme du droit musulman », « nécessité de reformer l’islam et de le réconcilier avec le siècle »……Ces qualificatifs fort dépréciatifs ne sont pas pour pacifier les relations entre l’Occident et le monde musulman. Par ailleurs, il faut  aussi constater que la plupart des attaques proviennent même de l’islam : le comportement de certains musulmans, leur ignorance des textes, une pratique qui laisse à désirer…..sont autant de faits qui donnent une  vision négative, à la limite même répulsive pour les ennemis de l’islam.

En effet, notons avec force que toute solution tendant à redorer le blason de l’islam, écorné par des gens qui se disent musulmans, doit nécessairement passer par une rééducation à l’interne.
Aujourd’hui, si nous prenons le cas du Sénégal que nous maîtrisons le plus, il est paradoxal de constater que beaucoup de gens ne sont musulmans que de noms.
Comment  un individu qui se dit musulman peut-il avoir l’audace de négliger totalement  les  cinq prières ? Jetons un regard dans notre  entourage. Combien de gens se préoccupent de la prière aux heures recommandées ?

Le mois de Ramadan est l’occasion de renouer avec les centres de santé et les hôpitaux  pour brandir  aux yeux des gens, des bulletins montrant qu’on est incapable de jeûner.
Le mensonge, la délation sont érigés en règle, le bien et ceux qui s’y adonnent sont relégués au second plan, car comme le dit André Gide dans les faux monnayeurs : « Dans un monde où chacun triche, c’est l’homme vrai qui fait figure de charlatan ».

Actuellement, est considéré comme cultivé celui qui a tendance à exceller dans l’art d’inventer des propos  préfabriqués, des informations véhiculées sans aucune fiabilité, ni vérification préalable, ou qui se livre à du radotage qui frise le mensonge, foulant au pied les principes élémentaires de la retenue, de la maitrise de soi, de la sincérité.

La liste n’est pas exhaustive, mais d’ores et déjà, acceptons que « le linge sale se lave en famille ». Reconnaissons tout d’abord que les ennemis de l’Islam sont d’abord dans l’Islam avant d’être ailleurs. Si nous voulons  donner une image positive à l’Islam, essayons d’être positifs nous-mêmes. Et cela passe nécessairement par une pratique sincère, par une guerre contre l’âme charnelle.

Nous n’avons point l’intention de dicter un code de conduite, mais au moins reconnaissons  tout de même que le Sénégal regorge  d’érudits qui, à n’en point douter, constituent une  référence à tout point de vue. Le malheur est que ces nobles serviteurs ne sont plus écoutés ou ne sont pas compris. On prend comme modèle des lutteurs, des danseurs, des chanteur, bref des stars. Et les gens nantis qui devraient montrer la bonne voie en dépensant sur le chemin d’Allah sont les plus pervers et là, se trouve le danger. Le Saint Coran est assez évocateur à ce niveau. A la Sourate AL –ISRA au verset 16 DIEU dit ceci : « Et quand Nous voulons détruire une cité, Nous ordonnons à ses gens opulents (d’obéir à Nos prescriptions), mais (au contraire) ils se livrent  à la perversité. Alors, la Parole contre elle se réalise, et Nous la détruisons entièrement »

La richesse est devenue aujourd’hui un moyen de tout se permettre : se livrer à la débauche, financer des activités illicites…

Il faut noter avec force que le salut passe par une application stricte de certaines recommandations.
Il faut d’abord se repentir de tout acte prohibé. Car comme le dit Serigne Shouaibou Mbacké, « le fait de toujours se repentir est une obligation pour tout musulman majeur ».

Ensuite, à tout moment et à tout endroit, implorons le Seigneur et essayons d’être des croyants dévoués. Faisons de cette recommandation divine à la sourate AL- ANFAL au verset 19, la nôtre : « Si vous implorez l’arbitrage d’Allah, vous connaissez maintenant la sentence (d’Allah). Et si vous cessez (la mécréance et l’hostilité contre le prophète..), c’est mieux pour vous. Mais si vous revenez, Nous reviendrons et votre masse ne vous sera d’aucune utilité. Car ALLAH est vraiment avec les croyants. »

Des recommandations, il n’en manque pas, mais d’une manière ou d’une autre seule, une pratique dévouée et sincère de l’Islam constitue la seule et unique solution pour sortir le monde de l’impasse où il est. C’est tout le combat que méné Cheik Ahmadou MBACKE Maa-ul Hayaat, contre vents et marrées. Il réussit bien sa mission pour avoir redressé de très nombreuses personnes qui n’ont jamais fait l’école coranique, mais celle occidentale. Il en a fait des soufis discrets et effacés, malgré leurs lourdes responsabilités professionnelles. Le rappel d’ALLAH et de la mort ne les quitte jamais où ils se trouvent. Celui qui a réussi ce pari est certes un Cheikhou Tarqiyah.

Moussa THIAO
Professeur de Lettres, Doctorant en sciences du langage   

 

 

 

SOMMES-NOUS ESCLAVES DES ESCLAVES ?

 « L’espace d’une vie est le même qu’on le parcourt en chantant ou en pleurant » Proverbe Japonais

D’où venons-nous ? Pourquoi sommes-nous venus ? Et où allons ? La réponse à cette triple interrogation nous permet sans aucun doute de trouver le sens de cette vie. Mais le constat désolant est que la plupart des gens ignorent le pourquoi de leur venue sur terre et pire encore d’aucuns ne se préoccupent même pas de savoir. Ils se montrent négligents quand il s’agit des choses relatives à la vie future et extraordinairement zélée quand il est question d’amasser et de thésauriser des richesses de ce bas-monde qui est éphémère et périssable comme ils le sont d’ailleurs eux-mêmes. Allah (SWT) ne dit-IL pas à propos d’eux : « Ils connaissent un aspect de la vie présent, tandis qu’ils sont négligents en ce qui concerne l’au-delà.» Sourate 30 verset 7

Cette méconnaissance doublée d’une négligence du sens de la vie et l’amour démesuré des biens terrestres amènent les gens à élever la quête de la fortune au rang de culte et à croire, dur comme fer, que le bonheur dépend des biens acquis. Depuis la révolution industrielle, et plus encore depuis les années 1960, nous vivons en effet dans une civilisation qui fait de la consommation le moteur du progrès. Moteur non seulement économique, mais aussi idéologique : le progrès, c’est posséder plus. Omniprésente dans nos vies, la publicité ne fait que décliner cette croyance sous toutes ses formes. Peut-on être heureux sans avoir la voiture dernier cri ? Le dernier modèle de lecteur DVD ou de téléphone portable ? Un poste téléviseur et un ordinateur dans chaque pièce ? Un salon en cuir ? Cette idéologie n’est pour ainsi dire presque jamais remise en cause : tant que c’est possible d’en avoir plus, pourquoi pas ? Si pour démontrer l’existence de l’Homme Descartes disait « Je pense donc je suis » ; actuellement cette formule célèbre peut devenir « je possède donc je suis ». L’Homme n’est donc plus une substance pensante mais plutôt « une substance possédante ». L’existence découle ainsi de l’avoir et si on inverse la formule on aura ceci : « qui ne possède rien n’existe pas » et c’est là où nous en sommes. Pourtant le coran nous prévient en des termes claires et pleins de sagesses : « La course aux richesses vous distrait, jusqu’à ce que vous visitiez les tombes. Mais non ! Vous saurez bientôt ! Encore une fois vous saurez bientôt » Sourate 102 versets 1,2 et 3

Malgré cet avertissement coranique, la plupart des musulmans à travers la planète lorgnent aujourd’hui vers ce modèle occidental, qui fait de la possession, de l’accumulation et du changement permanent des biens matériels le sens ultime de l’existence. L’être humain peut-il être heureux et vivre en harmonie avec autrui dans une civilisation entièrement construite autour d’un idéal de l’avoir ? Sans doute pas. L’argent et l’acquisition de biens matériels ne sont que des moyens, certes précieux, mais jamais une fin en soi. Le désir de possession est, par nature, insatiable et nous avons hérité cette appétence de notre ancêtre Adam qui, ayant l’autorisation de jouir des délices infinies du Paradis à l’exception d’un seul arbre ne pouvait s’abstenir de transgresser l’interdit. Le prophète d’Allah dit à ce propos que si le fils d’Adam avait deux vallées d’or, il en désirerait quand même une troisième, seule la terre (la tombe) peut remplir le ventre du fils d’Adam.

 Seulement l’amour des richesses n’engendre que frustration, haine et violence. L’être humain est ainsi fait qu’il désire sans cesse posséder ce qu’il n’a pas, quitte à le prendre par la force chez son voisin. Quelqu’un disait que l’homme est de glace sur tout ce qu’il a ; il est de feu sur tout ce qu’il n’a pas. Toutes les guerres ont pour cause réelle des querelles autours de territoires occupés, du pétrole que l’on veut s’approprier injustement, de l’or ou bien la volonté de dominer autrui afin de disposer de ce qu’il a. Or, une fois ses besoins matériels essentiels assurés (se nourrir, se vêtir, avoir un toit et de quoi vivre décemment), l’homme a besoin d’entrer dans une autre logique que celle de l’avoir pour être satisfait et devenir pleinement humain : celle de l’être. Il doit apprendre à se connaître et à se maîtriser, à appréhender le monde qui l’entoure et à le respecter. Il doit découvrir comment aimer, comment vivre avec ses semblables, gérer ses frustrations, acquérir la sérénité, surmonter les souffrances inévitables de la vie, mais aussi et surtout se préparer à mourir. Cela ne peut se faire qu’en étant en harmonie avec le Seigneur ; harmonie que procure une foi solide en Dieu ; seule gage de bonheur réel et durable. C’est, en effet, Dieu qui donne le bonheur et non les contingences extérieures. Le Coran dit : « C’est Lui qui fait descendre la quiétude dans les cœurs des croyants… » Sourate 48 ; verset 4. C’est pour dire que le bonheur émane du Seigneur et n’a d’autre destination que le cœur du vrai musulman. Il urge donc que l’on se reconsidère pour être un esclave de Dieu et non celui des autres créatures. Les biens terrestres doivent être au service de l’Homme et l’Homme au service exclusif du Seigneur des Univers. Soyons le cavalier de notre fortune et non son cheval. Ce principe va nous permettre de refonder notre civilisation, devenue pour la première fois planétaire, sur d’autres critères que l’argent. Je crois naïvement en tout cas qu’il ya plus de gloire à être esclave du ROI qu’à être esclave d’un autre esclave.

Mamadou Ngom

Appel au retour aux valeurs islamiques

Un nouvel an s’annonce pour les musulmans, celle de 1430H. Le massacre israélien sur  les populations palestiniennes atteint des proportions inquiétantes. Que faire pour arrêter ce qu’on pourrait qualifier de véritable crime contre l’humanité ? Des enfants,  des femmes, des personnes âgées brûlés dans leurs propres demeures, décapités, dépiécés  par les missiles de l’armée israélienne ; des camps de réfugiés palestiniens écrasés par les bulldozers israéliens. C’est véritablement une hécatombe humaine, dans des villes comme Jenine et Nablus. Les juifs sont entrain de faire subir aux Palestiniens le pire de ce qu’Hitler les a fait subir durant la deuxième guerre mondiale. Ont-ils le droit de prendre leur revanche sur des innocents ? Ont-ils le droit d’occuper des territoires qui ne leur appartiennent pas parce qu’ils détiennent la puissance militaire et la force financière ? Pourquoi l’ONU ne sanctionne-t-elle pas le non respect des résolutions 242 et 181 ? Pourquoi les Pays arabes ne se liguent pas pour appuyer leurs frères musulmans ? Autant de questions dont les réponses sont en chacun de vous.

Le début de cette année 1430H a également coïncidé avec une grave crise économique (rappelant celle de 1929) qui a secoue le monde entier ; lequel monde dépendant des fluctuations du marché mondial.

La crise, elle n’est pas seulement économique, elle aussi culturelle : absence de repères, de modèles d’identification dignes qui « galvanisent les peuples et qui les poussent de l’avant » (Cheikh Aliou NDAO). L’esclavage et la colonisation ne sont plus à l’ordre du jour dans les pays en développement. Néanmoins, ils s’expriment sous de nouvelles formes. Le philosophe GAMPAKA parle de « cannibalisme culturel ». L’Occident phagocyte les identités culturelles et impose une « culture commune » au nom d’une prétendue supériorité de ses ‘’valeurs’’. Or, les ‘’valeurs’’ occidentales sont contradictoires tant dans leur forme, que dans leur fond à celles musulmanes. Pour preuve, le nouveau Président américain Barack Obama s’engage à défendre le droit à l’avortement. La prostitution, l’homosexualité, le lesbiannisme sont déjà légalisés dans ces pays.

L’humanité toute entière, sans distinction de races, de langues, de cultures, a plus que besoin de s’abreuver des valeurs spirituelles et morales promues par l’ISLAM afin de guérir ses maux qui ont pour nom : injustice, intolérance, volonté de puissance, dévalorisation du statut de l’humain… Sans celles-ci, aucune autre valeur ne peut reconstruire le monde.

Cheikh Ahmadou BAMBA (le serviteur distingué du Prophète) a réussi à construire une œuvre colossale, utile, indestructible et éternelle sur la base des valeurs islamiques. Et ces valeurs sont aujourd’hui plus que fonctionnelles et plus que opérationnelles. Que l’humanité toute entière s’en approprie !

Comme une pluie de Miséricorde qui tombe du ciel et qui donne à la Terre morte toute sa verdure, la voix du guide assermenté pénètre le cœur de l’aspirant véridique et lui donne vie. C’est à partir de ce moment seulement que ce cœur devient réceptif aux enseignements de l’Islam. C’est à partir de ce moment seulement que l’aspirant devient l’incarnation même des valeurs islamiques. C’est à partir de ce moment seulement que lui-même, à l’image de la pluie de Miséricorde devient un être de Miséricorde.

Qu’ALLAH nous fasse rencontrer le guide assermenté et qu’IL nous maintienne auprès de lui jusqu’à notre dernier souffle de vie terrestre.

Baye Fary SEYE